Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme.
Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte.
Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant.
La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste.
Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.
J'ai de nombreux sentiments contradictoires suite à la lecture du premier cycle (10 opus).
La série des "Tours de Bois-Maury" est souvent considérée comme un grand classique de la BD historique.
Hermann profite des derniers travaux des historiens pour déconstruire et proposer une nouvelle vision du Moyen-Âge (vers 1100 et plus).
Malgré tout la fiction domine nettement l'historique dans la série et cela provoque quelques comportements ou discours anachroniques de nos héros.
Ainsi j'ai trouvé que le viol de Babette qui est source de la série (au moins pour Germain) répond à une vision très contemporaine.
Par la suite les épisodes qui sont tous assez indépendants les uns des autres, sont construits sur un même schéma. Cela m'a rendu la série assez répétitive.
Par contre j'ai beaucoup aimé les dialogues et la syntaxe employée par Hermann. L'auteur dose très bien le vocabulaire et la construction des phrases pour rendre un français chantant qui reste facile à lire. Cette qualité apporte beaucoup de fluidité au récit.
Mon intérêt a un peu faibli au milieu de la série mais j'ai trouvé les derniers épisodes mieux construits et plus intéressants. Hermann conclut par un final vrai très bon qui donne un sens de destinée tragique à toute la série.
Au niveau graphique j'ai été déçu par les premiers épisodes. J'ai trouvé son trait trop chargé, ses visages trop ressemblants dans la laideur et ses personnages féminins peu mis en valeur.
Heureusement je trouve les derniers épisodes bien plus attractifs dans le dessin et les couleurs. Les extérieurs, si importants dans la série soutiennent tout du long les ambiances des récits.
Cette série que j'ai découvert sur le tard ne m'a pas séduit dans sa totalité malgré ses qualités.
2.5
J'avais connu l'équipe Champions pour leur apparition dans Spider-Man...qui se passait après la dissolution de l'équipe et la plupart des membres n'apparaissent que dans un flashback !
Cette intégrale était donc l'occasion pour moi de suivre leur aventures et disons que j'ai tout de suite vu pourquoi c'est souvent considéré comme une série moyenne du Marvel des années 70. Le principal problème est que le concept original du scénariste Tony Isabella incluait seulement Angel et Iceberg et on lui a dit d'inclure trois autres personnages de plus et disons que ça se voit. Si la relation entre Angel et Iceberg est naturelle, ça passe mal avec les autres dont on comprend moins ce qu'ils foutent là. Bon, ils ont tous des personnalités différentes qui pourraient créer une bonne dynamique et un peu de drame, sauf que la plupart du temps ils font juste que se battre contre des super-méchants.
Et ça sera le gros défaut de la série: les histoires ne sont pas nécessairement mauvaises (j'aime bien celle avec le nazi et ses abeilles tueuses), mais la plupart du temps ce sont des récits de super-héros sans saveur et génériques, avec son lot de clichés du genre les malentendus avec d'autres super-héros qui donnent une bagarre qui dure plusieurs pages. Isabella voulait une équipe qui travaillait pour le peuple et ben ça ne se voit pas trop lorsqu'ils affrontent des dieux de la mythologie grecque ou des menaces venues de l'espace ! En plus, Isabella et par la suite Mantlo vont mettre trop de temps pour bien établir l'équipe. Bon ils ne savaient pas que le titre allait se faire annuler après 17 numéros, mais selon moi les choses trainent un peu trop.
Au niveau du dessin, cela commence moyennement avec Don Heck et George Tuska qui sont deux dessinateurs que je trouve moyens. Heureusement, cela s'améliore avec l'arrivée d'autres dessinateurs et surtout d'un John Byrne débutant qui déjà avait un excellent coup de crayon !
Au final, les aventures des Champions se laissent lire, mais seulement si on est fan des vieux comics Marvel. D'ailleurs, ce genre de fans va être content parce que les scénaristes aiment bien utiliser des personnages venant de différentes séries Marvel. Les autres risquent de trouver cela trop daté.
