Les derniers avis (48378 avis)

Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série A quoi pensent les russes
A quoi pensent les russes

Je me permets de mentionner en ouverture un détail très important : le prix de l'album me semble quelque peu excessif. Le format à l'italienne, réduit, et la pagination pas tellement importante ne me semblent pas justifier le prix que je trouve trop élevé à mon goût. Pour la BD en elle-même, maintenant, j'ai beaucoup apprécié. Comme à son habitude, Nicolas Wild déambule et pose son regard mi-candide mi-sérieux sur le monde qui l'entoure, ici la Russie de Poutine post-invasion ukrainienne. Son récit est plus une compilation de rencontres et d'échanges qu'une véritable enquête, mais elle met en lumière que les Russes, tout comme les français finalement, sont divers et pluriels. Que pense le Russe ? Ça dépend duquel on parle. L'ensemble des personnes croisées montre une fracture de la société, accentuée par la guerre : une disparité ville-campagne mais aussi entre pro-occidentaux (notamment dans la culture) et pro-Poutine, plus patriote. Pour autant, rien n'est simple, comme cette gamine chantant en français mais résolument patriote, comme tant d'autres enfants sans doute, portée par les valeurs qu'on lui inculque. Il en ressort une sorte de tableau mêlé, dont il ressort une fantastique bouffée d'humanité et un rappel que ces Russes ne sont pas foncièrement des ennemis, juste des humains dans un pays qui est dirigé par Poutine. Comme le rappelait Zerocalcare dans son Kobane Calling, il y a un fossé entre un leader et son peuple. Oserait-on dire que Macron nous représente ? Cela dit, la BD me laisse légèrement sur ma faim. C'est une collection de rencontres certes intéressantes mais l'ensemble ne dépasse jamais vraiment ce cadre, contrairement à d'autres BD de l'auteur qui prennent du recul et rajoutent quelques informations sur l'ensemble. J'aurais aimé plus et la BD laisse un petit goût d'inachevé alors que d'autres BD reportages m'ont déjà bien plus parlé, celles de l'auteur notamment. Pas indispensable à mon avis mais de bon ton pour comprendre un peu mieux cette Russie dont on semble trop faire un mystère.

19/02/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Voyage de Shuna
Le Voyage de Shuna

Une note de 3/5 pour ma part car si l’histoire est plaisante (quoique très classique et prévisible), si le dessin est agréable, si la colorisation est vraiment belle, je trouve que ce manga n’a pas grand intérêt en lui-même. Plus exactement, j’ai l’impression d’avoir lu un travail préparatoire soigné en prévision de la réalisation d’une œuvre plus ‘complète’. Peu de dialogues et une profusion de grandes cases contemplatives. Cela permet à Myiazaki de préciser l’aspect visuel des personnages et des décors les plus importants. Les scènes d’actions se résument souvent à une seule case et un long descriptif de la scène. Un peu comme si Myiazaki se réservait le droit de développer ces scènes par la suite, dans un projet futur. Des rebondissements prévisibles et des enchainements très rapides. Là encore, je vois trop souvent une structure narrative solide mais encore à l’état d’ébauche, avec de nombreux passages qu’il aurait fallu développer. Alors oui, c’est beau, très contemplatif malgré les nombreuses (mais peu développées) péripéties guerrières… mais il me manque quelque chose. Là, je vois l‘anime que cela aurait pu donner, j’imagine ce qu’auraient pu donner certaines scènes plus dynamiques et peu développées (voire carrément éludées) dans ce manga… mais je trouve qu’en lui-même, cet album a plus valeur de curiosité qu’autre chose. Ce n’est pas désagréable à lire pour autant, mais c’est trop léger pour que j’aille jusqu’à un franchement bien.

19/02/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Droit du sol
Le Droit du sol

Après Cent Mille Ans (le scandale de Bure) je trouve une nouvelle BD qui aborde ce sujet indirectement. Etienne Davodeau écrit essentiellement une BD sur la marche, avec un objectif symbolique : relier l'emplacement des peintures rupestres, et celui des futurs(?) déchets nucléaires à Bure. J'ai surtout été sensible au récit de la marche. J'avoue que le fait de mettre en scènes de fausses rencontres lors de cette marche (mais vraies conversations) m'a un peu perturbé, je cherchais un peu plus de réel. Les pensées autour de la marche, épurées et poétiques, se confrontent donc à un monologue d'expert sur le nucléaire, l'énergie, ou encore la sémiologie ! Et comme l'écriture n'est pas particulièrement lisible, j'ai pas mal trébuché sur ces pavés théoriques. Heureusement que le tout respire d'anecdotes. La marche se suffit à elle-même, et je n'ai pas été convaincu par la façon dont Davodeau amène de l'engagement politique. Ceci étant, ça permet toujours de rappeler l'horreur de la vie quotidienne des habitants de Bure (surveillés constamment, avec une répression des anti-nucléaires digne de l'époque soviétique). Ca m'a surtout rendu curieux des peintures rupestres, en particulier celles qui ont l'air artistique et non fonctionnelles.

