La Fuite du cerveau

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 14 avis)

Après le succès de Pereira prétend et de Malaterre, Pierre-Henry Gomont change de registre. Il nous entraîne dans un road movie échevelé et drolatique, inspiré par la véritable destinée du cerveau d'Einstein. Menée tambour battant, cette histoire rocambolesque et burlesque, servie par un dessin épris de liberté, est aussi une réflexion passionnante sur la complexité de l'âme humaine.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Albert Einstein Le cerveau Les prix lecteurs BDTheque 2020

Le 18 avril 1955, Albert Einstein passe de vie à trépas. Pour la science, c'est une perte terrible. Pour Thomas Stolz, médecin chargé de l'autopsie, c'est une chance inouïe. Il subtilise le cerveau du savant afin de l'étudier. S'il perce ses mystères, il connaîtra la gloire... Le problème, c'est que le corps d'Einstein le suit ! Privé de cerveau, Albert continue à bouger, à marcher, à parler. La perspective de comprendre le fonctionnement de ses neurones l'excite au plus haut point. « Formidable ! On va faire ça ensemble, tous les deux ! », dit-il à Stolz. Reste à trouver un laboratoire à l'abri des regards. Ce qui n'a rien d'évident quand on a le FBI aux trousses...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Septembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Fuite du cerveau © Dargaud 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 14 avis)
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18/09/2020 | Mac Arthur
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je suis moins convaincu par le travail de Gomont ici que dans son Malaterre qui m'avait marqué. D'ailleurs je rejoins globalement l'avis de Solo : une bonne BD, mais qui ne m'a pas plus plu que ça. La faute en incombe, selon mes critères, au ton du récit qui m'a semblé trop éloigné de ce qu'il s'est réellement passé sans pour autant basculer véritablement dans un récit au ton volontairement différent. L'apparition d'Einstein qui valide ce qu'il se passe m'a paru absurde, surtout au vues des volontés de celui-ci, et la question de notre cerveau qui traverse le récit est assez peu développé. Les interrogations sur le "moi" que constitue notre esprit prisonnier de ces chairs est palpitant mais pas foncièrement mis en avant. D'autre part, j'ai eu du mal à comprendre où le récit voulait en venir : parler des avancées dans la compréhension de l'organe du cerveau ? Parler de Einstein et du processus de réflexion ? De la question des génies ? De l'avancée médicale ? D'un peu tout ? Simplement s'amuser sur l'anecdote du cerveau qui voyage ? Je ressors plus confus que satisfait de l'ensemble, et j'ai l'impression que le récit m'a perdu dans ce qu'il voulait dire. L'errance du médecin est amusante sur plusieurs passages, plutôt glauque dans d'autres (notamment l'hôpital) et le final est joli mais l'insistance sur cette dernière volonté me fait réfléchir au sens du récit : en finissant sur cette image forte, la narration insiste avant tout sur cet axe de lecture. Mais je n'ai pas eu l'impression que c'était le plus important dans le récit qui l'a précédé. Bref, l'ensemble est franchement flou pour moi. Cependant, le récit est lisible et se parcourt sans heurt. J'ai lu jusqu'à la dernière page sans vraiment m'arrêter sur un quelconque obstacle. La narration est maitrisé, Gomont reste efficace dans son dessin comme j'ai déjà pu le voir. C'est juste que je ne sais pas ce qu'il a voulu dire au final. Une lecture mitigé, je pense que je le relirais pour tenter de comprendre mais je ne suis pas convaincu pour l'instant.

10/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La couverture m’a fait penser aux Pieds Nickelés – voir la couverture du premier tome de leur intégrale. Et je pense que Pierre-Henry Gomont a volontairement joué sur cette ressemblance, tant les personnages embarqués dans cette histoire invraisemblable développent une ambiance proche de celle du fameux trio. Surtout le docteur Stolz, héros totalement ballotté par les événements. J’ai bien aimé cette lecture, agréable, dynamique. L’album est épais, mais il n’y a pas tant de textes que cela (parfois des dessins en font office), et les planches – qui s’affranchissent souvent du gaufrier traditionnel – sont aérées. Le dessin de Gomont semble brouillon, mais je l’aime bien lui aussi. Il convient parfaitement à cette intrigue qui part de postulats foutraques, pour se poursuivre – peut-être un peu trop, il y a quelques longueurs – dans une longue fuite en avant de Stolz, la jeune thésarde qu’il rêve de séduire, et surtout Albert (et son cerveau bien sûr !). Note réelle 3,5/5.

