Les derniers avis (47121 avis)

Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Mauvaises mines
Mauvaises mines

Je continue mon exploration du monde de Munoz après avoir découvert l'excellent L'Inconnue du bar (Dans la tête de...). Ce volume compile les histoires qu'il avait fait pour feu le magazine Aaaarg, magazine éphémère de bande dessinée, avec principalement des dessins humoristiques légendés. Ce qui fait rapidement défaut donc, puisque la lecture est très très rapide, entrecoupée de seulement une petite histoire de l'éditeur qui recherche son auteur. Donc ne vous attendez pas à plus de 10 min avant de finir l'ouvrage. Par contre j'ai adoré ce qu'il en a fait, avec des planches d'un humour sauvage et acide, toujours dans un ton noir. J'ai beaucoup ri à la lecture, lui qui arrive à trouver des horreurs parfaitement adaptées à ce genre de dessin. Il y a des trouvailles géniales, mais surtout il y a toujours cet humour qui est à la fois acide et un peu triste sur une réalité sordide. C'est presque le développement de ce qui se verra ensuite dans ses autres séries. Je dirais que cette BD est parfaite pour entrer dans le monde étrange et noir de Munoz. L'histoire principale qui sert de liant, sans jamais être véritablement liée aux dessins, est amusante avec cet éditeur qui pète un câble et décide de rechercher son auteur en suivant les clichés qu'il a sur les artistes. C'est sanglant mais surtout très con, je me suis bien amusé. Elle est plutôt courte, mais je suis d'accord avec Gaston : plus longue, elle aurait été redondante. En somme une bien bonne BD d'humour noire, trop vite lue à mon gout, mais qui a le mérite de nous faire rire jaune. J'apprécie beaucoup Munoz, décidément !

07/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Guacamole Vaudou
Guacamole Vaudou

Fabcaro semble avoir trouvé son mode de fonctionnement et nous sort une nouvelle BD parodiant les romans photos, dans la même veine que Et si l'amour c'était aimer ? mais avec cette fois-ci un roman photo pur jus, écrit en collaboration avec Eric Judor et mettant en scène celui-ci dans sa vie bien rangée d'employé de bureau qui se sent inutile et mal vu. Au cours d'un stage de Vaudou, il apprend à maitriser un pouvoir faisant de lui un homme regardé et envié. Très vite, tout dégénère. La trame est assez classique, plutôt amusante et on sent que Fabcaro se plait à parodier les bureaux, les employés lambdas, les stages de coaching en tout genre ainsi que le monde des médias. L'ensemble passe par des planches à chute, pas toutes aussi réussies mais globalement amusantes et certaines franchement drôles. Le mélange des coiffures, des vêtements, des décors tous très typés vieillots ajoute à une sorte d'ambiance rétro qu'on moque gentiment. Cependant, j'avoue que la BD reste plutôt en-deça de ce que Fabcaro nous a déjà pondu, et j'aurais tendance à recommander plutôt Et si l'amour c'était aimer ? qui est dans la même veine mais est carrément plus barrée et m'a beaucoup plus fait rire. Ici ça reste potache gentil, avec ce côté rigide des romans photos, le tout dans une déco ringarde et des dialogues absurdes. Ce n'est clairement pas mauvais, mais ça fait un peu répétition d'autres albums sans que ça ne les égale. Pour les fans de Fabcaro en priorité, les nostalgiques des roman-photos des vieux magazines aussi ou simplement pour rire un peu. Mais on est pas dans la grosse poilade non plus.

07/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Qui est ce schtroumpf ?
Qui est ce schtroumpf ?

J'ai lu cet album dans les rayonnages de la librairie, en me demandant qu'est-ce que c'était que cet improbable cross-over. Tebo, que je connais surtout pour sa période Tchô ! avec Samson et Néon, faisant une BD sur les Schtroumpf, pourquoi pas après tout ? Même si son humour me semblait assez mal compatible, finalement je me suis retrouvé à être très agréablement surpris par la lecture. C'est frais, un parfait hommage et une très bonne histoire. Si le graphisme reste totalement dans le style de Tebo, avec un côté qui me rappelle d'autres productions de Tchô !, Tebo arrive tout de même à nous pondre un truc qui ressemble beaucoup à du Peyo et ses Schtroumpfs ordinaires. D'ailleurs l'histoire fait à la fois parfaitement hommage à la production classique, mais aussi adapte son humour et ses références à l'ensemble. C'est un savant mélange très bien dosé à mon gout, avec une petite histoire qui n'est pas sans quelques pointes d'humour qui m'ont fait franchement rire. A la fois bel hommage et BD intéressante en tant que tel, l'album est d'une originalité rafraichissante chez les petits lutins bleus qui me semblaient franchement tourner en rond depuis plusieurs albums. Les fans apprécieront !

