C'est dans la moyenne des BD X à histoires courtes que j'ai lues récemment, ni plus ni moins. Disons que ça ne dépareille pas dans le catalogue Tabou !
Je ne connais pas l'auteur dont j'aimerais lire aussi Les Arcanes de la Maison Fleury, mais il a un coup de crayon pas dégeu, même si on reste dans des standards du genre (croupes exposées, poitrine généreuse, …) et que la brièveté des histoires ne laisse pas toujours le temps de dévoiler quelque chose d'intéressant. Je note que quelques histoires sont très sympathiques, notamment dans le commentaire : la première, celle du psychologue aussi. D'autres ont des chutes rigolotes, mais dans l'ensemble c'est assez peu notable.
Le genre de BD qui se laisse lire sans être remarquable. A découvrir pour les curieux.
Je ne sais trop quoi penser de cette série. D’abord, 5 ans après la publication du premier tome, plus de nouvelles, ce qui n’augure rien de bon, puisque l’intrigue est très loin d’avoir répondu aux nombreuses questions que je me pose.
Mais pour ce qui est de ce tome inaugural (j’espère), il part un peu dans tous les sens. Le prologue m’a un temps fait croire à un thriller ultra violent. Et puis ça bascule vers quelque chose de fantastique, même si pour le moment, je ne comprends pas forcément tout, en particulier ce qui concerne ces personnes, quasi immortelles, vivant sous terre et dirigeant depuis l’éternité les Hommes (un peu de Lovecraft dans tout ça ?), tout en interférant avec eux sous forme de fantômes.
C’est ainsi qu’ils extorquent à d’anciens soldats – qui visiblement sont au courant du « monde parallèle » une mission secrète, s’emparer d’un artefact, sorte de super arme, détenue par un autre groupe intrigant (avec une armée de femme clonées). Pour compliquer l’intrigue, nous avons droit à une scène regroupant Hitler, Mussolini et Hiro-Ito, en pleine seconde guerre mondiale, avec le contrôle de l’artefact comme enjeu (et la fin de cet album est un gros cliffhanger avec Hiroshima en arrière-plan.
Bref, ça part dans tous les sens, et je ne sais pas si, mais aussi et surtout comment Hickman va retomber sur ses pattes sans tomber dans le n’importe quoi ! Surtout qu’il use de quelques facilités (voir la piste d’atterrissage des avions sur une corniche en pleine montagne !?).
Le dessin est classique et efficace, mais je reste frustré par l’intrigue fourre-tout encore trop floue pour moi. Et s’il n’y a pas de suite, c’est vers les deux étoiles que j’arrondirai.
Note réelle 2,5/5.
J'ai profité de la remise du prix éco-Fauve-Raja à Angoulême pour découvrir cette BD qui m'intriguait par la promesse d'histoire et la couverture, que j'apprécie personnellement.
Malheureusement, c'est trop classique pour me convenir. Une sorte d'histoire médiéval-punk, avec un retour à une organisation féodale, mais avec la technologie développé, le tout enrobé dans un manque d'énergie qui a conduit notre monde à cette organisation très étrange. Ainsi les gens se déplacent à vélo et à pied, mais des caissons de régénération existent aussi. C'est un mélange étonnant mais qui marche, à mon gout.
Le hic, c'est que la trame semble déjà très convenue dans son déroulé : le point de départ et le monde promettait plus, on se retrouve avec un coup d'Etat et une jeune femme un peu rebelle. C'est pas très intéressant à suivre, même si le déroulé est maitrisé. C'est juste que je n'ai pas franchement envie de lire la suite après ce premier volume. Trop convenu dans son déroulé et pas assez excitant dans son univers, je ne suis pas franchement emballé. Je lirais la suite si je la vois passer, mais je ne pense pas la prendre.
Une série qui semble s'adresser plus aux jeunes qu'aux adultes.
Après Les Pays d'Amir, c’est la deuxième histoire « feel good » que je lis dans la foulée, toutes deux publiées dans cette collection Grand Angle. Car tout ici transpire la bienveillance (même lorsqu’une inquiétude pointe), et dessin et colorisation adoucissent eux aussi l’ensemble.
