J'ai été bien séduit par l'ambiance qui se dégage de cette série policière. Stéphane Piatzsek nous propose une équipe improbable.
Un commandant infirme, drogué et écrasé par son passé avec son jeune coéquipier homosexuel, enfant de son ex-collègue dont la mort tragique est liée à Achab. C'est un duo atypique qui se révélera à travers de sordides affaires.
La personnalité d'Achab convient à cette atmosphère glauque. Cela reste des enquêtes assez classiques qui renvoient Achab à son passé. Mais elles sont suffisamment efficaces et bien construites pour nous surprendre jusqu’au final.
Le graphisme de Douay rend bien cet univers déprimant par sa mise en couleur autour des tons gris, beiges et bleutés dans des ambiances plutôt froides et humides. Les extérieurs sont succincts et ce sont les expressions d'Achab qui donnent la force au récit.
Un bon moment de lecture pour qui aime ce genre. Un bon 3+
Une autre série romantique de Higashimura que j'ai trouvé sympathique à lire.
Ce qui est bien avec cette autrice est qu'elle mélange bien l'humour et le drame même si parfois les déboires qui arrivent aux trios d'héroïnes semblent un peu forcé. On est dans un josei, un manga qui s'adresse aux femmes et donc le ton est plus sérieux que dans certains shojos romantique insupportables pour adolescentes.
Il y a des qualités dans le scénario. L'humour fonctionne bien, la plupart des personnages sont attachants et surtout la situation évolue à chaque tome, tout le contraire de plusieurs mangas pour ados (que ce soit pour les filles ou les garçons) où la situation des personnages fait du surplace durant des dizaines de tomes voir même plus. Les actions ont des conséquences et aussi le scénario est souvent imprévisible. Le seul point vraiment faible selon moi est le personnage du mannequin qui selon moi est trop souvent antipathique et même après avoir appris son passé, je ne réussi pas à le trouver attachant.
J'ai donc pris un certain plaisir à lire cette série sans toutefois la trouvé passionnante à lire. J'ai aimé la lire une fois et je pense pas la relire un jour (mais je pense lire la suite juste pour voir ce qui arrive aux personnages). Il faut dire que je ne fais pas parti du public-cible et je pense que cela va plaire aux femmes, surtout au célibataire dans la trentaine comme les héroïnes et qui risquent de ce retrouver dans les situations (la peur de vieillir seule, la précession sociale que subissent les femmes).
Les one-shots western ont le vent en poupe, et je dois avouer apprécier ce genre d’histoires, surtout quand elles sont documentées et inspirées de faits réels : la capture de l’anglaise Susanna Johnson et de sa famille par des Amérindiens Abénaquis, qui les revendirent aux français.
Cet album raconte leur cauchemar : l’attaque sanglante de leur ferme, la longue marche alors que Susanna est sur le point d’accoucher, l’emprisonnement par les français, les magouilles pour négocier leur libération… quel tableau édifiant.
La narration souffre de quelques saccades (tout semble s’enchainer trop vite par moment), et le dessin manque un peu de lisibilité sur certaines scènes d’action, mais rien de bien grave. En tout cas les planches sont belles, et la mise en couleurs retranscrit parfaitement les magnifiques paysages nord-américains.
Un album certes classique, mais intéressant et prenant, que je recommande aux amateurs de westerns historiques.
J'ai réussi à acheter trois tomes en français (15,17,18) via internet afin de satisfaire ma curiosité. Les différentes couvertures de la série résument très bien le contenu.
Sur la trentaine de planches on retrouve un schéma assez répétitif : un chevalier typé BG blond, chaste et preux secourant une princesse/servante/ vierge super sexy en tenues riches de fantasmes masculins, et un élément fantastique.
C'est très proche de l'esprit super héros mais transplanté dans un monde médiéval très fantasmé. Mes exemplaires datent de 1985 mais cela a gardé l'esprit des séries des années 60. C'est d'ailleurs ce côté désuet qui en fait le charme.
Le Bien et le Mal sont très clairement identifiés dans une lutte au résultat connu d'avance. Les jeunes femmes sont clairement des objets de fantasmes dont la vulnérabilité exacerbe le complexe du sauveur d'un lecteur mâle bourré d'hormone (un ado ?).
