Brunetti est un auteur clivant, et qui ne cherche pas à arrondir les angles, en développant un humour provocateur. Mais je suis quand même surpris que personne ne se soit pour le moment lancé à aviser l’une de ses séries. Voilà donc chose faite avec ce « HO ! ».
C’est une sélection de plusieurs publications, qui regroupe une flopée de strips (souvent un seul dessin, mais parfois plusieurs pour une page/« histoire »).
L’ensemble est minimaliste, on va à l’essentiel, sans se préoccuper d’un gaufrier, de cases, ou de décors trop péchus.
Autant le dire tout de suite, Brunetti ne fait pas dans la dentelle. En effet, il développe un humour agressif, transgressif, où dominent l’humour noir (corsé) et le trash. La famille, les gosses, le respect de la vie, la bienséance, la politesse, tout y passe, avec une prédilection pour le scato, le morbide et la sexualité violente. On voit donc beaucoup de sang, de merde et de sexe en érection.
Comme souvent dans ce genre d’entreprise, c’est inégal. Mais j’ai trouvé l’ensemble globalement réussi, amusant – je suis plutôt réceptif à ce genre d’humour noir et trash. Il faut peut-être le lire à petite dose pour éviter l’effet anesthésiant et garder intact l’aspect surprenant et transgressif de l’humour.
Album à réserver à un public averti, mais les amateurs de ce type d’humour peuvent y trouver leur bonheur. Ça a en tout cas été mon cas.
A noter quand même que contrairement au contenu, le contenant est on ne peut plus présentable ! En effet, les éditions Cambourakis ont très bien fait les choses pour cet album au petit format carré, avec un papier épais, une couverture cartonnée épaisse et un marque page.
C’est la troisième fois que je croise le travail de Mathieu Lefèvre. Je l’avais découvert sur l’improbable Quasar contre Pulsar. Toujours chez le même – excellent éditeur (2024), j’ai lu il n’y a pas si longtemps son travail en coopération avec Jérémy Piningre, sur le récent J'ai rarement vu ça !.
Si ce dernier album développait une intrigue vaguement policière, je retrouve dans ce "Tonic", antérieur de 5 ans, une grande partie de l’esthétique très originale qui m’avait marqué dans « J’ai rarement vu ça ! ». Mais ça va être dur pour les fans de ranger ces deux albums côte à côte sur leurs rayonnages, car « J’ai rarement vu ça ! » était un album épais, au format à l’italienne, alors que « Tonic » est un très grand format classique et maigre.
Pour le reste, on y retrouve les mêmes personnages difficilement identifiables, Tonic donc, son pote Fail (qui porte bien son nom, puisqu’il tombe, échoue continuellement, même si c’est pour aider Tonic), et une forme vaguement féminine (de longs cheveux stylisés nous le faisant en tout cas penser), « la fille ».
Si intrigue il y a elle est simple et linéaire : Tonic, fou amoureux de la fille, cherche à la rattraper pour lui déclarer sa flamme, avec l’aide de Fail, la fille lui échappant continuellement.
Il y a très peu de textes, de dialogues (deux citations toutefois, une d’Apollinaire et une phrase piquée à Jean Rochefort dans l’excellent film « Nous irons tous au paradis » - « Vous qui entrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre »), cela se lit vite. Cela pourrait paraître aride, car c’est un Noir et Blanc très froid qui habille l’ensemble, des décors minimalistes et stylisés et des personnages aux traits invisibles peuvent rebuter. Cela ne me gêne pas et j’ai trouvé à l’ensemble une grande fraicheur, une poésie, et une certaine folie rentrée pas désagréable. Je suis moins convaincu par la police utilisée pour les quelques dialogues, très originale, mais difficilement lisible souvent (certaines lettres en particulier).
Les choix esthétiques de Piningre sont très tranchés, et proposent quelque chose d’originale et déroutant. En effet, dès les premières pages, on a l’impression d’être immergé dans un jeu de plates-formes, reconnaissable à ses paliers géométriques (le personnage de Tonic n’est-il pas un avatar de Sonic ???), sa navigation linéaire vers un objectif fixé dès le départ (ici rejoindre la fille), mélangé avec des cahiers de coloriages, avec de grandes plages de blancs à compléter, et des contours tracés au cordeau pour délimiter ce qui doit être complété. Cela renforce la froideur de l’ensemble et peut aussi artificialiser le tout, mais on a là c’est certain quelque chose qui sort de l’ordinaire, une sorte d’exercice de style qui manque peut-être corps, mais pas d’idée.
