Sympa comme tout cet album.
Un récit médiéval teinté de féminisme, l’héroïne est attachante, l’histoire est fluide, la mise en page est agréable, ça s’adresse à tout le monde … bref un bon moment de lecture.
Pourtant même si j’y ai trouvé mon compte, je ne m’enthousiasme pas plus non plus. C’est mignon et bien réalisé mais l’histoire ne m’a jamais surpris, j’ai trouvé exactement ce que je pensais en voyant la couverture ou en lisant le résumé. Je regrette un peu ce point (mais c’est le vieux briscard qui vous parle), d’autres séries aux thématiques proches m’ont parues plus inventives ou subtiles (Peau d’homme, F.compo, Géantes …).
Reste que c’est très bien fait, une BD positive et qui offrira une belle leçon aux plus jeunes.
3,5
C’est le deuxième album que je lis de cette auteure israélienne, après Exit Wounds. J’y ai retrouvé encore quelque chose qui m’avait chiffonné, à savoir une façon de montrer le conflit israélo-palestinien de façon marginale et édulcoré. C’est ici le cas avec l’évocation de l’intifada et surtout du mur encerclant – emprisonnant – les territoires palestiniens en leur volant des terres. Certes ça n’est pas central, mais puisqu’on les voit et que c’est évoqué, c’est gênant, ça renforce l’idée d’une « normalité » qui n’est en fait réelle que pour les Israéliens.
Je dirais qu’ici à passe un peu mieux, grâce à un arrière-plan un peu humoristique (léger) qui imprègne dialogues et situations. Et grâce à une certaine dérision, voire autodérision, concernant les extrémistes de tous bords (voir en particulier les juifs messianiques et vaguement obscurantistes ici à des années lumières des fanatiques qui peuplent actuellement le gouvernement israélien, ou les séides de Daesh alimentant le trafic d’artefacts archéologiques).
Les relations homosexuelles entre un Israélien et un Palestinien sont aussi là pour développer une rencontre possible – ailleurs qu’au fond des tunnels !
Pour le reste, le dessin est moyen, en tout cas inégal, mais très lisible, et finalement pas désagréable. L’intrigue se laisse lire, mais il y a clairement des longueurs.
Une lecture d’emprunt, éventuellement.
C’est un album intéressant, dont je recommande la lecture, mais j’en suis sorti un chouia moins enthousiaste que mes prédécesseurs.
Si le dessin moderne et un peu brinqueballant n’est pas désagréable, j’ai trouvé que certaines pages étaient un peu trop « fouillis », et la colorisation assez monocorde (souvent des dégradés de marron et d’orange) a parfois accentué une petite difficulté de lecture.
L’histoire en elle-même est aussi originale et intéressante. Par-delà l’exemple de cette dame, c’est bien évidemment notre société occidentale qui est questionnée, au travers de la répartition des tâches ménagères entre hommes et femmes, au détriment de ces dernières.
Francès pourrait se ranger dans la même catégorie que les suffragettes ou autres féministes, par son combat et son attitude face à son mari, si ce n’est que j’ai parfois eu l’impression qu’elle souhaitait surtout faciliter les tâches ménagères, diminuer drastiquement efforts et temps que les femmes leur consacrent, sans pour autant militer radicalement pour un partage total. Je ne suis pas si sûr qu’elle ait été féministe. Je l’ai plus vue comme une « chercheuse » tentant d’optimiser un « poste de travail », qui semblait devoir rester le sien.
Ces réserves rappelées, son combat pour la rationalisation des tâches ménagères est tellement poussé qu’un effet comique s’invite rapidement lorsqu’elle met en œuvre certaines idées un peu délirantes. Et dès le départ, avec une entame qui frôle la caricature – quoi que ! – où notre épouse/femme au foyer/ménagère/etc. surmenée se voit dépassée par les évènements et ses gamins survoltés. Dessin et péripéties sont parfois difficiles à suivre, mais cette entame est dynamique (hélas pour Francès). Instructif aussi le regard des autres : condescendant et méprisant pour les « mâles » (le mari, le maire, le psy), mais aussi agressif de la part des voisins (hommes et femmes), face à ce qui s’apparente à une révolte, voire une révolution ménagère, avec tous les garde-fous que la société sexiste met en œuvre pour se reproduire.
Francès est un personnage réel, franchement surprenant, qui détonne et possède des qualités, mais qui aussi était sûrement « difficile à vivre ». La solitude de la fin de sa vie doit sans doute beaucoup au rejet de ses « propositions ». Mais aussi un peu à celui de sa personnalité je pense.
Une intrigue quelque peu mollassonne, comme alanguie par le froid sibérien, mais qui se laisse néanmoins lire.
Si le départ nous place dans un cadre dynamique et déjà souvent traité – l’agitation révolutionnaire dans les grandes villes russes durant la première guerre mondiale – la suite nous installe dans l’immensité russe, dans un coin perdu de l’Oural, un cadre pour le moins plus original.