C'est même saupoudré d'un érotisme dans les gestuelles des héroïnes en perdition. L'élément fantastique fait partie d'une longue liste (vampire, araignée monstrueuse, serpents énormes ...) interchangeables à souhait.
C'est une BD qui sort comme des petits pains avec un process de fabrication rapide et efficace. Pour autant le graphisme à l'ancienne est soigné avec beaucoup de rythme et une mise en couleur datée mais réussie.
Après la lecture de deux épisodes, un lecteur un peu distancié sait exactement ce qui va se passer mais on se retrouve avec surprise à suivre le récit avec assez de plaisir. Une curiosité.
J'ai vraiment des sentiments contradictoires après la lecture de la série de Cyril Pedrosa. Il faut dire que son héros Simon ne m'a pas facilité les choses.
Que recherche-t-il vraiment dans cette introspection intimiste ? Un sens à sa vie dans un projet professionnel ou sentimental ? L'établissement d'un lien père/fils qui reste à construire ? Une origine identitaire via le parcours de son grand-père ? Une réflexion sur l' "intégration" via le mariage de sa cousine avec un Bourguignon pur souche? Sans doute un peu tout cela mais j'avoue avoir été souvent désorienté car l'auteur ne va jamais au bout du chemin.
Tout est évoqué mais la mémoire des personnages fait défaut pour s'accrocher au récit. Ce type de héros vide qui se laisse guider par la main sans imprimer sa volonté n'est pas ma tasse de thé.
Malgré cela l'histoire se lit assez facilement bien que j’aie trouvé assez longue la partie du mariage. J'ai préféré la partie portugaise même si je suis resté sur ma faim quant à la destinée d'Abel dans cette période des années 40 où nous n'apprenons pas grand-chose.
Par contre je reconnais un style graphique original et de grande qualité même si ce n'est pas trop ce que je préfère. Le trait de Pedrosa apporte une grande fluidité à ses personnages. Cela rend Simon tellement souple que cela renforce cette impression que tout lui glisse dessus.
C'est cette concordance entre le dessin et la mollesse psychologique du personnage qui fait pour moi l'attrait de la série. C'est un peu juste pour que je garde une grande émotion de cette lecture.
Cet album est une refonte complète de l'album Le Grand Rouge publié chez Manolosanctis en 2011. Wouzit a redessiné toutes les planches et remis en scène son histoire dans une version augmentée. Le graphisme y est plus fin et détaillé, et l'esprit du récit est plus mature et un peu plus cruel.
Le Grand Rouge présente deux récits parallèles décalés dans le temps l'un par rapport à l'autre. D'un côté, nous suivons un naufragé sur une île surnaturelle peuplée de créatures gigantesques et dangereuses. C'est là qu'il va faire la rencontre d'un géant incroyable, le fameux Grand Rouge. Et d'un autre côté, nous suivons la cavale de ce même naufragé et de son ami escroc poursuivi par les autorités avant de plus tard rencontrer un équipage de pirates. On se doute assez vite que ce second récit se déroule avant le premier mais on se demande longtemps quel est le lien entre les deux. Et c'est là toute la subtilité de l'intrigue puisque c'est uniquement en fin d'album qu'on comprend comment les histoires s'agencent et qu'une part du mystère est dévoilée.
Le dessin est réalisé dans un style naïf et coloré rappelant celui de Brüno ou encore Trondheim. Quand on le compare à la version originale de l'album Le Grand Rouge, on constate que Wouzit a fait de beaux progrès techniques et que son style s'est affiné tout en gardant sa légèreté qui contraste avec la dureté de l'histoire et de ses péripéties. Je me souviens m'être fait la réflexion que le graphisme de l'album original manquait parfois de lisibilité sur certaines scènes et dans certains détails, alors que ce n'est plus le cas du tout dans cette version remaniée.
On notera en particulier l'originalité de ce monde imaginé ici, qui mélange de nombreuses époques et horizons, donnant parfois l'impression de se dérouler durant la Renaissance, ou au Far West, ou durant l'âge d'or des pirates, ou encore en pleine science-fiction sur l'île du Grand Rouge, sans jamais se laisser cerner pour de bon.
