De la feel good story, remplie de bons sentiments. On pourrait dire que cet album prend à contre-pied la vision de l’immigré servie par beaucoup de médias, et que ça n’est pas plus mal !
Dessin et narration sont très limpides, fluides et agréables, la lecture est plutôt plaisante. Au cœur de l’histoire sont glissées plusieurs recettes syriennes, ce qui peut ouvrir l’appétit et donner des idées aux lecteurs…
Un hymne à la tolérance, qui fait la part belle à ceux qui aident les migrants, tout en traitant un peu les difficultés de ces migrants (squats, parcours administratif dissuasif, etc.).
J’aurais toutefois aimé un peu plus de nuance, ce qui aurait sans doute davantage mis en lumière la situation de ces migrants. Mais c’est quand même une lecture qui encourage à s’ouvrir aux autres, et ça, en ce moment, c’est à noter !
Un héros qui ressemble à John Difool, et quelques délires technico improvisés, il y a quelque chose de L'Incal dans cette aventure SF assez rythmée.
Bon, c’est quand même loin d’être aussi fort comme histoire, et le dessin de Jef, avec une colorisation assez terne, n’est pas non plus celui de Moebius.
Corbeyran a développé une intrigue qui surfe sur des thématiques très « actuelles ». La société est dominée par des femmes surtout, la bien-pensance s’impose, de façon caricaturale, puisque les écolos féministes et vegan dictent leur loi.
Au milieu de cet arrière-plan, un duo super efficace (et quasi invincible !), formé de notre sosie de Difool donc, et d’une mercenaire (qui bizarrement se balade toujours en escarpin à talons hauts, ce qui n’est pas des plus pratiques pour la course et la castagne !?) cherchent à mettre en l’air les plans de Stella, une femme qui dirige une énorme multinationale et qui souhaite exploiter les matières premières d’une planète éloignée, avec les énormes problèmes écologiques que cela provoquerait (mais elle bénéficie de la complicité de dirigeantes politiques corrompues).
C’est très rythmé, ça castagne et tire à tout va (avec quelques traits d’humour – un peu lourds – et pas mal de clins d’œil au cinéma des années 70/80), et ça se laisse lire. Mais je reste un peu sur ma faim. Je trouve que Corbeyran aurait dû choisir plus clairement une ligne directrice.
Le foot chez moi, c’est à petite dose. Tout ça pour dire que même si le sujet ne me passionne pas (j’en ai rien à carrer de ce match), ma lecture fut quand même fort agréable.
A partir d’une bonne idée, Tronchet a le chic pour faire du roman graphique léger et agréable à suivre. Ici 2 potes, fan de foot, enquêtent sur un détail « troublant » lors d’un match mythique que la France a perdu. L’occasion pour l’auteur de nous sortir une aventure du quotidien, amusante mais malheureusement assez peu marquante. J’ai bien aimé le personnage du journaliste, l’autre beaucoup moins (dans les excès) mais il en sortira différent.
Niveau graphisme, rien a dire, j’aime bien le style des Jouvray d’une fausse simplicité, toujours fluide, lisible et chaleureux.
Un album oubliable mais sympathique.
Cette lecture jeunesse ne m'a pas convaincu. Il n'y a rien de vraiment négatif mais je n'ai pas accroché.
Le rythme est bon avec cette structure de pages qui finissent par une chute même s’il y a de la continuité pour construire une histoire longue.
L'esprit est gentil mais certaines situations (avec les copains moqueurs par exemple) reviennent trop souvent ce qui rend le récit un peu répétitif.
On retrouve certaines idées modernes (végétarien, tolérance au "handicap" de Tib, gentils ou méchants prédateurs) mais c'est présenté en douceur.
J'ai un peu de mal à définir l'âge cible que je situerais vers 8 ans car les dialogues sont relativement simples et basiques.
Le graphisme ne m'a pas enthousiasmé. Les personnages sont bien expressifs et amusants mais je n'ai pas aimé leurs mises en situations dans des décors trop "papiers peints" à mon goût.
Le trait est presque minimaliste mais convient au style de la série. Tatoum est vraiment un dinosaure doudou ce qui plaît encore et toujours. Un petit 3 pour moi mais je ne suis pas la cible.
J’ai bien aimé ma lecture, rien de fou mais pour l’instant, c’est l’album lu qui m’a le plus convaincu dans la collection Urban Link.
