Dick Tracy commence sa carrière par une planche dominicale qui sera publiée dans le "Chicago Tribune" et le "New York News", des quotidiens, dès le 4 Octobre 1931.
Dans la semaine qui suit, et suite au succès immédiat, ses aventures feront l'objet de strips quotidiens.
Dick Tracy ?... Du costaud ! Du vrai. Il n'a vraiment pas le profil du bellâtre interprété par Warren Beaty dans le film homonyme de 1990.
Dick, c'est un costaud, un physique de "dur', au regard d'acier et au nez cassé. Traité sur un ton semi caricatural, le graphisme est expressionniste et brutal.
Le succès ?... Chester Gould ignore toute censure, plonge le lecteur dans les bas-fonds des grandes métropoles. Et ça plaît. Beaucoup.
Ses planches "sentent" vraiment la peur, l'intensité dramatique, la sueur...
C'est qu'il va en avoir, des histoires... et surtout en faire aux malfrats de tout accabit.
Pas de chichis : flingue en avant ou mitraillette "à camembert" pointée, Dick règle ses comptes à sa façon... bien avant le "justicier" interprété beaucoup plus tard par Charles Bronson.
Dick Tracy ?... Une série "brute", bien mise en scène, reflet d'une Amérique qui en a marre (à l'époque) de voir ses rues aux mains de la pègre.
Chester Gould va s'occuper de son héros pendant 45 ans (!). En 1977, il passe le flambeau à son assistant Dick Fletcher ; les scénarios étant alors concoctés par l'écrivain Alan Collins.
Malgré l'énorme succès d'édition aux USA, Dick Tracy n'aura pas les honneurs d'albums en francophonie.
Heureusement, il sera édité hebdomadairement dans le périodique "Le Journal de Toto" (ne riez pas, c'est l'ancêtre de Spirou -et je les possède !-) de 1937 à 1940 ; ainsi que dans l'hebdo Spirou dès 1938.
Les albums :
En 1978, les éditions Focus éditent un opus broché ; lequel reprend des planches parues pendant l'été 1937.
Heureusement, Futuropolis -dans sa collection Copyright- éditera une intégrale : 6 albums cartonnés, format à l'italienne, qui paraîtront de 1981 à 1989. Tout bon !
Dick Tracy ?.. Une grande série, menée par un "dur de dur" et qui mérite vraiment d'être (re)découverte.
Après l'heureuse surprise du premier volume, l'auteur continue son petit bonhomme de chemin en signant un deuxième opus passionnant.
Même si le personnage d'Esteban reste en retrait dans ce second volume, l'histoire n'en est pas moins prenante.
La pêche à la baleine s'estompe en effet devant le mystérieux personnage du capitaine, aveuglé par la haine et (trop) passionné par son métier. Car le personnage principal, ici, c'est bien ce capitaine balafré, respecté et craint par son équipage, bref un meneur d'hommes.
Ce diable de Bonhomme (Matthieu, de son prénom) nous fait en outre le mauvais coup de nous faire patienter jusqu'au prochain volume pour connaître la fin de cette aventure glacière.
Les dessins sont toujours aussi magnifiques et l'auteur nous distille, à travers le personnage d'Esteban, des petites histoires terrifiantes, qui font un peu respirer ce récit haletant.
Embarquez pour l'aventure, vous ne le regretterez pas.
J’aime beaucoup Green Manor, je trouve que Fabien Vehlmann y témoigne d’un grand savoir-faire scénaristique. Il sait faire court et efficace. L’ambiance Angleterre victorienne me plait beaucoup, moi qui suis amateur des aventures de Sherlock Holmes, je suis comblé. Le dessin de Bodart est tout simplement parfait dans son genre : vivant et dynamique, drôle et élégant.
