Un incontournable, assurément.
Si Naruto a par moments fait peur, notamment au niveau de l'évolution de l'histoire, l'ensemble a su rester très cohérent et il s'agit du manga s'inspirant de Dragon Ball le plus réussi.
Il s'agit d'une aventure qui va nous mener de l'enfance du héros à son passage à l’âge adulte et ce passage est très bien retranscrit. Au début de l'histoire, on se rend vite compte que les jeunes ninjas que l'on suit ne sont que des novices, perdus dans un monde complexe dont les véritables meneurs se livrent une guerre impitoyable. Naruto et ses compères ne sont pas seulement dépassés, ils sont tout simplement insignifiants. Tout cela donne une raison supplémentaire au besoin d'évolution et d'amélioration classiques des shonen et apporte un background très riche à l'univers de ce manga.
Kishimoto a su faire évoluer le schéma classique et s'inspirer des oeuvres majeures du genre sans tomber dans le piège de la surenchère facile ni du plagiat. Un univers unique, des personnages hauts en couleur mais surtout, un univers cohérent et vaste.
Entre humour, action, larmes (car oui, certains passages sont très tristes) et mythes asiatiques, on tient là le véritable successeur de Dragon Ball.
Il laissera, comme ce dernier, une marque indélébile sur le manga et le genre shonen.
Un des meilleurs shonen récents !
Alors oui, il faut aimer les shonen, mais c'est évident, non ? Rares sont les oeuvres qui transcendent les genres et celle-ci n'en fait pas partie.
Malgré tout, l'humour est bien présent, certaines critiques ci-dessous quant au côté "bourrin" de la série ne sont pas vraiment justifiées. Certes, il y a une bonne part de combats mais il s'agit tout de même de combats entre super héros et super vilains, donc c'est inévitable. Les combats, techniques, stratégies sont toujours très différentes et on est donc loin de quelque chose de bourrin.
Les dessins sont très bons et dynamiques et l'ensemble est agréable à lire.
Bref, du tout bon, pour peu que vous aimiez les shonen.
J'ai vraiment aimé ce Texas Jack, directeur de cirque catapulté dans l'Ouest sauvage où les grands propriétaires terriens règnent sans partage, où les bandits sont des crapules sans états d'âme. Dubois et Armand nous replongent dans une chevauchée sauvage où la route de Texas Jack croise celle du Marshal Sykes, le Marshal qui est toujours accompagné de ses deux acolytes O'Maley et Renard Gris, Texas Jack lui de ses 3 cascadeurs, Amy O'hara, Kwakengoo et Ryan Greed qui pour moi est un vrai pistolero pas juste un virtuose de la gâchette comme Texas Jack.
Le récit est égrainé de quelques saynètes cocasses qui donnent un ton léger à cette chasse à l'homme impitoyable.
Pour ce qui est du dessin, il correspond parfaitement à l'ambiance générale, la fusillade finale en est le parfait exemple : une seule grande scène en un seul plan en double page.
Texas Jack pour moi est une réussite.
Ahhhh ba voilà du bon Doggybag comme je les aime !!! Si j'avais apprécié les derniers opus sortis sous le label 619, il me manquait la petite fièvre et l'étincelle qui font la différence que je retrouve enfin avec délectation dans cet album ! 150 pages de bon gros délire chez les tarés de l’Amérique profonde, ça vaut son pesant de Mapple Square, ces caramels collants qui firent la richesse et la renommée de ce bled paumé américain.
Suite à de nombreuses disparitions, deux agents du FBI sont donc dépêchés sur place pour mener l'enquête. Commence alors un défilé de personnages tous plus hallucinants les uns que les autres ! Entre le garagiste à qui je ne confierais pas ma trottinette, le tenancier du bar qui doit être le cousin pas si éloigné de Jabba the Hutt, et son frère en cuisine dont je ne voudrais même pas serrer la main, on se demande qui est le plus inquiétant du lot ! Et encore je ne vous ai pas parlé du shériff...