Les amateurs de jeux vidéo de plates formes, mais surtout les lecteurs curieux, qui recherchent l’exploration d’autres voies dans le médium BD devraient trouver là quelque chose d’intéressant.
La lecture de cet opus m'a procuré des sentiments assez imprévus mais globalement positifs et je suis ravi de l'avoir dans la série des mickey vu par Glénat. Certainement pas le meilleur mais qui se garde bien.
Commençons par le format, cela parait basique mais j'aime ces formats, et pas uniquement pour sa non conformité mais aussi car il renforce le fameux effet de "tourne de page" tellement essentiel à cet art. Ajoutons une belle qualité d'édition, l'objet est tout à fait sympathique dans notre bibliothèque
Parlons dessin, je m'attendais à du Loisel, et bien pas du tout ou en tous cas pas comme je l'imaginais, et franchement j'ai bien aimé son appropriation très lointaine des Peter Pan ou Quete de l'oiseau du temps. Le cadrage des cases est également assez loin des standard observés dans Magasin général ce qui donne un rythme très différent d'un Loisel habituel. Différent mais très agréable, cela constitue le point fort du récit avec une belle ambiance de vieux journal hebdomadaire avec un choix de palette de couleur très présent mais très réussi
Pour le scénario je reste plus dubitatif, là aussi je m'attendais à du Loisel et il y a un peu de confusion avec les zombis, rien de rédhibitoire, mais inhabituel par rapport une langoureuse fluidité confortable. On alterne rythme et lenteur avec un côté bancal non inclus dans l'histoire. Certes il ne faudrait pas que mes mots dépasse ma pensée on passe tout de même un bon moment mais clairement il y a un petit gout qui ne passe pas tout à fait bien
Au final cela reste un moment agréable également à la relecture, pas le meilleur opus des Mickey par Glénat certes mais bien. C'est là que je m'aperçois que le site a changé et qu'on ne peut plus mettre achat recommandé ou pas, qui faisait la différence entre un album moyen 3 sans achat et un album correct 3 avec achat, celui ci serait avec achat !
Sur le thème des douleurs intimes, des drames de la vie et de leurs conséquences (ici la mort d’une fille, qui a bouleversé la vie de son père et en a fait un véritable maniaque quelque peu asocial), cet album s’en sort plutôt bien.
Bien sûr destiné à un jeune lectorat, il évite le pathos, la mièvrerie, et traite « par la bande » le drame et ses conséquences. Avec un happy end qui plaira aux plus jeunes.
Le dessin est simple, tout en rondeur, et la narration de Loïc Clément (qui a beaucoup publié pour la jeunesse) est fluide, sobre, pimentée par quelques traits d’humour.
« Profitons de la vie, malgré tout », pourrait être la devise résumant cette histoire courte (une petite quarantaine de pages seulement).
On retrouve dans cet album la quintessence du travail de Boucq, auteur que j’aime beaucoup. On y retrouve déjà son personnage fétiche, Jérôme Moucherot, qui cherche, au départ avec quelques compagnons de philosophie de comptoir, à décrypter l’acte créatif, la naissance du dessin et des formes géométriques.
Bien sûr, comme souvent avec Boucq, ça part rapidement en vrille, dans une joyeuseté verbeuse et absurde, un humour loufoque et pince sans rire (voir l’enchainement de la simple ligne à la jungle…).
Vraie fausse étude sur le dessin, qui s’appuie sur des pseudos citations de peintres célèbres (affublés de prénoms improbables), l’album se lit très vite (il y a peu de cases, et si certaines cases sont bavardes, la majorité contiennent peu de texte), mais agréablement, le sourire (voire le rire) aux lèvres.
Boucq joue sur le médium, joue sur les mots (et les différents sens du mot point par exemple), l’ensemble est très plaisant. Et, malgré l’aspect loufoque qui domine largement (et le fait que de nombreuses pages ne sont que de simples illustrations accompagnées d’un texte décalé), il y a quand même une réelle réflexion.
Quant au dessin, c’est comme toujours excellent, avec un trait oscillant entre du réalisme et du caricatural. Parfait en Noir et Blanc, mais aussi efficace avec une colorisation surchargée, le trait de Boucq est vraiment de ceux que j’aime !