Voilà, après la lecture du deuxième tome, je reste ébahi devant le savoir-faire graphique de Lepage. Des bd avec un tel dessin, on n’en lit pas tous les jours. Seuls quelques uns (Gibrat, Frank, Loisel, Yslaire…) ont le talent et l’opportunité de tant soigner leur planche. Je parle d’opportunité car avec un tel souci du détail, il faut facilement 3-4 ans de travail pour terminer un album, et seul les dessinateurs qui vendent bien peuvent se le permettre…
Muchacho, c’est aussi la première œuvre de Lepage en tant qu’auteur complet, et ça aussi, c’est assez impressionnant. Le premier tome était un véritable coup de poing… J’étais pris par la violence passionnée de l’intrigue. Le second tome ne déçoit pas même si on pourra regretter le caractère un peu trop mélodramatique de certaines scènes. Lepage est un romantique (au sens premier du terme) et ses personnages ne fonctionne que sur un mode torturé et/ou exalté… Ce qui pourrait complètement tomber à plat avec un dessin moins virtuose fonctionne chez lui. Une belle leçon de maîtrise, tant sur le fond que dans la forme. Y’a juste un petit je ne sais quoi qui m’empêche de donner cinq étoiles à ce diptyque… A la relecture peut-être… Relecture indispensable au vu de la richesse graphique de ces deux albums…
Jean Valhardi fait ses débuts dans l'hebdo Spirou n° 40 du 2 Octobre 1941.
C'est LE héros type comme on aimait à l'époque : grand, bâti en athlète ; une sorte de chevalier des temps modernes, sans peur et sans reproches...
Ses premières histoires se passent en Belgique, rare pour être souligné. Bien entendu, Valhardi va en dépasser les frontières et vivre des aventures dans des contrées plus "exotiques".
Mais qui est-il au fait : un policier, un détective, un agent secret ?... Ben non, et c'est là le petit "chic" de son histoire : c'est un enquêteur en assurances !
Valhardi va parcourir le monde et y travailler en solo jusqu'en 1956. Cette année-là, Jijé crée "Gégène", un comparse qui -de faire-valoir- va rapidement grimper les échelons dans le coeur des lecteurs et très vite faire jeu égal avec le héros. Gégène, c'est l'élément comique ; le "Sonny" de Buck Danny, le "Laverdure" de Tanguy", qui compense positivement le "sérieux" de Jean.
Ce duo ainsi créé va donner un nouvel élan à la série qui n'en sera -à mes yeux- que plus captivante, plus plaisante à lire.
Le dessin ?... C'est du Jijé. Inimitable. Un grand réalisme où j'ai ressenti une vraie force créatrice ; tout comme "Jerry Sping" du même auteur. La mise en scène des planches ?... Digne d'un story board des meilleurs films d'action !...
Plans audacieux, éclatements du cadrage, action à rebondissement, intensité dramatique, humour, forment ainsi un savoureux cocktail qu'il me plaît -occasionnellement- d'encore déguster lors de relectures.
Un bon dessin, une bonne ambiance, des histoires solides qui "tiennent la route". Du costaud quoi ! Tout cela concourre à une très bonne saga -un peu oubliée, c'est vrai, de la "jeune génération"- mais toujours dans l'esprit d'un très grand nombre de lecteurs.
A noter :
Parti aux USA en 1944, Jijé confiera la série à Eddy Paape dès 1946 ; Doisy restant au scénario. Suivront Yvan Delporte et Jean-Michel Charlier en tant qu'autres scénaristes.
Dès 1956, retour de Jijé jusque 1963. Mouminoux reprendra le flambeau de 1963 à 1965.
En 1981, Valhardi, repris par Follet et scénarisé par André-Paul Duchâteau, repart sur les routes. Mais la magie, cette alchimie plutôt n'agit plus.
Valhardi a eu son temps. Un fort bon temps. Et c'est tant mieux pour la BD.
Ma cote réelle : 4,5/5 (et c'est très rare !).
Jerry Spring ?... Une très très grande série western.
On découvre ce cow-boy dans l'hebdo Spirou n° 829 du 4 Mars 1954. Aux commandes : Jijé, un véritable metteur en scène graphique.
C'est vraiment tout bon ! Jijé fait usage d'un trait dynamique, puissant, privilégie les cadrages audacieux (pour l'époque). Nonobstant ce fait, l'ajout de scènes plus "intimistes", d'ambiance plutôt, est une véritable liaison -parfois explicative- entre les scènes d'action qu'elle mettent alors en plus grande valeur. A noter également, une très belle composition de tons suite à la palette de couleurs utilisées.
