Cet album est une vraie biographie de Hans Christian Andersen mais racontée d'une manière originale puisque chaque chapitre de sa vie est présenté comme un conte narré par les fées, animaux et autres objets anthropomorphiques capables de converser avec le principal intéressé. Il y a donc une part de magie dans ce récit de la vie d'Andersen, ce qui permet de refléter son esprit d'artiste et l'atmosphère de ces fameux contes qui l'ont rendu célèbre.
C'est bien, c'est agréable et ça donne une belle ambiance touchante à ce personnage.
Le graphisme est tout aussi sympathique. Jolie peinture en couleurs directes, dessin mêlant le mignon et le semi-réaliste, mise en page élaborée et vivante, c'est un plaisir pour les yeux et la narration reste fluide et bien menée.
L'histoire est intéressante puisqu'elle montre la capacité de motivation du jeune Andersen, son esprit d'artiste un peu échevelé qui l'a rendu tout à la fois attachant envers certains mais a aussi fait en sorte qu'il a eu bien du mal à s'intégrer dans la société stricte de son Danemark natal. Et puis est grandement abordé le thème de son homosexualité et de son amour impossible avec un même homme qui le maintiendra célibataire toute sa vie durant. C'est à la fois triste et beau, comme les contes de cet auteur.
Bref, ce serait une excellente biographie si elle n'était pas aussi longue. Car malgré ses qualités, je dois dire que j'ai fini par légèrement m'ennuyer à certains passages moins captivants et moins rythmés. Peut-être certaines coupes dans le récit aurait-elle permis de s'attacher seulement aux moments les plus importants et de ne pas lasser le lecteur.
Malgré ce reproche, je trouve quand même que c'est un admirable hommage à Andersen et qu'il donne une belle vie à ce personnage assez atypique.
Excellent est un mot faible pour cette BD, qui est décidément une véritable pépite.
Aussi bien au niveau du dessin qu'au niveau de l'histoire, de l'inventivité et des messages, cette BD a tout pour plaire (d'ailleurs aux enfants aussi bien qu'aux adultes). C'est bourré de petits détails qui en font tout le charme, des pages de bestiaires aux chansons. Le personnage de Billy Brouillard est un gosse tout ce qu'il y a de plus naturel, oscillant entre son univers à lui et le monde réel. C'est une BD qui respire l'inventivité par tous les pores, et j'ai été sous le charme.
Il n'y a pas tellement à en dire : lisez-le, c'est vraiment quelque chose d'agréable, de frais, de différent. On rentre dans un univers dès la première page, et on en sort uniquement à la dernière, avec un petit reste dans un coin de notre tête pour quelques jours. Les relectures sont comme des gourmandises : on veut picorer, et finalement on finit la boite. Mais pourquoi se priver ? C'est si bon.
Recommandé à la lecture, recommandé à l'achat. Et prêtez-le, c'est quelque chose qui se partage. Ce serait dommage de garder une si jolie chose pour soi.
J'ai véritablement adoré cette série que j'ai enfin pu me récupérer grâce aux rééditions, et je ne saurais que trop vous la conseiller.
J'ai tout aimé dans cette BD : le dessin très coloré et bien détaillé, qui retranscrit à merveille l'ambiance crasseuse et sale des rues de La ville, tout en ajoutant régulièrement des effets comiques, le tout renforcé par la colorisation qui est vraiment à souligner (je le remarque rarement, mais pour celle-ci ce fut notable).
Ensuite ... les personnages. D'avoir fait des personnages aussi déjantés et autant attachants, c'est d'un maestro que j'applaudis. Autant Spider Jerusalem, personnage suffisamment complexe pour qu'il nous échappe à chaque fois, que les autres qui l'entourent (j'ai adoré le rédacteur en chef, Mitchum, tout autant que les deux assistantes bien barjos).
Mais évidemment, ce qui fait la force de Transmetropolitan et qui donne tout le sel de cette BD, c'est le scénario, à grand renforts de dialogues épiques. On est sur du scénario très lourd, très très politique, avec des incartades dans bien d'autres domaines (religions, médias, célébrités, considération sociétales et sociologique), mais qui arrive à éviter la leçon de morale. En même temps, personne n'est le gentil, personne n'est le méchant. A cet égard, j'admire le discours de La bête, qui explique sa vision de la politique et du monde. Vision avec laquelle je ne suis pas d'accord, mais qui semble être celle de bien des hommes politiques actuels (ce qui fait d'ailleurs froid dans le dos).
