En attendant l'apocalypse
Anthologie du travail de Paul Kirchner.
Séries avec un unique avis
On y croise Dope Rider, sac d’os défoncé poursuivant des quêtes improbables dans un univers psychédélique que l’on pourrait situer entre les westerns de Sergio Leone et les tableaux de Salvador Dalí. Alternant non sequiturs et logique floue, les aventures de Dope Rider, publiées en leur temps dans le magazine High Times, sont également pour l’auteur une façon de s’essayer à une forme singulière de poésie graphique. Dans une même veine subversive, l’ouvrage reprend également une sélection d’histoires où il est question d’invasion sextraterrestre, de voyages spirituels vers des mondes shamaniques, d’univers totalitaires inspirés de la société des abeilles ou encore, littéralement, de l’Apocalypse biblique. Enfin, En attendant l’Apocalypse rassemble une bonne partie des couvertures réalisées par Kirchner pour le magazine pornographique Screw. On y retrouve son trait précis et son goût pour l’humour et le surréalisme. L’ouvrage est complété d’une copieuse postface de l’auteur dans laquelle il resitue ses travaux dans leur contexte et revient sur son parcours atypique, de ses débuts comme assistant de Wallace Wood à son retour à la bande dessinée en 2012. (Site éditeur)
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| Date de parution | Novembre 2017 |
| Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
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Les éditions Tanibis avaient ressorti Paul Kirchner de l’ombre en France avec ses deux albums de la série Le Bus (avec lesquels j’avais découvert cet auteur). Elles récidivent ici, mais en passant la vitesse supérieure, et en y mettant les moyens. On ne peut que féliciter un petit éditeur de prendre de tels risques. Car on a là un très grand format, avec couverture et papier épais, une superbe quadrichromie : l’écrin est très beau pour cet album de plus de 150 pages! Sous-titré « Travaux choisis : 1974-2014 », cet album reprend le meilleur du travail de l’auteur durant cette période, que ce soient des histoires courtes, des couvertures de magazines, etc. C'est Kirchner lui-même qui a établi ce choix, comme il le dit dans un dossier en fin d’album. Dossier très complet et très intéressant, dans lequel il présente son travail et ses sources d’inspiration. Pour ce qui est de ce travail et du « best of » ici présenté, on y retrouve pas mal d’histoires déjà publiées dans Contes à rebours (voir mon avis pour cet album), mais pas que ! En particulier les aventures de Dope Rider, sorte de western psychédélique haut en couleurs (et très seventies !). Aussi quelques planches où l’érotisme est bien présent, d’autres (mais c’est aussi le cas dans certaines aventures de Dope Rider) clairement influencées par un surréalisme visuel (références à Dali), et par la contre-culture américaine des années 1970. C’est un univers baroque et psychédélique donc, qui fait la part belle à un visuel original – bien mis en valeur par le travail de Tanibis. C’est dans ce domaine que le travail de Kirchner est le plus intéressant, les histoires n’étant pas toujours assez fortes pour soutenir la comparaison. Mais quelle claque visuelle, parfois ! En tout cas, alors que Contes à rebours est devenu quasi introuvable, ce très bel album est l’occasion pour les curieux et autres amoureux d’esthétiques originales, de découvrir l’œuvre d’un auteur qui mérite mieux que le relatif anonymat dans lequel il végétait encore il y a peu. Encore merci aux éditions Tanibis (dont j’ai déjà dit dans d’autres avis tout le bien que je pense de leur travail) de nous offrir cette belle redécouverte ! PS: à lire cet entretien instructif: http://www.bodoi.info/paul-kirchner-peindre-un-trou-noir-et-tomber-dedans/
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