C'est cette originalité ainsi que le côté insaisissable du récit qui font la force de cette BD. Les énigmes y sont nombreuses et on est avide d'en comprendre la clé. Ceci joue toutefois en partie au détriment de la lecture car on a parfois l'impression de quelques longueurs, mais aussi d'avoir suivi une intrigue (celle de la poursuite par le seigneur Flandrin) avant qu'elle soit totalement abandonnée au profit d'une autre (celle avec les pirates) tout en suivant en parallèle une troisième (celle du Grand Rouge). C'est comme si on avait pu se passer d'un bon tiers du récit sans que cela impacte vraiment le scénario. Et quand arrive la révélation finale, on réalise que certains mystères ont été laissé en suspens comme la raison de l'acharnement de Flandrin et aussi ce petit mystère sur ce qu'envisageait un certain gardien de prisonnier en milieu d'album.
Cet apparent manque de structure est toutefois largement compensé par l'esprit d'aventure et d'exotisme qui se dégage de cette histoire originale et prenante. Et même si la conclusion peut parait abrupte et cruelle, j'ai apprécié cette lecture.
Ce n'est pas la série que j'ai préférée dans cette collection. Peut-être parce que je ne suis pas un fan de Claude Nougaro mais surtout je trouve que ses textes se retrouvent très orphelins de la mélodie et de la voix du chanteur.
La thématique principale des chansons choisies reste la position du chanteur vis à vis des femmes qu'il a connues. Cela devient un peu répétitif sur la longueur et cela manque un peu de profondeur à mon goût.
On retrouve un graphisme pluriel de onze artistes qui ont scénarisé et illustré une chanson. C'est agréable et apporte une diversité qui manque un peu dans les textes.
Pas mon préféré, j'ai retrouvé les grands titres du chanteur sans beaucoup d'émotion. 2.5
A l’instar du Musée du Louvre, le Musée d’Orsay s’est mis à son tour à faire des commandes auprès des éditeurs de bandes dessinées. Christophe Chabouté, artiste reconnu dans le neuvième art par son approche singulière, notamment pour son utilisation quasi exclusive du noir et blanc (comme Comès avant lui), est donc le deuxième auteur (sauf erreur) après Catherine Meurisse, à avoir été approché par la célèbre institution parisienne, en collaboration avec Glénat/Vent d’Ouest. Il nous propose ainsi un ouvrage où il réussit à conserver sa touche personnelle tout en se conformant à l’exercice imposé.
Et on peut dire qu’il s’en sort plutôt bien. Graphiquement parlant, il ne déroge pas à son style habituel et confirme sa maitrise du N&B, alliée à un trait tout en finesse et une mise en page efficace où chaque plan souligne un détail significatif. Chabouté n’a plus rien à prouver à ce niveau. La narration éclatée, assemblage de saynètes, agit comme un miroir déroutant où les rôles sont inversés : le sujet se fait objet, l’observateur (le visiteur du musée) devient l’observé, tandis que les œuvres d’art (on va le comprendre très progressivement, au bout d’une cinquantaine de pages muettes et atmosphériques) vivent leur propre vie (la nuit, une fois que les portes se sont refermées) et y vont de leurs commentaires, parfois moqueurs, parfois candides, sur le monde des humains de chair et d’os. C’est finement observé et plein d’humour, de sensibilité et de poésie, d’intelligence et d’érudition, et il est difficile de ne pas tomber sous le charme. On pense parfois à Jacques Tati, et on se dit que ce dernier aurait pu très bien faire un film sur le sujet…
Cela n’empêchera pas d’émettre quelques réserves, à commencer par ce sentiment déjà-vu quant aux thématiques de « l’observateur-observé », un pur délice de bédéaste, et des œuvres prenant vie. Ce sont certes de bonnes idées, et tout dépend surtout de la manière dont elles sont développées, mais l’effet de surprise risque d’être amoindri pour ceux qui auront déjà lu « La Traversée du Louvre » de David Prud’homme ou « Les Tableaux de l’ombre » de Jean Dytar. Dans le cas présent, si l’entreprise dégage un charme indéniable, on peut regretter que Chabouté se soit davantage laissé guider par l’aléatoire que par une réelle volonté de composer une histoire. « Musée » s’avère une œuvre récréative fort sympathique mais qui ne marquera pas outre mesure le lecteur un peu (trop ?) exigeant.
