Les histoires regroupées dans cet album sont une sorte de parodie d’aventures policières américaines, avec un détective privé presque aussi loufoque que les intrigues dans lesquelles il se trouve embarqué.
Les personnages ont pour la plupart des têtes d’animaux (les seules exceptions notables sont certaines femmes, alors de véritables bombasses caricaturales), ce qui renforce le côté décalé de ces histoires, et les dialogues sont eux aussi de la partie pour pervertir des intrigues souvent simples, voire simplistes, mais de toute façon le plus souvent secondaires. Les dialogues qui fusent, les jeux de mots sont là autant sinon plus que les coups de feu pour dynamiser l’ensemble.
Coyote Bill intervient généralement pour aider son ami, commissaire de police totalement incompétent – et débile ! Mais l’essentiel est ailleurs, puisque les histoires n’ont d’autres buts que de caser des gags, qu’ils soient visuels ou verbaux. On est là dans un univers très cartoonesque, proche de Tex Avery, ou alors de certains délires des frères Zucker (comme dans « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ») : la priorité est donc donnée au non-sens, à l’enchaînement de gags en rafale (certaines cases en sont remplies, parfois jusqu’à saturation). Il ne faut pas être réfractaire à un humour parfois volontairement lourdingue.
Il faut donc être amateur du genre, mais cela me convient (seules deux histoires – les plus courtes heureusement – m’ont paru moins intéressantes).
Par ailleurs, si le dessin de Widenlocher et la quasi-totalité des délires développés par Herlé s’adressent à un public très large, certains échanges scabreux écartent sans doute cet album d’un lectorat très jeune.
Note réelle 3,5/5.
Rares sont les nouveaux comics que j'aime vraiment. Mes 4 étoiles en la matière se comptent sur le bout des doigts. Oui, je ne loue pas chaque bd qui sort pour le compte des éditeurs. Je ne fais pas dans la complaisance et je suis réellement indépendant. Par ailleurs, je sais reconnaître une bd quand elle est vraiment bien ce qui est prouvé en l'occurrence pour celle-ci qui faisait quand même partie de la sélection officielle à Angoulême.
J'ai aimé le ton assez décalé de ce polar avec ses deux flics ripoux si attachants. Moi aussi, je déteste les faux gentils et je préfère nettement les faux méchants. Certes, les ripoux peuvent être de la pire espèce mais on tombe toujours sur son maître. Moralement, c'est irrévérencieux. Qu'est ce que j'ai cependant bien rigolé. Enfin ! On attends la suite avec une certaine impatience. Une série cool.
Un récit d'anticipation se déroulant vers le milieu du 21e siècle, à une époque où les jeux en réseau sont devenus suffisamment évolués pour y plonger totalement les joueurs à la manière d'une réalité virtuelle avancée à la Ready Player One où chaque joueur y a son avatar personnalisé au gré de son imagination. LE jeu à ce moment là se nomme Bolchoi. C'est en fait un univers, notre univers pour être plus précis puisqu'il utilise les lois de la physique pour simuler le système solaire tout entier et les systèmes alentours et permettre aux joueurs de s'y promener et de s'y affronter, au combat ou dans les affaires, tout en leur permettant de tester des avancées technologiques comme par exemple la tentative de terraformation de Mars.
Au début de ce récit, l'héroïne, jeune thésarde en astrophysique, vient de découvrir le jeu et son monde spatial et va se passionner pour lui. Et elle va rapidement y faire preuve de compétences supérieures à la normale.
Sur le plan des idées, on est dans une vision au goût du jour de concepts déjà utilisés. Je parlais déjà du film Ready Player One. Le jeu Bolchoi en lui-même rappelle une vision fantasmée des jeux en réseau existants Star Citizen ou Elite Dangerous. Et ce concept de BD autour des jeux virtuels en réseau a déjà été utilisé, parfois depuis pas mal d'années, notamment dans les séries Convoi ou Horde pour citer celles datant d'il y a plus de 20 ans, et ensuite dans pas mal d'autres dont beaucoup de mangas.
Mais j'aime l'ambition et l'envergure du récit de Boulet. On sent un beau potentiel dans l'univers virtuel qu'il imagine, et il y a un quelque chose de cohérent et de réaliste dans son imaginaire et son intrigue qui donne l'impression de davantage de concret et de possibilités que certains récits plus anciens.
