J'adore cette série, je pense qu'elle mériterait facilement 4,5/5.
Graphiquement, elle est très réussie. Très en rondeurs, les dessins noir et blanc rappellent par certains côtés les graphismes des mangas. Mais attention, le meilleur des mangas j'entends avec des décors et des personnages très travaillés, très expressifs et finalement très agréables à regarder.
Mais c'est surtout l'humour de cette série qui m'a marqué. Bien que la moto soit omniprésente, il ne s'agit pas d'une bd de motard et l'humour s'adresse vraiment à tous, si vous recherchez l'esprit motard, lisez plutôt le Joe Bar Team.
Les sketchs ne sont pas cantonné au carcan étroit du strip en une case et le plaisir de lecture s'en ressent. Les sketchs d'ailleurs font souvent plus rire dans leur déroulement que dans un gag final calculé, attendu et atone. La première force de cette BD, vous l'aurez compris c'est qu'elle fait rire du début à la fin.
Cette BD à d'autres atouts plus secondaires mais indéniables qui la rendent lisible par les plus jeunes: une famille moins "pub liquide vaisselle" que Boule et Bill sans sombrer dans le vulgaire, des messages pro tolérance ou anti-raciste, des sujets quotidiens divers et variés. Et enfin, bien sûr, des personnages attachants. Que du bonheur.
Une BD à offrir et à s'offrir sans hésitation.
Une série à lire absolument, qui ravira les fans de BD classique tel que "Tintin", Blake et Mortimer ou encore La Patrouille des Castors et bien d'autres.
Des histoires bien ficelées et un dossier historique très intéressant à la fin de chaque volume pour garder des traces de la lecture.
Digne d'être étudié à l'école !!
Note de l’équipe de BDT : Bertrand travaille pour l’éditeur de cette série.
"Bureau des prolongations" quand l’attente devient un calvaire…
A la base, je ne suis pas très fan des bds autobiographiques, des carnets de voyage et, du noir et blanc. A croire que Hureau a sorti cette bd juste pour me prouver qu’il n’y a pas de règle général en art mais du cas par cas, car j’ai beaucoup apprécié cet album.
J’ai acheté ce tome en festival sur un coup de cœur. J’ai tout simplement été séduit par le dessin. Et puis la conférence sur -les carnets de voyage- que l’auteur a donné avec quelques uns des ses confrères m’a convaincu. Et pour ne rien gâcher, j’ai aussi eu droit à une jolie dédicace.
Cette histoire fait suite à son précédent album Palaces, dont on n’est pas du tout obligé d’avoir lu pour comprendre le dénouement. Voyager, est-ce rechercher ce qu’on attend d’un pays ou au contraire se laisser porter par les événements ? Une question obsédante que se pose l’auteur, piégé au Cambodge, après s’être fait voler ses papiers mais aussi et surtout de son précieux carnet de voyage. Tous ses croquis de début de voyage se sont envolés, et cette perte le plonge dans la déprime. De plus pour ne rien arranger, les procédures administratives sont interminables et prolongent ses vacances alors que lui ne rêve que d’une chose : rentrer au pays. C’est dans ce contexte que Simon Hureau nous fait découvrir le Cambodge -un pays chaotique corrompu et pauvre-, ses rencontres, ses péripéties, sa solitude et son attente.
Comme je l’ai déjà dit, j’ai beaucoup aimé le dessin malgré l’absence de couleur. Son trait très épuré et à la fois très détaillé m’a séduit. Sans vouloir faire de comparaison à la va vite, ça me fait penser à du Franquin.
Je suis rentré hier du grand festival BD de St Malo où j'ai découvert Hurlevent. J'ai été scié par le dessin à un tel point que je me suis demandé comment l'auteur avait procédé. Une chance, j'ai pu rencontrer Deleers en dédicaces et surtout découvrir un peu l'envers du décor puisqu'il avait son book sur lui avec une ribambelle de croquis et d'illus en tout genre. J'ai vraiment été halluciné par la précision de son travail. Vivement un nouvel album, qui parait-il sera plus "pictural"...