Une courte virée, sorte de road movie tranquille, dans un autocar transportant quelques handicapés mentaux et leurs deux infirmiers accompagnateurs, avec Igor, un chauffeur qui débarque au dernier moment en tant que « remplaçant ».
On apprend à connaitre petit à petit chacun des « malades » (ou plutôt « pensionnaires » !), et ce que cache l’attitude bizarre d’Igor, le seul dynamiteur (relatif !) de l'intrigue, qui sinon ronronnerait trop. La narration est fluide, agréable à suivre, et la lecture est plaisante.
Une lecture sympathique donc, mais qui manque un peu de coffre. C'est une intrigue légère qui aurait peut-être pu être plus creusée.
Quand un vieux lecteur comme moi ouvre les planches de cet album, c'est avec la nostalgie et le plaisir d'y retrouver l'esprit de l'ancienne série Hugo de Bédu que j'apprécie beaucoup. Les éléments similaires y sont en effet nombreux, qu'il s'agisse du décor médiéval fantastique, de l'héroïne qui ressemble à la Fée Prune, de ces créatures magiques mignonnes et attachantes, ou encore de ce monde parallèle rappelant celui visité dans le premier tome, Le sortilège du haricot. Oui, ça ressemble beaucoup, et moi ça me fait plaisir de replonger dans ce type d'aventure tous publics pleine de magie et de dragons, et de me dire que les jeunes d'aujourd'hui vont pouvoir en découvrir une version moderne.
Graphiquement, là aussi, au premier coup d'œil on se croirait dans la série Hugo. Que ce soit la cour royale, le château, la forêt, le monde des dragons et ses îles flottantes, et toutes les créatures, on se croirait revenu quarante ans en arrière et c'est très agréable. Il faut toutefois noter que SangDragon se veut visiblement plus mature et plus sérieux que Hugo qui était une série purement jeunesse. Et force est de constater qu'il y a moins d'humour, et cela se ressent fortement dans le trait moins rond, les attitudes plus raides des personnages et les visages qui sont très fermés, peu expressifs si ce n'est la colère ici et là. L'ambiance parait plus guindée, un peu terne. Seul le sympathique compagnon de l'héroïne, Yoyo, apporte un peu de légèreté, ainsi que leur temporaire monture draconique. Il faut aussi noter le physique un peu lourdaud des dragons eux-mêmes qui les rend assez peu menaçants, malgré les vrais dangers mortels qu'ils causent. Le visage de l'héroïne est également assez étrange, mais cela trouve une explication plus tard dans l'histoire.
Si la base de l'intrigue parait assez simple - une princesse trahie par son frère aîné suite à la mort du roi mais qui s'engage malgré tout à aller combattre le dragon qui menace le royaume -, elle gagne un peu en complexité quand on constate la nature des choses et l'origine du danger, ainsi que le fait que frère et sœur ne sont peut-être pas les vrais ennemis qu'ils semblent être. C'est de l'aventure légère à l'ancienne, avec du voyage, des rencontres et de l'action, ainsi qu'une paire de retournements de situations. C'est divertissant mais moins prenant ou amusant qu'on aurait pu l'espérer : la mayonnaise ne prend pas très bien, peut-être parce que l'héroïne est très froide et peu attachante. On notera par exemple une certaine absence d'émotion dans la scène pourtant sensée être tragique vers la fin de l'album. Quant à la conclusion de l'histoire, elle laisse légèrement sur sa faim mais je me dis finalement que ce bel album ferait une bonne introduction à une série plus longue suivant les aventures de l'héroïne dans ce monde de fantasy légère.
Alors y'a pas photo : c'est graphiquement spectaculaire. J'ignore complètement les moyens employés (crayon et encre, ou stylet ?!) mais le résultat est impressionnant de maitrise et de beauté. Chaque trait imprime une grâce presque irréelle aux personnages, ainsi qu'aux décors excessivement stylisés au sein desquels se déroule cette fantasmagorique resucée (!) de ce vieux mythe pourtant essoré du célèbre Comte vampire. À ce sujet, le film de Coppola autant que le bouquin de Stoker semblent se partager à égalité l'honneur de se faire piller (c'est de bonne guerre) pour cette adaptation "grand luxe" à la sauce Yaoi.
