L’album n’est pas très épais, surtout qu’il regroupe deux histoires. Mais la lecture est intéressante.
La première histoire, très courte, ne laisse pas d’espace pour se développer, et la chute n’est pas très surprenante. Mais ça se laisse lire.
La seconde est plus longue, et prend le temps de ménager plusieurs paliers dans la montée en tension, dans l’horreur qui peu à peu étreint le héros et menace la ville de Providence (LA ville de Lovecraft !). Cette histoire est, du coup, plus captivante que la précédente.
Les deux bénéficient en tout cas d’une très bonne narration, fluide, très aérée (comme si nous était laissé, entre chaque phrase, le temps de l’assimiler, de faire circuler le poison du malaise). Ces deux histoires sont aussi très représentatives des écrits de Lovecraft, et peuvent servir de porte d’entrée à l’adaptation de ses œuvres par Tanabe. Lorsque j’avais arrêté de lire ses livres, c’est que j’avais l’impression que les mêmes thèmes se retrouvaient toujours, la répétition relative m’avait lassé. A voir ce que ça donnera avec les adaptations de Tanabe (c’est le deuxième album que je lis).
Les histoires bénéficient aussi du très beau dessin de Tanabe. Fin, précis, minutieux et détaillé, mais aussi fluide, il est un parfait complément visuel aux hantises de Lovecraft.
Spécial…
Ce récit écrit sur le ton de l’autobiographie intimiste (narration à la première personne, dessin naïf et dépouillé) est une fiction qui va nous permettre de découvrir le quotidien d’une jeune femme. Une jeune femme qui a l’art de fréquenter de fameux cas sociaux. Sa colocataire a un caractère de cochon et est en fauteuil roulant, le job que Justine se dégote l’amène à fréquenter un club de gym peu recommandable, et quand elle se trouve un petit ami, celui-ci est atteint de fameux troubles psychiatriques.
Ce récit parvient à la fois à être farfelu et glauque. Le ton n’est pas à la morosité mais plutôt à la résignation et au désintérêt avec pour exemple type la manière dont Justine va quitter son emploi (ne parvenant pas à remettre sa démission, elle finira par se faire renvoyer sans même l’avoir cherché).
Sincèrement, au début, j’ai cru que j’allais fameusement m’ennuyer. Et puis la sauce prend. Les personnages intriguent. L’écriture qui conserve pas mal d’expressions québécoises apporte une part d’exotisme (j’ « entendais » l’accent québécois en lisant les dialogues). Et finalement, mine de rien, l’autrice nous parle d’une génération qui n’espère plus rien, qui n’attend plus rien, dépourvue d’ambition, dépourvue d’idéal. Ça pourrait être profondément ennuyeux, ça pourrait être profondément déprimant et au final, j’ai surtout trouvé cette lecture distrayante, voire amusante par moments (mais pas hilarante).
Pas déplaisant… mais spécial.
Je ne suis pas un spécialiste de Comics. L'approche de cette série m'a donc été compliquée. Dylan Horrocks multiplie les références à des auteurs et à un monde éditorial américain que je ne connais pas encore.
Horrocks introduit en sus des éléments de culture Maori ce qui n'a pas facilité mon entrée dans son univers qui est assez original. La seconde partie avec la découverte de la malversation de Burger redevient assez classique mais moins créative que le début.
Comme Horrocks se plait d'utiliser un vocabulaire et une pensée assez complexe j'ai eu l'impression de lire un essai critique assez intello sur le monde de l'édition Comics. On pourrait probablement étendre les critiques au monde du Manga comme certains passage de son autre série Magic Pen le laisse penser.
Toutefois j'ai trouvé cette dénonciation d'un monde de requins assez convenue et sans réelle surprise. Le plagia ou le vol d'idées est vieille comme le monde et je n'ai pas été ému par ce récit que j'ai trouvé assez long et un peu ennuyeux par moment.
Le graphisme de Dylan Horrocks rend hommage aux graphisme des années 50/60 dans sa fausse simplicité. Ainsi l'auteur propose de nombreux styles graphiques qui font écho aux diverses ambiances que traversent Sam Zabel et Leonard Batts. C'est très expressif alternant des cases très économes de moyens suivies d'un N&B très travaillé avec des ombres et des contrastes recherchés.
Une lecture intéressante qui fait une grande place au rationnel plus qu'à l'émotionnel mais sur une thématique qui ne m'a pas séduit outre mesure.
Boubou est typiquement la série qui se découvre avec son enfant sur les genoux. Les cinq histoires courtes proposées par Yoon-sun Park renvoient à un imaginaire que les très jeunes enfants s'approprient aisément.