A travers le personnage de Bud Leroy, cette bd fait découvrir l’univers des bluesmen, ces afro-américains du sud pour qui la musique est plus qu’une échappatoire. Une vie pour la musique, pour témoigner des rudes conditions de vie de cette population longtemps dénigrée par les whitemen. Esclavage puis chômage, exclusion et alcoolisme suintent de ces quelques notes d’accords inspirées du boogie du Conquistador qui hante le bayou. Les crayonnés de Van Linthout dilués au lavis accentuent le côté brut et nostalgique du récit constitué par des flash back d’un homme en fin de vie.
Bref, une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui donne envie d’en savoir plus sur le blues, ses origines, ses influences, ses artistes. A découvrir !
Cette bd séduira ceux qui apprécient être plongés dans une atmosphère trouble à tendance surnaturelle, reflet d’un récit aussi sombre que mystérieux à l’image de celui d’un Jack l’éventreur. Ainsi, Clod développe un récit intriguant et amené intelligemment, où l’ambiance prime sur l’action. Les nœuds de l’intrigue se dénouent peu à peu sans rebondissements extravagants, avec Georg Weiss qui finit par élucider la mort étrange du docteur Weiss, son oncle. Les dessins de Frébourg, un peu brouillons mais néanmoins fort bien lisibles, servent le récit à merveille. On peut reconnaître dans son trait diverses influences (Tanquerelle, Supiot, Blain).
Difficile de classer cet album car on y trouve un peu de fantastique, un peu de roman graphique, un peu d'intrigue policière.
Bref, une bd qui captive, interpelle avec une fin ne déçoit pas. A découvrir !
Histoire de rock et d'ados. Sujet au combien surexploité! Et pourtant Gipi s'en tire plutôt bien avec une économie de moyens impressionnante.
Le dessin pour commencer semble bâclé, baveux. Certains coups de crayon, issues d'une première ébauche abandonnée, restent visibles dans la case finale gardée par Gipi. Et pourtant, tout cela retranscrit à merveille les situations. Certaines pleines pages sont d'une simplicité et d'une beauté... de vraies aquarelles.
Enfin l'histoire elle-même ne s'attarde pas sur les clichés. Le mal-être des ados est brièvement abordé. C'est au lecteur, à travers sa propre sensibilité, d'imaginer puis comprendre ces 4 personnages.
Ajouté à tout cela des dialogues justes et une mise en scène vivante.
Par contre, il faut admettre que la BD est fortement imprégnée de rock et de testostérone. Si vous n'avez pas été l'adepte du premier ou si vous n'avez pas été comblé par un père parfait, alors en effet, vous risquez de ne pas comprendre, voir de ne pas apprécier, cette BD.
Voilà.
Germain et ses potes font leur entrée dans l'hebdo Spirou n° 2031 du 17 Mars 1977.
J'ai adoré (à l'époque) et aime toujours autant (actuellement).
Germain ?... Ce sont les chroniques d'une jeunesse qui découvre les fast-food, les clips et jeux vidéo.
Germain ?... C'est un véritable retour en arrière aux années 70, un véritable miroir de la société de l'époque.
Qui plus est, il est entouré d'une bande de copains, de grands adolescents qui -tout comme lui- soliloquent sur le monde, se trouvent confrontés au "fossé inter-générations".
"No future" ?... C'était quasi le thème de l'époque : le chômage en hausse, la crise pétrolière, l'emploi (déjà) précaire, des lendemains qui s'annonçaient désenchanteurs...
Alors, pourquoi s'énerver ?...
Germain ?... c'est déjà le "cocooning" avant la lettre... du moins pour lui et ses potes. Parce que du côté des parents, ils sont toujours face à l’ancienne génération ; celle qui a connu les "golden sixties" mais qui -eux aussi- ne savent plus trop qui ils sont dans cette société.
Le dessin ?... Vif, haché, rapide, mais bien lisible. Les caractères et mimiques des personnages sont bien typés. Parfois, comme eux, j'avais envie de m'allonger dans un divan et de dire "basta"...
Très bonne série... encore d'actualité (à part que les banlieues étaient calmes à l'époque).
Fou comme histoire, non ?...
