On peut parler d’un premier cycle terminé avec la sortie du troisième tome de L’Avocat. En effet, ces trois tomes nous offrent un récit complet dans lequel nous découvrons le personnage principal, sa famille et ses amis (parfois encombrants) ainsi qu’un lourd passé qu’il aurait préféré garder secret. Mais plus encore, ces trois tomes voient LSD (puisque c’est son surnom) plaider la cause d’une tortionnaire au travers d’une enquête en prise avec l’actualité.
Franchement, j’ai beaucoup aimé ce premier cycle et j’espère qu’il y en aura d’autres. Le personnage central est certes un peu « chargé » à mon goût. Une mère ingérable, une jeunesse turbulente (pour ne pas en dire plus), un père au sombre passé, une amie énigmatique et peu fréquentable… ça fait beaucoup pour un seul homme, même si c’est le propre de bien des héros de bandes dessinées d’action (Largo Winch ou XIII pourraient vous en parler). Mais ce lourd héritage est mis au service d’enquêtes et de procès très en phases avec l’actualité, la complexité du personnage (ni tout blanc ni tout noir) fait écho à la complexité des cas défendus.
Petit bémol au niveau du dessin. Je le trouve plutôt bon les deux tiers du temps mais, parfois, il y a une fameuse baisse de niveau. Le trait se fait alors brouillon, peu précis et c’est très décevant lorsque l’on voit les belles planches que Frédéric Volante peut nous offrir par ailleurs.
Quoiqu’il en soit, L’Avocat est avec Hedge Fund la série qu’il me plait le plus de suivre dans cette collection Troisième Vague du Lombard. Ces deux séries apportent un vent de fraîcheur avec des héros complexes au centre d’événements en phase avec les réalités économiques et politiques de notre époque.
Si vous aimez le genre, surtout ne vous privez pas.
Qui ne connaît pas le peintre Modigliani et son oeuvre ? La plupart reconnaissent son nom à défaut de reconnaître ses oeuvres. Certains savent qu'il a connu à la fin de sa vie une très grande passion destructrice mais peu se souviennent que Jeanne Hebuterne, car c'est bien d'elle dont nous parlons, était en passe de devenir une artiste à part entière.
Jeanne ou l'impétuosité de la jeunesse... Jeanne qui se donnera sans retenue et disparaîtra dans sa passion. J'ai beaucoup aimé le dessin noir et blanc crayonné. Les visages ne sont pas parfaits mais les regards ont quelque chose de pénétrant et je me suis perdue dans le regard de Jeanne. Bien que chronique d'une mort annoncée, j'ai plongé dans l'oeuvre et me suis attachée à cette toute jeune fille. Car Jeanne est encore une enfant, une petite fille espiègle et joueuse mais elle est aussi femme et deviendra mère. Qui sait si elle aurait pu devenir une artiste à part entière et se faire sa place et son nom si elle avait survécu à Modigliani ? Ce qui est sûre c'est qu'elle se donne entièrement à sa passion et perd toute identité personnelle.
Une véritable Juliette moderne que Shakespeare n'aurait pas reniée !
Je dirais peu de choses sur cette BD, mais voici l'essentiel : c'est à lire, et je recommande le dessinateur. Que j'ai hâte de retrouver sur d'autres productions.
Pour le détail, j'ai surtout lu cette BD car je sais que Zep peut nous pondre des scénarios pas mal du tout lorsqu'il le veut, et j'ai une tendresse pour l'auteur de What a Wonderful World !
Mais je ne pensais pas qu'il réussirait un tel coup d'éclat ! C'est le genre de BD érotique que j'adore, parce qu'elle allie une efficacité du dessin avec une vraie histoire, posant plusieurs idées bien exploitées et développant quelque chose de pas mal au niveau des émotions. On est pas dans l'oscar du scénario, mais c'est vraiment bien à lire. Et puis ça permet de contextualiser les scènes de sexe, et c'est toujours un plus. Surtout pour l'imagination.
En sus, l'auteur livre une belle image du sexe, ce qui est assez rare pour être noté : le sexe comme libération de l'humain, une célébration du plaisir sous toute ses formes, et une tendresse entre plusieurs êtres. Le propos m'a rappelé Extases, avec cette idée d'un sexe qui est tendre et beau, qui sait être un plaisir.
Le dessin est la grande force de cette BD, et je ne connaissais pas l'auteur qui est pourtant loin de son coup d'essai, mais qui donne envie. Surtout s'il nous ressort un album avec cette sensualité de l'image. C'est vraiment bien fait, et ça donne chaud. Même si ce n'est pas sulfureux au point qu'on imaginerait.
Bref, une belle BD à découvrir, et votre étagère de BD érotique ne saurait être complète sans ce petit morceau de plaisir à déguster.
Joli ! Très joli ce que l'auteur arrive à nous faire sur une BD supposée érotique.