Mais, comme l’arrière-plan historique (la Révolution en gestation, la guerre) s’efface, l’intrigue prend une autre orientation, avec ce très jeune médecin inexpérimenté, balancé dans ce coin perdu pour faire oublier quelques actions révolutionnaires, qui fait face aux superstitions, à la difficile pénétration d’une communauté villageoise renfermée et suspicieuse.
Cela manque de rythme, même si quelques péripéties relancent régulièrement l’action, avec ces morts, victimes d’un personnage mystérieux.
Le dessin, au trait gras, est très lisible, proche de ce que Pellejero peut faire.
Une lecture plaisante, sans être inoubliable.
Bonjour,
Ellis island; point de départ d'une histoire en cours, où le départ s'est fait et est parti d'ailleurs. Ellis island; point de départ de cette histoire concernant son histoire à tenter de nous la faire sinon voir, au moins l'appréhender quelque peu...Et c'est plutôt bien réussi, tant dans les personnages, leurs descriptifs et détails...Que ce qui concerne les lieux sur lesquels s'appuie la narration et de facto le dessin, d'en faire le cadre. Tout est, et semble reproduit avec le même soin que le descriptif et la colorisation,"lieux, personnages, caractères", d'une sorte de pastel criard/ou prononcé qui ne gâche rien, et au contraire donne plutôt une puissance tant aux personnages qu'à leur caractère, dont les attitudes donnent parfois des atténuations "vitto au chapeau masquant son visage presque en permanence montre sa face cachée et le souterrain de son attitude, l’infantilisme, tel un bébé, du errant qui attends sa chère et tendre à ce que tout le monde croit, et est sa maman en réalité. Chaque personnage à, ou tient, une attitude dans la description de son caractère; ou un attribut de circonstance "lunette de soleil" pour ne pas voir la réalité en attendant de ça-voir ce que la vie va vous permettre d'entreprendre pour l'ex-fiancée devenue épouse du frère...L'attitude désinvolte en terrasse et surtout à l'intérieur de leurs murs du couple en Sicile alliant une forme plus stricte en public...Vraiment j'ai beaucoup aimé tant le dessin que les couleurs fortes "exprimant une certaine noirceur des faits???" et clairs-obscurs, les attitudes, et même le récit...
Récit qui ressemble, en effet, et dans les faits, et ne semble pas incorrect avec ce que l'on en sait de l'histoire et suffisamment relaté dans des films "Kazan par exemple, ou livre biographique de Kirk Douglas" qui souvent en donnait un récit plus vrai de l'Amérique des États-Unis que tout ce qui a pu être produit dans les western Hollywoodien mais aussi les autres à part peut-être "Hombre" de Martin Ritt ou "Jérémiah Jonhson", "le soldat bleu", "un homme nommé cheval", "bronco apache"; mais certains reste quand même entache par un politiquement correct à ne pas tout dire tant il faut que le film rapporte : c'est toujours cela le problème; le rapport vérité ou exactitude ?/argent...!!!
Les 2 tomes dévorés je ne trouve pas grand chose à dire de négatif; certains actes paraissent, ou peuvent paraître, incongrus, pourtant ils ne sont incohérents à la réalité de la vie des rues et des époques dures "toute faiblesse entrevue est une force pour celui qui la décèle, toute faiblesse comme force entraine un rapport de force entre la faiblesse et la force"; cela est mis en exergue dans le bateau par le début de bagarre entre les deux protagonistes que l'on retrouvera plus tard et feront alliance dans un autre rapport de force avec d'autrui...Seule le retour sur Ellis island d'un des deux pour faire alliance paraît là plutôt, et assez incongru; et peu réaliste..."à vous/chacun de voir"...
Certains verront cela sordide ! est-ce vraiment la cas; pas sûr; sauf pour celui qui n'a jamais côtoyé les caniveaux de la France, ou d'un autre pays, et dû naviguer dans les ruisseaux des égouts/dégoûts, ou des goûts de l'humanité...à vot'bon cœur...
Le fil de la narration dessinée se déroule sans vraiment de heurt, oscille entre légèreté/naïve et gravité...échos à cette époque, mais à tous les temps que l'on se plait à nommer durs, comme s'il y avait eu des temps d'insouciance ou de légèreté dans l'histoire pour parler des périodes moins graves ou de conflits non encore déclarés...Forcément certains y verront une allégorie aux temps récents "???", mais la télé ne dit pas tout, les journaux non plus...Quand à la récupération par les milieux mafieux cherchez dans la chronologie de la famille Kennedy; le grand-père, passé par Ellis island, gros bras des entreprises et entrepôts et quais, devenu mafieux aura régné à défendre le maire blanc contre les étrangers, anarchistes et syndicalistes, avant d'épouser sa fille puis lui-même de monter dans l'establishment blanc de Boston, son fils, le père de Kennedy, trafiqué l'alcool avec les mafieux à faire fortune...