Le dessin est très bon. J'aime beaucoup celui de Boulet mais j'imagine qu'il ne pouvait pas produire des planches de cette qualité en telle quantité dans un temps suffisamment réduit pour permettre la publication des tomes de la série dans les temps. Du coup, il a passé la main à Aseyn. Ce dernier nous offre un style différent de celui de ses albums complets précédents, un style ici plus typé manga dans la veine de Katsuhiro Otomo (Akira) avec parfois une épure d'influence Moebusienne, style dont il avait fait preuve seulement dans quelques histoires courtes comme celle publié dans le recueil We are the 90's. J'aime beaucoup et cela donne une grande fluidité à la narration.
J'ai aussi bien apprécié les quelques clins d'oeil aux jeux vidéos des années 80/début 90 avec les posters accrochés chez les héroïnes : Beyond the Ice Palace, Obliterator, Bitmap Brothers... C'est ma jeunesse ça, ma bonne dame. Je réalise là que Boulet et moi sommes de la même génération. Et j'imagine que c'est aussi le cas de Aseyn puisque c'est lui qui avait déjà publié un album nommé Le Palais de glace sur le thème des jeux vidéos également. Ça ne nous rajeunit pas !
Et en même temps, cela contraste fortement avec le côté très moderne et actuel du monde virtuel mis en scène dans Bolchoi Arena.
Tout ça pour dire que ce premier tome actuellement paru est très chouette. Un bon divertissement, prenant, et doté de pas mal de bonnes idées et surtout d'un potentiel qui donne envie de lire la suite.
Il ne manque rien à cet album qui mérite les prix acbd et Angoulême. C'est le meilleur album de l'année 2018.
Il y a le dessin d'abord. 400 pages d'expérimentations graphiques, tant dans les outils que le trait ou la narration. Les pleines pages sont impressionnantes. Le travail fourni est démentiel.
Il y a l'histoire, les thèmes abordés. C'est tellement riche qu'il serait une perte de temps de chercher à les lister. Ça va de la perception des ados d'eux-mêmes jusqu'au sort des juifs dans l'Allemagne nazie. Tout ça à partir d'une banlieue américaine naze.
Et il y a le contexte. L'avc de l'Autrice qui s'est battue pour retrouver sa capacité à dessiner.
Une œuvre majeure de la bd américaine dont on attend déjà le tome 2 avec impatience.
Note : 3.5/5
Supers, c'est l'histoire de 2 frères et une soeur dotés de super-pouvoirs. En effet on apprend très vite que ce sont des enfants extraterrestres naufragés sur Terre après que leurs parents aient été arrêtés par la police galactique. Ils vivent donc seuls et essaient de s'intégrer discrètement parmi les enfants humains de leur âge, allant à l'école comme tout le monde et cachant autant que possible leurs pouvoirs. Mais ce n'est pas évident du tout quand on est aussi jeunes, notamment comme le plus petit d'entre eux qui n'a pas la maturité nécessaire pour rester vraiment discret et ne pas profiter de ses capacités.
C'est une série sympa mais j'ai eu un peu de mal à cerner le public visé. La tranche d'âge 10-13 ans parait la plus appropriée globalement mais il y a certains aspects un peu faciles comme "ouais on va devenir des super-héros" qui s'adressent à un lectorat plutôt jeune et en même temps le ton du récit et certains éléments des intrigues sont nettement plus mûrs et s'adressent à des adolescents voire parlent même à des adultes. La situation du plus jeunes des frères dans le tome 4 notamment est franchement sombre, et on se demande comment ça va tourner s'il continue sur cette voie. Et la relation amoureuse entre le plus grand des frères et son amie collégienne est notamment assez compliquée, loin d'une petite romance banale. En outre le rythme narratif est également un peu lent, avec relativement peu d'action.
Mais en même temps la situation des personnages évolue au fil des tomes, et arrivé en fin de tome 4, le dernier paru à ce jour, on a très envie de savoir la suite. Quant au dessin, il est plutôt mignon (ce qui là encore semble s'adresser plutôt à un jeune lectorat) mais tout à fait plaisant et efficace pour tous publics.
C'est dans l'ensemble une plutôt chouette série, avec juste un peu de lenteur dans son déroulé qui pourrait empêcher de tomber totalement sous le charme, mais hormis cela elle a beaucoup de qualités.
J'ai acheté cette BD il y a longtemps, je l'avais ouverte et je n'avais pas accroché...
Je me suis replongé dedans ces derniers jours, et je n'ai pas réussi à m'en défaire...C'était un vrai plaisir que de retrouver cet ouvrage tous les soirs.
Pour moi c'est un peu L'Arabe du futur avant l'heure, "L'Irano-française du futur" sans doute.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire autobiographique, qui m'a plongé dans la guerre irano-irakienne pour l'essentiel, conflit que je ne connaissais que très peu...On en apprend aussi beaucoup sur le quotidien des jeunes iraniens, et du peuple iranien en général, au moment de la révolution islamique.
