Citéville

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Venez découvrir Citéville, charmante agglomération fictive aux milles activités. Grâce à son réseau de transport qui vous dépose directement en vacances ou encore son super-marché Buy More qui vous permet d'acheter des objets inqualifiables à des prix approximatifs, Citéville offre un ensemble d'infrastructures de premier choix. Pour les parents insatisfaits, le Pôle Enfant simplifiera votre quotidien en vous proposant des offres de moutards adaptées à vos besoins. Quant aux seniors, ils couleront des fins de jours heureux à proximité de nombreux distributeurs de billets au sein de la Maison de retrait.


Humour noir Les petits éditeurs pendant la pandémie

Depuis plus de cinq ans, Jérôme Dubois construit la Citéville, un espace urbain imaginaire où l'absurde côtoie le quotidien. Autour de neuf lieux emblématiques, qui sont autant de chapitres du livre, se dessine les contours d'une ville austère où les aménagements modernes sont détournés au profit d'un environnement déshumanisé. Cynique et grinçant, Citéville est un ouvrage qui explore avec humour la violence les rapports sociaux et les contradictions de notre société. En miroir de Citéville, Jérôme Dubois dessine Citéruine, un univers parallèle où la ville est à l'abandon. Chaque case est minutieusement reproduite, vidée de ses habitants et plongée dans un décor délabré. Il a été confié aux éditions Cornélius de porter le destin de Citéville, tandis que les Éditions Matière accueillent Citéruine. Les deux villes communiquent et se complètent en deux ouvrages distincts dont les lectures simultanées ou différées sont autant de perturbations d'un même espace par le temps et ses affres.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Août 2020
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Citéville © Cornélius 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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11/08/2020 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Jérôme Dubois a conçu deux albums en parallèle, « Citéville » donc, mais aussi Citéruine (publié chez un autre éditeur). Citéruine étant la version muette et plus tardive d’un même univers. Contrairement à Citéruine, l’album « Citéville » peut se lire seul. Dubois y développe, dans plusieurs chapitres traitant de divers aspects de la société (chapitres publiés pour plus de la moitié dans la revue Nicole) une vision absurde, atroces, des rapports humains. C’est une critique frontale de la société de consommation, et de certains « passages obligés » (maison de retraite, crèche, pôle emploi, etc.). Le traitement est volontairement absurde, mais aussi très froid (et le dessin, géométrique, statique, accentue cette froideur). Un monde étouffant et calculateur, où les rapports sociaux sont sans empathie. Les personnages masquent leurs émotions (les visages sont souvent étranges, pas forcément ou totalement humanoïdes). Un peu d’humour traverse ces chapitres. Un humour léger, très noir. J’ai en particulier bien aimé le chapitre « maison de retrait », plein de cynisme et de loufoquerie. Un univers original, qui déroutera nombre de lecteurs. Mais c’est une lecture que j’ai trouvé intéressante.

03/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai lu cette BD juste après Bien normal du même auteur que je découvrais pour la première fois. J'y retrouve un ton similaire mais aussi son graphisme que je n'aime pas vraiment. Je trouve ses décors corrects quoiqu'un peu trop rectilignes mais ce sont surtout les visages de ses personnages que je n'aime pas. Il use d'artifices, comme pour masquer le fait qu'il ne sache pas ou n'aime pas dessiner de vrais traits de visages, et les remplace par des courbes un peu bizarres ou encore les masque totalement sous de grosses chevelures. Le résultat est souvent très moche à mon goût. Comme pour Bien normal, entre le ton du récit et cet artifice graphique, cela me rappelle les albums de Ruppert et Mulot mais sans la maîtrise graphique de ces derniers. Le thème de l'album est une critique caustique de la société de consommation et du monde capitaliste moderne. Sous la forme d'histoires courtes d'une dizaine de pages en moyenne, il s'attaque successivement aux mesures anti-SDF, aux hypermarchés déshumanisés, au monde du travail sans pitié, à l'ambition professionnelle ou encore aux accrocs au portable. Pour ce faire, l'auteur pousse les concepts à leurs extrémités pour montrer à quel point le monde est devenu absurde et inhumain. Le résultat est inégal. Cela tombe parfois un peu à plat, comme un récit d'art et d'essai trop hermétique ou un gag pas drôle, et d'autres fois j'ai trouvé que ça marchait bien. L'histoire qui m'a le plus plu est celle des parents qui se séparent de leurs enfants parce que leur relation ne fonctionne pas comme ils l'espéraient. Quelques autres savent aussi appuyer là où ça fait mal et se révèlent assez judicieuses. Mais hélas, elles ne sont pas vraiment majoritaires à mes yeux.

11/08/2020 (modifier)