J'ai eu beau lire et voir de nombreuses adaptations des aventures d'Arsène Lupin, je crois bien que c'est la première fois que je lis ses toutes premières aventures dans l'ordre chronologique de leur parution. Ce manga recueille en effet les 9 premiers épisodes de ses aventures parues à partir de 1905 dans le journal Je sais tout. Cela commence par l'Arrestation d'Arsène Lupin, qui a permis au grand public de découvrir le personnage et de demander à ce qu'il y ait une suite, et cela continue jusqu'au Secret du Lac qui a en partie inspiré le dessin animé Lupin III - Le Château de Cagliostro réalisé par Miyazaki. Chaque épisode ou presque forme une histoire complète même si plusieurs d'entre elles se suivent plus ou moins.
C'est une bonne adaptation. Le format feuilleton de ces aventures correspond bien au format manga qui est initialement dans le même esprit. Cela donne de courtes nouvelles qu'on peut lire à petites doses ou tout d'un bloc. Le dessin est formaté et sans surprise mais il est de bonne qualité. L'ambiance manga n'empiète pas trop sur l'œuvre originale et même si Arsène Lupin y a l'apparence d'un grand adolescent trop sûr de lui, cela convient plutôt bien au personnage en fin de compte.
Toutefois, je réalise à cette lecture que je ne suis pas un grand fan des aventures d'Arsène Lupin. Même si Maurice Leblanc cherchait à s'en rapprocher, son œuvre n'a pas la finesse d'esprit des aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Il y a ici plus de facilités, de péripéties feuilletonesques et de coïncidences qui tombent trop à pic. Qui plus est, le personnage d'Arsène Lupin lui-même ne m'est pas tellement sympathique. J'ai donc lu ce manga avec intérêt mais j'ai un peu décroché au bout d'une poignée d'épisodes car je n'étais pas plus motivé que cela à l'envie de lire des aventures supplémentaires du fameux héros cambrioleur.
Emballé par le très bon Clear que Scott Snyder a également scénarisé récemment, j'étais curieux de le retrouver aux manettes de ce nouveau one shot, avec Francesco Francavilla au graphisme.
On quitte le registre SF pour nous proposer un récit d'horreur qui pose sa focale sur une créature que l'on croise assez peu : la goule. Snyder construit ici un récit hommage aux récits du genre, avec des clins d'oeil évidents au cinéma d'horreur. C'est d'ailleurs ce dernier qui va servir de fil rouge à son histoire et jeter nos personnages sur les traces de cette mystérieuse goule...
C'est rythmé, bien construit, la narration reste fluide et compréhensible malgré les nombreux flashback habillement gérés par le graphisme et la colorisation de Francavilla. On est vite happé par les événements qui montent crescendo en tension jusqu'à un final assez attendu mais bien mené.
Voilà donc un album rondement mené, efficace, mais qui en jouant sur les codes du genre pêche juste par ce petit manque d'originalité. Les amateurs d'horreur devraient passer un bon moment de lecture.
(3.5/5)
Je suis un peu circonspect après la lecture des trois premiers tomes. Mon avis rejoint celui de Cacal69 même si mon 2.5 tire plus vers le 3.
L'idée de départ de mettre en lumière le parcours exceptionnel d'une pionnière empathique comme Bessie Coleman est vraiment très bonne.
Malheureusement le choix de Yann de proposer une version très fictionnelle assez peu crédible a gâché mon plaisir.
La construction du récit est très classique en intercalant des épisodes biographiques (jeunesse texane, formation au Crotoy) avec une double fiction spectaculaire mais trop "super héroïne".
Les adversaires de Bessie sont tellement ridicules et insipides (surtout le KKK) que cela donne à Bessie une invulnérabilité ennuyeuse. Pourtant l'idée de Yann de faire intervenir Bessie dans deux épisodes majeurs de la vie politique américaine des années 20 est bonne.
On sent d'ailleurs que l'auteur est bien documenté sur la puissance nationale du KKK dans ces années. Alors pourquoi réduire cette organisation terroriste riche, puissante et bien organisée à une bande de clowns si facilement abusés par des gamins ? Si des gamins les mettent en déroute où est la grandeur du personnage de Bessie dans cet épisode.
