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Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Les Esclaves oubliés de Tromelin
Les Esclaves oubliés de Tromelin

Encore un ouvrage sur la traite négrière, au bout du compte on peut se demander si ces témoignages des temps anciens possèdent une valeur pédagogique. Sans doute quoique! Alors que je lis cette BD les infos m'apprennent qu'en Lybie des migrants sont vendus sur les plages par des négriers modernes. Si ce n'était pas si triste j'aurais envie de pleurer, mais que les humains sont cons, peut être pas l'humanité mais il y a deux trois individus qui foutent la merde. Mais revenons à cette histoire qui emprunte beaucoup au genre de récits auxquels nous a habitué E. Lepage. Une sorte de documentaire, ici mâtiné d'un récit "à l'époque". L'ensemble n'est pas mal mais du fait de cette alternance entre hier et aujourd'hui cela perd de sa puissance d'évocation. Pour autant c'est un album à lire qui fait œuvre de mémoire sinon d'avertissement, l'actualité sur le coup ne donne pas raison à l'auteur.

26/11/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ut
Ut

Ce n'est pas une formule que de dire que je suis vraiment embêté avec cette BD, du moins les deux premiers tomes de ce qui est annoncé comme une trilogie. C'est sur les étagères du sieur Paco que j'ai aperçu ces couvertures magnifiques autant qu'intriguantes et un feuilletage rapide m'a vite convaincu qu'il fallait que j'aille y voir de plus près. Chose faite. Un dessin en noir et blanc magnifique et je pèse mes mots, pas un trait appuyé tel qu'on peut le voir dans Le Rapport de Brodeck par exemple, mais quelque chose de plus étouffé, comme si réalisé à la pointe de charbon il avait été ensuite essuyé. Non vraiment des planches sublimes avec un décor puissant et envoûtant. Des architectures à la Lovecraft d'où suinte une angoisse sourde comme aurait dit le maître. Le problème vient en fait du scénario, ai-je tout compris ? Sans doute que non, mais ce n'est finalement peut être pas le plus important. Je crois qu'avec ce récit il faut accepter de se laisser prendre, mais vraiment (donc lieu calme et apaisé pour faire cette lecture). D’emblée nous sommes plongés dans un monde fantasmagorique. J'ai beaucoup pensé à l'univers de David Lynch, période "Eraserhead" . Un monde un peu glauque qui pour peu qu'on le veuille bien vous emporte très très loin où vous perdez vos repères, ce qui semble d'ailleurs être le cas de la plupart des personnages. Rarement une BD m'aura fait cet effet, habituellement je suis dans le petit classement tranquille : j'aime beaucoup, bien, moyen, pas du tout. Là depuis ma lecture, des images, de manière obsédante, me reviennent, en lien avec ma culture, littéraire, cinématographique, etc.... et sans fumer la moquette au final je dirais que cette histoire et sa mise en images sont tout bonnement fabuleuses. Attention je ne fais pas une expérience mystique mais tout simplement quand une histoire vous fait cet effet là et au vu de ce que j'ai pu vous dire jusqu'à maintenant je ne peux faire mieux que cette note qui avec la conclusion de cette trilogie ne demande qu'à s'élever encore. Tes étagères sont sympas Paco.

26/11/2017 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nerval l'inconsolé
Nerval l'inconsolé

