J’avais beaucoup aimé Americana du même auteur et la thématique de la conquête des Pôles est un sujet qui m’intéresse. Je me suis donc lancé dans cette lecture avec envie… mais après seulement quelques pages, j’avais interrompu cette première approche. En cause, le sentiment que la structure en plusieurs époques et la profusion d’intervenants allaient me demander une concentration extrême.
Hier, je me suis relancé dans la lecture… et je l’ai trouvée d’une étonnante limpidité.
No limit s’articule autour de trois époques et on ne cesse de sauter d’une à l’autre. Comme deux époques sont très proches l’une de l’autre et proposent un peu le même genre d’univers, le risque de confusion est réel, mais Luke Healy contourne joliment l’obstacle grâce à sa colorisation. Chaque époque est en effet marquée par une teinte dominante et, sans même devoir y réfléchir, le lecteur est inconsciemment conditionné pour comprendre de laquelle il s’agit. D’un point de vue technique, c’est très bien fait. Le récit est facile à suivre et sauter d’une époque à l’autre lui apporte beaucoup de dynamisme.
Au niveau de la profusion de personnages, j’avoue avoir eu du mal à retenir le nom de l’ensemble des acteurs. Certains intervenant dans les deux expéditions, j’ai dû revenir en arrière pour retrouver exactement quel rôle untel tenait dans l’une ou dans l’autre. Même s’il s’agit d’un détail gênant, il n’est pas rédhibitoire car chaque fil narratif se centre plus spécialement sur un nombre restreint d’acteurs et ceux-là sont faciles à identifier.
Après toutes ces considérations techniques vient le nœud du problème. Si cet album est bien réalisé, s’il est agréable à lire, s’il met en lumière deux expéditions pleines de drames et de douleurs, l’émotion qui s’en dégage est tout de même assez pauvre. Surtout le lien avec la dernière histoire m’a semblé peu évident. Certes, on parle d’isolement et de trahison mais il m’est difficile de comparer l’expérience vécue par les premiers (confrontés au froid extrême, à l’isolement extrême, à la faim, au scorbut et à la mort) à celle de ce professeur prié de faire un pas de côté car il entretient une liaison amoureuse avec un de ses élèves. Ça me semble trop léger car trop peu similaire.
Autre petit bémol : il m'a été difficile de bien comprendre le rôle joué par Vilhjalmur Stefansson lors de la deuxième expédition et un recours à wikipedia m'a été nécessaire pour éclaircir ce point.
Donc voilà, pour moi c’est une lecture agréable, très bien faite d’un point de vue technique, avec un petit bémol sur la facilité d’identification des personnages. Les deux expéditions m’ont d’autant plus intéressé que j’en ignorais tout. Mais je ne suis vraiment pas convaincu par le troisième fil narratif… même si je reconnais qu’il apporte quelque chose à l’ensemble, ne fusse qu’en nous sortant de temps à autres de cet univers de glace et de mort.
En résumé, je dirais juste pas mal mais très facile à lire (alors que cet aspect ne me semblait vraiment pas évident a priori).
Et encore un isekai ! Le genre est vraiment omni présent dans les publications du moment...
Cette fois-ci, il s'agit d'un jeune fonctionnaire en devenir qui se retrouve catapulté dans un monde de fantasy. C'est en effet le roi de l'empire d'Elfrieden qui a invoqué un "héros" pour payer une dette à un empire voisin... Pas de pot, à défaut de héros, c'est un apprenti fonctionnaire au pragmatisme efficace qui déboule. Qu'à cela ne tienne, le monarque lui laisse les clés du royaume et la main de sa fille au passage : y'en a un qui a tiré le gros lot ! (non, je ne parle pas de la Princesse, on a dit pas de grossophobie ! :p )
C'est donc armé de son pragmatisme hérité de son monde moderne et de ses connaissances économiques, sociales et politiques que notre jeune Kazuya Sôma va se lancer dans des réformes drastiques pour redresser le pays tout en y faisant adhérer la population (ouais, ça fait rêver plus d'un dirigeant...). Kazuya est futé et un très bon communiquant qui rallie à lui les meilleurs talents du royaume pour l'épauler ; faisant fi des élites en place, c'est dans l'ensemble de sa population qu'il cherche et trouve les perles rares qui vont former le noyau dur de son équipe.