Jerry -et c'est ce que j'aime en lui- n'est pas un "baroudeur de l'Ouest". Bien qu'il ne dédaigne pas faire le coup de feu, c'est aussi un grand humaniste. Au cours de ses aventures, il défendra les indiens, les Noirs, combattra le Ku-Klux-Klan.
Cette sorte de Don Quichotte (pris dans le sens de redresseur de torts) va -dès sa première histoire- rencontrer Sancho, un mexicain. Et cet excellent duo ainsi formé, d'un "taciturne" et d'un peone rigolard (au début) va sacrément bien marcher ; Sancho apportant la note humoristique à un Jerry qui -il est vrai- déserre peu les dents.
Jerry Spring ?... Un véritable précurseur qui annoncera Blueberry, Durango, Buddy Longway même. Une sorte de "grand frère" à qui Giraud, Blanc-Dumont, Derib et Herman sont un peu redevables.
Divers scénaristes participerons à cette saga, dont Rosy, Goscinny (hé oui !), Lob,Gillain (fils de Jijé).
Saviez-vous que même Giraud (Blueberry) a "travaillé" sur l'album "La route de Coronado" ?..
Après le décès de Jijé (pseudo de Josep Gillain, né le 13 Janvier 1914 et décédé le 20 Juin 1980), Jerry va disparaître pendant 10 ans. Il fera ensuite son retour, dessiné par Franz. Mais la magie a -pour moi- disparu.
Jerry Sping ?... Un tout grand western créé et dessiné par un des maîtres de la bd franco-belge.
Magnifique.
J’ai été scotché du tome 1 au tome 6, le scénario est d'enfer, Bajram nous fait faire des allers-retours dans cet univers tellement vaste et complexe.
Les personnages sont tous sympathiques, il n'y en a pas un qui n'est pas attachant. Il y a des lots de rebondissements dans chaque tome, on aime et on en redemande
Niveau dessin, c'est du grand art, les expressions des personnages, les batailles, tout est rendu à merveille.
Bref du grand art, Monsieur Bajram, c'est quand vous voulez pour de nouvelles aventures.
Pour ceux qui n'on pas encore lu cette bd culte, foncez dans votre librairie favorite.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé le scénario assez bien ficelé, une ambiance glauque, assez noire, un commissariat où les flics sentent la corruption à plein nez.
Notre personnage principal (une femme), arrive dans ce commissariat grouillant de machos, à elle de se faire une place.
Côté dessin il est vrai qu'il faut aimer le genre, c'est assez plaisant, style comics, et le graphisme est dans l'ambiance du tome, noir, lugubre et bien rendu
Une fois la bd terminée, je suis resté sur ma faim en espérant un tome 2 d'aussi bon calibre avec un côté encore plus malsain.
Une chouette BD humoristique sur un thème à la mode ces dernières années : les pingouins ! Les auteurs nous proposent de découvrir la vraie vie de ces animaux fascinants au travers d'une collection de gags courts en deux images (voir galerie).
Il y en a pour tous les goûts, et surtout pour tous les âges, et si tous les gags ne sont pas aussi drôles les uns que les autres, je dois quand même avouer que la plupart m’ont beaucoup amusé. Il faut aussi préciser que malgré le thème un peu restrictif, l’humour ne devient jamais répétitif.
Allez donc faire un tour dans la galerie pour vous faire une idée… Moi j’ai passé un très bon moment de lecture !
Très bonne BD d'atmosphère, l'histoire avance à pas feutré comme une nouvelle de Poe justement, dont Baudelaire semble être un jouet, mais un jouet précieux qui semble évoluer dans l'univers de l'écrivain. A partir du moment où on capte la douce noirceur onirique du récit, il devient agréable de le lire, hommage au spleen et à la poésie.
Idéal pour s'endormir le soir quand il pleut, et ce n'est pas péjoratif.
Le rythme lent et hypnotique, combiné aux couleurs grises mélancoliques de Morinière est un excellent somnifère...
Mention aussi pour les trognes et les visages féminins, très réussis...