Bref, notre duo de choc va rapidement tomber sur un os (voire plusieurs) et tout va rapidement partir en couille ! Mais de la couille maîtrisée môôôssieur ! On sent le doigté, on sent le savoir faire et le travail rondement mené de nos deux auteurs !
Que ce soit la trame narrative que nous pose sur des rails David Hasteda ou le dessin singulier et cartoonesque de Ludovic Chesnot, nous sommes comblés ! Dur de lâcher l'objet qu'on nous donne à ronger tel un os tant on est embarqué dans ce récit hypnotique et barré ! Alors oui, les références sont nombreuses et multiples, oui l'histoire pourrait ressembler à d'autres, mais ce petit grain de folie inhérent à cet album est juste jubilatoire ! Alors si vous êtes du genre adepte du Label 619, sachez que vous tenez là un de leurs meilleurs albums !
A lire !
J’ai beaucoup aimé ce récit d’anticipation, qui ne fait que confirmer tout le bien que je pense de Brian K . Vaughan. Sa vision personnelle d’un monde futuriste dans lequel la protection de la vie privée serait devenue une préoccupation majeure de tout un chacun m’a semblé aussi pertinente que décalée.
Outre cet univers, déjà bien plaisant et intelligent en soi, j’ai franchement accroché à l’aspect policier du récit. L’action est au rendez-vous, avec de multiples pistes à explorer, des confrontations musclées, du mystère et des rebondissements.
Et lorsque vient l’heure des révélations finales, et bien là encore, les auteurs parviennent à me surprendre ! C’est qu’ils en avaient gardé sous le pied pour nous dérouter une dernière fois tout en soulevant de nouvelles questions éthiques qui méritent réflexion.
Et puis, que dire et du dessin et du format ? Le dessin de Marcos Martin, bien servi par la colorisation de Vicente Muntsa, convient parfaitement au sujet. Il dote ce récit d’une atmosphère à la fois rétro et futuriste. Il est d’une lisibilité sans mesures avec des personnages bien typés, des scènes d’action limpides et un découpage d’une grande clarté. Un découpage qui explose encore grâce à ce format à l’Italienne, qui étire les planches, nous offrant un visuel très panoramique sur ce récit. Alors que ce récit était à la base prévu pour une diffusion via le net, cette mise en page (que seul un format papier peut offrir) est un des maîtres atouts de cet album !
Un très bel objet. Un univers original. De l’action, du suspense, des rebondissements. Il n’en faut pas plus pour mon bonheur !
Un road-bd sympathique où vont se croiser deux jeunes, Karim, arabe 80's calé dans les années 50 et Alexandre, complexé et envieux (dans le bon sens) de Karim qui sait parler aux femmes, un futur ex candidat local du FN (pardon, de l'Elan National) et ses sbires, un VRP infidèle et sa famille, des trafiquants lyonnais, un anar qui cache son jeu, des routiers sympas, bref, tout une cohorte de personnages savoureux qui fleurent bon la montée du FN dans les années 80 sur fond de fin de métallurgie lorraine.
Nos deux compères se retrouvent embarqués malgré eux dans un western français, et doivent parcourir la route vers le sud puis retour en croisant tout ce joli monde. Le scénario n'est pas exceptionnel mais ici c'est le chemin qui est le principal moteur et non l'arrivée.
De son dessin caractéristique, Baru nous offre des trognes et croque ses personnages qui sont tous la vraie valeur ajoutée du bouquin. Certes on ne fouille pas trop la psychologie mais on suit tout ce beau monde avec plaisir, intérêt et une certaine jubilation.
La seule erreur à mon sens réside dans les réactions de notre politicard extrémiste lorsqu'il parvient à mettre la main sur Karim. Il y a ici une facilité de l'auteur pour poursuivre son chemin.
Malgré tout un vrai moment de plaisir (non)coupable.
Belle surprise cette oeuvre. Evidemment, c'est les couleurs, l'esthétique, qui frappent et enchantent la lecture. C'est tout moderne et tellement rétro. Quelle maîtrise!