Très réussie, la couverture résume assez bien à elle seule le personnage de Gérard de Nerval et la fantaisie de l’album. La BD historique ou biographique recourant plus souvent à un style de dessin académique (généralement très réaliste), il est toujours agréable de découvrir une œuvre sortant des canons habituels, et c’est complètement le cas ici. On pense plus aux Pieds Nickelés voire à certains moments aux caricatures de Daumier (contemporain de Nerval, né également en 1808 !), et d’emblée, on peut être déconcerté par le décalage entre le graphisme « cartoon » et le personnage évoqué : un auteur du mouvement romantique du XIXe, sujet au spleen et qui ne prêtait guère au burlesque. Et contre toute attente, on finit pas adhérer très vite. On découvre que Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, était un être fantasque, nerveux, toujours « intranquille » et aux abois, ce qui colle assez bien au trait enlevé et imprécis. Et que finalement, son côté lunaire en fait un parfait personnage de BD… La narration bénéficie d’un rythme enlevé. Les scènes sans paroles, souvent oniriques, constituent des respirations poétiques bienvenues alternant avec les passages textuels plus ordinaires. Chaque scène est introduite par des citations ou extraits épistolaires de Nerval ou de ses proches (son grand ami Théophile Gautier principalement). On suit donc avec intérêt la biographie de cet auteur, certes méconnu, mais qui se révèle attachant dans ses tourments existentiels – accrus par une grosse déception amoureuse avec la chanteuse Jenny Colon - auxquels il ne semblait y avoir aucun remède, aucune consolation… sauf peut-être celle, pour le moins étrange, de se suspendre par le cou aux poignées de porte afin d’atteindre l’ivresse sexuelle. « Nerval l’inconsolé » dégage un charme certain, avec une restitution historique crédible malgré la fantaisie qui parcourt l’histoire. Le lecteur ne peut qu’être séduit devant la magnifique évocation des voyages en Méditerranée de notre Gérard. Daniel Casanave semble décidément à l’aise dans les biographies de romanciers (Flaubert, Baudelaire, Verlaine…) ou adaptations de leurs œuvres (Shakespeare, Alfred Jarry). Ce n’est pas la première fois qu’il travaille avec le scénariste David Vandermeulen (Shelley, Chamisso (L'Homme qui a perdu son ombre)), et au vu de ce bel ouvrage, on ne peut qu’espérer une longue et fructueuse collaboration. Un des meilleurs albums de l’année sans aucun doute.

25/11/2017 (modifier)
Par Salluste
Note: 5/5
Couverture de la série Gaston Lagaffe
Gaston Lagaffe

- Le bureau de Gaston doit être par là, capitaine. Mais vraiment, je ne suis pas sûr que cela vaille la peine de le déranger. - C'est une question de principe, Tintin. Nous allons juste lui demander comment il fait pour être classé dans le top des Immanquables de Bdthèque... BOUM !! - Capitaine ! Vous ne vous êtes pas fait mal, j'espère. - Mille sabords ! Sur quoi ai-je donc glissé ? Sniff, sniff...Sacrebleu, c'est du guano ! Comment du gua... ça vous fait ricaner Tintin ? - Oh, ce n'est pas moi Capitaine. On dirait plutôt que c'est ce chat avec son air narquois. Ha, Gaston est là. Regardez comme il a l'air heureux en dormant. - Mr Tintin, Capitaine Haddock ?! Quel bon vent vous amène ? - Bonjour Mr Prunelle, nous venons voir Mr Lagaffe mais nous n'osons pas le réveiller. - Grrmbl... il va bien falloir pourtant. Mr DeMesmaeker attend ses contrats et Mlle Jeanne m'a dit que Gaston les a... euh Capitaine, puis-je voir les papiers avec lesquels vous essuyez votre semelle ?... ROGNTUDJUU !!! …. …. - Sapajou ! Moule à gauffres ! Gaffophone de musette ! - Capitaine, vous pouvez arrêter . Il ne vous entend plus. - Tonnerre de Brest ! Pourquoi m'avez-vous empêcher de lui coller une prune à ce Prunelle ? - En parlant de prune, regardez notre pare-brise Capitaine ! Nous aurions dû « nourrir l'affreux bouffre-fric » comme nous l'avait conseillé ce jeune homme en face. - M'enfin Tintin, M'enfin !

