Nagasaki et Hiroshima sont des plaies béantes dans le coeur des japonais. L'auteur présente ici un plaidoyer anti-atomique en partant d'une question simple : Qu'arrivera-t-il à l'humanité, le jour où l'arme nucléaire perdra son effet de dissuasion ? La réponse de l'auteur est, vous l'aurez compris, pour le moins pessimiste.
La présentation de ces arguments est pour le moins imagée puisque l'oeuvre est amenée comme un shojo manga dramatique où l'héroïne ne peut vivre pleinement son amour d'adolescente parce qu'elle est "l'arme ultime", une arme capable de rayer une ville de la surface du globe en quelques secondes. Oui mais voilà, Chise est une fille et elle ne fait donc pas peur... jusqu'à ce qu'il soit trop tard...
Ce manga ressemble bien vite plus à "full metal jacket" de Kubrick qu'à Love Hina. Le dessin m'a déplu, c'est moche, minimaliste et vide. Nous avons des pages entières toutes blanches ou noires... Car l'objectif de l'auteur est de faire réfléchir plus que de montrer. De même, les questions incessantes des protagonistes montrent un malaise et tentent d'amener le lecteur à s'interroger. Mais tout cela ne plaira pas à tout le monde, répétitivité et pessimisme sont de rigueur.
L'héroïne perpétuellement larmoyante est assez agaçante (encore plus en DVD car il y a le son en plus !), presque une parodie d'héroïne de shojo. Mais l'ensemble, plutôt réussi, montre bien le malheur des gens dépassés par les événements et solidaires dans l'immobilisme. L'auteur n'a aucune complaisance avec les autorités et la nature humaine.
Malgré pas mal de défauts de forme, j'ai beaucoup aimé cette oeuvre, ses propos et ces personnages. Ayant vu la série en DVD également, je vous conseille vivement cette dernière, qui reprend la totalité des 7 manga sans omission ni déformation de l'histoire mais avec une réalisation exceptionnelle (16/9, son 5.1, animation magnifique) qui tranche avec le minimalisme des manga.
J'ai bien aimé les deux tomes car les homosexuels sont présentés assez bien comme on est.
Le petit côté mysogine est pas mal vu, lui non plus (notamment l'auto-stoppeuse éclaboussée, gnin gnin gnin !). C'est vraiment dans l'esprit des auteurs, décalé à souhait et foutrement moqueur de plein de choses.
Il est vraiment dommage que Yann et Conrad aient abandonné cette série très prometteuse, et qui aurait pu faire un chouette pendant aux "Innommables".
La série est classée comme policier thriller, mais il s'agirait plutôt d'une uchronie. On part ici de l'hypothèse que la magie existe et que la séparation de l'église et de l'Etat n'a pas eu lieu. L'histoire se déroule dans les années 30.
Ce qui est vraiment réussi dans cette fiction, c'est le background ; les personnages et la situation géopolitique semblent à la fois appartenir à deux époques : celle de la première croisade et celle du début du XXème siècle. Le volet magie est aussi très bien exploité, les auteurs n'en font pas trop et préservent bien le coté plausible.
L'enquête aussi est traitée avec beaucoup de soin, mélangeant la recherche d'indices et les scènes d'action.
Le dessin, bien que très typé comics, ce qui n'est pas vraiment mon dada, reste très agréable et original par certains côtés.
Cerise sur le gâteau, un petit recueil de journaux "d'époque" en fin de tome, nous apporte quelques éclaircissements sur ce monde singulier, ainsi qu'une touche ambiance supplémentaire.
Vous l'aurez compris, si la suite reste de ce niveau, c'est la note maximale qui se prépare.
le 08/11/2010: enfin une suite aux enquêtes du Dr Saunière. On ne l'espérait plus après 5 ans d'attente! Je ne bouderais donc pas mon plaisir et conseillerais aux lecteurs potentiels de se lancer dans la lecture, la série devrait aboutir. Enfin, espérons...
