Colville
Une œuvre culte précédée par sa réputation : Colville est attendu. Depuis la première version du livre, qui avait été très remarquée, près de 20 ans se sont écoulés. L'auteur a plusieurs fois disparu avant de se remettre au travail. Un univers fortement marqué : Colville se situe quelque part entre Blue Velvet de David Lynch, No Country for Old Men des frères Cohen, les snuff movies et les romans d'Alice Munro.
Les petits éditeurs indépendants Serial killers
Une œuvre culte précédée par sa réputation : Colville est attendu. Depuis la première version du livre, qui avait été très remarquée, près de 20 ans se sont écoulés. L'auteur a plusieurs fois disparu avant de se remettre au travail. Un univers fortement marqué : Colville se situe quelque part entre Blue Velvet de David Lynch, No Country for Old Men des frères Cohen, les snuff movies et les romans d'Alice Munro. A l'instar de son héros David, Steven Gilbert est passionné par les comic books indépendants des années 1990 : From Hell, Black Hole, Acme Novelty Library... Il tient même une librairie, La Quatrième Dimension, dans une petite ville d'Amérique du Nord qui n'est pas sans rappeler... Colville. Steven Gilbert a écrit et dessiné les premières pages de Colville sous la forme d'un comics autoproduit, avant de disparaître totalement de la circulation. En 2013, Steven Gilbert a reçu un Doug Wright Award pour The Journal of the Main Street Secret Lodge, qui marquait son retour à la BD. Cette édition est une version augmentée des 64 premières pages de Colville, dessinées dans les années 1990, agrémentées de plus de 100 pages réalisées plus de vingt ans après.
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| Date de parution | 19 Septembre 2018 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les éditions Revival ont plutôt de très bons choix dans leur sélection. Colville est une histoire auto-éditée à la base puis reprise et complétée des années plus tard par Steven Gilbert, un canadien fan de comics dont les inspirations type C. Burns ou D. Clowes semblent émerger ici. C'est un polar qui se situe dans une petite ville, Colville, comme il en existe tant. Une histoire d'argent qui tourne mal. On pourrait dire qu'on a déjà vu/lu de nombreuses fois des choses similaires dans le genre slasher mais il faut avouer que l'auteur a une patte, sur le dessin, les silences. J'ai été un poil déçu de la fin.
Je découvre cet auteur avec cet album, qui possède de réelles qualités, même si, au vu de l’entame, j’en attendais sans doute un peu plus. Ce qui m’a d’emblée attiré, c’est le travail graphique de Steven Gilbert. Son dessin, le rendu, noir et un peu charbonneux, est très plaisant. En tout cas pour les décors, ambiance – ce qui est ici très important, et domine presque l’intrigue elle-même. En effet, c’est plus hésitant et inégal pour les personnages, avec quelques hésitations et menus défauts. Mais, globalement, c’est agréable à regarder. Concernant l’intrigue, elle est en soi très légère. Un jeune homme tente une dernière petite arnaque pour gratter les quelques centaines de dollars qui lui manquent pour auto-éditer son comics. Hélas, tout va mal tourner. On le sait dès le départ, puisque les premières cases, muettes, nous livrent quasiment la fin de ce thriller, images que nous reverrons plus tard, avec les explications, les enchainements qui y mènent. La construction – volontairement décousue – est d’ailleurs, comme l’ambiance, le point original et attractif de cette histoire. Un ensemble très très noir, glauque, les petites frappes de banlieue qui semblaient occuper le côté obscur se voyant largement dépassés par bien plus pervers qu’eux ! Colville est loin d’être le bled calme qu’on imagine en effet. Un polar qui manque un peu de densité, mais que les amateurs d’ambiances poisseuses apprécieront je pense.