Sans parler du côté fantasy, on a quand même un peu de mal à y croire, mais bon, c'est plutôt bien mené, la narration est efficace et on se laisse porter par le récit. Le dessin des personnages est réussi et expressif et le découpage dynamique et malin. Tellement d'ailleurs que cela évite à l'auteur de s'encombrer avec des décors, qui, si on y prête attention, sont quasi inexistants au fil des pages.
Une série à conseiller à tous les chefs d'états ! :p
Série complètementaire à La Guerre des Lulus, je pense qu’il faut avoir lu cette série avant pour réellement l’apprécier, raconte le passage à Berlin pendant la première guerre mondiale de certains lulus, bande de copains orphelins et chasser de leur orphelinat en raison du conflit armée, expliquant ainsi ce qui est advenu à certains personnages sur une période de la série mère.
Elle est dans la droite ligne de La Guerre des Lulus. Donc si vous avez aimez cette série, vous apprécierez celle la. Et si vous n’avez jamais lu la série mere, dépêchez vous de la découvrir !
2.5
J’ai lu les intégrales paru chez Panini. Il y a la première histoire de Namor paru en 1939 et ensuite on a droit aux épisodes de la série Namor qui a commencé au milieu des années 60. C’est un peu dommage parce que le dessin de Bill Everett est très bon pour un dessinateur de comics de cette époque et son Namor est intéressant parce qu’il agit vraiment comme un méchant dans sa première apparition et non comme un anti-héros avec un problème d’image et qui a un peu de mal à contrôler ses émotions comme c’est le cas dans sa série écrite par Stan Lee.
Namor est un des premiers anti-héros de Marvel et j’ai une certaine sympathie pour lui sans toutefois qu’il fasse parti des mes super-héros préférés. Les histoires sont typiques du Marvel de la seconde moitié des années 60. Les intrigues continuent sur plusieurs numéros et donc on évite la période des histoires qui se terminent sur 12-13 pages qu’ont vécues des super-héros comme Hulk ou Iron Man. La première intégrale rassemble d’ailleurs tous les épisodes qu’on pourrait considérer comme une longue saga divisée en deux-trois parties différentes vu qu’on a le même méchant dans la majorité des numéros.
On retrouve aussi les défauts de l’époque. La manière dont Namor vainc les obstacles est parfois un peu trop facile, les personnages agissent parfois de manière étranges (Namor et son amoureuse ont tellement de sentiments contradictoires qu’on dirait qu’ils sont carrément bipolaires) et le ton est tout de même un peu désuet. C’est amusant à lire sans être passionnant si on n’a pas lu ça enfant et qu’on n’a pas de nostalgie pour le personnage.
Niveau dessin, c’est du bon Marvel de l’époque. Gene Colan et Bill Everett sont les meilleurs dessinateurs du personnage et dommage que les problèmes de santé d’Everett faisaient en sorte que dans le années 60 et 70 il n’a pu dessiner Namor que durant de courtes périodes.
Je n'ai pas vu la trilogie cinématographique de Romy Schneider. J'ai donc abordé cet album d'un oeil vierge. De plus le bling bling des familles royales me laisse complétement indifférent.
La biographie de Giorgia Marras rentre entièrement dans mes idées. L'autrice délaisse les ors de la cour de Vienne pour se focaliser sur l'humanité de la femme Sissi. Une femme qui nait avec une cuillère en or dans la bouche mais qui ne manquera pas d'adversité pour autant.
Son somptueux mariage va lui apporter médisance, jalousie, mépris et retenue de ses aspirations. De plus cela ne la met pas à l'abri des pires épreuves dans le deuil ou la maladie.
Giorgia Marras propose les pensées intimes et les décisions fortes d'une femme moderne qui tient à rester maîtresse de ses actes malgré les contraintes de la cour. Evidemment les dialogues sont fictifs mais restent très crédibles et bien dans ce que les historiens laissent penser de la personnalité de l'impératrice.
Cette biographie présente en sus l'intérêt de s'inscrire dans le cadre historique du déclin presque programmé de l'empire Austro-Hongrois.
Le graphisme de l'auteure propose une sobriété qui renforce l'aspect humain au détriment du brillant de la cour d'Autriche. Son Noir et Blanc crayonné met en évidence la simplicité naturelle supposée de Sissi en laissant les tenues ou les coiffures d'apparats dans l'ombre.