Bref, je pourrais m'épancher longuement sur les différents aspects de cette Bd que j'ai apprécié, mais je développerais un avis bien trop long. Je me contenterais de dire que si vous avez plusieurs heures (voir jours) devant vous, n'hésitez pas à vous attaquer à ce pavé qui contient de magnifiques textes (dont les articles qui sont bien souvent très intéressant à lire), des beaux passages et beaucoup d'humour, de la violence graphique et psychologique, et beaucoup de réflexions. J'en suis sorti avec une sacré pêche, et je l'ai déjà relu à mainte reprise en étant à chaque fois bien remonté. C'est le genre de lecture qui file la pêche longtemps après, et surtout qui me conforte dans bon nombre de mes avis politique. Et du coup, dans bien des aspects de ma vie.
Une BD qui en vient à vous changer la vie, ça mérite bien la note maximale, non ?
Ça parait fou, mais cette série m'a vraiment convaincu, au point que je sois dans l'attente de la suite avec beaucoup d'impatience. Cela dit, vu que la série n'est pas assez vendu et pas assez visible commercialement, il semblerait que la suite soit en suspens, ce qui me désole un peu.
C'est une excellente série pour enfant et pour adulte, très inspiré d'un univers à la Myazaki, mais qui développe son propre univers très indépendant. J'ai énormément apprécié le dessin, qui m'a semblé efficace sans que je ne parvienne à mettre le doigt sur ce qui me plait dedans, et la qualité est constante dans les albums. Rien que ça m'encourage à suivre l'auteure sur ses autres production.
L'histoire m'a bien plu, et même si le format de BD pour jeune en fait des albums plutôt court (ce qui me donne l'impression que les scénarios sont un peu moins étoffés que ce qu'on aurait pu avoir), il n'en reste pas moins qu'ils sont très bon et que j'ai pris beaucoup de plaisir aux différents rebondissements, tout comme aux mystères qui parsèment ces deux ouvrages. Les histoires font intervenir des personnages très intéressants et assez loin des stéréotypes, avec d'ailleurs des petits détails tout simple que j'ai beaucoup aimé (notamment autour des émois adolescent où l'auteur parle tout naturellement d'homosexualité).
Bref, sans m'épancher encore plus, j'ai un petit coup de cœur pour cette série et j'ai hâte de découvrir la suite. Une série que je recommande chaudement !
Je ne suis pas un gros fan de DC, mais je n'ai pas eu besoin de grand chose pour comprendre (même si certains détails n'ont trouvé leurs réponses que lorsque j'ai compris quels étaient les super-heros en action). Emprunté à la médiathèque locale, j'ai laissé trainé... Erreur !
Le dessin est fantastique, chaque case est travaillée.
Le scénario est bien ficelé et comment dire.... fin. Voilà, fin c'est le mot. La narration 3eme personne "mais pas trop" permet de se place en observateur d'une histoire qui mèle comme souvent le paradoxe entre "ce qu'il faudrait faire, ce que je fais".
J'ai personnellement plus pris mon pied sur cette histoire que sur Watchmen - un commentaire en parle - ce qui en fait une oeuvre majeure pour DC; et pour ma bibliothèque, très bientot.
Des dessins et des couleurs epoustouflantes, les femmes sont belles, l'humour et l'ironie sont partout. Quest'ce qu'on peut désirer de plus? Les gros nez des personnages masculins de Noé?
J'adore, tout simplement.
Que dire encore sur ces reprises par Mosquito sur ces histoires de Serpieri que je n'ai pas dit dans mes autres avis sur les précédents albums ? Des histoires qui ne peuvent évidemment que me ravir, étant passionné de western et par le monde indien. Tout comme Serpieri et Derib qui restent des auteurs ayant consacré leurs Bd à ces peuples ; on sent que Serpieri les aime.
2 récits seulement ici, donc plus étoffés, parus en Italie dans Lancio Story en 1978 et 80, mais que j'ai déjà lus car ils figurent dans d'autres albums publiés chez d'autres éditeurs.
