Entièrement d'accord avec Mac Arthur, c'est plus un monologue que réellement une bande dessinée. Mais ça conserve les qualités de l'auteur : léger, belle aquarelle "blonde", comme disait mon prof de dessin. (le pinceau est suffisamment léger pour que la lumière du papier éclaire l'image) Engagement politique ferme et argumenté.
Ce qui me plait c'est qu'au détour de ses pensées, il y a toujours des passages qui me surprennent, sur l'art par exemple et ses influences, sur des habitudes locales. C'est comme un musée d'une petite ville française, il n'y a pas de grandes œuvres connues, mais il y a toutes sortes de bric-à-brac, qui vont des traditions populaires aux maquettes d’adoption des compagnons et passant par des paysages du coin, et au milieu de tout ça, chacun trouve sa pépite.
Donc, pas la peine de l'acheter, mais on passe un bon moment. Quand au titre, ce n'était peut-être pas le plus juste, mais sans doute le plus rémunérateur pour l'éditeur... Il y a un peu tromperie sur la marchandise.
Du pur récit d’aventure exotique. Rien d’extraordinaire ni d’éminemment surprenant, mais les amateurs du genre y trouveront les ingrédients propres à leur faire aimer ce diptyque.
Rider Haggard a publié quelques chouettes romans du genre (j’ai eu ma période, lorsque je plongeais dans les publications des éditions NEO), et il a inspiré nombre d’auteurs, de romans, de BD et de scénaristes (Spielberg avec son Indiana Jones par exemple).
L’histoire s’inscrit dans l’ambiance du XIXème siècle européen, alors qu’une partie de l’Afrique est encore Terra incognita, que des explorateurs partent à sa découverte, et que fantasmes et réalité se mêlent, pour faire naître des récits tels que celui-ci.
On a donc droit à une expédition menée par Alan Quatermain, chasseur renommé qui s’est mis au service d’un riche Anglais à la recherche de son frère disparu dans une expédition précédente : cela doit les mener aux mines mythiques du roi Salomon. Ils sont accompagnés d’un pisteur/guerrier énigmatique (même si l’on devine assez tôt – c’est devenu un classique de ce genre de récit – le rôle qu’il va jouer).
Le récit est rythmé, la petite équipe affronte moult dangers, qu’ils soient naturels (forêt dense, déserts) ou humains (tribus hostiles), jusqu’au mines en question. Comme souvent, si l’aller est long, dangereux, au point qu’on se demande comment ils pourront faire le chemin inverse s’ils s’en sortent, une pirouette scénaristique leur permet de revenir sains et saufs (en retrouvant le frère au milieu de nulle part !), avec une fin que j’ai trouvée peut-être un peu trop « happy-end » (je ne me rappelle pas de la fin du roman pour comparer).
Le dessin est inégal (les scènes de combats – en particulier autour de la cité de Loo – ne sont pas toujours très lisibles), mais il fait largement le boulot.
Il y a donc là de quoi contenter les amateurs du genre, qui ne recherchent pas trop de surprises.
Cette série a déjà un grand mérite, celui de me faire connaître ce personnage – et par la même de ne pas laisser la collection ne s’intéresser qu’à l’Histoire européenne.
Du coup, ça été l’occasion de découvrir un pan de l’Histoire que je ne connaissais pas trop. La narration est plutôt agréable. Mais j’ai eu aussi l’impression que Pecau, habitué à multiplier les séries « de genre », a manqué d’ambitions – ou d’idées. Il a souvent transformé son intrigue en récit d’aventures exotiques, au détriment d’une profondeur (de l’intrigue et de la personnalité des protagonistes). Je ne sais pas s’il y a beaucoup de documentation sur Njinga, mais j’ai retrouvé pas mal de passages de la fiche wikipedia la concernant dans les premières pages.
Sinon, je vois que j’ai eu la même – mauvaise surprise que Mac Arthur. En effet, dans le premier tome, les pages 31 à 33 semblent avoir été placées quelques pages trop loin. J’ai un temps cru à un flash-back mal indiqué, mais en fait non, ce qui donne une séquence incompréhensible, une meurtrière commettant son crime après avoir été assassiné. Ça ne fait pas très sérieux de la part des auteurs et des relecteurs de chez Delcourt !
