Les derniers avis (47121 avis)

Couverture de la série Family Tree
Family Tree

On pourrait rapprocher Family Tree de Sweet Tooth puisque l’on retrouve le même scénariste ainsi qu’un enfant atteint d’une étrange mutation génétique comme personnage central d’une histoire aux allures de récit post-apocalyptique. Et c’est un fait que Jeff Lemire travaille ici dans une veine qu’il a déjà explorée et qu’il maitrise très bien. La profondeur des personnages est l’un des points forts du scénariste, et cela se confirme encore ici. Image d’Epinal du héros brisé par la vie mais qui, face à un danger, se révèle d’une combativité hors-normes, le personnage type de Lemire est décliné ici en plusieurs modèles, dont chacun est cohérent à sa manière et différent de l’autre. Ce sont des personnages auxquels on croit et à qui il est facile de s’identifier et/ou de s’attacher. Vient ensuite l’univers, avec cette révolte de la nature et l’opposition entre deux clans, l’un en résilience et l’autre prêt à tout pour revenir à la situation d’avant. Cet univers permet à l’auteur de soulever des questions quant à notre vision de la nature, de la vie, de l’existence individuelle face à l’harmonie cosmique (oui, désolé, je ne trouve pas d’autre formule). Ne craignez cependant pas de tomber sur un récit philosophique lourdingue. Si Lemire expose certains thèmes, son récit est avant tout un récit d’action, avec courses poursuites, canardages en tous sens et fuites éperdues. Les rebondissements se suivent, le rythme ne faiblit que très rarement et il est difficile d’abandonner sa lecture en cours de route. Au niveau du dessin, si Phil Hester ne parvient pas à reproduire la fragilité qui se dégage du trait de Lemire, son travail n’en est pas moins appréciable. Le dynamisme est bien présent, les personnages sont bien typés et leurs émotions passent plutôt bien. Sans y voir une grande œuvre, j’ai trouvé que ce trait servait bien le récit… mais j’aurais préféré peut-être ressentir un peu plus de fragilité chez certains personnages. C’est le petit bémol qui me fait hésiter entre le 3,5/5 et le 4/5. Un bon Lemire, en somme, bien dans la lignée d’autres œuvres du scénariste : une idée de départ originale, un univers intrigant, des personnages touchants, et un récit très rythmé. Vraiment pas mal du tout ! Pour la note, je suis un peu embêté car mon ressenti est clairement sur un 3,5/5, avec des points forts que je voudrais récompenser (dynamisme du récit, exploration pertinente du concept de résilience) et des points faibles qui me freinent un peu (un dessin pas toujours top, une fin qui n'a pas su remuer mes tripes, et l'aspect psychologique qui s'efface devant le côté dynamique du récit). Bon, allez ! J'ai trouvé trois arguments contre pour seulement deux arguments pour sans trop réfléchir. Ce sera donc un 3/5 mais c'est quand même un chouette album.

09/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Guacamole Vaudou
Guacamole Vaudou

Même si l'éditeur vend cet album comme une BD, et qu'elle est référencée sur les sites BD, c'est un roman photo. Il n'y a pas de dessin dedans, tout juste les photos sont-elles beaucoup retouchées avec Photoshop, avec pas mal d'incrustations et de faux décors. Mais Fabcaro étant un vrai auteur de BD, il a su agencer les images et dialogues de manière à ressentir un vrai effet de narration séquentiel, ce que des romans photos basiques ne savent pas faire, et cela permet une lecture fluide et agréable. L'humour est à mi-chemin entre les ton absurde de Fabcaro d'un côté, et l'esprit plus couillon façon Canal+/Quotidien d'Eric Judor et des autres acteurs participant aux photos. Il en découle un album sympa, plutôt drôle, mais pas inoubliable non plus.

