Les derniers avis (47120 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Sand Land
Sand Land

En grand fan de Dragon Ball, cela faisait très longtemps que je voulais lire ce one-shot d'Akira Toriyama. Mais à vrai dire, je m'en faisais une fausse image : j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une œuvre de jeunesse de l'auteur et qu'il l'avait utilisée pour tester des éléments qu'il allait ensuite reprendre dans Dragon Ball. On y retrouve en effet beaucoup de similarités : le décor désertique des premiers chapitres des aventures de Goku et Bulma quand ils rencontrent Yamcha, des antagonistes ressemblant beaucoup à l'armée du Ruban Rouge, une créature insectoïde à mi-chemin entre les robots de combat et Cell, un roi démon qui est la copie conforme de Dabra, et toute une ambiance visuelle et narrative avec ce même ton léger et ces combats bien orchestrés mais pas vraiment sérieux. Mais à ma surprise, j'ai constaté qu'il s'agissait d'une œuvre bien plus récente que Dragon Ball et qu'à l'inverse, Akira Toriyama avait repris des éléments de sa série phare pour créer ce one-shot. Un peu déçu pour le coup car ça rend Sand Land nettement moins original que je l'imaginais. On se retrouve avec une intrigue légère, celle d'un vieux soldat venu demandé à deux gentils démons de l'accompagner en quête d'une source d'eau pour sauver leur pays désertique. Entre quelques confrontations avec des bandits, ils apprennent que leur véritable ennemi est le roi et son armée qui profitent éhontément de la pénurie d'eau. Si j'ai aimé ce manga, c'est avant tout grâce au graphisme si personnel d'Akira Toriyama et à l'ambiance qu'il sait instaurer. On sait qu'on va être embarqué dans une aventure semi-insouciante, dépaysante et divertissante. Le dessin est excellent, si dynamique et charmant à la fois. Il contribue à la bonne humeur ambiante du récit et au plaisir de la lecture. L'intrigue, quant à elle, n'est pas mal même s'il ne faut pas y réfléchir trop longtemps (un certain général aurait pu sauver la situation depuis des années en fait, vu ce qu'il savait). C'est du divertissement léger, avec un humour pas toujours hilarant mais régulièrement sympathique (la meilleure idée étant ces démons très méchants parce qu'ils refusent de se brosser les dents et se couchent tard). Ceci dit, ça reste du sous-Dragon Ball et son seul avantage par rapport à cette série est d'offrir l'option d'une histoire complète se terminant en un unique tome.

18/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté
Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté

Je vais laisser ma note sur trois, mais je dois le dire, j'ai eu envie de mettre seulement un petit 2*. J'ai finalement remonté à 3 avec les qualités de dessin que j'ai trouvés, mais pour l'histoire je ne suis vraiment pas convaincu. Mon expérience de lecture est franchement moyenne, j'ai très vite ressenti de la lassitude dans ma lecture et je me suis retrouvé à reposer la BD pour la finir plus tard alors que j'étais vers la moitié. C'est le principal problème que j'ai eu à la lecture, qui d'ailleurs rappelle parfois "Candide" de Voltaire dans son déroulé. Et franchement, j'ai ressenti la même lassitude en lisant Candide, donc c'est sans doute un bon comparatif ! (j'ai toujours trouvé Zadig bien supérieur) Bref, ce fut une lecture assez fastidieuse pour moi, notamment parce que beaucoup de choses sont amenées dans la BD sans qu'elles ne servent un quelconque intérêt. Je pourrais prendre pas mal d'exemples, mais celui des règles m'a beaucoup marqué : Céleste découvre qu'elle a des règles, n'en parle pas à sa maman par honte… et plus jamais nous n'en entendrons parler. Ajouté au désintérêt progressif que j'ai eu avec l'histoire, toute ces informations apportées sans développement me retenais et tout au long de ma lecture je me posais des questions sur ce que l'auteur voulait nous dire plutôt que de simplement suivre l'histoire. D'autre part, j'ai l'impression de sortir de ma lecture sans avoir réellement compris le message de l'ensemble. J'ai bien noté quelques éléments de réflexion sur la place des femmes, la religion ou le pouvoir, mais les développements qui en sont faits me semblent à chaque fois tuer dans l'œuf tout élément de réflexion. Le méchant religieux ? Il meurt tout seul dans son coin. Le pouvoir et sa complexité ? On le laisse et on va voir ailleurs. La position des femmes ? Les parents qui ont des idées arrêtés les changent dès qu'elle les retrouve. Cette étrange façon de procéder m'a toujours semblé relativiser l'intégralité du récit. Au final, je ne me suis jamais impliqué dans l'histoire. Céleste est intéressante mais jamais je n'étais impliqué dans ses histoires : elle survit à tout et se blesse rarement. Ses histoires se résolvent toutes facilement et sans véritablement avoir d'impact ou de conséquences. Je n'ai pas ressenti l'impact de tout ça sur le monde. On navigue d'histoires en histoires de façon trop décousue. Et au final, cette vision utopique et idyllique est sympa mais n'apporte pas de conclusion qui m'intéresse non plus. En fin de compte, je crois que je retiens surtout l'ennui de cette lecture. C'est curieux, j'aurais pensé être beaucoup plus intéressé au vu des thématiques brassées et de la façon de faire, usant de l'imaginaire et du conte pour en parler. Mais au sortir de la lecture, je ne sais pas trop quoi en penser. Je comprends quelques notions abordées, sans que je ne les ai trouvées abordées de façon pertinente ou novatrice. Quelques moments m'ont plu, globalement je me suis surtout retrouvé baladé dans une quête qui ne m'a pas passionné. Je suis vraiment surpris de mon ressenti mais je reste sincère. Disons que j'ai dû rater quelque chose !