30/05/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
L'avatar du posteur Solo

Définitivement, Pierre-Henry Gomont est vraiment doué. Mais j'ai manqué de souffle dans ce récit et je n'ai pas réussi à me laisser aller au fil des péripéties. Le rythme est ultra soutenu et avec ce (magnifique) dessin, il apparaît davantage hystérique. C'est extrêmement dynamique et revitalisant pour le lecteur. Le ton humoristique s'imprègne dans toutes les scènes et me plaît assez. Et puis l'auteur a le sens du verbe, l'écriture est vraiment agréable, les tournures de phrases sont subtiles et ajoutent une sorte de bonne humeur à l'ensemble du récit. L'histoire démarre à partir de l'histoire vraie du vol du cerveau d'Einstein, après sa mort au moment de l'autopsie. Toute l'aventure de fugue est de la fiction pure. Et malheureusement, j'ai eu du mal à m'intéresser à l'intrigue. J'ai eu l'impression de lire sans gouvernail, sans savoir ce que l'auteur voulait montrer vraiment, ou autre chose qu'une aventure farfelue et bourrée de rebondissements. Cela m'a empêché d'avoir un véritable attachement envers les personnages, puisque je ne comprenais pas qu'elles étaient leurs motivations dans ce récit. Au même titre que Malaterre et Pereira prétend, je m'attendais encore à ce que l'auteur crée une ambiance bien spéciale, un scénario simple et riche avec des personnalités à la psychologie complexe. Mais dans ce récit, je n'ai pas atteint le même niveau de plaisir. Mais bon, plaisir quand même. Puisque Albert Einstein avait écrit explicitement de son vivant qu'il ne souhaitait pas être étudié par les scientifiques (fait réel relaté dans cette histoire), je ne comprends pas comment sa personnalité fictive puisse être uniquement emplie de bonhommie et d'enthousiasme. J'aurais préféré découvrir une personnalité plus ambivalente, dans laquelle le professeur aurait pu exprimé également son irritation du fait que l'homme n'ait pas respecté ses dernières volontés. Plus largement, cette histoire aurait pu proposer en fond un questionnement sur les choix du "scientifique" : faut-il toujours respecter l'éthique et ses règles (éthique médicale de surcroit) ou la transgresser pour la quête d'un prétendu "progrès" ? Cette problématique aurait pu se fondre dans le décor je trouve. Mais elle n'est pas exploitée. Dommage pour moi, je reste sur ma faim avec des personnages à la personnalité assez réduite: médecin légiste pas très fute-fute, une chercheuse neurologue en herbe et un professeur Albert très simple, humain, Monsieur Papy-tout-le-monde, en mode casquette/lunettes de soleil/survet pour rester incognito (ce qui m'a fait particulièrement sourire). Il est 'cor assez attachant. En tout cas, c'est tout à fait divertissant et le dessin, une fois de plus chez cet auteur, en vaut la chandelle. Plein de couleurs, toujours le trait vif, volontairement imparfait et sinueux. Très grande maîtrise graphique, au même titre que Malaterre, ce chef d'œuvre. A découvrir

29/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Fort heureusement ce ne fut pas sur le pied, mais cet album m'est tombé des mains. Si le dessin me paraissait très sympathique de prime abord, on voit ici surtout des personnages énervés. Du coup, sympathique ou pas, je n'ai pas trop accroché. Le personnage principal étant en plus assez vain, prétentieux et bête sans pour autant être drôle, mon capital sympathie s'est évaporé. Et lorsque notre ami Albert, calotte crânienne et cerveau manquants est apparu dans ces pages, et qu'il a interagit avec des gens et des objets, je n'ai pas compris. Fantôme ? Imagination du docteur Stolz ? Eh non, c'était bien le corps d'Albert. Mais pourquoi ? Comment ? En quoi est-ce drôle ? Autant de questions pour lesquelles je n'aurai jamais la réponse. Je me suis forcé à lire jusqu'à la moitié de l'histoire, mais même là j'ai trouvé ça long et ennuyant. Rien ne m'a accroché, tout m'a ennuyé. J'ai fini par fermer cet album et passer à autre chose.