07/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Opération Copperhead
Opération Copperhead

Cet album revient sur le rôle joué par deux acteurs célèbres (David Niven et Peter Ustinov) dans une opération de contre-espionnage menée par le MI5 durant la seconde guerre mondiale. L’auteur, Jean Harambat, nous prévient cependant que tout ce qui nous est raconté n’est pas vrai… mais n’est pas faux non plus. Nous nous retrouvons donc devant une interprétation romancée d’un fait historique, et chez moi, ce genre de procédé a tendance à mal passer. Mais bon, j’avais adoré « La Fuite du cerveau » de Gomont, dont la démarche est finalement assez similaire. Ceci dit, j’adore David Niven et j’apprécie Peter Ustinov. Et très sincèrement, mes passages préférés auront été ceux dans lesquels Jean Harambat retranscrit mot à mot des extraits de leurs autobiographies. Outre ces passages, j’ai beaucoup aimé les 4/5ème de l’album. C’est drôle, vivant, et on a le sentiment de pouvoir faire la part des choses entre ce qui est vrai et ce qui est exagéré ou romancé. C’est dans la dernière partie du récit et surtout lors de la grande scène finale que ça a vraiment coincé chez moi. A mes yeux, le récit tombe exagérément dans le vaudeville burlesque. Hommage au cinéma des années 1930, clin d’œil à Errol Flynn, je comprends la démarche de l’auteur mais j’aurais préféré rester dans une veine plus réaliste, plus plausible vis-à-vis des faits historiques. Côté dessin, rien à redire. Le style convient parfaitement au ton même si le trait n’est pas des plus précis. C’est léger et décomplexé, avec un peu de raideur dans le trait, ce qui cadre bien avec l’image dégagée par les personnages. De grands moments durant lesquels j’ai vraiment éclaté de rire (surtout lors de ma lecture d’extraits de l’autobiographie de David Niven), des passages plaisants, et des moments plus faiblards. Dans l’ensemble, je vais dire que c’est pas mal mais on n’est pas passé loin d’un 4/5 pour ma pomme. PS : j'ai lu l'album dans sa version en format réduit et à bas prix et je dois quand même dire qu'à certains moments il faut avoir de bons yeux !

07/08/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Fabrique des Français - Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours
La Fabrique des Français - Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours

Pure coïncidence, cette bande dessinée, je l’ai lue quelques jours avant les émeutes de début juillet. Et comme on a pu le voir, certains politiques, en particulier l’extrême-droite avec comme chef de file le venimeux Eric « Gargamel » Zemmour, n’ont pas manqué de brandir une fois de plus le thème du « grand remplacement ». Ces derniers seraient donc bien inspirés d’entamer la lecture de cet ouvrage passionnant et documenté, qui traite de l’immigration depuis 1870 à nos jours. Car c’est dans cette seconde moitié du XIXe siècle qu’ont commencé les premiers mouvements de population au sein de l’Hexagone. A l’époque déjà, les Bretons et les Auvergnats, qui venaient s’installer dans la capitale en quête d’une vie meilleure, suscitaient l’hostilité des Parisiens. Suivis par les Italiens, les Belges et les Polonais qui furent appelés par la République, car en effet, le besoin de main d’œuvre était criant dans une France en pleine phase d’industrialisation. En 1886, les étrangers représentaient déjà une population de 1,2 millions, tandis que la démographie des Français, elle, stagnait ! C’est dans ces années que fut voté, afin de contrer le droit du sang des nationalistes, le droit du sol, condition nécessaire pour mieux intégrer ces populations et accessoirement grossir les rangs de l’armée française… Bref, l’ouvrage est passionnant, entrecoupé d’anecdotes et de témoignages de célébrités et d’anonymes dont les parents et aïeux n’étaient pas « de souche » ! Saviez-vous par exemple que la baguette était liée à la construction du métro parisien et aux immigrés qui y travaillaient ? Ou encore que la musette (oui, celle des bals) a été créée avec l’apport de l’accordéon par les Italiens ? Sans parler évidemment du couscous, devenu plat préféré des Français (mais ça tout le monde le sait déjà…).En déroulant le fil de cette histoire de l’immigration, on prend conscience de la richesse que celle-ci a apporté à la nation, mais aussi du fait que les étrangers ont été régulièrement pointés du doigt par les politiques les plus démagogues, enclins à titiller les peurs et les bas instincts. La défense de l’identité « gauloise », cet argument électoral nécessitant peu de rigueur intellectuelle, a souvent fonctionné et bien hélas fonctionne encore, en se répercutant surtout sur les lois successives qui ont fini par transformer aujourd’hui l’acquisition de la nationalité française (ou de la simple carte de séjour) en parcours du combattant. En ce qui concerne la partition graphique, Sébastien Vassant, adepte du format documentaire et historique (« Juger Pétain », « Politique qualité », « La Veille du Grand Soir »…) produit un dessin hyper lisible et donc très approprié. Son style, moins relâché et artistique que dans d’autres de ses productions, est tout à fait conforme aux codes du genre. La mise en page est variée et accompagne bien le texte. Le bémol se situe au niveau des représentations des personnages, plus ou moins célèbres, qu’on a parfois beaucoup de mal à reconnaître. Cela ne retire rien à l’intérêt de ce document que l’on peut considérer comme un ouvrage de salut public, à l’heure où le gouvernement s’apprête à présenter un énième projet de loi immigration, déjà repoussé en raison des controverses qu’il a suscitées. Mais surtout en raison de la montée en puissance des discours haineux vis-à-vis d’une frange de la population issue de l’immigration récente « de couleur », des discours qui pourraient pour la première fois favoriser l’arrivée au pouvoir d’un parti d’extrême-droite aux prochaines présidentielles. Dans un tel contexte, on se prend à espérer que « La Fabrique des Français » soit largement diffusée dans les écoles et les bibliothèques de « France et de Navarre ». Un livre très instructif qui apaise le débat, à lire évidemment de toute urgence !

06/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Ayrton Senna - Histoires d'un mythe
Ayrton Senna - Histoires d'un mythe

Exercice casse-gueule de la biographie exhaustive en 48 pages, Ayrton Senna - Histoire d'un mythe s'en sort honorablement mais n'innove en rien. Le point le plus positif à mes yeux vient du chapitrage qui, plutôt que de nous proposer un ordre chronologique, se présente sous la forme de thématiques (les talents du pilote sous la pluie, son lien particulier avec tel ou tel circuit, le système d'entraide entre pilotes brésiliens, etc...) Le point le plus négatif à mes yeux se situe au niveau du dessin des différents personnages. Les caricatures sont souvent ratées et si je n'avais su de qui il s'agissait sans avoir besoin du dessin, je pense que j'aurais bien souvent été embêté pour reconnaitre les différents acteurs. Pour le reste, je dirais que c'est pas trop mal. Les scènes de courses sont bien rendues (un peu dans la lignée de ce qu'un Graton a lontemps fait avec Michel Vaillant). Les grandes lignes de la carrière et la personnalité très charismatique du pilote sont bien mises en avant. Reste qu'en 48 pages, on est dans l'évocation rapide et il ne faut pas attendre des miracles de l'album. Une bio de plus, je dirais, mais dans le genre et en tenant compte du format imposé, elle est des plus correctes.

