Avant d'être un grand de la BD, Spirou a d'abord été petit... Et comme tous les gamins, il accumulait les bêtises. Après avoir repris les aventures du " vrai " Spirou, Tome et Janry ont eu l'idée, en 1987, de lui imaginer une jeunesse tumultueuse, loin de l'image un peu trop lisse et sage du personnage au costume de groom. Le petit Spirou, affublé d'un " grand-papy " jamais en retard d'un mauvais coup, n'hésite pas à regarder sous les jupes des filles, à faire tourner la tête à ses professeurs et à s'interroger sur les secrets des adultes... Une vision impertinente et gentiment osée d'un grand classique de la BD
Bref une bd à avoir bien que ma préférence va à la mèche blonde de Titeuf.
Okada fait sont apparition dans Pif Gadget n° 347 du 20 Octobre 1975. Il tire une dernière flèche dans "Pif" n°880 du 6 Mars 1986.
Pas mal, effet, mais -bon- on a vu beaucoup mieux en 30 ans...
BIEN QUE : Lécureux sert ici divers scénarios étoffés qui relatent les révoltes indiennes face à cette colonisation blanche pour qui "Un bon indien est un indien mort..."
Bien documenté, j'ai été agréablement surpris lors de la parution hebdomadaire de ces 106 épisodes (si, si !). Lire et suivre "Okada" c'était entrer dans ce monde des "indiens et des cow-boys", mais vu de l'autre côté de la lorgnette.
Les scénarios sont bien servi par le graphisme de Norma dont le trait réaliste, souple et nerveux est "dirigé" vers un public "populaire" (dans le bon sens du terme). C'est peut-être cela -malheureusement- qui fait que l'ensemble de la série me paraît -encore actuellement- un peu fade.
Belle série humaniste néanmoins, mais déjà oubliée de beaucoup alors qu'elle a disparu il y a "seulement" 20 ans.
Vous aimez les belles histoires d'indiens ?... Laissez-vous tenter par ce "Capitaine Apache"... mais ne vous attendez pas à voir gicler le sang !
Un série "politiquement correcte" pour le lectorat de "Pif".
"Capitaine Apache" aura l'honneur de 5 albums : les 4 premiers chez "Vaillant" de 1980 à 1981, le dernier chez "Messidor-La Farandole" en 1986.
Les tomes 1 et 2 ont été réédités chez "Soleil" en 1995.
Le dessinateur :
NORMA : une femme ?.. Ben non, il s'agit de Nobert MORANDIERE, dit Norma, dessinateur-scénariste de nationalité française, né à Alger le 20 Février 1946.
Inconnu ?... Ben non... plusieurs de ses séries ont été avisées sur ce site : Pieter Hoorn, Les Souvenirs de la pendule, Le Bossu.
Bd très sympathique à avoir dans sa bdthèque.
Largo winch se lit facilement, les dessins sont très précis, le scénario bien ficelé, les personnages sont attachants et il y a pas mal d'action mais parfois l'histoire est un peu trop tirée par les cheveux et traîne en longueur.
Une bd à lire même si ce n'est pas LA bd.
La quête de l'immortalité est-elle soluble dans la civilisation maya ?
"The Fountain" a une histoire particulière. Au départ la réalisateur Darren Aronofsky (Pi, Requiem for a dream) voulait en faire un film. Mais refusé par nombre de studios, son histoire devient un scénario de BD. Quelques années plus tard, contre toute attente, le scénario est accepté, et les deux oeuvres (film et bande dessinée) sont sortis presque simultanément en cette année 2006.
"The Fountain" est une histoire partie hier, mais arrivée demain. Un Conquistador découvre une fontaine de jouvence maya, Xibalda, qui permet de renaître. Le conquistador est aspiré dans les méandres du temps, devient un cancérologue en 2005, puis un explorateur dans le futur. Mais tout au long de ces 1000 ans de vie, un seul but l'anime : sauver sa femme de la mort.
"The Fountain" raconte une histoire ambitieuse, aux fortes tentations bibliques, avec nombre de figures classiques. Mais cette histoire, hélas, ne s'est pas donné les moyens d'être comprise par tout le monde. Propos embrouillé, découpage nébuleux, on se perd bien vite dans cette quête cosmogonique. Aronofsky, pourtant, s'était adjoint les services graphiques de Kent Williams, considéré comme un maître du comics. Mais son style torturé, esquissé, ne plaira pas à tout le monde.
A essayer avant d'acheter.
Hou que c'est spécial, ça !... Un bon -mais très curieux- "western fantastique pro-indien".