Le premier titré "Porter le coup" s'attache à une coutume indienne qui symbolise la bravoure d'un guerrier ; c'était très important un premier coup sur un ennemi, ça valorisait un jeune guerrier auprès de ses aînés, et ça se traduisait souvent selon les tribus par le langage des plumes. Ce récit est une histoire de vengeance au dénouement tragique entre tuniques bleues et Cheyennes, j'ai adoré.
Le second qui donne son titre à l'album, est une histoire sur le Pony Express, avec une ironie du sort implacable et une chute qui vous cloue au sol. J'ai lu ce récit ailleurs il n'y a pas très longtemps, ça m'a énormément marqué par sa fin.
Je reste émerveillé comme toujours par le visuel, le dessin de Serpieri est d'une force incroyable avec son crayonné magique à l'encrage épais, qui compose des images chargées et foisonnantes où il excelle dans les gros plans de visages burinés. Comme chez Derib, on sent une vraie passion pour le monde indien chez Serpieri, bref, c'est vraiment splendide !
Ma note oscillerait entre le 3 et le 4, mais l'impression qu'il m'a laissée à la première lecture m'invite à hausser ma note. Avec une possible baisse au fil des relectures.
Cette BD est prenante, très prenante même. C'est même le point le plus fort de cet ouvrage qui nous conte une vie bien particulière, non pas tant au sein de la mafia japonaise que dans le giron de cette même mafia. La fille d'un gangster, baignant dans cet univers, semble n'avoir aucune échappatoire à la chute.
Une histoire bien noire, qui retrace de l'enfance jusqu'à l'âge adulte le parcours chaotique de cette femme, tombant dans tout ce qui peut se faire comme déchéance. Le récit est très sombre, mais une note d'espoir rehausse l'ensemble, et laisse au final un petit (très petit sentiment de légèreté).
Par contre, j'ai été assez déçu du dessin. Il est certes très lisible, adapté au genre et correct, mais de nombreuses fois j'ai eu l’œil qui a tiqué sur les cases : que ce soit dans certains détails du récit (elle parle de cicatrices qui n'apparaissent pas), ou simplement dans les postures, très figées. Certains autres détails sur lesquels je tique m'ont sauté au visage, mais je reconnais que c'est plus mon appréciation et ma façon de voir le dessin.
Bref, une lecture prenante, qui m'a laissé une drôle d'impression au final, mais servie par un dessin que j'ai trouvé juste "efficace", ce qui m'a fait hésiter entre 3 et 4. Mais au final, je préfère retenir cette émotion et la puissance qui m'a entraîné dans la lecture, car oui, c'est véritablement prenant. Au point de ne pas vous lâcher une fois ouvert. Par contre, on ne le dira pas assez, mais attention, c'est une lecture plutôt dure.
« Extases » c’est d’abord l’album de la liberté, de la liberté sexuelle telle que l’a vécue Jean-Louis Tripp à l’heure où le SIDA ne sévissait pas. Mais c’est aussi celui de l’amour joyeux, fou voire gai (sans jeux de mots, bien que sur certaines pages….vous verrez).
Est-ce du courage, de la folie ou un défi, en tout cas, Jean-Louis Tripp se met littéralement à nu dans cette nouvelle série (qui comprendra 3 ou 4 albums) qui retrace sa vie sexuelle depuis son enfance ou adolescence. Quelle vie sexuelle, mon dieu ! Il se livre sans tabou. De la découverte de l’onanisme à la partouze (mais qu’est-ce qu’il lui reste donc à découvrir pour les prochains volumes ?), tout y passe, y compris le candaulisme, l’amour libre, l’échangisme, l’expérience homosexuelle….
Mais ce premier opus est aussi drôle (ah ! le sympathique satyre bien membré est assez réussi !) et Jean-Louis Tripp nous livre des dessins exagérés de pénis et autres organes, qui ne donnent pas à cet album une connotation pornographique (on est assez loin du genre bd dite pour adultes), mais au contraire apporte un côté assez pédagogique sur les questions sexuelles.
Comme beaucoup, j’avais découvert Jean-Louis Tripp avec la série « Magasin général », qui rétrospectivement, avec le personnage Marie, brise aussi les tabous de l’époque. Je trouve évidemment que son dessin est très proche de celui de cette série, à tel point que je me demande quel était l’apport de Loisel comme dessinateur.
La narration est fluide, même si parfois elle ne suit pas toujours la chronologie, et le fait de passer de la description narrative à la confession (avec le passage au « je » au bout de quelques pages) donne un côté encore plus fort au récit.