09/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Migrant
Migrant

J'ai été surpris de voir le nom de Eoin Colfer sur la couverture, étant donné que je connais surtout l'auteur pour ses livres (dont le fameux Artemis Fowl). Surtout sur un tel sujet, lui qui semble plus tourné vers des productions entre autre humoristiques. J'ai néanmoins attaqué ma lecture sereinement, et je dois dire que ça se lit très vite, même si au final je n'en ai pas tiré grand chose par rapport à mes lectures antérieurs. L'histoire est un peu "classique", avec tout ce que cela comporte d'horreur sur notre monde. Deux jeunes qui tentent de rejoindre l'Europe et de parvenir à s'extraire de l'Afrique, rêvant d'un monde meilleur. La réalité sera décevante et surtout remplie de profiteurs qui tirerons profit de chaque moment de leur vies, exploitant leur force de travail avant de les dépouiller pour les envoyer à la mort. Le seul défaut que je trouve à ma lecture, c'est qu'elle s'inscrit dans d'autres ouvrages du même genre, comme Le Ventre de la Hyène ou Un voyage sans retour, pour citer ceux que j'ai pu lire, mais aussi L'Odyssée d'Hakim qui semble parler du sujet plus en profondeur. Ici on reste en Surface de ce qui est réellement en jeu, notamment au niveau des problématiques politiques. Mais je comprends que l'auteur essaye de vulgariser un sujet à destination du jeune public, clairement plus visé qu'un public adulte. On est pas dans un essai comme pourrait le faire la Revue dessinée, c'est bien plus du récit de vie. Et ça suffit, en tout cas comme introduction à un sujet aussi complexe et faisant appel à tant de paramètres différents. Ce que je retiens de la BD, c'est qu'elle est dans la moyenne d'autres productions du genre, ou l'on découvre comment ces migrants en viennent à mettre leurs vies en jeu dans une barque flottant sur la Méditerranée. C'est simple, certain diraient même simpliste, mais ça fonctionne et ça ne se veut pas plus que ça n'est. En somme, une introduction, une ouverture à une problématique qui va s'accentuer au fil des ans. Il est de bon ton de faire lire ce genre d'ouvrages aux plus jeunes, afin de leur remettre en tête l'essentiel : ce sont avant tout des êtres humains qui meurent.

09/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Blackest Night
Blackest Night

A force de voir des super-héros mourir et puis être ressuscités par différents artifices scénaristiques, il fallait bien qu'un auteur ait l'idée que la Mort se rebiffe et veuille remettre les compteurs à zéro. Ou plutôt dans le cas présent, la force Noire, par opposition aux différentes couleurs des "lanternes" telles que Green Lantern et les autres corps de guerriers de l'espace ennemis ou alliés de ces derniers, puisque l'auteur, Geoff Johns, était responsable de la série Green Lantern et que c'était donc sa spécialité. Cette série s'entame de manière aguicheuse. Déjà le dessin est d'excellente qualité : maîtrisé, détaillé, très propre, et capable de représenter à la perfection cette gigantesque galerie de portraits d'aliens venus de tous les coins de l'univers DC. Ensuite, on nous promet du sombre, de voir les super-héros classiques de l'univers DC être confrontés à la mort, peut-être façon Destination Finale, avec à sa tête un super-vilain qui sort du lot, ni mort ni vivant. Et quand je parle des super-héros, à la manière d'un vrai crossover DC de crise, ils seront vraiment tous là, amis comme ennemis, vivants comme morts. Et contre les vivants, tous les morts seront ressuscités pour les affronter façon zombies manipulés par la puissance adverse. D'anciens ennemis devront s'allier, tandis que des alliés seront retournés contre leurs anciens amis. Et à la tête des gentils, nous aurons notamment deux récemment ressuscités, Barry Allen/Flash et Hal Jordan/Green Lantern qui vont mener la quête d'une solution pour contrer ce danger à l'échelle universelle. Tandis que du côté des ni vraiment gentils ni vraiment vilains, nous aurons le personnage de Sinestro qui sera utilisé de manière assez intéressante. Et de manière générale, cette histoire permettra aussi aux lecteurs de découvrir pour de bon les sept corps de Lanternes de l'univers DC, alors qu'un lecteur relativement assidu comme moi n'en connaissait au final à peine plus de deux. Toutefois, malgré ces belles promesses et cette qualité graphique, l'intrigue se révèlera malheureusement assez répétitive et très majoritairement composée d'une succession sans fin de combats, à coups de poings et de super-pouvoirs. Ce n'est clairement pas un album qui réfléchit sur la condition de super-héros et ce qu'ils peuvent apporter au monde ou pas. Ici, c'est de la grosse baston tout le monde contre tout le monde. Pendant tout le tome 1, un compte à rebours est lancé et maintient la curiosité de savoir ce qu'il va se passer quand il aura abouti. Mais finalement, la révélation n'a rien de formidable : un nouveau super méchant apparait et il va falloir le combattre lui aussi, voilà... De même, on se demande pendant trop longtemps où est bien passé Superman et comment se fait-il qu'il ne soit pas déjà intervenu ? Et forcément, dans ce genre de récit à l'échelle d'un univers entier, on s'étonne aussi forcément que d'autres super-héros ou super-vilains très puissants n'interviennent pas, comme par exemple Dark Seid qui ne se serait sûrement pas laissé faire. En définitive, c'est un crossover de super-héros à très très gros spectacle mais dont la seule vraie bonne idée est révélée dès les premières pages et sera ensuite délayée tout au long des deux tomes. C'est divertissant, ça se lit bien même si c'est quand même très fouillis du fait de l'abondance de protagonistes, et c'est joli à regarder. Mais ça n'a rien d'un indispensable.