Maus ?.. c'est la vie de Vladek Spiegelman, un Juif rescapé des camps nazis, et de son fils -Art- auteur de BD.
Une vie qui se déroule en deux "saisons" ; celle des années 30 suivies des années 70.
Maus ?... Les Juifs y sont des souris ; les nazis des félins.
Ces "animaux", pourtant n'ont absolument rien à voir avec un quelconque univers "disneyen".
Cette série, fortement autobiographique, explore la vie de ces deux existences. Elle est d'ailleurs sous-titrée "un survivant raconte".
Le textuel ?... Intelligent, sensible ; le tout dans un dessin minimaliste -certes- mais fort novateur.
Une grande oeuvre, difficile d'accès pour moi qui suis plutôt des "30 glorieuses", mais que j'ai apprécié -doucement- plan par plan ; oeuvre expérimentale mais que chacun devrait posséder, ou du moins avoir lu.
D'origine bretonne, je suis attaché à tout ce qui touche au celtisme et j'apprécie d'y trouver une vraie authenticité. Du mythe arthurien, je connais un certain nombre de versions, des Dames du Lac de M.Z. Bradley à l'Enchanteur de Barjavel en passant par Chrétien de Troyes en matière de romans, d'Excalibur à Merlin l'Enchanteur en matière de films, et des Héros Cavaliers à... heu... Kaamelott en matière de BD. Toutes m'ont plu par certains aspects et m'ont appris de nombreuses choses très différentes sur les différentes légendes qui forgent le mythe du Roi Arthur. Mais cette série, Arthur, m'a ravi par à la fois sa quête d'authenticité et ce qu'elle m'a encore davantage appris.
Ici, pas d'Uther Pendragon, pas d'Excalibur fichée dans la roche, pas de Viviane la Dame du Lac, pas non plus d'occupants Romains sur le déclin, mais juste les peuplades Kymyr (bretons) face aux Lloegriens (Saxons) et autres Pictes, Gaels et Scots. Et pourtant dans ce décor historique réside de la véritable magie avec dragons antiques, puissants magiciens et artefacts enchantés. Du médiéval-fantastique quasiment crédible aux yeux d'un historien.
Je trouve l'aspect graphique de cette BD excellent. Sobre et beau à la fois, offrant des décors et scènes de toute beauté, il se situe quelque part entre le médiéval historique et la fantasy. Ses couleurs aussi font dans la sobriété et la beauté discrète. Je regrette juste quelques faciès aux dents carnassières un peu répétitifs, mais pour le reste je trouve les planches de cette BD très jolies et surtout très agréables à lire.
Quant au scénario, il faut bien avouer qu'il peut paraître difficile d'accès.
Le récit est tellement bavard et dense qu'il vaut vraiment mieux avoir une bonne heure de tranquillité devant soi pour lire chaque tome.
L'utilisation des noms gaéliques ou bretons originels (quoique je ne puisse pas le certifier) est à la fois attirant car plus authentique, mais aussi un peu rebutant car hormis Arthur, il faut réussir à "traduire" les noms de tous les autres personnages pour retrouver ses marques dans le mythe Arthurien. Et ces noms sont tellement inhabituels et difficiles à prononcer pour un lectorat français moderne qu'on s'y perd un peu dans les personnages, même si une lecture attentive permet de s'y retrouver sans trop de soucis.
Mais passé ces difficultés, nous obtenons donc des albums au récit très dense, qui rendent véritablement honneur au Roi Arthur, Merlin, Guenièvre et leurs compagnons d'arme. J'ai été véritablement passionné par ma lecture, me laissant bercer par ce récit qui m'avait effrayé par son ampleur avant de l'entamer. Action, réflexion, magie, tout y est pour me donner envie d'aller voir toujours plus loin, dans l'attente de retrouver ainsi transposés les moments que je connaissais déjà du mythe Arthurien.