Et pourtant, sur cette trame simplissime, Herriman va bâtir -pendant plus de 30 ans (!)- une des séries les plus dingues de l'histoire de la BD.
Krazy Kat ?... Bientôt 100 ANS d'existence ! Et c'est encore tout bon !...
Nous sommes au début de 1910. Herriman dessine des strips dans le "New York Journal". De temps en temps, il ajoute un chat et un chien dans ses "vignettes". Début Août, il intègre également une souris dans cet univers.
Le 17 Août 1910, la souris interpelle son ennemi et le traite de "Krazy Kat". Ainsi débute la série.
Elle se terminera le 25 Juin 1944. Son créateur, lui, était "parti là-haut" deux mois plus tôt.
Un véritable trio infernal !
Chaque strip, chaque gag sera en effet différent. Herriman n'est jamais tombé dans une sorte de routine et joue d'une mise en scène fluctuante, ainsi que ses décors.
Krazy Kat ?... c'est le non-sens à l'état pur ; bien avant les célèbres Peanuts. Car, en effet, cette BD est considérée comme "intellectuelle" et sera fort incomprise d'une grande part du lectorat qui la juge "hermétique" et "peu compréhensible".
Les "histoires" ?... toutes simples : la souris balance une brique sur le chat, lequel est sauvé par le chien.
Le ton ?... Un condensé des Monty Pythons, de Benny Hill, de Charlot, ou des grands burlesques américains. Un vrai délire où j'ai trouvé des expressions classiques, de l'argot, une phraséologie novatrice et parfois inventée.
Le dessin ?... Un trait simple, expressif où chaque intervenant est bien mis en valeur, possède sa propre "vie".
J'avoue que je n'ai découvert cette série qu'au début des années 70, dans "Charlie Mensuel". Je n'avais pas trop apprécié ; un peu comme le "Génie des Alpages". Mais au fil des années, après certaines relectures, j'ai été happé par le ton, la (fausse) connerie de ces 3 compères.
Krazy Kat ?... C'est fou, tout simplement. Un "tout vieux machin" à déguster à petites doses quand même.
Il faudra attendre 1981 pour l'édition en langue française d'un premier album. Au total, trois tomes seront édités, formant une sorte d'intégrale. Et c'est tant mieux.
En lisant ce gros album cartonné paru chez Editions USA, j'étais persuadé de lire l'édition originale de Batman - D'ombre et de lumière. En effet, ces deux séries sont issues de la même série américaine Batman : Black & White, recueils d'hommages de grands noms du comics et du dessin au personnage de Batman. Mais ce n'est qu'après que j'ai découvert que ce n'était pas les mêmes histoires ni les mêmes auteurs qui sont publiés dans l'un et l'autre des recueils parus en France. Et j'ai bien l'impression que ce sont des noms bien plus impressionnants qui composent les artistes de Batman!.
Pensez un peu : Simon Bisley, Neil Gaiman, Joe Kubert, Bill Sienkiewicz, Richard Corben, Liberatore, Jose Muñoz, Frank Miller, Alex Ross, Jim Lee, Barry Windsor-Smith, Moebius et même Katsuhiro Otomo, ces grands noms là parmi encore beaucoup d'autres de niveau presque aussi élevé.
Et presque tous les dessinateurs sont de grands experts du noir et blanc, avec des styles très divers, parfois impressionnants, presque toujours très réussis.
Bien sûr, comme dans tous les recueils collectifs, le niveau est inégal mais la moyenne est ici très bonne à mon goût, et surtout certaines histoires sont vraiment excellentes. Quelques-unes n'hésitent pas à prendre la voie de l'humour ou au moins de l'ironie, d'autres sont plus noires, ou plus classiques. Mais toutes ou presque m'ont vraiment plu.
Il s'agit bien d'un recueil hommage, ce ne sont pas là de grandes aventures de Batman à la manière d'un long Halloween ou autres Dark Knight, mais certaines histoires pourraient très bien s'insérer dans le genre, tandis que d'autres sont un peu plus à part.
En tout cas, un recueil qui plaira sans nul doute aux amateurs de Batman mais aussi aux amateurs de noir et blanc.