Une série qui surprend, avec un postulat de départ vraiment hors des sentiers battus : fin du 19ème siècle, un médecin biologiste -exilé en Amérique- " transforme" une louve et a un enfant d'elle !
Original... et très curieux !... Une sorte de western qui est aussi une fable fantastique et une saga écologique. Une série qui aura -au fur et à mesure de sa progression- ses partisans et ses détracteurs. J'étais, et suis toujours, des premiers...
Scénario de départ tarabiscoté ?... aventure rébarbative, voire même incestueusement morale ?... oui... mais aussi très attachante.
C'est très bien mis en images par un Ramaioli dont le graphisme n'est pas sans rappeler celui de JeanGiraud (Blueberry), avec lequel -d'ailleurs- il avait travaillé.
"L'indien français" débute sa saga dans le mensuel "Circus" n°9, paru fin 1977. Huit albums cartonnés seront édités de 1978 à 1992.
Si vous en trouvez -car rares- oubliez le monde actuel et ses idées "politiquement correctes" ; laissez-vous entraîner par Sauveur Pagès, sa "femme" Eve et leur fille "Commune". Ils vous emmèneront dans quelque chose d'original, de surprenant, de curieux... mais néanmoins bien fait !
Après lecture du tome 2 :
Un petit changement de scénariste (Régis Hautière, scénariste à succès maison de Paquet, prenant la suite de Pierre Vanloffelt) et 5 ans après le tome 1 voici enfin la suite de la série...
C'est toujours un plaisir de voir Lapone distiller ses hommages à la ligne claire des années 80... et quand, en plus, on peut y trouver un Freddy Lombard et un jeune Albert vieillis mais parfaitement identifiables, de ce côté le challenge est réussi. Lapone continue dans sa voie au risque d'être catalogué comme un sous-Chaland, mais il assume et pousse l'hommage jusqu'au bout.
Côté scénario, il manque du piquant et de l'originalité, cette touche qui aurait pu mettre le scénario au niveau de ses illustres prédécesseurs, mais l'album est cohérent avec la volonté de se fondre dans ce style toujours actuel.
Les nostalgiques de la nouvelle ligne claire liront cet album, les autres passeront leur chemin et peut-être qu'ils en profiteront pour redécouvrir les Freddy Lombard, Victor Levallois et autres Monsieur Jean.
Bucquoy relate avec dégoût sa vision de la guerre d'Indochine ainsi que le formatage des jeunes dans les écoles militaires.
Le petit Marshal a une belle photo des rizières vietnamiennes accrochée au mur de sa chambre, et le rêve de se retrouver là-bas grandit avec le temps. Mais la réalité le rattrape très rapidement du point de vue de la barbarie et de l'indiscipline de ses troupes, cette réalité le rend malade. Il existe un très grand décalage entre la formation d'officier et le travail d'officier de l'armée une fois sur place.
Le scénario rend assez bien cette vision de Jan sur l'armée et ce qu'elle est capable de faire une fois sur le terrain (torture...) à l'insu des autorités et des populations. Il n'est pas mal et peut servir pour illustrer les cours d'histoire par exemple.
Le dessin, quant à lui, est assez réaliste sans tomber dans la reproduction exacte et sans défaut de la réalité. Il est bon et les couleurs sont, comme toujours avec les dessinateurs de Bucquoy, en accord avec l'histoire.
Cette -ancienne- histoire débute dans "Frontera" n° 1 d'Avril 1957.
"Frontera" ?... un mensuel argentin dirigé par Hector German Oesterheld qui co-scénarise cette aventure avec Pratt.
Au dessin, Hugo Pratt m'a fait ressentir le graphisme qui le fera ultérieurement connaître. En noir et blanc, et en quelques traits, il a déjà l'art de décortiquer une situation, un fait d'armes, de styliser un mouvement. J'ai apprécié ce qui est déjà une sorte d'envolée lyrique qui préfigure -avec 5 ans d'avance- sa série Fort Wheeling.
Histoire bien documentée, crédible, pour laquelle Pratt se fera assister par Gisela Dester pour quelques planches. Par la suite, Dester poursuivra cette série en Argentine, puis la "lèguera" à d'autres graphistes.
Pourtant, dès son arrivée en Angleterre en 1958, Pratt va abandonner son "héros". Traduite, la série paraîtra dans "Kwaï" sous le titre "Les aventures d'Alain Blanville".
Heureusement sortie de l'oubli, l'histoire originelle sera éditée, sous forme brochée, en 1982.