C’est certainement l’album de la rentrée.
A la lecture de ce triptyque, je me suis dit que Brunschwig avait dû mettre pas mal de son histoire personnelle dans l’histoire (le vieux pouvant être son père). Le ton et le « genre » d’histoire me paraissant différent des séries de lui que j’ai lues, mais aussi parce que transpirait une certaine « sincérité » (faute de mieux j’emploie ce terme, pas forcément clair ou approprié). Et c’est au moment où je rédigeais mon avis que je suis tombé sur des infos (sur le site marron) confirmant cette hypothèse.
Peut-être moins dans l’esbroufe ou la construction « compliquée » que dans certaines autres séries, « La mémoire dans les poches » est l’une des séries de l’auteur que je trouve les plus réussies.
Même s’il n’est pas beaucoup plus présent (directement s’entend) dans les albums que dans son couple de banlieue, c’est bien le père le personnage principal. Personnage dont l’histoire particulière va lui donner de la profondeur, au fur et à mesure que l’enquête de son fils lui permet de le cerner, de se rapprocher de lui – dans tous les sens du terme.
Il y a dans ce triptyque beaucoup d’émotion – même si ce terme est souvent galvaudé : mais ici elle accompagne la révélation d’êtres humains à eux-mêmes, avec leurs défauts, leur fragilité, et les choix qu’ils ont dû faire – ou qu’on leur a imposés. Révélation aussi de la complexité d’une trajectoire personnelle, d’une personnalité : on a là une biographie pointilliste qui n’exclut pas les zones d’ombre. Le fils se construit en même temps qu'il reconstitue le parcours de son père.
Le dessin d’Étienne Le Roux est vraiment bon, dans un style semi réaliste qui rend la lecture très fluide.
La colorisation, avec des tons passés, délavés – comme si les couleurs originelles avaient été délayées par des larmes – est bien raccord avec le ton de l’histoire.
C’est vraiment une série – qui est maintenant « terminée » - dont je vous recommande la lecture.
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Andersen, les ombres d'un conteur
Cet album est une vraie biographie de Hans Christian Andersen mais racontée d'une manière originale puisque chaque chapitre de sa vie est présenté comme un conte narré par les fées, animaux et autres objets anthropomorphiques capables de converser avec le principal intéressé. Il y a donc une part de magie dans ce récit de la vie d'Andersen, ce qui permet de refléter son esprit d'artiste et l'atmosphère de ces fameux contes qui l'ont rendu célèbre. C'est bien, c'est agréable et ça donne une belle ambiance touchante à ce personnage. Le graphisme est tout aussi sympathique. Jolie peinture en couleurs directes, dessin mêlant le mignon et le semi-réaliste, mise en page élaborée et vivante, c'est un plaisir pour les yeux et la narration reste fluide et bien menée. L'histoire est intéressante puisqu'elle montre la capacité de motivation du jeune Andersen, son esprit d'artiste un peu échevelé qui l'a rendu tout à la fois attachant envers certains mais a aussi fait en sorte qu'il a eu bien du mal à s'intégrer dans la société stricte de son Danemark natal. Et puis est grandement abordé le thème de son homosexualité et de son amour impossible avec un même homme qui le maintiendra célibataire toute sa vie durant. C'est à la fois triste et beau, comme les contes de cet auteur. Bref, ce serait une excellente biographie si elle n'était pas aussi longue. Car malgré ses qualités, je dois dire que j'ai fini par légèrement m'ennuyer à certains passages moins captivants et moins rythmés. Peut-être certaines coupes dans le récit aurait-elle permis de s'attacher seulement aux moments les plus importants et de ne pas lasser le lecteur. Malgré ce reproche, je trouve quand même que c'est un admirable hommage à Andersen et qu'il donne une belle vie à ce personnage assez atypique.