25/11/2017 (modifier)
Couverture de la série Paracuellos
Paracuellos

Même si cette série est classée en Humour, ne vous attendez pas en la lisant à pleurer de rire ! C’est plutôt la tristesse et la rage qui risquent de vous arracher des larmes. En effet, le sujet est des plus glauques, porte en lui un vent de révolte contre toute vision rigoriste de la société, et en particulier contre la morale et l’action castratrice de l’Eglise, surtout l’Eglise catholique espagnole (des années 1920 à la fin du régime de Franco en 1975). De nombreux scandales ont depuis éclaté à propos de la violence de cette Eglise (enfants volés à leur mère par des institutions religieuses…), sans bien sûr que personne ne soit renvoyé devant les tribunaux… La force des albums de Gimenez – qui se met en scène, car ayant lui-même vécu ce calvaire – est de ne pas faire d’attaque brutale, frontale. Bien au contraire, les petites historiettes (deux pages généralement chacune) sont toutes en nuance, usant d’une douceur froide, d’un réalisme glacial, d’une ironie mordante, avec des chutes à la fois simples et terribles. Qui peuvent parfois ressembler à de l’humour, certes. Mais un humour noir, tranchant, un rire jaune. Toutes ces histoires sont en tout cas émouvantes, prenantes. Le dessin de Gimenez est très bon, le Noir et Blanc convient parfaitement à ce qui s’apparente souvent à une chronique de la haine ordinaire, les institutions religieuses/orphelinats/pensionnats (il est vrai au cœur d’une société franquiste fasciste et castratrice par essence) ressemblant pas mal à des camps de concentration pour gamins. Quelle horreur ! (au nom de l’ordre, de Dieu ou de je ne sais quoi de bien-pensant évidemment). Un autre auteur de chez Fluide Glacial a aussi décrit, dans une vision finalement presque aussi noire, même s’il y a des différences (un peu plus de « vrai » humour), cet univers affreux des pensionnats catholiques : n’hésitez pas à lire L'Institution de Binet, pour compléter avec un exemple français le témoignage espagnol de Gimenez. Edifiant. Note réelle 4,5/5.

25/11/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Une Soeur
Une Soeur

C'est toujours avec un certain plaisir que je suis les oeuvres d'un des auteurs les plus doués de sa génération. Encore une fois, c'est une réussite totale. Pourtant, les thèmes sont assez classiques et ont été maintes fois exploités dans la bd. Toutefois, c'est réalisé avec un certain brio. En effet, la qualité du dessin est remarquable avec cette pureté des traits. S'il n'y avait que cela, on ne crierais pas au chef d'oeuvre. Il y a également le récit qui est basé sur les moments clefs de l'adolescence mêlés de sentiment de peur, de solitude mais également de rire. Tout sonne vrai dans cette initiation à l'amour de vacances à la sexualité. Il y a une certaine sensibilité du trait et du scénario que j'aime bien. La retranscription est parfaite. On se reconnaît dans Antoine et Hélène si on pouvait remonter le temps. Qui n'a jamais vécu un premier baiser ou étreinte amoureuse avant de se terminer dans une séparation non voulue ? Un mot pour dire qu'il ne faut jamais emmené les cartes Pokémon sur une plage : ce n'est pas le lieu. En conclusion, une bouffée de jeunesse qui fait du bien au-delà de la banalité.

25/11/2017 (modifier)
Couverture de la série Le Grand Méchant Renard
Le Grand Méchant Renard

Oui, c’est un conte fort sympathique, drôle par petites touches, enfin, ce n’est pas la grosse poilade non plus mais j’ai souri sur certaines répliques. C’est plein de bons sentiments qui, à moins d’avoir un cœur de pierre toucheront forcément le plus grand nombre. J’ai été légèrement déçu parce que la bd a été tellement sur-vendue que je m’attendais à l’œuvre d’exception. C’est un peu le revers de la médaille aussi, avec une adaptation au cinéma en l’espace de moins de 2 ans après sa sortie, là où d’autres séries cultes poireautent toujours en attente, je me disais que le succès et les éloges étaient forcément logiques et qu’on rentrait dans la catégorie des immanquables. Mise en page, dessin, couleurs directes, narration… ça se lit vite et bien, rapport au nombre de pages. Je ne dirais pas que c’est « joli » mais ça fait le taf. Du coup l’édition spéciale n’apporte pas grand-chose si on n’est pas gaga du dessin. On préférera l’édition simple déjà pas donnée. Bon sinon ce n’est pas trop mon truc ce genre d’histoire, je trouve cela un peu niais et déjà-vu, même si je n’ai pas d’exemple en tête qui me vient là. Je réserve plutôt cela à un public féminin et jeune. Un petit 4 mais mérité.

