Les derniers avis (31312 avis)

Couverture de la série Pour une couleur de peau
Pour une couleur de peau

J'ai été un peu réticent à lire cet ouvrage. En effet dans Comme une comète - Une histoire de post-partum et d'albinisme son autrice, Aurélie Crop raconte les horreurs dont sont victimes les enfants albinos dans certains pays d'Afrique à cause de superstitions ou de sorcellerie. Heureusement mes craintes étaient injustifiées. Edimo , dont j'apprécie beaucoup le travail, propose un scénario optimiste tout en abordant avec réalisme les obstacles que rencontrent les enfants albinos et leurs parents. L'action se passe à Yaoudé mais pourrait probablement être déplacée dans de nombreux endroits. L'Occident n'étant pas en reste comme le montre Aurélie Crop avec les nombreuses images négatives et stigmatisantes que véhiculent le cinéma . Malgré trois dessinateurs différents le récit reste cohérent et fluide. Edimo evite une leçon de morale rébarbative mais introduit de façon pertinente les difficultés rencontrées: abandon de la mère, difficulté à se loger, risque d'enlèvement de l'enfant pour alimenter des pratiques de sorcellerie, risque de viol pour guérir du SIDA c'est malheureusement le quotidien pour des enfants albinos qui sont vus porteurs de la malchance ou de la malédiction. Le graphisme est proposé par trois dessinateurs qui prennent en charge trois étapes de la vie d'Agnès. Sa naissance à Yaoundé dans un style réaliste au stylo très maitrisé. Il lance magnifiquement l'album avec ce manque de couleur qui traduit l'isolement et le danger dans lequel se trouve Chantal et sa fille. Nyembi poursuit dans un style plus naïf la vie au village protecteur et Ejob conclut par un très bel épisode à Yaoudé autour de la journée mondiale de l'albinisme. Son style semi réaliste est très travaillé avec de beaux extérieurs de Yaoundé très bien travaillés. Ces trois épisodes permettent aussi de montrer l'évolution de la société Camerounaise qui doit trouver son équilibre entre tradition et modernité. Une belle lecture optimiste et dépaysante qui permet de sensibiliser à un handicap souvent mal connu.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Chroniques de la fruitière
Chroniques de la fruitière

Je pourrais faire très vite dans mon avis: le Comté c'est super bon, le Jura super beau et les agriculteurs du coins super sympas ( sans oublier les Montbéliardes super belles) . je résume en une ligne l'excellent reportage de Fred Bernard sur la fabrication du célèbre fromage. Le Comté n'est pas uniquement célèbre par son goût ou sa texture mais aussi par tout le processus coopératif qui entoure sa fabrication. Fred propose bien des pages explicatives et techniques sur les foins, la traite, le transport, l'affinage , le stockage et les contrôles . Toutefois cette "technique" de fabrication va de pair avec un savoir faire de haute qualité à tous les stades. C'est bien une chaîne de confiance qui existe entre les différents intervenants, paysans, fromagers, crémiers pour proposer un produit haut de gamme sans être luxueux. Une organisation humaine pensée autour des fruitières à taille humaine faite pour pérenniser la qualité loin des grands groupes alimentaires. Dans le contexte actuel d'une agriculture raisonnée, ce modèle est ausculté dans de nombreux rassemblements à l'étranger. A travers de nombreuses et intéressantes interviews Fred rend hommage au travail de ces femmes et hommes amoureux de leur terroir. L'auteur utilise un graphisme humoristique qui dynamise la narration en la rendant vive et plaisante. Cela fait du bien de lire un ouvrage positif sur l'agriculture où les vaches sont à l'honneur. Une très belle lecture documentaire où l'on apprend de nombreuses choses et qui donne envie d'aller se promener des les caves du Doubs ou du Jura pour une belle dégustation vin et Comté.