C'est toujours intéressant de découvrir des talents de pays éloignés de la tradition BD franco-belge. Cette série jeunesse vient de Lettonie.
Le récit reprend un thème très classique de la disparition des vieux quartiers pittoresques à cause de l'appât du gain de promoteurs avides.
L'histoire mêle aventure et merveilleux puisque les deux enfants trouvent de l'aide grâce à une bande de chien parlants. Les personnages de Jacob et surtout Mimi sont amusants et bien travaillés.
Le récit est simple à suivre pour un lectorat jeune, la conclusion en happy end obligé est proposée sur un mode paisible.
L'originalité de la série tient surtout par le graphisme singulier d'Elina Braslina. C'est très loin des dessins stéréotypés issus de l'animation.
J'y ai retrouvé une fraîcheur très colorée qui rappelle un théâtre de marionnette.
Une lecture pour les enfants qui est agréable. Un bon 3
Libido blues est une série de gags sur le thème du sexe. Gags sur les envies sexuelles, sur l'acte lui-même, sur le comportement des hommes et des femmes durant la séduction, durant l'accouplement et après... N'y cherchez toutefois pas vraiment d'érotisme : le tout sur un ton relativement sage quoique sans pudeur.
En début de lecture, j'ai cru que l'auteur était une femme car la narration était souvent placée du point de vue féminin. Mais c'est bien un auteur mâle, peut-être à l'écoute de sa compagne ou de ses amies éventuellement. Et les choses s'équilibrent d'ailleurs au fil des pages, avec davantage de points de vue masculins, et parfois même quelques sujets de rivalité hommes-femmes qui sonnent un peu démodés de nos jours. C'est le cas aussi du dessin légèrement amateur quoique pas désagréable et de l'ambiance d'ensemble de l'album : ils semblent dater des années 80 ou 90. Ce n'est vraiment un reproche mais ça donne un aspect un peu cheap à l'ensemble quand on le lit de nos jours.
Ca reste toutefois une lecture sympathique, pas hilarante mais amusante, et j'aime bien justement le fait que ce ne soit pas des gags machos ou trop déjà vus.
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Commandant Achab
J'ai été bien séduit par l'ambiance qui se dégage de cette série policière. Stéphane Piatzsek nous propose une équipe improbable. Un commandant infirme, drogué et écrasé par son passé avec son jeune coéquipier homosexuel, enfant de son ex-collègue dont la mort tragique est liée à Achab. C'est un duo atypique qui se révélera à travers de sordides affaires. La personnalité d'Achab convient à cette atmosphère glauque. Cela reste des enquêtes assez classiques qui renvoient Achab à son passé. Mais elles sont suffisamment efficaces et bien construites pour nous surprendre jusqu’au final. Le graphisme de Douay rend bien cet univers déprimant par sa mise en couleur autour des tons gris, beiges et bleutés dans des ambiances plutôt froides et humides. Les extérieurs sont succincts et ce sont les expressions d'Achab qui donnent la force au récit. Un bon moment de lecture pour qui aime ce genre. Un bon 3+
Tokyo Tarareba Girls
Une autre série romantique de Higashimura que j'ai trouvé sympathique à lire. Ce qui est bien avec cette autrice est qu'elle mélange bien l'humour et le drame même si parfois les déboires qui arrivent aux trios d'héroïnes semblent un peu forcé. On est dans un josei, un manga qui s'adresse aux femmes et donc le ton est plus sérieux que dans certains shojos romantique insupportables pour adolescentes. Il y a des qualités dans le scénario. L'humour fonctionne bien, la plupart des personnages sont attachants et surtout la situation évolue à chaque tome, tout le contraire de plusieurs mangas pour ados (que ce soit pour les filles ou les garçons) où la situation des personnages fait du surplace durant des dizaines de tomes voir même plus. Les actions ont des conséquences et aussi le scénario est souvent imprévisible. Le seul point vraiment faible selon moi est le personnage du mannequin qui selon moi est trop souvent antipathique et même après avoir appris son passé, je ne réussi pas à le trouver attachant. J'ai donc pris un certain plaisir à lire cette série sans toutefois la trouvé passionnante à lire. J'ai aimé la lire une fois et je pense pas la relire un jour (mais je pense lire la suite juste pour voir ce qui arrive aux personnages). Il faut dire que je ne fais pas parti du public-cible et je pense que cela va plaire aux femmes, surtout au célibataire dans la trentaine comme les héroïnes et qui risquent de ce retrouver dans les situations (la peur de vieillir seule, la précession sociale que subissent les femmes).
