Les derniers avis (31895 avis)

Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Eye Shield 21
Eye Shield 21

En tant que fan de sport et de bds, il n'y a guère que les mangas qui m'apportent satisfaction quand il s'agit de mêler les deux. Certes, il y a quelques bandes dessinées franco-belges sur le sport qui font le travail, mais elles sont plutôt humoristiques (Les Rugbymen par exemple). Or, ce que j'aime et recherche dans le sport, ce sont les frissons. Et Eye Shield 21 permet, assurément, d'en ressentir. J'avoue que je n'étais pas parfaitement à jour sur les règles du foot US et toutes ses subtilités, mais ici pas d'importance : tout ce qui est nécessaire nous est expliqué en même temps qu'au héros ; c'est l'avantage d'avoir un protagoniste débutant. Car en effet, notre héros, Sena, est recruté par Hiruma, le capitaine du club de foot US, qui ne compte que deux membres, pour son incroyable vitesse. Vont ensuite se greffer d'autres membres, pour accompagner l'irrésistible ascension de l'équipe. Un scénario très classique, mais aussi très efficace. La galerie de personnages est assez impressionnante, et très variée, que ce soit parmi les équipiers d'Eye Shield ou parmi leurs adversaires. Cela fait qu'on ne s'ennuie jamais, du fait des très nombreux duels entre adversaires du même poste (ou confrontation directe). Les matchs sont passionnants, et on sent que les auteurs sont passionnés par ce qu'ils font et ont fait de vrais recherches sur le sport. Il y a bien sur beaucoup d'exagération, mais ça reste assez réaliste, on est loin du n'importe quoi de Prince du Tennis par exemple. Après, le coup de Sena qui disparait tellement il va vite, c'est un peu abusé, mais quand on est dedans, je vous jure que ça passe bien. Et côté dessin, c'est très très beau. Rien à dire, c'est parfaitement réalisé. Et autant j'ai parfois du mal avec le découpage dans les mangas et la lisibilité, autant là je n'ai pas eu de soucis. Il y a une multitude de personnages qui sont bien distincts les uns des autres, et sont tous travaillés. Un des meilleurs manges de sport pour moi, qui plaira aussi bien aux amateurs de sport que de shonen plus classiques. Bref, une vraie réussite.

27/03/2018 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Pervers Pépère
Pervers Pépère

Personnellement, j'accroche à l'humour de l'album. Pervers Pépère a une trogne terrible, le dessin de Gotlib est parfait. Avec sa goutte au nez et son air lugubre, le héros porte parfaitement son nom. Côté humour, ce n'est pas très fin, c'est de l'humour noir à la Gotlib. Je peux comprendre que ça ne plaise pas à beaucoup, mais moi, Pervers Pépère qui poursuit une jeune femme terrorisée le soir pour la dépasser et marquer un essai de rugby, ça m'a bien fait marrer. C'est l'une des rares séries d'humour en gags courts qui m'ait fait franchement rire sur plusieurs gags et, pour ça, je mets 4. Il est vrai que Gotlib a fait pas mal d'autres oeuvres (beaucoup) plus travaillées et plus remarquables, mais question humour pur et dur, Pervers Pépère, c'est tout bon en ce qui me concerne.

27/03/2018 (modifier)
Couverture de la série Comment faire fortune en juin 40
Comment faire fortune en juin 40

Nury et Dorison savent y faire pour concocter des scénarios plus ou moins alambiqués, mais qui tiennent la route. Nury en particulier, a déjà pondu plusieurs séries d’aventure, et la période de la Seconde guerre mondiale l’a déjà bien inspiré. Ici, en s’inspirant d’un roman de Pierre Siniac (que je n’ai pas lu), les deux bonhommes nous ont produit un truc au rythme haletant, sans réel temps mort, avec de la baston, de l’action – sur fond de débâcle face à l’avancée allemande en juin 1940. Au milieu de tout ça, plusieurs groupes cherchent à s’emparer de deux tonnes d’or que la Banque de France tente de mettre à l’abri. Il y a un peu de Tarantino dans cette aventure (aussi quelques accointance avec le film « De l’or pour les braves – dans lequel des soldats américains, Eastwood, Savalas, Sutherland en tête tentent un braquage en pleine débâcle allemande en France, à la fin de la guerre). Entourloupes, coups de vice et cadavres s’empilent, l’action prenant clairement le pas sur la psychologie des personnages. Mais en tout cas, ce scénario (imaginé au départ pour un film, « Omaha Beach »), est d’une lecture rapide, mais agréable. C’est un album bien fichu que je vous recommande. Ajoutons que le dessin d’Astier est plutôt bon, que Casterman a bien enrobé le tout avec un papier épais, comme la couverture : une réussite sans prétention. Note réelle 3,5/5.

