Congo 1905 - Le Rapport Brazza

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

L'histoire des exactions commises par la France dans sa colonie du Congo au début du vingtième siècle.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Afrique Noire Documentaires Le Colonialisme Les prix lecteurs BDTheque 2018

Des bruits courent à Paris: des crimes seraient commis en Afrique par la France et certaines de ses entreprises. Comment éteindre l'incendie? Et bien comme à l'époque moderne, les parlementaires décident alors de désigner une commission parlementaire pour aller enquêter C'est le citoyen Brazza, alors à la retraite en Algéries qui est désigné pour conduire la mission.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Juin 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Congo 1905 - Le Rapport Brazza © Futuropolis 2018
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

21/07/2018 | montane
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Même remarque que montane. Cet album traite plutôt du énième scandale de la colonisation, plutôt que du « premier secret d’Etat de la Françafrique », période qui recouvre plutôt la période post-coloniale – même si les scandales, l’hypocrisie, le racisme et autres joyeusetés du foutage de gueule s’y retrouvent en quantité égale (mais plus d’hypocrisie et de « mauvaise conscience » dans la seconde période). Voir pour cela l’excellente série Petite histoire des colonies françaises. Mais ne chipotons pas, le sujet traité dans cet album – inspiré d’un ouvrage historique récent – est effectivement une sorte de « secret d’Etat », un scandale, une horreur. Et se dire que les comportements observés ici perdurent probablement, fut-ce sous d’autres noms, ne peut qu’écœurer. Sans parler de ceux qui osent encore parler des bienfaits de la colonisation ! Nous suivons donc la mission de Brazza dans les colonies françaises en 1905, qui éclaire l’exploitation par des compagnies privées des populations noires, la complicité de l’administration, et l’ultime scandale constitué par le sort du rapport, qui finit dans une poubelle, après un beau travail d’obstruction des administrateurs locaux (mais cela n’a pas changé, hélas). Quelques lampistes sont inquiétés, et « l’affaire » se laisse oublier. En 1928, le très grand journaliste Albert Londres viendra hélas confirmer que rien n’a changé dans les rapports entre colonisateurs, compagnies privées et populations « indigènes » au Congo (le Français n’ayant du coup rien à envier au Congo belge dans ces domaines). Sur un sujet passionnant (qui a des répercutions aujourd’hui sur les rapports entre Afrique et Europe, mais aussi entre « immigrés », leurs descendants et le reste de la population française), Tristan Thil a construit un récit fluide, bien fichu, sans pathos inutile. Et le dessin de Vincent Bailly m’a aussi bien plu. Simple, presqu’en simples esquisses parfois (tout en étant très clair), il aère le propos, le rend plus facilement « digérable ». C’est, vous l’avez compris, un album que je vous recommande, qu’on peut lire pour ses qualités intrinsèques, mais aussi pour le sujet qu’il développe (et qu’un court mais très bon dossier complète en fin d’ouvrage).

16/02/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Un one-shot qui porte sur un événement se passant durant la colonisation française au Congo et que je ne connaissais pas. Je savais pour les atrocités de Léopold II au Congo Belge (pour moi il représente un peu toutes les horreurs de la colonisation) et je suis franchement pas surpris de voir qu'il y avait aussi des atrocités au Congo français. Si comme moi vous lisez beaucoup de livres qui parlent de sujets comme la corruption ou le coté noir des multinationales, vous n'êtes pas totalement en terre inconnue avec cette BD : les compagnies exploitent les noirs et les abusent. Lorsqu'il y a un scandale qui éclate, les compagnies utilisent leurs influences auprès des politiciens pour que le système continue et qu'au final peu de gens soient punis. Il y a des gens qui veulent changer les choses et évidemment leurs efforts sont inutiles, etc. J'ai eu l'impression de lire des choses que j'avais déjà lues pour d'autres affaires et malheureusement ces situations perdurent de nos jours. Le scénario est bien construit même si c'est vrai qu'il faut bien accrocher pour s'y retrouver avec autant de protagonistes. J'ai bien aimé lire cet album qui montre un événement oublié et qui illustre bien les saletés que faisaient les compagnies en Afrique. Le dessin est agréable à l’œil et j'ai bien aimé les couleurs. Un bon one-shot historique à lire si on est fan du genre.

13/11/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est un rapport tenu secret par le gouvernement de 1905 (IIIème République) qui montre les méfaits de la colonisation française qui n'avait rien à envier à celle des belges au niveau du Congo. Sans doute, est-ce une bonne chose que de réhabiliter Brazza qui avait voulu dénoncer les crimes commis par la République. A quand une indemnisation en bonne et dûe forme de l'Afrique par tous les pays colonisateurs ? Il faudrait verser sans doute des milliards en contribuant à l'impôt. Et encore, on ne sait pas si cela servira à réparer tout le mal. Cependant, l'argent arrive parfois à soulager les descendants des victimes. Au niveau du déroulé de l'intrigue, j'avoue avoir eu un peu de mal par moment avec la multiplication de tout ces personnages qui ont joué un rôle entre le gouverneur, le ministre ou le rapporteur. On se rend également compte que quelque part, la situation n'a pas vraiment changé car des entreprises étrangères font leur lois en exploitant de la main d'œuvre bon marché. Les chinois ne se sont pas trompé de continent.

18/10/2018 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur montane

Le sous-titre de ce "one shot " est "le premier scandale de la France Afrique". Je ne suis par certain que cela corresponde véritablement à la réalité historique ce cette histoire. La France - Afrique ca reste selon moi, la mainmise conservée par la France sur ses anciennes colonies après que celles ci eurent recouvré leur indépendance. Or, cette histoire se déroule alors que la France reste le seul maître à bord au Congo. On découvre en 1905 que certaines entreprises exploiteraient de manière éhontée les populations indigènes avec la complicité ouverte de l'Administration Française. On s'aperçoit que ce qui existait au Congo Belge s'est alors propagé dans la partie française du Congo. Le parlement décide alors de nommer une Commission présidée par un certain Brazza afin d'éclaircir tout cela. Une fois sur place la Commission ne peut que constater que les populations locales sont réduites en esclavage, que les femmes et les enfants sont prises en otage afin que les maris se soumettent aux compagnies exploitant le caoutchouc. En réalité l'Administration Française se trouve en sous effectif, et les Compagnies à qui ont a concédé des pans entiers de territoires afin qu'elles réalisent des infrastructures ( ce qu'elles ne feront jamais ou peu), font la pluie et le beau temps sur place. Mais l'Administration coloniale n'est pas seulement passive, elle est également complice, ses agents corrompus. Le scandale est tellement énorme que des condamnations interviendront. Mais a minima, les principaux responsable étant déplacés. D'ailleurs tout est fait pour que la mission ne puisse mener l'enquête. Au final, un rapport circonstancié sera bien rédigé. Mais comme à l'époque contemporaine, celui ci finira dans un placard. Autre temps, même mœurs chez notre classe politique. Cette histoire tirée d'un livre récent est une véritable réussite, bien écrite, bien charpentée et le dessin de Bailly est toujours aussi agréable. Je remarque toutefois qu'avec le temps il devient moins précis qu'à l'époque de Coupures irlandaises ou d'Un sac de billes, virant souvent à la simple esquisse. Cela n'enlève rien à la qualité de ce récit que les passionnés d'histoire contemporaine apprécieront à sa juste valeur.

21/07/2018 (modifier)