Billy Brouillard
Excellent est un mot faible pour cette BD, qui est décidément une véritable pépite. Aussi bien au niveau du dessin qu'au niveau de l'histoire, de l'inventivité et des messages, cette BD a tout pour plaire (d'ailleurs aux enfants aussi bien qu'aux adultes). C'est bourré de petits détails qui en font tout le charme, des pages de bestiaires aux chansons. Le personnage de Billy Brouillard est un gosse tout ce qu'il y a de plus naturel, oscillant entre son univers à lui et le monde réel. C'est une BD qui respire l'inventivité par tous les pores, et j'ai été sous le charme. Il n'y a pas tellement à en dire : lisez-le, c'est vraiment quelque chose d'agréable, de frais, de différent. On rentre dans un univers dès la première page, et on en sort uniquement à la dernière, avec un petit reste dans un coin de notre tête pour quelques jours. Les relectures sont comme des gourmandises : on veut picorer, et finalement on finit la boite. Mais pourquoi se priver ? C'est si bon. Recommandé à la lecture, recommandé à l'achat. Et prêtez-le, c'est quelque chose qui se partage. Ce serait dommage de garder une si jolie chose pour soi.
Transmetropolitan
J'ai véritablement adoré cette série que j'ai enfin pu me récupérer grâce aux rééditions, et je ne saurais que trop vous la conseiller. J'ai tout aimé dans cette BD : le dessin très coloré et bien détaillé, qui retranscrit à merveille l'ambiance crasseuse et sale des rues de La ville, tout en ajoutant régulièrement des effets comiques, le tout renforcé par la colorisation qui est vraiment à souligner (je le remarque rarement, mais pour celle-ci ce fut notable). Ensuite ... les personnages. D'avoir fait des personnages aussi déjantés et autant attachants, c'est d'un maestro que j'applaudis. Autant Spider Jerusalem, personnage suffisamment complexe pour qu'il nous échappe à chaque fois, que les autres qui l'entourent (j'ai adoré le rédacteur en chef, Mitchum, tout autant que les deux assistantes bien barjos). Mais évidemment, ce qui fait la force de Transmetropolitan et qui donne tout le sel de cette BD, c'est le scénario, à grand renforts de dialogues épiques. On est sur du scénario très lourd, très très politique, avec des incartades dans bien d'autres domaines (religions, médias, célébrités, considération sociétales et sociologique), mais qui arrive à éviter la leçon de morale. En même temps, personne n'est le gentil, personne n'est le méchant. A cet égard, j'admire le discours de La bête, qui explique sa vision de la politique et du monde. Vision avec laquelle je ne suis pas d'accord, mais qui semble être celle de bien des hommes politiques actuels (ce qui fait d'ailleurs froid dans le dos). Bref, je pourrais m'épancher longuement sur les différents aspects de cette Bd que j'ai apprécié, mais je développerais un avis bien trop long. Je me contenterais de dire que si vous avez plusieurs heures (voir jours) devant vous, n'hésitez pas à vous attaquer à ce pavé qui contient de magnifiques textes (dont les articles qui sont bien souvent très intéressant à lire), des beaux passages et beaucoup d'humour, de la violence graphique et psychologique, et beaucoup de réflexions. J'en suis sorti avec une sacré pêche, et je l'ai déjà relu à mainte reprise en étant à chaque fois bien remonté. C'est le genre de lecture qui file la pêche longtemps après, et surtout qui me conforte dans bon nombre de mes avis politique. Et du coup, dans bien des aspects de ma vie. Une BD qui en vient à vous changer la vie, ça mérite bien la note maximale, non ?
Neska du clan du lierre
Ça parait fou, mais cette série m'a vraiment convaincu, au point que je sois dans l'attente de la suite avec beaucoup d'impatience. Cela dit, vu que la série n'est pas assez vendu et pas assez visible commercialement, il semblerait que la suite soit en suspens, ce qui me désole un peu. C'est une excellente série pour enfant et pour adulte, très inspiré d'un univers à la Myazaki, mais qui développe son propre univers très indépendant. J'ai énormément apprécié le dessin, qui m'a semblé efficace sans que je ne parvienne à mettre le doigt sur ce qui me plait dedans, et la qualité est constante dans les albums. Rien que ça m'encourage à suivre l'auteure sur ses autres production. L'histoire m'a bien plu, et même si le format de BD pour jeune en fait des albums plutôt court (ce qui me donne l'impression que les scénarios sont un peu moins étoffés que ce qu'on aurait pu avoir), il n'en reste pas moins qu'ils sont très bon et que j'ai pris beaucoup de plaisir aux différents rebondissements, tout comme aux mystères qui parsèment ces deux ouvrages. Les histoires font intervenir des personnages très intéressants et assez loin des stéréotypes, avec d'ailleurs des petits détails tout simple que j'ai beaucoup aimé (notamment autour des émois adolescent où l'auteur parle tout naturellement d'homosexualité). Bref, sans m'épancher encore plus, j'ai un petit coup de cœur pour cette série et j'ai hâte de découvrir la suite. Une série que je recommande chaudement !