Le ton est toujours young adult, nous découvrirons un jeune Bruce Wayne qui ne porte pas encore LE costume, notre jeune héros sera confronté aux noctambules, un groupuscule qui met la police en difficulté et qui s’attaque aux riches … J’ai trouvé l’intrigue homogène et vraiment pas mal, elle s’intègre plutôt bien dans le mythe (si on est pas trop regardant, des libertés et facilités sont forcément prises). Ça joue gentiment avec le microcosme de Gotham, on apercevra entre autres Harvey Dent, Alfred, Lucius, Arkham et la prédécesseure de Gordon.
A mes yeux, une histoire dense et assez habile, en plus la fin m’a bien plu, tout comme le personnage de Madeleine (qui vole limite la vedette). La partie graphique accompagne le scénario de belle manière, le trait est lisible et détaillé mais ceux sont surtout les couleurs (ou leurs absences avec de temps en temps cette tonalité jaune) qui ajoutent indéniablement du charme à l’ensemble.
Voilà un récit complet pas indispensable, avec une noirceur teenage mais bien sympathique à suivre. J’y ai facilement trouvé mon compte. Why not ?
Cet album rend hommage aux résistants étrangers fusillés en France et immortalisés par l'Affiche Rouge que la propagande nazie a placardée pour tenter de dénigrer leur action et les présenter comme des terroristes. Il s'agissait du groupe Manouchian comme il fut ensuite appelé, un ensemble de combattants dont une majorité d'étrangers réfugiés en France et qui avaient rejoint les rangs de la Résistance française et coordonné par Missak Manouchian, réfugié Arménien marqué par le massacre de sa famille lors du Génocide opéré par l'armée Turque quand il n'était encore qu'un enfant.
L'album est structuré autour de cette fameuse Affiche Rouge qui en forme la première page. On y voit les photos de ces 10 résistants et le récit va nous amener à les découvrir les uns après les autres en se concentrant en priorité sur le parcours de Manouchian. Cela commence par sa prime jeunesse et le Génocide Arménien. On y suit le jeune Missak et son frère sauvés de justesse de la mort puis recueillis par une famille Turque accueillante avant d'être repris par leur communauté arménienne et de vivre en foyer. Quand ils en ont eu l'occasion, devenus jeunes adultes, ils ont émigré vers la France qu'ils ont acceptée comme leur nouveau foyer, Missak y trouvant même une compagne tout aussi engagée que lui dans le combat pour la justice et la dignité humaine. Puis vint l'invasion nazie et Missak voit comme une évidence de mener le combat contre eux et d'entrer dans la Résistance, rejoignant de nombreux autres étrangers, juifs d'Europe ou communistes, pour des actions armées et autres sabotages.
Le graphisme de Thomas Tcherkezian présente une belle esthétique dans les tons rouge et gris faisant écho à la fameuse Affiche Rouge. Son trait est clair, les planches très propres. L'épure s'y révèle un tout petit froide mais le rendu est beau et bien mis en scène. Et régulièrement, les planches laissent la place à une pleine page présentant le portrait en noir et blanc d'un de ces résistants avec une courte biographie écrite en dessous. On découvre ainsi les 10 fusillés de l'affiche mais aussi d'autres combattants et combattantes qui ont résisté à leurs côtés.
Sur une bonne moitié de l'album, l'histoire est très proche de Missak Manouchian et on le suit comme un vrai personnage de BD. C'est une lecture plaisante et on s'intéresse vite à cet homme au parcours dur et complexe. Mais une fois la Résistance engagée pour de bon, la narration se fait bien plus distante, plus factuelle. Outre les pages de portraits de chacun des protagonistes au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans le récit, on y trouve également une succession de présentations des attaques, assassinats ciblés et autres sabotages réalisés par ces résistants. Certes on constate qu'ils en ont réalisé un nombre très important et qu'ils ont forcément eu un impact sur la défaite finale des nazis, mais il y en a tellement que ça devient assez rébarbatif. A raison d'une case d'une demi-page par action, cela ressemble trop à une énumération sans âme de faits, comme ces livres d'histoires peu passionnants. Si bien qu'on a un peu décroché du récit quand finalement leur action est stoppée par les nazis suite à une longue filature.
Alors que l'album offrait une très belle esthétique et une intéressante structure autour de cette fameuse Affiche Rouge et de la biographie aventureuse de Missak Manouchian, sa seconde partie prend trop la forme d'une classique BD historique moins prenante et humaine que sa première moitié. Le lecteur en sortira donc informé mais moins touché qu'il l'aurait pu.