08/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Batman - Knightfall
Batman - Knightfall

Cette série de comics Batman a un statut assez unique dans l'ensemble des productions autour de l'homme chauve-souris. Pour la première fois, sans doute, le chevalier noir est présenté dans une série où il est défait, image emblématique issue de cette série, présentée en ouverture du premier tome. Je pense que cette image presque iconique y est pour beaucoup dans le succès de cette série, présentant un Batman défait. Une image marquante, une image forte, presque au-dessus de ce que la BD est réellement. Cette série est longue, cinq volumes de plus de 300 pages chacun, développant son histoire rapidement puisque la défaite de Batman face à Bane est présent dès le premier volume et que l'on assiste ensuite au remplacement du chevalier noir par Valley, ancien adversaire affronté lors d'un opus précédent (La Lame d'Azrael (Batman - Azrael)). L'histoire entre assez vite dans la première confrontation Bane-Batman, donc, mais s'enlise ensuite sur plusieurs tomes entre Valley qui devient le nouveau Batman et se prend un peu trop au sérieux, tandis que Batman va se faire soigner par une médecin aux pouvoirs guérisseur. L'ensemble est un peu trop étiré entre deux intrigues qui ne renouent que tardivement et un peu vite, le tout dans un ensemble qui oscille entre passages sympathiques et dynamiques et long moments inutiles. J'aurais aimé l'accentuation de la différence entre le nouveau et l'ancien Batman, plus porté peut-être sur ce qu'apporte ce nouveau Batman de positif (sa déchéance est assez manichéenne), tandis que la résolution fait un gros retour au point de départ sans grands changements. Chouette, un arc narratif inutile de plus ! En somme, je reproche à cette série d'être sans prise de risque. Avec l'idée de briser Batman dès le début, tant de possibilités s'offraient, tant de fins étaient possible que je suis frustré d'un développement qui se fait sentir comme long et répétitif, tandis que le final ne propose pas réellement de changement de l'univers Batman. Ca n'ose pas faire plus, changer et réellement proposer quelque chose. Peut-être les auteurs étaient ils trop pressurisés par les studios pour oser réellement aller jusqu'au bout des choses, peut-être est-il simplement impossible de modifier l'univers Batman ? Associé au dessin qui fait tout de même un peu vieillot aujourd'hui, l'ensemble à de quoi rebuter les lecteurs occasionnels et les quelques personnes juste vaguement intéressés par l'univers de Batman, mais la série à quelques pistes potentielles qui sont souvent de bonnes idées. Mal exploitées, elles ne donnent pas de résultat véritablement intéressant, mais dans l'ensemble ce n'est pas une purge immonde. C'est une série qui a tenté et qui a su proposer une idée marquante en ouverture de saga, idée qui sera surtout ce qu'on en retiendra au final. Bane brisant le dos de Batman sur son genou est devenu une image marquante, probablement la seule de cette série malheureusement.

08/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Conqueror of the Dying Kingdom
Conqueror of the Dying Kingdom

