La Brute et le Divin

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Eva, ingénieure dans une grande société, s'interroge sur le sens de son activité. Elle répond à une annonce concernant un poste sur une petite île déserte, perdue au milieu du Pacifique Sud. Sur place, elle devra réparer une station météorologique et tester la vie en autarcie avec pour seul compagnon, sa chienne, Puce.


Coupés du monde... Environnement et écologie L'Océan pacifique

Une fois arrivée, elle découvre un endroit à la beauté époustouflante. Son désir de nature est comblé, elle s'attelle à sa tâche et découvre une nature foisonnante et des fonds marins plein de vie. Sur l'île, en plus de ses travaux quotidiens, elle arpente son environnement et en explore tous les recoins. Mais la vie en autonomie, sans aide, est-elle réellement possible ?? Et un tel endroit, encore préservé, peut-il échapper à la convoitise de la société de consommation ? Va t-elle rester seule sur son île ? Jusqu'où Eva sera t-elle prête à aller pour défendre ses convictions, et sa propre vie ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Novembre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Brute et le Divin © Rue de Sèvres 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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13/11/2023 | pol
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Par Doli
Note: 3/5

Après avoir lu cette BD, j'avoue ne pas vraiment savoir ce que j'ai ressenti. Tout d'abord les dessins m'ont un peu dérangé, (mais ce n'est qu'une question de gout très personnel) et j'ai en même temps été happée par les couleurs que je trouve vraiment belles. L'histoire d'Eva commence d'une façon un peu brutale. Elle décide de tout quitter pour s'installer sur une île afin de vivre une expérience différente qui l'a rapproche de l'essentiel, de la nature. J'ai beaucoup aimé le début sur l'île. Eva tente d'apprivoiser son nouvel environnement. Nous ressentons avec elle ses réussites et ses échecs. Je pense que ce passage aurait mérité plus de longueur et de prendre le temps de vivre avec elle encore un peu plus longtemps. J'ai beaucoup moins aimé la suite, avec le méchant bateau qui va venir détruire la faune et la flore aquatique. C'est évidemment un sujet très intéressant à traiter mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de cliché ce qui fait que j'ai fini par trouver l'héroïne un peu énervante. Le gros molosse qui éjecte Eva du bateau. le "chef" qui passe par un peu tout les clichés aussi, jusqu'à leurs vêtements. Pour finir, j'ai trouvé beaucoup plus apprécié la fin, que j'ai trouvé bien emmenée.

06/04/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
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Voici une BD dont j'attendais beaucoup et qui m'a malheureusement déçu. Sans doute méritait-elle une pagination plus importante pour développer davantage les points de vue des 3 protagonistes (l'héroïne, le ministère et l'entreprise privée), pour comprendre chez l'une l'évolution du point de vue et la maîtrise du projet, chez les autres la dualité et le froid pragmatisme. En l'état, tout est un peu rapide, volontiers caricatural et fort peu réflexif. La dénonciation est alors bien faible et bien vite caricaturée par cet improbable personnage de l'agent de sécurité. Le choix politique de subventionner la transition écologique et d'en laisser la chronologie et la moralité au bon vouloir des entreprises privées, a pour conséquence d'inattendus écocides comme les forages en mer dont il est question ici [ou ces lourdes voitures électriques et batteries ultra polluantes souvent chargées en accéléré, dont l'usage ne permettra pas de compenser le désastreux bilan carbone initial ; ou ces légumes biologiques cultivés sous serres chauffées au fioul ; ou ces centrales nucléaires sur-consommatrices d'eau produisant des déchets dont on ne sait que faire hormis un problématique enfouissement ; ou... bref, fin de l'aparté]. Tout cela sera à peine évoqué, alors que la réunion initiale dans les bureaux du ministère nous le laissait espérer. L'on assiste plutôt à un agréable récit d'aventure, avec une héroïne donnant d'abord une réalité à sa quête de sens au travail, puis confrontée à la problématique de la survie en autarcie (elle sera gagnée par la faim, la soif, le danger de l'isolement...), puis confrontée à cette intrusion capitaliste. Ce projet fut longtemps porté et remis à plus tard par son auteur. Un peu comme un étudiant dépassé par son sujet de mémoire, il a peut-être manqué le méticuleux regard d'un éditeur pour cadrer l'ensemble et éviter l'écueil de vouloir emprunter toutes les directions, au risque de n'en traiter aucune véritablement. C'est néanmoins dynamique, avec des décors joliment illustrés et finement colorés à l'aquarelle (je suis plus réservé quant aux personnages souvent sur-expressifs), le sujet est beau et original. Une demi-réussite donc.