Le trait est simple, élégant et expressif mais mériterait plus de volume à mon goût.
Une lecture plaisante et qui m'a éclairé sur une personnalité que je ne connaissais presque pas.
Voilà une courte série fantastique en 2 tomes au trait élégant qui est assez séduisante.
Trois lycéens qui se sont rencontrés par internet autour d'une légende urbaine, décident un soir d'été d'aller vérifier si cette dernière dit vrai. Les voilà donc parti en quête de ce fantôme en lisière d'un aéroport désaffecté, ouvrant la voie à une amitié improbables. Les raisons de la réponse à cet appel se dévoilent petit à petit, révélant des personnages au mal être profond mais qui vont reprendre pied grâce à la rencontre avec ce fantôme...
Le scénario s'il fait preuve d'un certain classicisme, réserve quand même son lot de surprises. La narration est efficace et on se laisse bercer par cette aventure fantastique qui nous propose des personnages attachants. Le dessin fin et élégant de Yoshi Inomi agrémente d'autant plus la lecture avec des personnages réussis évoluant dans des décors aux ambiances appropriées.
Un bon moment de lecture qui devrait ravir les amateurs de fantômes.
(3.5/5)
Delcourt poursuit dans sa lancée d'adaptation papier de webtoon. Nouvelle incursion dans la fantasy, avec cette fois-ci un héros, après avoir été un roi craint et respecté se réveille dans la peau d'un nouveau né, tout en ayant gardé la conscience de son existence précédente.
Bon pourquoi pas, tout comme ce tout jeune Arthur Leywin, on découvre petit à petit un monde où créature légendaires se côtoient ou s'affrontent et où la magie est assez commune ; chaque être se révèle au fil des ans plus ou moins apte dans ce domaine. Notre Arthur va forcément rapidement développer des capacités magiques hors norme pour un tout jeune garçon.
Si le dessin n'est pas exceptionnel, il tient quand même bien la route, malgré une pauvreté remarquable côté décors et backgrounds. Je ne suis pas fan de la colorisation par contre, tout comme du recours aux visages SD trop récurrent à mon goût. Côté scénario, ce premier tome introductif installe l'univers et les personnages et finit par nous proposer un peu d'action et des rebondissements dans le dernier tiers du récit. Ouf !
Je lirais la suite par curiosité, mais je ne suis pas sûr que les aventures de ce jeune Arthur me passionnent bien longtemps.
(2.5/5 pour le moment)
Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires est le deuxième tome d’une série assez particulière mise sur pied par le duo Lemire-Sorrentino. Duo qui n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers du thriller horrifique en bd.
Cette série, qui compte à l’heure actuelle deux tomes, est très particulière dans le sens où elle se compose d’histoires indépendantes se déroulant dans un univers commun. Les influences sont à aller chercher du côté de Lovecraft pour ce monde du bas grouillant, sombre et menaçant et du côté de Lynch pour la psychologie des personnages et le caractère très labyrinthique de l’intrigue prise dans son ensemble. Soyons clairs : j’ai lu les deux premiers tomes (donc celui dont il est question ici ainsi que « Le Passage ») et je nage encore en plein brouillard.
Pris individuellement, Des milliers de plumes noires nous propose une histoire extrêmement sombre. Aucun des personnages ne semble sain d’esprit, Lemire poussant très loin le curseur de la folie ordinaire. La mise en page est un des points forts des œuvres du duo Lemire-Sorrentino et c’est encore le cas ici, avec des passages hallucinants illustrant aussi bien la folie des protagonistes que la menace venue des profondeurs (dont on ne sait encore trop rien).
Lu comme le deuxième tome d’une série, cet album permet de mieux cerner l’univers dans lequel les auteurs ont décidé de faire agir leurs personnages. Pas encore de recoupements nets mais on sent déjà un peu mieux vers quoi on s’oriente.
A voir dans le futur si l’ensemble du concept tiendra la route et ses promesses et si une lecture des tomes suivants nous offrira les clés pour une relecture plus jouissive de la série dans son ensemble. En l’état, je reste sur un simple « pas mal » mais je suis un peu plus conquis qu’après la seule lecture du premier tome (Le Passage).
Le Mythe de l’ossuaire - Le Passage est le premier tome d’une série assez particulière mise sur pied par le duo Lemire-Sorrentino. Duo qui n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers du thriller horrifique en bd.