Note réelle 3,5/5.
J’avais adoré « Il s’appelait Ptirou » et je ne devais pas être le seul. Quoiqu’il en soit, les auteurs ont décidé de récupérer le personnage secondaire de ce one-shot pour développer autour d’elle une série d’aventure. Le premier tome est une reprise quasi à l’identique de l’album « Il s’appelait Ptirou » mais il me semble que quelques planches ont été modifiées en début et en fin d’album pour accroître l’importance du rôle de la demoiselle en question. Et soyons clairs, si je suis toujours aussi touché par cette histoire, qui nous offre bien des clins d’œil vis-à-vis de Spirou, de son magazine, de l’oncle Paul ou de Robvel, reprendre ce contenu pour débuter une série censée raconter les histoire d’une jeune journaliste me paraît plus opportuniste qu’autre chose.
Le deuxième tome est un récit d’aventure et d’espionnage dans un contexte historique bien déterminé. On retrouve Mademoiselle J. quelques années après sa rencontre avec Ptirou et toujours hantée par son amour perdu. Devenue une jeune femme moderne, elle cherche à se faire une place dans le monde du journalisme alors que la seconde guerre mondiale pointe à l’horizon. Elle se retrouvera ainsi au centre d’une machination destinée à favoriser l’armement de l’armée allemande. Cet album n’est pas déplaisant mais n’offre pas la même émotion que « Il s’appelait Ptirou ».
Ce deuxième tome annonce un troisième dans lequel il n’est pas trop compliqué d’imaginer que mademoiselle J. partira à la recherche de son amie juive découverte dans ce tome et à qui on peut se douter que la deuxième guerre mondiale ne va pas faire de cadeaux. J’espère totalement me tromper mais le fait que je pense deviner le sujet d’un tome à paraître prouve à mes yeux que la série est ‘rentrée dans le rang’. Ca ne veut pas dire que la qualité n’est plus là mais bien que l’effet de surprise totalement réussi du sujet de « Il s’appelait Ptirou » a laissé la place à un récit classique et plan-plan.
Résultat : alors que j’aurais accordé un 4 étoiles et coup de cœur au seul « Il s’appelait Ptirou », la série Mademoiselle J., elle me laisse sur un sentiment plus mitigé. 3 étoiles quand même car cela reste du bon divertissement estampillé Magazine de Spirou.
Cela commence – et se poursuit, même – comme une sorte de reportage animalier classique, si ce n’est que la faune et la flore qui nous sont présentées sont celles de la préhistoire, avec en particulier une petite famille de tigres à dents de sabre.
Et puis, au bout d’un moment, un détail pervertit le côté classique, avec ce petit tigre « bizarre » : sa couleur d’abord, mais aussi son aspect (alors que tout le reste est réaliste, ce petit animal est représenté différemment, on voit bien le « dessin », presque enfantin).
Un peu comme pour Le vilain petit canard d’Andersen, sa différence en fait un paria, rejeté par les siens. Même si, à force de persévérance, il finira par se faire accepter par ses congénères.
Entièrement muette, avec de nombreuses planches contemplatives (certains passages sont même oniriques – au point que dans le dernier tiers de l’album certaines choses m’ont échappé), cet album se lit rapidement – et agréablement.
Cet album à l’italienne se révèle vraiment étonnant et original. Et il est à (re)découvrir.
Second album spécial 80 ans de Marvel que je lis et encore une fois la qualité est variable.
L'album commencent avec les deux meilleurs histoires de l'album. Je suis fan du travail de Peter David sur Hulk et son récit est très bien alors qu'une bonne partie du récit s'est Bruce Banner qui raconte des choses que je savais déjà. Personnellement, je n'aime pas trop lorsqu'un personnage se remémore des choses que j'ai déjà vu (est-ce vraiment nécessaire de voir le super-héros parler tout le temps comment il est devenu un super-héros ?), mais ici ça marche bien. J'ai bien aimé aussi le récit de Roger Stern quoiqu'il est plus orienté vers l'action et le fait qu'on fait références à pleins d'histoires me fait dire que c'est vraiment un truc pour les gros fans de super-héros. C'est pas un truc pour un lecteur lambda qui veut découvrir l'univers Marvel.
