J'ai rarement vu ça !

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Improbable enquête.


Détectives privés Format à l’italienne Les petits éditeurs pendant la pandémie Séries avec un unique avis

Pas de répit pour Gérard Menvussat ; le célèbre détective a beau venir chercher le repos dans un hôtel de luxe loin de chez lui, les affaires le rattrapent. Des cris le tirent de son mauvais sommeil ; ciel, un assassinat ! La victime est loin d’être une inconnue : c’est Marie Laverdure, la fille du propriétaire de l’hôtel... Marie Laverdure, artiste dont l’œuvre pléthorique, protéiforme et discutable, occupe chaque recoin de cet étrange établissement. Le palace n’accueille que trois clients, voilà une enquête qui devrait être rondement menée ! Et pourtant, comme dans un mauvais roman de Marie Laverdure, rien ne va se passer comme prévu… Dans son format à l’italienne, J’ai rarement vu ça ! rappelle les grandes heures de la ligne claire : Ted Benoit, Joost Swarte, transparaissent dans ces pages. Mathieu Lefèvre concocte des dialogues et un scénario plein de rebondissements, tandis que Jérémy Piningre n’a pas son pareil pour donner à l’ensemble une atmosphère étrange et chargée de références visuelles.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série J'ai rarement vu ça ! © 2024 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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16/09/2020 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai l’impression de me répéter lorsque je parle des éditions 2024. Et pourtant, pour la énième fois, je vais commencer par dire tout le bien que je pense de leur travail éditorial. Que ce soit pour l’originalité des albums qu’ils publient (au mépris des standards habituels, mais aussi, probablement, d’un souci immédiat de « rentabilité »), mais aussi et surtout pour la qualité, la beauté de l’objet : pas plus que les auteurs et albums qu’ils publient, 2024 ne se répète jamais, innove, étonne, et réussit toujours à produire des écrins donnant immanquablement l’impression de contenir des bijoux. La qualité de ce travail, le fait que ce soit une « petite » structure, font que le prix est sans doute élevé. Mais visuellement déjà, cet album à l’italienne bénéficie d’une belle parure. Quant au papier, à la reliure (voir détail dans la fiche), c’est vraiment très beau. Venons-en à l’histoire maintenant. Mathieu Lefèvre avait déjà publié un album très foutraque et peu ordinaire chez le même éditeur (Quasar contre Pulsar). Et là encore, on s’écarte furieusement de la narration classique, pour une sorte d’enquête policière menée de façon nonchalante par un détective lunaire, dans un décor improbable et stylisé, avec des personnages construits de bric et de broc – comme l’intrigue elle-même finalement, dont je n’ai pas saisi tous les méandres. Le dessin de Jérémy Piningre (diplômé des Arts déco de Strasbourg) est lui aussi très original, et m’a bien plu (même si je pense qu’il pourra sinon rebuter, du moins déconcerter bien des lecteurs). Les décors mélangent les influences, très artistiques (j’ai pensé à certains artistes surréalistes comme Hans Arp ou Jorge Camacho), pour un univers très géométrique, stylisé. Quant aux personnages, aux formes improbables, ils participent eux-aussi du côté dépaysant et intrigant de l’ensemble. Bref, une intrigue étonnante qui m’a laissé en partie perplexe, et un gros coup de cœur visuel : on à là une sorte d’ovni, qui s’adresse aux lecteurs curieux, intéressés par des œuvres sortant des sentiers battus. Mais je suis en plein milieu du cœur de cible. Feuilletage conseillé avant d’acheter, toutefois. Note réelle 3,5/5.

16/09/2020 (modifier)