22/04/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Le Père-Lachaise - Légendes, célébrités et sépultures insolites
Le Père-Lachaise - Légendes, célébrités et sépultures insolites

La tombe continue d'être très visitée. - Ce tome constitue une anthologie qui peut être lue pour elle-même, sans connaissance préalable du cimetière du Père-Lachaise. Son édition originale date de 2024. Il est l’œuvre de Sébastien Floc’h pour le scénario de chacune de ces entrées. Il évoque la vie de seize personnes différentes qui sont enterrées ou dont la sépulture se trouve au Père-Lachaise. Chaque entrée est illustrée par un dessinateur différent : David François, Fabio Mancini, Gaël Henry, Nancy Peña, Teddy Kristiansen, Alexis Vitrebert, Ricard Efa, Oriol, Eliot Baum, Facundo Percio, Sagar, Terkel Risbjerg, Enrique Corominas, Grazia La Padula, Florent Desanthèmes, Silvain Dorange. Il comprend cent-treize pages de bande dessinée. Il se termine avec deux pages de bibliographies sélectives pour les seize artistes (deux ou trois références chaque) et deux pages de sources biographiques. François d’Aix de la Chaize est né le 25 aout 1624 au château d’Aix, près de Saint-Martin-la-Sauveté, dans la Loire. Il est le fils de Renée de Rochefort et de Georges d’Aix, seigneur de la Chaize. Il est le deuxième des 12 enfants du couple. Du côté paternel, François est le petit-neveu de Pierre Coton, prêtre jésuite et confesseur du roi Henri IV, puis de son fils, le jeune Louis XIII. Enfant, il suit des études au collège jésuite de Roanne, fondé justement par Pierre Coton et son frère Jacques. En 1639, il entre dans l’ordre religieux de la compagnie de Jésus pour devenir à son tour jésuite. Ses études terminées, il est professeur d’humanités et de philosophie au collège de la trinité de Lyon. Puis en devient le recteur quelques années plus tard. À côté de ses activités, il se passionne pour les pièces de monnaie antiques et en fait collection. En 1675, François d’Aix de la Chaize devient confesseur de Louis XIV alors âgé de 37 ans. Réputé discret et pondéré, François essaye d’améliorer les relations tendues entre Louis XIV, le pape et les différents courants religieux. Présent à la cour pour le roi, il ne réside pas à Versailles, mais comme le veut son ordre, dans la maison professe des Jésuites, près de l’église Saint-Paul Saint-Louis à Paris. En dehors de la capitale, la compagnie de Jésus possède également une modeste maison où François va se reposer sur le Mont-Louis. À la mort de la reine en 1683, il marie en secret le souverain avec Madame de Maintenon. Apprécié par Louis XIV, le roi lui octroie des terres qui étendent le domaine autour de la maison de campagne des Jésuites. Une position privilégiée auprès du roi soleil qui est vue d’un mauvais œil par une partie de la cour, dont une ancienne favorite du roi, Madame de Montespan. Au fil du temps et de la volonté de François d’Aix de la Chaize, la simple maison se transforme en demeure distinguée. Des jardins à la française y sont établis, tout comme une orangerie. Le lieu gagne en réputation auprès de la population locale comme la maison du Père-Lachaise. Des fêtes y sont également organisées par le frère de François, le comte de la Chaize. Fidèle à Louis XIV et habile diplomate, il est son confesseur pendant 34 années. Le 20 janvier 1709, il décède à 84 ans, peu de temps après que le roi lui a permis de se retirer de ses fonctions. Une couverture splendide qui constitue une invitation irrésistible à se promener dans les allées du Père-Lachaise par une belle journée d’automne. Ce cimetière fut ouvert le 21 mai 1804 et il accueille chaque année plus de trois millions et demi de visiteurs. Pour lui rendre hommage, le scénariste a conçu une bande dessinée de forme anthologique, présentant seize personnalités qui y sont enterrées. Il évoque ainsi la vie puis la sépulture de François d’Aix de la Chaize (1624-1709) prêtre jésuite, Héloïse (1092-1164) & Pierre Abélard (1079-1142) religieux, Antoine Parmentier (1737-1813) agronome, Élisabeth Alexandrovna Stroganoff (1779-1818) comtesse, Théodore Géricault (1791-1824) peintre, Félix de Beaujour (1765-1836) diplomate, Honoré de Balzac (1799-1850) écrivain, Frédéric Chopin (1810-1849) musicien, Alfred de Musset (1810-1857) poète, Allan Kardec (1804-1869) fondateur de philosophie spirite, Victor Noir (1848-1870) journaliste, Georges Rodenbach (1855-1898) écrivain, Oscar Wilde (1854-1900) écrivain, Sarah Bernhardt (1844-1923) comédienne, Jane Avril (1868-1943) danseuse, Jim Morrison (1943-1971) chanteur. En fonction de ses inclinations, le lecteur reconnaîtra un plus ou moins grand nombre de ces personnages, voire sera peut-être déjà allé se recueillir sur leur sépulture. De même, il connaît peut-être déjà un ou plusieurs dessinateurs, et il guette le segment qu’il ou elle a illustré. Dès la première entrée, celle consacrée au confesseur du roi de France Louis XIV, le lecteur comprend que le scénariste a écrit des textes fournis, peut-être livrés clé en main à chaque artiste, avec une forte densité d’informations à faire tenir. Cela induit un narratif copieux qui court de cartouche de texte en cartouche de texte, et qui incite les dessinateurs à opter pour des planches en sept à neuf cases pour apporter tous les éléments visuels correspondants, scène par scène. Pour autant chacun d’entre eux conserve ses caractéristiques graphiques habituelles, ce qui fait que chaque personne évoquée dispose d’une narration