J’ai passé un moment sympathique durant cette lecture, mais contrairement à d’autres critiques, moi c’est exactement l’inverse, j’ai eu beaucoup de mal à lire le premier tome, et c’est sur le second album où vraiment j’y ai pris du plaisir et où je suis bien rentré dans l’histoire et l’ambiance, regrettant même de ne pas pouvoir en savourer plus sur une suite.
J’ai trouvé le premier tome, d’introduction donc, très lourd, très rébarbatif, la narration mal faite, à nous mettre trop de poésie et de Baudelaire. La lecture fut pour moi longue et laborieuse. Pourtant, cette histoire ayant pour thème l’Angleterre, le XIX eme siècle, l’enfant difforme et doué en mathématiques, venant de la misère, et la petite fille riche qui rêverait de ce lier d’amitié avec lui mais dont le destin l’en empêche.
On a tout ce qu’il faut pour une sorte de belle tragédie moderne.
Mais vraiment la lecture du premier tome m’est resté indigeste à ma grande déception.
Alors je pensais que ça allait être une catastrophe avec le second tome, vu les critiques que j’ai pu lire, et étrangement, là j’ai aimé, le scénario plus rythmé, enfin on n’est plus dans une interminable présentation et il ce passe des choses. L’histoire avance. J’ai été pris dedans. Ce qui me fait relever ma note à 3 étoiles.
Côté dessins, j’ai beaucoup aimé. Ils correspondent (et participent) à l’ambiance, je n’ai aucun reproche à leurs faire, bien au contraire.
Une gentille petite série, qui m’a laissé mi figue mi raison.
Un album de recueil d’histoires courtes et d’illustrations de Manara sur un peu plus de 100 pages.
C’est intéressant à voir, mais il n’y a aucune histoire vraiment passionnante, en même temps c’est difficile sur si peu de planches.
Beaucoup d’hommages, à Astérix, Barbarella. Une belle frise chronologique sur plusieurs page, mais qui comble clairement du vide.
Pour les passionnés de Manara, sans aucun doute, mais sinon c’est clairement dispensable. Surtout vu la vitesse à laquelle c’est lu.
Déception est le premier mot qui me vient après ma lecture.
Oui, déçu par le manque de profondeur du scénario et des personnages. Un développement superficiel et manichéen qui ne m'a pas permis de rentrer dans cette histoire fantastique. Pourtant, le monde décrit par Greg Rucka, sans être innovant, avait un certain potentiel, mais au final rien que du prévisible pour ce conte gothique. Attention, il ne faut pas avoir la phobie des rats, ils sont très présents dans ce récit.
Une lecture rapide qui sera vite oubliée.
Par contre la partie graphique est d'un tout autre niveau. J'avais déjà pu apprécier le talent de Toni Fejzula avec Forgotten Blade, toujours ce trait anguleux, expressif et dynamique. Une science maîtrisée dans la mise en page où chaque chapitre commence par une planche muette sous le même format de neuf cases pour nous mettre dans l'ambiance.
Le rendu ne serait pas aussi beau et immersif sans les superbes couleurs singulières de Fejzula et de Aljosa Tomic.
Le point fort de cet album.
3 étoiles de justesse, merci à Toni Fejzula.
Cette nouvelle série nous plonge dans les intrigues de cour telles qu'il a dû en exister un peu partout dans le monde, mais particulièrement dans le Japon médiéval. Elle se déroule dans un pays a priori fantasmé (je n'ai pas retrouvé les références), mais cela reste relativement réaliste.
Relativement, parce que même si le père de Karin semble être un intrigant noble de haut vol, il me semble assez peu probable que sa fille ait hérité de tous ses traits de caractère et de toutes ses aptitudes d'espion. Cependant son désir de se faire des amis au sein de la cour intérieure est assez compréhensible, même si un peu en contradiction avec son ambition réelle, grimper les échelons au sein de ladite cour. J'avais un peu peur que cela soit mièvre, mais finalement ça ne l'est que partiellement, l'autrice ayant inséré des scènes d'action et un peu de "trucs à la James Bond" dans ses intrigues.