Je met "supposée" car je ne trouve pas que ce soit vraiment une BD érotique, elle se contente de jouer gentiment sur de l'érotisme léger. C'est plus versé dans l'histoire que la façon de représenter l'érotisme, même si certaines scènes peuvent susciter l'imagination du spectateur.
Ce qui est pas mal du tout, c'est bien cette histoire partant d'une réalité du monde pour basculer vers un propos bien différent. Je m'attendais à un pamphlet sur le féminisme, mais au final j'ai eu le droit à une histoire qui allie l'humour, la réflexion sur les femmes (qui pique un peu, parfois), une histoire d'amour et quelques petits détails supplémentaires en prime (notamment un peu de politique ou de réalité d'entreprise). C'est très bon et bien mené, je ne m'attendais pas à la succession des évènements de l'histoire, et le final m'a surpris. Même si mon côté fleur bleue n'a pas été comblée par cette fin ....
Le dessin est le point surprenant : utilisant des personnages mignons et un dessin très coloré, il arrive à donner quelque chose de sérieux et presque sensuel. On est pas forcément dans un dessin qui excite, mais qui arrive à transmettre quelque chose. C'était pas gagné avec ce style, mais au final ça passe plutôt pas mal.
Une bonne découverte donc, qui m'a surprise et que j'ai pris grand plaisir à lire. C'est le genre de BD qu'on aime parce qu'elle surprend !
J’avais déjà bien aimé la précédente collaboration des deux auteurs sur Le Phalanstère du bout du monde, que ce soit l’histoire et le côté graphique.
C’est avec le même plaisir que je retrouve leur travail ici.
L’univers graphique de Boulliez est, une nouvelle fois, très chouette (il ajoute ici des couleurs, et justement j’ai aussi bien aimé cette colorisation). Un univers brinquebalant, loufoque, à la fois froid et onirique – que ce soit pour les décors ou les personnages : c’est clairement une réussite.
Le scénario de Corbeyran est classique à la base : une sorte de dictature, qui se maintient au pouvoir sur une imposture, avec l’aide d’une police qui « met à l’écart » les pestiférés, et un personnage grain de sable, héros malgré lui, pour dérégler la machine (on retrouve ce principe dans de nombreuses séries, comme Horologiom par exemple).
Les noms des personnages (celui des rois mages pour les dirigeants de cette ville, Héloïse et Abelard pour le couple d’amoureux rebelles) créent un décalage amusant et captivant.
Le rythme est peut-être un chouia trop lent, mais, avec un arrière-plan assez noir et un déroulé d’intrigue un peu loufoque, j’ai plutôt aimé ma lecture.
Sur la seule histoire de Corbeyran, je n’aurais sans doute mis qu’un honnête trois étoiles. Mais avec l’esthétique développée par Boulliez pour enrober le tout, je pousse finalement aux quatre étoiles.
On a là une excellente bd médiéval-fantasy à la fois au niveau du dessin que du scénario. Ce premier tome pose les bases complexes d’un monde imaginaire passionnant (mise en place de personnages charismatiques et des lieux avec un grand souci de réalisme et de crédibilité) avec une carte des royaumes, une mythologie, une chanson de geste qui ouvre l'album...
L’intrigue est d'emblée structurée et complexe. C’est l’élaboration d’un tel univers un peu au détriment de l’action qui m’a littéralement envoûté. Cette grande saga héroïque est prévue en 5 tomes. Il est question d'un univers où des Dieux, les fameuses Puissances, ont existé réellement et ont interagi avec l'homme tant pour son bien que pour leur propres aspirations.
L'époque charnière mise en scène dans "Servitude" est celle où l'humanité devenue adulte est sur le point de se séparer définitivement de cette tutelle divine. Un nouvel âge s'annonce : est-ce la fin ou le début de la servitude ? Bref, Servitude est une excellente surprise car somptueux et passionnant. :)
Que dire du dessin également ? Une qualité du graphisme extraordinaire réalisée par des couleurs directes monochromiques. On observera une parfaite sobriété des effets, une mise en couleur sépia inventive ainsi qu'une recherche esthétique permanente. Au final, nous avons une réussite esthétique des planches et de magnifiques couvertures également. La grande classe !
Le second tome va encore plus loin que le premier dans une approche totalement différente car le lecteur est véritablement infiltré dans le camp des ennemis à savoir celui des Drekkars. C'est un véritable coup de génie car on va au-delà de l'aspect bien contre le mal. On se rend compte que la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît ...
Le troisième tome va revenir sur l'intrigue laissée en suspend à la fin du premier tome. Le roi Garantiel doit mener une bataille décisive aux portes d'une cité affranchie. Le coup de génie est de voir les différents protagonistes rencontrés dans les deux précédents tomes qui vont s'affronter. On devine également qu'un mystérieux ennemi tire les ficelles de toutes ces intrigues. On commence enfin à percevoir les tenants.