Je me suis pris de compassion pour Marjane Satrapi et ses proches, et, ainsi, j'avais beaucoup de plaisir à lire cette histoire.
Il en ressort l'envie de découvrir la civilisation iranienne, tellement riche !
Graphiquement, pas grand chose à dire, un noir et blanc clair et net, simple, qui va à l'essentiel. Ça colle parfaitement avec le quotidien pas souvent gai de l'héroïne. J'ai beaucoup apprécié.
Moi qui pensais reléguer ce livre comme cale-porte ou autre, il a désormais bonne place dans ma bibliothèque.
Bien sûr, en lisant cette bd, on pense immédiatement aux premiers chapitres de Bouche du diable. Mais ce n'est pas gênant car c'est que j'avais préféré dans cet ancien album (le début dans l'internat en Russie) et ces 2 auteurs excellent à dépeindre cet univers slave, sauvage et sans pitié. C'est cru, violent et romanesque et finalement pas si éloigné de certains scénarios de Jodorowsky. Du coup j'adore !
Nous assistons à un aspect peu connu des goulags sibériens, mais qui ne nous étonne guère : les bandes d'anciens malfrats qui font régner l'ordre par la terreur. A l'aise comme des poissons dans l'eau (et même plus en sécurité ici qu'à l'extérieur à cause des milices communistes) ils règnent tels d'anciens barbares, tatoués de toute part.
Le jeune héros, déporté avec sa famille, puis séparé d'elle, se fera accepter petit à petit grâce à son don pour le dessin et se fera enseigner l'art sacré du tatouage. Comment ne pas penser à l'initiation de Bouche du diable pour l'art des icônes.
Une intrigue qu'on pourrait également transposer dans les gangs latino-américains comme la maras ou les ms13.
La partie new-yorkaise n'est pas vraiment indispensable, car on se passionne surtout pour cette vie dans les goulags. Et puis la fin, soudainement fantastique, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, même si cela me gène moins que d'autres car j'ai toujours aimé ce dérapage vers l’irréel.
Bref, un très bon cru de Boucq (et Charyn bien sûr) dur et cruel comme les goulags.
A rajouter sur ma pile d'achats.
Le scénario de Dorison puise dans pas mal d’influences classiques, et ses personnages reprennent quand même quelques clichés (par exemple chacun des gamins de la fratrie, du cadet intello greffé à ses livres, à la petite sœur rêveuse, en passant par l’aîné protecteur et baroudeur). Le côté « fantastique », fantasy est amené par cette vieille femme au look de bourgeoise fin de siècle improbable lorsque l’on découvre ses pouvoirs, et par quelques infos lâchées par bribes au fur et à mesure que l’histoire prend corps.
Oui mais voilà, c’est quand même bien fait. Ce premier album – d’une série qui semble être prévue en quatre tomes – plante bien le décor, lance les personnages et l’intrigue, sans finalement nous révéler grand-chose. Mais on est pour le moment accroché par cette histoire, dont l’essentiel se déroule, au tout début du XXème siècle, dans les quartiers les plus populaires de Marseille et de la banlieue parisienne. Même si des échappées vers l’arrière-pays provençal, et sur un univers « parallèle », attisent l’imagination du lecteur.
Le dessin de Parnotte est franchement très bon, que ce soit pour les décors ou pour les personnages. Du bel ouvrage qui enrobe agréablement le scénario de Dorison. Qui j’espère développera cette histoire sans esbroufe fantastique ou longueurs inutiles. Mais pour le moment, ce tome inaugural rempli bien son rôle de divertissement et d’accroche.
Note réelle 3,5/5.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi emporté par une bd. Merci bdtheque pour des découvertes de ce genre !
Au début, j'ai tout de même été un peu méfiant par rapport à l'univers ultra-réaliste et ultra parisien. Le petit monde de la littérature parisienne (pour ne pas dire bobo), les us et coutumes d'un type de personnes dans un microcosme un peu élitiste. Mais c'est tellement bien réalisé que c'est immédiatement passionnant. Les vues parisiennes sous une pluie battante, les immeubles gris, les visages et attitudes, une ambiance littéralement fantastique et ultra réaliste en même temps... c'est sublime.
En suite on est tout de suite emporté par ce polar ésotérique, me faisant penser un peu à la neuvième porte, du moins au début. J'adore ! Je dévorais les pages à toute allure.