Son trait est élégant, assez classique, mais elle n'hésite pas à faire preuve de dynamisme dans les scènes d'action.
Sympathique.
Simenon est une personne intrigante - et finalement assez éloignée de beaucoup de personnages à qui il va donner vie dans les innombrables romans qu'il a publiés. C'est aussi un auteur intéressant. Je n'ai je crois jamais lu de Maigret, mais j'ai par contre bien aimé les "romans durs " que j'ai lus.
Je connaissais un peu la vie de Simenon (son côté fêtard et son énorme appétit sexuel), mais pas trop sa jeunesse, sa genèse.
Et c'est justement sur ces premières années que se concentre cet album, à Liège et à Paris.
Cette biographie des débuts se laisse lire, mais je l'ai trouvée trop classique et "respectueuse ", menée sur un rythme un peu trop monocorde. J'ai quand même été étonné que Simenon gamin énonce à son père son attirance pour les femmes, leurs dessous. Ça m'a paru improbable et anticipant trop (dans l'idée autant que dans les termes) le futur Simenon
Mais on y voit l'auteur prolifique qui cherche à profiter de la vie sans entrave.
Le dessin de Maucler, et sa colorisation aussi, sont plutôt agréables.
Au final, une biographie qui introduit le personnage et l'auteur, mais qui m'a un peu laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Un roman graphique qui m'a laissé une impression mitigée.
Notre héros est un loser névrosé à cause de son père qui est le célèbre auteur d'un comics strip mettant en vedette un père et son fils. Tout le monde le prend pour un gentil père alors qu'en fait c'est un être mesquin et distant qui en a rien à foutre de sa femme et de son fils.
La première partie montre la vie de notre héros avec des flashbacks sur son passé et la seconde montre ce qui arrive après la mort subite de ce père peu aimant. L'idée de départ est pas mauvaise et il y a de bons moments, mais il y aussi des longueurs et parfois le scénario tourne un peu en rond. Le problème est qu'au final le personnage principal n'est pas très attachant et qu'à force de se plaindre tout le temps, il devint un peu antipathique. Je comprends qu'il a mal vécu d'être le fils d'une célébrité qui montrait une fausse image de type sympathique, mais parfois on dirait que le héros fait tout pour se mettre délibérément dans la merde.
J'ai surtout apprécié ce qui évoquait le monde du comics strip nord-américain avec des références qui risquent de passer au dessus de la tête de nombreux lecteurs européens. Le dessin est typique de l'underground nord-américain et je le trouve correct.
L'un des axes éditoriaux de Jungle est l'écologie. A ce titre, j'imagine que l'éditeur regarde tous azimuts des BD proposant des héro(ïne)s positifs/ves, propres à délivrer un message universel à la jeunesse, une part non négligeable de son lectorat.
Ici c'est une histoire venue de Norvège qui nous est proposée, assez classique avec cette gamine placée en famille d'accueil qui découvre son nouvel environnement, et notamment le lac voisin. Pré-adolescente, elle a déjà des centres d'intérêt et des facilités pour s'attirer la sympathie des gens qu'elle croise. Ce qui lui permet d'enquêter avec son pêcheur de voisin sur d'étranges apparitions sur l'étendue d'eau, et de découvrir quelque chose d'incroyable.
C'est de l'aventure sans prise de tête, facile à lire et à comprendre, et Ophélia est sympathique. En résumé l'histoire est assez mignonne, avec des bébés monstres et quelques retournements de situation.
Le dessin de Sandnes me semble entièrement numérique, et du coup un peu "froid", mais cela reste assez agréable à l’œil. Nul doute que cela plaira à de nombreux(ses) adolescent(e)s, ou plutôt préados.
Par contre je suis surpris. La fin est un peu abrupte, elle pourrait laisser penser qu'il y aura une suite, mais rien ne le laisse entendre dans la communication de Jungle.