Encore une œuvre que j'aurais préféré "vivre" au moment où je la découvrais, dans les pages du journal de Tintin.
Hélas ! J'ai dû me contenter de cet extrait d'album contant une excursion gratuite des personnages dans des paysages fantasmagoriques ; et la lecture de ces cases pleines de poésie colorée m'avait vraiment transporté loin, sur le moment -je devais avoir huit ou neuf ans.
... Je n'ai lu mon premier album de la série qu'après la quarantaine ! Tout ce temps, je l'ai passé plongé dans d'autres univers, tout aussi riches et prenants, mais dont le besoin de découverte était pour moi infiniment plus urgent à contenter. La conséquence étant qu'aujourd'hui, je peine à retrouver l'impression d'immersion psychédélique qui s'était emparée de moi à la vision des jolis dessins de Dany. Des albums parcourus depuis, seul "L'Oiseau De Par-ci, Par-Là." m'a vraiment plu ; mais j'avoue que l'humour pittoresque du Capitaine Honoré Pétanque y est pour beaucoup.
Le parti-pris de Greg, résolument léger, borne un peu la portée de la bande et, si ce n'était pour la progression certaine de Dany vers plus d'érotisme -très discret, il est vrai, mais définitivement raccord avec l'ambiance- il ne ressort pas beaucoup des histoires du petit groupe des héros qui, pour calibrés qu'ils semblent, bénéficient néanmoins de caractéristiques originales dans leur singularité Rêverosienne et auraient pu donner plus de relief aux gags de ces pages vraiment tièdes... Rien que la dompteuse !
Mais c'est un point de vue d'adulte -de vieux, même- et Olivier Rameau incarne, mine de rien, l'imaginaire de la jeunesse comme solution à tous les problèmes de la société. Sur ce plan-là, je ne peux qu'être d'accord avec la démarche courageusement optimiste des auteurs.
Vivement que je rajeunisse un peu.
Higo no Kami est une série fantastique dans le Japon médiéval, dans un esprit proche du folklore nippon même si les créatures qui sont mises en scène ici sont issues de l'imagination de l'autrice. Le héros est une divinité protectrice chargée d'exorciser des entités démoniaques échappées sur Terre et de récupérer les graines de l'arbre divin pour les ramener dans le monde spirituel. En tant que tel, il est doté de pouvoirs très puissants mais il doit avant tout enquêter et comprendre l'origine du mal causé par ces entités appelées souillures. Et il s'avère aussi que d'autres divinités, plus maléfiques, ont prévu d'entraver son chemin.
La série s'entame comme Mushishi, avec ce héros vagabond qui va d'exorcisme en exorcisme. Le tout se fait dans une certaine douceur, avec un héros très calme et sûr de lui, agissant avec subtilité. Ce n'est qu'à partir de la fin du premier tome qu'une trame supplémentaire se met en place, un évènement en mesure de le mettre en position de faiblesse et d'impacter sa quête.
Le dessin est très beau dans son aspect global. Même s'il s'agit d'un shojo et qu'il en présente quelques stéréotypes graphiques, il est tout de même soigné pour les décors, et les personnages sont très réussis. Toutefois, les scènes deviennent régulièrement confuses dès que les souillures entrent en jeu, leur représentation graphique, les mirages et les scènes d'action qui s'ensuivent étant parfois difficiles à déchiffrer.
Si l'on suit cette divinité protectrice et ses compagnons avec plaisir, curieux de voir en quoi va consister chaque nouvel exorcisme, l'intrigue a encore besoin de gagner en développement et un fil rouge doit se mettre en place pour que ce soit plus prenant. Attendons donc de voir la suite.
Me voilà bien surprise devant l'âge des auteurs, nés en 1979 et 1980 (soit plus jeunes que moi) alors que je pensais avoir à faire à un duo de la génération de mes parents, avec une sorte de brume héritée de l'équipe de Charlie Mensuel, entre provocation gratuite, fantasmes sexuels masculins et envie de renverser l'ordre politique. Un noir et blanc au trait très appuyé confirme cette atmosphère punk.
Tout est laid, sale, saignant, absurde, mais les liens familiaux restent une bouée à moitié dégonflée à laquelle s'accrochent malgré tout les 3 personnages principaux. Une autre bouée est la musique puisque les 4 enfoirés s'étaient rassemblés dans leur jeunesse pour monter un groupe.