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Litteul Kévin
J'adore cette série, je pense qu'elle mériterait facilement 4,5/5. Graphiquement, elle est très réussie. Très en rondeurs, les dessins noir et blanc rappellent par certains côtés les graphismes des mangas. Mais attention, le meilleur des mangas j'entends avec des décors et des personnages très travaillés, très expressifs et finalement très agréables à regarder. Mais c'est surtout l'humour de cette série qui m'a marqué. Bien que la moto soit omniprésente, il ne s'agit pas d'une bd de motard et l'humour s'adresse vraiment à tous, si vous recherchez l'esprit motard, lisez plutôt le Joe Bar Team. Les sketchs ne sont pas cantonné au carcan étroit du strip en une case et le plaisir de lecture s'en ressent. Les sketchs d'ailleurs font souvent plus rire dans leur déroulement que dans un gag final calculé, attendu et atone. La première force de cette BD, vous l'aurez compris c'est qu'elle fait rire du début à la fin. Cette BD à d'autres atouts plus secondaires mais indéniables qui la rendent lisible par les plus jeunes: une famille moins "pub liquide vaisselle" que Boule et Bill sans sombrer dans le vulgaire, des messages pro tolérance ou anti-raciste, des sujets quotidiens divers et variés. Et enfin, bien sûr, des personnages attachants. Que du bonheur. Une BD à offrir et à s'offrir sans hésitation.
Les Aventures de Vick et Vicky
Une série à lire absolument, qui ravira les fans de BD classique tel que "Tintin", Blake et Mortimer ou encore La Patrouille des Castors et bien d'autres. Des histoires bien ficelées et un dossier historique très intéressant à la fin de chaque volume pour garder des traces de la lecture. Digne d'être étudié à l'école !! Note de l’équipe de BDT : Bertrand travaille pour l’éditeur de cette série.
Bureau des prolongations
"Bureau des prolongations" quand l’attente devient un calvaire… A la base, je ne suis pas très fan des bds autobiographiques, des carnets de voyage et, du noir et blanc. A croire que Hureau a sorti cette bd juste pour me prouver qu’il n’y a pas de règle général en art mais du cas par cas, car j’ai beaucoup apprécié cet album. J’ai acheté ce tome en festival sur un coup de cœur. J’ai tout simplement été séduit par le dessin. Et puis la conférence sur -les carnets de voyage- que l’auteur a donné avec quelques uns des ses confrères m’a convaincu. Et pour ne rien gâcher, j’ai aussi eu droit à une jolie dédicace. Cette histoire fait suite à son précédent album Palaces, dont on n’est pas du tout obligé d’avoir lu pour comprendre le dénouement. Voyager, est-ce rechercher ce qu’on attend d’un pays ou au contraire se laisser porter par les événements ? Une question obsédante que se pose l’auteur, piégé au Cambodge, après s’être fait voler ses papiers mais aussi et surtout de son précieux carnet de voyage. Tous ses croquis de début de voyage se sont envolés, et cette perte le plonge dans la déprime. De plus pour ne rien arranger, les procédures administratives sont interminables et prolongent ses vacances alors que lui ne rêve que d’une chose : rentrer au pays. C’est dans ce contexte que Simon Hureau nous fait découvrir le Cambodge -un pays chaotique corrompu et pauvre-, ses rencontres, ses péripéties, sa solitude et son attente. Comme je l’ai déjà dit, j’ai beaucoup aimé le dessin malgré l’absence de couleur. Son trait très épuré et à la fois très détaillé m’a séduit. Sans vouloir faire de comparaison à la va vite, ça me fait penser à du Franquin.
Hurlevent
Je suis rentré hier du grand festival BD de St Malo où j'ai découvert Hurlevent. J'ai été scié par le dessin à un tel point que je me suis demandé comment l'auteur avait procédé. Une chance, j'ai pu rencontrer Deleers en dédicaces et surtout découvrir un peu l'envers du décor puisqu'il avait son book sur lui avec une ribambelle de croquis et d'illus en tout genre. J'ai vraiment été halluciné par la précision de son travail. Vivement un nouvel album, qui parait-il sera plus "pictural"...