Parce que, oui : même si c'est un conte éminemment horrifique, l'auteur joue (plutôt outrageusement) avec les codes scénaristiques de ces mangas "pour filles" (traditionnellement) où les éphèbes les plus androgynes (et les plus savamment échevelés ; et on atteint ici le summum de l'art capillaire...) vivent des passions aussi romantiques que picturalement chastes. Son goût pour le sujet est d'ailleurs assez rapidement manifeste tant l'accent est mis sur le trouble quasi général engendré par l'excessive séduction du personnage de Luke/Lucie ; surtout étant donnée sa propension à perdre ses vêtements (!). Et la séance de Solitaire de Quincey semble confirmer une orientation résolument "érotico-sanglante" pour la suite... En fait de manga, on risque de se retrouver à feuilleter les pages d'un "Giallo" Italien ! En même temps, la maitrise absolue de l'artiste devrait lui permettre d'inclure sans réel inconfort visuel toutes les scènes érotiques qu'il lui plaira ; d'autant plus que, à ce stade de ma lecture (chapitre 24, en anglais), la direction assez floue donnée à l'histoire semble ne promettre rien de plus profond...
Sakamoto Shinichi est tellement investi dans ses quasi-fresques illustratives qu'il nous perd un peu dans l'organisation des cases ; sans compter de nombreux flashbacks qui, autant de grandioses tableaux, ne font que très peu avancer "l'intrigue". Son soucis créatif d'originalité et d'esthétique (Dracula guidant le traineau de Santa-Claus (?!) au milieu des constellations ou encore Mina, seule dans cette vaste salle de théâtre aux sièges transfigurés... Brillant) affirme que le dessin prime sur l'action : l'argument scénaristique parait souvent gratuit. Mais, à ce stade de magnificence picturale, on se demande un peu si ça a la moindre importance...
Quelques bémols, cependant, pour le casse-bonbons que je suis. Le personnage de Mina, tout d'abord, si commercialement calibré : c'est l'Herculéenne Fifi Brindacier ! Jusqu'aux dents !! L’absence de noir véritable (sinon pour les à-plats) dans le trait : tous ces dégradés de gris, objectivement somptueux, n'aident pas à dynamiser l'action, et seule l'audace de certains plans stimule la lecture tant le ravissement l'emporte sur la curiosité. Aussi : une communauté de traits assez manifeste chez quasi TOUS les protagonistes, des marins du début jusqu'aux professeurs du pensionnat. Cette concession stylistique atténue l'effet d'étrangeté de ces regards si dérangeants, qu'ils possèdent tous, en supprimant le contraste (pourtant nécessaire) qu'aurait apporté des intervenants secondaires plus normés... Je soupçonne le mangaka d'être fan du film : "Le Village des damnés", d'ailleurs : toutes ces moumoutes "platine" ! Mais pas uniquement : voilà-t-y pas que Vlad/Michael Jackson a pris des cours chez Barychnikov !!!
En toute honnêteté, je n'aurais pas poursuivi ma lecture si je n'avais été époustouflé par nombre d'images aussi originales dans leur mise en scène que magnifiquement rendues. Et si la piste suggestive/subversive qui imprègne ces débuts fantastiques s'avère être le seul véritable sujet de l'histoire... Alors pourquoi pas ?
Je réajusterai ma note si la suite éclaire l'intérêt du manga -si le scénario se hisse au niveau du dessin, quoi. Mais, bon : la côte est décidément raide.
Une curiosité pour les fans d'Hayao Miyazaki, un grand réalisateur quoique contrairement à d'autres je ne trouve pas que tout ce qu'il a fait est génial. Pour moi, le meilleur de sa filmographie va de « Kiki la petite sorcière » au « Voyage de Chihiro » avec en prime « Le Château dans le ciel ». Le reste pour moi va du sympa au franchement pas terrible même si l'animation est toujours excellente.
Cette bande dessinée devait être à la base un film d'animation et cela se voit parce qu'on dirait surtout un storyboard. Certes, comme c'est du Miyazaki le dessin est très bon et les couleurs sont superbes, mais la narration est un peu lourde, tout est pratiquement expliqué par texte uniquement et dans le récit il y a des ellipses ou des transitions qui auraient fonctionné dans un film, mais qui marchent moins pour une BD. Le récit est sympathique à lire malgré tout, mais sans plus. On sent la patte de Miyazaki dans cet univers et il va faire bien mieux par la suite avec des éléments qu'on retrouve dans cet one-shot. On dirait presque un brouillon de ce qu'il a fait ensuite avec son propre studio d'animation.