Ce livre est quand même une aventure et c'est ce qui m'attire dans cette esthétique déglinguée. Au début, on pourrait imaginer que ç'est une sorte de critique sociale à la comics underground : Un vieux type qui a fait bruler sa maison erre dans une banlieue déprimante sans trop savoir si le mieux ne serait pas de se suicider. Il est hébergé dans la voiture de son neveu puis et pris en stop par une femme avec un petit pansement inoffensif sur le front.
Et là ça part vers autre chose, mais je ne vais pas vous le raconter parce que ce serait vous priver d'une part de l'intérêt de la BD.
Je ne peux pas dire que c'est une BD réussie, parce que la construction laisse un peu à désirer ; mais je pense que son atmosphère gardera une place dans mes souvenirs parce qu'elle utilise des symboles bizarres parfois effrayants parfois ridicules, et cet assemblage donne l'impression de sortir d'un cauchemar dont on ne comprend pas quelle interprétation lui donner.
Entièrement d'accord avec Mac Arthur, c'est plus un monologue que réellement une bande dessinée. Mais ça conserve les qualités de l'auteur : léger, belle aquarelle "blonde", comme disait mon prof de dessin. (le pinceau est suffisamment léger pour que la lumière du papier éclaire l'image) Engagement politique ferme et argumenté.
Ce qui me plait c'est qu'au détour de ses pensées, il y a toujours des passages qui me surprennent, sur l'art par exemple et ses influences, sur des habitudes locales. C'est comme un musée d'une petite ville française, il n'y a pas de grandes œuvres connues, mais il y a toutes sortes de bric-à-brac, qui vont des traditions populaires aux maquettes d’adoption des compagnons et passant par des paysages du coin, et au milieu de tout ça, chacun trouve sa pépite.
Donc, pas la peine de l'acheter, mais on passe un bon moment. Quand au titre, ce n'était peut-être pas le plus juste, mais sans doute le plus rémunérateur pour l'éditeur... Il y a un peu tromperie sur la marchandise.
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Les Pays d'Amir
De la feel good story, remplie de bons sentiments. On pourrait dire que cet album prend à contre-pied la vision de l’immigré servie par beaucoup de médias, et que ça n’est pas plus mal ! Dessin et narration sont très limpides, fluides et agréables, la lecture est plutôt plaisante. Au cœur de l’histoire sont glissées plusieurs recettes syriennes, ce qui peut ouvrir l’appétit et donner des idées aux lecteurs… Un hymne à la tolérance, qui fait la part belle à ceux qui aident les migrants, tout en traitant un peu les difficultés de ces migrants (squats, parcours administratif dissuasif, etc.). J’aurais toutefois aimé un peu plus de nuance, ce qui aurait sans doute davantage mis en lumière la situation de ces migrants. Mais c’est quand même une lecture qui encourage à s’ouvrir aux autres, et ça, en ce moment, c’est à noter !
No Future
Un héros qui ressemble à John Difool, et quelques délires technico improvisés, il y a quelque chose de L'Incal dans cette aventure SF assez rythmée. Bon, c’est quand même loin d’être aussi fort comme histoire, et le dessin de Jef, avec une colorisation assez terne, n’est pas non plus celui de Moebius. Corbeyran a développé une intrigue qui surfe sur des thématiques très « actuelles ». La société est dominée par des femmes surtout, la bien-pensance s’impose, de façon caricaturale, puisque les écolos féministes et vegan dictent leur loi. Au milieu de cet arrière-plan, un duo super efficace (et quasi invincible !), formé de notre sosie de Difool donc, et d’une mercenaire (qui bizarrement se balade toujours en escarpin à talons hauts, ce qui n’est pas des plus pratiques pour la course et la castagne !?) cherchent à mettre en l’air les plans de Stella, une femme qui dirige une énorme multinationale et qui souhaite exploiter les matières premières d’une planète éloignée, avec les énormes problèmes écologiques que cela provoquerait (mais elle bénéficie de la complicité de dirigeantes politiques corrompues). C’est très rythmé, ça castagne et tire à tout va (avec quelques traits d’humour – un peu lourds – et pas mal de clins d’œil au cinéma des années 70/80), et ça se laisse lire. Mais je reste un peu sur ma faim. Je trouve que Corbeyran aurait dû choisir plus clairement une ligne directrice.