En outre, au récit linéaire de leur épopée puis leur déclin s'ajoutent aussi par-ci par-là le récit d'autres légendes celtiques qui, quoiqu'elles apportent peu à l'intrigue principale, ajoutent à l'ambiance authentique et à ce que cette série apprend à son lecteur.
A réserver aux amateurs du mythe Arthurien soucieux d'authenticité et qui n'ont pas peur voire se réjouissent comme moi d'un récit vraiment dense, mais ceux-là seront ravis et transportés par leur lecture comme je l'ai été.
Que de bon moments passés lors de la lecture de cette série racontant les péripéties de ce trentenaire.
Le ton humoristique est toujours plein de finesse, sans jamais rentrer dans le vulgaire, ce qui est assez rare dans ce genre de série tant il est difficile de se renouveler. Pourtant, j’ai été un peu déçu par les deux derniers volumes (T6 et T7) car le contenu est devenu moins drôle et trop mélancolique à mon goût.
Mais bon, dans son genre, c’est tout de même une série incontournable que je ne peux que vous conseiller de lire.
Une belle histoire adolescente, très touchante, aux parfum de Ghost World pour le côté ados paumés, et de Pilules bleues pour le coté maladie. Les similarités avec l’œuvre de Frederik Peeters ne s’arrêtent d’ailleurs pas là.
La mystérieuse maladie de Black Hole n’est pas sans rappeler le SIDA (sexuellement transmissible, marques visibles sur le corps, exclusion…), et plutôt que de se morfondre ou de dépeindre un portrait très noir, l’auteur fait preuve de beaucoup d’optimisme. Oui, être malade et différent, c’est difficile, on est rejeté, mais en même temps il est toujours possible de vivre une vie normale, et d’être heureux… j’aime bien ce message très humain.
L’histoire elle-même est intéressante, facile à suivre, tantôt triste, tantôt belle… J’ai refermé cet épais volume avec le sourire aux lèvres et le cœur serré, gage de qualité en ce qui me concerne… A lire !
J’ai bien aimé ce premier tome, et comme beaucoup j’en espère une suite, mais on se demande si celle-ci arrivera un jour d’autant plus que Morvan à réutilisé un concept ressemblant pour une autre série : Le petit monde, confectionnée aussi dans l’esprit Manga notamment au niveau des dessins.
C’est pourtant une bonne Bd à lire puisque le scénario est dynamique et qu’on ne s’ennuie pas. Je la conseille à ceux qui n’auront pas peur d’être frustrés par une période de trop longue attente.
Angus Powderhill rassemble à peu prés tous les ingrédients nécessaires à la confection d’une bonne série fantasy.
L’histoire est agréable à suivre, le scénario est dense, les personnages sont nombreux, ceci laissant entrevoir des possibilités intéressantes pour la suite.
Les dessins sont de bonne facture, sans être exceptionnels, mais on note une amélioration du trait dans le tome 2.
Je note un petit 4 pour l’instant en espérant que la suite sera à la fois publiée…, surprenante et de bonne qualité.
Vagues à l’âme, c’est le récit du parcours peu commun d’un homme vu par son petit fils. Et des avatars, il en a connu son grand-père, après avoir bourlingué à travers le monde !
L’histoire, riche en événements, est touchante. Evidemment, il est difficile de faire la part des choses et de distinguer la réalité vraie de celle déformée par des affabulations ou quelques exagérations. Difficile aussi de ne pas s’attacher à Dodo, ce personnage téméraire adolescent puis bourru mais le cœur sur la main une fois adulte. J’ai également été surpris par certains lieux visités qui m’ont rappelé ceux de mon enfance (La Goulette, Béja). Enfin, j’aime beaucoup le trait de Grégory Mardon, simple et expressif. De plus, la couverture est très belle !
L’histoire d’une vie se déroule sous nos yeux. Difficile de ne pas y rester indifférent !