Je suis complètement abasourdi par tant de virtuosité au niveau du scénario et dans la complexité de l'univers ainsi crée. La qualité est réellement au rendez-vous même sur un plan graphique. On se met à se passionner par cette véritable mythologie digne des plus grandes légendes féodales. C'est tout simplement somptueux car intelligemment rythmé et impeccablement maîtrisé.
La lecture du 4ème tome m'a fait légèrement changer d'avis (passage de 5 à 4 étoiles). Déjà, l'attente a été bien longue. On n'arrive plus à s'y retrouver tant l'univers de cette série semble complexe mais très riche. Je sais qu'il faut s'accrocher pour bien saisir tous les enjeux. Cependant, cela devrait se faire sans effort. Or, en l'occurrence, il faut en faire ce qui témoigne d'une lecture plutôt difficile. Le facteur plaisir en prend un coup. Cependant, cela reste une série d'une excellente qualité. La note culte est réservée à l'excellence absolue qui comprend certains critères. La fluidité du récit et l'harmonie en font partie.
Il a fallu encore attendre des années pour la parution du 5ème tome. On pensait que c'était le dernier. Que nenni ! Les auteurs s'excusent d'ailleurs de ce contretemps pour produire un ultime volume. L'attente valait-elle le coup ? Cette lecture m'a légèrement déçue au vu du résultat. Où est passé mon enthousiasme sur les premiers volumes qui étaient alors révolutionnaires ? Elle s'est envolée. Il ne se passera pas grand chose dans cette longue bataille au milieu du désert. Reste le dessin qui est toujours aussi magnifique. Cependant, on se perd un peu à l'évocation des différents noms cités par les personnages qui reviennent sur les actions passées. C'est un scénario complexe et un peu frustrant. Espérons que le dernier tome nous délivre enfin de cette servitude.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Il existe un tas de pays sur la planète où la liberté d’expression peut conduire des individus bien intentionnés en prison. Même un dessinateur de bd pour enfant ne peut parfois y échapper. Il suffit par exemple de dessiner un cafard et d’employer un mot qui dans un autre langage aurait une connotation négative. En l’occurrence, un groupe ethnique vivant en Iran et ayant des liens culturels avec la Turquie et l’Azerbaïdjan se sont servis d’une méprise pour manifester dans la violence leur mécontentement. En gros, ce sont des gens bien susceptibles qui se sentent persécutés.
Atteinte à la sécurité de l’Etat et voilà notre auteur emprisonné et privé de liberté. S’il faut ajouter un système politique et judiciaire assez corrompu, voilà le triste résultat. Cela me fait penser que même des soutiens modérés à ce régime peuvent être à un moment donné dans leur collimateur. Cela crée un réfugié politique de plus.
A la lecture récente de L'Araignée de Mashhad qui m’avait fort bien séduit, j’avais décidé de découvrir les œuvres antérieures de cet auteur assez étonnant. Après le Petit manuel du parfait réfugié politique, j’ai décidé de lire l’œuvre qui l’a fait connaitre. Il est clair qu’on ne pouvait s’attendre à mieux sur un sujet aussi délicat. C’est également une épreuve personnelle qu’a subi de plein fouet Mana Neyestani aussi bien dans son arrestation, son emprisonnement ou sa fuite dans différents pays pour échapper à la répression du pouvoir des Ayatollahs. Tout est intéressant pour peu qu’on puisse considérer tout cela comme un tout. Compartimenter n’a d’ailleurs aucun sens.
J’aime toujours le trait graphique qui colle à merveille pour ce type de récit. En même temps, c’est très lisible car c’est tout en rondeur. Je n’ai absolument pas eu de mal à rentrer dans cette histoire. C’est agréable à la lecture. Si on ajoute une narration bien réalisée, nous avons une œuvre complète. Certes, cela peut foutre le cafard pour ne pas dire le bordel. Chez nous aussi, il y a des gens susceptibles mais on ne termine pas en prison pour autant.
Une bonne introduction d’une trilogie évoquant une période méconnue des français mais à laquelle ils ont pourtant contribué, celle de la seconde guerre de l’opium opposant la Chine face à la France et le Royaume-Uni. Cela dit lorsqu’on voit le rôle qui ont joué ces deux derniers, on comprend pourquoi on fait profil bas (pas beaucoup de livres sur ces événements ni de documentaires). Ce n’est pas très glorieux de se retrouver de l’autre côté du manche dans le camp des méchants envahisseurs, hein ?…
Toutefois ce n’est pas un récit purement historique, et heureusement. On démarre l’intrigue en 1859 lorsque la guerre est déjà entamée (1856-1860) mais durant une période de trêve. La guerre de l’opium sert de toile de fond à un récit d’action et d’aventure. Nous suivons un jeune marsouin français engagé volontaire, François Montagne. Un personnage fort intéressant au travers duquel le lecteur pourra se reconnaître car tout comme lui on découvre et s’émerveille du dépaysement de cette Chine du XIXème siècle, en même temps qu’on adopte son regard naïf, complètement ignorant du pourquoi du comment de cette guerre. J’adore ce genre de construction scénaristique où à travers une petite histoire on raconte la grande.