De même j'ai trouvé quelques idées sur la vision des Noirs en France à cette époque un peu simpliste. C'est un peu vite oublier la version moins gratifiante des zoos humains de cette époque. J'insiste un peu car c'est une thématique forte de la série mais traitée de façon trop superficielle à mon goût.
Par contre le scénario est rythmé, les flash-backs sont bien dosés et n'alourdissent pas la lecture. Yann maîtrise parfaitement sa technique narrative et son découpage.
Le graphisme d'Henriet est très agréable. L'accent est mis sur la beauté sensuelle de Bessie qui a un petit air de Whitney Houston. Pour accentuer le décalage Henriet utilise un trait presque caricatural pour les personnages masculins.
Cela met encore plus en valeur le personnage de Bessie mais me rend le dessin moins cohérent. Les décors, les avions et les ambiances d'époque sont très bien travaillés mais restent dans un registre classique agréable mais convenu.
La lecture est assez rapide, pas désagréable si on accepte ce côté fiction assez peu crédible pour une vie qui fut tout autre.
Un autre titre de la collection Sociorama et cette fois-ci on va découvrir le milieu de l'aviation.
L'enquête est bien faite. On fait un bon tour d'horizon: les différents métiers à bords d'un avion et les tensions entres les collègues (les pilotes gagnent beaucoup plus que les autres), le travail quotidien d'un steward et d'une hôtesse de l'air, comment faire pour gérer des passagers nerveux, comment les grosses compagnies font des petits économies pour faire le plus de profit possible, etc et etc.
Comme souvent avec cette collection, c'est intéressant à lire, mais le dessin est moyen même si c'est pas le pire que j'ai vu. J'ai bien aimé mon voyage dans cet avion, mais vers la fin je commençais à trouver cela un peu long.
Je fais partie de ceux qui sont un peu déçus par le traitement du sujet. Il faut dire que je travaille dans une épicerie et je voulais voir les différences entre le Québec et la France.
Bon, là on parle juste des caissières, on va donc peu voir les autres métiers qu'on retrouve dans ce milieu de travail. Au début, je trouvais ça intéressant de découvrir comment fonctionne ce milieu dans un autre pays. Puis, j'ai trouvé que cela déviait un peu trop vers une critique du capitalisme sauvage moderne. Je comprends que des trucs comme les coupures de postes cela affecte les caissières, mais au final les critiques contre les entreprises et les actionnaires qui ne pensent qu'au profit, on peut le faire avec n'importe quelle grosse entreprise, pas juste ceux de la distribution. Le pire est qu'on va finir avec une grève qui prend beaucoup de pages. Ce n’est pas mauvais, mais au final j'ai pas vu grand chose du milieu de travail d'un supermarché français et la plupart des critiques, on pourrait les mettre dans d'autres métiers sans trop de problèmes.
Dommage je m'attendais à un truc comme ''Chantier interdit au public'' où on voyait vraiment l'ensemble d'un travail dans un chantier. En plus, le dessin est vraiment très bon.
Un bon moment de lecture.
Un mystérieux train débarque des voyageurs sur le quai, ils sont pris en main par Émile, le majordome d'un hôtel bien mystérieux qui leur apprend qu'ils sont morts. Cet hôtel est une sorte de purgatoire qui doit les mener vers leur dernier voyage, pour cela ils doivent affronter leurs souvenirs et ainsi faire face à leurs derniers regrets. Émile est là pour les accompagner, les aider à trouver la cause de leur présence.
Ce fameux Émile est réglé comme du papier à musique, un psychorigide de première, le métronome de cet établissement, mais sa partition va commencer à jouer des fausses notes avec l'apparition de trois personnages sortis de nulle part.
Une idée originale pour parler de la mort. Le récit commence sur un ton léger pour bifurquer sur les démons intérieurs des protagonistes. Je ne me suis jamais ennuyé lors de ma lecture, les personnages sont adorables, le rythme est soutenu et les surprises nombreuses, le seul défaut : j'ai vu arriver la conclusion comme le nez sur le visage.