Bon, j'ai lu les 2 Tomes, j'espère que la série continuera, tant j'aimerais bien connaître la suite, comme la fin...Va-t-elle aller vers "De silence et de sang" ou va-t-on découvrir un parcours à la Corleone de Coppola...???
Pourvu que ça dure, comme le disait Maria-Letizia Ramolino, mère de Napoléon, toute étonnée que son fils soit au pouvoir en France
Cordialement.
Cela m'a prit une bonne semaine et demi pour venir à bout de cet énorme album. Pas seulement parce qu'il est long à lire (plus de 1100 pages !), mais aussi parce que c'est une vraie brique pas du tout pratique pour lire dehors alors j'ai du le laisser à la maison et j'ai lu autre chose lorsque je prenais l'autobus. Ma lecture se résumait donc à la maison et parfois j'avais envie de lire autre chose. C'est pas le genre de série dont j'ai une envie folle de lire de début jusqu'à la fin d'une traite.
L'Homme-Chose est apparu en même temps que le Swamp Thing de DC Comics. Les personnages ont des choses en commun, mais ils sont aussi différents. L'Homme-Chose est un être sans cervelle qui ne réagit qu'aux émotions des êtres qui l'entoure et il peut vous tuer s'il vous touche lorsque vous ressentez la peur. Cela donne un personnage intéressant car au final il n'est ni bon ni mauvais et s'il sauve la situation c'est en ne comprenant pas ce qui se passe. Bon le personnage a aussi ses limites: il ne parle pas alors les scénaristes décrivent toujours ce qu'il pense alors si vous êtres allergique aux textes verbeux, la série va vous faire rapidement peur et comme il n'a pas de vraie personnalité, il doit toujours être entouré de personnages charismatiques pour compenser et c'est pas toujours le cas.
Cet omnibus contient les deux séries de L'Homme-Chose des années 70 ainsi que ses apparitions dans d'autres séries Marvel de la même époque. La plupart des histoires sont scénarisés par Steve Gerber, un scénariste connu pour remplir ses récits de commentaires sociaux et de concept délirants (le plus connu étant Howard le canard qui fait d'ailleurs sa première apparition dans un récit de l'Homme-Chose). J'ai souvent de la difficulté avec ce scénariste, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ici mon impression est mitigé.
En gros, on retrouve les forces et les faiblesses de Gerber. Il va faire de l'Homme-Chose une série à part de l'univers Marvel, il suffit de comparer le travail de Gerber avec les apparitions de l'Homme-Chose dans des récits de super-héros plus traditionnelles écrient par d'autres scénaristes et il a des bons concepts et plusieurs récits sont très bons, mais il y a aussi des moments où je ne comprenais pas trop où il voulait en venir et que le récit partait dans tous les sens et je rentrais pas du tout dans son délire. Heureusement, cela arrive surtout au début de la série avec toute la saga autour de Jennifer Kale et des autres dimensions dont je ne suis même pas certains d'avoir bien compris tout ce qui se passait. Pour moi la série devient s'améliore lorsqu'elle dégage (mais malheureusement elle va refaire quelques apparitions) et que Gerber introduit Richard Roy le sympathique loser dans le rôle du personnage qui interagit tout le temps même si la qualité est toujours inégal car le mélange 'commentaires sociaux sur les États-Unis des années 70 et les concepts délirants' ne marche pas toujours bien.
Le travail de Gerber peut rappeler ce que fera ensuite Alan Moore avec Swamp Thing dans les années 80. En faite, pour moi ce qu'à fait Gerber avec l'Homme-Chose est un précurseur du travail de Moore, mais en moins bien maitrisé et je pense que cela ne pas plaire qu'aux fans de vieux comics, les lecteurs habitué aux comics modernes risquent de trouver cela trop daté. La seconde série de l'Homme-Chose est principalement scénarisé par Chris Claremont et j'ai eu l'impression qu'il essayait de singer Gerber car la plupart de ses récits ressemble plus à du Gerber qu'à son style habituel. Son dernier récit reprend même le concept que Gerber avait utilisé pour finir la première série de l'Homme-Chose.
Quant au dessin, il y a plusieurs dessinateurs et c'est un vrai who's who des dessinateurs qui ont travaillé chez Marvel dans les années 70. Les styles sont inégaux, mais globalement c'est fait dans un style que j'adore, mais encore une fois cela risquer de paraitre désuet pour un lecteur moderne pas habitué aux vieux comics.
Une curiosité à lire, mais pas un indispensable en ce qui me concerne.
L'exercice et la pléthore d'auteurs est sacrément alléchante. Mais tous n'ont pas joué le jeu et le tout est bien inégal (les 14 premières planches démarrent fort et puis alternent gros coups de mou et bonnes relances), la mayonnaise ne prend pas toujours et le soufflé se dégonfle régulièrement. Certains assurent comme Raynal ou Blutch et d'autres font en sorte de refiler la patate chaude au suivant sans faire avancer le schmilblick.