07/06/2021 (modifier)
Par cac
Note: 2/5
L'avatar du posteur cac

La grosse déception sur ce coup-là. Près de 200 bien longues pages pour raconter cette petite anecdote sur le cerveau d'Einstein subtilisé contre sa volonté. C'est surtout ça qui est scandaleux, ne pas pouvoir disposer de son corps même une fois mort afin qu'il soit traité comme on le souhaite et pas charcuté par des médecins en quête de reconnaissance comme à la recherche d'une pierre philosophale à une autre époque. Et pourtant le raccourci est facile, il faut prouver une hypothétique relation entre l'intelligence du génie et l'aspect physique et clinique de son organe cérébral. En plus le médecin qui fait l'autopsie et ramène le dit organe dans son sous-sol ne le fait pas vraiment pour redorer son propre crédit scientifique mais pour l'offrir comme sujet de recherche à sa bien-aimée collègue d'hôpital. Oui c'est rocambolesque et échevelé si je puis dire car le voleur de cerveau est poursuivi par un Albert trépané qui cache son ouverture béante sous un chapeau. Le dessin est ma foi bon et retranscrit bien la vivacité de l'action. Alors peut-être que je m'attendais à quelque chose de plus terre-à-terre, plus proche de la réalité du vol de ce cerveau que ce récit un peu loufoque où l'humour prédomine sur la véracité des faits.

04/04/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Le mot qui ressort des autres avis est « conteur »… et là je crois que tout est dit. Je ne suis pas spécialement fan de loufoque, mais impossible de résister au talent de conteur de Pierre-Henry Gomont. En partant d’un fait avéré (le vol du cerveau de Einstein), il tisse une histoire rocambolesque aux personnages hauts en couleurs. J’adore l’ingéniosité narrative, l’inventivité dans l’utilisation du medium de la BD (par exemple la représentation de la perte de la parole de Einstein), et de manière générale j’ai beaucoup accroché à l’humour. La mise en image est réussie, et innove elle aussi souvent, notamment dans le découpage et le symbolisme et les métaphores graphiques. Voila, l’histoire est peut-être un chouïa longue, avec une baisse de rythme vers le milieu, mais je ressors de ma lecture ravi. Bravo à l’auteur !

23/02/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
L'avatar du posteur Benjie

Une histoire de road movie rocambolesque, espiègle et drôle. Thomas Stolz, médecin chargé des autopsies à l’hôpital de Princeton, en Californie, est appelé en urgence pour autopsier le corps d’Albert Einstein qui vient de mourir. Et ça tombe mal : Stolz est en pleine séance de séduction auprès de Marianne Ruby, une jeune neurologue. Une idée folle lui passe par la tête ! Voler le cerveau du génie pour que Marianne l’étudie et reçoive le prix Nobel. Stolz rentre chez lui, le cerveau sous le bras. Alors qu’il va le cacher à la cave, le professeur Einstein se matérialise devant lui, la boite crânienne ouverte et fumant la pipe. Loin de s’offusquer du vol de son cerveau, le savant approuve la démarche car il avait justement un travail à terminer… A partir d’un fait réel, Pierre-Henry Gomont nous entraîne dans une course folle au cours de laquelle Einstein et son voleur de cerveau échappent à leurs poursuivants. Répliques savoureuses, crayonné vif et expressif, récit plein d’énergie… Encore un très bon album du super Pierre-Henry Gomont.