Kingdom Come
Je ne suis pas un gros fan de DC, mais je n'ai pas eu besoin de grand chose pour comprendre (même si certains détails n'ont trouvé leurs réponses que lorsque j'ai compris quels étaient les super-heros en action). Emprunté à la médiathèque locale, j'ai laissé trainé... Erreur ! Le dessin est fantastique, chaque case est travaillée. Le scénario est bien ficelé et comment dire.... fin. Voilà, fin c'est le mot. La narration 3eme personne "mais pas trop" permet de se place en observateur d'une histoire qui mèle comme souvent le paradoxe entre "ce qu'il faudrait faire, ce que je fais". J'ai personnellement plus pris mon pied sur cette histoire que sur Watchmen - un commentaire en parle - ce qui en fait une oeuvre majeure pour DC; et pour ma bibliothèque, très bientot.
Exposition
Des dessins et des couleurs epoustouflantes, les femmes sont belles, l'humour et l'ironie sont partout. Quest'ce qu'on peut désirer de plus? Les gros nez des personnages masculins de Noé? J'adore, tout simplement.
La Règle du jeu
Que dire encore sur ces reprises par Mosquito sur ces histoires de Serpieri que je n'ai pas dit dans mes autres avis sur les précédents albums ? Des histoires qui ne peuvent évidemment que me ravir, étant passionné de western et par le monde indien. Tout comme Serpieri et Derib qui restent des auteurs ayant consacré leurs Bd à ces peuples ; on sent que Serpieri les aime. 2 récits seulement ici, donc plus étoffés, parus en Italie dans Lancio Story en 1978 et 80, mais que j'ai déjà lus car ils figurent dans d'autres albums publiés chez d'autres éditeurs. Le premier titré "Porter le coup" s'attache à une coutume indienne qui symbolise la bravoure d'un guerrier ; c'était très important un premier coup sur un ennemi, ça valorisait un jeune guerrier auprès de ses aînés, et ça se traduisait souvent selon les tribus par le langage des plumes. Ce récit est une histoire de vengeance au dénouement tragique entre tuniques bleues et Cheyennes, j'ai adoré. Le second qui donne son titre à l'album, est une histoire sur le Pony Express, avec une ironie du sort implacable et une chute qui vous cloue au sol. J'ai lu ce récit ailleurs il n'y a pas très longtemps, ça m'a énormément marqué par sa fin. Je reste émerveillé comme toujours par le visuel, le dessin de Serpieri est d'une force incroyable avec son crayonné magique à l'encrage épais, qui compose des images chargées et foisonnantes où il excelle dans les gros plans de visages burinés. Comme chez Derib, on sent une vraie passion pour le monde indien chez Serpieri, bref, c'est vraiment splendide !
Yakuza Moon - La véritable histoire d’une fille de gangster
Ma note oscillerait entre le 3 et le 4, mais l'impression qu'il m'a laissée à la première lecture m'invite à hausser ma note. Avec une possible baisse au fil des relectures. Cette BD est prenante, très prenante même. C'est même le point le plus fort de cet ouvrage qui nous conte une vie bien particulière, non pas tant au sein de la mafia japonaise que dans le giron de cette même mafia. La fille d'un gangster, baignant dans cet univers, semble n'avoir aucune échappatoire à la chute. Une histoire bien noire, qui retrace de l'enfance jusqu'à l'âge adulte le parcours chaotique de cette femme, tombant dans tout ce qui peut se faire comme déchéance. Le récit est très sombre, mais une note d'espoir rehausse l'ensemble, et laisse au final un petit (très petit sentiment de légèreté). Par contre, j'ai été assez déçu du dessin. Il est certes très lisible, adapté au genre et correct, mais de nombreuses fois j'ai eu l’œil qui a tiqué sur les cases : que ce soit dans certains détails du récit (elle parle de cicatrices qui n'apparaissent pas), ou simplement dans les postures, très figées. Certains autres détails sur lesquels je tique m'ont sauté au visage, mais je reconnais que c'est plus mon appréciation et ma façon de voir le dessin. Bref, une lecture prenante, qui m'a laissé une drôle d'impression au final, mais servie par un dessin que j'ai trouvé juste "efficace", ce qui m'a fait hésiter entre 3 et 4. Mais au final, je préfère retenir cette émotion et la puissance qui m'a entraîné dans la lecture, car oui, c'est véritablement prenant. Au point de ne pas vous lâcher une fois ouvert. Par contre, on ne le dira pas assez, mais attention, c'est une lecture plutôt dure.