En gros, c'est divertissant, mais ce n'est pas vraiment un indispensable sauf si on veut tout collectionner de Miyazaki.
Je me retrouve dans l’appréciation générale de Ro. En effet, même si la lecture n’a pas été déplaisante, j’en suis ressorti avec l’impression d’un matériau, d’un potentiel mal exploité.
Ainsi, l’idée de départ est assez séduisante. Plusieurs personnages, membres du collectif des Inco-Errants, voyagent – virtuellement et réellement – au sein d’œuvres littéraires (du documentaire au roman, SF, super-héros, historiques, etc.), pour « corriger » l’intrigue, éliminer les personnages mal définis par l’auteur, pour chasser les erreurs manifestes, tout en gardant le plus de discrétion possible autour de leur intervention. L’autre sel de l’histoire, c’est que ces personnages, eux-mêmes issus d’œuvres (souvent très secondaires) viennent de tous les horizons (super-héros, héros de manga, gamin héros de strips, une tueuse vampire, un lion métamorphe issu de l’univers héroïc-fantasy, etc.).
Tout ceci aurait pu donner quelque chose de bien plus corrosif et/ou drôle (jouant sur l’opposition de style entre les membres des Inco-Errants, ou sur leurs éventuelles gaffes quant à la « correction » des œuvres), si les dialogues et l’intrigue ne s’étaient contentés d’une ligne directrice minimale : on retombe rapidement dans quelque chose de classique, avec nos héros qui combattent et poursuivent un adversaire coriace, sabotant les œuvres, et un ancien membre de leur équipe. De la baston rythmée, mais qui perd clairement en intérêt.
Note réelle 2,5/5.
De la feel good story, remplie de bons sentiments. On pourrait dire que cet album prend à contre-pied la vision de l’immigré servie par beaucoup de médias, et que ça n’est pas plus mal !
Dessin et narration sont très limpides, fluides et agréables, la lecture est plutôt plaisante. Au cœur de l’histoire sont glissées plusieurs recettes syriennes, ce qui peut ouvrir l’appétit et donner des idées aux lecteurs…
Un hymne à la tolérance, qui fait la part belle à ceux qui aident les migrants, tout en traitant un peu les difficultés de ces migrants (squats, parcours administratif dissuasif, etc.).
J’aurais toutefois aimé un peu plus de nuance, ce qui aurait sans doute davantage mis en lumière la situation de ces migrants. Mais c’est quand même une lecture qui encourage à s’ouvrir aux autres, et ça, en ce moment, c’est à noter !
Un héros qui ressemble à John Difool, et quelques délires technico improvisés, il y a quelque chose de L'Incal dans cette aventure SF assez rythmée.
Bon, c’est quand même loin d’être aussi fort comme histoire, et le dessin de Jef, avec une colorisation assez terne, n’est pas non plus celui de Moebius.
Corbeyran a développé une intrigue qui surfe sur des thématiques très « actuelles ». La société est dominée par des femmes surtout, la bien-pensance s’impose, de façon caricaturale, puisque les écolos féministes et vegan dictent leur loi.
Au milieu de cet arrière-plan, un duo super efficace (et quasi invincible !), formé de notre sosie de Difool donc, et d’une mercenaire (qui bizarrement se balade toujours en escarpin à talons hauts, ce qui n’est pas des plus pratiques pour la course et la castagne !?) cherchent à mettre en l’air les plans de Stella, une femme qui dirige une énorme multinationale et qui souhaite exploiter les matières premières d’une planète éloignée, avec les énormes problèmes écologiques que cela provoquerait (mais elle bénéficie de la complicité de dirigeantes politiques corrompues).
C’est très rythmé, ça castagne et tire à tout va (avec quelques traits d’humour – un peu lourds – et pas mal de clins d’œil au cinéma des années 70/80), et ça se laisse lire. Mais je reste un peu sur ma faim. Je trouve que Corbeyran aurait dû choisir plus clairement une ligne directrice.