visuelle différente, renforçant ainsi l’identité de l’entrée. Le lecteur passe ainsi des dessins réalistes aux contours encrés avec un degré de simplification de David François, aux dessins sans traits de contour, plus colorés et un peu plus dessin animé de Fabio Mancini. Chaque chapitre contient deux parties : la première relevant de la biographie dense et synthétique de la personne considérée, la seconde de la place de sa tombe et de ses caractéristiques, avec parfois un développement sur ses funérailles, sur l’artiste ayant créé le monument funéraire, sur la postérité de l’individu, et celle de sa tombe pour les visiteurs. En consultant les dates, le lecteur peut voir que l’auteur a retenu des personnages répartis du douzième au vingtième siècle, avec une forte concentration au dix-neuvième siècle (dix individus décédés au cours de ce siècle). Pour le reste : un couple décédé au douzième siècle, un prêtre jésuite au dix-huitième siècle, et quatre décédés au vingtième siècle. Il relève également que la majeure partie des défunts exerçait un métier artistique, neuf sur seize. Il peut éventuellement s’interroger sur les critères de choix de l’auteur qui l’ont conduit à retenir ces seize personnalités, et à écarter Guillaume Apollinaire (1880-1918), Alain Bashing (1947-2009), Pierre Bourdieu (1930-2002), Maria Callas (1923-1977), Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954), Max Ernst (1891-1976), Jacques Higelin (1940-2018), Georges Méliès (1861-1938), Malik Oussekine (1964-1986), Georges Seurat (1859-1891), et tant d’autres. Même s’il est vrai que le site internet du cimetière propose pas moins de six plans interactifs thématiques différents. Il pourrait d’ailleurs se poser une question similaire quant au choix des artistes, même s’ils s’avèrent tous impliqués et visuellement intéressants dans cet exercice de style très contraint. Chaque dessinateur se trouve confronté au défi d’apporter des informations visuelles qui ne soient pas déjà évoquées dans le texte, de réaliser une reconstitution historique consistante et fiable, de donner une saveur particulière à son chapitre. Le lecteur constate rapidement que chaque narration visuelle s’avère également dense en informations, comme le texte : le site du cimetière alors qu’il n’était encore qu’une vaste propriété de François d’Aix de la Chaise, montrer les tenues d’Héloïse & Pierre Abélard, les uniformes des militaires chargés de surveiller le champ de patates de Parmentier, le cercueil en cristal de roche de la comtesse Stroganoff, les croquis de Géricault, la tour chinoise à Munich, le château de Fougères, la place Vendôme avec sa colonne, Venise avec ses canaux, la rue principale d’un ville brésilienne, la ville d’Attigny dans les Vosges, des visions de Bruges aux rues vidées de toute présence humaine, la triste chambre de l’hôtel d’Alsace au 13 rue des Beaux-Arts où Oscar Wilde a rendu son dernier soupir, le paquebot transatlantique emmenant Sarah Bernhardt à New York, le Moulin Rouge accueillant la danseuse Jane Avril, la boîte de nuit Rock and Roll Circus à Paris. Et bien sûr, chaque artiste représente la sépulture du personnage dont il met la vie en scène, la statue ou la sculpture correspondante, et les allées alentours. En fonction de ses goûts personnels, le lecteur succombera plutôt au charme de tel artiste ou tel autre : le trait très évocateur de Kristiansen avec une mise en couleurs sombre, les cases majoritairement en couleur directe d’Oriol, les dessins plus charbonneux de Facundo Percio, les couleurs magnifiques d’Enrique Corominas, la narration très élégante de Grazia la Padula, etc. Au fil des différentes entrées, le scénariste aborde des thèmes variés : la place de la religion pour Héloïse & Pierre Abélard, la lutte contre la famine en France avec Antoine Parmentier, les impressionnistes avec Théodore Géricault, le trio amoureux formé par Chopin et Musset avec George Sand, l’engouement pour le spiritisme avec Allan Kardec, la poésie symboliste belge avec Georges Rodenbach, l’homosexualité dans la société avec Oscar Wilde, l’art de gérer sa carrière à l’international et les produits dérivés avec Sarah Bernhardt, le culte de la personnalité avec Jim Morrison, etc. Chaque chapitre se termine avec une petite balade dans le cimetière, généralement autour de la sépulture afférente, avec un chat comme guide : à la fois la présentation des caractéristiques architecturales ou artistiques du monument, à la fois une évocation des funérailles ou de la postérité, et de la gestion de certaines tombes. Impossible d’empêcher les visiteurs de toucher les protubérances du gisant de Victor Noir, ou d’organiser des manifestations diverses et variées autour de la tombe de Jim Morrison. Au vu de la richesse culturelle de ce lieu de repos final, le lecteur peut comprendre que le scénariste ait été obligé d’écarter d’autres dimensions du cimetière comme sa faune (une quarantaine d’espèces d’oiseaux) ou sa flore. Une anthologie présentant la vie et la sépulture de seize personnes célèbres enterrées au cimetière du Père-Lachaise, avec autant de dessinateurs différents. Les auteurs ont opté pour des chapitres courts abordant ces deux facettes de chaque individu et mettant en valeur leur sépulture dans la deuxième. Le lecteur déguste un chapitre à la fois, tous étant très riches en informations, et bénéficiant d’une mise en images soignée, adaptée au défunt, et consistante. Belle visite guidée, riches de nombreuses vies.