17/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Gone with the wind
Gone with the wind

J'étais enfant quand j'ai vu le film Autant en emporter le vent et j'en ai gardé des souvenirs trop vagues. C'est donc une redécouverte totale pour moi que cette adaptation en BD. D'autant que, comme l'indique l'avis d'Hervé ci-dessous, il s'agit avant tout d'une adaptation du roman avant d'être celle du film, avec quelques éléments différents. Même si j'ai été à quelques moments perdu dans tous ces noms de familles et de personnages (par exemple, j'ai dû revenir une vingtaine de pages en arrière pour comprendre qui était cette Belle Watling dont on s'émouvait à un moment donné), je trouve que c'est une bonne adaptation. J'aime avant tout son dessin et son ambiance visuelle. Les couleurs expriment bien les émotions de l'instant, sereines et confortables avant la guerre, intenses et oppressantes durant celle-ci, ternes et tristes au sortir de cette dernière. Même si les scènes se focalisent essentiellement sur les personnages, les décors sont également intéressants et permettent de s'imprégner de l'époque. C'est surtout cette plongée dans le Sud des Etats-Unis des années 1860 qui m'a intéressé. La fameuse Scarlett n'est pas la plus attachante des héroïnes mais à travers elle on découvre un large pan de ce qu'il s'est déroulé alors, la vision civile de la plus ou moins haute société et comment les évènements ont fait tourner la roue de la fortune de tant de familles. Et même si les petites histoires de cœur de cette jeune femme finalement assez égoïste ne m'ont pas passionné, j'ai trouvé le personnage de Rhett Butler intéressant dans son ambiguïté, à la fois pourri, lucide et charmant dans sa sincérité. Comme je ne connais pas la suite de l'histoire, ou du moins l'ai-je oubliée, j'ai assez hâte de lire le second tome quand il sortira pour savoir ce qu'il va advenir de Scarlett et de Rhett.

17/08/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Solution pacifique - L'Art de la paix en Nouvelle-Calédonie
La Solution pacifique - L'Art de la paix en Nouvelle-Calédonie

2.5 Un one-shot qui souffre des mêmes défauts que de nombreuses bandes dessinées historiques et/ou documentaire. Alors le sujet est intéressant, surtout que je ne connais pas trop la situation et l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, mais le traitement du scénario est moyen. On passe rapidement sur les faits et on se concentre sur les négociations qui ont amené aux accords de Matignon de 1988. C'est intéressant de voir comment se sont passées les négociations, mais encore une fois cela va tellement vite qu'on dirait qu'il suffit juste de discuter pour régler tous les problèmes de l'île, ce qui n'est pas le cas vu le destin tragique de Jean-Marie Tjibaou qu'on ne va pas montrer dans la BD, c'est seulement évoqué dans le dossier bonus. En plus, le récit met surtout en avant la vie d'un des membres de la mission de discussion et du coup les autres n'ont pas de réelle personnalité et j'ai pas trop compris le rôle de la plupart des membres de cette mission. Encore une fois, c'est une BD sur un événement historique qui sert surtout de résumé et pour approfondir le sujet il faudra lire un livre 'sérieux'. Le dessin est correct même si je le trouve froid et parfois c'est un peu dur de différencier les personnages.