18/02/2024 (modifier)
Couverture de la série La Bibliothèque
La Bibliothèque

Un recueil d’histoires courtes, inégales, d’un auteur que je découvre ici. La première histoire, qui donne son titre à l’ensemble, est très courte, mais très intrigante et réussie je trouve. Sous couvert de suivre un jeune homme à la recherche d’un livre dans une grande bibliothèque publique, Chihoï nous montre par la bande la censure (ici réalisée par un fonctionnaire zélé et obtus), mais aussi la frénésie de savoir: la salle où sont rassemblés les livres « interdits », que l’on ne peut emprunter, est remplie de personnages, tandis que les squelettes qui sont étendus sur les bancs montrent sans doute la folie du lecteur, mais aussi la menace qui pèse sur la libre pensée : ces histoires ont été écrites dans les années 2010, à un moment où la pression de Pékin se faisait très forte – et aujourd’hui la réalité a de beaucoup dépassé ce stade. L’absurde, la poésie qui traverse ce court récit m’ont plu. La deuxième histoire (« Des livres à rendre ») m’a laissé de marbre – si ce n’est ce rêve d’autodafé, lui aussi à relier avec l’actualité je présume. La troisième histoire (« Au parc ») n’est pas très creusée. Mais la fantastique et un certain humour poétique font que sa lecture est agréable. La suivante, « L’enfer des livres », parodie un peu l’enfer de Dante, pour au final de nouveau retomber sur le rêve, omniprésent dans ces récits. Une histoire qui ne m’a qu’à demi convaincu. Le dernier récit, « Les sept sœurs », présente une sorte de visite scolaire, non pas dans un musée, mais dans une bibliothèque géante, le fantastique s’invitant sur la fin. Au final, un album qui se lit rapidement, globalement plutôt agréablement (même si je ne pense pas y revenir). Le dessin de Chihoi est assez simple, avec un rendu bizarre, proche de l’esquisse. Pas forcément « joli », mais très lisible. Note réelle 2,5/5.

18/02/2024 (modifier)
Couverture de la série L'As de Pique
L'As de Pique

Cette série est en fait constituée de trois histoires différentes, chacune pouvant se lire indépendamment des autres. Même le dessin de Guerineau évolue, plutôt dans le bon sens, devenant plus précis et agréable au fil des tomes (je trouve la colorisation un peu trop criarde par endroits dans les deux derniers tomes par contre). Le héros est un riche monsieur, Arthur de La Gravière, riche propriétaire d’un beau domaine viticole, aviateur à ses heures (ce dernier aspect est totalement absent bizarrement dans le deuxième tome), qui se trouve embarqué dans diverses aventures, à la charnière des années 1920-1930. Beau gosse et sportif, il fait succomber à son charme une femme par album – celle-ci disparaissant d’un album à l’autre ! Les scénarios de Corbeyran ne sont pas désagréables, mais c’est un peu inégal, et ne sort pas trop des sentiers battus. Dans le premier tome, Arthur se trouve au centre d’un thriller mêlant services secrets, gangsters nord-américains, autour d’une invention d’un de ses oncles. Dans le tome suivant, il élucide une affaire de meurtre et disparition (ici le fantastique s’invite, sous forme de « fantômes », ce qui ne m’a pas convaincu, ceci étant mal compensé par quelques touches d’humour – le running gag du taxi par exemple). Dans le dernier album, notre héros se trouve à Hollywood, où Arthur, doublure de Clarke Gable est encore happé par l’aventure et le drame (comme pour le tome précédent il y a des longueurs, accentuées ici par des dialogues un peu trop denses parfois). Bref, une série qui reste basique, que l’on peut éventuellement emprunter (on peut aussi ne lire qu’un album, sans que cela ne soit gênant). Note réelle 2,5/5.

18/02/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Monsieur Apothéoz
Monsieur Apothéoz

2.5 Le point fort de cet one-shot est sans contredit son dessin qui est tout simplement magnifique à regarder. Dommage que le scénario soit moins bien. Notre pauvre héros n'a pas de chance dans la vie et il va finir par vivre des péripéties étranges. Le ton de l'album m'a rappelé le film Buffet Froid, mais en moins bien. Disons que c'est le genre de récit où pour rentrer dans le délire des auteurs, il faut laisser la logique au vestiaire et accepter tout ce qui se passe. Je n'ai été qu'à moitié convaincu par le scénario. La faute en partie au fait que le héros n'est la plupart du temps qu'un spectateur qui accepte facilement tout ce qui lui arrive. La fille qu'il aime n'est pas mieux niveau personnalité. C'est une femme avec du caractère et puis c'est tout. Il n'y a que le personnage de l'écrivain qui m'a convaincu, c'est le seul du trio qui m'a semblé être un vrai personnage et pas juste une caricature ambulante. Quelques passages m'ont fait sourire, ça se laisse lire, mais c'est clairement pas un indispensable. À emprunter à la bibliothèque.