Un dessin au trait rond, expressif et dynamique, très agréable à regarder avec des couleurs légèrement délavées.
Un plus indéniable.
Un album recommandable.
Note réelle : 3,5.
Une incursion de Keanu Reeves dans la bande dessinée, cela a de quoi surprendre et en même temps, les connaisseurs de l'acteur savent que ça correspond bien à son image passionnée et éclectique.
Les connaisseurs ne seront pas non plus étonnés par l'ultra-violence, qui ferait passer n'importe quel John Wick pour une agréable promenade de santé. De fait, les scénaristes s'amusent ici à multiplier les poussées de violence franchement sanglante, utilisant à merveille le format BD pour amplifier ce qu'on hésiterait à montrer tel quel à l'écran (ce qui se comprend). J'ai toujours eu un rapport ambivalent à cette ultra-violence, n'appréciant pas son côté gratuit. Et pourtant, sous la plume de Kindt et Reeves, il faut bien avouer que l'usage de la violence a ici un côté presque cartoonesque, qui le ferait lorgner plus du côté d'un Kingsman que d'un Tarantino, conférant un côté étonnamment cool à l'ensemble, suffisamment en tous cas pour me la faire apprécier.
Si je ne monte pas à 4 étoiles, malgré le côté spectaculaire indéniablement jouissif et la mise en scène cinématographique, c'est la faute à un dessin qui accomplit le taff mais se révèle tout de même un peu grossier, et surtout à un scénario qui manque encore trop d'originalité . En revanche, en fonction de son évolution dans les tomes suivants, il est très possible que je monte à 4 étoiles, car le potentiel du récit peut annoncer beaucoup d'excellentes choses.
On attend de voir, donc, et pour mieux patienter, on se régale de ce que le très généreux Keanu Reeves nous offre ici en espérant que le second tome passera à la vitesse supérieure.
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Falafel sauce piquante
Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme. Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte. Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant. La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste. Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.
Les Tours de Bois-Maury
J'ai de nombreux sentiments contradictoires suite à la lecture du premier cycle (10 opus). La série des "Tours de Bois-Maury" est souvent considérée comme un grand classique de la BD historique. Hermann profite des derniers travaux des historiens pour déconstruire et proposer une nouvelle vision du Moyen-Âge (vers 1100 et plus). Malgré tout la fiction domine nettement l'historique dans la série et cela provoque quelques comportements ou discours anachroniques de nos héros. Ainsi j'ai trouvé que le viol de Babette qui est source de la série (au moins pour Germain) répond à une vision très contemporaine. Par la suite les épisodes qui sont tous assez indépendants les uns des autres, sont construits sur un même schéma. Cela m'a rendu la série assez répétitive. Par contre j'ai beaucoup aimé les dialogues et la syntaxe employée par Hermann. L'auteur dose très bien le vocabulaire et la construction des phrases pour rendre un français chantant qui reste facile à lire. Cette qualité apporte beaucoup de fluidité au récit. Mon intérêt a un peu faibli au milieu de la série mais j'ai trouvé les derniers épisodes mieux construits et plus intéressants. Hermann conclut par un final vrai très bon qui donne un sens de destinée tragique à toute la série. Au niveau graphique j'ai été déçu par les premiers épisodes. J'ai trouvé son trait trop chargé, ses visages trop ressemblants dans la laideur et ses personnages féminins peu mis en valeur. Heureusement je trouve les derniers épisodes bien plus attractifs dans le dessin et les couleurs. Les extérieurs, si importants dans la série soutiennent tout du long les ambiances des récits. Cette série que j'ai découvert sur le tard ne m'a pas séduit dans sa totalité malgré ses qualités.