En résumé : une bien bonne série d'aventures, aux déjà excellents effets graphiques dus à la technique du noir et blanc chère à Hugo Pratt, et qui décrit une période peu "utilisée" en BD.
Du beau travail qui, déjà, date d'une cinquantaine d'années...
Cet album est à découvrir rien que pour les graffiti de Manara. C'est l'album de la maturité !
Hommes, femmes, bêtes, murs, pierres, maisons... sont imprégnés de sa sensibilité et sont le reflet du plaisir de Milo à transposer l'oeuvre d'Apulée en BD.
Cet album est un plaisir pour nous aussi, plaisir visuel comme je viens de le décrire, et plaisir de l'esprit bien que le côté philosophico-mystique de la représentation de l'âne ésotérique ne soit pas très présent. Milo s'est contenté de retranscrire le texte en images sans en retirer la substantifique mœlle.
Le tout reste intéressant, à lire (chez un copain, pas à la fnac :)) mais pas forcément à acheter.
Note approximative :2.5/5
Si j'ai acheté ces albums, c'est par curiosité, par envie de savoir que ce devenait l'univers DC de nos jours. En effet, je ne suis pas les périodiques et je connais surtout l'univers DC par les classiques parus chez Delcourt et Semic. J'étais alors curieux de savoir ce que devenaient ces héros que j'avais aimé suivre : Batman, Superman, et accessoirement la JLA. Et comme, après Crisis on Infinite Earth et autres Identity Crisis, j'entendais beaucoup parler du nouveau grand "évènement important" DC à venir en France (car déjà terminé aux USA) : Infinite Crisis, je me demandais vraiment à quoi ça ressemblait. Avec ces préludes, je voulais voir si cela me mettait en appétit.
Et...
Bof...
Les albums Big Book prélude à Infinite Crisis sont des intégrales contenant chacune 2 mini-séries (de 4 à 6 épisodes chacune). Ce sont donc ni plus ni moins des albums recueils de périodiques.
Ces mini-séries sont complètement indépendantes l'une de l'autre, et portant sur des héros ou des vilains très différents. Héros spatiaux et extra-terrestres pour la première, Spectre et autre Captain Marvel pour la seconde, Super-méchants réunis autour ou contre Lex Luthor dans la troisième, Powergirl et ses proches dans la quatrième. Un bon moyen de faire un tour d'horizon de la situation actuelle de l'univers DC, mais un mauvais moyen quand on est habitué à suivre un ou deux personnages principaux pas plus.
Après lecture, je réalise que je décroche vraiment de l'univers DC des dernières années. Je trouve qu'il se rapproche maintenant trop des défauts que je trouve à l'univers Marvel : beaucoup trop de personnages, des héros en collants partout avec tous les pouvoirs imaginables, tous ensemble dans un maelstrom d'action, de combats, de complots super-secrets, de bouleversements titanesques à l'échelle de l'univers ou du multivers entier. Finie la finesse des enquêtes solitaires d'un sombre Batman, finis les combats un contre un de Superman contre Lex Luthor, bonjour les dizaines de personnages nouveaux totalement inconnus du lecteur occasionnel, bonjour les super combats rangés entre légions de super-gentils contre légions de super-méchants, le tout bien sûr toujours orchestré par un super-super-vilain quelconque qui agit dans l'ombre. Trop puéril, trop de recherche du toujours plus puissant, toujours plus cool.
Pourtant ces histoires se laissent lire. Ce sont des moments de détente pas désagréables. J'ai fini par exemple par m'attacher à ces six super-vilains qui ont décidé de s'opposer à la nouvelle Ligue des Vilains qu'un certain Luthor tente de créer contre la JSA.
Mais cela manque véritablement de profondeur. Le seul intérêt autre que l'action, c'est de faire évoluer le monde de DC et puis surtout de plaire aux lecteurs qui ont tout suivi depuis des années et qui savent bien que tel personnage est en fait en lien avec tel autre et que ceci et que cela.
Le fait que ces histoires s'adressent à un jeune public m'est apparu assez flagrant dans la dernière histoire sur Power Girl : dessin de comics pour jeunes, héroïne super sexy qui s'exhibe autant que possible, héros rajeunis (superman a l'air d'un gamin dans cette histoire), réactions puériles.
Ca se laisse lire pour un moment de détente, mais ça n'en vaut pas l'achat à mes yeux.
D'autant plus que vue la qualité de ces albums (couverture souple très fragile et aspect très mou de l'album) et quand on pense que ce n'est qu'un recueil de périodiques vendus en kiosque, le prix est vraiment abusé à mes yeux. A ce prix là, on a au moins droit à une couverture cartonnée et à du papier de meilleure qualité.