Boubou peut être compris comme le chien mais aussi comme le doudou d'Antonin. Cela permet de préparer un gâteau presque comme maman, ou de se retrouver dans des mondes imaginaires peuplés de lutins ou de maisons magiques.
Le top étant de laisser Boubou aller à l'école à sa place pour retrouver les autres doudous un jour de paresse. C'est donc un univers assez poétique et humoristique qui s'ouvre aux jeunes lecteurs.
Le rythme est vif et le récit facile à suivre avec des personnages amusants et sympathiques.
Le graphisme de l'autrice coréenne propose un trait simple qui donne beaucoup d'expressions aux personnages. La ligne est souple et donne une gestuelle très tonique. J'ai beaucoup aimé les décors qui entourent Boubou et ses amis. Ils sont très bien travaillés avec une palette de couleurs vives et ravissantes.
Une série à partager avec ses jeunes enfants très sympa pour un agréable moment. Un bon 3
2.5
J'ai lu les 4 premiers tomes et je ne pense pas aller plus loin.
J'ai vraiment du mal avec ce genre de manga romantique où tout est trop sérieux. J'aime lorsque c'est contrebalancé avec de l'humour et l'absence de celle-ci a fait en sorte que je n'ai pas trouvé cette série passionnante à lire. Pourtant, il y a des qualités. Le dessin est très bon, les personnages sont attachants et de ce que je sais il semblerait que ça soit une histoire de lesbienne qui pour une fois ne tournerait pas au tragique comme c'est le cas dans pleins de mangas.
Disons que cela fait parti du haut du panier d'un type de manga qui ne me plait pas trop, mais pour cette série je comprends que d'autres accrochent mieux que moi. Si vous être fans d'histoires d'amour où les personnages s'interrogent sur leurs émotions et ont peur de faire les premiers pas, c'est un manga pour vous.
Une bd ou je passe chaque page à vouloir crier sur Riad en disant « Mais tu veux pas intervenir là????! ». Trop nihiliste pour moi.
Les pages sur les enfants maltraités par exemple qui sont horribles à lire.
Pourtant parfois quelques pages redonnent du plaisir, par exemple quand il parle avec le chauffeur du taxi caf il y a un vrai dialogue.
Le format veut ça et c’est complètement voulu par l’auteur donc c’est purement une question de goût et de sensibilité de ma part.
Le dessin est bien et la mise scène aussi, mais on le sait déjà quand on prend Riad qui est très talentueux dans son style (ça me fait un peu penser à Titeuf dans cet album là particulièrement).
J’ai pris le tome 2 qui est un peu moins déprimant (tout petit peu).
Je ne suis pas forcément fan des super héros américains. C’est sans doute ce qui fait que j’ai un peu moins apprécié cette série que les autres collaborations de ce duo, plus purement axées polar.
Mais ça reste lisible quand même (avec une préférence pour le premier tome, plus important en termes de pagination et parce qu’il expose l’univers).
La narration de Brubaker et le dessin de Phillips (mais aussi la colorisation de Staples) jouent à fond la noirceur – au point parfois que certains passages sont difficiles à appréhender, à tous points de vue. Le héros a un comportement ambivalent, inhérent à son statut d’ancien grand délinquant récupéré par une organisation luttant contre le crime, SOS.
Je ne suis pas aussi enthousiaste que certains concernant ces albums (qui peuvent tout à fait se lire comme deux one-shots), mais la lecture n’est pas déplaisante.
Jérôme Dubois a conçu deux albums en parallèle, « Citéville » donc, mais aussi Citéruine (publié chez un autre éditeur). Citéruine étant la version muette et plus tardive d’un même univers. Contrairement à Citéruine, l’album « Citéville » peut se lire seul.
Dubois y développe, dans plusieurs chapitres traitant de divers aspects de la société (chapitres publiés pour plus de la moitié dans la revue Nicole) une vision absurde, atroces, des rapports humains.
C’est une critique frontale de la société de consommation, et de certains « passages obligés » (maison de retraite, crèche, pôle emploi, etc.).
Le traitement est volontairement absurde, mais aussi très froid (et le dessin, géométrique, statique, accentue cette froideur). Un monde étouffant et calculateur, où les rapports sociaux sont sans empathie. Les personnages masquent leurs émotions (les visages sont souvent étranges, pas forcément ou totalement humanoïdes).
Un peu d’humour traverse ces chapitres. Un humour léger, très noir. J’ai en particulier bien aimé le chapitre « maison de retrait », plein de cynisme et de loufoquerie.