Champions - L'intégrale
2.5 J'avais connu l'équipe Champions pour leur apparition dans Spider-Man...qui se passait après la dissolution de l'équipe et la plupart des membres n'apparaissent que dans un flashback ! Cette intégrale était donc l'occasion pour moi de suivre leur aventures et disons que j'ai tout de suite vu pourquoi c'est souvent considéré comme une série moyenne du Marvel des années 70. Le principal problème est que le concept original du scénariste Tony Isabella incluait seulement Angel et Iceberg et on lui a dit d'inclure trois autres personnages de plus et disons que ça se voit. Si la relation entre Angel et Iceberg est naturelle, ça passe mal avec les autres dont on comprend moins ce qu'ils foutent là. Bon, ils ont tous des personnalités différentes qui pourraient créer une bonne dynamique et un peu de drame, sauf que la plupart du temps ils font juste que se battre contre des super-méchants. Et ça sera le gros défaut de la série: les histoires ne sont pas nécessairement mauvaises (j'aime bien celle avec le nazi et ses abeilles tueuses), mais la plupart du temps ce sont des récits de super-héros sans saveur et génériques, avec son lot de clichés du genre les malentendus avec d'autres super-héros qui donnent une bagarre qui dure plusieurs pages. Isabella voulait une équipe qui travaillait pour le peuple et ben ça ne se voit pas trop lorsqu'ils affrontent des dieux de la mythologie grecque ou des menaces venues de l'espace ! En plus, Isabella et par la suite Mantlo vont mettre trop de temps pour bien établir l'équipe. Bon ils ne savaient pas que le titre allait se faire annuler après 17 numéros, mais selon moi les choses trainent un peu trop. Au niveau du dessin, cela commence moyennement avec Don Heck et George Tuska qui sont deux dessinateurs que je trouve moyens. Heureusement, cela s'améliore avec l'arrivée d'autres dessinateurs et surtout d'un John Byrne débutant qui déjà avait un excellent coup de crayon ! Au final, les aventures des Champions se laissent lire, mais seulement si on est fan des vieux comics Marvel. D'ailleurs, ce genre de fans va être content parce que les scénaristes aiment bien utiliser des personnages venant de différentes séries Marvel. Les autres risquent de trouver cela trop daté.
Arsène Lupin - Gentleman Cambrioleur
J'ai eu beau lire et voir de nombreuses adaptations des aventures d'Arsène Lupin, je crois bien que c'est la première fois que je lis ses toutes premières aventures dans l'ordre chronologique de leur parution. Ce manga recueille en effet les 9 premiers épisodes de ses aventures parues à partir de 1905 dans le journal Je sais tout. Cela commence par l'Arrestation d'Arsène Lupin, qui a permis au grand public de découvrir le personnage et de demander à ce qu'il y ait une suite, et cela continue jusqu'au Secret du Lac qui a en partie inspiré le dessin animé Lupin III - Le Château de Cagliostro réalisé par Miyazaki. Chaque épisode ou presque forme une histoire complète même si plusieurs d'entre elles se suivent plus ou moins. C'est une bonne adaptation. Le format feuilleton de ces aventures correspond bien au format manga qui est initialement dans le même esprit. Cela donne de courtes nouvelles qu'on peut lire à petites doses ou tout d'un bloc. Le dessin est formaté et sans surprise mais il est de bonne qualité. L'ambiance manga n'empiète pas trop sur l'œuvre originale et même si Arsène Lupin y a l'apparence d'un grand adolescent trop sûr de lui, cela convient plutôt bien au personnage en fin de compte. Toutefois, je réalise à cette lecture que je ne suis pas un grand fan des aventures d'Arsène Lupin. Même si Maurice Leblanc cherchait à s'en rapprocher, son œuvre n'a pas la finesse d'esprit des aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Il y a ici plus de facilités, de péripéties feuilletonesques et de coïncidences qui tombent trop à pic. Qui plus est, le personnage d'Arsène Lupin lui-même ne m'est pas tellement sympathique. J'ai donc lu ce manga avec intérêt mais j'ai un peu décroché au bout d'une poignée d'épisodes car je n'étais pas plus motivé que cela à l'envie de lire des aventures supplémentaires du fameux héros cambrioleur.