J'ai apprécié la lecture de ce diptyque policier. Corbeyran et Gourdon choisissent un parti pris assez audacieux d'une histoire policière sans flingue, course poursuite ou méchant stéréotypé.
Dans la paisible ville de Bordeaux les auteurs préfèrent nous proposer une enquête qui fait le quotidien de la police avec des enquêtes de voisinage et des informations glanées malgré les barrières du secret professionnel.
Les personnages sont bien travaillés avec une inspectrice sourde très attachante. En outre la description de l'équipe qui entoure Maya donne une ambiance intimiste assez crédible d'un tel groupe.
Le final est suffisamment original pour conclure de façon touchante une histoire simple mais bien construite.
Le graphisme de Horne travail très bien l'ambiance de la ville mais j'ai une réserve sur le graphisme des visages qui ne m'ont pas tous séduit.
Une lecture détente agréable avec des personnages aux profils psy bien exploités. Un bon 3
Paru initialement chez Marabout, cet album a été réédité par Dargaud ces jours derniers. Je ne saurais dire si les deux versions sont identiques mais il est possible que la nouvelle version ait été complétée par quelques pages ‘bonus’ en fin d’album. Des pages sans grand intérêt qui ne justifient pas l’achat, de toute façon.
Mais si ces pages ne justifient pas l’achat, le récit principal, lui, m’a plutôt bien plu. Il est agréable à lire, très fluide, très ‘facile’ avec ce ton bon enfant un brin sarcastique. Il permet de suivre le chantier d’un grand projet individuel (une immense maison pour un couple barcelonais qui a les moyens et les caprices qui les accompagnent). Le personnage central est une jeune architecte employée par un cabinet du cru (son patron est présenté comme une sommité difficile à vivre mais géniale et compétente).
Lecture sympathique mais, pour un chantier de cette envergure, les pépins auxquels est confrontée l’héroïne sont plus qu’anodins. Tout se passe extrêmement bien ! Du permis de bâtir aux finitions, aucun gros couac ne vient entraver cette construction. Autre aspect un peu trop léger à mon goût, la dimension technique et écologique du projet n’est en rien expliquée alors que la jeune architecte nous est présentée comme, justement, une adepte d’une construction plus respectueuse de l’environnement (et donc moins énergivore et moins polluante). Ici, on comprend juste que nous sommes sur un projet en ossature-bois et le plus gros enjeu est de conserver un pin présent sur la propriété.
Le dessin apporte de la fraicheur et de la vie au récit. Son côté caricatural permet d’accentuer les réactions des personnages (le patron exalté, les corps de métiers qui se chamaillent) mais sa souplesse n’est pas trop en phase avec cette thématique ‘architecturale’ (sans les plans fournis à la fin de l’album, il est difficile de ‘comprendre’ le bâtiment et la disposition des pièces sur seule base des dessins proposés dans le récit).
Donc voilà, c’est frais, c’est léger, c’est vivant, c’est sympathique, c’est ‘facile’. Pas mal, en somme. Mais pas plus. Mais facile à relire.
2.5
Une biographie de Lovecraft qui mélange la réalité et la fiction parce que c'est scénarisé comme si c'était un récit de Lovecraft et on va donc avoir droit à plusieurs hallucinations de monstres.
Je me demande d'ailleurs si ce procédé ne joue pas contre cet album parce que j'ai vraiment l'impression que cela s'adressait aux fans de l'écrivain qui vont comprendre les clins d'œil. Quelqu'un qui ne connait pas Lovecraft risque d'être un peu perdu.
Personnellement, j'ai bien aimé comment on montrait les nombreuses nervosités de l'écrivain, mais j'ai aussi trouvé que cette biographie était poussif par moment et que Breccia père avait installé une meilleur atmosphère dans ses adaptation de Lovecraft que ce que son fils fait ici.