Au final, un sujet intéressant, original car pas souvent traité, mais qui m’a laissé un petit peu sur ma faim – comme la fin justement, qui m’est apparu un peu trop vite expédiée.
Note réelle 2,5/5.
Un album qui se laisse lire facilement, et plutôt agréablement. Mais je ne sais pas, j’en attendais sans doute plus, ou autre chose. En particulier au tour de l’histoire de ce couple passant sa vie sur son voilier, le « Vent debout » donc, victime à deux reprises des pirates (séquestré une première fois et sauvé par le paiement d’une rançon par la France, puis tué par des séides de l’Etat islamique). Leurs mésaventures sont traitées de façon un peu légère, et entrecoupées par des histoires mettant en scène d’autres personnages, du coup on se passionne moins pour ce couple.
Voilà pour la déception – relative. Pour le reste, sur une narration pépère, ce sont trois « histoires » qui se croisent (en comptant celle des navigateurs), histoires où nous suivons des Français vivant à l’autre bout du monde, en Asie du sud-est (temporairement pour une famille – qui semble être en partie celle des auteurs, qui se mettent en scène – ils évoquent la publication de leur « Belzoni »).
Pas désagréable, pas inoubliable non plus. Disons que Grégory Jarry me captive davantage, sur d’autres registres (et dans sa maison d’édition Flblb).
Un one-shot où on apprend que la cigarette cela donne le cancer et ça tue.
Bon je suis un peu méchant et l'album est pas mal même si le sujet est du déjà vu. Le dessin est très bon et la dessinatrice livre de superbes planches, mais une BD pour moi c'est du dessin et du scénario et d'ailleurs je ne comprends pas lorsqu'on aime une BD juste pour le dessin. Quand vous regardez un film, est-ce que vous vous souciez uniquement si c'est bien réalisé et vous vous foutez si le scénario est nul ou non ?
Ici, le scénario se laisse lire sans problème, il faut dire que c'est une BD muette alors le temps de lecture d'une page dépend surtout du temps que vous prenez pour admirer le dessin, mais c'est un peu trop basique pour que je le trouve intéressant et mémorable. On dirait juste une pub anti-tabac comme j'en ai vue des dizaines depuis que je suis né. J'imagine que cela aura plus d'impact émotionnel pour les lecteurs qui ont perdu un proche à cause de la cigarette.
2.5
Un album qui m'a moyennement convaincu.
Pour que je rentre dans une histoire, il faut que je comprenne ce que sont les intentions de l'auteur et ici je ne suis pas certain d’avoir bien compris où la scénariste voulait en venir avec son récit. Comme l’histoire met en vedette un homme qui a découvert que son père était l'amant de sa mère et que lui-même a une maitresse, j'imagine que le thème central est l'adultère, mais je n'ai pas été totalement convaincu par le scénario. Il y a de bons moments, mais ce n'est jamais prenant, le sujet n'est jamais vraiment approfondi et le personnage principal est au final un peu antipathique. Il y a aussi le fait que l'éditeur annonce l'album comme une comédie dramatique et j'ai pas vu où étaient les gags.
Sinon, le dessin est sympathique à regarder.
Une histoire qui mêle anecdotes personnelles et forte autobiographie, avec une vision de l’Histoire d’un pays que l’on va quitter (ici le Liban), on peut faire le rapprochement avec certains albums de Satrapi (Persepolis en tête). Le dessin simple et stylisé les rapproche aussi, même si Abirached offre un rendu plus proche de papiers découpés. Mais j’aime vraiment beaucoup son style.
Cet album est un bon complément à Je me souviens, Beyrouth, dans lequel la narration était moins ambitieuse et plus hachée, tout en traitant du même sujet.
Au travers des efforts fournis par toute une famille pour survivre dans Beyrouth en guerre, avec tous les aménagements réalisés pour se protéger des obus qui tombent, c’est l’histoire bouleversée de Beyrouth dans les années 1980 qu’il nous est donné de voir, « par la bande ».