25/03/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série De Cape et de Crocs
De Cape et de Crocs

Bien décidé à ne pas me faire enfler, J'ai enfin terminé cette série depuis longtemps commencée. Cette oeuvre créée par Masbou et Ayroles Aurait-elle à son terme pris les lecteurs pour des guignols ? Contre toute attente et après 12 chapitres, Nous ne sommes vraiment pas volés par sa qualité. Si l'aventure et les bons mots vous font rêver, Vous serez ravis par le destin de ces pitres. Car en mêlant romance, gags et animalerie, Le pari était risqué mais le succès au rendez-vous. Grâce au progrès constant au dessin de Masbou, Et du rythme soutenu des rimes de Maupertuis. En résumé, j'adresse un merci aux deux auteurs Pour cette saga intense à nulle autre saveur. Et pour ne rien gâcher, nous apprendrons enfin Par la fin en deux tomes des galères du lapin !

23/03/2018 (modifier)
Couverture de la série Giant
Giant

A titre personnel, et contrairement à la majorité des lecteurs précédents, j’ai beaucoup aimé ce diptyque. Tout d’abord, je trouve que les couvertures en jettent ! Ce jeu d’ombres et de lumières, cette complémentarité entre la plongée du premier tome et la contre-plongée du second, c’est vraiment un appel du pied au candidat lecteur. De plus, après lecture, la symbolique de ces deux couvertures s’éclaire au regard du parcours des personnages (l’un regardant vers le bas/son passé, l’autre tournée vers le haut/son avenir). Ces couvertures figurent clairement parmi les plus intelligentes et les plus belles que j’ai vues. A la lecture, j’ai trouvé que le dessin n’était pas aussi fort que ce que les couvertures promettaient… mais il est loin d’être mauvais ! Les personnages sont bien typés, les faciès masculins assez caricaturaux permettent de faire passer un large panel d’émotion. Quant aux décors, ils sont très bien rendus, nous plongeant dans un New-York ouvrier, sale et triste comme un coron un jour de coup de grisou. La construction des gratte-ciels donne lieu à quelques cases dans lesquelles on sent le travail d’équilibriste des acteurs. La colorisation volontairement terne ne fait qu’accentuer cette sensation de tristesse et de désolation tout en dotant l’esthétique globale d’un cachet un peu passé. Car oui, l’histoire n’est pas des plus joyeuses, construite autour de l’étrange relation épistolaire qu’un ouvrier va lier avec la veuve d’un de ses anciens collègues. L’humour est rare et passe clairement au second plan face au romantisme brut de ce Giant maladroit, bourru, silencieux et en quête sinon de rédemption du moins d’un sens à sa vie. J’ai beaucoup aimé ce personnage. Grand, large, taciturne voire impossible d’accès… et sensible derrière sa carapace. Euhhhh, comment dire ? Il me rappelle vaguement quelqu’un… Cette identification au personnage aura très certainement joué dans mon appréciation de l’album. Mais plus encore, la qualité d’écriture m’a vraiment séduit. Ce diptyque a été très agréable à lire. Pas seulement à regarder. Enfin, derrière l’histoire se loge une réflexion plus globale, plus intemporelle. La grandeur de l’Amérique, sa splendeur, sa richesse, dues au travail d’immigrés rejetés, dénigrés, exploités… Je me dis que, dans ce bas monde, rien ne change finalement… L'ouvrier soudanais d'aujourd'hui a remplacé le travailleur irlandais d'hier, mais qu'est-ce qui les différencie vraiment ? Seul petit reproche : le deuxième tome aurait pu être raboté de quelques pages un peu inutiles (dans le dernier tiers). Sinon, on était proche de la perfection à mes yeux.