Puis nos 2 héroïnes (la mère et la fille) prennent la route pour poursuivre leur enquête et filent vers la Franche Comté dans un petit hameau perdu près de Montbéliard. Atmosphère toujours aussi pluvieuse et mystérieuse et c'est toujours aussi sublime. Je ne me pencherais pas plus sur l’enquête en soi, d'autres l'ont fait bien mieux que je ne puisse le faire, mais sachez qu'il y a un secret de famille remontant à d'obscurs maléfices païens, mélangés à la légende juive du golem. Et bien sûr cet espèce de croquemitaine volatil présent sur la couverture. Les auteurs ont réussi à mélanger tout cela avec une véritable maestria n'ayant rien à envier au cinéma américain.
Je suis réellement impressionné par cette lecture que j'ai empruntée à la bibliothèque (à acheter les yeux fermés). Le fait qu'une bd de 328 pages (quel travail titanesque) peut nous passionner autant et être aussi belle en même temps.
Chef d’œuvre !
J’ai toujours espéré lire un jour une création dans le genre fantasy de la part de Xavier Dorison. Il y a bien eu une esquisse d’heroic fantasy finalement abandonnée dans Prophet, et de nombreux récits s’inscrivant dans le domaine du fantastique comme W.E.S.T et même de la myth fantasy avec Ulysse 1781, mais jamais vraiment quelque chose qui sonne comme une bonne vieille histoire « fantasy ». C’est désormais chose corrigée avec mon premier coup de cœur de l’année qu’est Le Royaume d’Azur.
Les inspirations de départ piochent dans le classique avec un trio de héros, deux frères et une petite sœur qui rappellent sur pas mal d’aspects les trois orphelins du monde de Narnia, écrit par C.S. Lewis. L’aîné est le protecteur de la famille, forte tête, prêt à se sacrifier pour les siens, mais ce courage apparent ne masque-t-il pas une blessure plus profonde ? Le cadet est un intello un brin chelou qui vie dans sa bulle et devra apprendre à gagner confiance en soi. On a hâte que « Gandalf » lui sorte sa célèbre réplique : « Le monde n’est pas dans vos livres ni dans vos cartes. Il est là, dehors. » La cadette est une rêveuse enthousiaste qui sous ses faux airs naïfs, comprend plus de choses qu’elle n’en laisse supposer. C’est la jointure qui permet à la fratrie de se réunir.
Mais ces personnages n’en demeurent pas moins intriguant à suivre car Basile est le meneur charismatique mais il est doté d’une intelligence intuitive qui lui permet de tenir tête à son frère Victor, plus cérébral. Et celui-ci n’est pas une caricature de lâche(ur) que l’intrigue de base laisse supposer, et la petite Callixte ne se cantonne pas au rôle de jeune ingénue. Quant à Aristophania, le personnage éponyme et donc à priori, la véritable héroïne de cette histoire, elle fait merveille dans son rôle de vieux maître sage qui va devoir former ces apprentis. Nous n’en sommes qu’à l’introduction de cette quadrilogie, donc il y a encore un grand voile de mystère qui entoure cette vieille comtesse, mais j’ai trouvé le mixte entre Henry Hart et Mary Poppins pour la création du personnage vachement réussi. Certains y ont vu volontiers un Obi-Wan Kenobi, mais la baston dans le ghetto parisien m’a davantage rappelé Galahad dans le film Kingsman qui savate méchamment des lourdauds tout en conservant avec classe son allure aristocrate. Mais pas de soucis, c’est la même figure classique du grand sage qui doit enseigner, guider et transmettre.
Le décorum français est assez chouette. On navigue entre quartiers pauvres de Marseille à plus crade encore comme une lente descente en enfer vers ce qui ressemble aux quartiers des Poulbots de Paris, avant cette renaissance chez Frédéric Mistral et l’arrivée au domaine d’Azur qui s’apparente à une prison dorée d’été. Joël Parnotte assure de bout en bout, j’y ai retrouvé la même technique d’encrage que sur Le Maître d’Armes, c’est nerveux et foisonnant, un pur régal pour les yeux.