Les Fantômes de Séville
Le foot chez moi, c’est à petite dose. Tout ça pour dire que même si le sujet ne me passionne pas (j’en ai rien à carrer de ce match), ma lecture fut quand même fort agréable. A partir d’une bonne idée, Tronchet a le chic pour faire du roman graphique léger et agréable à suivre. Ici 2 potes, fan de foot, enquêtent sur un détail « troublant » lors d’un match mythique que la France a perdu. L’occasion pour l’auteur de nous sortir une aventure du quotidien, amusante mais malheureusement assez peu marquante. J’ai bien aimé le personnage du journaliste, l’autre beaucoup moins (dans les excès) mais il en sortira différent. Niveau graphisme, rien a dire, j’aime bien le style des Jouvray d’une fausse simplicité, toujours fluide, lisible et chaleureux. Un album oubliable mais sympathique.
Tib et Tatoum
Cette lecture jeunesse ne m'a pas convaincu. Il n'y a rien de vraiment négatif mais je n'ai pas accroché. Le rythme est bon avec cette structure de pages qui finissent par une chute même s’il y a de la continuité pour construire une histoire longue. L'esprit est gentil mais certaines situations (avec les copains moqueurs par exemple) reviennent trop souvent ce qui rend le récit un peu répétitif. On retrouve certaines idées modernes (végétarien, tolérance au "handicap" de Tib, gentils ou méchants prédateurs) mais c'est présenté en douceur. J'ai un peu de mal à définir l'âge cible que je situerais vers 8 ans car les dialogues sont relativement simples et basiques. Le graphisme ne m'a pas enthousiasmé. Les personnages sont bien expressifs et amusants mais je n'ai pas aimé leurs mises en situations dans des décors trop "papiers peints" à mon goût. Le trait est presque minimaliste mais convient au style de la série. Tatoum est vraiment un dinosaure doudou ce qui plaît encore et toujours. Un petit 3 pour moi mais je ne suis pas la cible.
Batman - Nightwalker
J’ai bien aimé ma lecture, rien de fou mais pour l’instant, c’est l’album lu qui m’a le plus convaincu dans la collection Urban Link. Le ton est toujours young adult, nous découvrirons un jeune Bruce Wayne qui ne porte pas encore LE costume, notre jeune héros sera confronté aux noctambules, un groupuscule qui met la police en difficulté et qui s’attaque aux riches … J’ai trouvé l’intrigue homogène et vraiment pas mal, elle s’intègre plutôt bien dans le mythe (si on est pas trop regardant, des libertés et facilités sont forcément prises). Ça joue gentiment avec le microcosme de Gotham, on apercevra entre autres Harvey Dent, Alfred, Lucius, Arkham et la prédécesseure de Gordon. A mes yeux, une histoire dense et assez habile, en plus la fin m’a bien plu, tout comme le personnage de Madeleine (qui vole limite la vedette). La partie graphique accompagne le scénario de belle manière, le trait est lisible et détaillé mais ceux sont surtout les couleurs (ou leurs absences avec de temps en temps cette tonalité jaune) qui ajoutent indéniablement du charme à l’ensemble. Voilà un récit complet pas indispensable, avec une noirceur teenage mais bien sympathique à suivre. J’y ai facilement trouvé mon compte. Why not ?