23/03/2018 (modifier)
Couverture de la série Porte-à-porte-malheur
Porte-à-porte-malheur

Les amateurs de Foerster ne seront pas dépaysés par cet album, dans lequel on retrouve les ingrédients habituels de ses histoires publiées chez Fluide Glacial. A savoir un univers fantastique partant d’un quotidien déformé – comme le sont les décors, avec des immeubles étirés en hauteur, brinquebalants, comme le sont les personnages au corps difforme, filiforme ou obèse, etc. Ce fantastique se développe au milieu d’un humour noir, d’une ambiance parfois loufoque ou absurde, un peu angoissante. La particularité de cet album par rapport aux autres albums « fantastiques » de l’auteur, c’est que les 8 histoires qui le composent ont toutes le même personnage pour héros, Théodule Gouâtremou (ah, les noms des personnages, eux-aussi assez typés et farfelus !), représentant en commerce, qui visite donc ses potentiels clients, pour leur refourguer des objets assez hétéroclites et improbables, et qui fait ainsi la connaissance de personnes et de situations « hautes en couleurs ». Les guillemets s’imposent ici, puisque, bien évidemment, Foerster use d’un Noir et Blanc jouant sur les ombres, expressionniste, pour ajouter du piment à ses petits contes morbides. Plus que de l’humour noir, je dirais que Foerster développe une noirceur drôle.

22/03/2018 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
Couverture de la série Emma G. Wildford
Emma G. Wildford

Cet album a fait partie de la sélection d'Angoulême pour l'édition 2018 et c'est mérité. Emma Wilford, est une femme anti conformiste dans l'Angleterre du début du 20e siècle. Elle s'occupe en composant des poèmes et a bien du mal à faire face aux conventions sociales de son époque. Son arme à elle, c'est l'ironie, le trait d'esprit, la remarque mordante. Pour échapper aux carcans sociaux de son époque, elle se met à la recherche de son fiancé parti lors d'une expédition au nord de la Norvège. Très bien écrit, et joliment dessiné dans un style digne de la ligne claire, cet album se démarque d'abord sur la forme. L'ouvrage se présente sous une forme broché, un peu comme un cahier sur lequel Emma écrirait ses poèmes, qui se referme sous une couverture rigide à l'image de la plupart des bd. A l'image d'un coffret, on trouve aussi différents objets dans cet album: une photo, un ticket de bateau, et aussi une lettre. Une lettre adressé par son fiancé qu'Emma n'a jamais ouvert, de peur d'y lire des choses désagréables. A titre personnel c'est la première fois que je vois une Bd présentée de cette manière. Tout ceci renforce l'idée qu'Emma est bien un personnage réel, et non pas imaginaire, dont on peu suivre la trace grâce à des objets personnels. Cet ouvrage m'a fait pensé à "Monsieur Désire", sur un personnage également anti conformiste dans l'Angleterre Victorienne. Cet album est pour moi une véritable réussite, tant sur le fond que sur la forme et j'invite tout un chacun à le lire.

22/03/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Comix Remix
Comix Remix

Probablement la meilleure série de Bourhis que j'ai lue jusqu'à présent. Contrairement à d'autres, son trait ne me dérange pas du tout et je trouve son style sympathique. Quant au scénario, c'est une déconstruction du genre super-héros et comme j'aime bien lire des histoires de super-héros, j'ai eu envie de voir ce que l'auteur avait à dire à ce sujet. Le scénario est prenant et c'est rempli de rebondissements. Il y a des éléments qui ne sont pas nouveaux, mais qui sont bien utilisés. Je pense que le point fort de la série vient du développement des personnages qui gagnent en profondeur au fil des pages, surtout dans le dernier tome où l'intrigue autour des deux camps de super-héros qui s'affrontent devient moins manichéenne. Un truc gênant c'est qu'il y a tout de même deux questions qui restent sans réponses (ou alors s'il y a des réponses je ne les ai pas remarquées !). J'ai aussi aimé l'humour souvent un peu noir que l'auteur met dans son oeuvre. Un bon divertissant qui pose des questions intéressantes. Ce n'est pas au niveau de Watchmen mais cela reste pour moi une BD qui sort du lot.