05/03/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
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Voilà bien une bande dessinée qui s’inscrit totalement dans l’air du temps, jusqu’au parti pris éditorial, avec le souci d’un « impact minimum sur l’environnement » : papier et couverture constitués de fibres recyclés, encres végétales, exemplaires abimés rénovés, à l’exception de la distribution qui n’a pu se faire que par camion (on sait gré à l’éditeur de faire preuve d’une telle transparence). L’auteur lui-même, nous précise-t-on, a suivi « un régime végétarien diversifié et délicieux »… Espérons qu’une telle initiative ne soit bientôt plus une exception et fasse école chez tous les éditeurs, d’autant que cela ne fait aucune différence quant à la qualité de l’objet… Avec comme point de départ la lassitude professionnelle d’Eva qui rêve d’un métier davantage en accord avec ses convictions écologiques, c’est la quête de sens au sein de l’entreprise qui est abordée, évoquant ce phénomène récent du « slow quitting », cette lente démission des salariés ne trouvant plus de satisfaction à accomplir des tâches sans intérêt, dans un monde gangréné par le chaos politique, sociétal et environnemental. En débarquant sur ce caillou du Pacifique Sud où elle a pour mission de réparer la station météo, la jeune femme semble être au paradis, exactement là où elle rêvait d’être alors qu’elle se morfondait dans son open space. La mer y est limpide, la faune et la flore sont foisonnantes. Hélas, l’enchantement sera de courte durée. Après s’être blessée en réparant sa cabane, Eva va vivre une succession de galères qui va rapidement tourner au cauchemar. La situation va encore se corser quand elle sera recueillie, après avoir échappé de justesse à la noyade, par un navire d’exploration minière des fonds sous-marins qui a décidé d’accoster aux abords de la petite île. Comme on s’en doute, le projet du groupe Alphamet, propriétaire du bateau, va entrer en contradiction avec son attachement au site, non sans entraîner quelques frictions… On ne va pas se mentir, la narration, sous son propos écolo qui a le mérite de nous sensibiliser à l’exploitation minière des terres rares nichées dans les fonds océaniques, censée faciliter la transition énergétique (et pourtant la prochaine grande menace pour l’écosystème marin !), reste un peu simpliste. Souhaitant vraisemblablement toucher un large public, Léonard Chemineau a opté pour le récit d’aventure, avec ses traditionnels méchants : le directeur de la mission, qui se révélera n’être qu’un prédateur cupide sous ses airs avenants, et le chef de la sécurité, dont on ne comprend pas très bien comment il peut être si méchant ! Par ailleurs, on se demande comment la jeune héroïne (qui bien sûr ne mourra pas) réussit à survivre après toutes ses galères qui s’enchaînent plus vite que l’extinction des espèces ces dernières décennies, mais après tout, telle est la fonction du registre choisi. En revanche, on est tout à fait séduit par l’aspect graphique magnifiant la beauté de l’atoll où séjourne Eva, nous sensibilisant un peu plus à la fragilité de notre « maison » commune et la nécessité de la protéger. La nature exulte sous le pinceau de Chemineau, qui nous offre quelques gourmandises visuelles en nous plongeant dans les fonds marins (cette cathédrale de corail !) ou en représentant la luxuriance des plantes et des animaux exotiques, le tout servi par une très belle mise en couleurs rehaussée à l’aquarelle. Le trait franco-belge très contemporain reste énergique et le cadrage précis, collant parfaitement au tempo d’un récit qui ne comporte aucun temps mort. Sans être remarquable, « La Brute et le Divin » reste une bande dessinée de bonne facture, méritant même une place sous le sapin. L’auteur, qui a connu un certain succès avec La Bibliomule de Cordoue il y a deux ans, précise que le livre était « en germe depuis de nombreuses années ». Il s’agit donc bien d’une œuvre réalisée avec le cœur. Le lecteur, lui, saura assurément percevoir toute la sincérité et la générosité de ce bel hommage à Dame Nature.

16/12/2023 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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Cet album porte un message résolument écologiste. Dans l'histoire qu'il raconte évidemment, mais également dans l'objet en lui même. De sa fabrication à sa distribution, en passant par sa promotion tout a été pensé pour avoir un impact environnemental moindre. Papiers recyclés, pour l'album comme pour les goodies qui accompagnent sa sortie, encres végétales, recyclage prévu pour les futurs invendus ... La démarche est expliquée à l'intérieur de la 2e de couverture et mérite d'être soulignée. L'histoire est celle d'Eva, une jeune ingénieure qui claque la porte de son emploi de bureau pour partir en mission sur une mini ile déserte, s'occuper de la station météo implantée la-bas. Elle va vivre en autonomie et en harmonie avec la nature. Elle devra se débrouiller pour se bricoler un toit, gérer son potager, sa pêche, ses réserves en eau, etc... Le retour à la vie sauvage quoi. C'est gentiment amusant de la voir galèrer à essayer d'attraper des poissons ou complètement échouer à essayer de faire pousser un légume. Son quotidien sera troublé par l'arrivée d'un énorme bateau, envoyé par un puissant groupe minier. Ses occupants vont se lancer dans l'exploration des fonds marins à la recherche de nouveaux minerais. Leur but : trouver une alternative aux énergies fossiles actuelles. L'intention est louable mais la méthode employée, beaucoup moins propre, pose question. Le dessin sert bien le propos. Le trait est lisible et des couleurs judicieuses mettent agréablement en lumière ce petit coin de paradis. La mission d'Eva parait bien improbable, tant elle est livrée à elle même. Mais si on fait abstraction de cela, le récit est interessant et fait se poser quelques questions. Comment gérer la transition écologique sans passer par une étape qui aggrave l'existant ? Sommes nous prêt à tout et devons nous tout accepter ? Il n'y a pas de réponse mais cet album met ces problèmes en lumière. Cela reste divertissant, le message écologiste n'est pas insistant mais en toile de fond. Le tout offre un moment de lecture plutôt agréable.

13/11/2023 (modifier)