Extases
« Extases » c’est d’abord l’album de la liberté, de la liberté sexuelle telle que l’a vécue Jean-Louis Tripp à l’heure où le SIDA ne sévissait pas. Mais c’est aussi celui de l’amour joyeux, fou voire gai (sans jeux de mots, bien que sur certaines pages….vous verrez). Est-ce du courage, de la folie ou un défi, en tout cas, Jean-Louis Tripp se met littéralement à nu dans cette nouvelle série (qui comprendra 3 ou 4 albums) qui retrace sa vie sexuelle depuis son enfance ou adolescence. Quelle vie sexuelle, mon dieu ! Il se livre sans tabou. De la découverte de l’onanisme à la partouze (mais qu’est-ce qu’il lui reste donc à découvrir pour les prochains volumes ?), tout y passe, y compris le candaulisme, l’amour libre, l’échangisme, l’expérience homosexuelle…. Mais ce premier opus est aussi drôle (ah ! le sympathique satyre bien membré est assez réussi !) et Jean-Louis Tripp nous livre des dessins exagérés de pénis et autres organes, qui ne donnent pas à cet album une connotation pornographique (on est assez loin du genre bd dite pour adultes), mais au contraire apporte un côté assez pédagogique sur les questions sexuelles. Comme beaucoup, j’avais découvert Jean-Louis Tripp avec la série « Magasin général », qui rétrospectivement, avec le personnage Marie, brise aussi les tabous de l’époque. Je trouve évidemment que son dessin est très proche de celui de cette série, à tel point que je me demande quel était l’apport de Loisel comme dessinateur. La narration est fluide, même si parfois elle ne suit pas toujours la chronologie, et le fait de passer de la description narrative à la confession (avec le passage au « je » au bout de quelques pages) donne un côté encore plus fort au récit. C’est certainement l’album de la rentrée.
La Mémoire dans les poches
A la lecture de ce triptyque, je me suis dit que Brunschwig avait dû mettre pas mal de son histoire personnelle dans l’histoire (le vieux pouvant être son père). Le ton et le « genre » d’histoire me paraissant différent des séries de lui que j’ai lues, mais aussi parce que transpirait une certaine « sincérité » (faute de mieux j’emploie ce terme, pas forcément clair ou approprié). Et c’est au moment où je rédigeais mon avis que je suis tombé sur des infos (sur le site marron) confirmant cette hypothèse. Peut-être moins dans l’esbroufe ou la construction « compliquée » que dans certaines autres séries, « La mémoire dans les poches » est l’une des séries de l’auteur que je trouve les plus réussies. Même s’il n’est pas beaucoup plus présent (directement s’entend) dans les albums que dans son couple de banlieue, c’est bien le père le personnage principal. Personnage dont l’histoire particulière va lui donner de la profondeur, au fur et à mesure que l’enquête de son fils lui permet de le cerner, de se rapprocher de lui – dans tous les sens du terme. Il y a dans ce triptyque beaucoup d’émotion – même si ce terme est souvent galvaudé : mais ici elle accompagne la révélation d’êtres humains à eux-mêmes, avec leurs défauts, leur fragilité, et les choix qu’ils ont dû faire – ou qu’on leur a imposés. Révélation aussi de la complexité d’une trajectoire personnelle, d’une personnalité : on a là une biographie pointilliste qui n’exclut pas les zones d’ombre. Le fils se construit en même temps qu'il reconstitue le parcours de son père. Le dessin d’Étienne Le Roux est vraiment bon, dans un style semi réaliste qui rend la lecture très fluide. La colorisation, avec des tons passés, délavés – comme si les couleurs originelles avaient été délayées par des larmes – est bien raccord avec le ton de l’histoire. C’est vraiment une série – qui est maintenant « terminée » - dont je vous recommande la lecture.