22/03/2018 (modifier)
Couverture de la série Paul dans le Nord
Paul dans le Nord

Paul dans le Nord traite de l’adolescence avec beaucoup de justesse et de décontraction. Bon, décontraction n’est peut-être pas le mot adéquat mais je n’en trouve pas d’autres pour exprimer mon ressenti. En fait, à la lecture de cet album, j’ai trouvé le ton d’une extrême justesse. L’adolescence nous est montrée sans dramatisation, avec une gentille dérision. Paul, ado fondamentalement gentil cherchant à se rebeller mollement devant son père, se liant d’amitié avec un boulet 'tellement génial', éprouvant ses premiers émois et son corollaire dramatique (un chagrin d’amour déchirant à s’en arracher les veines à coup de stabylo). C’est tellement juste, tendre, parfois drôle, parfois touchant… Et puis, qu’est-ce que Michel Rabagliati a fait comme progrès dans sa mise en page ! Ses albums ne sont plus seulement sympathiques à lire. Ils sont aussi beaux à regarder, avec ici quelques très belles compositions en pleine page. Son trait épuré atteint parfois un esthétisme étonnant qui le lierait presque au style « atome ». Si vous ne connaissez pas ce personnage de Paul, cet album est une excellente entrée en matière. J’avais déjà beaucoup aimé Paul à Québec. Je pense que je préfère encore Paul dans le Nord. Franchement bien, simple, juste… décontracté.

22/03/2018 (modifier)
Couverture de la série Saga
Saga

8 tomes déjà… Enfin, déjà… Entendons-nous ! Parce qu’en 8 tomes, cette série nous a fameusement fait voyager. Et pas spécialement là où on l’attendait, l’imagination sans limites de Brian K. Vaughan ne cessant de surprendre le lecteur que je suis. Et pour le dire platement, cette saga me botte vachement ! Pourtant, les couvertures ne me tentaient pas plus que ça au début, et je craignais d’encore tomber dans un récit de guerre sidérale avec super-héros zarbi et guerriers magistraux. Mais, voilà : rien de tout ça et en lieu et place, j’ai découvert un univers zarbi peuplé de guerriers magistraux évoluant au cœur d'une guerre sidérale… … Non, c’est pas pareil !! Ce n’est pas pareil parce que l’accent est avant tout mis sur les relations familiales des différents personnages (dont trois groupes se dégagent avec force et charisme avant de se croiser, de se regrouper, de se séparer ou de chercher à s'exterminer). Que ceux-ci s’expriment comme le commun des mortels (quoique je doute que beaucoup de gentes dames parlent de leur plaisir intime en des termes tels que : « j’ai joui comme un camion-benne »). Et qu’il est très agréable de bondir ainsi d’une intrigue à l’autre même si tout s’intègre dans une seule et même histoire. L’intérêt est constamment relancé grâce à un découpage dynamique et nerveux. Ce n’est pas pareil parce que l’univers étrange est vraiment très original et aussi bien imaginé que dessiné. Un personnage à tête d’écran de télévision, ça peut paraître très con, bancal et sans émotion sans un grande maîtrise tant narrative qu’esthétique. Ici, le gars devient vite touchant même si on a envie de lui faire la tête au carré (ce qu’il a déjà, ceci dit en passant). Une femme qui ressemble à un vieux barbu parce qu’elle a la tête à l’envers, décrit comme ça, c’est pas parlant alors qu’un petit dessin bien amené, ça fait son effet ! Ce n’est pas pareil parce que la guerre, on s’en fiche royalement. Il n’y a pas de grande scène de combat, pas de stratégie. La galaxie est immense et si le conflit semble concerner beaucoup de monde, les champs de bataille ne sont que très rarement piétinés. Et puis, du space-opera qui n’hésite pas à s’aventurer dans l’univers du soap-opera, c’est quand même vachement culotté ! Les auteurs ont donc réussi à revisiter un thème ultra-classique (le couple issu de deux races ennemies qui doit s’enfuir pour sauver le fruit de ses entrailles) en dotant ses personnages d’un langage vif et souvent drôle, son univers de créatures improbables et cohérentes et son découpage d’un éternel goût de trop peu qui incite le lecteur à continuer sa lecture. L'humour est bien présent, mais la tension l'est également et, après huit tomes, on en vient à ne plus savoir qui survivra à cette aventure (dans laquelle même les morts risquent leur vie !) Points forts : les dialogues et l’univers. Point faible : une intrigue qui n’avance pas… mais tant que je m’amuse, je m’en tamponne.

15/04/2015 (MAJ le 22/03/2018) (modifier)