La Nuit de la Goule
Emballé par le très bon Clear que Scott Snyder a également scénarisé récemment, j'étais curieux de le retrouver aux manettes de ce nouveau one shot, avec Francesco Francavilla au graphisme. On quitte le registre SF pour nous proposer un récit d'horreur qui pose sa focale sur une créature que l'on croise assez peu : la goule. Snyder construit ici un récit hommage aux récits du genre, avec des clins d'oeil évidents au cinéma d'horreur. C'est d'ailleurs ce dernier qui va servir de fil rouge à son histoire et jeter nos personnages sur les traces de cette mystérieuse goule... C'est rythmé, bien construit, la narration reste fluide et compréhensible malgré les nombreux flashback habillement gérés par le graphisme et la colorisation de Francavilla. On est vite happé par les événements qui montent crescendo en tension jusqu'à un final assez attendu mais bien mené. Voilà donc un album rondement mené, efficace, mais qui en jouant sur les codes du genre pêche juste par ce petit manque d'originalité. Les amateurs d'horreur devraient passer un bon moment de lecture. (3.5/5)
Black Squaw
Je suis un peu circonspect après la lecture des trois premiers tomes. Mon avis rejoint celui de Cacal69 même si mon 2.5 tire plus vers le 3. L'idée de départ de mettre en lumière le parcours exceptionnel d'une pionnière empathique comme Bessie Coleman est vraiment très bonne. Malheureusement le choix de Yann de proposer une version très fictionnelle assez peu crédible a gâché mon plaisir. La construction du récit est très classique en intercalant des épisodes biographiques (jeunesse texane, formation au Crotoy) avec une double fiction spectaculaire mais trop "super héroïne". Les adversaires de Bessie sont tellement ridicules et insipides (surtout le KKK) que cela donne à Bessie une invulnérabilité ennuyeuse. Pourtant l'idée de Yann de faire intervenir Bessie dans deux épisodes majeurs de la vie politique américaine des années 20 est bonne. On sent d'ailleurs que l'auteur est bien documenté sur la puissance nationale du KKK dans ces années. Alors pourquoi réduire cette organisation terroriste riche, puissante et bien organisée à une bande de clowns si facilement abusés par des gamins ? Si des gamins les mettent en déroute où est la grandeur du personnage de Bessie dans cet épisode. De même j'ai trouvé quelques idées sur la vision des Noirs en France à cette époque un peu simpliste. C'est un peu vite oublier la version moins gratifiante des zoos humains de cette époque. J'insiste un peu car c'est une thématique forte de la série mais traitée de façon trop superficielle à mon goût. Par contre le scénario est rythmé, les flash-backs sont bien dosés et n'alourdissent pas la lecture. Yann maîtrise parfaitement sa technique narrative et son découpage. Le graphisme d'Henriet est très agréable. L'accent est mis sur la beauté sensuelle de Bessie qui a un petit air de Whitney Houston. Pour accentuer le décalage Henriet utilise un trait presque caricatural pour les personnages masculins. Cela met encore plus en valeur le personnage de Bessie mais me rend le dessin moins cohérent. Les décors, les avions et les ambiances d'époque sont très bien travaillés mais restent dans un registre classique agréable mais convenu. La lecture est assez rapide, pas désagréable si on accepte ce côté fiction assez peu crédible pour une vie qui fut tout autre.
Turbulences
Un autre titre de la collection Sociorama et cette fois-ci on va découvrir le milieu de l'aviation. L'enquête est bien faite. On fait un bon tour d'horizon: les différents métiers à bords d'un avion et les tensions entres les collègues (les pilotes gagnent beaucoup plus que les autres), le travail quotidien d'un steward et d'une hôtesse de l'air, comment faire pour gérer des passagers nerveux, comment les grosses compagnies font des petits économies pour faire le plus de profit possible, etc et etc. Comme souvent avec cette collection, c'est intéressant à lire, mais le dessin est moyen même si c'est pas le pire que j'ai vu. J'ai bien aimé mon voyage dans cet avion, mais vers la fin je commençais à trouver cela un peu long.
Encaisser !