Une délicieuse mise en bouche qui ravira je pense les amateurs de High et Portal Fantasy (bien que je m’avance avec ces termes car malgré les influences du type Le Magicien d’Oz, Narnia et Harry Potter, on ne sait guère trop où Dorison veut nous conduire pour le moment). L’auteur nous jure dans une interview qu’il a voulu dépasser ces histoires de conflits manichéen entre le Bien et le Mal mais sa description de la magie dont les personnages usent et nomment « Azur », moi j’y vois la Force tout simplement. À suivre…
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Coyote Bill
Les histoires regroupées dans cet album sont une sorte de parodie d’aventures policières américaines, avec un détective privé presque aussi loufoque que les intrigues dans lesquelles il se trouve embarqué. Les personnages ont pour la plupart des têtes d’animaux (les seules exceptions notables sont certaines femmes, alors de véritables bombasses caricaturales), ce qui renforce le côté décalé de ces histoires, et les dialogues sont eux aussi de la partie pour pervertir des intrigues souvent simples, voire simplistes, mais de toute façon le plus souvent secondaires. Les dialogues qui fusent, les jeux de mots sont là autant sinon plus que les coups de feu pour dynamiser l’ensemble. Coyote Bill intervient généralement pour aider son ami, commissaire de police totalement incompétent – et débile ! Mais l’essentiel est ailleurs, puisque les histoires n’ont d’autres buts que de caser des gags, qu’ils soient visuels ou verbaux. On est là dans un univers très cartoonesque, proche de Tex Avery, ou alors de certains délires des frères Zucker (comme dans « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ») : la priorité est donc donnée au non-sens, à l’enchaînement de gags en rafale (certaines cases en sont remplies, parfois jusqu’à saturation). Il ne faut pas être réfractaire à un humour parfois volontairement lourdingue. Il faut donc être amateur du genre, mais cela me convient (seules deux histoires – les plus courtes heureusement – m’ont paru moins intéressantes). Par ailleurs, si le dessin de Widenlocher et la quasi-totalité des délires développés par Herlé s’adressent à un public très large, certains échanges scabreux écartent sans doute cet album d’un lectorat très jeune. Note réelle 3,5/5.
The Fix
Rares sont les nouveaux comics que j'aime vraiment. Mes 4 étoiles en la matière se comptent sur le bout des doigts. Oui, je ne loue pas chaque bd qui sort pour le compte des éditeurs. Je ne fais pas dans la complaisance et je suis réellement indépendant. Par ailleurs, je sais reconnaître une bd quand elle est vraiment bien ce qui est prouvé en l'occurrence pour celle-ci qui faisait quand même partie de la sélection officielle à Angoulême. J'ai aimé le ton assez décalé de ce polar avec ses deux flics ripoux si attachants. Moi aussi, je déteste les faux gentils et je préfère nettement les faux méchants. Certes, les ripoux peuvent être de la pire espèce mais on tombe toujours sur son maître. Moralement, c'est irrévérencieux. Qu'est ce que j'ai cependant bien rigolé. Enfin ! On attends la suite avec une certaine impatience. Une série cool.
Bolchoi arena
Un récit d'anticipation se déroulant vers le milieu du 21e siècle, à une époque où les jeux en réseau sont devenus suffisamment évolués pour y plonger totalement les joueurs à la manière d'une réalité virtuelle avancée à la Ready Player One où chaque joueur y a son avatar personnalisé au gré de son imagination. LE jeu à ce moment là se nomme Bolchoi. C'est en fait un univers, notre univers pour être plus précis puisqu'il utilise les lois de la physique pour simuler le système solaire tout entier et les systèmes alentours et permettre aux joueurs de s'y promener et de s'y affronter, au combat ou dans les affaires, tout en leur permettant de tester des avancées technologiques comme par exemple la tentative de terraformation de Mars. Au début de ce récit, l'héroïne, jeune thésarde en astrophysique, vient de découvrir le jeu et son monde spatial et va se passionner pour lui. Et elle va rapidement y faire preuve de compétences supérieures à la normale. Sur le plan des idées, on est dans une vision au goût du jour de concepts déjà utilisés. Je parlais déjà du film Ready Player One. Le jeu Bolchoi en lui-même rappelle une vision fantasmée des jeux en réseau existants Star Citizen ou Elite Dangerous. Et ce concept de BD autour des jeux virtuels en réseau a déjà été utilisé, parfois depuis pas mal d'années, notamment dans les séries Convoi ou Horde pour citer celles datant d'il y a plus de 20 ans, et ensuite dans pas mal d'autres dont beaucoup de mangas. Mais j'aime l'ambition et l'envergure du récit de Boulet. On sent un beau potentiel dans l'univers virtuel qu'il imagine, et il y a un quelque chose de cohérent et de réaliste dans son imaginaire et son intrigue qui donne l'impression de davantage de concret et de possibilités que certains récits plus anciens. Le dessin est très bon. J'aime beaucoup celui de Boulet mais j'imagine qu'il ne pouvait pas produire des planches de cette qualité en telle quantité dans un temps suffisamment réduit pour permettre la publication des tomes de la série dans les temps. Du coup, il a passé la main à Aseyn. Ce dernier nous offre un style différent de celui de ses albums complets précédents, un style ici plus typé manga dans la veine de Katsuhiro Otomo (Akira) avec parfois une épure d'influence Moebusienne, style dont il avait fait preuve seulement dans quelques histoires courtes comme celle publié dans le recueil We are the 90's. J'aime beaucoup et cela donne une grande fluidité à la narration. J'ai aussi bien apprécié les quelques clins d'oeil aux jeux vidéos des années 80/début 90 avec les posters accrochés chez les héroïnes : Beyond the Ice Palace, Obliterator, Bitmap Brothers... C'est ma jeunesse ça, ma bonne dame. Je réalise là que Boulet et moi sommes de la même génération. Et j'imagine que c'est aussi le cas de Aseyn puisque c'est lui qui avait déjà publié un album nommé Le Palais de glace sur le thème des jeux vidéos également. Ça ne nous rajeunit pas ! Et en même temps, cela contraste fortement avec le côté très moderne et actuel du monde virtuel mis en scène dans Bolchoi Arena. Tout ça pour dire que ce premier tome actuellement paru est très chouette. Un bon divertissement, prenant, et doté de pas mal de bonnes idées et surtout d'un potentiel qui donne envie de lire la suite.
