Wake up America (March)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Will Eisner Award 2016 : Best Reality-Based Work (pour le tome 2) Will Eisner Award 2017 : Best Reality-Based Work (pour le tome 3) Le combat des Noirs pour l’égalité dans le sud des USA du début des années 60, très loin de l’image d’Epinal de l’Amérique proprette et triomphante de cette période. Voir aussi la suite : Get Up America.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Documentaires Racisme, fascisme Top Shelf Productions Will Eisner Awards [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Militant infatigable pour les droits civiques, John Lewis raconte l’histoire de son combat en faveur de la liberté de la communauté afro-américaine dans les années 60. Il y retrace comment des citoyens ont utilisé l’action non-violente pour faire trembler un pouvoir prétendument démocratique qui avait abandonné le Sud des USA aux ségrégationnistes. Un région qui y est dépeinte dans toute sa violence et son injustice vis-à-vis de la minorité noire. Cinquante ans après les faits, John Lewis siège aujourd’hui au Congrès et, par la force des choses, est devenu la conscience morale des afro-américains.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Janvier 2014
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Wake up America © Rue de Sèvres 2014
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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29/06/2015 | Blue Boy
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je ne suis pas un grand fan de cette BD, qui me semble à la fois apporter trop peu à un néophyte et beaucoup trop à une personne qui s'y connait déjà un peu. Le tout dans une BD qui embrasse les qualités et défauts d'une biographie, et vous comprendrez que le cocktail final m'a semblé franchement indigeste. Je passerais rapidement sur le dessin, qui n'est pas mauvais et passe plutôt bien pour ce genre de BD autobiographique. Le noir et blanc convient parfaitement à cette histoire de lutte contre la ségrégation, et je dirais qu'en dehors de ses qualités de dessin pur c'est surtout la mise en page qui ne m'a pas complètement convenu. C'est un récit raconté à la première personne par John Lewis tout au long, tandis qu'il se remémore son passé lors de l'investiture d'Obama (évènement hautement symbolique s'il en est). Et de fait, le texte est omniprésent pour nous raconter les émotions et attentes du personnages, les pensées et les questionnements, les réflexions. Un peu c'est bien, mais là c'était franchement trop à mon gout et je dois l'avouer, j'ai même survolé le dernier tome en zappant les pavés de textes qui s'accumulaient, notamment avec la pléthore de discours. La lecture fut donc assez fastidieuse pour ma part, moins dans le premier tome et plus dans les deux suivants. Notamment parce qu'on suit un personnage qui s'intéresse à certaines choses et s'implique notamment dans la vie politique, qui nous est racontée en détail. Et que, comme cela arrive souvent en biographie, ce qui importe au personnage principal n'est pas forcément ce qui m'importe. J'ai assez vite décroché des dizaines d'associations, congrégations ou mouvements aux sigles toujours plus nombreux. Ces divers mouvements, tous important sans doute, m'ont lassés puisque je suis perdu dans la signification : il y a les mouvements liés à la politique, à la religion, à des considérations locales, nationales … Le tout souvent mélangé avec la politique américaine qui est carrément obscure à mes yeux. Résultat, je naviguais dans l'incompréhension, et l'histoire étant avant tout écrite pour des américains, il n'y a pas d'explications plus globales. Voila pour le gros point noir, donc : c'est difficile de suivre et s'en sortir dans ce fourbi. Mais heureusement, une autre partie assez grosse est parfaitement compréhensible et permets de retracer l'histoire de cette volonté de changer les choses par la non-violence. Il est assez amusant de constater que des dissensions existaient au sein des mouvements non-violents et que Luther King étaient assez controversés par d'autres mouvements. On suit les manifestations, les boycotts, les protestations, les arrestations et la violence qui se déchaine contre ceux qui demandent plus de droit. Une horreur pas si lointaine qu'il est bon de rappeler. Cela dit, je suis assez mitigé par ma lecture : pour un néophyte de ces mouvements et lutte, la quantité d'information est immense à absorber, sans que tout ne soit réellement pertinent d'ailleurs pour comprendre le combat global. D'autre part, une personne déjà informée et connaissant un peu les divers mouvements qui animèrent l'Amérique des années 60, les informations supplémentaires sont complexes et le cheminement pas particulièrement intéressant. Pour ma part, je n'ai pas appris grand chose de nouveau et ce qui l'était est trop complexe. En fin de compte, je crois que la BD s'adresse à un public spécifique, bien au courant du fonctionnement des Etats-Unis et de leur politique, mais aussi intéressé par la nébuleuse d'associations qui gravitèrent autour de ces luttes sociales. Il faut s'accrocher et pour ma part ce fut trop et pas assez à la fois. Je ne suis pas client de ce genre de BD mais j'y vois l'intérêt, d'ou ma note.