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Larme Ultime
Nagasaki et Hiroshima sont des plaies béantes dans le coeur des japonais. L'auteur présente ici un plaidoyer anti-atomique en partant d'une question simple : Qu'arrivera-t-il à l'humanité, le jour où l'arme nucléaire perdra son effet de dissuasion ? La réponse de l'auteur est, vous l'aurez compris, pour le moins pessimiste. La présentation de ces arguments est pour le moins imagée puisque l'oeuvre est amenée comme un shojo manga dramatique où l'héroïne ne peut vivre pleinement son amour d'adolescente parce qu'elle est "l'arme ultime", une arme capable de rayer une ville de la surface du globe en quelques secondes. Oui mais voilà, Chise est une fille et elle ne fait donc pas peur... jusqu'à ce qu'il soit trop tard... Ce manga ressemble bien vite plus à "full metal jacket" de Kubrick qu'à Love Hina. Le dessin m'a déplu, c'est moche, minimaliste et vide. Nous avons des pages entières toutes blanches ou noires... Car l'objectif de l'auteur est de faire réfléchir plus que de montrer. De même, les questions incessantes des protagonistes montrent un malaise et tentent d'amener le lecteur à s'interroger. Mais tout cela ne plaira pas à tout le monde, répétitivité et pessimisme sont de rigueur. L'héroïne perpétuellement larmoyante est assez agaçante (encore plus en DVD car il y a le son en plus !), presque une parodie d'héroïne de shojo. Mais l'ensemble, plutôt réussi, montre bien le malheur des gens dépassés par les événements et solidaires dans l'immobilisme. L'auteur n'a aucune complaisance avec les autorités et la nature humaine. Malgré pas mal de défauts de forme, j'ai beaucoup aimé cette oeuvre, ses propos et ces personnages. Ayant vu la série en DVD également, je vous conseille vivement cette dernière, qui reprend la totalité des 7 manga sans omission ni déformation de l'histoire mais avec une réalisation exceptionnelle (16/9, son 5.1, animation magnifique) qui tranche avec le minimalisme des manga.
Bob Marone
J'ai bien aimé les deux tomes car les homosexuels sont présentés assez bien comme on est. Le petit côté mysogine est pas mal vu, lui non plus (notamment l'auto-stoppeuse éclaboussée, gnin gnin gnin !). C'est vraiment dans l'esprit des auteurs, décalé à souhait et foutrement moqueur de plein de choses. Il est vraiment dommage que Yann et Conrad aient abandonné cette série très prometteuse, et qui aurait pu faire un chouette pendant aux "Innommables".
Rex Mundi
La série est classée comme policier thriller, mais il s'agirait plutôt d'une uchronie. On part ici de l'hypothèse que la magie existe et que la séparation de l'église et de l'Etat n'a pas eu lieu. L'histoire se déroule dans les années 30. Ce qui est vraiment réussi dans cette fiction, c'est le background ; les personnages et la situation géopolitique semblent à la fois appartenir à deux époques : celle de la première croisade et celle du début du XXème siècle. Le volet magie est aussi très bien exploité, les auteurs n'en font pas trop et préservent bien le coté plausible. L'enquête aussi est traitée avec beaucoup de soin, mélangeant la recherche d'indices et les scènes d'action. Le dessin, bien que très typé comics, ce qui n'est pas vraiment mon dada, reste très agréable et original par certains côtés. Cerise sur le gâteau, un petit recueil de journaux "d'époque" en fin de tome, nous apporte quelques éclaircissements sur ce monde singulier, ainsi qu'une touche ambiance supplémentaire. Vous l'aurez compris, si la suite reste de ce niveau, c'est la note maximale qui se prépare. le 08/11/2010: enfin une suite aux enquêtes du Dr Saunière. On ne l'espérait plus après 5 ans d'attente! Je ne bouderais donc pas mon plaisir et conseillerais aux lecteurs potentiels de se lancer dans la lecture, la série devrait aboutir. Enfin, espérons...