Nouvelle adaptation d'une light novel racontant la réincarnation d'un japonais dans un monde de fantasy, en quoi Conqueror of the Dying Kingdom se différencie-t-il des si nombreux isekai parus ces dernières années au Japon et en France ? Pour le moment, peu de choses mais il n'en demeure pas moins que la lecture de ce manga est plutôt agréable. Yuri, le héros, a été réincarné dans un monde parallèle, similaire à la Terre avec juste un développement resté à un stade proche de la Renaissance, sans magie a priori mais avec tout de même des aigles géants qui servent de montures pour les voyages et les combats. Et dès sa naissance, Yuri a gardé les souvenirs de sa vie passée, une mémoire d'adulte dans un corps d'enfant donc. Appréciant sa nouvelle vie et sa famille aimante, il va dès lors utiliser avec sagesse ses connaissances et son intelligence pour aider son peuple et le protéger du danger, qu'il s'agisse de résoudre des intrigues de cour ou d'utiliser son savoir scientifique pour éviter une épidémie ou permettre certains développements. Même s'il parait facile que le héros puisse avoir une telle connaissance dans des domaines si différents et qu'il puisse s'en sortir enfant dans des situations qui auraient pu lui être fatales, le ton reste relativement crédible et mature. Le rythme est posé, sans les grandes envolées excentriques de certains shonen, et on se laisse porter par la lecture. On notera aussi comme particularité que l'auteur n'hésite pas à laisser le temps passer, puisque notamment plus de 10 années se seront écoulées entre le début du premier tome et la fin du second. Toutefois malgré ce temps qui passe, l'histoire évolue peu et au bout de deux tomes, on se demande encore où l'auteur veut en venir et s'il va mettre pour de bon en place une intrigue plus développée à l'image de cette menace qu'on nous annonce s'approcher mais dont on ne voit rien pour le moment. C'est un isekai plaisant et plutôt intelligent mais il manque pour le moment d'une véritable accroche pour donner une vraie envie de lire la suite.

08/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Ceux qui me touchent
Ceux qui me touchent

Même si les titres se ressemblent et l'esprit est similaire, Ceux qui me touchent n'est pas lié à Ceux qui me restent des mêmes auteurs. C'est une histoire totalement indépendante. C'est celle de Fabien, père d'une petite fille de 5 ans qui se morfond dans une vie professionnelle qu'il déteste mais que les circonstances l'empêchent de quitter. En effet, malgré ses études artistiques, il travaille désormais dans un abattoir pour porcs et les finances de son couple ne lui permettent pas d'autres horizons. Le jour où certains éléments d'une histoire imaginée pour endormir sa fille se reflètent dans sa réalité, il y voit le signe d'une possible porte de sortie. Pour situer mon avis, il faut savoir que je suis peu sensible aux purs romans graphiques, surtout quand ceux-ci sont plutôt sombres. Par exemple, je n'avais pas aimé Ceux qui me restent même si c'était beaucoup du fait d'une narration qui m'avait embrouillé. Ceux qui me touchent est nettement plus clair et linéaire en comparaison et a davantage réussi à m'accrocher malgré l'horizon obscur et fermé de la vie d'un héros auquel je ne me suis guère attaché. Par contre, je ne suis toujours pas amateur du graphisme, même s'il n'est pas essentiel ici. C'est une histoire sur la difficile conciliation entre espoirs de jeunesse et dure réalité de la vie familiale et de son équilibre financier. C'est aussi l'histoire de quelqu'un qui va suivre une intuition pour tenter d'échapper à un quotidien désespéré. Et aussi saugrenue que soit cette intuition, elle a l'avantage de se rapprocher de l'esprit artistique de la jeunesse du héros. Comme le rythme narratif est plutôt bon, j'ai su être capté par cette intrigue et ma curiosité a été attisée à l'idée de voir où le héros et les auteurs allaient en venir. Est-ce que cette intuition allait avoir un petit côté magique ? Je ne dévoilerai pas la fin mais les auteurs font justement le choix d'envisager les deux possibilités, qu'il s'agisse d'un cruel retour à la réalité ou d'un espoir que le conte de fées se réalise. Cette touche optimiste finale compense pour moi l'amertume des pages précédentes et c'est bien.

07/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Livre de la Jungle (Glénat)
Le Livre de la Jungle (Glénat)

Je ne connaissais le Livre de la Jungle que via le dessin animé de Disney et quelques autres adaptations librement inspirées de Kipling et de ce fameux dessin animé. Je n'ai jamais lu le roman originel de Rudyard Kipling et c'est par le biais de la lecture coup sur coup de son adaptation en manga et de cette adaptation en BD que je l'ai découvert pour de bon. A noter que cet album ne reprend que les aventures de Mowgli et pas d'autres contes du roman. Et on constate bien vite que si Disney a bien repris les éléments essentiels du roman, il les a complètement remaniés à sa manière et l'histoire originale de Mowgli est bien plus sérieuse et cruelle également. Le personnage de Mowgli lui-même est bien plus mature et volontaire, au point même de défier avec hargne tous ceux qui lui barrent la route voire de se venger sans pitié contre eux. Le dessin de TieKo est ici très pro, très soigné. On sent qu'il subit lui-même l'influence des décors du film Disney car on reconnait les mêmes aspects d'une Inde fantasmée et de quelques lieux marquants de l'histoire de Mowgli, mais je ne lui en ferai pas reproche et j'ai trouvé que c'était un bel album. Ca fait plaisir de voir un si bel ensemble pour mettre en image un classique de la littérature. L'adaptation est fidèle, parfois un tout petit peu trop car quelques scènes sont très verbeuses. Mais en tout cas, elle est bien mise en scène et se lit agréablement. Une bonne manière de découvrir la fameuse œuvre de Rudyard Kipling, même si au final je préfère la version Disney que je trouve mieux rythmée... en forcément forte de ses excellents chansons.