06/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Nuits Assassines
Les Nuits Assassines

J’arrondis aux trois étoiles, parce que l’intrigue arrive à développer quelque chose d’étrange, de maléfique, sans abuser d’effets et d’un fantastique outranciers. Mais je suis quand même sorti un peu déçu de cette lecture. Le dessin tout d’abord. Il est certes clair et très lisible. Mais, affaire de goût, je n’ai pas accroché à la colorisation informatique (qui lisse tout, artificialise l’ensemble), et je n’ai pas non plus aimé les moments où les traits du visage étaient effacés. Quant à l’histoire, elle se laisse lire, mais je n’ai jamais été totalement captivé par cette malédiction hautement improbable, qui frappe impitoyablement tous les membres d’une même famille. Si un flic et un journaliste enquêtent sur cette affaire hors du commun, ces aspects sont annexes. L’essentiel tourne autour de l’hécatombe au sein de cette famille autrichienne. Les secrets de famille, quelques vieilles rancunes, dont les clés nous sont données au fur et à mesure, avec une héroïne qui sombre dans la folie au moment même où la rationalité et la justice semblaient vouloir tout assainir. Mais je suis resté sur le côté de cette histoire, hélas. Note réelle 2,5/5.

06/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Gilets de sauvetage
Gilets de sauvetage

Une histoire personnelle, qui croise celle de milliers de migrants, de persécutés d’hier et d’aujourd’hui. On a là un album intéressant, qui incite à la réflexion, un peu comme le narrateur (Alain Glykos) et sa copine le font lorsque leur excursion en Grèce, sur une île en face de la Turquie, ravive des souvenirs chez Glykos, mais aussi les confronte à la réalité des migrations contraintes, eux qui ne sont là que comme touristes. Le conflit millénaire entre Turcs et Chrétiens (avec en point d’orgue les massacres du XIXème siècle), la crise économique grecque, les conséquences de l’afflux de migrants en Grèce et la récupération par l’extrême droite d’Aube dorée de ce phénomène, cela fait pas mal de sujet de réflexions, assez lourds. Mais la narration, souvent littéraire je trouve, en tout cas aérée et distanciée, ne rend pas du tout indigeste ce mélange, bien au contraire, j’ai trouvé cet album agréable à lire.

05/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Big Bill est mort
Big Bill est mort

J'avais bien aimé Un Paradis distant, qui faisait suite à cet opus. Je n'ai donc pas été surpris de retrouver l'ambiance raciste de Rockwell Town toujours très bien rendue par le duo Antunes/Taborda. Toutefois j'ai un peu moins apprécié cet épisode faute à une deuxième partie de l'histoire un peu facile dans le retournement de la situation. Si le récit n'est pas très original dans cette histoire de lynchage souvent vu, la personnalité de Big Bill donne du piquant à la première partie du récit. Cette première partie travaille sur le contraste entre la fixité du pauvre cadavre de Bill et la magnificence de la prestance du même Bill vivant à travers les flash-backs. Le récit monte bien en intensité dramatique de façon crédible au point que l'auteur laisse entrevoir un récit très sombre. Toutefois le coup de théâtre un peu convenu rend la fin du récit assez banale même s’il rétablit la balance émotionnelle sous une forme plus morale. J'ai bien apprécié le graphisme de Taborda souvent à la limite de la caricature dans ces visages très stéréotypés. On peut lui reprocher d'accentuer un peu trop sur les stéréotypes des Afro-Américains. Le dessin reste très vivant avec une expressivité très forte dans les rictus des intervenants. J'ai un faible pour les femmes que dessine Taborda, je les trouve très sensuelles même si elles sont peu présentes dans le récit. Au final une lecture assez rapide qui reste d'un classicisme assez convenu mais divertissante et plaisante. Un bon 3

05/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Oink - Le Boucher du Paradis
Oink - Le Boucher du Paradis

L’album est vite lu, et il manque sans doute de coffre, l’intrigue aurait pu être davantage étoffée et moins linéaire. C’est vraiment dommage, car il y avait matière je pense à développer cette histoire. Histoire allégorique, si j’en crois l’avant-propos de l’auteur, qui évoque ici son expérience douloureuse avec l’école, et plus largement les sociétés castratrices. Il y a un peu d’Orwell, mais cette vision reste assez personnelle. Et très noire ! En effet, c’est extrêmement violent, nihiliste, la mort semblant être la seule échappatoire à l’enfer vécu par ces êtres hybrides, sous la domination d’un dirigeant dictatorial et lointain. Le dessin est à l’unisson de cette vision morbide, très sombre, donnant aux décors postapocalyptiques des airs de friches mal éclairées, une fin du monde glauque. Un dessin et une histoire bien fichus, suintant la violence, mais une intrigue que j’aurais bien aimée plus dense.

04/08/2023 (modifier)