21/04/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Enfantôme
L'Enfantôme

Avec "Enfantôme" je finis le cycle de l'enfance proposé par Jim Bishop. Une fois encore Bishop m'a surpris. Je trouve sa créativité , une des plus intéressantes de mes dernières lectures. En tout cas cet auteur possède du vécu en lui qui me parle avec force . Comme le souligne Cacal69 ce troisième opus se démarque dans le scénario et dans le graphisme des deux premiers volets du cycle. Trois opus aux univers très différents mais qui se complètent probablement pour construire un seul et même individu dans sa complexité. On retrouve dans chaque récit des thématiques fondamentales de l'enfance brisée: la relation (difficile) avec la mère, plus classique avec le père, la solitude psychologique et l'estime de soi. C'est toujours traité avec originalité, puissance et justesse. Cette trilogie permet aussi d'apprécier la diversité des influences narratives de l'auteur. Nous voyageons du merveilleux au conte social pour finir avec un récit fantastique à l'ambiance angoissante et horrifique. Bishop "gère sa narration" comme le dit si bien son héroïne. C'est une vraie lecture avec des renvois sur un modèle éducatif élitiste voire oppressif et qui fait réfléchir à certains comportements inadaptés. Dans ce troisième opus la construction est particulière avec un hiatus entre les deux parties ce qui oblige le/la lecteurice à se relancer dans sa lecture. J'ai eu un peu de mal mais j'ai vraiment apprécier le final. Graphiquement Bishop picore dans différents style. Il rend hommage aux mangas de son adolescence en de nombreux passages mais certaines scènes d'horreurs rappelle plus des comics aux détails sanguinolents très aboutis. Une belle lecture pour grands ados et pour leurs parents. Personnellement cet auteur est une révélation