18/02/2024 (modifier)
Couverture de la série Algues vertes - L'Histoire interdite
Algues vertes - L'Histoire interdite

Je ne sais trop quoi penser de cet album, ça fait des mois que je reporte mon avis en hésitant sur la note (et je suis toujours emmerdé). Je ne vais pas revenir sur le contenu, passionnant, édifiant et très instructif pour ma part, j’ignorais tout de ces événements. Il y’a un super boulot d’enquête et hormis un dessin austère, c’est d’une belle fluidité, je n’ai pas grand chose à reprocher. En fait, si comme moi ces faits vous étaient inconnus, j’en encourage fortement la découverte via n’importe quel médium. Mais à titre personnel, ce n’est pas un titre que je relirai. 3* finalement même si je vois ce tome comme un indispensable de toutes médiathèques publiques.

17/02/2024 (modifier)
Couverture de la série Tosca
Tosca

Une série ultra classique, qui ne surprendra aucun amateur de ce genre de polar/thriller, mais qui les contentera certainement, avant qu'ils ne passent à autre chose. En effet, c’est une lecture d’emprunt, pour se divertir un peu, mais rien de mémorable. Desberg a pondu pas mal de séries dans le même univers (gros trafiquants de drogue contre DEA, luttes entre familles mafieuses), et use ici – plutôt bien au demeurant – des ficelles habituelles. Ficelles ou facilités, comme la propension de « Tosca » à échapper à tout (cela culmine dans la fusillade du « mariage » dans le troisième tome), à séduire la belle héritière du clan adverse (au passage, comme toujours dans ce genre de série, les femmes sont toutes des bimbos). Le dessin de Malès fait le boulot, le scénario de Desberg est rythmé, le triptyque remplit son but, distraire sans prise de tête. Mais sans plus.

17/02/2024 (modifier)
Couverture de la série Captain Swing et les pirates électriques de Cindery Island
Captain Swing et les pirates électriques de Cindery Island

J’avais découvert le dessin de Caceres sur son « Elisabeth Bathory » publié chez Tabou, où il produisait un travail baroque et très chargé. Ici son dessin est un chouia moins chargé, mais il est intéressant, avec un trait un peu gras. Je regrette juste des cases difficiles à déchiffrer parfois, car la colorisation est trop sombre (et le fait que cela se passe surtout la nuit ne justifie pas tout). L’intrigue d’Ellis se déroule dans le Londres du milieu du XIXème siècle. Elle joue à fond la carte steampunk, avec des armes et des moyens de transport électriques, un bateau volant, etc. Cet aspect est sympathique, il y ajoute un univers vaguement pirate, et une « guerre des polices « (entre les tout nouveaux Bobbies et une sorte de milice liée à des magistrats corrompus). Voilà pour l’arrière-plan, assez riche. Mais Ellis n’a pas su l’utiliser pour dynamiser suffisamment l’intrigue. Ou plutôt son intrigue n’est pas assez originale et riche pour supporter cet attirail, qui masque difficilement le caractère somme toute banal de l’histoire. Et le retournement du « gentil » flic, qui se range dans le camp des pirates contre d’autres voleurs liés aux magistrats, est un peu facile. Pour le reste, ça se laisse lire – malgré quelques passages un peu trop verbeux. Mais le plumage vaut mieux que le ramage. Note réelle 2,5/5.

17/02/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 3/5
Couverture de la série Océan
Océan

Oui, bon... Une idée de départ pleine de promesses, mais qui se trouve un peu court-circuitée par la tournure Comic-Book "mainstream" du scénario : des dialogues (beaucoup !) et de l'action, point. On a clairement l'impression d'une tentative pour élaborer un univers propice à d'éventuelles futures exploitations, tant la forme est orienté "légèreté" ; alors qu'on aurait pu s'attendre, d'après les prémisses, à un récit de S.F. plus traditionnellement profond. Tant pis ! La lecture est néanmoins agréablement facile, à défaut d'être passionnante ; et Chris Sprouse, encore une fois, livre un travail aussi propre que lisible : maitrisé, aéré et dynamique. Du divertissement honnête.

17/02/2024 (modifier)