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Le Petit Spirou
Avant d'être un grand de la BD, Spirou a d'abord été petit... Et comme tous les gamins, il accumulait les bêtises. Après avoir repris les aventures du " vrai " Spirou, Tome et Janry ont eu l'idée, en 1987, de lui imaginer une jeunesse tumultueuse, loin de l'image un peu trop lisse et sage du personnage au costume de groom. Le petit Spirou, affublé d'un " grand-papy " jamais en retard d'un mauvais coup, n'hésite pas à regarder sous les jupes des filles, à faire tourner la tête à ses professeurs et à s'interroger sur les secrets des adultes... Une vision impertinente et gentiment osée d'un grand classique de la BD Bref une bd à avoir bien que ma préférence va à la mèche blonde de Titeuf.
Capitaine Apache
Okada fait sont apparition dans Pif Gadget n° 347 du 20 Octobre 1975. Il tire une dernière flèche dans "Pif" n°880 du 6 Mars 1986. Pas mal, effet, mais -bon- on a vu beaucoup mieux en 30 ans... BIEN QUE : Lécureux sert ici divers scénarios étoffés qui relatent les révoltes indiennes face à cette colonisation blanche pour qui "Un bon indien est un indien mort..." Bien documenté, j'ai été agréablement surpris lors de la parution hebdomadaire de ces 106 épisodes (si, si !). Lire et suivre "Okada" c'était entrer dans ce monde des "indiens et des cow-boys", mais vu de l'autre côté de la lorgnette. Les scénarios sont bien servi par le graphisme de Norma dont le trait réaliste, souple et nerveux est "dirigé" vers un public "populaire" (dans le bon sens du terme). C'est peut-être cela -malheureusement- qui fait que l'ensemble de la série me paraît -encore actuellement- un peu fade. Belle série humaniste néanmoins, mais déjà oubliée de beaucoup alors qu'elle a disparu il y a "seulement" 20 ans. Vous aimez les belles histoires d'indiens ?... Laissez-vous tenter par ce "Capitaine Apache"... mais ne vous attendez pas à voir gicler le sang ! Un série "politiquement correcte" pour le lectorat de "Pif". "Capitaine Apache" aura l'honneur de 5 albums : les 4 premiers chez "Vaillant" de 1980 à 1981, le dernier chez "Messidor-La Farandole" en 1986. Les tomes 1 et 2 ont été réédités chez "Soleil" en 1995. Le dessinateur : NORMA : une femme ?.. Ben non, il s'agit de Nobert MORANDIERE, dit Norma, dessinateur-scénariste de nationalité française, né à Alger le 20 Février 1946. Inconnu ?... Ben non... plusieurs de ses séries ont été avisées sur ce site : Pieter Hoorn, Les Souvenirs de la pendule, Le Bossu.
Largo Winch
Bd très sympathique à avoir dans sa bdthèque. Largo winch se lit facilement, les dessins sont très précis, le scénario bien ficelé, les personnages sont attachants et il y a pas mal d'action mais parfois l'histoire est un peu trop tirée par les cheveux et traîne en longueur. Une bd à lire même si ce n'est pas LA bd.
The Fountain
La quête de l'immortalité est-elle soluble dans la civilisation maya ? "The Fountain" a une histoire particulière. Au départ la réalisateur Darren Aronofsky (Pi, Requiem for a dream) voulait en faire un film. Mais refusé par nombre de studios, son histoire devient un scénario de BD. Quelques années plus tard, contre toute attente, le scénario est accepté, et les deux oeuvres (film et bande dessinée) sont sortis presque simultanément en cette année 2006. "The Fountain" est une histoire partie hier, mais arrivée demain. Un Conquistador découvre une fontaine de jouvence maya, Xibalda, qui permet de renaître. Le conquistador est aspiré dans les méandres du temps, devient un cancérologue en 2005, puis un explorateur dans le futur. Mais tout au long de ces 1000 ans de vie, un seul but l'anime : sauver sa femme de la mort. "The Fountain" raconte une histoire ambitieuse, aux fortes tentations bibliques, avec nombre de figures classiques. Mais cette histoire, hélas, ne s'est pas donné les moyens d'être comprise par tout le monde. Propos embrouillé, découpage nébuleux, on se perd bien vite dans cette quête cosmogonique. Aronofsky, pourtant, s'était adjoint les services graphiques de Kent Williams, considéré comme un maître du comics. Mais son style torturé, esquissé, ne plaira pas à tout le monde. A essayer avant d'acheter.