21/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série The Holy Grail of Eris
The Holy Grail of Eris

J'ai emprunté ce manga un peu par hasard sans trop savoir à quoi m'attendre, surtout que Soleil a souvent tendance à publier des mangas qui sont souvent pas terrible. Et ben cette série a vraiment été une bonne surprise ! C'est l'adaptation d'un light novel et scénarisé par l'auteur lui-même ! L'action se passe encore une fois dans un univers médiéval d'inspiration européenne quoiqu'il y a pas d'élément de fantasy. Le seul truc surnaturel est la présente d’un fantôme. Le récit m'a bien surpris. Depuis quelques années, il y a plusieurs histoires venant du Japon mettant en vedette une fille riche qui semble méchante au début, mais qui est en faite victime d'une société sexiste ou alors on apprends qu'elle ont une personnalité complexe....Lorsque j'ai vu le début avec cette Scarlett que tout le monde considère comme une grosse méchante qui mérite de mourir, je me disais qu'on allait montrer que c'était juste une pauvre victime....et ben non même si la tuer était disproportionner et qu'elle semble avoir été victime d'un complot, Scarlett est vraiment méchante et fière de l'être ! Parfois, j'aime bien suivre les histoires mettant en vedette un personnage pleins de défauts du moment qu'ils réussissent à être amusant et c'est le cas de Scarlett qui a pleins de défauts sans devenir insupportable. L'histoire mets donc en vedette le fantôme d'une noble peu sympathique et une héroïne pure et naïve qui est la seule qui voit Scarlett et qui va finir par l'aider à ce venger de ceux qui lui ont fait du mal sauf que l'enquête attire l'attention de gens qui vont vouloir se débarrasser de l'héroïne. Parallèlement, Scarlett aide l'héroïne a survire dans le monde cruel des nobles en lui disant quoi faire voir même en la possédant pour affronter des ennemis. Le scénario est vraiment prenant avec des mystères dont j'ai envie de connaitre les solutions. Il y a une galerie de personnages mémorables et l'intrigue avance bien même si dans les premiers tomes j'avais un peu peur que l'intrigue principale avance trop lentement. Le dessin est très bon aussi et l’humour fonctionne bien. Franchement, c'est vraiment une bonne surprise avec ce récit qui sort du lot des centaines d'histoires venant du Japon mettant en vedette le monde des nobles dans un pays fictif inspiré par l'Europe.

20/04/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Isaac le pirate
Isaac le pirate

J'ai enfin lu les volume 2,3 et 4 et cela ne faiblit pas. Chapeau bas. Il me manque encore le dernier... Tome 1 (Les Amériques, trouvé par hasard d'occasion) je trouve le regard de Blain très subtile, en particulier sur les rapports homme/femme de l'époque, sur la place de la religion, ce que je n'attendais pas forcément dans une BD de pirate. Le dessin de Blain que je qualifierais de réaliste stylisé, sait être expressif, et lorsque son trait exagère dans le mouvement grandiloquent ou au contraire dans l'humour, les dialogues réajustent le ton. Les couleurs sont un peu ternes en revanche. Le fait qu'Isaac soit un dessinateur compulsif, et que ce soit la première série en solo de l'auteur, laisse à penser que Blain y a mis beaucoup de lui (en tout cas pas physiquement si l'on en juge par la tête carrée du personnage et celle toute mince de la photo de wikipédia. ) Cette proximité nous aide sans doute à nous identifier à ce personnage, jeune, imaginatif, et naïf par certains cotés qui se trouve ballotté dans une aventure inespérée. Le rôle de sa compagne qui reste à Paris n'est pas effacé, et l'on suit aussi ses stratégies de survie, qui sont d'autres aventures, peut-être plus originales finalement... En lisant l'avis d'Alix, j'ai très envie de lire la suite, puisque le premier album est le moins bien noté. Pourtant c'est bien ce volume qui a eu le prix du meilleur Album au festival d'Angoulême en 2002.