Ensuite vient trois histoires sur l'univers de Thor qui m'ont semblé moyenne alors qu'il a au scénario deux scénaristes que j'aime bien. Il faut dire que les histoires sont les plus courtes de l'album. Ça se laisse lire sans plus. Le dernier est une histoire des Invaders, une équipe créé par Roy Thomas composé des trois vedettes de la firme Marvel des années 40 à savoir Captain America, Namor et la première Torche humaine dans des aventures se passant durant la seconde guerre mondiale. Enfin, ici on voit surtout Captain America et après avoir lu ce récit je n'ai pas trop envie de découvrir la série originale des Invaders.
Quant au dessin, c'est un peu triste de voir des dessinateurs que j'avais adoré avoir un style miens bien à cause de la colorisation fait par l'ordinateur et je pense que l'ordi a probablement joué d'autres rôles dans le processus. Dommage, j'aimais bien mieux le dessin des comics de super-héros avant l'arrivé de l'ordinateur.
Bref, un album pas indispensable pour les fans de Marvel uniquement.
Ayant débuté en 1999, « Golden City » se compose de trois cycles. Le premier (tomes 1 à 6) centre l'intrigue sur Harrison Banks et un complot destiné à le faire disparaître. Le second (tomes 7 à 9) creuse davantage le passé et les relations des enfants perdus, impliqués malgré eux dans les péripéties du héros. Le troisième enfin (tomes 10 à 13), toujours en cours, envoie Golden City dans l'espace et suit le fil rouge de la série : complots à gogo.
Autant le dire tout de suite, « Golden City » n'est pas la série de science-fiction la plus profonde ou la plus qualitative. Elle n'a pas d'autre vocation que de vous divertir et y parvient honorablement. Bande dessinée popcorn par excellence, la lecture est fluide et nerveuse. Explosions, enlèvements, tueurs à gages, clones, tous les prétextes sont bons pour mettre Harrison Banks en difficulté. À la manière d'un Largo Winch, il s'en sort toujours, ce qui est clairement tiré par les cheveux, mais nous ne sommes pas là pour le réalisme ou la cohérence.
Le dessin remplit sa mission avec un trait lisible et simple. Les couleurs sont numériques mais plutôt bien maîtrisées pour le genre avec des planches lumineuses et agréables à l’œil. Parfois, certains visages sont un peu bâcles, mais cela n'est pas trop fréquent. Quant au style, il évolue peu, de sorte que la cohérence graphique est maintenue, malgré l'écoulement du temps.
Comme souvent avec les séries à rallonge, le problème principal vient principalement de l'essoufflement narratif. Le premier cycle est assez frais et bien rythmé. Les second et troisième cycles perdent cet effet de surprise et tournent en rond autour des mêmes personnages et des complots qui s'imbriquent comme des poupées russes. Harrison Banks a toujours plus d'ennemis, y compris à Golden City, mais rien ne semble pouvoir l'arrêter, à un point qui devient risible. Comment un fils à maman pareil, né avec une cuillère en platine dans la bouche et vivant depuis toujours dans la soie, peut-il botter les fesses des mafieux et autres milliardaires malveillants qui lui envoient tout ce qu'ils peuvent au visage ?
Besoin d'un peu d'action ? Si vous avez envie de lire quelques albums pour vous vider la tête, dirigez vous sur les tomes 1 à 6. La suite est clairement dispensable.
Comme Vian avant lui, Morvan et Glénat remettent le plat en adaptant un nouveau Vernon Sullivan. Dans lequel on retrouve quelques ingrédients déjà utilisés dans « J’irai cracher sur vos tombes ».
A savoir une Amérique de la fin des années 1940, un racisme bien présent, une histoire marquée par l’érotisme et la violence.
Bref, Morvan reste – et c’est très bien ! – fidèle au style développé par Vian dans ses romans noirs (dans tous les sens du terme).
Si là encore le personnage principal est une sorte de « nègre blanc », il assume ici mieux ce statut, même s'il cherche à cacher ses origines noires (allant même jusqu’à tuer pour que cela ne se sache pas).
Il y a un peu de drame antique dans cette histoire – un destin auquel on ne peut échapper, avec une chute – dans tous les sens du terme, ironique et noire.
Le dessin use de bichromies, avec un trait moderne (pas forcément mon préféré, mais ça passe). Quelques passages manquent quand même de visibilité.