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Dick Tracy
Dick Tracy commence sa carrière par une planche dominicale qui sera publiée dans le "Chicago Tribune" et le "New York News", des quotidiens, dès le 4 Octobre 1931. Dans la semaine qui suit, et suite au succès immédiat, ses aventures feront l'objet de strips quotidiens. Dick Tracy ?... Du costaud ! Du vrai. Il n'a vraiment pas le profil du bellâtre interprété par Warren Beaty dans le film homonyme de 1990. Dick, c'est un costaud, un physique de "dur', au regard d'acier et au nez cassé. Traité sur un ton semi caricatural, le graphisme est expressionniste et brutal. Le succès ?... Chester Gould ignore toute censure, plonge le lecteur dans les bas-fonds des grandes métropoles. Et ça plaît. Beaucoup. Ses planches "sentent" vraiment la peur, l'intensité dramatique, la sueur... C'est qu'il va en avoir, des histoires... et surtout en faire aux malfrats de tout accabit. Pas de chichis : flingue en avant ou mitraillette "à camembert" pointée, Dick règle ses comptes à sa façon... bien avant le "justicier" interprété beaucoup plus tard par Charles Bronson. Dick Tracy ?... Une série "brute", bien mise en scène, reflet d'une Amérique qui en a marre (à l'époque) de voir ses rues aux mains de la pègre. Chester Gould va s'occuper de son héros pendant 45 ans (!). En 1977, il passe le flambeau à son assistant Dick Fletcher ; les scénarios étant alors concoctés par l'écrivain Alan Collins. Malgré l'énorme succès d'édition aux USA, Dick Tracy n'aura pas les honneurs d'albums en francophonie. Heureusement, il sera édité hebdomadairement dans le périodique "Le Journal de Toto" (ne riez pas, c'est l'ancêtre de Spirou -et je les possède !-) de 1937 à 1940 ; ainsi que dans l'hebdo Spirou dès 1938. Les albums : En 1978, les éditions Focus éditent un opus broché ; lequel reprend des planches parues pendant l'été 1937. Heureusement, Futuropolis -dans sa collection Copyright- éditera une intégrale : 6 albums cartonnés, format à l'italienne, qui paraîtront de 1981 à 1989. Tout bon ! Dick Tracy ?.. Une grande série, menée par un "dur de dur" et qui mérite vraiment d'être (re)découverte.
Esteban (Le Voyage d'Esteban)
Après l'heureuse surprise du premier volume, l'auteur continue son petit bonhomme de chemin en signant un deuxième opus passionnant. Même si le personnage d'Esteban reste en retrait dans ce second volume, l'histoire n'en est pas moins prenante. La pêche à la baleine s'estompe en effet devant le mystérieux personnage du capitaine, aveuglé par la haine et (trop) passionné par son métier. Car le personnage principal, ici, c'est bien ce capitaine balafré, respecté et craint par son équipage, bref un meneur d'hommes. Ce diable de Bonhomme (Matthieu, de son prénom) nous fait en outre le mauvais coup de nous faire patienter jusqu'au prochain volume pour connaître la fin de cette aventure glacière. Les dessins sont toujours aussi magnifiques et l'auteur nous distille, à travers le personnage d'Esteban, des petites histoires terrifiantes, qui font un peu respirer ce récit haletant. Embarquez pour l'aventure, vous ne le regretterez pas.
Green Manor
J’aime beaucoup Green Manor, je trouve que Fabien Vehlmann y témoigne d’un grand savoir-faire scénaristique. Il sait faire court et efficace. L’ambiance Angleterre victorienne me plait beaucoup, moi qui suis amateur des aventures de Sherlock Holmes, je suis comblé. Le dessin de Bodart est tout simplement parfait dans son genre : vivant et dynamique, drôle et élégant.