02/02/2025 (MAJ le 20/04/2025) (modifier)
Par Simili
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Bleu est une couleur chaude
Le Bleu est une couleur chaude

Cette œuvre ne faisait pas du tout partie de ma liste à lire et je suis tombé un peu par hasard dessus à la bibliothèque. Je me suis donc lancé dans cette lecture sans attente particulière. Je ne savais pas du tout de quoi cela allait parler, le dessin m'attirait sans outre mesure, bref une bd qui aurait pu passer sous les radars comme tant d'autres Et qu'est ce que cela aurait été dommage pour moi. Il y a tant de choses dedans qui m'ont fait penser à une personne chère à mon cœur que je n'ai pas pu la dissocier d'une des héroïnes. C'est drôle comme par moment certains ouvrages vous accaparent, peuvent avoir une telle résonnance en vous. Le Bleu est une couleur chaude c'est l'histoire des deux adolescentes découvrant leur homosexualité au milieu des années 90, leur combat contre cette idée tout d'abord, puis l'acceptation mais sans pour autant pouvoir l'assumer et l'afficher au grand jour. C'est l'histoire de ce combat pour pouvoir juste vivre heureuses une vie qu'elles ont choisie sans avoir à supporter le regard et les préjugés des autres. J'ai grosso modo l'âge de Clémence dans les années 90. Ce regard et ces discours sur l'homosexualité sont vrais à cette époque et 30 ans plus tard si les choses ont évolué, il n'en reste pas moins encore ces relents de rejet dans une grande partie de la société. J'ai vu dans cette ouvrage un appel. Pas un appel à l'aide mais un appel à vivre heureux(se), à rejeter le regard des autres car la vie est courte très courte et on ne sait quand elle va s'arrêter. Alors mieux vaut en profiter Il est clair que je vais offrir cet ouvrage à la personne qui m'est chère pour l'inviter à vivre sa vie pleinement.

20/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Ô vous, frères humains
Ô vous, frères humains

Je continue ma découverte des œuvres de Luz post 2015. Je n'ai pas lu le roman d'Albert Cohen adapté par l'auteur mais Luz réussit très bien à traduire l'universalité du message de Cohen. 1905 à Marseille, port cosmopolite baigné par le soleil le petit Albert est tout heureux d'avoir 10 ans. Tout son environnement aspire au bonheur insouciant de l'enfance. Luz peint son petit Albert comme un papillon qui se gave de cette ambiance festive sans avoir besoin de mots ou de pensées superflues. En deux mots porteurs de la plus méprisable des haines, Albert perd son innocence. D'un silence de paix , Luz transporte son personnage dans un silence mortifère. La narration visuelle nous enferme dans le même tourbillon d'abominations passées et futures issues de ces deux mots. Le récit se termine par quelques pages du roman d'Albert Cohen qui légitiment l'acte créatif de Luz. Le récit se prête parfaitement au trait sinueux et tourmenté de l'auteur. L'auteur fait vivre la sidération qui nait de ces deux mots d'une injure raciste qui mène à la banalisation d'une haine criminelle. C'est une quadruple sidération que son récit visuel produit: celle de l'enfant innocent, celles des deux auteurs adultes qui voient l'hydre toujours vivante et celle du lecteur qui ne peut pas rester neutre sur cette thématique. Une œuvre salutaire toujours d'actualité.