Un univers original, qui déroutera nombre de lecteurs. Mais c’est une lecture que j’ai trouvé intéressante.
A l’instar des autres bandes dessinées de cet auteur, Michel Kichka nous parle de lui… Bon, en soi, je n’ai rien contre mais après trois albums, le risque de tourner en rond devient grand. Heureusement (serais-je tenté de dire), la crise du Covid est passée par là et cet album adopte par conséquent un ton et une forme différents des précédentes œuvres de l’auteur.
La forme, d’abord, tient beaucoup plus du livre illustré que de la bande dessinée traditionnelle. Peu d’enchainements de cases, les dessins illustrent les pensées de l’auteur, les lieux dont il nous parle, les oiseaux qu’il croise. Le trait est bien lisible, souvent beau dans sa simplicité. La colorisation est de qualité et, elle aussi, très sobre. C’est agréable à regarder mais on est presque plus proche d’un carnet de voyage que d’une bande dessinée.
Le ton ensuite. Peut-être plus détaché, plus distancié et plus philosophique que ses précédentes œuvres, cet album offre quelques belles phrases glissées ici où là dont la douce ironie m’auront vraiment plu (lorsque sa femme lui demande ce qu’il va faire de toutes ses photos de nuages et qu’il lui répond qu’il les conserve sur le cloud, par exemple). De ce point de vue également, c’est agréable à lire, léger et bien écrit.
Maintenant, cela reste très autocentré. Michel Kichka nous parle de lui, des origines de sa vocation, de la manière dont lui et sa famille ont vécu le confinement, de son engagement dans Cartooning for peace, de sa vision de l’état d’Israël, de son rapport à la religion. Ce n’est pas inintéressant, très certainement pas, mais cela demeure très nombriliste. Heureusement, le ton général est très doux, comme apaisé alors même que l’auteur ne mâche pas ses mots vis-à-vis de certains sujets (principalement religieux et politiques).
Je ne regrette pas ma lecture mais c’est le genre d’album que je ne lis qu’une fois et qui, je pense, apporte finalement plus à son auteur qu’à ses lecteurs. Pas mal, quoi, mais pas plus.
Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme.
Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte.
Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant.
La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste.
Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.
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Celui qui hantait les ténèbres
L’album n’est pas très épais, surtout qu’il regroupe deux histoires. Mais la lecture est intéressante. La première histoire, très courte, ne laisse pas d’espace pour se développer, et la chute n’est pas très surprenante. Mais ça se laisse lire. La seconde est plus longue, et prend le temps de ménager plusieurs paliers dans la montée en tension, dans l’horreur qui peu à peu étreint le héros et menace la ville de Providence (LA ville de Lovecraft !). Cette histoire est, du coup, plus captivante que la précédente. Les deux bénéficient en tout cas d’une très bonne narration, fluide, très aérée (comme si nous était laissé, entre chaque phrase, le temps de l’assimiler, de faire circuler le poison du malaise). Ces deux histoires sont aussi très représentatives des écrits de Lovecraft, et peuvent servir de porte d’entrée à l’adaptation de ses œuvres par Tanabe. Lorsque j’avais arrêté de lire ses livres, c’est que j’avais l’impression que les mêmes thèmes se retrouvaient toujours, la répétition relative m’avait lassé. A voir ce que ça donnera avec les adaptations de Tanabe (c’est le deuxième album que je lis). Les histoires bénéficient aussi du très beau dessin de Tanabe. Fin, précis, minutieux et détaillé, mais aussi fluide, il est un parfait complément visuel aux hantises de Lovecraft.
Justine et Les fils du King (Justine)
Spécial… Ce récit écrit sur le ton de l’autobiographie intimiste (narration à la première personne, dessin naïf et dépouillé) est une fiction qui va nous permettre de découvrir le quotidien d’une jeune femme. Une jeune femme qui a l’art de fréquenter de fameux cas sociaux. Sa colocataire a un caractère de cochon et est en fauteuil roulant, le job que Justine se dégote l’amène à fréquenter un club de gym peu recommandable, et quand elle se trouve un petit ami, celui-ci est atteint de fameux troubles psychiatriques. Ce récit parvient à la fois à être farfelu et glauque. Le ton n’est pas à la morosité mais plutôt à la résignation et au désintérêt avec pour exemple type la manière dont Justine va quitter son emploi (ne parvenant pas à remettre sa démission, elle finira par se faire renvoyer sans même l’avoir cherché). Sincèrement, au début, j’ai cru que j’allais fameusement m’ennuyer. Et puis la sauce prend. Les personnages intriguent. L’écriture qui conserve pas mal d’expressions québécoises apporte une part d’exotisme (j’ « entendais » l’accent québécois en lisant les dialogues). Et finalement, mine de rien, l’autrice nous parle d’une génération qui n’espère plus rien, qui n’attend plus rien, dépourvue d’ambition, dépourvue d’idéal. Ça pourrait être profondément ennuyeux, ça pourrait être profondément déprimant et au final, j’ai surtout trouvé cette lecture distrayante, voire amusante par moments (mais pas hilarante). Pas déplaisant… mais spécial.