Le ton est léger, presque « dépassionné ». Avec même quelques touches humoristiques : le mariage au milieu des snipers par exemple ! C’est fou la capacité d’adaptation, de « résilience » ou de résistance (je préfère ce dernier terme d’ailleurs) que montrent ces habitants de Beyrouth.
Une lecture plaisante.
Le dessin est agréable et dynamique – avec certains aspects le rapprochant du manga, essentiellement pour les visages. Pas forcément mon truc, mais ça passe très bien ici. J’ai aussi particulièrement aimé la colorisation, sur des tons vert/orange/rouille, le rendu est assez chouette.
La lecture aussi est agréable, la narration est fluide, l’album est épais mais il y a peu de texte, donc la lecture est assez rapide.
Singelin réussit à traiter d’un problème douloureux (le syndrome post-traumatique des vétérans de guerre – l’héroïne est une ancienne tireuse d’élite) sans en rajouter, et sans trop tirer sur la corde du pathos (les flash-backs qui permettent peu à peu de comprendre ce qui a traumatisé l’héroïne – procédé classique – sont utilisés avec parcimonie). Il donne aussi une vision finalement optimiste, alors que l’intrigue nous montre des vétérans sombrant dans la drogue, la déchéance, clodos au milieu d’une ville qui semble ne pas faire attention à eux, victimes des gangs qui contrôlent les trafics. Le message étant qu'il ne faut pas renoncer, et que l'entraide permet de s'en sortir.
Si je reste aux trois étoiles, malgré les points positifs, c’est que j’ai trouvé un peu trop « gentille », voire naïve la présentation et l’action de certains personnages, en particulier cette cuisinière qui devient l’amie et l’ange gardien de l’héroïne, et qui donne de son temps – et pas mal de son argent j'imagine – pour aider ces vétérans. L’héroïne elle-même est un peu trop « super-héroïne », tant elle arrive à éliminer à elle seule des dizaines de membres des gangs (un mélange de ninja et de « forces spéciales » un peu exagéré je trouve).
Lue par erreur, si l'on peut dire : je pensais avoir réservé un autre titre à la bibliothèque, et c'est celui-là qui est arrivé. J'ai appris à la fin du T1 qu'il s'agit d'une BD adaptée d'un roman ado que je ne connais que de nom.
Quoiqu'il en soit, j'ai beaucoup apprécié le trait. Tout est bien maitrisé, que ce soient les personnages dans leurs attitudes ou les décors et paysages, tous très évocateurs. La colorimétrie est réussie et achève de nous plonger dans l'ambiance. Visuellement donc, c'est déjà une belle réussite qui a tout pour me plaire.
Les dialogues évitent largement le pire. Ils sont efficaces sans contenir de défaut majeur. Si l'on voulait pinailler, certains tics auraient pu être évités (essentiellement dans les récitatifs et cartouches), mais globalement, ça tient la route. On est tenu en haleine.
Les personnages sont bien vus. On les sent assez bien campés.
Enfin le scénario : là, je dois dire que je me suis fait mener par le bout du nez. En réalité, très vite j'ai pressenti quelque chose, avoir deviné la fin, ainsi que le fin mot de l'histoire. Et puis la fin arrive, et non ! La chose est semble-t-il plus subtile. Et toc ! J'ai été bien eu, na !
Je lirai la suite !!
J'ai passé un agréable moment de lecture détente avec cet opus de Mickey/Glénat. Toutefois j'ai trouvé que le scénario de Trondheim restait un peu trop dans un classicisme Disney plat.
J'aurais pu espérer un peu plus d'humour légèrement piquant de cet auteur. Les codes sont respectés et il faut voir dans la confrontation d'un Mickey rationnel rasoir et d'un Donald complétement dans l'émotion mais bon public la base de l'humour du récit.
Ce que l'on retient de cette visite guidée des attractions du parc est le très beau graphisme d'Alexis Nesme. Il n'y a pas une très forte originalité dans les différentes attractions mais les détails, les couleurs et la mise en scène sont si bien agencés que je me suis senti totalement immergé dans cette visite.
Une lecture agréable pour un opus très visuel.