20/04/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rébétissa (L'Antidote)
Rébétissa (L'Antidote)

En refermant chacun des deux tomes, une vague d'émotion silencieuse vous déséquilibre, comme quand l'eau se retire du sable sous vos pieds. Vous n'avez d'autre choix que de mettre un pied devant l'autre en regardant l'horizon, sans savoir si le vent du large vous mouille ou vous sèche les yeux... Dans ce dyptique, il y a quelque chose qui rappelle les films italiens des années 50 qui racontent la pauvreté de l'après-guerre. Je me souviens que j'avais un peu poussé mon tout jeune ado à regarder "La strada" avec nous et à la fin il m'avait dit : mais pourquoi vous aimez les films tristes ? En réalité ce n'est pas tant la tristesse que la douleur, l'injustice qui paraît, lorsqu'on est jeune, inutile, contre-productive, inacceptable... et en aucun cas belle. Pourquoi lorsqu'on est adulte, on peut trouver beau un roman, un film, une pièce de théâtre qui ne raconte que des échecs ? Je repense souvent à la question de mon fils lorsque je suis émue par une oeuvre d'art. Cette BD raconte la fin d'un art, décidée par un dictateur grec. Ce chant triste et autodérisoire, accompagné d'instruments à cordes, raconte le destin des immigrés turcs dans les années 30. Comme souvent , les tyrans agissent comme des enfants, la pauvreté revendiquée, le recit des échecs les embarrasse autant que les habitudes étrangères. Contrairement à Grogro, je n'arrive pas vraiment à comprendre le mécanisme qui aboutit à cette émotion, ce sentiment d'appartenance qui nait à la lecture de cette histoire, si lointaine à tout point de vue : les année 20, la Grèce, des musiciens fauchés et immigrés, qu'ont-ils de commun avec moi, finalement ? Eh bien c'est là le miracle : leur situation sans issue ressemble à la nôtre. Nous nous reconnaissons dans ce sentiment à la fois d'impasse et de la nécessité toujours recommencée, de génération en génération, de perséverer. Le dessin est bien-sûr très réussi : La lumière méditerranéenne, le modelé des paupières de tous ces regards fatigués, les ravages de la coco sur des jeunes visages, les silhouettes dansantes dans l'ivresse, l'ombre des oliviers ou celle des canisses abritant un repas dans la douceur de l'air... Mais j'ai du mal à croire que le dessin puisse faire le travail à lui seul. Les personnages, leur humour et leur rage, et la musique absente, (qui reste imaginaire pour le lecteur qui est trop pris par l'histoire pour chercher sur internet les traces de ce fado grec... ) s'enchevêtrent dans un scénario complexe, difficile à se remémorer, comme si notre tête avait cogné sur des rochers en suivant les remous du fleuve triste... Si vous êtes assez vieux, vous aimerez cette histoire.

20/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Alter Ego
Alter Ego

J'aime bien le qualificatif de série Pop corn que lui a attribué un aviseur. Perso je le prend du bon côté, une bonne série commerciale qui fait passer un agréable moment de lecture dépaysante. Evidemment la thématique complotiste autour d'un labo pharmaceutique et d'une agence de sureté américaine n'est pas de première jeunesse. Toutefois la construction originale autour de ces six personnages dynamise l'intérêt de chaque opus en apportant un élément nouveau à chaque lecture. Je dois reconnaitre que la construction des croisements entre les histoires est quasi parfaite. La limite de cette méthode est que l'on se trouve sur un temps court puisque chaque opus se focalise sur un passage commun. Cela impose de nombreux flash back, un récit coup de poing qui peut laisser certains personnages sur le bord du chemin et créer une petite frustration. Ces petites remarques ne doivent pas cacher le vrai travail de coordination intelligente pour finaliser une série avec cette cohérence. Quant à lire la série dans n'importe quel ordre j'ai un petit doute. Perso je trouve la série bien plus fluide avec un ordre Camille- Darius ou Jonas- Park ou Noah et Fouad. La faiblesse est surtout graphique à mes yeux. Certains personnages sont à la limite de la caricature avec des visages pas trop soignés. Par contre j'ai bien aimé le travail sur les décors et les extérieurs qui donnent un fort goût façon James Bond à la série. Le tome 7 possède une double vocation en réunissant l'ensemble des protagonistes dans un final moral tout en laissant une ouverture pour une suite potentielle. Là encore c'est réalisé avec une belle maitrise car il y a du matériel pour aller plus loin sur ce thème de la liberté individuelle qui pilote la série. A suivre. en saison 2 sans être un achat prioritaire.

19/04/2025 (modifier)