Les scénaristes se veulent honnêtes, réalistes, et ne cherchent pas à épargner les forces occidentales. Bien évidemment qu’on ne fait pas la guerre pour des questions d’honneur ou de lutte entre le bien et le mal. Il est toujours de bon ton de présenter son ennemi comme le grand méchant menaçant notre mode de vie, et pas comme un bon bougre qui aspire aux mêmes choses simples que l’occidental moyen (le discours du général Cousin Montauban aux troupiers p.21-22 en est une parfaite illustration). On fait la guerre pour des richesses matérielles, de l’or, des terres, du pouvoir, des parts d’action, le marché, etc. Ne restait plus qu’à trouver le Casus Belli.
En plein cœur de ces événements, le soldat Montagne est un peu le rebelle de service qui a des valeurs et les défend envers et contre tous. Un petit côté Corto Maltese un brin candide comme je l’ai évoqué, mais qui fait du bien à suivre. Du camarade exemplaire lors de la phase entraînement façon Easy Company dans Band of Brothers au héros de guerre survivant, en passant par le good lad durant la traversé, jusqu’à la phase remise en question puis rébellion ; il demeure droit comme un « i ».
Pour nuancer cette bonne impression globale du scénario, il n’y a pas vraiment de gros rebondissements pour le moment. Même les sous-intrigues sont un peu cousues de fil blanc, pas besoin d’être une flèche pour deviner que la comtesse de Malnay joue un double-jeu et à la longue l'aveuglement de Montagne commence à devenir lourd sur le deuxième tome.
Xavier Besse propose un dessin semi-réaliste de très bonne facture qui rentre tout à fait dans ma zone de confort. Et les couleurs à l’aquarelle sont magnifiques et très à propos avec ce type d’histoire, évoquant un aspect carnet de voyage.
Comment tout cela va-t-il se terminer ? On connaît la suite dans les grandes lignes : les hominidés crevarices du grand capital obtiendront ce qu’ils étaient venus chercher… quant au sort de Montagne et ses camarades, j’espère que le scénario saura me surprendre dans l'ultime volume.
C'est très certainement sous le coup de la nostalgie que j'accorde quatre étoiles à cette BD. Objectivement, elle en mériterait peut être trois voire moins. J'en conviens, mon jugement est biaisé car Natacha fait partie de ces bonnes vieilleries franco-belges qui ont bercé mon enfance et mon adolescence (snif snif, souvenirs souvenirs...)
Oui car comment ne pas tomber sous le charme de cette délicieuse blondinette en jupon ? La série avait surpris son monde à l'époque, une héroïne qui assumait sa féminité tout en affichant un caractère bien couillu face aux pires dangers, ça tranchait avec la consensualité phallocratique qui régnait alors. Des auteurs vont suivre le mouvement, en particulier Roger Leloup qui réussira lui aussi le coup de la protagoniste sexy et débrouillarde de bien meilleure manière que Walthéry en créant Yoko Tsuno en 1970.
Ce qui est vraiment chouette avec Natacha, c'est qu'on se familiarise au fabuleux monde des aéroports et des avions civils. Hôtesse de l'air de la "B.A.R.D.A.F" et toujours flanquée de son collègue faire-valoir Walter, le stewart gaffeur et ombrageux, elle nous emporte dans un tourbillon d'aventures exaltantes, la plupart tournant autour de son métier même si Walthéry s'autorise parfois quelques délires sci-fi intéressants comme le diptyque "Instantanés pour Caltech/ Les machines incertaines" . Détournements d'avions, courses-poursuites entre deux vols, pirates de l'air et autres pieds nickelés, à travers ces histoires sympas et sans prétention on se retrouve absolument transporté dans cet univers immersif; Natacha appartient à cette caste de BD qui agit comme une magnifique publicité pour un corps de métier (on peut faire le parallèle avec Michel Vaillant et le monde du sport automobile).
Même si cette série peut paraître un peu désuète et même un brin ridicule aujourd'hui ( Ah cette indomptable Natacha qui déambule en pleine forêt amazonienne en talons aiguilles, divinement ubuesque !), elle n'en reste pas moins un classique qui a su faire bouger les esprits psychorigides d'antan et je ne boude jamais mon plaisir de la relire de temps en temps au coin du feu.
Qu'on se le dise, Natacha restera à jamais pour moi la seule héroïne de magazine Playboy capable de m'envoyer au 7ème ciel (au propre comme au figuré hein !)