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L'Autre Jérusalem
Entièrement d'accord avec Mac Arthur, c'est plus un monologue que réellement une bande dessinée. Mais ça conserve les qualités de l'auteur : léger, belle aquarelle "blonde", comme disait mon prof de dessin. (le pinceau est suffisamment léger pour que la lumière du papier éclaire l'image) Engagement politique ferme et argumenté. Ce qui me plait c'est qu'au détour de ses pensées, il y a toujours des passages qui me surprennent, sur l'art par exemple et ses influences, sur des habitudes locales. C'est comme un musée d'une petite ville française, il n'y a pas de grandes œuvres connues, mais il y a toutes sortes de bric-à-brac, qui vont des traditions populaires aux maquettes d’adoption des compagnons et passant par des paysages du coin, et au milieu de tout ça, chacun trouve sa pépite. Donc, pas la peine de l'acheter, mais on passe un bon moment. Quand au titre, ce n'était peut-être pas le plus juste, mais sans doute le plus rémunérateur pour l'éditeur... Il y a un peu tromperie sur la marchandise.
Allan Quatermain et les mines du roi Salomon
Du pur récit d’aventure exotique. Rien d’extraordinaire ni d’éminemment surprenant, mais les amateurs du genre y trouveront les ingrédients propres à leur faire aimer ce diptyque. Rider Haggard a publié quelques chouettes romans du genre (j’ai eu ma période, lorsque je plongeais dans les publications des éditions NEO), et il a inspiré nombre d’auteurs, de romans, de BD et de scénaristes (Spielberg avec son Indiana Jones par exemple). L’histoire s’inscrit dans l’ambiance du XIXème siècle européen, alors qu’une partie de l’Afrique est encore Terra incognita, que des explorateurs partent à sa découverte, et que fantasmes et réalité se mêlent, pour faire naître des récits tels que celui-ci. On a donc droit à une expédition menée par Alan Quatermain, chasseur renommé qui s’est mis au service d’un riche Anglais à la recherche de son frère disparu dans une expédition précédente : cela doit les mener aux mines mythiques du roi Salomon. Ils sont accompagnés d’un pisteur/guerrier énigmatique (même si l’on devine assez tôt – c’est devenu un classique de ce genre de récit – le rôle qu’il va jouer). Le récit est rythmé, la petite équipe affronte moult dangers, qu’ils soient naturels (forêt dense, déserts) ou humains (tribus hostiles), jusqu’au mines en question. Comme souvent, si l’aller est long, dangereux, au point qu’on se demande comment ils pourront faire le chemin inverse s’ils s’en sortent, une pirouette scénaristique leur permet de revenir sains et saufs (en retrouvant le frère au milieu de nulle part !), avec une fin que j’ai trouvée peut-être un peu trop « happy-end » (je ne me rappelle pas de la fin du roman pour comparer). Le dessin est inégal (les scènes de combats – en particulier autour de la cité de Loo – ne sont pas toujours très lisibles), mais il fait largement le boulot. Il y a donc là de quoi contenter les amateurs du genre, qui ne recherchent pas trop de surprises.
Njinga - La Lionne du Matamba
Cette série a déjà un grand mérite, celui de me faire connaître ce personnage – et par la même de ne pas laisser la collection ne s’intéresser qu’à l’Histoire européenne. Du coup, ça été l’occasion de découvrir un pan de l’Histoire que je ne connaissais pas trop. La narration est plutôt agréable. Mais j’ai eu aussi l’impression que Pecau, habitué à multiplier les séries « de genre », a manqué d’ambitions – ou d’idées. Il a souvent transformé son intrigue en récit d’aventures exotiques, au détriment d’une profondeur (de l’intrigue et de la personnalité des protagonistes). Je ne sais pas s’il y a beaucoup de documentation sur Njinga, mais j’ai retrouvé pas mal de passages de la fiche wikipedia la concernant dans les premières pages. Sinon, je vois que j’ai eu la même – mauvaise surprise que Mac Arthur. En effet, dans le premier tome, les pages 31 à 33 semblent avoir été placées quelques pages trop loin. J’ai un temps cru à un flash-back mal indiqué, mais en fait non, ce qui donne une séquence incompréhensible, une meurtrière commettant son crime après avoir été assassiné. Ça ne fait pas très sérieux de la part des auteurs et des relecteurs de chez Delcourt ! Au final, un sujet intéressant, original car pas souvent traité, mais qui m’a laissé un petit peu sur ma faim – comme la fin justement, qui m’est apparu un peu trop vite expédiée. Note réelle 2,5/5.