Dommage. En tout cas, je le garde : la couverture recto/verso pète bien.
Les 50 pages de cette histoire bancale la moitié du temps sont suivies d'un récit écrit de 14 pages inspiré de la Nativité.
Un excentrique dans une période trouble (économiquement et historiquement), de grande effervescence artistique et culturelle, un génie emporté par son élan et son inconséquence (ça sera pour la suite), les auteurs nous présente ici un personnage haut en couleurs !
La partie espagnole, sa jeunesse et sa genèse, c’est ce que je connais le moins de Dali, dont j’ai lu tout ce qu’il a ensuite publié aux éditions surréalistes, et dont j’ai beaucoup aimé nombre de tableaux, jusqu’à la rupture du milieu des années 1930.
Ici la narration est rythmée, volatile et saccadée, très à l’image de Dali, qui fourmillait de contradictions et d’idées, et qui va, avec Luis Bunuel, trouver dans le surréalisme un espace où exprimer ses fantasmes, ses fulgurances. Ça se lit bien et le dessin d’Oubrerie est fluide et agréable.
Toutefois, je regrette – comme bien souvent sur ce sujet – que le surréalisme soit maltraité (dans tous les sens du terme). D’abord ici peu ou pas expliqué, avec des personnes (comme Breton) très mal identifiées. Ensuite, Birmant mélange vraiment tout, et s’emmêle les pinceaux il me semble, en faisant de Dali un témoin du scandale de la Closerie des Lilas (pages 64 et 65), qui a eu lieu en 1925, Dali n’arrivant une première fois à Paris que l’année suivante. De même, la page suivante (censée se passer le même jour), il lit un numéro de la Révolution surréaliste paru en 1928 (j’ai été vérifié dans la revue) !
Je crains que cette confusion n’augure rien de bon. D’autant plus que cette période est charnière dans le mouvement, une grande rupture intervenant en 1929, l’aspect politique du mouvement est gommé, ses aspirations éthiques aussi : c’est anormal et dommage pour ensuite comprendre la rupture qui interviendra entre « Avida Dollars » (surnom anagrammique donné à Dali par la suite par Breton) et le mouvement quelques années plus tard.
Je suis donc circonspect concernant cette série, et attends la suite avec quelques appréhensions.
Note réelle 2,5/5.
On est là au cœur de l’œuvre de Lovecraft, dans ce qu’il a de plus reconnaissable, dans sa façon d’amener le malaise, dans ses obsessions : l’université de Miskatonic, le Necronomicon, ces mythes et personnages prétendument anciens étant mêlés à des rites amérindiens, bien évidemment dans le hameau paumé d’un bled à moitié abandonné.
Une nouvelle fois, Tanabe réussit son pari d’adapter en images – et avec une économie de moyens – narratifs et visuels – l’œuvre de Lovrecraft. Il se lance même ici dans un triptyque, prend donc son temps, le malaise s’instille donc par petites touches, sans retours en arrière.
J’ai quand même trouvé qu’il y avait quelques longueurs (surtout que la surprise joue moins lorsqu’on connait l’univers lovecraftien). Mais la lecture est quand même agréable, plaisante. D’autant que Tanabe nous propose encore une fois un dessin très chouette, avec un trait fin, précis, utilisant le Noir et Blanc et toutes les nuances de gris pour accompagner les silences, dans lesquels Lovecraft et Tanabe laisse germer l’imagination du lecteur.
Du très classique, très bien réalisé. Les amateurs de Lovecraft y trouveront leur bonheur, malgré quelques longueurs – et une certaine lassitude me concernant (j’avais ressenti la même chose lorsque j’avais lu l’œuvre de Lovrecraft il y a longtemps, thématiques et narration ne se renouvèlent pas assez à mon goût), après lecture en peu de temps de pas mal d’adaptations de Tanabe.
Note réelle 3,5/5.
3.5
Les Maruo se suivent et se ressemblent.
Côté graphisme: un trait reconnaissable entre tous, une composition toujours parfaite, des noirs profonds.
Côté ambiance: les parias de Freak, les sadiques et les éphèbes.
Côté scénario: changeant, difficilement descriptible, poétique, violent
Bref, depuis La Jeune Fille aux Camélias rien de bien nouveau.
Mon commentaire est celui d'un lecteur ayant plusieurs oeuvres de ce maître mangaka au compteur. Pour les autres, préparez-vous, vous allez être surpirs, choqué et émerveillé. Maruo est décidement un cas à part, son talent est toujours bien là. Mais il se contente légèrement trop de son pré carré, un peu comme Junji Ito.