Conquistador (Van Linthout)
A travers le personnage de Bud Leroy, cette bd fait découvrir l’univers des bluesmen, ces afro-américains du sud pour qui la musique est plus qu’une échappatoire. Une vie pour la musique, pour témoigner des rudes conditions de vie de cette population longtemps dénigrée par les whitemen. Esclavage puis chômage, exclusion et alcoolisme suintent de ces quelques notes d’accords inspirées du boogie du Conquistador qui hante le bayou. Les crayonnés de Van Linthout dilués au lavis accentuent le côté brut et nostalgique du récit constitué par des flash back d’un homme en fin de vie. Bref, une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui donne envie d’en savoir plus sur le blues, ses origines, ses influences, ses artistes. A découvrir !
Le Testament du Docteur Weiss (Georg Weiss)
Cette bd séduira ceux qui apprécient être plongés dans une atmosphère trouble à tendance surnaturelle, reflet d’un récit aussi sombre que mystérieux à l’image de celui d’un Jack l’éventreur. Ainsi, Clod développe un récit intriguant et amené intelligemment, où l’ambiance prime sur l’action. Les nœuds de l’intrigue se dénouent peu à peu sans rebondissements extravagants, avec Georg Weiss qui finit par élucider la mort étrange du docteur Weiss, son oncle. Les dessins de Frébourg, un peu brouillons mais néanmoins fort bien lisibles, servent le récit à merveille. On peut reconnaître dans son trait diverses influences (Tanquerelle, Supiot, Blain). Difficile de classer cet album car on y trouve un peu de fantastique, un peu de roman graphique, un peu d'intrigue policière. Bref, une bd qui captive, interpelle avec une fin ne déçoit pas. A découvrir !
Le local
Histoire de rock et d'ados. Sujet au combien surexploité! Et pourtant Gipi s'en tire plutôt bien avec une économie de moyens impressionnante. Le dessin pour commencer semble bâclé, baveux. Certains coups de crayon, issues d'une première ébauche abandonnée, restent visibles dans la case finale gardée par Gipi. Et pourtant, tout cela retranscrit à merveille les situations. Certaines pleines pages sont d'une simplicité et d'une beauté... de vraies aquarelles. Enfin l'histoire elle-même ne s'attarde pas sur les clichés. Le mal-être des ados est brièvement abordé. C'est au lecteur, à travers sa propre sensibilité, d'imaginer puis comprendre ces 4 personnages. Ajouté à tout cela des dialogues justes et une mise en scène vivante. Par contre, il faut admettre que la BD est fortement imprégnée de rock et de testostérone. Si vous n'avez pas été l'adepte du premier ou si vous n'avez pas été comblé par un père parfait, alors en effet, vous risquez de ne pas comprendre, voir de ne pas apprécier, cette BD. Voilà.
Germain et nous
Germain et ses potes font leur entrée dans l'hebdo Spirou n° 2031 du 17 Mars 1977. J'ai adoré (à l'époque) et aime toujours autant (actuellement). Germain ?... Ce sont les chroniques d'une jeunesse qui découvre les fast-food, les clips et jeux vidéo. Germain ?... C'est un véritable retour en arrière aux années 70, un véritable miroir de la société de l'époque. Qui plus est, il est entouré d'une bande de copains, de grands adolescents qui -tout comme lui- soliloquent sur le monde, se trouvent confrontés au "fossé inter-générations". "No future" ?... C'était quasi le thème de l'époque : le chômage en hausse, la crise pétrolière, l'emploi (déjà) précaire, des lendemains qui s'annonçaient désenchanteurs... Alors, pourquoi s'énerver ?... Germain ?... c'est déjà le "cocooning" avant la lettre... du moins pour lui et ses potes. Parce que du côté des parents, ils sont toujours face à l’ancienne génération ; celle qui a connu les "golden sixties" mais qui -eux aussi- ne savent plus trop qui ils sont dans cette société. Le dessin ?... Vif, haché, rapide, mais bien lisible. Les caractères et mimiques des personnages sont bien typés. Parfois, comme eux, j'avais envie de m'allonger dans un divan et de dire "basta"... Très bonne série... encore d'actualité (à part que les banlieues étaient calmes à l'époque).