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres
Il ne manque rien à cet album qui mérite les prix acbd et Angoulême. C'est le meilleur album de l'année 2018. Il y a le dessin d'abord. 400 pages d'expérimentations graphiques, tant dans les outils que le trait ou la narration. Les pleines pages sont impressionnantes. Le travail fourni est démentiel. Il y a l'histoire, les thèmes abordés. C'est tellement riche qu'il serait une perte de temps de chercher à les lister. Ça va de la perception des ados d'eux-mêmes jusqu'au sort des juifs dans l'Allemagne nazie. Tout ça à partir d'une banlieue américaine naze. Et il y a le contexte. L'avc de l'Autrice qui s'est battue pour retrouver sa capacité à dessiner. Une œuvre majeure de la bd américaine dont on attend déjà le tome 2 avec impatience.
Supers
Note : 3.5/5 Supers, c'est l'histoire de 2 frères et une soeur dotés de super-pouvoirs. En effet on apprend très vite que ce sont des enfants extraterrestres naufragés sur Terre après que leurs parents aient été arrêtés par la police galactique. Ils vivent donc seuls et essaient de s'intégrer discrètement parmi les enfants humains de leur âge, allant à l'école comme tout le monde et cachant autant que possible leurs pouvoirs. Mais ce n'est pas évident du tout quand on est aussi jeunes, notamment comme le plus petit d'entre eux qui n'a pas la maturité nécessaire pour rester vraiment discret et ne pas profiter de ses capacités. C'est une série sympa mais j'ai eu un peu de mal à cerner le public visé. La tranche d'âge 10-13 ans parait la plus appropriée globalement mais il y a certains aspects un peu faciles comme "ouais on va devenir des super-héros" qui s'adressent à un lectorat plutôt jeune et en même temps le ton du récit et certains éléments des intrigues sont nettement plus mûrs et s'adressent à des adolescents voire parlent même à des adultes. La situation du plus jeunes des frères dans le tome 4 notamment est franchement sombre, et on se demande comment ça va tourner s'il continue sur cette voie. Et la relation amoureuse entre le plus grand des frères et son amie collégienne est notamment assez compliquée, loin d'une petite romance banale. En outre le rythme narratif est également un peu lent, avec relativement peu d'action. Mais en même temps la situation des personnages évolue au fil des tomes, et arrivé en fin de tome 4, le dernier paru à ce jour, on a très envie de savoir la suite. Quant au dessin, il est plutôt mignon (ce qui là encore semble s'adresser plutôt à un jeune lectorat) mais tout à fait plaisant et efficace pour tous publics. C'est dans l'ensemble une plutôt chouette série, avec juste un peu de lenteur dans son déroulé qui pourrait empêcher de tomber totalement sous le charme, mais hormis cela elle a beaucoup de qualités.