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HO ! - Dessins moralement douteux de Ivan Brunetti
Brunetti est un auteur clivant, et qui ne cherche pas à arrondir les angles, en développant un humour provocateur. Mais je suis quand même surpris que personne ne se soit pour le moment lancé à aviser l’une de ses séries. Voilà donc chose faite avec ce « HO ! ». C’est une sélection de plusieurs publications, qui regroupe une flopée de strips (souvent un seul dessin, mais parfois plusieurs pour une page/« histoire »). L’ensemble est minimaliste, on va à l’essentiel, sans se préoccuper d’un gaufrier, de cases, ou de décors trop péchus. Autant le dire tout de suite, Brunetti ne fait pas dans la dentelle. En effet, il développe un humour agressif, transgressif, où dominent l’humour noir (corsé) et le trash. La famille, les gosses, le respect de la vie, la bienséance, la politesse, tout y passe, avec une prédilection pour le scato, le morbide et la sexualité violente. On voit donc beaucoup de sang, de merde et de sexe en érection. Comme souvent dans ce genre d’entreprise, c’est inégal. Mais j’ai trouvé l’ensemble globalement réussi, amusant – je suis plutôt réceptif à ce genre d’humour noir et trash. Il faut peut-être le lire à petite dose pour éviter l’effet anesthésiant et garder intact l’aspect surprenant et transgressif de l’humour. Album à réserver à un public averti, mais les amateurs de ce type d’humour peuvent y trouver leur bonheur. Ça a en tout cas été mon cas. A noter quand même que contrairement au contenu, le contenant est on ne peut plus présentable ! En effet, les éditions Cambourakis ont très bien fait les choses pour cet album au petit format carré, avec un papier épais, une couverture cartonnée épaisse et un marque page.
Tonic
C’est la troisième fois que je croise le travail de Mathieu Lefèvre. Je l’avais découvert sur l’improbable Quasar contre Pulsar. Toujours chez le même – excellent éditeur (2024), j’ai lu il n’y a pas si longtemps son travail en coopération avec Jérémy Piningre, sur le récent J'ai rarement vu ça !. Si ce dernier album développait une intrigue vaguement policière, je retrouve dans ce "Tonic", antérieur de 5 ans, une grande partie de l’esthétique très originale qui m’avait marqué dans « J’ai rarement vu ça ! ». Mais ça va être dur pour les fans de ranger ces deux albums côte à côte sur leurs rayonnages, car « J’ai rarement vu ça ! » était un album épais, au format à l’italienne, alors que « Tonic » est un très grand format classique et maigre. Pour le reste, on y retrouve les mêmes personnages difficilement identifiables, Tonic donc, son pote Fail (qui porte bien son nom, puisqu’il tombe, échoue continuellement, même si c’est pour aider Tonic), et une forme vaguement féminine (de longs cheveux stylisés nous le faisant en tout cas penser), « la fille ». Si intrigue il y a elle est simple et linéaire : Tonic, fou amoureux de la fille, cherche à la rattraper pour lui déclarer sa flamme, avec l’aide de Fail, la fille lui échappant continuellement. Il y a très peu de textes, de dialogues (deux citations toutefois, une d’Apollinaire et une phrase piquée à Jean Rochefort dans l’excellent film « Nous irons tous au paradis » - « Vous qui entrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre »), cela se lit vite. Cela pourrait paraître aride, car c’est un Noir et Blanc très froid qui habille l’ensemble, des décors minimalistes et stylisés et des personnages aux traits invisibles peuvent rebuter. Cela ne me gêne pas et j’ai trouvé à l’ensemble une grande fraicheur, une poésie, et une certaine folie rentrée pas désagréable. Je suis moins convaincu par la police utilisée pour les quelques dialogues, très originale, mais difficilement lisible souvent (certaines lettres en particulier). Les choix esthétiques de Piningre sont très tranchés, et proposent quelque chose d’originale et déroutant. En effet, dès les premières pages, on a l’impression d’être immergé dans un jeu de plates-formes, reconnaissable à ses paliers géométriques (le personnage de Tonic n’est-il pas un avatar de Sonic ???), sa navigation linéaire vers un objectif fixé dès le départ (ici rejoindre la fille), mélangé avec des cahiers de coloriages, avec de grandes plages de blancs à compléter, et des contours tracés au cordeau pour délimiter ce qui doit être complété. Cela renforce la froideur de l’ensemble et peut aussi artificialiser le tout, mais on a là c’est certain quelque chose qui sort de l’ordinaire, une sorte d’exercice de style qui manque peut-être corps, mais pas d’idée. Les amateurs de jeux vidéo de plates formes, mais surtout les lecteurs curieux, qui recherchent l’exploration d’autres voies dans le médium BD devraient trouver là quelque chose d’intéressant.