Et puis au final, l'histoire tient plus ou moins la route. Les personnages sont certes un peu superficiels, mais difficile de décrire des psychologies plus complexes sur autant de protagonistes en un one-shot. Perso, je trouve le job de directeur d'usine du père tellement improbable, ou encore les retrouvailles en deuxième partie un peu capilotracté...
Mais la narration et l'enchainement des scènes est juste parfaite. Donc laissons nous aller à ce court voyage dans les sixties.
John Carlin et Oriol Malet signent avec cet album une des biographies les plus intéressantes qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps. Tout du moins, c'est une biographie partielle dont il s'agit plutôt, mais qui traite de l'un des moments clés de la vie de Nelson Mandela : sa libération en 1990 et les tractations qu'il va devoir alors mener pour éviter à l'Afrique du Sud de basculer dans une guerre civile.
Car si la libération de Nelson Mandela en 1990 résonne pour beaucoup comme la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, il faudra encore cinq ans au pays pour sortir de ce système discriminatoire de la pire espèce. Cet ouvrage nous permet d'appréhender toute la finesse et la diplomatie que Nelson Mandela va devoir déployer envers le général Viljoen.
Ce dernier, issu d'une famille d'afrikaners, va faire carrière dans l'armée et monter les échelons pour finir général ; il prend finalement sa retraite et se retire dans sa ferme familiale. C'est là que les chefs d’extrême droite des différentes milices qui ont commencées à se former mais sont divisées vont venir le chercher pour lui proposer de prendre la tête de cette pseudo armée pour empêcher que l'apartheid ne tombe. Le pays est alors prêt à exploser, avec d'un côté cette armée de type néo-nazi et de l'autre des radicaux noirs qui veulent aussi en découdre pour gagner le pouvoir.
Malgré tout cela, Nelson Mandela réussira au fil de rencontres discrètes avec le général Viljoen à lui faire comprendre que l'intérêt supérieur du pays réside dans le fait d'empêcher l'affrontement d'avoir lieu. Reste à ce dernier à faire passer le message dans son camps ce qui ne fut, on l'imagine, pas chose aisée.
John Carlin, grand reporter international pour le quotidien espagnol El Pais nous propose un récit limpide et saisissant de ce moment clé de l'histoire de l'Afrique du Sud. Étant correspondant de presse pour le journal The Independant à l'époque, c'est sur le terrain et en ayant eu la chance d'interviewer Nelson Mandela qu'il tire sa matière pour nous restituer l'essentiel. La narration est impeccable, et le trait singulier de l'auteur espagnol Oriol Malet est juste parfait pour nous rendre compte de cette période charnière. Son trait et son encrage épais est mis en valeur par une colorisation déroutante au début mais d'une grande subtilité. En effet son noir et blanc est juste colorisé d'aplats de gris, de rouge ou d'orange qui mettent en valeur les détails importants de certaines scènes et de certaines cases.
Voilà donc un album que je recommande chaudement pour tous les curieux de l'histoire de ce pays, de ce grand bonhomme que fût Nelson Mandela et cet inconnu que fût aussi le général Viljoen, mais sans qui l'Afrique du Sud ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.
3.5
Un one-shot qui porte sur un événement se passant durant la colonisation française au Congo et que je ne connaissais pas. Je savais pour les atrocités de Léopold II au Congo Belge (pour moi il représente un peu toutes les horreurs de la colonisation) et je suis franchement pas surpris de voir qu'il y avait aussi des atrocités au Congo français.
Si comme moi vous lisez beaucoup de livres qui parlent de sujets comme la corruption ou le coté noir des multinationales, vous n'êtes pas totalement en terre inconnue avec cette BD : les compagnies exploitent les noirs et les abusent. Lorsqu'il y a un scandale qui éclate, les compagnies utilisent leurs influences auprès des politiciens pour que le système continue et qu'au final peu de gens soient punis. Il y a des gens qui veulent changer les choses et évidemment leurs efforts sont inutiles, etc. J'ai eu l'impression de lire des choses que j'avais déjà lues pour d'autres affaires et malheureusement ces situations perdurent de nos jours.