30/01/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Gomont est décidément un auteur à suivre même si je n'ai pas adoré tous ses albums. Je le trouve très créatif et son œuvre diversifiée. Ici, il part sur une anecdote véridique (un médecin a effectivement enlevé le cerveau d'Albert Einstein) pour en faire une aventure incroyable. Le scénario est franchement prenant et je l'ai lu du début jusqu'à la fin sans m'arrêter tellement je voulais savoir ce qui allait se passer ensuite ! Au début, je trouvais juste l'intrigue sympathique et j'étais un peu curieux de savoir où l'auteur allait nous emmener et puis très vite j'ai commencé à trouver que c'était captivant. Les personnages principaux sont terriblement attachants, il y a des seconds rôles savoureux (je pense notamment au duo d'agents du FBI incompétents) et le personnage de Thomas va évoluer au fil du temps. La fin est particulièrement touchante. Le dessin de Gomont est une vraie œuvre d'art. C'est le style réaliste-comique que j'adore. C'est vivant et dynamique. Le découpage est parfait et on voit qu'au fil des albums il a perfectionné son style. Tout est maitrisé. Seul ombre au tableau: si l'humour m'a fait sourire plusieurs fois, je n'ai pas vraiment rigolé.

15/12/2020 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
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Comme tout le monde je m'incline devant le conteur ! C'est vrai que c'est complètement invraisemblable cette histoire de cerveau volé, et de fantôme veillant sur son cerveau ! Ça part sur un bitard lourdingue (le docteur Stolz), qui drague une chercheuse en neurologie et qui va la faire choir dans un road-movie sans issue mais plein de rebondissements tarabiscotés. Pour nous faire sauter à pieds joints par dessus l’invraisemblance, Pierre-Henri Gomont, réussit à incorporer à sa course folle la plus fine psychologie (comme dans Les nuits de Saturne). Le moment où il fait la connerie de prendre le cerveau avant de recoudre la boîte crânienne, est très bien rendu dans toutes les circonvolutions d'un cerveau désœuvré. Le rapport filial qui nait entre le voleur et le fantôme est très bien décrit, même si la situation est de l'ordre du fantasme, la relation affective est bien vraisemblable, elle. Le dessin crayonné, rapide, proche de la caricature ou du dessin de presse parfois, navigue entre le vert canard et la sanguine, avec des petits jus jaunes aquarellés. Des silhouettes noires du FBI (proches des méchants des triplettes de Belleville) aux décors bucoliques ou hospitaliers, tout est rendu avec une expression adaptée, du drôle à l'effrayant, sans transition. La composition des pages est très réfléchie, jouant, avec les contrastes (chaud/froid, sombre/clair ou courbes et angles) avec la symétrie, la taille des cases et leur assemblage, Gomont crée une atmosphère tour à tour échevelée, onirique, administrative ou solennelle. Bref c'est roboratif et captivant.

29/11/2020 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
L'avatar du posteur doumé

Un auteur qui nous fait sourire dès la préface et qui nous emmène dans un périple au pas de course. Un trio qui s'enfuit avec à ses trousses des hordes prêtes à tout pour s'emparer du cerveau d'Albert. Et notre brave Albert avec le crane vide, notre héros avec le cerveau d'Albert sous le bras et une chercheuse en neurologie parcourent le pays pour effectuer d'hypothétiques recherches. Toute cette histoire n'a vraiment rien de rationnelle, mais l'auteur a le talent pour nous emmener avec naturel dans cette aventure invraisemblable. Pas une seconde nous ne croyons à cette histoire mais nous sommes captés sans discontinuer jusqu'à la fin. Un ton humoristique tout au long de cette aventure y compris pour nous décrire la vie d'un hôpital ou d'une morgue, un enchainement d'évènements sans temps mort, des personnages hauts en couleur qui sont volontairement caricaturaux. Les situations nous réservent toujours des surprises avec des dialogues percutants et très drôles. Virevoltant, jubilatoire, un moment de lecture synonyme de plaisir. Avec cette bd Pierre Henry Gomont démontre qu'il est un conteur d'histoire vraie ou fausse et qui confirme que tous ses albums méritent d'être lus.

28/11/2020 (modifier)