Mickey Mouse - Café Zombo
La lecture de cet opus m'a procuré des sentiments assez imprévus mais globalement positifs et je suis ravi de l'avoir dans la série des mickey vu par Glénat. Certainement pas le meilleur mais qui se garde bien. Commençons par le format, cela parait basique mais j'aime ces formats, et pas uniquement pour sa non conformité mais aussi car il renforce le fameux effet de "tourne de page" tellement essentiel à cet art. Ajoutons une belle qualité d'édition, l'objet est tout à fait sympathique dans notre bibliothèque Parlons dessin, je m'attendais à du Loisel, et bien pas du tout ou en tous cas pas comme je l'imaginais, et franchement j'ai bien aimé son appropriation très lointaine des Peter Pan ou Quete de l'oiseau du temps. Le cadrage des cases est également assez loin des standard observés dans Magasin général ce qui donne un rythme très différent d'un Loisel habituel. Différent mais très agréable, cela constitue le point fort du récit avec une belle ambiance de vieux journal hebdomadaire avec un choix de palette de couleur très présent mais très réussi Pour le scénario je reste plus dubitatif, là aussi je m'attendais à du Loisel et il y a un peu de confusion avec les zombis, rien de rédhibitoire, mais inhabituel par rapport une langoureuse fluidité confortable. On alterne rythme et lenteur avec un côté bancal non inclus dans l'histoire. Certes il ne faudrait pas que mes mots dépasse ma pensée on passe tout de même un bon moment mais clairement il y a un petit gout qui ne passe pas tout à fait bien Au final cela reste un moment agréable également à la relecture, pas le meilleur opus des Mickey par Glénat certes mais bien. C'est là que je m'aperçois que le site a changé et qu'on ne peut plus mettre achat recommandé ou pas, qui faisait la différence entre un album moyen 3 sans achat et un album correct 3 avec achat, celui ci serait avec achat !
Jeannot
Sur le thème des douleurs intimes, des drames de la vie et de leurs conséquences (ici la mort d’une fille, qui a bouleversé la vie de son père et en a fait un véritable maniaque quelque peu asocial), cet album s’en sort plutôt bien. Bien sûr destiné à un jeune lectorat, il évite le pathos, la mièvrerie, et traite « par la bande » le drame et ses conséquences. Avec un happy end qui plaira aux plus jeunes. Le dessin est simple, tout en rondeur, et la narration de Loïc Clément (qui a beaucoup publié pour la jeunesse) est fluide, sobre, pimentée par quelques traits d’humour. « Profitons de la vie, malgré tout », pourrait être la devise résumant cette histoire courte (une petite quarantaine de pages seulement).
Un point c'est tout !
On retrouve dans cet album la quintessence du travail de Boucq, auteur que j’aime beaucoup. On y retrouve déjà son personnage fétiche, Jérôme Moucherot, qui cherche, au départ avec quelques compagnons de philosophie de comptoir, à décrypter l’acte créatif, la naissance du dessin et des formes géométriques. Bien sûr, comme souvent avec Boucq, ça part rapidement en vrille, dans une joyeuseté verbeuse et absurde, un humour loufoque et pince sans rire (voir l’enchainement de la simple ligne à la jungle…). Vraie fausse étude sur le dessin, qui s’appuie sur des pseudos citations de peintres célèbres (affublés de prénoms improbables), l’album se lit très vite (il y a peu de cases, et si certaines cases sont bavardes, la majorité contiennent peu de texte), mais agréablement, le sourire (voire le rire) aux lèvres. Boucq joue sur le médium, joue sur les mots (et les différents sens du mot point par exemple), l’ensemble est très plaisant. Et, malgré l’aspect loufoque qui domine largement (et le fait que de nombreuses pages ne sont que de simples illustrations accompagnées d’un texte décalé), il y a quand même une réelle réflexion. Quant au dessin, c’est comme toujours excellent, avec un trait oscillant entre du réalisme et du caricatural. Parfait en Noir et Blanc, mais aussi efficace avec une colorisation surchargée, le trait de Boucq est vraiment de ceux que j’aime ! Note réelle 3,5/5.