Cette série, qui compte à l’heure actuelle deux tomes, est très particulière dans le sens où elle se compose d’histoires indépendantes se déroulant dans un univers commun. Les influences sont à aller chercher du côté de Lovecraft pour ce monde du bas grouillant, sombre et menaçant et du côté de Lynch pour la psychologie des personnages et le caractère très labyrinthique de l’intrigue prise dans son ensemble. Soyons clairs : j’ai lu les deux premiers tomes (donc celui dont il est question ici ainsi que « Des milliers de plumes noires ») et je nage encore en plein brouillard.
Le Passage captive principalement par l’ambiance sombre, maladive, malsaine que les auteurs parviennent à créer. L’histoire permet de gratter la surface du mystère mais pas encore d’en approcher les méandres. Pris individuellement, cet album est un peu décousu et certains rebondissements sentent le déjà-vu. Le résultat est glauque à souhait et inquiétant. La mise en page est travaillée. L’histoire est relativement facile à suivre même si on sent bien que les auteurs ne nous disent pas tout.
A voir dans le futur si l’ensemble du concept tiendra la route et ses promesses et si une lecture des tomes suivants nous offrira les clés pour une relecture plus jouissive de ce Passage. En l’état, je reste sur un simple « pas mal ».
On pourrait rapprocher Family Tree de Sweet Tooth puisque l’on retrouve le même scénariste ainsi qu’un enfant atteint d’une étrange mutation génétique comme personnage central d’une histoire aux allures de récit post-apocalyptique. Et c’est un fait que Jeff Lemire travaille ici dans une veine qu’il a déjà explorée et qu’il maitrise très bien.
La profondeur des personnages est l’un des points forts du scénariste, et cela se confirme encore ici. Image d’Epinal du héros brisé par la vie mais qui, face à un danger, se révèle d’une combativité hors-normes, le personnage type de Lemire est décliné ici en plusieurs modèles, dont chacun est cohérent à sa manière et différent de l’autre. Ce sont des personnages auxquels on croit et à qui il est facile de s’identifier et/ou de s’attacher.
Vient ensuite l’univers, avec cette révolte de la nature et l’opposition entre deux clans, l’un en résilience et l’autre prêt à tout pour revenir à la situation d’avant. Cet univers permet à l’auteur de soulever des questions quant à notre vision de la nature, de la vie, de l’existence individuelle face à l’harmonie cosmique (oui, désolé, je ne trouve pas d’autre formule).
Ne craignez cependant pas de tomber sur un récit philosophique lourdingue. Si Lemire expose certains thèmes, son récit est avant tout un récit d’action, avec courses poursuites, canardages en tous sens et fuites éperdues. Les rebondissements se suivent, le rythme ne faiblit que très rarement et il est difficile d’abandonner sa lecture en cours de route.
Au niveau du dessin, si Phil Hester ne parvient pas à reproduire la fragilité qui se dégage du trait de Lemire, son travail n’en est pas moins appréciable. Le dynamisme est bien présent, les personnages sont bien typés et leurs émotions passent plutôt bien. Sans y voir une grande œuvre, j’ai trouvé que ce trait servait bien le récit… mais j’aurais préféré peut-être ressentir un peu plus de fragilité chez certains personnages. C’est le petit bémol qui me fait hésiter entre le 3,5/5 et le 4/5.
Un bon Lemire, en somme, bien dans la lignée d’autres œuvres du scénariste : une idée de départ originale, un univers intrigant, des personnages touchants, et un récit très rythmé. Vraiment pas mal du tout ! Pour la note, je suis un peu embêté car mon ressenti est clairement sur un 3,5/5, avec des points forts que je voudrais récompenser (dynamisme du récit, exploration pertinente du concept de résilience) et des points faibles qui me freinent un peu (un dessin pas toujours top, une fin qui n'a pas su remuer mes tripes, et l'aspect psychologique qui s'efface devant le côté dynamique du récit). Bon, allez ! J'ai trouvé trois arguments contre pour seulement deux arguments pour sans trop réfléchir. Ce sera donc un 3/5 mais c'est quand même un chouette album.