2.5 Un thriller très noir qui se passe dans une petite ville où vivent quelques personnes que je ne n'aimerais pas rencontrer dans une ruelle sombre ! Le récit raconte l'histoire typique du pauvre gars un peu con qui essaie d'avoir une meilleure vie en faisant un grand coup qui va lui rapporter du pognon, et évidemment le coup va être foireux, un chef des motards veut sa peau et il va croiser sur son chemin un tueur en série. C'était pas sa journée, hein ? Plusieurs scènes sont très glauques (en gros, pratiquement toutes les scènes avec le tueur en série qui en plus de tuer les gens, filme des snuff movies et tabasse sa femme, il est pas très cool le mec !) et c'est clair que ce n'est pas à lire dans un moment de déprime. L'auteur réussit à montrer le côté sombre de l'homme sans que ça tombe dans l'exagération. Peut-être que certains lecteurs vont trouver certaines actions du motard et du tueur en série exagérées, mais pour avoir lu plusieurs histoires vraies sur les criminels, je dirais que ces deux là sont 'normaux' comparés à ce que des vrais motards ou tueurs ont fait ! Cela dit, je n'ai pas réussi à trouver le récit captivant. Peut-être parce que je me foutais un peu du personnage principal et du coup je ne ressentais aucune tension lorsqu'il était en danger. En fait, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Ça se laisse lire, il faut dire que plusieurs pages sont muettes, mais ça ne m'a pas trop marqué. Le dessin en noir et blanc est correct.
Située dans la petite ville de Colville de l'Ontario du Canada, David est un adolescent à problèmes en conditionnelle suite à un cambriolage raté. Il lui faudrait un dernier coup pour changer sa vie de ce bled pourri et s'enfuir loin d'ici avec sa petite amie Tracy. Une seule issue pour éditer le comics qu'il a lui même dessiné et changer enfin de vie : accepter une dernière embrouille en volant une moto cross au hells angels local et la revendre au plus vite pour empocher 1000 dollars salutaires. Mais rien n'est rose à Colville et rien ne va se dérouler comme prévu... À l'origine de ce récit noir, Steven Gilbert est un fan absolu de comics et surtout un autodidacte. Le récit entamé il y a plus de 20 ans ne faisait que 64 pages et restait en soi inachevé malgré une conclusion déjà bien sombre et plus de nouvelles de l'auteur devenu libraire entre temps. Un éditeur italien convaincu de la qualité de cet ouvrage raviva les espoirs de Steven Gilbert qui le compléta d'une centaine de pages additionnelles. C'est aujourd'hui cette édition intégrale augmentée que le tout nouvel éditeur Revival propose au public francophone. Restons honnêtes, si la couverture et les premières pages n'attirent guère l'attention par un dessin noir et blanc hachuré et aux proportions de personnages non respectées, l'intérêt grandit au fur et à mesure. Les cases bien souvent muettes trouvent davantage de saveur dans l'exposition de décors silencieux couvrant la petite ville de Colville. Gilbert parvient à trouver un souffle salvateur dans la description d'un quotidien de paille au travers de personnages perturbés et perturbants trahissant ses influences, le Blue Velvet de David Lynch n'est jamais loin ainsi que les influences assumées de Charles Burns et de Daniel Clowes. Sans en égaler le talent, Colville ne manque aucunement de qualité pour qui acceptera volontiers de s'immerger dans un récit dont l'issue semble fatale dès les premières pages. Il s'agit avant tout d'une question d'ambiance et de points de vue au travers de sombres personnages qui vont se révéler au fur et à mesure du récit... Hommage également à Nick Cave dont le récit partage la mélancolie et à Brian de Palma pour ses histoires à tiroir, Colville rappelle les années 90 sans jamais les dénaturer (voir l'utilisation du téléphone dans des cabines qui revient plusieurs fois dans le récit) mais propose également de nombreuses scènes violentes à ne pas mettre devant tous les yeux par le biais d'un psychopathe amateur de snuff movies. La fin n'en sera que plus cruelle malgré une toute petite lueur d'espoir disséminée dans les dernières planches. Pourvu de décors écrasants et d'un éclairage étouffant, Colville se révèle comme une bien belle surprise dans un registre pourtant bien représenté dans le 9ème art. Davantage COLDville que COOLville, le récit sort clairement des sentiers battus et mérite grandement d'être découvert ou redécouvert.
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