Mademoiselle J. (Il s'appelait Ptirou)
J’avais adoré « Il s’appelait Ptirou » et je ne devais pas être le seul. Quoiqu’il en soit, les auteurs ont décidé de récupérer le personnage secondaire de ce one-shot pour développer autour d’elle une série d’aventure. Le premier tome est une reprise quasi à l’identique de l’album « Il s’appelait Ptirou » mais il me semble que quelques planches ont été modifiées en début et en fin d’album pour accroître l’importance du rôle de la demoiselle en question. Et soyons clairs, si je suis toujours aussi touché par cette histoire, qui nous offre bien des clins d’œil vis-à-vis de Spirou, de son magazine, de l’oncle Paul ou de Robvel, reprendre ce contenu pour débuter une série censée raconter les histoire d’une jeune journaliste me paraît plus opportuniste qu’autre chose. Le deuxième tome est un récit d’aventure et d’espionnage dans un contexte historique bien déterminé. On retrouve Mademoiselle J. quelques années après sa rencontre avec Ptirou et toujours hantée par son amour perdu. Devenue une jeune femme moderne, elle cherche à se faire une place dans le monde du journalisme alors que la seconde guerre mondiale pointe à l’horizon. Elle se retrouvera ainsi au centre d’une machination destinée à favoriser l’armement de l’armée allemande. Cet album n’est pas déplaisant mais n’offre pas la même émotion que « Il s’appelait Ptirou ». Ce deuxième tome annonce un troisième dans lequel il n’est pas trop compliqué d’imaginer que mademoiselle J. partira à la recherche de son amie juive découverte dans ce tome et à qui on peut se douter que la deuxième guerre mondiale ne va pas faire de cadeaux. J’espère totalement me tromper mais le fait que je pense deviner le sujet d’un tome à paraître prouve à mes yeux que la série est ‘rentrée dans le rang’. Ca ne veut pas dire que la qualité n’est plus là mais bien que l’effet de surprise totalement réussi du sujet de « Il s’appelait Ptirou » a laissé la place à un récit classique et plan-plan. Résultat : alors que j’aurais accordé un 4 étoiles et coup de cœur au seul « Il s’appelait Ptirou », la série Mademoiselle J., elle me laisse sur un sentiment plus mitigé. 3 étoiles quand même car cela reste du bon divertissement estampillé Magazine de Spirou.
Sabre
Cela commence – et se poursuit, même – comme une sorte de reportage animalier classique, si ce n’est que la faune et la flore qui nous sont présentées sont celles de la préhistoire, avec en particulier une petite famille de tigres à dents de sabre. Et puis, au bout d’un moment, un détail pervertit le côté classique, avec ce petit tigre « bizarre » : sa couleur d’abord, mais aussi son aspect (alors que tout le reste est réaliste, ce petit animal est représenté différemment, on voit bien le « dessin », presque enfantin). Un peu comme pour Le vilain petit canard d’Andersen, sa différence en fait un paria, rejeté par les siens. Même si, à force de persévérance, il finira par se faire accepter par ses congénères. Entièrement muette, avec de nombreuses planches contemplatives (certains passages sont même oniriques – au point que dans le dernier tiers de l’album certaines choses m’ont échappé), cet album se lit rapidement – et agréablement. Cet album à l’italienne se révèle vraiment étonnant et original. Et il est à (re)découvrir.