Krazy Kat
Fou comme histoire, non ?... Et pourtant, sur cette trame simplissime, Herriman va bâtir -pendant plus de 30 ans (!)- une des séries les plus dingues de l'histoire de la BD. Krazy Kat ?... Bientôt 100 ANS d'existence ! Et c'est encore tout bon !... Nous sommes au début de 1910. Herriman dessine des strips dans le "New York Journal". De temps en temps, il ajoute un chat et un chien dans ses "vignettes". Début Août, il intègre également une souris dans cet univers. Le 17 Août 1910, la souris interpelle son ennemi et le traite de "Krazy Kat". Ainsi débute la série. Elle se terminera le 25 Juin 1944. Son créateur, lui, était "parti là-haut" deux mois plus tôt. Un véritable trio infernal ! Chaque strip, chaque gag sera en effet différent. Herriman n'est jamais tombé dans une sorte de routine et joue d'une mise en scène fluctuante, ainsi que ses décors. Krazy Kat ?... c'est le non-sens à l'état pur ; bien avant les célèbres Peanuts. Car, en effet, cette BD est considérée comme "intellectuelle" et sera fort incomprise d'une grande part du lectorat qui la juge "hermétique" et "peu compréhensible". Les "histoires" ?... toutes simples : la souris balance une brique sur le chat, lequel est sauvé par le chien. Le ton ?... Un condensé des Monty Pythons, de Benny Hill, de Charlot, ou des grands burlesques américains. Un vrai délire où j'ai trouvé des expressions classiques, de l'argot, une phraséologie novatrice et parfois inventée. Le dessin ?... Un trait simple, expressif où chaque intervenant est bien mis en valeur, possède sa propre "vie". J'avoue que je n'ai découvert cette série qu'au début des années 70, dans "Charlie Mensuel". Je n'avais pas trop apprécié ; un peu comme le "Génie des Alpages". Mais au fil des années, après certaines relectures, j'ai été happé par le ton, la (fausse) connerie de ces 3 compères. Krazy Kat ?... C'est fou, tout simplement. Un "tout vieux machin" à déguster à petites doses quand même. Il faudra attendre 1981 pour l'édition en langue française d'un premier album. Au total, trois tomes seront édités, formant une sorte d'intégrale. Et c'est tant mieux.
Batman - Black and White (Batman!)
En lisant ce gros album cartonné paru chez Editions USA, j'étais persuadé de lire l'édition originale de Batman - D'ombre et de lumière. En effet, ces deux séries sont issues de la même série américaine Batman : Black & White, recueils d'hommages de grands noms du comics et du dessin au personnage de Batman. Mais ce n'est qu'après que j'ai découvert que ce n'était pas les mêmes histoires ni les mêmes auteurs qui sont publiés dans l'un et l'autre des recueils parus en France. Et j'ai bien l'impression que ce sont des noms bien plus impressionnants qui composent les artistes de Batman!. Pensez un peu : Simon Bisley, Neil Gaiman, Joe Kubert, Bill Sienkiewicz, Richard Corben, Liberatore, Jose Muñoz, Frank Miller, Alex Ross, Jim Lee, Barry Windsor-Smith, Moebius et même Katsuhiro Otomo, ces grands noms là parmi encore beaucoup d'autres de niveau presque aussi élevé. Et presque tous les dessinateurs sont de grands experts du noir et blanc, avec des styles très divers, parfois impressionnants, presque toujours très réussis. Bien sûr, comme dans tous les recueils collectifs, le niveau est inégal mais la moyenne est ici très bonne à mon goût, et surtout certaines histoires sont vraiment excellentes. Quelques-unes n'hésitent pas à prendre la voie de l'humour ou au moins de l'ironie, d'autres sont plus noires, ou plus classiques. Mais toutes ou presque m'ont vraiment plu. Il s'agit bien d'un recueil hommage, ce ne sont pas là de grandes aventures de Batman à la manière d'un long Halloween ou autres Dark Knight, mais certaines histoires pourraient très bien s'insérer dans le genre, tandis que d'autres sont un peu plus à part. En tout cas, un recueil qui plaira sans nul doute aux amateurs de Batman mais aussi aux amateurs de noir et blanc.