17/08/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série La Contrebande Society de Forest Hills
La Contrebande Society de Forest Hills

Comment qualifier cet ouvrage autrement que générationnel ? Les auteurs, Dave Baker, scénariste américain encore inconnu, et Nicole Goux, jeune « illustratrice de bandes dessinées qui vit à Los Angeles », nous livrent ici un récit bien dans la veine du nouveau roman graphique US, à la fois très personnel et marqué par la pop-culture mondiale avec des influences diverses. « La Contrebande Society de Forest Hills » (Forest Hills Bootleg Society ») est le deuxième opus de l’autrice à être publié en français après « Shadow of the Batgirl », un comics initiatique sorti chez Urban Comics et évoquant la crise psychologique d’une fille d’assassin. On le sent bien, Baker et Goux ont beaucoup de choses à nous dire, et c’est ce qui les rend intéressants. Les personnalités de ces jeunes lycéennes qui vont revendre des DVD pirates extraits d’animes japonaises un rien polissonnes à leurs camarades masculins sont très bien campées. Le dessin est très dynamique, avec une légère influence manga, le tout bénéficiant d’une mise en page très variée assortie d’une bichromie discrète dans des tons vert désaturés. A l’évidence, les auteurs ont opté pour l’exhaustivité plutôt que le minimalisme. Et c’est un peu là que le bât blesse, tant d’un point de vue narratif que graphique. On est parfois proche du délire explicatif : outre les jeunes héroïnes, presque chaque nouveau personnage apparaissant au cours du récit est cerné par mille phylactères détaillant sa vie et ses traits de caractère, souvent sans grand intérêt il faut bien le dire, d’autant que la plupart n’auront qu’un rôle plus que minime dans l’histoire. Et si les dialogues partent un peu dans tous les sens, que dire des sujets abordés, en relation avec des préoccupations principalement adolescentes de jeunes filles matures en quête d’affirmation et au final à peine développés, tant les textes abondent : la religion, la foi (qui ne sauve pas forcément), l’amitié, l’image de soi et la popularité au sein d’un groupe, l’homosexualité naissante (celle de Brooke), les conflits familiaux, bref, autant de thèmes survolés pâtissant d’un certain éparpillement. Même si l’on parvient à suivre jusqu’au bout le fil du récit, ce sera au prix d’un effort de concentration non négligeable. Tout en appréhendant « La Contrebande Society de Forest Hills » comme le cliché révélateur d’un état d’esprit adolescent à une époque particulière (les années 2000), on risque de ressortir de cette lecture passablement lessivé (c’est mon cas) et c’est bien dommage, car il y a là une vraie fantaisie créative dans le dessin, de la finesse et un potentiel qui gagnerait sans doute à être exploité de façon plus construite, moins dispersée.

16/08/2023 (modifier)
Couverture de la série Lucky Luke vu par Mathieu Bonhomme (L'Homme qui tua Lucky Luke / Wanted Lucky Luke)
Lucky Luke vu par Mathieu Bonhomme (L'Homme qui tua Lucky Luke / Wanted Lucky Luke)

Un bel hommage de Matthieu Bonhomme, on sent son amour pour le personnage. Sous ces pinceaux, il arrive à moderniser notre célèbre cow-boy. Les planches sont soignées, un trait plus réaliste qu’à l’accoutumée, des couleurs qui ne trahissent pas l’oeuvre originale. D’un point de vue graphique rien à dire, c’est classique mais solide. Là où je suis moins jouasse, c’est pour les scenarii; pourtant pas mauvais, ils possèdent de bonnes idées et clins d’œil (le coup du tabac, Luke entouré de filles …) mais ça m’a semblé toujours trop sage et du coup un rien chiant (il faut pas se mentir). Ça manque un peu de folie, j’ai trouvé l’auteur finalement bien trop respectueux. Loin d’être mauvais, c’est même plus qu’honorable mais il me manque le petit plus pour succomber et se démarquer de la série mère. Ici on gagne en réalisation mais on perd en humour. Lecture sympathique et recommandable mais qui me laisse à chaque fois un peu sur ma faim.