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Sous le Paradis
C'est dans la moyenne des BD X à histoires courtes que j'ai lues récemment, ni plus ni moins. Disons que ça ne dépareille pas dans le catalogue Tabou ! Je ne connais pas l'auteur dont j'aimerais lire aussi Les Arcanes de la Maison Fleury, mais il a un coup de crayon pas dégeu, même si on reste dans des standards du genre (croupes exposées, poitrine généreuse, …) et que la brièveté des histoires ne laisse pas toujours le temps de dévoiler quelque chose d'intéressant. Je note que quelques histoires sont très sympathiques, notamment dans le commentaire : la première, celle du psychologue aussi. D'autres ont des chutes rigolotes, mais dans l'ensemble c'est assez peu notable. Le genre de BD qui se laisse lire sans être remarquable. A découvrir pour les curieux.
The Dying & the Dead
Je ne sais trop quoi penser de cette série. D’abord, 5 ans après la publication du premier tome, plus de nouvelles, ce qui n’augure rien de bon, puisque l’intrigue est très loin d’avoir répondu aux nombreuses questions que je me pose. Mais pour ce qui est de ce tome inaugural (j’espère), il part un peu dans tous les sens. Le prologue m’a un temps fait croire à un thriller ultra violent. Et puis ça bascule vers quelque chose de fantastique, même si pour le moment, je ne comprends pas forcément tout, en particulier ce qui concerne ces personnes, quasi immortelles, vivant sous terre et dirigeant depuis l’éternité les Hommes (un peu de Lovecraft dans tout ça ?), tout en interférant avec eux sous forme de fantômes. C’est ainsi qu’ils extorquent à d’anciens soldats – qui visiblement sont au courant du « monde parallèle » une mission secrète, s’emparer d’un artefact, sorte de super arme, détenue par un autre groupe intrigant (avec une armée de femme clonées). Pour compliquer l’intrigue, nous avons droit à une scène regroupant Hitler, Mussolini et Hiro-Ito, en pleine seconde guerre mondiale, avec le contrôle de l’artefact comme enjeu (et la fin de cet album est un gros cliffhanger avec Hiroshima en arrière-plan. Bref, ça part dans tous les sens, et je ne sais pas si, mais aussi et surtout comment Hickman va retomber sur ses pattes sans tomber dans le n’importe quoi ! Surtout qu’il use de quelques facilités (voir la piste d’atterrissage des avions sur une corniche en pleine montagne !?). Le dessin est classique et efficace, mais je reste frustré par l’intrigue fourre-tout encore trop floue pour moi. Et s’il n’y a pas de suite, c’est vers les deux étoiles que j’arrondirai. Note réelle 2,5/5.
NeoForest
J'ai profité de la remise du prix éco-Fauve-Raja à Angoulême pour découvrir cette BD qui m'intriguait par la promesse d'histoire et la couverture, que j'apprécie personnellement. Malheureusement, c'est trop classique pour me convenir. Une sorte d'histoire médiéval-punk, avec un retour à une organisation féodale, mais avec la technologie développé, le tout enrobé dans un manque d'énergie qui a conduit notre monde à cette organisation très étrange. Ainsi les gens se déplacent à vélo et à pied, mais des caissons de régénération existent aussi. C'est un mélange étonnant mais qui marche, à mon gout. Le hic, c'est que la trame semble déjà très convenue dans son déroulé : le point de départ et le monde promettait plus, on se retrouve avec un coup d'Etat et une jeune femme un peu rebelle. C'est pas très intéressant à suivre, même si le déroulé est maitrisé. C'est juste que je n'ai pas franchement envie de lire la suite après ce premier volume. Trop convenu dans son déroulé et pas assez excitant dans son univers, je ne suis pas franchement emballé. Je lirais la suite si je la vois passer, mais je ne pense pas la prendre. Une série qui semble s'adresser plus aux jeunes qu'aux adultes.