Avengers - Legends of Marvel
Second album spécial 80 ans de Marvel que je lis et encore une fois la qualité est variable. L'album commencent avec les deux meilleurs histoires de l'album. Je suis fan du travail de Peter David sur Hulk et son récit est très bien alors qu'une bonne partie du récit s'est Bruce Banner qui raconte des choses que je savais déjà. Personnellement, je n'aime pas trop lorsqu'un personnage se remémore des choses que j'ai déjà vu (est-ce vraiment nécessaire de voir le super-héros parler tout le temps comment il est devenu un super-héros ?), mais ici ça marche bien. J'ai bien aimé aussi le récit de Roger Stern quoiqu'il est plus orienté vers l'action et le fait qu'on fait références à pleins d'histoires me fait dire que c'est vraiment un truc pour les gros fans de super-héros. C'est pas un truc pour un lecteur lambda qui veut découvrir l'univers Marvel. Ensuite vient trois histoires sur l'univers de Thor qui m'ont semblé moyenne alors qu'il a au scénario deux scénaristes que j'aime bien. Il faut dire que les histoires sont les plus courtes de l'album. Ça se laisse lire sans plus. Le dernier est une histoire des Invaders, une équipe créé par Roy Thomas composé des trois vedettes de la firme Marvel des années 40 à savoir Captain America, Namor et la première Torche humaine dans des aventures se passant durant la seconde guerre mondiale. Enfin, ici on voit surtout Captain America et après avoir lu ce récit je n'ai pas trop envie de découvrir la série originale des Invaders. Quant au dessin, c'est un peu triste de voir des dessinateurs que j'avais adoré avoir un style miens bien à cause de la colorisation fait par l'ordinateur et je pense que l'ordi a probablement joué d'autres rôles dans le processus. Dommage, j'aimais bien mieux le dessin des comics de super-héros avant l'arrivé de l'ordinateur. Bref, un album pas indispensable pour les fans de Marvel uniquement.
Golden City
Ayant débuté en 1999, « Golden City » se compose de trois cycles. Le premier (tomes 1 à 6) centre l'intrigue sur Harrison Banks et un complot destiné à le faire disparaître. Le second (tomes 7 à 9) creuse davantage le passé et les relations des enfants perdus, impliqués malgré eux dans les péripéties du héros. Le troisième enfin (tomes 10 à 13), toujours en cours, envoie Golden City dans l'espace et suit le fil rouge de la série : complots à gogo. Autant le dire tout de suite, « Golden City » n'est pas la série de science-fiction la plus profonde ou la plus qualitative. Elle n'a pas d'autre vocation que de vous divertir et y parvient honorablement. Bande dessinée popcorn par excellence, la lecture est fluide et nerveuse. Explosions, enlèvements, tueurs à gages, clones, tous les prétextes sont bons pour mettre Harrison Banks en difficulté. À la manière d'un Largo Winch, il s'en sort toujours, ce qui est clairement tiré par les cheveux, mais nous ne sommes pas là pour le réalisme ou la cohérence. Le dessin remplit sa mission avec un trait lisible et simple. Les couleurs sont numériques mais plutôt bien maîtrisées pour le genre avec des planches lumineuses et agréables à l’œil. Parfois, certains visages sont un peu bâcles, mais cela n'est pas trop fréquent. Quant au style, il évolue peu, de sorte que la cohérence graphique est maintenue, malgré l'écoulement du temps. Comme souvent avec les séries à rallonge, le problème principal vient principalement de l'essoufflement narratif. Le premier cycle est assez frais et bien rythmé. Les second et troisième cycles perdent cet effet de surprise et tournent en rond autour des mêmes personnages et des complots qui s'imbriquent comme des poupées russes. Harrison Banks a toujours plus d'ennemis, y compris à Golden City, mais rien ne semble pouvoir l'arrêter, à un point qui devient risible. Comment un fils à maman pareil, né avec une cuillère en platine dans la bouche et vivant depuis toujours dans la soie, peut-il botter les fesses des mafieux et autres milliardaires malveillants qui lui envoient tout ce qu'ils peuvent au visage ? Besoin d'un peu d'action ? Si vous avez envie de lire quelques albums pour vous vider la tête, dirigez vous sur les tomes 1 à 6. La suite est clairement dispensable.
Les Morts ont tous la même peau
Comme Vian avant lui, Morvan et Glénat remettent le plat en adaptant un nouveau Vernon Sullivan. Dans lequel on retrouve quelques ingrédients déjà utilisés dans « J’irai cracher sur vos tombes ». A savoir une Amérique de la fin des années 1940, un racisme bien présent, une histoire marquée par l’érotisme et la violence. Bref, Morvan reste – et c’est très bien ! – fidèle au style développé par Vian dans ses romans noirs (dans tous les sens du terme). Si là encore le personnage principal est une sorte de « nègre blanc », il assume ici mieux ce statut, même s'il cherche à cacher ses origines noires (allant même jusqu’à tuer pour que cela ne se sache pas). Il y a un peu de drame antique dans cette histoire – un destin auquel on ne peut échapper, avec une chute – dans tous les sens du terme, ironique et noire. Le dessin use de bichromies, avec un trait moderne (pas forcément mon préféré, mais ça passe). Quelques passages manquent quand même de visibilité.