Vent Debout (Delcourt)
Un album qui se laisse lire facilement, et plutôt agréablement. Mais je ne sais pas, j’en attendais sans doute plus, ou autre chose. En particulier au tour de l’histoire de ce couple passant sa vie sur son voilier, le « Vent debout » donc, victime à deux reprises des pirates (séquestré une première fois et sauvé par le paiement d’une rançon par la France, puis tué par des séides de l’Etat islamique). Leurs mésaventures sont traitées de façon un peu légère, et entrecoupées par des histoires mettant en scène d’autres personnages, du coup on se passionne moins pour ce couple. Voilà pour la déception – relative. Pour le reste, sur une narration pépère, ce sont trois « histoires » qui se croisent (en comptant celle des navigateurs), histoires où nous suivons des Français vivant à l’autre bout du monde, en Asie du sud-est (temporairement pour une famille – qui semble être en partie celle des auteurs, qui se mettent en scène – ils évoquent la publication de leur « Belzoni »). Pas désagréable, pas inoubliable non plus. Disons que Grégory Jarry me captive davantage, sur d’autres registres (et dans sa maison d’édition Flblb).
Fumée
Un one-shot où on apprend que la cigarette cela donne le cancer et ça tue. Bon je suis un peu méchant et l'album est pas mal même si le sujet est du déjà vu. Le dessin est très bon et la dessinatrice livre de superbes planches, mais une BD pour moi c'est du dessin et du scénario et d'ailleurs je ne comprends pas lorsqu'on aime une BD juste pour le dessin. Quand vous regardez un film, est-ce que vous vous souciez uniquement si c'est bien réalisé et vous vous foutez si le scénario est nul ou non ? Ici, le scénario se laisse lire sans problème, il faut dire que c'est une BD muette alors le temps de lecture d'une page dépend surtout du temps que vous prenez pour admirer le dessin, mais c'est un peu trop basique pour que je le trouve intéressant et mémorable. On dirait juste une pub anti-tabac comme j'en ai vue des dizaines depuis que je suis né. J'imagine que cela aura plus d'impact émotionnel pour les lecteurs qui ont perdu un proche à cause de la cigarette.
Le Fils du chien
2.5 Un album qui m'a moyennement convaincu. Pour que je rentre dans une histoire, il faut que je comprenne ce que sont les intentions de l'auteur et ici je ne suis pas certain d’avoir bien compris où la scénariste voulait en venir avec son récit. Comme l’histoire met en vedette un homme qui a découvert que son père était l'amant de sa mère et que lui-même a une maitresse, j'imagine que le thème central est l'adultère, mais je n'ai pas été totalement convaincu par le scénario. Il y a de bons moments, mais ce n'est jamais prenant, le sujet n'est jamais vraiment approfondi et le personnage principal est au final un peu antipathique. Il y a aussi le fait que l'éditeur annonce l'album comme une comédie dramatique et j'ai pas vu où étaient les gags. Sinon, le dessin est sympathique à regarder.
Mourir Partir Revenir, le Jeu des Hirondelles
Une histoire qui mêle anecdotes personnelles et forte autobiographie, avec une vision de l’Histoire d’un pays que l’on va quitter (ici le Liban), on peut faire le rapprochement avec certains albums de Satrapi (Persepolis en tête). Le dessin simple et stylisé les rapproche aussi, même si Abirached offre un rendu plus proche de papiers découpés. Mais j’aime vraiment beaucoup son style. Cet album est un bon complément à Je me souviens, Beyrouth, dans lequel la narration était moins ambitieuse et plus hachée, tout en traitant du même sujet. Au travers des efforts fournis par toute une famille pour survivre dans Beyrouth en guerre, avec tous les aménagements réalisés pour se protéger des obus qui tombent, c’est l’histoire bouleversée de Beyrouth dans les années 1980 qu’il nous est donné de voir, « par la bande ». Le ton est léger, presque « dépassionné ». Avec même quelques touches humoristiques : le mariage au milieu des snipers par exemple ! C’est fou la capacité d’adaptation, de « résilience » ou de résistance (je préfère ce dernier terme d’ailleurs) que montrent ces habitants de Beyrouth. Une lecture plaisante.