Maus
Maus ?.. c'est la vie de Vladek Spiegelman, un Juif rescapé des camps nazis, et de son fils -Art- auteur de BD. Une vie qui se déroule en deux "saisons" ; celle des années 30 suivies des années 70. Maus ?... Les Juifs y sont des souris ; les nazis des félins. Ces "animaux", pourtant n'ont absolument rien à voir avec un quelconque univers "disneyen". Cette série, fortement autobiographique, explore la vie de ces deux existences. Elle est d'ailleurs sous-titrée "un survivant raconte". Le textuel ?... Intelligent, sensible ; le tout dans un dessin minimaliste -certes- mais fort novateur. Une grande oeuvre, difficile d'accès pour moi qui suis plutôt des "30 glorieuses", mais que j'ai apprécié -doucement- plan par plan ; oeuvre expérimentale mais que chacun devrait posséder, ou du moins avoir lu.
Arthur
D'origine bretonne, je suis attaché à tout ce qui touche au celtisme et j'apprécie d'y trouver une vraie authenticité. Du mythe arthurien, je connais un certain nombre de versions, des Dames du Lac de M.Z. Bradley à l'Enchanteur de Barjavel en passant par Chrétien de Troyes en matière de romans, d'Excalibur à Merlin l'Enchanteur en matière de films, et des Héros Cavaliers à... heu... Kaamelott en matière de BD. Toutes m'ont plu par certains aspects et m'ont appris de nombreuses choses très différentes sur les différentes légendes qui forgent le mythe du Roi Arthur. Mais cette série, Arthur, m'a ravi par à la fois sa quête d'authenticité et ce qu'elle m'a encore davantage appris. Ici, pas d'Uther Pendragon, pas d'Excalibur fichée dans la roche, pas de Viviane la Dame du Lac, pas non plus d'occupants Romains sur le déclin, mais juste les peuplades Kymyr (bretons) face aux Lloegriens (Saxons) et autres Pictes, Gaels et Scots. Et pourtant dans ce décor historique réside de la véritable magie avec dragons antiques, puissants magiciens et artefacts enchantés. Du médiéval-fantastique quasiment crédible aux yeux d'un historien. Je trouve l'aspect graphique de cette BD excellent. Sobre et beau à la fois, offrant des décors et scènes de toute beauté, il se situe quelque part entre le médiéval historique et la fantasy. Ses couleurs aussi font dans la sobriété et la beauté discrète. Je regrette juste quelques faciès aux dents carnassières un peu répétitifs, mais pour le reste je trouve les planches de cette BD très jolies et surtout très agréables à lire. Quant au scénario, il faut bien avouer qu'il peut paraître difficile d'accès. Le récit est tellement bavard et dense qu'il vaut vraiment mieux avoir une bonne heure de tranquillité devant soi pour lire chaque tome. L'utilisation des noms gaéliques ou bretons originels (quoique je ne puisse pas le certifier) est à la fois attirant car plus authentique, mais aussi un peu rebutant car hormis Arthur, il faut réussir à "traduire" les noms de tous les autres personnages pour retrouver ses marques dans le mythe Arthurien. Et ces noms sont tellement inhabituels et difficiles à prononcer pour un lectorat français moderne qu'on s'y perd un peu dans les personnages, même si une lecture attentive permet de s'y retrouver sans trop de soucis. Mais passé ces difficultés, nous obtenons donc des albums au récit très dense, qui rendent véritablement honneur au Roi Arthur, Merlin, Guenièvre et leurs compagnons d'arme. J'ai été véritablement passionné par ma lecture, me laissant bercer par ce récit qui m'avait effrayé par son ampleur avant de l'entamer. Action, réflexion, magie, tout y est pour me donner envie d'aller voir toujours plus loin, dans l'attente de retrouver ainsi transposés les moments que je connaissais déjà du mythe Arthurien. En outre, au récit linéaire de leur épopée puis leur déclin s'ajoutent aussi par-ci par-là le récit d'autres légendes celtiques qui, quoiqu'elles apportent peu à l'intrigue principale, ajoutent à l'ambiance authentique et à ce que cette série apprend à son lecteur. A réserver aux amateurs du mythe Arthurien soucieux d'authenticité et qui n'ont pas peur voire se réjouissent comme moi d'un récit vraiment dense, mais ceux-là seront ravis et transportés par leur lecture comme je l'ai été.