Missak, Mélinée & le groupe Manouchian - Les Fusillés de l'Affiche Rouge
Cet album rend hommage aux résistants étrangers fusillés en France et immortalisés par l'Affiche Rouge que la propagande nazie a placardée pour tenter de dénigrer leur action et les présenter comme des terroristes. Il s'agissait du groupe Manouchian comme il fut ensuite appelé, un ensemble de combattants dont une majorité d'étrangers réfugiés en France et qui avaient rejoint les rangs de la Résistance française et coordonné par Missak Manouchian, réfugié Arménien marqué par le massacre de sa famille lors du Génocide opéré par l'armée Turque quand il n'était encore qu'un enfant. L'album est structuré autour de cette fameuse Affiche Rouge qui en forme la première page. On y voit les photos de ces 10 résistants et le récit va nous amener à les découvrir les uns après les autres en se concentrant en priorité sur le parcours de Manouchian. Cela commence par sa prime jeunesse et le Génocide Arménien. On y suit le jeune Missak et son frère sauvés de justesse de la mort puis recueillis par une famille Turque accueillante avant d'être repris par leur communauté arménienne et de vivre en foyer. Quand ils en ont eu l'occasion, devenus jeunes adultes, ils ont émigré vers la France qu'ils ont acceptée comme leur nouveau foyer, Missak y trouvant même une compagne tout aussi engagée que lui dans le combat pour la justice et la dignité humaine. Puis vint l'invasion nazie et Missak voit comme une évidence de mener le combat contre eux et d'entrer dans la Résistance, rejoignant de nombreux autres étrangers, juifs d'Europe ou communistes, pour des actions armées et autres sabotages. Le graphisme de Thomas Tcherkezian présente une belle esthétique dans les tons rouge et gris faisant écho à la fameuse Affiche Rouge. Son trait est clair, les planches très propres. L'épure s'y révèle un tout petit froide mais le rendu est beau et bien mis en scène. Et régulièrement, les planches laissent la place à une pleine page présentant le portrait en noir et blanc d'un de ces résistants avec une courte biographie écrite en dessous. On découvre ainsi les 10 fusillés de l'affiche mais aussi d'autres combattants et combattantes qui ont résisté à leurs côtés. Sur une bonne moitié de l'album, l'histoire est très proche de Missak Manouchian et on le suit comme un vrai personnage de BD. C'est une lecture plaisante et on s'intéresse vite à cet homme au parcours dur et complexe. Mais une fois la Résistance engagée pour de bon, la narration se fait bien plus distante, plus factuelle. Outre les pages de portraits de chacun des protagonistes au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans le récit, on y trouve également une succession de présentations des attaques, assassinats ciblés et autres sabotages réalisés par ces résistants. Certes on constate qu'ils en ont réalisé un nombre très important et qu'ils ont forcément eu un impact sur la défaite finale des nazis, mais il y en a tellement que ça devient assez rébarbatif. A raison d'une case d'une demi-page par action, cela ressemble trop à une énumération sans âme de faits, comme ces livres d'histoires peu passionnants. Si bien qu'on a un peu décroché du récit quand finalement leur action est stoppée par les nazis suite à une longue filature. Alors que l'album offrait une très belle esthétique et une intéressante structure autour de cette fameuse Affiche Rouge et de la biographie aventureuse de Missak Manouchian, sa seconde partie prend trop la forme d'une classique BD historique moins prenante et humaine que sa première moitié. Le lecteur en sortira donc informé mais moins touché qu'il l'aurait pu.
Olivier Rameau
Encore une œuvre que j'aurais préféré "vivre" au moment où je la découvrais, dans les pages du journal de Tintin. Hélas ! J'ai dû me contenter de cet extrait d'album contant une excursion gratuite des personnages dans des paysages fantasmagoriques ; et la lecture de ces cases pleines de poésie colorée m'avait vraiment transporté loin, sur le moment -je devais avoir huit ou neuf ans. ... Je n'ai lu mon premier album de la série qu'après la quarantaine ! Tout ce temps, je l'ai passé plongé dans d'autres univers, tout aussi riches et prenants, mais dont le besoin de découverte était pour moi infiniment plus urgent à contenter. La conséquence étant qu'aujourd'hui, je peine à retrouver l'impression d'immersion psychédélique qui s'était emparée de moi à la vision des jolis dessins de Dany. Des albums parcourus depuis, seul "L'Oiseau De Par-ci, Par-Là." m'a vraiment plu ; mais j'avoue que l'humour pittoresque du Capitaine Honoré Pétanque y est pour beaucoup. Le parti-pris de Greg, résolument léger, borne un peu la portée de la bande et, si ce n'était pour la progression certaine de Dany vers plus d'érotisme -très discret, il est vrai, mais définitivement raccord avec l'ambiance- il ne ressort pas beaucoup des histoires du petit groupe des héros qui, pour calibrés qu'ils semblent, bénéficient néanmoins de caractéristiques originales dans leur singularité Rêverosienne et auraient pu donner plus de relief aux gags de ces pages vraiment tièdes... Rien que la dompteuse ! Mais c'est un point de vue d'adulte -de vieux, même- et Olivier Rameau incarne, mine de rien, l'imaginaire de la jeunesse comme solution à tous les problèmes de la société. Sur ce plan-là, je ne peux qu'être d'accord avec la démarche courageusement optimiste des auteurs. Vivement que je rajeunisse un peu.
