Surface
Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police. Là-bas, personne ne veut de son enquête.
Adaptations de romans en BD Les petits éditeurs indépendants Occitanie Petits villages perdus
Noémie Chastain, capitaine de police à Paris, est blessée lors d’une intervention. Elle s’en sort de justesse, complètement défigurée. Son visage fait peur et dérange, il rappelle les risques du métier, c’est mauvais pour le moral de l’équipe. Sa hiérarchie décide de l’exiler au fin fond de la France, dans un petit village perdu. Sa mission est simple : remettre un rapport pour fermer ce poste de police qui ne sert plus à grand chose. Mais les choses ne se passeront pas vraiment comme prévu...
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Editeur
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Genre
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Public
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Type
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| Date de parution | 13 Octobre 2022 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’intrigue immergée – dans tous les sens du terme pour le coup ! – dans un coin de la France profonde, et certains ressorts de l’histoire, m’ont fait penser à des téléfilms typés « France télévision », qui a priori ne sont pas trop mon truc. Mais cet album s’en éloigne quand même, ou à tout le moins se place dans le haut de ce panier. Je ne connais pas le roman d’origine, et donc ce qui a immanquablement dû être élagué, mais Matz, en vieux briscard du polar (personnel ou en adaptation) nous restitue quelque chose de très lisible, d’agréable et de fluide. L’intrigue est bien bâtie, tout est crédible, de l’histoire aux personnages (seule la volonté de Noémie, l’héroïne, de rester dans son bled provincial m’a au final étonné : qu’elle quitte Paris et son panier de crabes bien sûr, mais sans attache et urbaine, ça me laisse sceptique, mais bon). Le décor est bien planté, et l’enquête va en s’accélérant jusqu’aux inévitables rebondissements – en plusieurs étapes – du final. Mais, là aussi, ces rebondissements sont moins bourrins et/ou téléphonés que je ne le craignais. Alors, certes, rien d’extraordinaire. Mais on a là un divertissement bien fichu, du polar classique sans esbroufe où tout reste crédible – jusque dans la noirceur crasse de certains. Le rendu du dessin est un peu âpre, mais ça colle avec le sale caractère de Noémie, qui a pris dans la gueule une décharge de fusil et le mépris de sa hiérarchie au 36 quai des Orfèvres, et qui n’est pas d’un abord toujours agréable. Note réelle 3,5/5.
3.5 Je ne serais pas aussi enthousiaste que Mac Arthur, mais je trouve tout de même que c'est un bon polar. L'histoire est au final du déjà-vu (ah le village qui cache un terrible secret et c'est bien sur une étrangère qui va venir foutre la emmerde en ayant aucun problème à déterrer une affaire du passé), mais le scénario est terriblement efficace avec notamment des révélations bien emmenés. J'ai pris un certain plaisir à lire cette adaptation d'un roman que je ne connaissais pas et je pense que c'est à lire si on est fan de polar. Là où ça va moins bien est le dessin. Je n'aime pas trop comment sont dessinés les personnes et en particuliers leurs visages. C'est vraiment le style réaliste typique où j'aime bien les décors qui sont parfois très beaux à regarder, mais je bloque sur les personnages que je trouve moche. Ce qui n'aide pas est qu'on est censé voir l'héroïne comme étant laide suite à un accident, mais pour moi tout le monde est laid !
J’ai beaucoup aimé ce polar adapté d’un roman d’Olivier Norek. Ce récit cumule en effet les bons points. Tout d’abord des personnages intéressants dont aucun n’est tout blanc ou tout noir. L’héroïne, bien sûr, Noémie Chastain, marquée tant dans son corps que dans sa tête par une terrible agression et dont les sautes d’humeur la rendent extrêmement cassante même avec ses collègues. Mais à mes yeux les personnages les plus marquants demeurent encore les criminels tant ce polar prend des accents de fait divers sordide plongeant des gens ordinaires dans une situation inextricable. Ensuite une intrigue très bien menée. On plonge progressivement dans l’horreur avec d’abord une scène choc puis la découverte de ce petit coin de paradis si paisible. Enfin, à l’image de ce cadavre surgissant des flots, l’écrivain gratte la surface de ses personnages pour nous en révéler d’autres facettes et cette mentalité toute villageoise où l’on préfère préserver la tranquillité au détriment de toute justice. Autre point fort, les révélations finales qui nous arrivent en deux temps et même si l’on s’y attend un peu, on ne peut que saluer la manière dont Olivier Norek mène sa barque pour nous emmener là où il le voulait. L’adaptation du script est signée Matz, auteur routinier du genre polar. Même si l’on sent ici ou là que le scénariste a dû couper dans la masse, la narration reste extrêmement fluide et l’enquête ne perd jamais de sa logique. Les dialogues sonnent juste et les personnages demeurent extrêmement humains, tous gardant une réelle profondeur. Le dessin est signé Luc Brahy. Si je lui reproche des personnages dont la tête a tendance à changer d’une case à l’autre, je trouve qu’il reproduit très agréablement le théâtre de ce drame. Que ce soit le nouveau village, le lac et son barrage ou les scènes de plongée, ses décors sont pleinement immersifs. Petit bémol au niveau des personnages donc. Le trait est parfois un peu approximatif et les visages sont à l’occasion un peu trop figés… mais les émotions passent et les risques de confusion de personnages demeurent quasi nuls. La colorisation d'Antoine Kompf m'aura principalement marqué par sa lumière et son bleu pénétrant, qui viennent parfaitement s'opposer à la noirceur des crimes. J'aime cette option qui accentue encore le choc né de l'opposition entre un cadre idyllique et un fait divers tragique. En définitive, je peux dire que j’ai vraiment beaucoup aimé ce récit.
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