07/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Livre de la Jungle (Manga)
Le Livre de la Jungle (Manga)

Je ne connaissais le Livre de la Jungle que via le dessin animé de Disney et quelques autres adaptations librement inspirées de Kipling et de ce fameux dessin animé. Je n'ai jamais lu le roman originel de Rudyard Kipling et c'est par le biais de la lecture coup sur coup de cette adaptation en manga et d'une autre adaptation en BD que je l'ai découvert pour de bon. A noter que ce manga ne se contente pas de reprendre les seules aventures de Mowgli mais il adapte aussi l'intégralité des contes du premier livre. Car Kipling a écrit deux livres de la Jungle et les aventures de Mowgli n'en forment qu'une partie. Rien que pour m'avoir appris ça, je remercie ce manga. Le graphisme n'est toutefois pas terrible. C'est un style manga qui rappelle celui de Tezuka avec des animaux aux grand yeux et aux visages ultra expressifs. Ca ressemble à un style pour enfants même si le ton du récit est à mi-chemin entre enfantin et adulte ; en effet, comme le récit est plutôt fidèle aux romans, on y retrouve le même ton réaliste et parfois assez cruel. Mais pour ce qui est de la technique graphique, ce n'est pas formidable. Certains animaux sont mêmes complètement ratés, comme notamment les éléphants qui semblent avoir été dessinés par un enfant qui n'a jamais vu un tel animal en vrai. La mise en scène reste toutefois correcte et l'histoire se lit plutôt bien. C'est ainsi grâce à cette lecture que j'ai pu constater que si Disney a bien repris dans son dessin animé les éléments essentiels du roman, il les a complètement remaniés à sa manière et l'histoire originale de Mowgli est bien plus sérieuse et cruelle également. Le personnage de Mowgli lui-même est bien plus mature et volontaire, au point même de défier avec hargne tous ceux qui lui barrent la route voire de se venger sans pitié contre eux. J'ai pu aussi découvrir qu'au delà des aventures de Mowgli, le livre de la jungle comporte d'autres contes n'ayant rien à voir ou presque. Avec l'histoire du phoque Kotick, nous sommes dans une ambiance nordique rappelant davantage les récits de Jack London. Avec les aventures de la mangouste Rikki-Tikki-Tavi, nous sommes plus dans un récit d'aventure animalière pour la jeunesse avec des combats et du courage. Avec le jeune cornac Toomai, on retrouve un décor nettement plus humain, les animaux n'y étant pas ici dotés de la parole, qui donne une vision intéressante d'une portion de l'Inde à l'époque. Et enfin, avec la dernière histoire, Au Service de la Reine, on a une très courte fable glorifiant l'organisation de l'armée coloniale britannique et de ses nombreux animaux. Aucun de ces récits ne m'a vraiment marqué mais je les ai tous trouvés intéressants à différents niveaux et j'ai été heureux que ce manga me permette de les découvrir de façon simple et légère.

07/08/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Guacamole Vaudou
Guacamole Vaudou

Un petit 3 pour cette nouvelle incursion dans le roman après le tordant Et si l'amour c'était aimer ?. Mais cette fois-ci un vrai, avec uniquement des photos avec de vrais gens. C'est toujours du Fabcaro mais que l'on sent bridé, peut-être par Eric Judor qui donne ici beaucoup de sa personne. et accapare le récit. Le récit plus linéaire évite trop d'écarts et j'ai la sensation de relire les poilants romans-photo de Fluide Glacial, qui me font plus sourire que rire. Bref, je suis un chouia déçu bien que grand fan à la fois de Fabcaro et Judor, j'en attendais beaucoup mais ai lu un petit délire de bande de copains se mettant tous en scène. Le livre est beau et de bonne qualité mais le prix est élevé au regard du temps de lecture.

07/08/2023 (modifier)