Captifs
Les one-shots western ont le vent en poupe, et je dois avouer apprécier ce genre d’histoires, surtout quand elles sont documentées et inspirées de faits réels : la capture de l’anglaise Susanna Johnson et de sa famille par des Amérindiens Abénaquis, qui les revendirent aux français. Cet album raconte leur cauchemar : l’attaque sanglante de leur ferme, la longue marche alors que Susanna est sur le point d’accoucher, l’emprisonnement par les français, les magouilles pour négocier leur libération… quel tableau édifiant. La narration souffre de quelques saccades (tout semble s’enchainer trop vite par moment), et le dessin manque un peu de lisibilité sur certaines scènes d’action, mais rien de bien grave. En tout cas les planches sont belles, et la mise en couleurs retranscrit parfaitement les magnifiques paysages nord-américains. Un album certes classique, mais intéressant et prenant, que je recommande aux amateurs de westerns historiques.
Le Chevalier Rouge
J'ai réussi à acheter trois tomes en français (15,17,18) via internet afin de satisfaire ma curiosité. Les différentes couvertures de la série résument très bien le contenu. Sur la trentaine de planches on retrouve un schéma assez répétitif : un chevalier typé BG blond, chaste et preux secourant une princesse/servante/ vierge super sexy en tenues riches de fantasmes masculins, et un élément fantastique. C'est très proche de l'esprit super héros mais transplanté dans un monde médiéval très fantasmé. Mes exemplaires datent de 1985 mais cela a gardé l'esprit des séries des années 60. C'est d'ailleurs ce côté désuet qui en fait le charme. Le Bien et le Mal sont très clairement identifiés dans une lutte au résultat connu d'avance. Les jeunes femmes sont clairement des objets de fantasmes dont la vulnérabilité exacerbe le complexe du sauveur d'un lecteur mâle bourré d'hormone (un ado ?). C'est même saupoudré d'un érotisme dans les gestuelles des héroïnes en perdition. L'élément fantastique fait partie d'une longue liste (vampire, araignée monstrueuse, serpents énormes ...) interchangeables à souhait. C'est une BD qui sort comme des petits pains avec un process de fabrication rapide et efficace. Pour autant le graphisme à l'ancienne est soigné avec beaucoup de rythme et une mise en couleur datée mais réussie. Après la lecture de deux épisodes, un lecteur un peu distancié sait exactement ce qui va se passer mais on se retrouve avec surprise à suivre le récit avec assez de plaisir. Une curiosité.
Portugal
J'ai vraiment des sentiments contradictoires après la lecture de la série de Cyril Pedrosa. Il faut dire que son héros Simon ne m'a pas facilité les choses. Que recherche-t-il vraiment dans cette introspection intimiste ? Un sens à sa vie dans un projet professionnel ou sentimental ? L'établissement d'un lien père/fils qui reste à construire ? Une origine identitaire via le parcours de son grand-père ? Une réflexion sur l' "intégration" via le mariage de sa cousine avec un Bourguignon pur souche? Sans doute un peu tout cela mais j'avoue avoir été souvent désorienté car l'auteur ne va jamais au bout du chemin. Tout est évoqué mais la mémoire des personnages fait défaut pour s'accrocher au récit. Ce type de héros vide qui se laisse guider par la main sans imprimer sa volonté n'est pas ma tasse de thé. Malgré cela l'histoire se lit assez facilement bien que j’aie trouvé assez longue la partie du mariage. J'ai préféré la partie portugaise même si je suis resté sur ma faim quant à la destinée d'Abel dans cette période des années 40 où nous n'apprenons pas grand-chose. Par contre je reconnais un style graphique original et de grande qualité même si ce n'est pas trop ce que je préfère. Le trait de Pedrosa apporte une grande fluidité à ses personnages. Cela rend Simon tellement souple que cela renforce cette impression que tout lui glisse dessus. C'est cette concordance entre le dessin et la mollesse psychologique du personnage qui fait pour moi l'attrait de la série. C'est un peu juste pour que je garde une grande émotion de cette lecture.