Persepolis
J'ai acheté cette BD il y a longtemps, je l'avais ouverte et je n'avais pas accroché... Je me suis replongé dedans ces derniers jours, et je n'ai pas réussi à m'en défaire...C'était un vrai plaisir que de retrouver cet ouvrage tous les soirs. Pour moi c'est un peu L'Arabe du futur avant l'heure, "L'Irano-française du futur" sans doute. J'ai beaucoup apprécié cette histoire autobiographique, qui m'a plongé dans la guerre irano-irakienne pour l'essentiel, conflit que je ne connaissais que très peu...On en apprend aussi beaucoup sur le quotidien des jeunes iraniens, et du peuple iranien en général, au moment de la révolution islamique. Je me suis pris de compassion pour Marjane Satrapi et ses proches, et, ainsi, j'avais beaucoup de plaisir à lire cette histoire. Il en ressort l'envie de découvrir la civilisation iranienne, tellement riche ! Graphiquement, pas grand chose à dire, un noir et blanc clair et net, simple, qui va à l'essentiel. Ça colle parfaitement avec le quotidien pas souvent gai de l'héroïne. J'ai beaucoup apprécié. Moi qui pensais reléguer ce livre comme cale-porte ou autre, il a désormais bonne place dans ma bibliothèque.
Little Tulip
Bien sûr, en lisant cette bd, on pense immédiatement aux premiers chapitres de Bouche du diable. Mais ce n'est pas gênant car c'est que j'avais préféré dans cet ancien album (le début dans l'internat en Russie) et ces 2 auteurs excellent à dépeindre cet univers slave, sauvage et sans pitié. C'est cru, violent et romanesque et finalement pas si éloigné de certains scénarios de Jodorowsky. Du coup j'adore ! Nous assistons à un aspect peu connu des goulags sibériens, mais qui ne nous étonne guère : les bandes d'anciens malfrats qui font régner l'ordre par la terreur. A l'aise comme des poissons dans l'eau (et même plus en sécurité ici qu'à l'extérieur à cause des milices communistes) ils règnent tels d'anciens barbares, tatoués de toute part. Le jeune héros, déporté avec sa famille, puis séparé d'elle, se fera accepter petit à petit grâce à son don pour le dessin et se fera enseigner l'art sacré du tatouage. Comment ne pas penser à l'initiation de Bouche du diable pour l'art des icônes. Une intrigue qu'on pourrait également transposer dans les gangs latino-américains comme la maras ou les ms13. La partie new-yorkaise n'est pas vraiment indispensable, car on se passionne surtout pour cette vie dans les goulags. Et puis la fin, soudainement fantastique, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, même si cela me gène moins que d'autres car j'ai toujours aimé ce dérapage vers l’irréel. Bref, un très bon cru de Boucq (et Charyn bien sûr) dur et cruel comme les goulags. A rajouter sur ma pile d'achats.
Aristophania
Le scénario de Dorison puise dans pas mal d’influences classiques, et ses personnages reprennent quand même quelques clichés (par exemple chacun des gamins de la fratrie, du cadet intello greffé à ses livres, à la petite sœur rêveuse, en passant par l’aîné protecteur et baroudeur). Le côté « fantastique », fantasy est amené par cette vieille femme au look de bourgeoise fin de siècle improbable lorsque l’on découvre ses pouvoirs, et par quelques infos lâchées par bribes au fur et à mesure que l’histoire prend corps. Oui mais voilà, c’est quand même bien fait. Ce premier album – d’une série qui semble être prévue en quatre tomes – plante bien le décor, lance les personnages et l’intrigue, sans finalement nous révéler grand-chose. Mais on est pour le moment accroché par cette histoire, dont l’essentiel se déroule, au tout début du XXème siècle, dans les quartiers les plus populaires de Marseille et de la banlieue parisienne. Même si des échappées vers l’arrière-pays provençal, et sur un univers « parallèle », attisent l’imagination du lecteur. Le dessin de Parnotte est franchement très bon, que ce soit pour les décors ou pour les personnages. Du bel ouvrage qui enrobe agréablement le scénario de Dorison. Qui j’espère développera cette histoire sans esbroufe fantastique ou longueurs inutiles. Mais pour le moment, ce tome inaugural rempli bien son rôle de divertissement et d’accroche. Note réelle 3,5/5.