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No limit (ou comment survivre en milieu hostile)
J’avais beaucoup aimé Americana du même auteur et la thématique de la conquête des Pôles est un sujet qui m’intéresse. Je me suis donc lancé dans cette lecture avec envie… mais après seulement quelques pages, j’avais interrompu cette première approche. En cause, le sentiment que la structure en plusieurs époques et la profusion d’intervenants allaient me demander une concentration extrême. Hier, je me suis relancé dans la lecture… et je l’ai trouvée d’une étonnante limpidité. No limit s’articule autour de trois époques et on ne cesse de sauter d’une à l’autre. Comme deux époques sont très proches l’une de l’autre et proposent un peu le même genre d’univers, le risque de confusion est réel, mais Luke Healy contourne joliment l’obstacle grâce à sa colorisation. Chaque époque est en effet marquée par une teinte dominante et, sans même devoir y réfléchir, le lecteur est inconsciemment conditionné pour comprendre de laquelle il s’agit. D’un point de vue technique, c’est très bien fait. Le récit est facile à suivre et sauter d’une époque à l’autre lui apporte beaucoup de dynamisme. Au niveau de la profusion de personnages, j’avoue avoir eu du mal à retenir le nom de l’ensemble des acteurs. Certains intervenant dans les deux expéditions, j’ai dû revenir en arrière pour retrouver exactement quel rôle untel tenait dans l’une ou dans l’autre. Même s’il s’agit d’un détail gênant, il n’est pas rédhibitoire car chaque fil narratif se centre plus spécialement sur un nombre restreint d’acteurs et ceux-là sont faciles à identifier. Après toutes ces considérations techniques vient le nœud du problème. Si cet album est bien réalisé, s’il est agréable à lire, s’il met en lumière deux expéditions pleines de drames et de douleurs, l’émotion qui s’en dégage est tout de même assez pauvre. Surtout le lien avec la dernière histoire m’a semblé peu évident. Certes, on parle d’isolement et de trahison mais il m’est difficile de comparer l’expérience vécue par les premiers (confrontés au froid extrême, à l’isolement extrême, à la faim, au scorbut et à la mort) à celle de ce professeur prié de faire un pas de côté car il entretient une liaison amoureuse avec un de ses élèves. Ça me semble trop léger car trop peu similaire. Autre petit bémol : il m'a été difficile de bien comprendre le rôle joué par Vilhjalmur Stefansson lors de la deuxième expédition et un recours à wikipedia m'a été nécessaire pour éclaircir ce point. Donc voilà, pour moi c’est une lecture agréable, très bien faite d’un point de vue technique, avec un petit bémol sur la facilité d’identification des personnages. Les deux expéditions m’ont d’autant plus intéressé que j’en ignorais tout. Mais je ne suis vraiment pas convaincu par le troisième fil narratif… même si je reconnais qu’il apporte quelque chose à l’ensemble, ne fusse qu’en nous sortant de temps à autres de cet univers de glace et de mort. En résumé, je dirais juste pas mal mais très facile à lire (alors que cet aspect ne me semblait vraiment pas évident a priori).
How a realist hero rebuilt the Kingdom
Et encore un isekai ! Le genre est vraiment omni présent dans les publications du moment... Cette fois-ci, il s'agit d'un jeune fonctionnaire en devenir qui se retrouve catapulté dans un monde de fantasy. C'est en effet le roi de l'empire d'Elfrieden qui a invoqué un "héros" pour payer une dette à un empire voisin... Pas de pot, à défaut de héros, c'est un apprenti fonctionnaire au pragmatisme efficace qui déboule. Qu'à cela ne tienne, le monarque lui laisse les clés du royaume et la main de sa fille au passage : y'en a un qui a tiré le gros lot ! (non, je ne parle pas de la Princesse, on a dit pas de grossophobie ! :p ) C'est donc armé de son pragmatisme hérité de son monde moderne et de ses connaissances économiques, sociales et politiques que notre jeune Kazuya Sôma va se lancer dans des réformes drastiques pour redresser le pays tout en y faisant adhérer la population (ouais, ça fait rêver plus d'un dirigeant...). Kazuya est futé et un très bon communiquant qui rallie à lui les meilleurs talents du royaume pour l'épauler ; faisant fi des élites en place, c'est dans l'ensemble de sa population qu'il cherche et trouve les perles rares qui vont former le noyau dur de son équipe. Sans parler du côté fantasy, on a quand même un peu de mal à y croire, mais bon, c'est plutôt bien mené, la narration est efficace et on se laisse porter par le récit. Le dessin des personnages est réussi et expressif et le découpage dynamique et malin. Tellement d'ailleurs que cela évite à l'auteur de s'encombrer avec des décors, qui, si on y prête attention, sont quasi inexistants au fil des pages. Une série à conseiller à tous les chefs d'états ! :p
La Guerre des Lulus - La Perspective Luigi
Série complètementaire à La Guerre des Lulus, je pense qu’il faut avoir lu cette série avant pour réellement l’apprécier, raconte le passage à Berlin pendant la première guerre mondiale de certains lulus, bande de copains orphelins et chasser de leur orphelinat en raison du conflit armée, expliquant ainsi ce qui est advenu à certains personnages sur une période de la série mère. Elle est dans la droite ligne de La Guerre des Lulus. Donc si vous avez aimez cette série, vous apprécierez celle la. Et si vous n’avez jamais lu la série mere, dépêchez vous de la découvrir !