Le scénario est bien construit même si c'est vrai qu'il faut bien accrocher pour s'y retrouver avec autant de protagonistes. J'ai bien aimé lire cet album qui montre un événement oublié et qui illustre bien les saletés que faisaient les compagnies en Afrique. Le dessin est agréable à l’œil et j'ai bien aimé les couleurs.
Un bon one-shot historique à lire si on est fan du genre.
C’est un album qui ne plaira sans doute qu’aux inconditionnels de l’auteur ? Je ne sais pas. Et de toute façon je fais partie de cette catégorie !
Et donc on retrouve dans cet album ce qui caractérise l’œuvre de Fred. A savoir une très forte dose de poésie, mêlée à un absurde assez fantasque, le tout agrémenté de traits d’humour, de jeux de mots plus ou moins perchés.
L’intrigue en elle-même est assez mince. Le personnage principal arrive dans un hôtel – celui qui donne son nom à l’album –, se voit attribuer une chambre (au numéro contenant une dizaine de chiffres, et hautement improbable), qu’il passe ensuite tout l’album à chercher.
Il faut dire que cet hôtel est immense, doté d’un nombre incalculable de chambres (situées de part et d’autre de couloirs infinis, sur un nombre incroyable d’étages), et d'un tapis rouge déroulé devant l’imagination de l’auteur. C’est en effet l’occasion pour Fred de multiplier les rencontres entre son héros et une galerie de personnages imbibés de folie douce. Y font même une courte apparition des personnages de son album Le Petit Cirque.
Le dessin en Noir et Blanc est classique pour lui, utilisant un trait très gras, avec un rendu souvent proche de hachures, d’un crayonné rageur et pas forcément « abouti ». Un dessin en tout cas raccord avec le ton de l’album. Un dessin que j’aime beaucoup (comme l’album donc si vous n’aviez pas compris !).
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Naruto
Un incontournable, assurément. Si Naruto a par moments fait peur, notamment au niveau de l'évolution de l'histoire, l'ensemble a su rester très cohérent et il s'agit du manga s'inspirant de Dragon Ball le plus réussi. Il s'agit d'une aventure qui va nous mener de l'enfance du héros à son passage à l’âge adulte et ce passage est très bien retranscrit. Au début de l'histoire, on se rend vite compte que les jeunes ninjas que l'on suit ne sont que des novices, perdus dans un monde complexe dont les véritables meneurs se livrent une guerre impitoyable. Naruto et ses compères ne sont pas seulement dépassés, ils sont tout simplement insignifiants. Tout cela donne une raison supplémentaire au besoin d'évolution et d'amélioration classiques des shonen et apporte un background très riche à l'univers de ce manga. Kishimoto a su faire évoluer le schéma classique et s'inspirer des oeuvres majeures du genre sans tomber dans le piège de la surenchère facile ni du plagiat. Un univers unique, des personnages hauts en couleur mais surtout, un univers cohérent et vaste. Entre humour, action, larmes (car oui, certains passages sont très tristes) et mythes asiatiques, on tient là le véritable successeur de Dragon Ball. Il laissera, comme ce dernier, une marque indélébile sur le manga et le genre shonen.
My Hero Academia
Un des meilleurs shonen récents ! Alors oui, il faut aimer les shonen, mais c'est évident, non ? Rares sont les oeuvres qui transcendent les genres et celle-ci n'en fait pas partie. Malgré tout, l'humour est bien présent, certaines critiques ci-dessous quant au côté "bourrin" de la série ne sont pas vraiment justifiées. Certes, il y a une bonne part de combats mais il s'agit tout de même de combats entre super héros et super vilains, donc c'est inévitable. Les combats, techniques, stratégies sont toujours très différentes et on est donc loin de quelque chose de bourrin. Les dessins sont très bons et dynamiques et l'ensemble est agréable à lire. Bref, du tout bon, pour peu que vous aimiez les shonen.