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L'Avocat
On peut parler d’un premier cycle terminé avec la sortie du troisième tome de L’Avocat. En effet, ces trois tomes nous offrent un récit complet dans lequel nous découvrons le personnage principal, sa famille et ses amis (parfois encombrants) ainsi qu’un lourd passé qu’il aurait préféré garder secret. Mais plus encore, ces trois tomes voient LSD (puisque c’est son surnom) plaider la cause d’une tortionnaire au travers d’une enquête en prise avec l’actualité. Franchement, j’ai beaucoup aimé ce premier cycle et j’espère qu’il y en aura d’autres. Le personnage central est certes un peu « chargé » à mon goût. Une mère ingérable, une jeunesse turbulente (pour ne pas en dire plus), un père au sombre passé, une amie énigmatique et peu fréquentable… ça fait beaucoup pour un seul homme, même si c’est le propre de bien des héros de bandes dessinées d’action (Largo Winch ou XIII pourraient vous en parler). Mais ce lourd héritage est mis au service d’enquêtes et de procès très en phases avec l’actualité, la complexité du personnage (ni tout blanc ni tout noir) fait écho à la complexité des cas défendus. Petit bémol au niveau du dessin. Je le trouve plutôt bon les deux tiers du temps mais, parfois, il y a une fameuse baisse de niveau. Le trait se fait alors brouillon, peu précis et c’est très décevant lorsque l’on voit les belles planches que Frédéric Volante peut nous offrir par ailleurs. Quoiqu’il en soit, L’Avocat est avec Hedge Fund la série qu’il me plait le plus de suivre dans cette collection Troisième Vague du Lombard. Ces deux séries apportent un vent de fraîcheur avec des héros complexes au centre d’événements en phase avec les réalités économiques et politiques de notre époque. Si vous aimez le genre, surtout ne vous privez pas.
Jeanne Hébuterne
Qui ne connaît pas le peintre Modigliani et son oeuvre ? La plupart reconnaissent son nom à défaut de reconnaître ses oeuvres. Certains savent qu'il a connu à la fin de sa vie une très grande passion destructrice mais peu se souviennent que Jeanne Hebuterne, car c'est bien d'elle dont nous parlons, était en passe de devenir une artiste à part entière. Jeanne ou l'impétuosité de la jeunesse... Jeanne qui se donnera sans retenue et disparaîtra dans sa passion. J'ai beaucoup aimé le dessin noir et blanc crayonné. Les visages ne sont pas parfaits mais les regards ont quelque chose de pénétrant et je me suis perdue dans le regard de Jeanne. Bien que chronique d'une mort annoncée, j'ai plongé dans l'oeuvre et me suis attachée à cette toute jeune fille. Car Jeanne est encore une enfant, une petite fille espiègle et joueuse mais elle est aussi femme et deviendra mère. Qui sait si elle aurait pu devenir une artiste à part entière et se faire sa place et son nom si elle avait survécu à Modigliani ? Ce qui est sûre c'est qu'elle se donne entièrement à sa passion et perd toute identité personnelle. Une véritable Juliette moderne que Shakespeare n'aurait pas reniée !
Esmera
Je dirais peu de choses sur cette BD, mais voici l'essentiel : c'est à lire, et je recommande le dessinateur. Que j'ai hâte de retrouver sur d'autres productions. Pour le détail, j'ai surtout lu cette BD car je sais que Zep peut nous pondre des scénarios pas mal du tout lorsqu'il le veut, et j'ai une tendresse pour l'auteur de What a Wonderful World ! Mais je ne pensais pas qu'il réussirait un tel coup d'éclat ! C'est le genre de BD érotique que j'adore, parce qu'elle allie une efficacité du dessin avec une vraie histoire, posant plusieurs idées bien exploitées et développant quelque chose de pas mal au niveau des émotions. On est pas dans l'oscar du scénario, mais c'est vraiment bien à lire. Et puis ça permet de contextualiser les scènes de sexe, et c'est toujours un plus. Surtout pour l'imagination. En sus, l'auteur livre une belle image du sexe, ce qui est assez rare pour être noté : le sexe comme libération de l'humain, une célébration du plaisir sous toute ses formes, et une tendresse entre plusieurs êtres. Le propos m'a rappelé Extases, avec cette idée d'un sexe qui est tendre et beau, qui sait être un plaisir. Le dessin est la grande force de cette BD, et je ne connaissais pas l'auteur qui est pourtant loin de son coup d'essai, mais qui donne envie. Surtout s'il nous ressort un album avec cette sensualité de l'image. C'est vraiment bien fait, et ça donne chaud. Même si ce n'est pas sulfureux au point qu'on imaginerait. Bref, une belle BD à découvrir, et votre étagère de BD érotique ne saurait être complète sans ce petit morceau de plaisir à déguster.