Sub-mariner - L'intégrale (Namor)
2.5 J’ai lu les intégrales paru chez Panini. Il y a la première histoire de Namor paru en 1939 et ensuite on a droit aux épisodes de la série Namor qui a commencé au milieu des années 60. C’est un peu dommage parce que le dessin de Bill Everett est très bon pour un dessinateur de comics de cette époque et son Namor est intéressant parce qu’il agit vraiment comme un méchant dans sa première apparition et non comme un anti-héros avec un problème d’image et qui a un peu de mal à contrôler ses émotions comme c’est le cas dans sa série écrite par Stan Lee. Namor est un des premiers anti-héros de Marvel et j’ai une certaine sympathie pour lui sans toutefois qu’il fasse parti des mes super-héros préférés. Les histoires sont typiques du Marvel de la seconde moitié des années 60. Les intrigues continuent sur plusieurs numéros et donc on évite la période des histoires qui se terminent sur 12-13 pages qu’ont vécues des super-héros comme Hulk ou Iron Man. La première intégrale rassemble d’ailleurs tous les épisodes qu’on pourrait considérer comme une longue saga divisée en deux-trois parties différentes vu qu’on a le même méchant dans la majorité des numéros. On retrouve aussi les défauts de l’époque. La manière dont Namor vainc les obstacles est parfois un peu trop facile, les personnages agissent parfois de manière étranges (Namor et son amoureuse ont tellement de sentiments contradictoires qu’on dirait qu’ils sont carrément bipolaires) et le ton est tout de même un peu désuet. C’est amusant à lire sans être passionnant si on n’a pas lu ça enfant et qu’on n’a pas de nostalgie pour le personnage. Niveau dessin, c’est du bon Marvel de l’époque. Gene Colan et Bill Everett sont les meilleurs dessinateurs du personnage et dommage que les problèmes de santé d’Everett faisaient en sorte que dans le années 60 et 70 il n’a pu dessiner Namor que durant de courtes périodes.
Sissi - Une femme au-delà du conte de fées
Je n'ai pas vu la trilogie cinématographique de Romy Schneider. J'ai donc abordé cet album d'un oeil vierge. De plus le bling bling des familles royales me laisse complétement indifférent. La biographie de Giorgia Marras rentre entièrement dans mes idées. L'autrice délaisse les ors de la cour de Vienne pour se focaliser sur l'humanité de la femme Sissi. Une femme qui nait avec une cuillère en or dans la bouche mais qui ne manquera pas d'adversité pour autant. Son somptueux mariage va lui apporter médisance, jalousie, mépris et retenue de ses aspirations. De plus cela ne la met pas à l'abri des pires épreuves dans le deuil ou la maladie. Giorgia Marras propose les pensées intimes et les décisions fortes d'une femme moderne qui tient à rester maîtresse de ses actes malgré les contraintes de la cour. Evidemment les dialogues sont fictifs mais restent très crédibles et bien dans ce que les historiens laissent penser de la personnalité de l'impératrice. Cette biographie présente en sus l'intérêt de s'inscrire dans le cadre historique du déclin presque programmé de l'empire Austro-Hongrois. Le graphisme de l'auteure propose une sobriété qui renforce l'aspect humain au détriment du brillant de la cour d'Autriche. Son Noir et Blanc crayonné met en évidence la simplicité naturelle supposée de Sissi en laissant les tenues ou les coiffures d'apparats dans l'ombre. Le trait est simple, élégant et expressif mais mériterait plus de volume à mon goût. Une lecture plaisante et qui m'a éclairé sur une personnalité que je ne connaissais presque pas.