Texas Jack
J'ai vraiment aimé ce Texas Jack, directeur de cirque catapulté dans l'Ouest sauvage où les grands propriétaires terriens règnent sans partage, où les bandits sont des crapules sans états d'âme. Dubois et Armand nous replongent dans une chevauchée sauvage où la route de Texas Jack croise celle du Marshal Sykes, le Marshal qui est toujours accompagné de ses deux acolytes O'Maley et Renard Gris, Texas Jack lui de ses 3 cascadeurs, Amy O'hara, Kwakengoo et Ryan Greed qui pour moi est un vrai pistolero pas juste un virtuose de la gâchette comme Texas Jack. Le récit est égrainé de quelques saynètes cocasses qui donnent un ton léger à cette chasse à l'homme impitoyable. Pour ce qui est du dessin, il correspond parfaitement à l'ambiance générale, la fusillade finale en est le parfait exemple : une seule grande scène en un seul plan en double page. Texas Jack pour moi est une réussite.
Doggybags - Mapple squares
Ahhhh ba voilà du bon Doggybag comme je les aime !!! Si j'avais apprécié les derniers opus sortis sous le label 619, il me manquait la petite fièvre et l'étincelle qui font la différence que je retrouve enfin avec délectation dans cet album ! 150 pages de bon gros délire chez les tarés de l’Amérique profonde, ça vaut son pesant de Mapple Square, ces caramels collants qui firent la richesse et la renommée de ce bled paumé américain. Suite à de nombreuses disparitions, deux agents du FBI sont donc dépêchés sur place pour mener l'enquête. Commence alors un défilé de personnages tous plus hallucinants les uns que les autres ! Entre le garagiste à qui je ne confierais pas ma trottinette, le tenancier du bar qui doit être le cousin pas si éloigné de Jabba the Hutt, et son frère en cuisine dont je ne voudrais même pas serrer la main, on se demande qui est le plus inquiétant du lot ! Et encore je ne vous ai pas parlé du shériff... Bref, notre duo de choc va rapidement tomber sur un os (voire plusieurs) et tout va rapidement partir en couille ! Mais de la couille maîtrisée môôôssieur ! On sent le doigté, on sent le savoir faire et le travail rondement mené de nos deux auteurs ! Que ce soit la trame narrative que nous pose sur des rails David Hasteda ou le dessin singulier et cartoonesque de Ludovic Chesnot, nous sommes comblés ! Dur de lâcher l'objet qu'on nous donne à ronger tel un os tant on est embarqué dans ce récit hypnotique et barré ! Alors oui, les références sont nombreuses et multiples, oui l'histoire pourrait ressembler à d'autres, mais ce petit grain de folie inhérent à cet album est juste jubilatoire ! Alors si vous êtes du genre adepte du Label 619, sachez que vous tenez là un de leurs meilleurs albums ! A lire !
The Private Eye
J’ai beaucoup aimé ce récit d’anticipation, qui ne fait que confirmer tout le bien que je pense de Brian K . Vaughan. Sa vision personnelle d’un monde futuriste dans lequel la protection de la vie privée serait devenue une préoccupation majeure de tout un chacun m’a semblé aussi pertinente que décalée. Outre cet univers, déjà bien plaisant et intelligent en soi, j’ai franchement accroché à l’aspect policier du récit. L’action est au rendez-vous, avec de multiples pistes à explorer, des confrontations musclées, du mystère et des rebondissements. Et lorsque vient l’heure des révélations finales, et bien là encore, les auteurs parviennent à me surprendre ! C’est qu’ils en avaient gardé sous le pied pour nous dérouter une dernière fois tout en soulevant de nouvelles questions éthiques qui méritent réflexion. Et puis, que dire et du dessin et du format ? Le dessin de Marcos Martin, bien servi par la colorisation de Vicente Muntsa, convient parfaitement au sujet. Il dote ce récit d’une atmosphère à la fois rétro et futuriste. Il est d’une lisibilité sans mesures avec des personnages bien typés, des scènes d’action limpides et un découpage d’une grande clarté. Un découpage qui explose encore grâce à ce format à l’Italienne, qui étire les planches, nous offrant un visuel très panoramique sur ce récit. Alors que ce récit était à la base prévu pour une diffusion via le net, cette mise en page (que seul un format papier peut offrir) est un des maîtres atouts de cet album ! Un très bel objet. Un univers original. De l’action, du suspense, des rebondissements. Il n’en faut pas plus pour mon bonheur !