Road Therapy
Après Les Pays d'Amir, c’est la deuxième histoire « feel good » que je lis dans la foulée, toutes deux publiées dans cette collection Grand Angle. Car tout ici transpire la bienveillance (même lorsqu’une inquiétude pointe), et dessin et colorisation adoucissent eux aussi l’ensemble. Une courte virée, sorte de road movie tranquille, dans un autocar transportant quelques handicapés mentaux et leurs deux infirmiers accompagnateurs, avec Igor, un chauffeur qui débarque au dernier moment en tant que « remplaçant ». On apprend à connaitre petit à petit chacun des « malades » (ou plutôt « pensionnaires » !), et ce que cache l’attitude bizarre d’Igor, le seul dynamiteur (relatif !) de l'intrigue, qui sinon ronronnerait trop. La narration est fluide, agréable à suivre, et la lecture est plaisante. Une lecture sympathique donc, mais qui manque un peu de coffre. C'est une intrigue légère qui aurait peut-être pu être plus creusée.
SangDragon
Quand un vieux lecteur comme moi ouvre les planches de cet album, c'est avec la nostalgie et le plaisir d'y retrouver l'esprit de l'ancienne série Hugo de Bédu que j'apprécie beaucoup. Les éléments similaires y sont en effet nombreux, qu'il s'agisse du décor médiéval fantastique, de l'héroïne qui ressemble à la Fée Prune, de ces créatures magiques mignonnes et attachantes, ou encore de ce monde parallèle rappelant celui visité dans le premier tome, Le sortilège du haricot. Oui, ça ressemble beaucoup, et moi ça me fait plaisir de replonger dans ce type d'aventure tous publics pleine de magie et de dragons, et de me dire que les jeunes d'aujourd'hui vont pouvoir en découvrir une version moderne. Graphiquement, là aussi, au premier coup d'œil on se croirait dans la série Hugo. Que ce soit la cour royale, le château, la forêt, le monde des dragons et ses îles flottantes, et toutes les créatures, on se croirait revenu quarante ans en arrière et c'est très agréable. Il faut toutefois noter que SangDragon se veut visiblement plus mature et plus sérieux que Hugo qui était une série purement jeunesse. Et force est de constater qu'il y a moins d'humour, et cela se ressent fortement dans le trait moins rond, les attitudes plus raides des personnages et les visages qui sont très fermés, peu expressifs si ce n'est la colère ici et là. L'ambiance parait plus guindée, un peu terne. Seul le sympathique compagnon de l'héroïne, Yoyo, apporte un peu de légèreté, ainsi que leur temporaire monture draconique. Il faut aussi noter le physique un peu lourdaud des dragons eux-mêmes qui les rend assez peu menaçants, malgré les vrais dangers mortels qu'ils causent. Le visage de l'héroïne est également assez étrange, mais cela trouve une explication plus tard dans l'histoire. Si la base de l'intrigue parait assez simple - une princesse trahie par son frère aîné suite à la mort du roi mais qui s'engage malgré tout à aller combattre le dragon qui menace le royaume -, elle gagne un peu en complexité quand on constate la nature des choses et l'origine du danger, ainsi que le fait que frère et sœur ne sont peut-être pas les vrais ennemis qu'ils semblent être. C'est de l'aventure légère à l'ancienne, avec du voyage, des rencontres et de l'action, ainsi qu'une paire de retournements de situations. C'est divertissant mais moins prenant ou amusant qu'on aurait pu l'espérer : la mayonnaise ne prend pas très bien, peut-être parce que l'héroïne est très froide et peu attachante. On notera par exemple une certaine absence d'émotion dans la scène pourtant sensée être tragique vers la fin de l'album. Quant à la conclusion de l'histoire, elle laisse légèrement sur sa faim mais je me dis finalement que ce bel album ferait une bonne introduction à une série plus longue suivant les aventures de l'héroïne dans ce monde de fantasy légère.