Summer Ghost
Voilà une courte série fantastique en 2 tomes au trait élégant qui est assez séduisante. Trois lycéens qui se sont rencontrés par internet autour d'une légende urbaine, décident un soir d'été d'aller vérifier si cette dernière dit vrai. Les voilà donc parti en quête de ce fantôme en lisière d'un aéroport désaffecté, ouvrant la voie à une amitié improbables. Les raisons de la réponse à cet appel se dévoilent petit à petit, révélant des personnages au mal être profond mais qui vont reprendre pied grâce à la rencontre avec ce fantôme... Le scénario s'il fait preuve d'un certain classicisme, réserve quand même son lot de surprises. La narration est efficace et on se laisse bercer par cette aventure fantastique qui nous propose des personnages attachants. Le dessin fin et élégant de Yoshi Inomi agrémente d'autant plus la lecture avec des personnages réussis évoluant dans des décors aux ambiances appropriées. Un bon moment de lecture qui devrait ravir les amateurs de fantômes. (3.5/5)
The Beginning - After the End
Delcourt poursuit dans sa lancée d'adaptation papier de webtoon. Nouvelle incursion dans la fantasy, avec cette fois-ci un héros, après avoir été un roi craint et respecté se réveille dans la peau d'un nouveau né, tout en ayant gardé la conscience de son existence précédente. Bon pourquoi pas, tout comme ce tout jeune Arthur Leywin, on découvre petit à petit un monde où créature légendaires se côtoient ou s'affrontent et où la magie est assez commune ; chaque être se révèle au fil des ans plus ou moins apte dans ce domaine. Notre Arthur va forcément rapidement développer des capacités magiques hors norme pour un tout jeune garçon. Si le dessin n'est pas exceptionnel, il tient quand même bien la route, malgré une pauvreté remarquable côté décors et backgrounds. Je ne suis pas fan de la colorisation par contre, tout comme du recours aux visages SD trop récurrent à mon goût. Côté scénario, ce premier tome introductif installe l'univers et les personnages et finit par nous proposer un peu d'action et des rebondissements dans le dernier tiers du récit. Ouf ! Je lirais la suite par curiosité, mais je ne suis pas sûr que les aventures de ce jeune Arthur me passionnent bien longtemps. (2.5/5 pour le moment)
Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires
Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires est le deuxième tome d’une série assez particulière mise sur pied par le duo Lemire-Sorrentino. Duo qui n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers du thriller horrifique en bd. Cette série, qui compte à l’heure actuelle deux tomes, est très particulière dans le sens où elle se compose d’histoires indépendantes se déroulant dans un univers commun. Les influences sont à aller chercher du côté de Lovecraft pour ce monde du bas grouillant, sombre et menaçant et du côté de Lynch pour la psychologie des personnages et le caractère très labyrinthique de l’intrigue prise dans son ensemble. Soyons clairs : j’ai lu les deux premiers tomes (donc celui dont il est question ici ainsi que « Le Passage ») et je nage encore en plein brouillard. Pris individuellement, Des milliers de plumes noires nous propose une histoire extrêmement sombre. Aucun des personnages ne semble sain d’esprit, Lemire poussant très loin le curseur de la folie ordinaire. La mise en page est un des points forts des œuvres du duo Lemire-Sorrentino et c’est encore le cas ici, avec des passages hallucinants illustrant aussi bien la folie des protagonistes que la menace venue des profondeurs (dont on ne sait encore trop rien). Lu comme le deuxième tome d’une série, cet album permet de mieux cerner l’univers dans lequel les auteurs ont décidé de faire agir leurs personnages. Pas encore de recoupements nets mais on sent déjà un peu mieux vers quoi on s’oriente. A voir dans le futur si l’ensemble du concept tiendra la route et ses promesses et si une lecture des tomes suivants nous offrira les clés pour une relecture plus jouissive de la série dans son ensemble. En l’état, je reste sur un simple « pas mal » mais je suis un peu plus conquis qu’après la seule lecture du premier tome (Le Passage).