Pour en revenir rapidement à cet album, il y a moins de surprises que dans les oeuvres précédentes c'est la seule raison pour laquelle je ne mets que 3 étoiles car objectivement, tout livre de Maruo en mérite au moins 4. C'est un mangaka certes mais en découpant les cases et effaçant les bulles pour les encadrer, on est dans le domaine de la peinture des Beaux Arts.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Chevaleresse
Sympa comme tout cet album. Un récit médiéval teinté de féminisme, l’héroïne est attachante, l’histoire est fluide, la mise en page est agréable, ça s’adresse à tout le monde … bref un bon moment de lecture. Pourtant même si j’y ai trouvé mon compte, je ne m’enthousiasme pas plus non plus. C’est mignon et bien réalisé mais l’histoire ne m’a jamais surpris, j’ai trouvé exactement ce que je pensais en voyant la couverture ou en lisant le résumé. Je regrette un peu ce point (mais c’est le vieux briscard qui vous parle), d’autres séries aux thématiques proches m’ont parues plus inventives ou subtiles (Peau d’homme, F.compo, Géantes …). Reste que c’est très bien fait, une BD positive et qui offrira une belle leçon aux plus jeunes. 3,5
Tunnels
C’est le deuxième album que je lis de cette auteure israélienne, après Exit Wounds. J’y ai retrouvé encore quelque chose qui m’avait chiffonné, à savoir une façon de montrer le conflit israélo-palestinien de façon marginale et édulcoré. C’est ici le cas avec l’évocation de l’intifada et surtout du mur encerclant – emprisonnant – les territoires palestiniens en leur volant des terres. Certes ça n’est pas central, mais puisqu’on les voit et que c’est évoqué, c’est gênant, ça renforce l’idée d’une « normalité » qui n’est en fait réelle que pour les Israéliens. Je dirais qu’ici à passe un peu mieux, grâce à un arrière-plan un peu humoristique (léger) qui imprègne dialogues et situations. Et grâce à une certaine dérision, voire autodérision, concernant les extrémistes de tous bords (voir en particulier les juifs messianiques et vaguement obscurantistes ici à des années lumières des fanatiques qui peuplent actuellement le gouvernement israélien, ou les séides de Daesh alimentant le trafic d’artefacts archéologiques). Les relations homosexuelles entre un Israélien et un Palestinien sont aussi là pour développer une rencontre possible – ailleurs qu’au fond des tunnels ! Pour le reste, le dessin est moyen, en tout cas inégal, mais très lisible, et finalement pas désagréable. L’intrigue se laisse lire, mais il y a clairement des longueurs. Une lecture d’emprunt, éventuellement.
Washing-Town
C’est un album intéressant, dont je recommande la lecture, mais j’en suis sorti un chouia moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Si le dessin moderne et un peu brinqueballant n’est pas désagréable, j’ai trouvé que certaines pages étaient un peu trop « fouillis », et la colorisation assez monocorde (souvent des dégradés de marron et d’orange) a parfois accentué une petite difficulté de lecture. L’histoire en elle-même est aussi originale et intéressante. Par-delà l’exemple de cette dame, c’est bien évidemment notre société occidentale qui est questionnée, au travers de la répartition des tâches ménagères entre hommes et femmes, au détriment de ces dernières. Francès pourrait se ranger dans la même catégorie que les suffragettes ou autres féministes, par son combat et son attitude face à son mari, si ce n’est que j’ai parfois eu l’impression qu’elle souhaitait surtout faciliter les tâches ménagères, diminuer drastiquement efforts et temps que les femmes leur consacrent, sans pour autant militer radicalement pour un partage total. Je ne suis pas si sûr qu’elle ait été féministe. Je l’ai plus vue comme une « chercheuse » tentant d’optimiser un « poste de travail », qui semblait devoir rester le sien. Ces réserves rappelées, son combat pour la rationalisation des tâches ménagères est tellement poussé qu’un effet comique s’invite rapidement lorsqu’elle met en œuvre certaines idées un peu délirantes. Et dès le départ, avec une entame qui frôle la caricature – quoi que ! – où notre épouse/femme au foyer/ménagère/etc. surmenée se voit dépassée par les évènements et ses gamins survoltés. Dessin et péripéties sont parfois difficiles à suivre, mais cette entame est dynamique (hélas pour Francès). Instructif aussi le regard des autres : condescendant et méprisant pour les « mâles » (le mari, le maire, le psy), mais aussi agressif de la part des voisins (hommes et femmes), face à ce qui s’apparente à une révolte, voire une révolution ménagère, avec tous les garde-fous que la société sexiste met en œuvre pour se reproduire. Francès est un personnage réel, franchement surprenant, qui détonne et possède des qualités, mais qui aussi était sûrement « difficile à vivre ». La solitude de la fin de sa vie doit sans doute beaucoup au rejet de ses « propositions ». Mais aussi un peu à celui de sa personnalité je pense.