Gisèle et Béatrice
Joli ! Très joli ce que l'auteur arrive à nous faire sur une BD supposée érotique. Je met "supposée" car je ne trouve pas que ce soit vraiment une BD érotique, elle se contente de jouer gentiment sur de l'érotisme léger. C'est plus versé dans l'histoire que la façon de représenter l'érotisme, même si certaines scènes peuvent susciter l'imagination du spectateur. Ce qui est pas mal du tout, c'est bien cette histoire partant d'une réalité du monde pour basculer vers un propos bien différent. Je m'attendais à un pamphlet sur le féminisme, mais au final j'ai eu le droit à une histoire qui allie l'humour, la réflexion sur les femmes (qui pique un peu, parfois), une histoire d'amour et quelques petits détails supplémentaires en prime (notamment un peu de politique ou de réalité d'entreprise). C'est très bon et bien mené, je ne m'attendais pas à la succession des évènements de l'histoire, et le final m'a surpris. Même si mon côté fleur bleue n'a pas été comblée par cette fin .... Le dessin est le point surprenant : utilisant des personnages mignons et un dessin très coloré, il arrive à donner quelque chose de sérieux et presque sensuel. On est pas forcément dans un dessin qui excite, mais qui arrive à transmettre quelque chose. C'était pas gagné avec ce style, mais au final ça passe plutôt pas mal. Une bonne découverte donc, qui m'a surprise et que j'ai pris grand plaisir à lire. C'est le genre de BD qu'on aime parce qu'elle surprend !
Pest
J’avais déjà bien aimé la précédente collaboration des deux auteurs sur Le Phalanstère du bout du monde, que ce soit l’histoire et le côté graphique. C’est avec le même plaisir que je retrouve leur travail ici. L’univers graphique de Boulliez est, une nouvelle fois, très chouette (il ajoute ici des couleurs, et justement j’ai aussi bien aimé cette colorisation). Un univers brinquebalant, loufoque, à la fois froid et onirique – que ce soit pour les décors ou les personnages : c’est clairement une réussite. Le scénario de Corbeyran est classique à la base : une sorte de dictature, qui se maintient au pouvoir sur une imposture, avec l’aide d’une police qui « met à l’écart » les pestiférés, et un personnage grain de sable, héros malgré lui, pour dérégler la machine (on retrouve ce principe dans de nombreuses séries, comme Horologiom par exemple). Les noms des personnages (celui des rois mages pour les dirigeants de cette ville, Héloïse et Abelard pour le couple d’amoureux rebelles) créent un décalage amusant et captivant. Le rythme est peut-être un chouia trop lent, mais, avec un arrière-plan assez noir et un déroulé d’intrigue un peu loufoque, j’ai plutôt aimé ma lecture. Sur la seule histoire de Corbeyran, je n’aurais sans doute mis qu’un honnête trois étoiles. Mais avec l’esthétique développée par Boulliez pour enrober le tout, je pousse finalement aux quatre étoiles.
Servitude
On a là une excellente bd médiéval-fantasy à la fois au niveau du dessin que du scénario. Ce premier tome pose les bases complexes d’un monde imaginaire passionnant (mise en place de personnages charismatiques et des lieux avec un grand souci de réalisme et de crédibilité) avec une carte des royaumes, une mythologie, une chanson de geste qui ouvre l'album... L’intrigue est d'emblée structurée et complexe. C’est l’élaboration d’un tel univers un peu au détriment de l’action qui m’a littéralement envoûté. Cette grande saga héroïque est prévue en 5 tomes. Il est question d'un univers où des Dieux, les fameuses Puissances, ont existé réellement et ont interagi avec l'homme tant pour son bien que pour leur propres aspirations. L'époque charnière mise en scène dans "Servitude" est celle où l'humanité devenue adulte est sur le point de se séparer définitivement de cette tutelle divine. Un nouvel âge s'annonce : est-ce la fin ou le début de la servitude ? Bref, Servitude est une excellente surprise car somptueux et passionnant. :) Que dire du dessin également ? Une qualité du graphisme extraordinaire réalisée par des couleurs directes monochromiques. On observera une parfaite sobriété des effets, une mise en couleur sépia inventive ainsi qu'une recherche esthétique permanente. Au final, nous avons une réussite esthétique des planches et de magnifiques couvertures également. La grande classe ! Le second tome va encore plus loin que le premier dans une approche totalement différente car le lecteur est véritablement infiltré dans le camp des ennemis à savoir celui des Drekkars. C'est un véritable coup de