L'Autoroute du soleil
Un road-bd sympathique où vont se croiser deux jeunes, Karim, arabe 80's calé dans les années 50 et Alexandre, complexé et envieux (dans le bon sens) de Karim qui sait parler aux femmes, un futur ex candidat local du FN (pardon, de l'Elan National) et ses sbires, un VRP infidèle et sa famille, des trafiquants lyonnais, un anar qui cache son jeu, des routiers sympas, bref, tout une cohorte de personnages savoureux qui fleurent bon la montée du FN dans les années 80 sur fond de fin de métallurgie lorraine. Nos deux compères se retrouvent embarqués malgré eux dans un western français, et doivent parcourir la route vers le sud puis retour en croisant tout ce joli monde. Le scénario n'est pas exceptionnel mais ici c'est le chemin qui est le principal moteur et non l'arrivée. De son dessin caractéristique, Baru nous offre des trognes et croque ses personnages qui sont tous la vraie valeur ajoutée du bouquin. Certes on ne fouille pas trop la psychologie mais on suit tout ce beau monde avec plaisir, intérêt et une certaine jubilation. La seule erreur à mon sens réside dans les réactions de notre politicard extrémiste lorsqu'il parvient à mettre la main sur Karim. Il y a ici une facilité de l'auteur pour poursuivre son chemin. Malgré tout un vrai moment de plaisir (non)coupable.
L'Eté Diabolik
Belle surprise cette oeuvre. Evidemment, c'est les couleurs, l'esthétique, qui frappent et enchantent la lecture. C'est tout moderne et tellement rétro. Quelle maîtrise! Et puis au final, l'histoire tient plus ou moins la route. Les personnages sont certes un peu superficiels, mais difficile de décrire des psychologies plus complexes sur autant de protagonistes en un one-shot. Perso, je trouve le job de directeur d'usine du père tellement improbable, ou encore les retrouvailles en deuxième partie un peu capilotracté... Mais la narration et l'enchainement des scènes est juste parfaite. Donc laissons nous aller à ce court voyage dans les sixties.
Mandela et le général
John Carlin et Oriol Malet signent avec cet album une des biographies les plus intéressantes qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps. Tout du moins, c'est une biographie partielle dont il s'agit plutôt, mais qui traite de l'un des moments clés de la vie de Nelson Mandela : sa libération en 1990 et les tractations qu'il va devoir alors mener pour éviter à l'Afrique du Sud de basculer dans une guerre civile. Car si la libération de Nelson Mandela en 1990 résonne pour beaucoup comme la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, il faudra encore cinq ans au pays pour sortir de ce système discriminatoire de la pire espèce. Cet ouvrage nous permet d'appréhender toute la finesse et la diplomatie que Nelson Mandela va devoir déployer envers le général Viljoen. Ce dernier, issu d'une famille d'afrikaners, va faire carrière dans l'armée et monter les échelons pour finir général ; il prend finalement sa retraite et se retire dans sa ferme familiale. C'est là que les chefs d’extrême droite des différentes milices qui ont commencées à se former mais sont divisées vont venir le chercher pour lui proposer de prendre la tête de cette pseudo armée pour empêcher que l'apartheid ne tombe. Le pays est alors prêt à exploser, avec d'un côté cette armée de type néo-nazi et de l'autre des radicaux noirs qui veulent aussi en découdre pour gagner le pouvoir. Malgré tout cela, Nelson Mandela réussira au fil de rencontres discrètes avec le général Viljoen à lui faire comprendre que l'intérêt supérieur du pays réside dans le fait d'empêcher l'affrontement d'avoir lieu. Reste à ce dernier à faire passer le message dans son camps ce qui ne fut, on l'imagine, pas chose aisée. John Carlin, grand reporter international pour le quotidien espagnol El Pais nous propose un récit limpide et saisissant de ce moment clé de l'histoire de l'Afrique du Sud. Étant correspondant de presse pour le journal The Independant à l'époque, c'est sur le terrain et en ayant eu la chance d'interviewer Nelson Mandela qu'il tire sa matière pour nous restituer l'essentiel. La narration est impeccable, et le trait singulier de l'auteur espagnol Oriol Malet est juste parfait pour nous rendre compte de cette période charnière. Son trait et son encrage épais est mis en valeur par une colorisation déroutante au début mais d'une grande subtilité. En effet son noir et blanc est juste colorisé d'aplats de gris, de rouge ou d'orange qui mettent en valeur les détails importants de certaines scènes et de certaines cases. Voilà donc un album que je recommande chaudement pour tous les curieux de l'histoire de ce pays, de ce grand bonhomme que fût Nelson Mandela et cet inconnu que fût aussi le général Viljoen, mais sans qui l'Afrique du Sud ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.