Muchacho
Voilà, après la lecture du deuxième tome, je reste ébahi devant le savoir-faire graphique de Lepage. Des bd avec un tel dessin, on n’en lit pas tous les jours. Seuls quelques uns (Gibrat, Frank, Loisel, Yslaire…) ont le talent et l’opportunité de tant soigner leur planche. Je parle d’opportunité car avec un tel souci du détail, il faut facilement 3-4 ans de travail pour terminer un album, et seul les dessinateurs qui vendent bien peuvent se le permettre… Muchacho, c’est aussi la première œuvre de Lepage en tant qu’auteur complet, et ça aussi, c’est assez impressionnant. Le premier tome était un véritable coup de poing… J’étais pris par la violence passionnée de l’intrigue. Le second tome ne déçoit pas même si on pourra regretter le caractère un peu trop mélodramatique de certaines scènes. Lepage est un romantique (au sens premier du terme) et ses personnages ne fonctionne que sur un mode torturé et/ou exalté… Ce qui pourrait complètement tomber à plat avec un dessin moins virtuose fonctionne chez lui. Une belle leçon de maîtrise, tant sur le fond que dans la forme. Y’a juste un petit je ne sais quoi qui m’empêche de donner cinq étoiles à ce diptyque… A la relecture peut-être… Relecture indispensable au vu de la richesse graphique de ces deux albums…
Jean Valhardi
Jean Valhardi fait ses débuts dans l'hebdo Spirou n° 40 du 2 Octobre 1941. C'est LE héros type comme on aimait à l'époque : grand, bâti en athlète ; une sorte de chevalier des temps modernes, sans peur et sans reproches... Ses premières histoires se passent en Belgique, rare pour être souligné. Bien entendu, Valhardi va en dépasser les frontières et vivre des aventures dans des contrées plus "exotiques". Mais qui est-il au fait : un policier, un détective, un agent secret ?... Ben non, et c'est là le petit "chic" de son histoire : c'est un enquêteur en assurances ! Valhardi va parcourir le monde et y travailler en solo jusqu'en 1956. Cette année-là, Jijé crée "Gégène", un comparse qui -de faire-valoir- va rapidement grimper les échelons dans le coeur des lecteurs et très vite faire jeu égal avec le héros. Gégène, c'est l'élément comique ; le "Sonny" de Buck Danny, le "Laverdure" de Tanguy", qui compense positivement le "sérieux" de Jean. Ce duo ainsi créé va donner un nouvel élan à la série qui n'en sera -à mes yeux- que plus captivante, plus plaisante à lire. Le dessin ?... C'est du Jijé. Inimitable. Un grand réalisme où j'ai ressenti une vraie force créatrice ; tout comme "Jerry Sping" du même auteur. La mise en scène des planches ?... Digne d'un story board des meilleurs films d'action !... Plans audacieux, éclatements du cadrage, action à rebondissement, intensité dramatique, humour, forment ainsi un savoureux cocktail qu'il me plaît -occasionnellement- d'encore déguster lors de relectures. Un bon dessin, une bonne ambiance, des histoires solides qui "tiennent la route". Du costaud quoi ! Tout cela concourre à une très bonne saga -un peu oubliée, c'est vrai, de la "jeune génération"- mais toujours dans l'esprit d'un très grand nombre de lecteurs. A noter : Parti aux USA en 1944, Jijé confiera la série à Eddy Paape dès 1946 ; Doisy restant au scénario. Suivront Yvan Delporte et Jean-Michel Charlier en tant qu'autres scénaristes. Dès 1956, retour de Jijé jusque 1963. Mouminoux reprendra le flambeau de 1963 à 1965. En 1981, Valhardi, repris par Follet et scénarisé par André-Paul Duchâteau, repart sur les routes. Mais la magie, cette alchimie plutôt n'agit plus. Valhardi a eu son temps. Un fort bon temps. Et c'est tant mieux pour la BD.