Higo no Kami - Celui qui Tisse les Fleurs
Higo no Kami est une série fantastique dans le Japon médiéval, dans un esprit proche du folklore nippon même si les créatures qui sont mises en scène ici sont issues de l'imagination de l'autrice. Le héros est une divinité protectrice chargée d'exorciser des entités démoniaques échappées sur Terre et de récupérer les graines de l'arbre divin pour les ramener dans le monde spirituel. En tant que tel, il est doté de pouvoirs très puissants mais il doit avant tout enquêter et comprendre l'origine du mal causé par ces entités appelées souillures. Et il s'avère aussi que d'autres divinités, plus maléfiques, ont prévu d'entraver son chemin. La série s'entame comme Mushishi, avec ce héros vagabond qui va d'exorcisme en exorcisme. Le tout se fait dans une certaine douceur, avec un héros très calme et sûr de lui, agissant avec subtilité. Ce n'est qu'à partir de la fin du premier tome qu'une trame supplémentaire se met en place, un évènement en mesure de le mettre en position de faiblesse et d'impacter sa quête. Le dessin est très beau dans son aspect global. Même s'il s'agit d'un shojo et qu'il en présente quelques stéréotypes graphiques, il est tout de même soigné pour les décors, et les personnages sont très réussis. Toutefois, les scènes deviennent régulièrement confuses dès que les souillures entrent en jeu, leur représentation graphique, les mirages et les scènes d'action qui s'ensuivent étant parfois difficiles à déchiffrer. Si l'on suit cette divinité protectrice et ses compagnons avec plaisir, curieux de voir en quoi va consister chaque nouvel exorcisme, l'intrigue a encore besoin de gagner en développement et un fil rouge doit se mettre en place pour que ce soit plus prenant. Attendons donc de voir la suite.
4 vieux enfoirés
Me voilà bien surprise devant l'âge des auteurs, nés en 1979 et 1980 (soit plus jeunes que moi) alors que je pensais avoir à faire à un duo de la génération de mes parents, avec une sorte de brume héritée de l'équipe de Charlie Mensuel, entre provocation gratuite, fantasmes sexuels masculins et envie de renverser l'ordre politique. Un noir et blanc au trait très appuyé confirme cette atmosphère punk. Tout est laid, sale, saignant, absurde, mais les liens familiaux restent une bouée à moitié dégonflée à laquelle s'accrochent malgré tout les 3 personnages principaux. Une autre bouée est la musique puisque les 4 enfoirés s'étaient rassemblés dans leur jeunesse pour monter un groupe. Ce livre est quand même une aventure et c'est ce qui m'attire dans cette esthétique déglinguée. Au début, on pourrait imaginer que ç'est une sorte de critique sociale à la comics underground : Un vieux type qui a fait bruler sa maison erre dans une banlieue déprimante sans trop savoir si le mieux ne serait pas de se suicider. Il est hébergé dans la voiture de son neveu puis et pris en stop par une femme avec un petit pansement inoffensif sur le front. Et là ça part vers autre chose, mais je ne vais pas vous le raconter parce que ce serait vous priver d'une part de l'intérêt de la BD. Je ne peux pas dire que c'est une BD réussie, parce que la construction laisse un peu à désirer ; mais je pense que son atmosphère gardera une place dans mes souvenirs parce qu'elle utilise des symboles bizarres parfois effrayants parfois ridicules, et cet assemblage donne l'impression de sortir d'un cauchemar dont on ne comprend pas quelle interprétation lui donner.
L'Autre Jérusalem
Entièrement d'accord avec Mac Arthur, c'est plus un monologue que réellement une bande dessinée. Mais ça conserve les qualités de l'auteur : léger, belle aquarelle "blonde", comme disait mon prof de dessin. (le pinceau est suffisamment léger pour que la lumière du papier éclaire l'image) Engagement politique ferme et argumenté. Ce qui me plait c'est qu'au détour de ses pensées, il y a toujours des passages qui me surprennent, sur l'art par exemple et ses influences, sur des habitudes locales. C'est comme un musée d'une petite ville française, il n'y a pas de grandes œuvres connues, mais il y a toutes sortes de bric-à-brac, qui vont des traditions populaires aux maquettes d’adoption des compagnons et passant par des paysages du coin, et au milieu de tout ça, chacun trouve sa pépite. Donc, pas la peine de l'acheter, mais on passe un bon moment. Quand au titre, ce n'était peut-être pas le plus juste, mais sans doute le plus rémunérateur pour l'éditeur... Il y a un peu tromperie sur la marchandise.