Le Grand Rouge (Dupuis)
Cet album est une refonte complète de l'album Le Grand Rouge publié chez Manolosanctis en 2011. Wouzit a redessiné toutes les planches et remis en scène son histoire dans une version augmentée. Le graphisme y est plus fin et détaillé, et l'esprit du récit est plus mature et un peu plus cruel. Le Grand Rouge présente deux récits parallèles décalés dans le temps l'un par rapport à l'autre. D'un côté, nous suivons un naufragé sur une île surnaturelle peuplée de créatures gigantesques et dangereuses. C'est là qu'il va faire la rencontre d'un géant incroyable, le fameux Grand Rouge. Et d'un autre côté, nous suivons la cavale de ce même naufragé et de son ami escroc poursuivi par les autorités avant de plus tard rencontrer un équipage de pirates. On se doute assez vite que ce second récit se déroule avant le premier mais on se demande longtemps quel est le lien entre les deux. Et c'est là toute la subtilité de l'intrigue puisque c'est uniquement en fin d'album qu'on comprend comment les histoires s'agencent et qu'une part du mystère est dévoilée. Le dessin est réalisé dans un style naïf et coloré rappelant celui de Brüno ou encore Trondheim. Quand on le compare à la version originale de l'album Le Grand Rouge, on constate que Wouzit a fait de beaux progrès techniques et que son style s'est affiné tout en gardant sa légèreté qui contraste avec la dureté de l'histoire et de ses péripéties. Je me souviens m'être fait la réflexion que le graphisme de l'album original manquait parfois de lisibilité sur certaines scènes et dans certains détails, alors que ce n'est plus le cas du tout dans cette version remaniée. On notera en particulier l'originalité de ce monde imaginé ici, qui mélange de nombreuses époques et horizons, donnant parfois l'impression de se dérouler durant la Renaissance, ou au Far West, ou durant l'âge d'or des pirates, ou encore en pleine science-fiction sur l'île du Grand Rouge, sans jamais se laisser cerner pour de bon. C'est cette originalité ainsi que le côté insaisissable du récit qui font la force de cette BD. Les énigmes y sont nombreuses et on est avide d'en comprendre la clé. Ceci joue toutefois en partie au détriment de la lecture car on a parfois l'impression de quelques longueurs, mais aussi d'avoir suivi une intrigue (celle de la poursuite par le seigneur Flandrin) avant qu'elle soit totalement abandonnée au profit d'une autre (celle avec les pirates) tout en suivant en parallèle une troisième (celle du Grand Rouge). C'est comme si on avait pu se passer d'un bon tiers du récit sans que cela impacte vraiment le scénario. Et quand arrive la révélation finale, on réalise que certains mystères ont été laissé en suspens comme la raison de l'acharnement de Flandrin et aussi ce petit mystère sur ce qu'envisageait un certain gardien de prisonnier en milieu d'album. Cet apparent manque de structure est toutefois largement compensé par l'esprit d'aventure et d'exotisme qui se dégage de cette histoire originale et prenante. Et même si la conclusion peut parait abrupte et cruelle, j'ai apprécié cette lecture.
