Black Squaw

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

États-Unis des années 20, au coeur de la Prohibition : Bessie Coleman, jeune métisse aux origines Cherokee et afro-américaines, se rêve aviatrice depuis l'enfance. Mais les écoles de pilotage sont un luxe inaccessible lorsque l'on naît femme, pauvre et noire dans l'Amérique de la ségrégation raciale et du Ku Klux Klan...


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Aviation Journal Spirou Racisme, fascisme Yann

Farouchement déterminée, Bessie rejoint le monde du crime organisé, des distilleries clandestines et des importations illégales : puisque l'époque est propice à tous les trafics, c'est au sein de la pègre et recrutée par Al Capone en personne qu'elle exercera ses talents. "Le balafré" cherche un aviateur n'ayant pas froid aux yeux pour assurer la liaison avec les îles Saint-Pierre et Miquelon, territoire français situé au large du Canada et devenu une véritable plaque tournante de la contrebande d'alcool. Une mission de plus en plus dangereuse au regard des conditions de vol suicidaires et des risques de se faire mitrailler par les gardes-côtes, ou lyncher par les sinistres encagoulés du KKK... À travers les exploits de cette héroïne confrontée à un univers violent et corrompu, et les flashback dévoilant son enfance dans la réserve indienne de son père, les auteurs de Dent d'ours révèlent la destinée hors du commun de Bessie Coleman, première aviatrice noire de l'Histoire. Sa volonté acharnée de surmonter les pires obstacles feront d'elle un modèle universel d'émancipation et de lutte contre la discrimination raciale.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Juin 2020
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Black Squaw © Dupuis 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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06/06/2020 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

Je suis un peu circonspect après la lecture des trois premiers tomes. Mon avis rejoint celui de Cacal69 même si mon 2.5 tire plus vers le 3. L'idée de départ de mettre en lumière le parcours exceptionnel d'une pionnière empathique comme Bessie Coleman est vraiment très bonne. Malheureusement le choix de Yann de proposer une version très fictionnelle assez peu crédible a gâché mon plaisir. La construction du récit est très classique en intercalant des épisodes biographiques (jeunesse texane, formation au Crotoy) avec une double fiction spectaculaire mais trop "super héroïne". Les adversaires de Bessie sont tellement ridicules et insipides (surtout le KKK) que cela donne à Bessie une invulnérabilité ennuyeuse. Pourtant l'idée de Yann de faire intervenir Bessie dans deux épisodes majeurs de la vie politique américaine des années 20 est bonne. On sent d'ailleurs que l'auteur est bien documenté sur la puissance nationale du KKK dans ces années. Alors pourquoi réduire cette organisation terroriste riche, puissante et bien organisée à une bande de clowns si facilement abusés par des gamins ? Si des gamins les mettent en déroute où est la grandeur du personnage de Bessie dans cet épisode. De même j'ai trouvé quelques idées sur la vision des Noirs en France à cette époque un peu simpliste. C'est un peu vite oublier la version moins gratifiante des zoos humains de cette époque. J'insiste un peu car c'est une thématique forte de la série mais traitée de façon trop superficielle à mon goût. Par contre le scénario est rythmé, les flash-backs sont bien dosés et n'alourdissent pas la lecture. Yann maîtrise parfaitement sa technique narrative et son découpage. Le graphisme d'Henriet est très agréable. L'accent est mis sur la beauté sensuelle de Bessie qui a un petit air de Whitney Houston. Pour accentuer le décalage Henriet utilise un trait presque caricatural pour les personnages masculins. Cela met encore plus en valeur le personnage de Bessie mais me rend le dessin moins cohérent. Les décors, les avions et les ambiances d'époque sont très bien travaillés mais restent dans un registre classique agréable mais convenu. La lecture est assez rapide, pas désagréable si on accepte ce côté fiction assez peu crédible pour une vie qui fut tout autre.

02/08/2023 (modifier)
Par Nicolas
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Franchement cette histoire en 4 tomes ( vivement la sortie du 4ème) vaut le déplacement. Les dessins sont magnifiques, vraiment plaisant à voir. L'histoire "fiction" dans l'histoire et le contexte réel de l'époque est bien ficelé. J'ai eu du mal à lâcher les deux premiers tomes. Il faut que je mette la main sur le 3ème. Les sauts dans le temps entre passé et présent donnent deux histoires en une qui se rejoignent, l'intrigue, les surprises font que cette histoire est très agréable et donne envie d'arriver au bout. Mais ceci n'est que mon avis.

27/12/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 2/5
L'avatar du posteur Cacal69

Lecture des deux premiers tomes, le troisième n'étant pas encore disponible en bibliothèque. Ce Black Squaw a pour personnage principal Bessie Coleman, la première afro amérindienne pilote d'avion, elle obtient sa licence internationale de pilote le 15 juin 1921 en France. Ce récit n'est pas une biographie, juste une fiction. Je vais être moins enthousiasme que mes deux camarades ci-dessous. On y découvre une Bessie en contrebandière d'alcool aux commandes de son hydravion, elle fait des aller/retour entre les États-Unis et Saint-Pierre, nous sommes en pleine prohibition. Elle travaille pour le gang d'Al Capone. Sa rencontre aérienne musclée avec le Ku Klux Klan ne sera pas sans conséquences et des flash-back sur son enfance parsèment les deux albums. Un scénario qui ne m'a pas enthousiasmé, je n'ai pas adhéré à cette histoire, c'est parfois tiré par les cheveux. Apprivoiser des chevaux sauvages en deux minutes ou ces gangsters du Klan ridiculisés par un môme, ça met du plomb dans l'aile. Une lecture sans passion. Visuellement ça fait le job, mais je n'accroche pas, trop franco/belge pour moi. Par contre, je reconnais un certain talent pour la mise en page d'Henriet. Je ne fais pas d'une priorité la lecture du troisième tome. Note réelle : 2,5.

