Surface

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police. Là-bas, personne ne veut de son enquête.


Adaptations de romans en BD Occitanie Petits villages perdus Séries avec un unique avis

Noémie Chastain, capitaine de police à Paris, est blessée lors d’une intervention. Elle s’en sort de justesse, complètement défigurée. Son visage fait peur et dérange, il rappelle les risques du métier, c’est mauvais pour le moral de l’équipe. Sa hiérarchie décide de l’exiler au fin fond de la France, dans un petit village perdu. Sa mission est simple : remettre un rapport pour fermer ce poste de police qui ne sert plus à grand chose. Mais les choses ne se passeront pas vraiment comme prévu...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Octobre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Surface © Michel Lafon 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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10/05/2023 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai beaucoup aimé ce polar adapté d’un roman d’Olivier Norek. Ce récit cumule en effet les bons points. Tout d’abord des personnages intéressants dont aucun n’est tout blanc ou tout noir. L’héroïne, bien sûr, Noémie Chastain, marquée tant dans son corps que dans sa tête par une terrible agression et dont les sautes d’humeur la rendent extrêmement cassante même avec ses collègues. Mais à mes yeux les personnages les plus marquants demeurent encore les criminels tant ce polar prend des accents de fait divers sordide plongeant des gens ordinaires dans une situation inextricable. Ensuite une intrigue très bien menée. On plonge progressivement dans l’horreur avec d’abord une scène choc puis la découverte de ce petit coin de paradis si paisible. Enfin, à l’image de ce cadavre surgissant des flots, l’écrivain gratte la surface de ses personnages pour nous en révéler d’autres facettes et cette mentalité toute villageoise où l’on préfère préserver la tranquillité au détriment de toute justice. Autre point fort, les révélations finales qui nous arrivent en deux temps et même si l’on s’y attend un peu, on ne peut que saluer la manière dont Olivier Norek mène sa barque pour nous emmener là où il le voulait. L’adaptation du script est signée Matz, auteur routinier du genre polar. Même si l’on sent ici ou là que le scénariste a dû couper dans la masse, la narration reste extrêmement fluide et l’enquête ne perd jamais de sa logique. Les dialogues sonnent juste et les personnages demeurent extrêmement humains, tous gardant une réelle profondeur. Le dessin est signé Luc Brahy. Si je lui reproche des personnages dont la tête a tendance à changer d’une case à l’autre, je trouve qu’il reproduit très agréablement le théâtre de ce drame. Que ce soit le nouveau village, le lac et son barrage ou les scènes de plongée, ses décors sont pleinement immersifs. Petit bémol au niveau des personnages donc. Le trait est parfois un peu approximatif et les visages sont à l’occasion un peu trop figés… mais les émotions passent et les risques de confusion de personnages demeurent quasi nuls. La colorisation d'Antoine Kompf m'aura principalement marqué par sa lumière et son bleu pénétrant, qui viennent parfaitement s'opposer à la noirceur des crimes. J'aime cette option qui accentue encore le choc né de l'opposition entre un cadre idyllique et un fait divers tragique. En définitive, je peux dire que j’ai vraiment beaucoup aimé ce récit.

10/05/2023 (modifier)