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J’ai passé un moment sympathique durant cette lecture, mais contrairement à d’autres critiques, moi c’est exactement l’inverse, j’ai eu beaucoup de mal à lire le premier tome, et c’est sur le second album où vraiment j’y ai pris du plaisir et où je suis bien rentré dans l’histoire et l’ambiance, regrettant même de ne pas pouvoir en savourer plus sur une suite. J’ai trouvé le premier tome, d’introduction donc, très lourd, très rébarbatif, la narration mal faite, à nous mettre trop de poésie et de Baudelaire. La lecture fut pour moi longue et laborieuse. Pourtant, cette histoire ayant pour thème l’Angleterre, le XIX eme siècle, l’enfant difforme et doué en mathématiques, venant de la misère, et la petite fille riche qui rêverait de ce lier d’amitié avec lui mais dont le destin l’en empêche. On a tout ce qu’il faut pour une sorte de belle tragédie moderne. Mais vraiment la lecture du premier tome m’est resté indigeste à ma grande déception. Alors je pensais que ça allait être une catastrophe avec le second tome, vu les critiques que j’ai pu lire, et étrangement, là j’ai aimé, le scénario plus rythmé, enfin on n’est plus dans une interminable présentation et il ce passe des choses. L’histoire avance. J’ai été pris dedans. Ce qui me fait relever ma note à 3 étoiles. Côté dessins, j’ai beaucoup aimé. Ils correspondent (et participent) à l’ambiance, je n’ai aucun reproche à leurs faire, bien au contraire. Une gentille petite série, qui m’a laissé mi figue mi raison.
Envoûtantes Chimères
Un album de recueil d’histoires courtes et d’illustrations de Manara sur un peu plus de 100 pages. C’est intéressant à voir, mais il n’y a aucune histoire vraiment passionnante, en même temps c’est difficile sur si peu de planches. Beaucoup d’hommages, à Astérix, Barbarella. Une belle frise chronologique sur plusieurs page, mais qui comble clairement du vide. Pour les passionnés de Manara, sans aucun doute, mais sinon c’est clairement dispensable. Surtout vu la vitesse à laquelle c’est lu.
Veil
Déception est le premier mot qui me vient après ma lecture. Oui, déçu par le manque de profondeur du scénario et des personnages. Un développement superficiel et manichéen qui ne m'a pas permis de rentrer dans cette histoire fantastique. Pourtant, le monde décrit par Greg Rucka, sans être innovant, avait un certain potentiel, mais au final rien que du prévisible pour ce conte gothique. Attention, il ne faut pas avoir la phobie des rats, ils sont très présents dans ce récit. Une lecture rapide qui sera vite oubliée. Par contre la partie graphique est d'un tout autre niveau. J'avais déjà pu apprécier le talent de Toni Fejzula avec Forgotten Blade, toujours ce trait anguleux, expressif et dynamique. Une science maîtrisée dans la mise en page où chaque chapitre commence par une planche muette sous le même format de neuf cases pour nous mettre dans l'ambiance. Le rendu ne serait pas aussi beau et immersif sans les superbes couleurs singulières de Fejzula et de Aljosa Tomic. Le point fort de cet album. 3 étoiles de justesse, merci à Toni Fejzula.
Le Palais des assassins
Cette nouvelle série nous plonge dans les intrigues de cour telles qu'il a dû en exister un peu partout dans le monde, mais particulièrement dans le Japon médiéval. Elle se déroule dans un pays a priori fantasmé (je n'ai pas retrouvé les références), mais cela reste relativement réaliste. Relativement, parce que même si le père de Karin semble être un intrigant noble de haut vol, il me semble assez peu probable que sa fille ait hérité de tous ses traits de caractère et de toutes ses aptitudes d'espion. Cependant son désir de se faire des amis au sein de la cour intérieure est assez compréhensible, même si un peu en contradiction avec son ambition réelle, grimper les échelons au sein de ladite cour. J'avais un peu peur que cela soit mièvre, mais finalement ça ne l'est que partiellement, l'autrice ayant inséré des scènes d'action et un peu de "trucs à la James Bond" dans ses intrigues. Son trait est élégant, assez classique, mais elle n'hésite pas à faire preuve de dynamisme dans les scènes d'action. Sympathique.