Hicksville
Je ne suis pas un spécialiste de Comics. L'approche de cette série m'a donc été compliquée. Dylan Horrocks multiplie les références à des auteurs et à un monde éditorial américain que je ne connais pas encore. Horrocks introduit en sus des éléments de culture Maori ce qui n'a pas facilité mon entrée dans son univers qui est assez original. La seconde partie avec la découverte de la malversation de Burger redevient assez classique mais moins créative que le début. Comme Horrocks se plait d'utiliser un vocabulaire et une pensée assez complexe j'ai eu l'impression de lire un essai critique assez intello sur le monde de l'édition Comics. On pourrait probablement étendre les critiques au monde du Manga comme certains passage de son autre série Magic Pen le laisse penser. Toutefois j'ai trouvé cette dénonciation d'un monde de requins assez convenue et sans réelle surprise. Le plagia ou le vol d'idées est vieille comme le monde et je n'ai pas été ému par ce récit que j'ai trouvé assez long et un peu ennuyeux par moment. Le graphisme de Dylan Horrocks rend hommage aux graphisme des années 50/60 dans sa fausse simplicité. Ainsi l'auteur propose de nombreux styles graphiques qui font écho aux diverses ambiances que traversent Sam Zabel et Leonard Batts. C'est très expressif alternant des cases très économes de moyens suivies d'un N&B très travaillé avec des ombres et des contrastes recherchés. Une lecture intéressante qui fait une grande place au rationnel plus qu'à l'émotionnel mais sur une thématique qui ne m'a pas séduit outre mesure.
Boubou et ses amis
Boubou est typiquement la série qui se découvre avec son enfant sur les genoux. Les cinq histoires courtes proposées par Yoon-sun Park renvoient à un imaginaire que les très jeunes enfants s'approprient aisément. Boubou peut être compris comme le chien mais aussi comme le doudou d'Antonin. Cela permet de préparer un gâteau presque comme maman, ou de se retrouver dans des mondes imaginaires peuplés de lutins ou de maisons magiques. Le top étant de laisser Boubou aller à l'école à sa place pour retrouver les autres doudous un jour de paresse. C'est donc un univers assez poétique et humoristique qui s'ouvre aux jeunes lecteurs. Le rythme est vif et le récit facile à suivre avec des personnages amusants et sympathiques. Le graphisme de l'autrice coréenne propose un trait simple qui donne beaucoup d'expressions aux personnages. La ligne est souple et donne une gestuelle très tonique. J'ai beaucoup aimé les décors qui entourent Boubou et ses amis. Ils sont très bien travaillés avec une palette de couleurs vives et ravissantes. Une série à partager avec ses jeunes enfants très sympa pour un agréable moment. Un bon 3
Bloom into you
2.5 J'ai lu les 4 premiers tomes et je ne pense pas aller plus loin. J'ai vraiment du mal avec ce genre de manga romantique où tout est trop sérieux. J'aime lorsque c'est contrebalancé avec de l'humour et l'absence de celle-ci a fait en sorte que je n'ai pas trouvé cette série passionnante à lire. Pourtant, il y a des qualités. Le dessin est très bon, les personnages sont attachants et de ce que je sais il semblerait que ça soit une histoire de lesbienne qui pour une fois ne tournerait pas au tragique comme c'est le cas dans pleins de mangas. Disons que cela fait parti du haut du panier d'un type de manga qui ne me plait pas trop, mais pour cette série je comprends que d'autres accrochent mieux que moi. Si vous être fans d'histoires d'amour où les personnages s'interrogent sur leurs émotions et ont peur de faire les premiers pas, c'est un manga pour vous.