16/08/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Au vu des notes, j'avais un peu peur de tomber sur un truc moyen (surtout que j'ai lu l'intégrale de plus de 500 pages) et je fus très surpris. J'ai vraiment aimé cette série même si c'est clair qu'il y a quelques longueurs. Je connaissais les grandes lignes du mouvement civique et pourtant j'ai trouvé la biographie de John Lewis très passionnante. Il faut dire que c'est peut-être la première fois que je lis une œuvre qui creuse autant le mouvement de libération des noirs. C'est pas juste une simple biographique de 44 pages où tout va rapidement. On voit par exemple comment un mouvement pacifique peut produire des effets. Ce qui marque le plus est toute la violence des blancs racistes face à des noirs et leurs alliés blancs qui ne font rien de mal. C'est vraiment une belle démonstration du fait que le racisme est irrationnel. J'ai aussi aimé toute la partie politique : comment les deux grands partis politiques réagissent face à ce mouvement, les tentions entre différents groupes noirs, ceux qui sont modérés et les plus radicaux qui ne sont pas d'accord sur la façon de faire, etc et etc. Le dessin est du très bon noir et blanc très efficace et dynamique. À lire si on s'intéresse à cette partie de l'histoire américaine.

12/02/2022 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

"Un problème Américain" a dit le Président Johnson en 1965 quelques jours après les violences policières de Selma et le meurtre d'un pasteur par les assassins du Klan. Sur près de 550 pages en noir et blanc "Wake up America" nous décrit le parcours de John Lewis entre 1950 et 1965 pour la reconnaissance des droits civiques des Afro-américains dans les états ségrégationnistes du Sud. Un ouvrage difficile qui est destiné principalement à un public américain. Lewis, l'un des "Big Six" de la lutte pour l'application effective des droits sur tout le territoire nous conte son parcours d'activiste non-violent et de Président du groupe dont il a été l'un des fondateurs. Cela peut dérouter un lecteur français sur beaucoup de points. Tout d'abord c'est un véritable petit manuel politique de formation et d'utilisation de la non-violence. C'est passionnant car il y a la démonstration d'un vrai savoir-faire qui ne s'improvise pas. C'est difficile et cela demande une formation du corps et de l'esprit très poussée. Ce n'est vraiment pas dans la tradition contestataire française. Ensuite Lewis et ses camarades s'appuient beaucoup sur la prière du message évangélique et le réseau des églises baptistes de l'Alabama et du Mississipi. En France où le religieux est réservé à l'espace privé cela peut surprendre. L'accent est surtout mis sur les violences policières et l'impunité des tortionnaires grâce à un système de séparation des pouvoirs très pointu aux USA. Les apparitions du Klan sont éphémères et ne constituent pas le centre du sujet. C'est bien la perversité du système politique américain de l'époque qui est décriée. Le scénario est très fouillé et travaille sur trois plans. Les techniques de protestations, les réponses policières et la gestion d'un groupe avec ses difficultés internes mais aussi externes vis à vis des groupes déjà existants Les dessins sont sobres et privilégient les expressions de confiance ou de terreur des manifestants mais aussi la haine des racistes. La violence est montrée mais sans voyeurisme. On se rappelle que c'est le souvenir de vrais martyrs que l'on honore. Comme c'est un véritable livre d'histoire il y a beaucoup de sigles ou de noms peu connus du lecteur. Mais somme toute, c'est assez facile à suivre. On retrouve des étapes marquantes mais c'est vraiment centré sur Nashville, Birmingham et Selma. Cela donne une grande unité de lieu au récit. On croise évidemment le Dr King qui a un rôle très important et très bien présenté, sans angélisme. Le seul petit reproche est que le récit met le focus sur la vision exclusive du mouvement de Lewis, présentant les efforts du gouvernement fédéral ou des autres mouvements comme lents et peu efficaces. Peut-être, mais les points de vue d'un étudiant collé au terrain et celui d'un Chef d'Etat avec de multiples contraintes ne sont forcément pas les mêmes. Un excellent ouvrage pour qui aime la politique et l'histoire. Une histoire qui n'est pas encore finie.