Congo 1905 - Le Rapport Brazza
3.5 Un one-shot qui porte sur un événement se passant durant la colonisation française au Congo et que je ne connaissais pas. Je savais pour les atrocités de Léopold II au Congo Belge (pour moi il représente un peu toutes les horreurs de la colonisation) et je suis franchement pas surpris de voir qu'il y avait aussi des atrocités au Congo français. Si comme moi vous lisez beaucoup de livres qui parlent de sujets comme la corruption ou le coté noir des multinationales, vous n'êtes pas totalement en terre inconnue avec cette BD : les compagnies exploitent les noirs et les abusent. Lorsqu'il y a un scandale qui éclate, les compagnies utilisent leurs influences auprès des politiciens pour que le système continue et qu'au final peu de gens soient punis. Il y a des gens qui veulent changer les choses et évidemment leurs efforts sont inutiles, etc. J'ai eu l'impression de lire des choses que j'avais déjà lues pour d'autres affaires et malheureusement ces situations perdurent de nos jours. Le scénario est bien construit même si c'est vrai qu'il faut bien accrocher pour s'y retrouver avec autant de protagonistes. J'ai bien aimé lire cet album qui montre un événement oublié et qui illustre bien les saletés que faisaient les compagnies en Afrique. Le dessin est agréable à l’œil et j'ai bien aimé les couleurs. Un bon one-shot historique à lire si on est fan du genre.
Magic Palace Hotel
C’est un album qui ne plaira sans doute qu’aux inconditionnels de l’auteur ? Je ne sais pas. Et de toute façon je fais partie de cette catégorie ! Et donc on retrouve dans cet album ce qui caractérise l’œuvre de Fred. A savoir une très forte dose de poésie, mêlée à un absurde assez fantasque, le tout agrémenté de traits d’humour, de jeux de mots plus ou moins perchés. L’intrigue en elle-même est assez mince. Le personnage principal arrive dans un hôtel – celui qui donne son nom à l’album –, se voit attribuer une chambre (au numéro contenant une dizaine de chiffres, et hautement improbable), qu’il passe ensuite tout l’album à chercher. Il faut dire que cet hôtel est immense, doté d’un nombre incalculable de chambres (situées de part et d’autre de couloirs infinis, sur un nombre incroyable d’étages), et d'un tapis rouge déroulé devant l’imagination de l’auteur. C’est en effet l’occasion pour Fred de multiplier les rencontres entre son héros et une galerie de personnages imbibés de folie douce. Y font même une courte apparition des personnages de son album Le Petit Cirque. Le dessin en Noir et Blanc est classique pour lui, utilisant un trait très gras, avec un rendu souvent proche de hachures, d’un crayonné rageur et pas forcément « abouti ». Un dessin en tout cas raccord avec le ton de l’album. Un dessin que j’aime beaucoup (comme l’album donc si vous n’aviez pas compris !).