16/08/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Omula et Rema
Omula et Rema

Cette BD avait tous les ingrédients pour me séduire mais je reste encore à convaincre après la lecture du premier tome. Ces fameux ingrédients, ce sont un dessin propre et soigné et la promesse de mélanger à un contexte de pure science-fiction et de vols spatiaux celui d'un récit antique directement inspiré de l'Enéide et de la création de Rome. J'aime ce type d'intrigue, assez classique de la SF à papa, où des humains du futur s'infiltrent parmi ceux du passé. Par contre, je dois dire que la couverture est tout sauf attirante et elle ne m'aurait pas laissé deviner un contenu pourtant à même de me plaire. Ce contexte futuriste est ici digne de la série animée Il était une fois l'Espace. C'est un futur utopique, où tout est beau et propre et où l'humain vit en parfaite harmonie, soutenu par des robots et sa science spatiale. Honnêtement, c'en est même très naïf, avec pas mal d'incohérences pour qui observe cela avec quelques connaissances scientifiques. Je citerai par exemple ce peuple capable de voyager à travers les galaxies mais incapable de dévier une météorite, ce voyage intergalactique alors que le dessin présente un vaisseau filant à vitesse subluminique, ou encore le temps qui s'écoulerait soi disant différemment pour une civilisation que pour une autre... Et je ne parle pas du fait que ce peuple très humain est sensé exister depuis plus de 4,5 milliards d'années... Ni de l'absence de débat éthique concernant ces clones, réserves à organes, à qui on introduit pourtant la pensée et les mémoires de leurs doubles... De la SF à papa, comme je le disais. D'ailleurs une scène m'a beaucoup fait penser à une autre dessinée de la même manière dans un album de Luc Orient. Le contexte antique, lui, est plus mature. C'est l'histoire classique d'un prince qui intrigue pour usurper le pouvoir de son frère et fait éliminer sans vergogne tous les prétendants et témoins gênants. J'ai noté avec une certaine surprise les années qui s'écoulent rapidement de telle sorte que finalement une bonne vingtaine d'années se sont déroulés sur cette terre le temps d'un album, et durant celles-ci nombre de personnages ont été tués... pour au final ne laisser que la situation permettant aux deux héroïnes venues de l'espace de s'intégrer dans l'histoire. J'ai bien aimé ce contexte antique, entre civilisations grecques et étrusques. Les décors, coutumes et autres costumes y sont soignés et tiennent la route. Le méchant y est assez caricatural et trop facilement cruel et détestable, mais ça reste crédible pour ce type d'époque. C'est l'aspect assez naïf et parfois convenu de l'intrigue qui a fait que j'y ai moins accroché que je l'espérais. De même, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages. Mais je suis curieux de lire la suite quand elle sortira et de voir comment elle fera probablement le rapprochement avec la légende de Romulus et Rémus.

16/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Dans la forêt des lilas
Dans la forêt des lilas

Etrange conte que voilà, petite histoire métaphorique mâtinée d'ambiance victorienne, enrobant un drame dans des couleurs et des arabesques. Une bien étrange BD que j'aurais du mal à qualifier et dont j'ai encore plus de mal à dire si j'ai aimé ou non. Je suis preneur d'histoire en forme de conte, mais ici c'est un savant mélange qui s'organise autour de plusieurs arcs narratifs entrecroisés. Nous avons ce qui se passe dans l'univers fantastique crée par la protagoniste, Faith, comtesse. Une histoire de métaphore et de questionnement sur l'âge adulte, sur l'enfant que l'on a été et sur ce que l'on peut garder comme part de rêve et d'imaginaires. Mais une autre histoire se développe, une histoire d'adulte, de maladie et de mort, d'amour. Une histoire mêlée à la première, donc, mais aussi complètement détachée et en opposition complète. Je pense que ce qui me fait hésiter sur la notation et le ressenti que j'en ai est que je n'ai pas saisi totalement les détails de ce qui apparait dans l'œuvre. Il manque à ma compréhension quelques clés, comme le rôle du chat ou de la biche. Ces deux personnages semblent être des métaphores dont je n'ai pas saisi l'entièreté, ce qui me trouble. Je pense qu'une relecture sera tout à fait indiquée pour mieux comprendre et appréhender toute l'histoire, et de toute façon je compte intégrer cet album dans ma collection. Pour les graphismes et pour la relire plusieurs fois, afin de tenter d'appréhender mieux ce qui est dit. Car j'ai senti le questionnement sur les rêves d'enfant, la part de fantasy que l'on a tous eut, ces histoires que l'on racontait/vivait … Mais j'aimerai comprendre plus et mieux. C'est le genre de BD que j'aime lire et découvrir, parce qu'elle surprend et ne va pas vraiment dans un sens conventionnel. Mais aussi parce qu'il y a matière à réflexion et que j'aime ça !