Simenon - Le Roman d'une vie
Simenon est une personne intrigante - et finalement assez éloignée de beaucoup de personnages à qui il va donner vie dans les innombrables romans qu'il a publiés. C'est aussi un auteur intéressant. Je n'ai je crois jamais lu de Maigret, mais j'ai par contre bien aimé les "romans durs " que j'ai lus. Je connaissais un peu la vie de Simenon (son côté fêtard et son énorme appétit sexuel), mais pas trop sa jeunesse, sa genèse. Et c'est justement sur ces premières années que se concentre cet album, à Liège et à Paris. Cette biographie des débuts se laisse lire, mais je l'ai trouvée trop classique et "respectueuse ", menée sur un rythme un peu trop monocorde. J'ai quand même été étonné que Simenon gamin énonce à son père son attirance pour les femmes, leurs dessous. Ça m'a paru improbable et anticipant trop (dans l'idée autant que dans les termes) le futur Simenon Mais on y voit l'auteur prolifique qui cherche à profiter de la vie sans entrave. Le dessin de Maucler, et sa colorisation aussi, sont plutôt agréables. Au final, une biographie qui introduit le personnage et l'auteur, mais qui m'a un peu laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Père Fictif
Un roman graphique qui m'a laissé une impression mitigée. Notre héros est un loser névrosé à cause de son père qui est le célèbre auteur d'un comics strip mettant en vedette un père et son fils. Tout le monde le prend pour un gentil père alors qu'en fait c'est un être mesquin et distant qui en a rien à foutre de sa femme et de son fils. La première partie montre la vie de notre héros avec des flashbacks sur son passé et la seconde montre ce qui arrive après la mort subite de ce père peu aimant. L'idée de départ est pas mauvaise et il y a de bons moments, mais il y aussi des longueurs et parfois le scénario tourne un peu en rond. Le problème est qu'au final le personnage principal n'est pas très attachant et qu'à force de se plaindre tout le temps, il devint un peu antipathique. Je comprends qu'il a mal vécu d'être le fils d'une célébrité qui montrait une fausse image de type sympathique, mais parfois on dirait que le héros fait tout pour se mettre délibérément dans la merde. J'ai surtout apprécié ce qui évoquait le monde du comics strip nord-américain avec des références qui risquent de passer au dessus de la tête de nombreux lecteurs européens. Le dessin est typique de l'underground nord-américain et je le trouve correct.
Ophélia et les abysses
L'un des axes éditoriaux de Jungle est l'écologie. A ce titre, j'imagine que l'éditeur regarde tous azimuts des BD proposant des héro(ïne)s positifs/ves, propres à délivrer un message universel à la jeunesse, une part non négligeable de son lectorat. Ici c'est une histoire venue de Norvège qui nous est proposée, assez classique avec cette gamine placée en famille d'accueil qui découvre son nouvel environnement, et notamment le lac voisin. Pré-adolescente, elle a déjà des centres d'intérêt et des facilités pour s'attirer la sympathie des gens qu'elle croise. Ce qui lui permet d'enquêter avec son pêcheur de voisin sur d'étranges apparitions sur l'étendue d'eau, et de découvrir quelque chose d'incroyable. C'est de l'aventure sans prise de tête, facile à lire et à comprendre, et Ophélia est sympathique. En résumé l'histoire est assez mignonne, avec des bébés monstres et quelques retournements de situation. Le dessin de Sandnes me semble entièrement numérique, et du coup un peu "froid", mais cela reste assez agréable à l’œil. Nul doute que cela plaira à de nombreux(ses) adolescent(e)s, ou plutôt préados. Par contre je suis surpris. La fin est un peu abrupte, elle pourrait laisser penser qu'il y aura une suite, mais rien ne le laisse entendre dans la communication de Jungle.