Chansons de Claude Nougaro en bandes dessinées
Ce n'est pas la série que j'ai préférée dans cette collection. Peut-être parce que je ne suis pas un fan de Claude Nougaro mais surtout je trouve que ses textes se retrouvent très orphelins de la mélodie et de la voix du chanteur. La thématique principale des chansons choisies reste la position du chanteur vis à vis des femmes qu'il a connues. Cela devient un peu répétitif sur la longueur et cela manque un peu de profondeur à mon goût. On retrouve un graphisme pluriel de onze artistes qui ont scénarisé et illustré une chanson. C'est agréable et apporte une diversité qui manque un peu dans les textes. Pas mon préféré, j'ai retrouvé les grands titres du chanteur sans beaucoup d'émotion. 2.5
Musée
A l’instar du Musée du Louvre, le Musée d’Orsay s’est mis à son tour à faire des commandes auprès des éditeurs de bandes dessinées. Christophe Chabouté, artiste reconnu dans le neuvième art par son approche singulière, notamment pour son utilisation quasi exclusive du noir et blanc (comme Comès avant lui), est donc le deuxième auteur (sauf erreur) après Catherine Meurisse, à avoir été approché par la célèbre institution parisienne, en collaboration avec Glénat/Vent d’Ouest. Il nous propose ainsi un ouvrage où il réussit à conserver sa touche personnelle tout en se conformant à l’exercice imposé. Et on peut dire qu’il s’en sort plutôt bien. Graphiquement parlant, il ne déroge pas à son style habituel et confirme sa maitrise du N&B, alliée à un trait tout en finesse et une mise en page efficace où chaque plan souligne un détail significatif. Chabouté n’a plus rien à prouver à ce niveau. La narration éclatée, assemblage de saynètes, agit comme un miroir déroutant où les rôles sont inversés : le sujet se fait objet, l’observateur (le visiteur du musée) devient l’observé, tandis que les œuvres d’art (on va le comprendre très progressivement, au bout d’une cinquantaine de pages muettes et atmosphériques) vivent leur propre vie (la nuit, une fois que les portes se sont refermées) et y vont de leurs commentaires, parfois moqueurs, parfois candides, sur le monde des humains de chair et d’os. C’est finement observé et plein d’humour, de sensibilité et de poésie, d’intelligence et d’érudition, et il est difficile de ne pas tomber sous le charme. On pense parfois à Jacques Tati, et on se dit que ce dernier aurait pu très bien faire un film sur le sujet… Cela n’empêchera pas d’émettre quelques réserves, à commencer par ce sentiment déjà-vu quant aux thématiques de « l’observateur-observé », un pur délice de bédéaste, et des œuvres prenant vie. Ce sont certes de bonnes idées, et tout dépend surtout de la manière dont elles sont développées, mais l’effet de surprise risque d’être amoindri pour ceux qui auront déjà lu « La Traversée du Louvre » de David Prud’homme ou « Les Tableaux de l’ombre » de Jean Dytar. Dans le cas présent, si l’entreprise dégage un charme indéniable, on peut regretter que Chabouté se soit davantage laissé guider par l’aléatoire que par une réelle volonté de composer une histoire. « Musée » s’avère une œuvre récréative fort sympathique mais qui ne marquera pas outre mesure le lecteur un peu (trop ?) exigeant.
Jacob, Mimi et les chiens parlants
C'est toujours intéressant de découvrir des talents de pays éloignés de la tradition BD franco-belge. Cette série jeunesse vient de Lettonie. Le récit reprend un thème très classique de la disparition des vieux quartiers pittoresques à cause de l'appât du gain de promoteurs avides. L'histoire mêle aventure et merveilleux puisque les deux enfants trouvent de l'aide grâce à une bande de chien parlants. Les personnages de Jacob et surtout Mimi sont amusants et bien travaillés. Le récit est simple à suivre pour un lectorat jeune, la conclusion en happy end obligé est proposée sur un mode paisible. L'originalité de la série tient surtout par le graphisme singulier d'Elina Braslina. C'est très loin des dessins stéréotypés issus de l'animation. J'y ai retrouvé une fraîcheur très colorée qui rappelle un théâtre de marionnette. Une lecture pour les enfants qui est agréable. Un bon 3
Libido blues
Libido blues est une série de gags sur le thème du sexe. Gags sur les envies sexuelles, sur l'acte lui-même, sur le comportement des hommes et des femmes durant la séduction, durant l'accouplement et après... N'y cherchez toutefois pas vraiment d'érotisme : le tout sur un ton relativement sage quoique sans pudeur. En début de lecture, j'ai cru que l'auteur était une femme car la narration était souvent placée du point de vue féminin. Mais c'est bien un auteur mâle, peut-être à l'écoute de sa compagne ou de ses amies éventuellement. Et les choses s'équilibrent d'ailleurs au fil des pages, avec davantage de points de vue masculins, et parfois même quelques sujets de rivalité hommes-femmes qui sonnent un peu démodés de nos jours. C'est le cas aussi du dessin légèrement amateur quoique pas désagréable et de l'ambiance d'ensemble de l'album : ils semblent dater des années 80 ou 90. Ce n'est vraiment un reproche mais ça donne un aspect un peu cheap à l'ensemble quand on le lit de nos jours. Ca reste toutefois une lecture sympathique, pas hilarante mais amusante, et j'aime bien justement le fait que ce ne soit pas des gags machos ou trop déjà vus.