16/08/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Wake up America
Wake up America

Je ne suis pas un grand fan de cette BD, qui me semble à la fois apporter trop peu à un néophyte et beaucoup trop à une personne qui s'y connait déjà un peu. Le tout dans une BD qui embrasse les qualités et défauts d'une biographie, et vous comprendrez que le cocktail final m'a semblé franchement indigeste. Je passerais rapidement sur le dessin, qui n'est pas mauvais et passe plutôt bien pour ce genre de BD autobiographique. Le noir et blanc convient parfaitement à cette histoire de lutte contre la ségrégation, et je dirais qu'en dehors de ses qualités de dessin pur c'est surtout la mise en page qui ne m'a pas complètement convenu. C'est un récit raconté à la première personne par John Lewis tout au long, tandis qu'il se remémore son passé lors de l'investiture d'Obama (évènement hautement symbolique s'il en est). Et de fait, le texte est omniprésent pour nous raconter les émotions et attentes du personnages, les pensées et les questionnements, les réflexions. Un peu c'est bien, mais là c'était franchement trop à mon gout et je dois l'avouer, j'ai même survolé le dernier tome en zappant les pavés de textes qui s'accumulaient, notamment avec la pléthore de discours. La lecture fut donc assez fastidieuse pour ma part, moins dans le premier tome et plus dans les deux suivants. Notamment parce qu'on suit un personnage qui s'intéresse à certaines choses et s'implique notamment dans la vie politique, qui nous est racontée en détail. Et que, comme cela arrive souvent en biographie, ce qui importe au personnage principal n'est pas forcément ce qui m'importe. J'ai assez vite décroché des dizaines d'associations, congrégations ou mouvements aux sigles toujours plus nombreux. Ces divers mouvements, tous important sans doute, m'ont lassés puisque je suis perdu dans la signification : il y a les mouvements liés à la politique, à la religion, à des considérations locales, nationales … Le tout souvent mélangé avec la politique américaine qui est carrément obscure à mes yeux. Résultat, je naviguais dans l'incompréhension, et l'histoire étant avant tout écrite pour des américains, il n'y a pas d'explications plus globales. Voila pour le gros point noir, donc : c'est difficile de suivre et s'en sortir dans ce fourbi. Mais heureusement, une autre partie assez grosse est parfaitement compréhensible et permets de retracer l'histoire de cette volonté de changer les choses par la non-violence. Il est assez amusant de constater que des dissensions existaient au sein des mouvements non-violents et que Luther King étaient assez controversés par d'autres mouvements. On suit les manifestations, les boycotts, les protestations, les arrestations et la violence qui se déchaine contre ceux qui demandent plus de droit. Une horreur pas si lointaine qu'il est bon de rappeler. Cela dit, je suis assez mitigé par ma lecture : pour un néophyte de ces mouvements et lutte, la quantité d'information est immense à absorber, sans que tout ne soit réellement pertinent d'ailleurs pour comprendre le combat global. D'autre part, une personne déjà informée et connaissant un peu les divers mouvements qui animèrent l'Amérique des années 60, les informations supplémentaires sont complexes et le cheminement pas particulièrement intéressant. Pour ma part, je n'ai pas appris grand chose de nouveau et ce qui l'était est trop complexe. En fin de compte, je crois que la BD s'adresse à un public spécifique, bien au courant du fonctionnement des Etats-Unis et de leur politique, mais aussi intéressé par la nébuleuse d'associations qui gravitèrent autour de ces luttes sociales. Il faut s'accrocher et pour ma part ce fut trop et pas assez à la fois. Je ne suis pas client de ce genre de BD mais j'y vois l'intérêt, d'ou ma note.

16/08/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Sous emprise
Sous emprise

Encore un album paru dans la collection Marabulles dont la plus grande qualité est le dessin. C'est dynamique, expressif et les couleurs sont géniales. La narration est fluide et ça se lit sans problème. Le scénario raconte l'histoire d'une femme qui manque de caractère et cela lui pose des problèmes au travail et surtout dans sa vie privée parce que son petit ami est le genre de type qui est tout gentil, mais c'est lui qui décide de tout et il impose ce qu’il veut à notre pauvre héroïne avec un comportement de manipulateur. Cela fait plusieurs récit que je lis sur une relation toxique et le principal problème du scénario est qu'il est convenu et banal. C'est facile de deviner l'évolution psychologique de notre héroïne rien qu'en lisant le résumé sur la quatrième de couverture. C'est pas mauvais et j'espère que ce genre d'album va aider des femmes (et aussi des hommes !) qui sont dans des relations toxiques, mais malgré des bonnes intentions, je mentirais si je disais que j'ai juste trouvé que c'était juste sympathique à lire.

16/08/2023 (modifier)