La Vie secrète des jeunes
Une bd ou je passe chaque page à vouloir crier sur Riad en disant « Mais tu veux pas intervenir là????! ». Trop nihiliste pour moi. Les pages sur les enfants maltraités par exemple qui sont horribles à lire. Pourtant parfois quelques pages redonnent du plaisir, par exemple quand il parle avec le chauffeur du taxi caf il y a un vrai dialogue. Le format veut ça et c’est complètement voulu par l’auteur donc c’est purement une question de goût et de sensibilité de ma part. Le dessin est bien et la mise scène aussi, mais on le sait déjà quand on prend Riad qui est très talentueux dans son style (ça me fait un peu penser à Titeuf dans cet album là particulièrement). J’ai pris le tome 2 qui est un peu moins déprimant (tout petit peu).
Incognito (Brubaker)
Je ne suis pas forcément fan des super héros américains. C’est sans doute ce qui fait que j’ai un peu moins apprécié cette série que les autres collaborations de ce duo, plus purement axées polar. Mais ça reste lisible quand même (avec une préférence pour le premier tome, plus important en termes de pagination et parce qu’il expose l’univers). La narration de Brubaker et le dessin de Phillips (mais aussi la colorisation de Staples) jouent à fond la noirceur – au point parfois que certains passages sont difficiles à appréhender, à tous points de vue. Le héros a un comportement ambivalent, inhérent à son statut d’ancien grand délinquant récupéré par une organisation luttant contre le crime, SOS. Je ne suis pas aussi enthousiaste que certains concernant ces albums (qui peuvent tout à fait se lire comme deux one-shots), mais la lecture n’est pas déplaisante.
Citéville
Jérôme Dubois a conçu deux albums en parallèle, « Citéville » donc, mais aussi Citéruine (publié chez un autre éditeur). Citéruine étant la version muette et plus tardive d’un même univers. Contrairement à Citéruine, l’album « Citéville » peut se lire seul. Dubois y développe, dans plusieurs chapitres traitant de divers aspects de la société (chapitres publiés pour plus de la moitié dans la revue Nicole) une vision absurde, atroces, des rapports humains. C’est une critique frontale de la société de consommation, et de certains « passages obligés » (maison de retraite, crèche, pôle emploi, etc.). Le traitement est volontairement absurde, mais aussi très froid (et le dessin, géométrique, statique, accentue cette froideur). Un monde étouffant et calculateur, où les rapports sociaux sont sans empathie. Les personnages masquent leurs émotions (les visages sont souvent étranges, pas forcément ou totalement humanoïdes). Un peu d’humour traverse ces chapitres. Un humour léger, très noir. J’ai en particulier bien aimé le chapitre « maison de retrait », plein de cynisme et de loufoquerie. Un univers original, qui déroutera nombre de lecteurs. Mais c’est une lecture que j’ai trouvé intéressante.
L'Autre Jérusalem
A l’instar des autres bandes dessinées de cet auteur, Michel Kichka nous parle de lui… Bon, en soi, je n’ai rien contre mais après trois albums, le risque de tourner en rond devient grand. Heureusement (serais-je tenté de dire), la crise du Covid est passée par là et cet album adopte par conséquent un ton et une forme différents des précédentes œuvres de l’auteur. La forme, d’abord, tient beaucoup plus du livre illustré que de la bande dessinée traditionnelle. Peu d’enchainements de cases, les dessins illustrent les pensées de l’auteur, les lieux dont il nous parle, les oiseaux qu’il croise. Le trait est bien lisible, souvent beau dans sa simplicité. La colorisation est de qualité et, elle aussi, très sobre. C’est agréable à regarder mais on est presque plus proche d’un carnet de voyage que d’une bande dessinée. Le ton ensuite. Peut-être plus détaché, plus distancié et plus philosophique que ses précédentes œuvres, cet album offre quelques belles phrases glissées ici où là dont la douce ironie m’auront vraiment plu (lorsque sa femme lui demande ce qu’il va faire de toutes ses photos de nuages et qu’il lui répond qu’il les conserve sur le cloud, par exemple). De ce point de vue également, c’est agréable à lire, léger et bien écrit. Maintenant, cela reste très autocentré. Michel Kichka nous parle de lui, des origines de sa vocation, de la manière dont lui et sa famille ont vécu le confinement, de son engagement dans Cartooning for peace, de sa vision de l’état d’Israël, de son rapport à la religion. Ce n’est pas inintéressant, très certainement pas, mais cela demeure très nombriliste. Heureusement, le ton général est très doux, comme apaisé alors même que l’auteur ne mâche pas ses mots vis-à-vis de certains sujets (principalement religieux et politiques). Je ne regrette pas ma lecture mais c’est le genre d’album que je ne lis qu’une fois et qui, je pense, apporte finalement plus à son auteur qu’à ses lecteurs. Pas mal, quoi, mais pas plus.
Falafel sauce piquante
Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme. Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte. Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant. La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste. Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.