Monsieur Jean
Que de bon moments passés lors de la lecture de cette série racontant les péripéties de ce trentenaire. Le ton humoristique est toujours plein de finesse, sans jamais rentrer dans le vulgaire, ce qui est assez rare dans ce genre de série tant il est difficile de se renouveler. Pourtant, j’ai été un peu déçu par les deux derniers volumes (T6 et T7) car le contenu est devenu moins drôle et trop mélancolique à mon goût. Mais bon, dans son genre, c’est tout de même une série incontournable que je ne peux que vous conseiller de lire.
Black Hole
Une belle histoire adolescente, très touchante, aux parfum de Ghost World pour le côté ados paumés, et de Pilules bleues pour le coté maladie. Les similarités avec l’œuvre de Frederik Peeters ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. La mystérieuse maladie de Black Hole n’est pas sans rappeler le SIDA (sexuellement transmissible, marques visibles sur le corps, exclusion…), et plutôt que de se morfondre ou de dépeindre un portrait très noir, l’auteur fait preuve de beaucoup d’optimisme. Oui, être malade et différent, c’est difficile, on est rejeté, mais en même temps il est toujours possible de vivre une vie normale, et d’être heureux… j’aime bien ce message très humain. L’histoire elle-même est intéressante, facile à suivre, tantôt triste, tantôt belle… J’ai refermé cet épais volume avec le sourire aux lèvres et le cœur serré, gage de qualité en ce qui me concerne… A lire !
Fléau.world
J’ai bien aimé ce premier tome, et comme beaucoup j’en espère une suite, mais on se demande si celle-ci arrivera un jour d’autant plus que Morvan à réutilisé un concept ressemblant pour une autre série : Le petit monde, confectionnée aussi dans l’esprit Manga notamment au niveau des dessins. C’est pourtant une bonne Bd à lire puisque le scénario est dynamique et qu’on ne s’ennuie pas. Je la conseille à ceux qui n’auront pas peur d’être frustrés par une période de trop longue attente.
Angus Powderhill
Angus Powderhill rassemble à peu prés tous les ingrédients nécessaires à la confection d’une bonne série fantasy. L’histoire est agréable à suivre, le scénario est dense, les personnages sont nombreux, ceci laissant entrevoir des possibilités intéressantes pour la suite. Les dessins sont de bonne facture, sans être exceptionnels, mais on note une amélioration du trait dans le tome 2. Je note un petit 4 pour l’instant en espérant que la suite sera à la fois publiée…, surprenante et de bonne qualité.
Vagues à l'âme
Vagues à l’âme, c’est le récit du parcours peu commun d’un homme vu par son petit fils. Et des avatars, il en a connu son grand-père, après avoir bourlingué à travers le monde ! L’histoire, riche en événements, est touchante. Evidemment, il est difficile de faire la part des choses et de distinguer la réalité vraie de celle déformée par des affabulations ou quelques exagérations. Difficile aussi de ne pas s’attacher à Dodo, ce personnage téméraire adolescent puis bourru mais le cœur sur la main une fois adulte. J’ai également été surpris par certains lieux visités qui m’ont rappelé ceux de mon enfance (La Goulette, Béja). Enfin, j’aime beaucoup le trait de Grégory Mardon, simple et expressif. De plus, la couverture est très belle ! L’histoire d’une vie se déroule sous nos yeux. Difficile de ne pas y rester indifférent !