P.T.S.D.
Le dessin est agréable et dynamique – avec certains aspects le rapprochant du manga, essentiellement pour les visages. Pas forcément mon truc, mais ça passe très bien ici. J’ai aussi particulièrement aimé la colorisation, sur des tons vert/orange/rouille, le rendu est assez chouette. La lecture aussi est agréable, la narration est fluide, l’album est épais mais il y a peu de texte, donc la lecture est assez rapide. Singelin réussit à traiter d’un problème douloureux (le syndrome post-traumatique des vétérans de guerre – l’héroïne est une ancienne tireuse d’élite) sans en rajouter, et sans trop tirer sur la corde du pathos (les flash-backs qui permettent peu à peu de comprendre ce qui a traumatisé l’héroïne – procédé classique – sont utilisés avec parcimonie). Il donne aussi une vision finalement optimiste, alors que l’intrigue nous montre des vétérans sombrant dans la drogue, la déchéance, clodos au milieu d’une ville qui semble ne pas faire attention à eux, victimes des gangs qui contrôlent les trafics. Le message étant qu'il ne faut pas renoncer, et que l'entraide permet de s'en sortir. Si je reste aux trois étoiles, malgré les points positifs, c’est que j’ai trouvé un peu trop « gentille », voire naïve la présentation et l’action de certains personnages, en particulier cette cuisinière qui devient l’amie et l’ange gardien de l’héroïne, et qui donne de son temps – et pas mal de son argent j'imagine – pour aider ces vétérans. L’héroïne elle-même est un peu trop « super-héroïne », tant elle arrive à éliminer à elle seule des dizaines de membres des gangs (un mélange de ninja et de « forces spéciales » un peu exagéré je trouve).
Le Manoir (Melchior)
Lue par erreur, si l'on peut dire : je pensais avoir réservé un autre titre à la bibliothèque, et c'est celui-là qui est arrivé. J'ai appris à la fin du T1 qu'il s'agit d'une BD adaptée d'un roman ado que je ne connais que de nom. Quoiqu'il en soit, j'ai beaucoup apprécié le trait. Tout est bien maitrisé, que ce soient les personnages dans leurs attitudes ou les décors et paysages, tous très évocateurs. La colorimétrie est réussie et achève de nous plonger dans l'ambiance. Visuellement donc, c'est déjà une belle réussite qui a tout pour me plaire. Les dialogues évitent largement le pire. Ils sont efficaces sans contenir de défaut majeur. Si l'on voulait pinailler, certains tics auraient pu être évités (essentiellement dans les récitatifs et cartouches), mais globalement, ça tient la route. On est tenu en haleine. Les personnages sont bien vus. On les sent assez bien campés. Enfin le scénario : là, je dois dire que je me suis fait mener par le bout du nez. En réalité, très vite j'ai pressenti quelque chose, avoir deviné la fin, ainsi que le fin mot de l'histoire. Et puis la fin arrive, et non ! La chose est semble-t-il plus subtile. Et toc ! J'ai été bien eu, na ! Je lirai la suite !!
Horrifikland - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse
J'ai passé un agréable moment de lecture détente avec cet opus de Mickey/Glénat. Toutefois j'ai trouvé que le scénario de Trondheim restait un peu trop dans un classicisme Disney plat. J'aurais pu espérer un peu plus d'humour légèrement piquant de cet auteur. Les codes sont respectés et il faut voir dans la confrontation d'un Mickey rationnel rasoir et d'un Donald complétement dans l'émotion mais bon public la base de l'humour du récit. Ce que l'on retient de cette visite guidée des attractions du parc est le très beau graphisme d'Alexis Nesme. Il n'y a pas une très forte originalité dans les différentes attractions mais les détails, les couleurs et la mise en scène sont si bien agencés que je me suis senti totalement immergé dans cette visite. Une lecture agréable pour un opus très visuel.