génie car on va au-delà de l'aspect bien contre le mal. On se rend compte que la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît ... Le troisième tome va revenir sur l'intrigue laissée en suspend à la fin du premier tome. Le roi Garantiel doit mener une bataille décisive aux portes d'une cité affranchie. Le coup de génie est de voir les différents protagonistes rencontrés dans les deux précédents tomes qui vont s'affronter. On devine également qu'un mystérieux ennemi tire les ficelles de toutes ces intrigues. On commence enfin à percevoir les tenants. Je suis complètement abasourdi par tant de virtuosité au niveau du scénario et dans la complexité de l'univers ainsi crée. La qualité est réellement au rendez-vous même sur un plan graphique. On se met à se passionner par cette véritable mythologie digne des plus grandes légendes féodales. C'est tout simplement somptueux car intelligemment rythmé et impeccablement maîtrisé. La lecture du 4ème tome m'a fait légèrement changer d'avis (passage de 5 à 4 étoiles). Déjà, l'attente a été bien longue. On n'arrive plus à s'y retrouver tant l'univers de cette série semble complexe mais très riche. Je sais qu'il faut s'accrocher pour bien saisir tous les enjeux. Cependant, cela devrait se faire sans effort. Or, en l'occurrence, il faut en faire ce qui témoigne d'une lecture plutôt difficile. Le facteur plaisir en prend un coup. Cependant, cela reste une série d'une excellente qualité. La note culte est réservée à l'excellence absolue qui comprend certains critères. La fluidité du récit et l'harmonie en font partie. Il a fallu encore attendre des années pour la parution du 5ème tome. On pensait que c'était le dernier. Que nenni ! Les auteurs s'excusent d'ailleurs de ce contretemps pour produire un ultime volume. L'attente valait-elle le coup ? Cette lecture m'a légèrement déçue au vu du résultat. Où est passé mon enthousiasme sur les premiers volumes qui étaient alors révolutionnaires ? Elle s'est envolée. Il ne se passera pas grand chose dans cette longue bataille au milieu du désert. Reste le dessin qui est toujours aussi magnifique. Cependant, on se perd un peu à l'évocation des différents noms cités par les personnages qui reviennent sur les actions passées. C'est un scénario complexe et un peu frustrant. Espérons que le dernier tome nous délivre enfin de cette servitude. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Une Métamorphose iranienne
Il existe un tas de pays sur la planète où la liberté d’expression peut conduire des individus bien intentionnés en prison. Même un dessinateur de bd pour enfant ne peut parfois y échapper. Il suffit par exemple de dessiner un cafard et d’employer un mot qui dans un autre langage aurait une connotation négative. En l’occurrence, un groupe ethnique vivant en Iran et ayant des liens culturels avec la Turquie et l’Azerbaïdjan se sont servis d’une méprise pour manifester dans la violence leur mécontentement. En gros, ce sont des gens bien susceptibles qui se sentent persécutés. Atteinte à la sécurité de l’Etat et voilà notre auteur emprisonné et privé de liberté. S’il faut ajouter un système politique et judiciaire assez corrompu, voilà le triste résultat. Cela me fait penser que même des soutiens modérés à ce régime peuvent être à un moment donné dans leur collimateur. Cela crée un réfugié politique de plus. A la lecture récente de L'Araignée de Mashhad qui m’avait fort bien séduit, j’avais décidé de découvrir les œuvres antérieures de cet auteur assez étonnant. Après le Petit manuel du parfait réfugié politique, j’ai décidé de lire l’œuvre qui l’a fait connaitre. Il est clair qu’on ne pouvait s’attendre à mieux sur un sujet aussi délicat. C’est également une épreuve personnelle qu’a subi de plein fouet Mana Neyestani aussi bien dans son arrestation, son emprisonnement ou sa fuite dans différents pays pour échapper à la répression du pouvoir des Ayatollahs. Tout est intéressant pour peu qu’on puisse considérer tout cela comme un tout. Compartimenter n’a d’ailleurs aucun sens. J’aime toujours le trait graphique qui colle à merveille pour ce type de récit. En même temps, c’est très lisible car c’est tout en rondeur. Je n’ai absolument pas eu de mal à rentrer dans cette histoire. C’est agréable à la lecture. Si on ajoute une narration bien réalisée, nous avons une œuvre complète. Certes, cela peut foutre le cafard pour ne pas dire le bordel. Chez nous aussi, il y a des gens susceptibles mais on ne termine pas en prison pour autant.