L'Homme gribouillé
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi emporté par une bd. Merci bdtheque pour des découvertes de ce genre ! Au début, j'ai tout de même été un peu méfiant par rapport à l'univers ultra-réaliste et ultra parisien. Le petit monde de la littérature parisienne (pour ne pas dire bobo), les us et coutumes d'un type de personnes dans un microcosme un peu élitiste. Mais c'est tellement bien réalisé que c'est immédiatement passionnant. Les vues parisiennes sous une pluie battante, les immeubles gris, les visages et attitudes, une ambiance littéralement fantastique et ultra réaliste en même temps... c'est sublime. En suite on est tout de suite emporté par ce polar ésotérique, me faisant penser un peu à la neuvième porte, du moins au début. J'adore ! Je dévorais les pages à toute allure. Puis nos 2 héroïnes (la mère et la fille) prennent la route pour poursuivre leur enquête et filent vers la Franche Comté dans un petit hameau perdu près de Montbéliard. Atmosphère toujours aussi pluvieuse et mystérieuse et c'est toujours aussi sublime. Je ne me pencherais pas plus sur l’enquête en soi, d'autres l'ont fait bien mieux que je ne puisse le faire, mais sachez qu'il y a un secret de famille remontant à d'obscurs maléfices païens, mélangés à la légende juive du golem. Et bien sûr cet espèce de croquemitaine volatil présent sur la couverture. Les auteurs ont réussi à mélanger tout cela avec une véritable maestria n'ayant rien à envier au cinéma américain. Je suis réellement impressionné par cette lecture que j'ai empruntée à la bibliothèque (à acheter les yeux fermés). Le fait qu'une bd de 328 pages (quel travail titanesque) peut nous passionner autant et être aussi belle en même temps. Chef d’œuvre !
Aristophania
J’ai toujours espéré lire un jour une création dans le genre fantasy de la part de Xavier Dorison. Il y a bien eu une esquisse d’heroic fantasy finalement abandonnée dans Prophet, et de nombreux récits s’inscrivant dans le domaine du fantastique comme W.E.S.T et même de la myth fantasy avec Ulysse 1781, mais jamais vraiment quelque chose qui sonne comme une bonne vieille histoire « fantasy ». C’est désormais chose corrigée avec mon premier coup de cœur de l’année qu’est Le Royaume d’Azur. Les inspirations de départ piochent dans le classique avec un trio de héros, deux frères et une petite sœur qui rappellent sur pas mal d’aspects les trois orphelins du monde de Narnia, écrit par C.S. Lewis. L’aîné est le protecteur de la famille, forte tête, prêt à se sacrifier pour les siens, mais ce courage apparent ne masque-t-il pas une blessure plus profonde ? Le cadet est un intello un brin chelou qui vie dans sa bulle et devra apprendre à gagner confiance en soi. On a hâte que « Gandalf » lui sorte sa célèbre réplique : « Le monde n’est pas dans vos livres ni dans vos cartes. Il est là, dehors. » La cadette est une rêveuse enthousiaste qui sous ses faux airs naïfs, comprend plus de choses qu’elle n’en laisse supposer. C’est la jointure qui permet à la fratrie de se réunir. Mais ces personnages n’en demeurent pas moins intriguant à suivre car Basile est le meneur charismatique mais il est doté d’une intelligence intuitive qui lui permet de tenir tête à son frère Victor, plus cérébral. Et celui-ci n’est pas une caricature de lâche(ur) que l’intrigue de base laisse supposer, et la petite Callixte ne se cantonne pas au rôle de jeune ingénue. Quant à Aristophania, le personnage éponyme et donc à priori, la véritable héroïne de cette histoire, elle fait merveille dans son rôle de vieux maître sage qui va devoir former ces apprentis. Nous n’en sommes qu’à l’introduction de cette quadrilogie, donc il y a encore un grand voile de mystère qui entoure cette vieille comtesse, mais j’ai trouvé le mixte entre Henry Hart et Mary Poppins pour la création du personnage vachement réussi. Certains y ont vu volontiers un Obi-Wan Kenobi, mais la baston dans le ghetto parisien m’a davantage rappelé Galahad dans le film Kingsman qui savate méchamment des lourdauds tout en conservant avec classe son allure aristocrate. Mais pas de soucis, c’est la même figure classique du grand sage qui doit enseigner, guider et transmettre. Le décorum français est assez chouette. On navigue entre quartiers pauvres de Marseille à plus crade encore comme une lente descente en enfer vers ce qui ressemble aux quartiers des Poulbots de Paris, avant cette renaissance chez Frédéric Mistral et l’arrivée au domaine d’Azur qui s’apparente à une prison dorée d’été. Joël Parnotte assure de bout en bout, j’y ai retrouvé la même technique d’encrage que sur Le Maître d’Armes, c’est nerveux et foisonnant, un pur régal pour les yeux. Une délicieuse mise en bouche qui ravira je pense les amateurs de High et Portal Fantasy (bien que je m’avance avec ces termes car malgré les influences du type Le Magicien d’Oz, Narnia et Harry Potter, on ne sait guère trop où Dorison veut nous conduire pour le moment). L’auteur nous jure dans une interview qu’il a voulu dépasser ces histoires de conflits manichéen entre le Bien et le Mal mais sa description de la magie dont les personnages usent et nomment « Azur », moi j’y vois la Force tout simplement. À suivre…