Le Port de la Lune
J'ai apprécié la lecture de ce diptyque policier. Corbeyran et Gourdon choisissent un parti pris assez audacieux d'une histoire policière sans flingue, course poursuite ou méchant stéréotypé. Dans la paisible ville de Bordeaux les auteurs préfèrent nous proposer une enquête qui fait le quotidien de la police avec des enquêtes de voisinage et des informations glanées malgré les barrières du secret professionnel. Les personnages sont bien travaillés avec une inspectrice sourde très attachante. En outre la description de l'équipe qui entoure Maya donne une ambiance intimiste assez crédible d'un tel groupe. Le final est suffisamment original pour conclure de façon touchante une histoire simple mais bien construite. Le graphisme de Horne travail très bien l'ambiance de la ville mais j'ai une réserve sur le graphisme des visages qui ne m'ont pas tous séduit. Une lecture détente agréable avec des personnages aux profils psy bien exploités. Un bon 3
Le Chantier (Grolleau/Fabre)
Paru initialement chez Marabout, cet album a été réédité par Dargaud ces jours derniers. Je ne saurais dire si les deux versions sont identiques mais il est possible que la nouvelle version ait été complétée par quelques pages ‘bonus’ en fin d’album. Des pages sans grand intérêt qui ne justifient pas l’achat, de toute façon. Mais si ces pages ne justifient pas l’achat, le récit principal, lui, m’a plutôt bien plu. Il est agréable à lire, très fluide, très ‘facile’ avec ce ton bon enfant un brin sarcastique. Il permet de suivre le chantier d’un grand projet individuel (une immense maison pour un couple barcelonais qui a les moyens et les caprices qui les accompagnent). Le personnage central est une jeune architecte employée par un cabinet du cru (son patron est présenté comme une sommité difficile à vivre mais géniale et compétente). Lecture sympathique mais, pour un chantier de cette envergure, les pépins auxquels est confrontée l’héroïne sont plus qu’anodins. Tout se passe extrêmement bien ! Du permis de bâtir aux finitions, aucun gros couac ne vient entraver cette construction. Autre aspect un peu trop léger à mon goût, la dimension technique et écologique du projet n’est en rien expliquée alors que la jeune architecte nous est présentée comme, justement, une adepte d’une construction plus respectueuse de l’environnement (et donc moins énergivore et moins polluante). Ici, on comprend juste que nous sommes sur un projet en ossature-bois et le plus gros enjeu est de conserver un pin présent sur la propriété. Le dessin apporte de la fraicheur et de la vie au récit. Son côté caricatural permet d’accentuer les réactions des personnages (le patron exalté, les corps de métiers qui se chamaillent) mais sa souplesse n’est pas trop en phase avec cette thématique ‘architecturale’ (sans les plans fournis à la fin de l’album, il est difficile de ‘comprendre’ le bâtiment et la disposition des pièces sur seule base des dessins proposés dans le récit). Donc voilà, c’est frais, c’est léger, c’est vivant, c’est sympathique, c’est ‘facile’. Pas mal, en somme. Mais pas plus. Mais facile à relire.
Lovecraft (Breccia)
2.5 Une biographie de Lovecraft qui mélange la réalité et la fiction parce que c'est scénarisé comme si c'était un récit de Lovecraft et on va donc avoir droit à plusieurs hallucinations de monstres. Je me demande d'ailleurs si ce procédé ne joue pas contre cet album parce que j'ai vraiment l'impression que cela s'adressait aux fans de l'écrivain qui vont comprendre les clins d'œil. Quelqu'un qui ne connait pas Lovecraft risque d'être un peu perdu. Personnellement, j'ai bien aimé comment on montrait les nombreuses nervosités de l'écrivain, mais j'ai aussi trouvé que cette biographie était poussif par moment et que Breccia père avait installé une meilleur atmosphère dans ses adaptation de Lovecraft que ce que son fils fait ici.