Ce que le vent apporte
Une intrigue quelque peu mollassonne, comme alanguie par le froid sibérien, mais qui se laisse néanmoins lire. Si le départ nous place dans un cadre dynamique et déjà souvent traité – l’agitation révolutionnaire dans les grandes villes russes durant la première guerre mondiale – la suite nous installe dans l’immensité russe, dans un coin perdu de l’Oural, un cadre pour le moins plus original. Mais, comme l’arrière-plan historique (la Révolution en gestation, la guerre) s’efface, l’intrigue prend une autre orientation, avec ce très jeune médecin inexpérimenté, balancé dans ce coin perdu pour faire oublier quelques actions révolutionnaires, qui fait face aux superstitions, à la difficile pénétration d’une communauté villageoise renfermée et suspicieuse. Cela manque de rythme, même si quelques péripéties relancent régulièrement l’action, avec ces morts, victimes d’un personnage mystérieux. Le dessin, au trait gras, est très lisible, proche de ce que Pellejero peut faire. Une lecture plaisante, sans être inoubliable.
Ellis Island
Bonjour, Ellis island; point de départ d'une histoire en cours, où le départ s'est fait et est parti d'ailleurs. Ellis island; point de départ de cette histoire concernant son histoire à tenter de nous la faire sinon voir, au moins l'appréhender quelque peu...Et c'est plutôt bien réussi, tant dans les personnages, leurs descriptifs et détails...Que ce qui concerne les lieux sur lesquels s'appuie la narration et de facto le dessin, d'en faire le cadre. Tout est, et semble reproduit avec le même soin que le descriptif et la colorisation,"lieux, personnages, caractères", d'une sorte de pastel criard/ou prononcé qui ne gâche rien, et au contraire donne plutôt une puissance tant aux personnages qu'à leur caractère, dont les attitudes donnent parfois des atténuations "vitto au chapeau masquant son visage presque en permanence montre sa face cachée et le souterrain de son attitude, l’infantilisme, tel un bébé, du errant qui attends sa chère et tendre à ce que tout le monde croit, et est sa maman en réalité. Chaque personnage à, ou tient, une attitude dans la description de son caractère; ou un attribut de circonstance "lunette de soleil" pour ne pas voir la réalité en attendant de ça-voir ce que la vie va vous permettre d'entreprendre pour l'ex-fiancée devenue épouse du frère...L'attitude désinvolte en terrasse et surtout à l'intérieur de leurs murs du couple en Sicile alliant une forme plus stricte en public...Vraiment j'ai beaucoup aimé tant le dessin que les couleurs fortes "exprimant une certaine noirceur des faits???" et clairs-obscurs, les attitudes, et même le récit... Récit qui ressemble, en effet, et dans les faits, et ne semble pas incorrect avec ce que l'on en sait de l'histoire et suffisamment relaté dans des films "Kazan par exemple, ou livre biographique de Kirk Douglas" qui souvent en donnait un récit plus vrai de l'Amérique des États-Unis que tout ce qui a pu être produit dans les western Hollywoodien mais aussi les autres à part peut-être "Hombre" de Martin Ritt ou "Jérémiah Jonhson", "le soldat bleu", "un homme nommé cheval", "bronco apache"; mais certains reste quand même entache par un politiquement correct à ne pas tout dire tant il faut que le film rapporte : c'est toujours cela le problème; le rapport vérité ou exactitude ?/argent...!!! Les 2 tomes dévorés je ne trouve pas grand chose à dire de négatif; certains actes paraissent, ou peuvent paraître, incongrus, pourtant ils ne sont incohérents à la réalité de la vie des rues et des époques dures "toute faiblesse entrevue est une force pour celui qui la décèle, toute faiblesse comme force entraine un rapport de force entre la faiblesse et la force"; cela est mis en exergue dans le bateau par le début de bagarre entre les deux protagonistes que l'on retrouvera plus tard et feront alliance dans un autre rapport de force avec d'autrui...Seule le retour sur Ellis island d'un des deux pour faire alliance paraît là plutôt, et assez incongru; et peu réaliste..."à vous/chacun de voir"... Certains verront cela sordide ! est-ce vraiment la cas; pas sûr; sauf pour celui qui n'a jamais côtoyé les caniveaux de la France, ou d'un autre pays, et dû naviguer dans les ruisseaux des égouts/dégoûts, ou des goûts de l'humanité...à vot'bon cœur... Le fil de la narration dessinée se déroule sans vraiment de heurt, oscille entre légèreté/naïve et gravité...échos à cette époque, mais à tous les temps que l'on se plait à nommer durs, comme s'il y avait eu des temps d'insouciance ou de légèreté dans l'histoire pour parler des périodes moins graves ou de conflits non encore déclarés...Forcément certains y verront une allégorie aux temps récents "???", mais la télé ne dit pas tout, les journaux non plus...Quand à la récupération par les milieux mafieux cherchez dans la chronologie de la famille Kennedy; le grand-père, passé par Ellis island, gros bras des entreprises et entrepôts et quais, devenu mafieux aura régné à défendre le maire blanc contre les étrangers, anarchistes et syndicalistes, avant d'épouser sa fille puis lui-même de monter dans l'establishment blanc de Boston, son fils, le père de Kennedy, trafiqué l'alcool avec les mafieux à faire fortune... Bon, j'ai lu les 2 Tomes, j'espère que la série continuera, tant j'aimerais bien connaître la suite, comme la fin...Va-t-elle aller vers "De silence et de sang" ou va-t-on découvrir un parcours à la Corleone de Coppola...??? Pourvu que ça dure, comme le disait Maria-Letizia Ramolino, mère de Napoléon, toute étonnée que son fils soit au pouvoir en France Cordialement.