#DRCL Midnight children
Alors y'a pas photo : c'est graphiquement spectaculaire. J'ignore complètement les moyens employés (crayon et encre, ou stylet ?!) mais le résultat est impressionnant de maitrise et de beauté. Chaque trait imprime une grâce presque irréelle aux personnages, ainsi qu'aux décors excessivement stylisés au sein desquels se déroule cette fantasmagorique resucée (!) de ce vieux mythe pourtant essoré du célèbre Comte vampire. À ce sujet, le film de Coppola autant que le bouquin de Stoker semblent se partager à égalité l'honneur de se faire piller (c'est de bonne guerre) pour cette adaptation "grand luxe" à la sauce Yaoi. Parce que, oui : même si c'est un conte éminemment horrifique, l'auteur joue (plutôt outrageusement) avec les codes scénaristiques de ces mangas "pour filles" (traditionnellement) où les éphèbes les plus androgynes (et les plus savamment échevelés ; et on atteint ici le summum de l'art capillaire...) vivent des passions aussi romantiques que picturalement chastes. Son goût pour le sujet est d'ailleurs assez rapidement manifeste tant l'accent est mis sur le trouble quasi général engendré par l'excessive séduction du personnage de Luke/Lucie ; surtout étant donnée sa propension à perdre ses vêtements (!). Et la séance de Solitaire de Quincey semble confirmer une orientation résolument "érotico-sanglante" pour la suite... En fait de manga, on risque de se retrouver à feuilleter les pages d'un "Giallo" Italien ! En même temps, la maitrise absolue de l'artiste devrait lui permettre d'inclure sans réel inconfort visuel toutes les scènes érotiques qu'il lui plaira ; d'autant plus que, à ce stade de ma lecture (chapitre 24, en anglais), la direction assez floue donnée à l'histoire semble ne promettre rien de plus profond... Sakamoto Shinichi est tellement investi dans ses quasi-fresques illustratives qu'il nous perd un peu dans l'organisation des cases ; sans compter de nombreux flashbacks qui, autant de grandioses tableaux, ne font que très peu avancer "l'intrigue". Son soucis créatif d'originalité et d'esthétique (Dracula guidant le traineau de Santa-Claus (?!) au milieu des constellations ou encore Mina, seule dans cette vaste salle de théâtre aux sièges transfigurés... Brillant) affirme que le dessin prime sur l'action : l'argument scénaristique parait souvent gratuit. Mais, à ce stade de magnificence picturale, on se demande un peu si ça a la moindre importance... Quelques bémols, cependant, pour le casse-bonbons que je suis. Le personnage de Mina, tout d'abord, si commercialement calibré : c'est l'Herculéenne Fifi Brindacier ! Jusqu'aux dents !! L’absence de noir véritable (sinon pour les à-plats) dans le trait : tous ces dégradés de gris, objectivement somptueux, n'aident pas à dynamiser l'action, et seule l'audace de certains plans stimule la lecture tant le ravissement l'emporte sur la curiosité. Aussi : une communauté de traits assez manifeste chez quasi TOUS les protagonistes, des marins du début jusqu'aux professeurs du pensionnat. Cette concession stylistique atténue l'effet d'étrangeté de ces regards si dérangeants, qu'ils possèdent tous, en supprimant le contraste (pourtant nécessaire) qu'aurait apporté des intervenants secondaires plus normés... Je soupçonne le mangaka d'être fan du film : "Le Village des damnés", d'ailleurs : toutes ces moumoutes "platine" ! Mais pas uniquement : voilà-t-y pas que Vlad/Michael Jackson a pris des cours chez Barychnikov !!! En toute honnêteté, je n'aurais pas poursuivi ma lecture si je n'avais été époustouflé par nombre d'images aussi originales dans leur mise en scène que magnifiquement rendues. Et si la piste suggestive/subversive qui imprègne ces débuts fantastiques s'avère être le seul véritable sujet de l'histoire... Alors pourquoi pas ? Je réajusterai ma note si la suite éclaire l'intérêt du manga -si le scénario se hisse au niveau du dessin, quoi. Mais, bon : la côte est décidément raide.
Le Voyage de Shuna
Une curiosité pour les fans d'Hayao Miyazaki, un grand réalisateur quoique contrairement à d'autres je ne trouve pas que tout ce qu'il a fait est génial. Pour moi, le meilleur de sa filmographie va de « Kiki la petite sorcière » au « Voyage de Chihiro » avec en prime « Le Château dans le ciel ». Le reste pour moi va du sympa au franchement pas terrible même si l'animation est toujours excellente. Cette bande dessinée devait être à la base un film d'animation et cela se voit parce qu'on dirait surtout un storyboard. Certes, comme c'est du Miyazaki le dessin est très bon et les couleurs sont superbes, mais la narration est un peu lourde, tout est pratiquement expliqué par texte uniquement et dans le récit il y a des ellipses ou des transitions qui auraient fonctionné dans un film, mais qui marchent moins pour une BD. Le récit est sympathique à lire malgré tout, mais sans plus. On sent la patte de Miyazaki dans cet univers et il va faire bien mieux par la suite avec des éléments qu'on retrouve dans cet one-shot. On dirait presque un brouillon de ce qu'il a fait ensuite avec son propre studio d'animation. En gros, c'est divertissant, mais ce n'est pas vraiment un indispensable sauf si on veut tout collectionner de Miyazaki.