Je fais partie de ceux qui sont un peu déçus par le traitement du sujet. Il faut dire que je travaille dans une épicerie et je voulais voir les différences entre le Québec et la France. Bon, là on parle juste des caissières, on va donc peu voir les autres métiers qu'on retrouve dans ce milieu de travail. Au début, je trouvais ça intéressant de découvrir comment fonctionne ce milieu dans un autre pays. Puis, j'ai trouvé que cela déviait un peu trop vers une critique du capitalisme sauvage moderne. Je comprends que des trucs comme les coupures de postes cela affecte les caissières, mais au final les critiques contre les entreprises et les actionnaires qui ne pensent qu'au profit, on peut le faire avec n'importe quelle grosse entreprise, pas juste ceux de la distribution. Le pire est qu'on va finir avec une grève qui prend beaucoup de pages. Ce n’est pas mauvais, mais au final j'ai pas vu grand chose du milieu de travail d'un supermarché français et la plupart des critiques, on pourrait les mettre dans d'autres métiers sans trop de problèmes. Dommage je m'attendais à un truc comme ''Chantier interdit au public'' où on voyait vraiment l'ensemble d'un travail dans un chantier. En plus, le dessin est vraiment très bon.
Le Dernier Quai
Un bon moment de lecture. Un mystérieux train débarque des voyageurs sur le quai, ils sont pris en main par Émile, le majordome d'un hôtel bien mystérieux qui leur apprend qu'ils sont morts. Cet hôtel est une sorte de purgatoire qui doit les mener vers leur dernier voyage, pour cela ils doivent affronter leurs souvenirs et ainsi faire face à leurs derniers regrets. Émile est là pour les accompagner, les aider à trouver la cause de leur présence. Ce fameux Émile est réglé comme du papier à musique, un psychorigide de première, le métronome de cet établissement, mais sa partition va commencer à jouer des fausses notes avec l'apparition de trois personnages sortis de nulle part. Une idée originale pour parler de la mort. Le récit commence sur un ton léger pour bifurquer sur les démons intérieurs des protagonistes. Je ne me suis jamais ennuyé lors de ma lecture, les personnages sont adorables, le rythme est soutenu et les surprises nombreuses, le seul défaut : j'ai vu arriver la conclusion comme le nez sur le visage. Un dessin au trait rond, expressif et dynamique, très agréable à regarder avec des couleurs légèrement délavées. Un plus indéniable. Un album recommandable. Note réelle : 3,5.
BRZRKR
Une incursion de Keanu Reeves dans la bande dessinée, cela a de quoi surprendre et en même temps, les connaisseurs de l'acteur savent que ça correspond bien à son image passionnée et éclectique. Les connaisseurs ne seront pas non plus étonnés par l'ultra-violence, qui ferait passer n'importe quel John Wick pour une agréable promenade de santé. De fait, les scénaristes s'amusent ici à multiplier les poussées de violence franchement sanglante, utilisant à merveille le format BD pour amplifier ce qu'on hésiterait à montrer tel quel à l'écran (ce qui se comprend). J'ai toujours eu un rapport ambivalent à cette ultra-violence, n'appréciant pas son côté gratuit. Et pourtant, sous la plume de Kindt et Reeves, il faut bien avouer que l'usage de la violence a ici un côté presque cartoonesque, qui le ferait lorgner plus du côté d'un Kingsman que d'un Tarantino, conférant un côté étonnamment cool à l'ensemble, suffisamment en tous cas pour me la faire apprécier. Si je ne monte pas à 4 étoiles, malgré le côté spectaculaire indéniablement jouissif et la mise en scène cinématographique, c'est la faute à un dessin qui accomplit le taff mais se révèle tout de même un peu grossier, et surtout à un scénario qui manque encore trop d'originalité . En revanche, en fonction de son évolution dans les tomes suivants, il est très possible que je monte à 4 étoiles, car le potentiel du récit peut annoncer beaucoup d'excellentes choses. On attend de voir, donc, et pour mieux patienter, on se régale de ce que le très généreux Keanu Reeves nous offre ici en espérant que le second tome passera à la vitesse supérieure.