Jerry Spring
Ma cote réelle : 4,5/5 (et c'est très rare !). Jerry Spring ?... Une très très grande série western. On découvre ce cow-boy dans l'hebdo Spirou n° 829 du 4 Mars 1954. Aux commandes : Jijé, un véritable metteur en scène graphique. C'est vraiment tout bon ! Jijé fait usage d'un trait dynamique, puissant, privilégie les cadrages audacieux (pour l'époque). Nonobstant ce fait, l'ajout de scènes plus "intimistes", d'ambiance plutôt, est une véritable liaison -parfois explicative- entre les scènes d'action qu'elle mettent alors en plus grande valeur. A noter également, une très belle composition de tons suite à la palette de couleurs utilisées. Jerry -et c'est ce que j'aime en lui- n'est pas un "baroudeur de l'Ouest". Bien qu'il ne dédaigne pas faire le coup de feu, c'est aussi un grand humaniste. Au cours de ses aventures, il défendra les indiens, les Noirs, combattra le Ku-Klux-Klan. Cette sorte de Don Quichotte (pris dans le sens de redresseur de torts) va -dès sa première histoire- rencontrer Sancho, un mexicain. Et cet excellent duo ainsi formé, d'un "taciturne" et d'un peone rigolard (au début) va sacrément bien marcher ; Sancho apportant la note humoristique à un Jerry qui -il est vrai- déserre peu les dents. Jerry Spring ?... Un véritable précurseur qui annoncera Blueberry, Durango, Buddy Longway même. Une sorte de "grand frère" à qui Giraud, Blanc-Dumont, Derib et Herman sont un peu redevables. Divers scénaristes participerons à cette saga, dont Rosy, Goscinny (hé oui !), Lob,Gillain (fils de Jijé). Saviez-vous que même Giraud (Blueberry) a "travaillé" sur l'album "La route de Coronado" ?.. Après le décès de Jijé (pseudo de Josep Gillain, né le 13 Janvier 1914 et décédé le 20 Juin 1980), Jerry va disparaître pendant 10 ans. Il fera ensuite son retour, dessiné par Franz. Mais la magie a -pour moi- disparu. Jerry Sping ?... Un tout grand western créé et dessiné par un des maîtres de la bd franco-belge.
Universal War One
Magnifique. J’ai été scotché du tome 1 au tome 6, le scénario est d'enfer, Bajram nous fait faire des allers-retours dans cet univers tellement vaste et complexe. Les personnages sont tous sympathiques, il n'y en a pas un qui n'est pas attachant. Il y a des lots de rebondissements dans chaque tome, on aime et on en redemande Niveau dessin, c'est du grand art, les expressions des personnages, les batailles, tout est rendu à merveille. Bref du grand art, Monsieur Bajram, c'est quand vous voulez pour de nouvelles aventures. Pour ceux qui n'on pas encore lu cette bd culte, foncez dans votre librairie favorite.
District 77
En ce qui me concerne, j'ai trouvé le scénario assez bien ficelé, une ambiance glauque, assez noire, un commissariat où les flics sentent la corruption à plein nez. Notre personnage principal (une femme), arrive dans ce commissariat grouillant de machos, à elle de se faire une place. Côté dessin il est vrai qu'il faut aimer le genre, c'est assez plaisant, style comics, et le graphisme est dans l'ambiance du tome, noir, lugubre et bien rendu Une fois la bd terminée, je suis resté sur ma faim en espérant un tome 2 d'aussi bon calibre avec un côté encore plus malsain.
Les Manchots sont de sacrés pingouins (L'Empereur nous fait marcher)
Une chouette BD humoristique sur un thème à la mode ces dernières années : les pingouins ! Les auteurs nous proposent de découvrir la vraie vie de ces animaux fascinants au travers d'une collection de gags courts en deux images (voir galerie). Il y en a pour tous les goûts, et surtout pour tous les âges, et si tous les gags ne sont pas aussi drôles les uns que les autres, je dois quand même avouer que la plupart m’ont beaucoup amusé. Il faut aussi préciser que malgré le thème un peu restrictif, l’humour ne devient jamais répétitif. Allez donc faire un tour dans la galerie pour vous faire une idée… Moi j’ai passé un très bon moment de lecture !
Baudelaire ou le roman rêvé d'E.A. Poe
Très bonne BD d'atmosphère, l'histoire avance à pas feutré comme une nouvelle de Poe justement, dont Baudelaire semble être un jouet, mais un jouet précieux qui semble évoluer dans l'univers de l'écrivain. A partir du moment où on capte la douce noirceur onirique du récit, il devient agréable de le lire, hommage au spleen et à la poésie. Idéal pour s'endormir le soir quand il pleut, et ce n'est pas péjoratif. Le rythme lent et hypnotique, combiné aux couleurs grises mélancoliques de Morinière est un excellent somnifère... Mention aussi pour les trognes et les visages féminins, très réussis...