Le Mythe de l’ossuaire - Le Passage
Le Mythe de l’ossuaire - Le Passage est le premier tome d’une série assez particulière mise sur pied par le duo Lemire-Sorrentino. Duo qui n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers du thriller horrifique en bd. Cette série, qui compte à l’heure actuelle deux tomes, est très particulière dans le sens où elle se compose d’histoires indépendantes se déroulant dans un univers commun. Les influences sont à aller chercher du côté de Lovecraft pour ce monde du bas grouillant, sombre et menaçant et du côté de Lynch pour la psychologie des personnages et le caractère très labyrinthique de l’intrigue prise dans son ensemble. Soyons clairs : j’ai lu les deux premiers tomes (donc celui dont il est question ici ainsi que « Des milliers de plumes noires ») et je nage encore en plein brouillard. Le Passage captive principalement par l’ambiance sombre, maladive, malsaine que les auteurs parviennent à créer. L’histoire permet de gratter la surface du mystère mais pas encore d’en approcher les méandres. Pris individuellement, cet album est un peu décousu et certains rebondissements sentent le déjà-vu. Le résultat est glauque à souhait et inquiétant. La mise en page est travaillée. L’histoire est relativement facile à suivre même si on sent bien que les auteurs ne nous disent pas tout. A voir dans le futur si l’ensemble du concept tiendra la route et ses promesses et si une lecture des tomes suivants nous offrira les clés pour une relecture plus jouissive de ce Passage. En l’état, je reste sur un simple « pas mal ».
Family Tree
On pourrait rapprocher Family Tree de Sweet Tooth puisque l’on retrouve le même scénariste ainsi qu’un enfant atteint d’une étrange mutation génétique comme personnage central d’une histoire aux allures de récit post-apocalyptique. Et c’est un fait que Jeff Lemire travaille ici dans une veine qu’il a déjà explorée et qu’il maitrise très bien. La profondeur des personnages est l’un des points forts du scénariste, et cela se confirme encore ici. Image d’Epinal du héros brisé par la vie mais qui, face à un danger, se révèle d’une combativité hors-normes, le personnage type de Lemire est décliné ici en plusieurs modèles, dont chacun est cohérent à sa manière et différent de l’autre. Ce sont des personnages auxquels on croit et à qui il est facile de s’identifier et/ou de s’attacher. Vient ensuite l’univers, avec cette révolte de la nature et l’opposition entre deux clans, l’un en résilience et l’autre prêt à tout pour revenir à la situation d’avant. Cet univers permet à l’auteur de soulever des questions quant à notre vision de la nature, de la vie, de l’existence individuelle face à l’harmonie cosmique (oui, désolé, je ne trouve pas d’autre formule). Ne craignez cependant pas de tomber sur un récit philosophique lourdingue. Si Lemire expose certains thèmes, son récit est avant tout un récit d’action, avec courses poursuites, canardages en tous sens et fuites éperdues. Les rebondissements se suivent, le rythme ne faiblit que très rarement et il est difficile d’abandonner sa lecture en cours de route. Au niveau du dessin, si Phil Hester ne parvient pas à reproduire la fragilité qui se dégage du trait de Lemire, son travail n’en est pas moins appréciable. Le dynamisme est bien présent, les personnages sont bien typés et leurs émotions passent plutôt bien. Sans y voir une grande œuvre, j’ai trouvé que ce trait servait bien le récit… mais j’aurais préféré peut-être ressentir un peu plus de fragilité chez certains personnages. C’est le petit bémol qui me fait hésiter entre le 3,5/5 et le 4/5. Un bon Lemire, en somme, bien dans la lignée d’autres œuvres du scénariste : une idée de départ originale, un univers intrigant, des personnages touchants, et un récit très rythmé. Vraiment pas mal du tout ! Pour la note, je suis un peu embêté car mon ressenti est clairement sur un 3,5/5, avec des points forts que je voudrais récompenser (dynamisme du récit, exploration pertinente du concept de résilience) et des points faibles qui me freinent un peu (un dessin pas toujours top, une fin qui n'a pas su remuer mes tripes, et l'aspect psychologique qui s'efface devant le côté dynamique du récit). Bon, allez ! J'ai trouvé trois arguments contre pour seulement deux arguments pour sans trop réfléchir. Ce sera donc un 3/5 mais c'est quand même un chouette album.