The Plot Holes
Je me retrouve dans l’appréciation générale de Ro. En effet, même si la lecture n’a pas été déplaisante, j’en suis ressorti avec l’impression d’un matériau, d’un potentiel mal exploité. Ainsi, l’idée de départ est assez séduisante. Plusieurs personnages, membres du collectif des Inco-Errants, voyagent – virtuellement et réellement – au sein d’œuvres littéraires (du documentaire au roman, SF, super-héros, historiques, etc.), pour « corriger » l’intrigue, éliminer les personnages mal définis par l’auteur, pour chasser les erreurs manifestes, tout en gardant le plus de discrétion possible autour de leur intervention. L’autre sel de l’histoire, c’est que ces personnages, eux-mêmes issus d’œuvres (souvent très secondaires) viennent de tous les horizons (super-héros, héros de manga, gamin héros de strips, une tueuse vampire, un lion métamorphe issu de l’univers héroïc-fantasy, etc.). Tout ceci aurait pu donner quelque chose de bien plus corrosif et/ou drôle (jouant sur l’opposition de style entre les membres des Inco-Errants, ou sur leurs éventuelles gaffes quant à la « correction » des œuvres), si les dialogues et l’intrigue ne s’étaient contentés d’une ligne directrice minimale : on retombe rapidement dans quelque chose de classique, avec nos héros qui combattent et poursuivent un adversaire coriace, sabotant les œuvres, et un ancien membre de leur équipe. De la baston rythmée, mais qui perd clairement en intérêt. Note réelle 2,5/5.
Les Pays d'Amir
De la feel good story, remplie de bons sentiments. On pourrait dire que cet album prend à contre-pied la vision de l’immigré servie par beaucoup de médias, et que ça n’est pas plus mal ! Dessin et narration sont très limpides, fluides et agréables, la lecture est plutôt plaisante. Au cœur de l’histoire sont glissées plusieurs recettes syriennes, ce qui peut ouvrir l’appétit et donner des idées aux lecteurs… Un hymne à la tolérance, qui fait la part belle à ceux qui aident les migrants, tout en traitant un peu les difficultés de ces migrants (squats, parcours administratif dissuasif, etc.). J’aurais toutefois aimé un peu plus de nuance, ce qui aurait sans doute davantage mis en lumière la situation de ces migrants. Mais c’est quand même une lecture qui encourage à s’ouvrir aux autres, et ça, en ce moment, c’est à noter !
No Future
Un héros qui ressemble à John Difool, et quelques délires technico improvisés, il y a quelque chose de L'Incal dans cette aventure SF assez rythmée. Bon, c’est quand même loin d’être aussi fort comme histoire, et le dessin de Jef, avec une colorisation assez terne, n’est pas non plus celui de Moebius. Corbeyran a développé une intrigue qui surfe sur des thématiques très « actuelles ». La société est dominée par des femmes surtout, la bien-pensance s’impose, de façon caricaturale, puisque les écolos féministes et vegan dictent leur loi. Au milieu de cet arrière-plan, un duo super efficace (et quasi invincible !), formé de notre sosie de Difool donc, et d’une mercenaire (qui bizarrement se balade toujours en escarpin à talons hauts, ce qui n’est pas des plus pratiques pour la course et la castagne !?) cherchent à mettre en l’air les plans de Stella, une femme qui dirige une énorme multinationale et qui souhaite exploiter les matières premières d’une planète éloignée, avec les énormes problèmes écologiques que cela provoquerait (mais elle bénéficie de la complicité de dirigeantes politiques corrompues). C’est très rythmé, ça castagne et tire à tout va (avec quelques traits d’humour – un peu lourds – et pas mal de clins d’œil au cinéma des années 70/80), et ça se laisse lire. Mais je reste un peu sur ma faim. Je trouve que Corbeyran aurait dû choisir plus clairement une ligne directrice.