LaoWai
Une bonne introduction d’une trilogie évoquant une période méconnue des français mais à laquelle ils ont pourtant contribué, celle de la seconde guerre de l’opium opposant la Chine face à la France et le Royaume-Uni. Cela dit lorsqu’on voit le rôle qui ont joué ces deux derniers, on comprend pourquoi on fait profil bas (pas beaucoup de livres sur ces événements ni de documentaires). Ce n’est pas très glorieux de se retrouver de l’autre côté du manche dans le camp des méchants envahisseurs, hein ?… Toutefois ce n’est pas un récit purement historique, et heureusement. On démarre l’intrigue en 1859 lorsque la guerre est déjà entamée (1856-1860) mais durant une période de trêve. La guerre de l’opium sert de toile de fond à un récit d’action et d’aventure. Nous suivons un jeune marsouin français engagé volontaire, François Montagne. Un personnage fort intéressant au travers duquel le lecteur pourra se reconnaître car tout comme lui on découvre et s’émerveille du dépaysement de cette Chine du XIXème siècle, en même temps qu’on adopte son regard naïf, complètement ignorant du pourquoi du comment de cette guerre. J’adore ce genre de construction scénaristique où à travers une petite histoire on raconte la grande. Les scénaristes se veulent honnêtes, réalistes, et ne cherchent pas à épargner les forces occidentales. Bien évidemment qu’on ne fait pas la guerre pour des questions d’honneur ou de lutte entre le bien et le mal. Il est toujours de bon ton de présenter son ennemi comme le grand méchant menaçant notre mode de vie, et pas comme un bon bougre qui aspire aux mêmes choses simples que l’occidental moyen (le discours du général Cousin Montauban aux troupiers p.21-22 en est une parfaite illustration). On fait la guerre pour des richesses matérielles, de l’or, des terres, du pouvoir, des parts d’action, le marché, etc. Ne restait plus qu’à trouver le Casus Belli. En plein cœur de ces événements, le soldat Montagne est un peu le rebelle de service qui a des valeurs et les défend envers et contre tous. Un petit côté Corto Maltese un brin candide comme je l’ai évoqué, mais qui fait du bien à suivre. Du camarade exemplaire lors de la phase entraînement façon Easy Company dans Band of Brothers au héros de guerre survivant, en passant par le good lad durant la traversé, jusqu’à la phase remise en question puis rébellion ; il demeure droit comme un « i ». Pour nuancer cette bonne impression globale du scénario, il n’y a pas vraiment de gros rebondissements pour le moment. Même les sous-intrigues sont un peu cousues de fil blanc, pas besoin d’être une flèche pour deviner que la comtesse de Malnay joue un double-jeu et à la longue l'aveuglement de Montagne commence à devenir lourd sur le deuxième tome. Xavier Besse propose un dessin semi-réaliste de très bonne facture qui rentre tout à fait dans ma zone de confort. Et les couleurs à l’aquarelle sont magnifiques et très à propos avec ce type d’histoire, évoquant un aspect carnet de voyage. Comment tout cela va-t-il se terminer ? On connaît la suite dans les grandes lignes : les hominidés crevarices du grand capital obtiendront ce qu’ils étaient venus chercher… quant au sort de Montagne et ses camarades, j’espère que le scénario saura me surprendre dans l'ultime volume.
Pandemonium
Une bonne surprise, un récit captivant dans une ambiance un peu morbide. Historiquement intéressant également. De beaux dessins.
Natacha
C'est très certainement sous le coup de la nostalgie que j'accorde quatre étoiles à cette BD. Objectivement, elle en mériterait peut être trois voire moins. J'en conviens, mon jugement est biaisé car Natacha fait partie de ces bonnes vieilleries franco-belges qui ont bercé mon enfance et mon adolescence (snif snif, souvenirs souvenirs...) Oui car comment ne pas tomber sous le charme de cette délicieuse blondinette en jupon ? La série avait surpris son monde à l'époque, une héroïne qui assumait sa féminité tout en affichant un caractère bien couillu face aux pires dangers, ça tranchait avec la consensualité phallocratique qui régnait alors. Des auteurs vont suivre le mouvement, en particulier Roger Leloup qui réussira lui aussi le coup de la protagoniste sexy et débrouillarde de bien meilleure manière que Walthéry en créant Yoko Tsuno en 1970. Ce qui est vraiment chouette avec Natacha, c'est qu'on se familiarise au fabuleux monde des aéroports et des avions civils. Hôtesse de l'air de la "B.A.R.D.A.F" et toujours flanquée de son collègue faire-valoir Walter, le stewart gaffeur et ombrageux, elle nous emporte dans un tourbillon d'aventures exaltantes, la plupart tournant autour de son métier même si Walthéry s'autorise parfois quelques délires sci-fi intéressants comme le diptyque "Instantanés pour Caltech/ Les machines incertaines" . Détournements d'avions, courses-poursuites entre deux vols, pirates de l'air et autres pieds nickelés, à travers ces histoires sympas et sans prétention on se retrouve absolument transporté dans cet univers immersif; Natacha appartient à cette caste de BD qui agit comme une magnifique publicité pour un corps de métier (on peut faire le parallèle avec Michel Vaillant et le monde du sport automobile). Même si cette série peut paraître un peu désuète et même un brin ridicule aujourd'hui ( Ah cette indomptable Natacha qui déambule en pleine forêt amazonienne en talons aiguilles, divinement ubuesque !), elle n'en reste pas moins un classique qui a su faire bouger les esprits psychorigides d'antan et je ne boude jamais mon plaisir de la relire de temps en temps au coin du feu. Qu'on se le dise, Natacha restera à jamais pour moi la seule héroïne de magazine Playboy capable de m'envoyer au 7ème ciel (au propre comme au figuré hein !)