L'Homme-Chose
Cela m'a prit une bonne semaine et demi pour venir à bout de cet énorme album. Pas seulement parce qu'il est long à lire (plus de 1100 pages !), mais aussi parce que c'est une vraie brique pas du tout pratique pour lire dehors alors j'ai du le laisser à la maison et j'ai lu autre chose lorsque je prenais l'autobus. Ma lecture se résumait donc à la maison et parfois j'avais envie de lire autre chose. C'est pas le genre de série dont j'ai une envie folle de lire de début jusqu'à la fin d'une traite. L'Homme-Chose est apparu en même temps que le Swamp Thing de DC Comics. Les personnages ont des choses en commun, mais ils sont aussi différents. L'Homme-Chose est un être sans cervelle qui ne réagit qu'aux émotions des êtres qui l'entoure et il peut vous tuer s'il vous touche lorsque vous ressentez la peur. Cela donne un personnage intéressant car au final il n'est ni bon ni mauvais et s'il sauve la situation c'est en ne comprenant pas ce qui se passe. Bon le personnage a aussi ses limites: il ne parle pas alors les scénaristes décrivent toujours ce qu'il pense alors si vous êtres allergique aux textes verbeux, la série va vous faire rapidement peur et comme il n'a pas de vraie personnalité, il doit toujours être entouré de personnages charismatiques pour compenser et c'est pas toujours le cas. Cet omnibus contient les deux séries de L'Homme-Chose des années 70 ainsi que ses apparitions dans d'autres séries Marvel de la même époque. La plupart des histoires sont scénarisés par Steve Gerber, un scénariste connu pour remplir ses récits de commentaires sociaux et de concept délirants (le plus connu étant Howard le canard qui fait d'ailleurs sa première apparition dans un récit de l'Homme-Chose). J'ai souvent de la difficulté avec ce scénariste, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ici mon impression est mitigé. En gros, on retrouve les forces et les faiblesses de Gerber. Il va faire de l'Homme-Chose une série à part de l'univers Marvel, il suffit de comparer le travail de Gerber avec les apparitions de l'Homme-Chose dans des récits de super-héros plus traditionnelles écrient par d'autres scénaristes et il a des bons concepts et plusieurs récits sont très bons, mais il y a aussi des moments où je ne comprenais pas trop où il voulait en venir et que le récit partait dans tous les sens et je rentrais pas du tout dans son délire. Heureusement, cela arrive surtout au début de la série avec toute la saga autour de Jennifer Kale et des autres dimensions dont je ne suis même pas certains d'avoir bien compris tout ce qui se passait. Pour moi la série devient s'améliore lorsqu'elle dégage (mais malheureusement elle va refaire quelques apparitions) et que Gerber introduit Richard Roy le sympathique loser dans le rôle du personnage qui interagit tout le temps même si la qualité est toujours inégal car le mélange 'commentaires sociaux sur les États-Unis des années 70 et les concepts délirants' ne marche pas toujours bien. Le travail de Gerber peut rappeler ce que fera ensuite Alan Moore avec Swamp Thing dans les années 80. En faite, pour moi ce qu'à fait Gerber avec l'Homme-Chose est un précurseur du travail de Moore, mais en moins bien maitrisé et je pense que cela ne pas plaire qu'aux fans de vieux comics, les lecteurs habitué aux comics modernes risquent de trouver cela trop daté. La seconde série de l'Homme-Chose est principalement scénarisé par Chris Claremont et j'ai eu l'impression qu'il essayait de singer Gerber car la plupart de ses récits ressemble plus à du Gerber qu'à son style habituel. Son dernier récit reprend même le concept que Gerber avait utilisé pour finir la première série de l'Homme-Chose. Quant au dessin, il y a plusieurs dessinateurs et c'est un vrai who's who des dessinateurs qui ont travaillé chez Marvel dans les années 70. Les styles sont inégaux, mais globalement c'est fait dans un style que j'adore, mais encore une fois cela risquer de paraitre désuet pour un lecteur moderne pas habitué aux vieux comics. Une curiosité à lire, mais pas un indispensable en ce qui me concerne.
Le Canard de l'angoisse
L'exercice et la pléthore d'auteurs est sacrément alléchante. Mais tous n'ont pas joué le jeu et le tout est bien inégal (les 14 premières planches démarrent fort et puis alternent gros coups de mou et bonnes relances), la mayonnaise ne prend pas toujours et le soufflé se dégonfle régulièrement. Certains assurent comme Raynal ou Blutch et d'autres font en sorte de refiler la patate chaude au suivant sans faire avancer le schmilblick. Dommage. En tout cas, je le garde : la couverture recto/verso pète bien. Les 50 pages de cette histoire bancale la moitié du temps sont suivies d'un récit écrit de 14 pages inspiré de la Nativité.