24/11/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Jeanne Hébuterne
Jeanne Hébuterne

J'avoue, le nom de Jeanne Hébuterne ne m'évoquait pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout. En faire le titre d'une BD était un pari risqué, mais les Editions Tartamudo ont eu l'audace de le faire. Du coup j'ai tenté la lecture, et ce fut une bonne découverte. Jeanne Hébuterne, elle-même élève en peinture, fut l'un de smodèles, mais surtout la muse et la compagne d'Amedeo Modigliani, pendant les années qu'il passa en France à la suite de la première guerre mondiale. Une époque où les arts explosèrent à Paris, autour de Modigliani et quelques autres. Une période aussi où la folie prit certains de ces artistes, dans des voyages sans retour. Jeanne et Amedeo se sont retrouvés en plein dans cette tourmente, lui aux prises avec les démons de l'alcool, elle en plein questionnement artistique et existentiel. Nadine Van Der Straeten, qui a dû travailler plusieurs années sur ce projet, a parfaitement retranscrit cette ambiance, ces alternances de fulgurances artistiques, d'amour inconditionnel, de violence domestique et de delirium tremens. Elle illustre son récit par son trait élégant, raffiné, bien qu'il y ait quelques pétouilles anatomiques parfois. C'est du noir et blanc profond, doté d'une belle puissance, d'expressions très travaillées, ce qui rend le récit encore plus dense. A la sortie, on ne sait pas si on doit avoir pitié de ces deux artistes maudits, ou les détester, malgré leur fin tragique. A noter en fin d'album une note de l'autrice sur son travail, ainsi qu'une abondante bibliographie qui lui a permis de restituer avec rigueur cette histoire si particulière. Anecdote drôle, mais pour moi seulement : le couple maudit a vécu à quelques mètres de mon premier appartement parisien.

23/11/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Le Voyageur
Le Voyageur

C’est le premier album de Koren Shadmi que je lis, et pour une première, ça cogne fort ! Ça me donne envie d’aller creuser du côté de ce qu’il a produit antérieurement. Avec « Le voyageur », l’auteur nous propose un album sombre et prenant, où l’ambiance pesante vous serre la gorge du début à la fin. Envie d’une bonne poilade ? Passez de suite à autre chose ! Là, il est question d’un personnage étrange et solitaire qui parcourt les Etats Unis en stop, tout autant d’un point de vue spatial que temporel. Les clés et les motivations de celui-ci nous sont distillées au compte-goutte, au fil de ses rencontres et des situations plus ou moins dramatiques qu’il traverse. Avec cet album Koren Shadmi envoie du lourd et nous renvoie à notre condition humaine et notre place sur cette planète qu’il nous plait tant de piétiner. C’est relativement subtil, pas moralisateur, mais à travers l’histoire de ce personnage un peu perdu, il nous brandit une sorte de miroir qui nous fait mettre sans complaisance le nez dans notre caca. Son dessin sobre et la colorisation à dominante pastel enfoncent le clou de cette ambiance pesante et donne une sacrez prestance à l’ensemble. A lire !

23/11/2017 (modifier)
Par bab
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Spectaculaires
Les Spectaculaires

Une troupe de saltimbanques parisiens du début du siècle dernier est contactée par le professeur Pipolet afin de remplir des missions d’investigations de haute volée. Supers justiciers revisités. Mais attention ici, pas de super pouvoir. On est à la mode des gadgets, des costumes, des masques, des armures, … qui fonctionnent plus ou moins ! Le tout créé par un savant docteur Pipolet doucement allumé et à la mémoire courte. Ce qui marque d’abord à la lecture des deux tomes déjà parus, c’est l’objet : Le livre est beau et la couverture, avec ses effets de matières, est une invitation pour la suite. Graphiquement, Arnaud Poitevin maitrise ses personnages, avec un style dynamique, tant par son sens du cadre que par la mise en scène de ses cases. Les personnages pourraient presque sortir des meilleurs Tex Avery tant par leurs expressivités parfois exagérées, que par leurs mises en actions, qui nous posent rapidement un sourire sur les lèvres. Sourire que Régis Hautière entretient tout au long de ses histoires en alliant finesse et rocambolesque dans les situations auxquelles seront confrontées nos apprentis justiciers. Un humour qui fait mouche. Les –mes-aventures de nos Spectaculaires sont enlevées, pleines de rebondissement et forces de suspens pour nous amener au dénouement final. Le tout avec un second degrés affiché auquel j’adhère totalement. Envie d’aventures, de grands spectacles et de rebondissements ? Les spectaculaires sont là pour vous servir.

23/11/2017 (modifier)