08/12/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

C'est la biographie de John Lewis, ancien pasteur militant de la cause noire dans les années 50 et 60 devenu membre du Congrès américain dans les années 2000, et à travers lui c'est le récit du combat contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis qui nous est présenté par ses yeux. Des récits de cette époque et ce combat en BD, j'en ai lu beaucoup désormais, une grande partie de ceux qui regroupent le thème de BDthèque sur le Racisme. Je n'ai donc pas appris énormément de choses nouvelles avec cette série là, mais je l'ai trouvée très bien construite, très claire et très fluide. Ça se lit comme un roman d'aventure historique. J'ai été curieux de découvrir la jeunesse de ce garçon et ce qui l'a ainsi motivé à devenir un tel militant. Comme toujours avec les récits dénonçant la situation de l'époque, j'ai été piqué à vif par le comportement aberrant des blancs racistes du Sud des USA. J'ai été heureux de comprendre enfin le fonctionnement et les effets réels des protestations non-violentes et des mouvements de sit-in suggérés par Martin Luther King. Et j'ai apprécié de suivre ainsi tout le combat de John Lewis. Certains passages sont vraiment bien mis en scène, de manière prenante. D'autres sont un peu moins captivants, notamment quand les différents noms de groupes militants et de mouvances politiques finissent par s'embrouiller dans ma tête. Le dessin est de bonne qualité. Il est agréable à lire, dans un beau noir, blanc et teintes de gris qui, comme l'un de mes prédécesseurs le dit, rappelle effectivement un peu le style graphique de Will Eisner. C'est une bonne BD historique autant que biographique qui a le mérite de raconter de l'intérieur et de manière claire le combat pour la liberté raciale aux USA depuis le début des années 50 jusqu'à la fin des années 60, mais par extension aussi jusqu'à nos jours finalement.

24/10/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le dessin en noir et blanc m'a tout de suite séduit car il va à l'essentiel. C'est un peu un trait à la Will Eisner. Bon point d'emblée car il y a une maîtrise graphique jusque dans les nuances. On va commencer ce documentaire par l'investiture du Président américain Barack Obama et ce que cela pouvait représenter pour les anciens black qui se sont battus pour l'égalité des droits. Le mouvement des droits civiques est le sujet principal de cette oeuvre. On va suivre la vie du député John Lewis qui est très connu dans son pays. Bref, on aura droit à un témoignage assez poignant de ce qui se passait aux States durant les années 60. Pour autant, certaines scènes m'ont beaucoup trop rappelé l'excellent film Le Majordome. C'était presque un copier-coller. Rien de nouveau pour moi par conséquent. Ceci dit, je peux concevoir que les mêmes faits produisent les mêmes effets. J'ai bien aimé le message de paix et de non-violence face au racisme et à la brutalité des gens. Ce genre de situation me rappelle que cela pourrait un jour nous arriver également. Bref, une oeuvre référence.

08/04/2016 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Qu’on se le dise, on n’est pas là pour rigoler ! Le combat pour la liberté est une chose sérieuse, et ces militants courageux évoqués dans l’ouvrage forcent le respect par leur détermination à vouloir démasquer un Etat policier et violent recroquevillé dans le Sud des USA, dissimulé sous la majestueuse bannière étoilée. Le trait noir et blanc de Nate Powell rappelle un peu celui de Will Eisner, en moins enlevé cependant. La mise en page se veut dynamique et tente d’alléger ce récit dense qui intègre certains codes du thriller. Malheureusement, l’alchimie ne fonctionne pas si bien, et au fil des pages, la lassitude gagne malgré l’intérêt du propos. Certes, on est révolté devant la description des brimades ouvertement racistes infligées à ces militants, non seulement par les policiers mais aussi par les civils blancs. Mais cela ne suffit pas pour produire une œuvre remarquable. La narration, quelque peu brouillonne, semble s’étioler sous la répétitivité des scènes et la quantité d’anecdotes qui n’apportent rien, tant s’en faut. J’avoue moi-même avoir été parfois obligé de revenir en arrière après avoir perdu le fil… Si le scénario, conçu par John Lewis lui-même et son assistant parlementaire Andrew Aydin, soulève difficilement l’enthousiasme, la description des techniques d’action non-violente inspirées de Gandhi est en revanche ce que j’ai trouvé de plus pertinent. On se rend bien compte que cela ne consistait pas seulement à rester planté les bras ballants à un endroit. Il fallait une bonne dose de sang froid et de courage à ces militants, car leur pacifisme affiché n’empêchait pas la violence de l’autre camp, et semblait même parfois la décupler. L’intérêt de l’ouvrage, également historique, évoque à la fin du tome 2 la grande marche du 28 août 1963 à Washington avec les discours de John Lewis et Martin Luther King. Aujourd’hui, on mesure le chemin parcouru. Barack Obama (plusieurs fois évoqué dans le récit) a été réélu à la Maison Blanche, même s’il arrive régulièrement que la police abatte encore les Noirs comme des lapins.

29/06/2015 (modifier)