Dali
Un excentrique dans une période trouble (économiquement et historiquement), de grande effervescence artistique et culturelle, un génie emporté par son élan et son inconséquence (ça sera pour la suite), les auteurs nous présente ici un personnage haut en couleurs ! La partie espagnole, sa jeunesse et sa genèse, c’est ce que je connais le moins de Dali, dont j’ai lu tout ce qu’il a ensuite publié aux éditions surréalistes, et dont j’ai beaucoup aimé nombre de tableaux, jusqu’à la rupture du milieu des années 1930. Ici la narration est rythmée, volatile et saccadée, très à l’image de Dali, qui fourmillait de contradictions et d’idées, et qui va, avec Luis Bunuel, trouver dans le surréalisme un espace où exprimer ses fantasmes, ses fulgurances. Ça se lit bien et le dessin d’Oubrerie est fluide et agréable. Toutefois, je regrette – comme bien souvent sur ce sujet – que le surréalisme soit maltraité (dans tous les sens du terme). D’abord ici peu ou pas expliqué, avec des personnes (comme Breton) très mal identifiées. Ensuite, Birmant mélange vraiment tout, et s’emmêle les pinceaux il me semble, en faisant de Dali un témoin du scandale de la Closerie des Lilas (pages 64 et 65), qui a eu lieu en 1925, Dali n’arrivant une première fois à Paris que l’année suivante. De même, la page suivante (censée se passer le même jour), il lit un numéro de la Révolution surréaliste paru en 1928 (j’ai été vérifié dans la revue) ! Je crains que cette confusion n’augure rien de bon. D’autant plus que cette période est charnière dans le mouvement, une grande rupture intervenant en 1929, l’aspect politique du mouvement est gommé, ses aspirations éthiques aussi : c’est anormal et dommage pour ensuite comprendre la rupture qui interviendra entre « Avida Dollars » (surnom anagrammique donné à Dali par la suite par Breton) et le mouvement quelques années plus tard. Je suis donc circonspect concernant cette série, et attends la suite avec quelques appréhensions. Note réelle 2,5/5.
L'Abomination de Dunwich
On est là au cœur de l’œuvre de Lovecraft, dans ce qu’il a de plus reconnaissable, dans sa façon d’amener le malaise, dans ses obsessions : l’université de Miskatonic, le Necronomicon, ces mythes et personnages prétendument anciens étant mêlés à des rites amérindiens, bien évidemment dans le hameau paumé d’un bled à moitié abandonné. Une nouvelle fois, Tanabe réussit son pari d’adapter en images – et avec une économie de moyens – narratifs et visuels – l’œuvre de Lovrecraft. Il se lance même ici dans un triptyque, prend donc son temps, le malaise s’instille donc par petites touches, sans retours en arrière. J’ai quand même trouvé qu’il y avait quelques longueurs (surtout que la surprise joue moins lorsqu’on connait l’univers lovecraftien). Mais la lecture est quand même agréable, plaisante. D’autant que Tanabe nous propose encore une fois un dessin très chouette, avec un trait fin, précis, utilisant le Noir et Blanc et toutes les nuances de gris pour accompagner les silences, dans lesquels Lovecraft et Tanabe laisse germer l’imagination du lecteur. Du très classique, très bien réalisé. Les amateurs de Lovecraft y trouveront leur bonheur, malgré quelques longueurs – et une certaine lassitude me concernant (j’avais ressenti la même chose lorsque j’avais lu l’œuvre de Lovrecraft il y a longtemps, thématiques et narration ne se renouvèlent pas assez à mon goût), après lecture en peu de temps de pas mal d’adaptations de Tanabe. Note réelle 3,5/5.
Tomino la maudite
3.5 Les Maruo se suivent et se ressemblent. Côté graphisme: un trait reconnaissable entre tous, une composition toujours parfaite, des noirs profonds. Côté ambiance: les parias de Freak, les sadiques et les éphèbes. Côté scénario: changeant, difficilement descriptible, poétique, violent Bref, depuis La Jeune Fille aux Camélias rien de bien nouveau. Mon commentaire est celui d'un lecteur ayant plusieurs oeuvres de ce maître mangaka au compteur. Pour les autres, préparez-vous, vous allez être surpirs, choqué et émerveillé. Maruo est décidement un cas à part, son talent est toujours bien là. Mais il se contente légèrement trop de son pré carré, un peu comme Junji Ito. Pour en revenir rapidement à cet album, il y a moins de surprises que dans les oeuvres précédentes c'est la seule raison pour laquelle je ne mets que 3 étoiles car objectivement, tout livre de Maruo en mérite au moins 4. C'est un mangaka certes mais en découpant les cases et effaçant les bulles pour les encadrer, on est dans le domaine de la peinture des Beaux Arts.