24/11/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Bessie Coleman... j'avais entendu ce nom là quelque part sans savoir où et cétait resté dans un coin de ma tête ; avec cette Bd, je (re)découvre qui était cette femme au destin incroyable. Naître métisse à moitié Cherokee et à moitié Afro-américaine et vouloir exercer un métier d'homme en apprenant à piloter des avions dans une Amérique des années 20 à forte tendance ségrégationiste, était mission impossible pour cette jeune fillle de couleur, mais farouchement déterminée ; elle devra apprendre le pilotage en France, à l'école Caudron dans ce petit port du Crotoy sur la côte picarde. Cette Bd n'est pas un biopic officiel, c'est une fiction historique qui s'inspire très librement de la vraie vie de Bessie Coleman, je suis allé voir sa bio sur Wiki, elle n'a jamais travaillé pour Al Capone pendant la Prohibition, ni transporté de l'alcool pour qui que ce soit, de même qu'elle n'a pas eu de démêlés avec le Ku Klux Klan. Tous ces artifices sont le fruit de l'imagination de Yann qui a réussi à brasser tout ceci pour échafauder un récit d'aventure captivant et plein de péripéties censées donner une dramatisation palpitante sur un personnage hors norme. On peut dire qu'il a réussi son coup, car cette aventure est très agréable à lire, le ton est léger, et les nombreux flashbacks vers les différents moments du passé de Bessie enrichissent cette intrigue qui s'écarte du biopic conventionnel. Dans la réalité, Bessie se produira après la guerre de 14-18 dans des spectacles aériens, c'est d'ailleurs au cours de l'un d'eux qu'elle se tuera accidentellement en 1926. Le tome 1 est un peu long à démarrer, disons que c'est une mise en place et le début de sa rivalité avec le Klan, le potentiel de la bande éclatant dans le tome 2 ; quant au tome 3, il illustre l'école de pilotage du Crotoy où Bessie a appris à piloter, cet épisode est réel. Malgré 3 tomes, je trouve que l'action n'avance pas vite, ça manque un peu de nerf, et la personnalité de Bessie reste toujours évasive et n'est guère approfondie, si ce n'est son caractère de femme à fort tempérament. A la narration très romancée, répond un dessin superbe, où Henriet qui retrouve Yann après Dent d'ours déja sur l'aviation, embellit également le personnage de Bessie, même si d'après les photos que j'ai vues sur internet, c'était une femme pleine de charme. Le dessin de Henriet est très soigné, ultra précis, appliqué, ses avions n'ont rien à envier à ceux qu'on voit chez Hugault, de même que les personnages sont bien cernés, j'aime beaucoup ce type de dessin réaliste. Pour l'instant, ce que j'ai lu me convient largement, faudra voir si la suite est du même niveau.

23/09/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Bessie Coleman a vraiment existé. De père indien et de mère noire, sa motivation et sa passion lui ont permis de surmonter les épreuves et escalader l'échelle sociale pour devenir dans les années 1920 la première femme pilote afro-américaine. Elle est devenue célèbre, se produisant dans des exhibitions d'aviation et donnant plus tard son nom à des écoles de pilotage pour afro-américains. J'ai craint tout d'abord que cette BD soit une banale biographie. Mais Yann et Alain Henriet ont fait le choix d'utiliser ce personnage authentique dans une fiction d'aventure, se contentant de nous dévoiler les parts authentiques de son passé par le biais de quelques flash-back et d'un texte de présentation en fin d'album. Au moment où commence le récit, Bessie travaille comme pilote pour Al Capone lui-même, transportant des hommes à sa charge ainsi que des caisses d'alcool interdit durant la Prohibition. Mais ce n'est qu'une introduction qui va ensuite nous mener à confronter la dynamique aviatrice au dangereux Ku-Klux-Klan qui est devenu très puissant dans les années 20 et qui est l'ennemi tout désigné pour une femme noire, indienne et qui plus est ayant l'audace d'exercer un métier d'homme et qui n'hésite pas à se dresser contre lui. Ce n'est donc ni une biographie ni un documentaire mais bien un récit d'aventure et d'action à suspense. Et ça me convient parfaitement d'autant que la narration est très réussie, le cadre historique et géographique intéressant et que le graphisme est d'excellente qualité. Il me reste encore à m'attacher un peu plus à l'héroïne et à ce que l'intrigue prenne pleinement son envol dans les tomes à venir pour accrocher pour de bon, mais nous avons pour le moment une très bonne entame.

06/06/2020 (modifier)