L'Indien Français
Hou que c'est spécial, ça !... Un bon -mais très curieux- "western fantastique pro-indien". Une série qui surprend, avec un postulat de départ vraiment hors des sentiers battus : fin du 19ème siècle, un médecin biologiste -exilé en Amérique- " transforme" une louve et a un enfant d'elle ! Original... et très curieux !... Une sorte de western qui est aussi une fable fantastique et une saga écologique. Une série qui aura -au fur et à mesure de sa progression- ses partisans et ses détracteurs. J'étais, et suis toujours, des premiers... Scénario de départ tarabiscoté ?... aventure rébarbative, voire même incestueusement morale ?... oui... mais aussi très attachante. C'est très bien mis en images par un Ramaioli dont le graphisme n'est pas sans rappeler celui de JeanGiraud (Blueberry), avec lequel -d'ailleurs- il avait travaillé. "L'indien français" débute sa saga dans le mensuel "Circus" n°9, paru fin 1977. Huit albums cartonnés seront édités de 1978 à 1992. Si vous en trouvez -car rares- oubliez le monde actuel et ses idées "politiquement correctes" ; laissez-vous entraîner par Sauveur Pagès, sa "femme" Eve et leur fille "Commune". Ils vous emmèneront dans quelque chose d'original, de surprenant, de curieux... mais néanmoins bien fait !
A.D.A.
Après lecture du tome 2 : Un petit changement de scénariste (Régis Hautière, scénariste à succès maison de Paquet, prenant la suite de Pierre Vanloffelt) et 5 ans après le tome 1 voici enfin la suite de la série... C'est toujours un plaisir de voir Lapone distiller ses hommages à la ligne claire des années 80... et quand, en plus, on peut y trouver un Freddy Lombard et un jeune Albert vieillis mais parfaitement identifiables, de ce côté le challenge est réussi. Lapone continue dans sa voie au risque d'être catalogué comme un sous-Chaland, mais il assume et pousse l'hommage jusqu'au bout. Côté scénario, il manque du piquant et de l'originalité, cette touche qui aurait pu mettre le scénario au niveau de ses illustres prédécesseurs, mais l'album est cohérent avec la volonté de se fondre dans ce style toujours actuel. Les nostalgiques de la nouvelle ligne claire liront cet album, les autres passeront leur chemin et peut-être qu'ils en profiteront pour redécouvrir les Freddy Lombard, Victor Levallois et autres Monsieur Jean.
Une épopée française
Bucquoy relate avec dégoût sa vision de la guerre d'Indochine ainsi que le formatage des jeunes dans les écoles militaires. Le petit Marshal a une belle photo des rizières vietnamiennes accrochée au mur de sa chambre, et le rêve de se retrouver là-bas grandit avec le temps. Mais la réalité le rattrape très rapidement du point de vue de la barbarie et de l'indiscipline de ses troupes, cette réalité le rend malade. Il existe un très grand décalage entre la formation d'officier et le travail d'officier de l'armée une fois sur place. Le scénario rend assez bien cette vision de Jan sur l'armée et ce qu'elle est capable de faire une fois sur le terrain (torture...) à l'insu des autorités et des populations. Il n'est pas mal et peut servir pour illustrer les cours d'histoire par exemple. Le dessin, quant à lui, est assez réaliste sans tomber dans la reproduction exacte et sans défaut de la réalité. Il est bon et les couleurs sont, comme toujours avec les dessinateurs de Bucquoy, en accord avec l'histoire.
Ticonderoga
Cette -ancienne- histoire débute dans "Frontera" n° 1 d'Avril 1957. "Frontera" ?... un mensuel argentin dirigé par Hector German Oesterheld qui co-scénarise cette aventure avec Pratt. Au dessin, Hugo Pratt m'a fait ressentir le graphisme qui le fera ultérieurement connaître. En noir et blanc, et en quelques traits, il a déjà l'art de décortiquer une situation, un fait d'armes, de styliser un mouvement. J'ai apprécié ce qui est déjà une sorte d'envolée lyrique qui préfigure -avec 5 ans d'avance- sa série Fort Wheeling. Histoire bien documentée, crédible, pour laquelle Pratt se fera assister par Gisela Dester pour quelques planches. Par la suite, Dester poursuivra cette série en Argentine, puis la "lèguera" à d'autres graphistes. Pourtant, dès son arrivée en Angleterre en 1958, Pratt va abandonner son "héros". Traduite, la série paraîtra dans "Kwaï" sous le titre "Les aventures d'Alain Blanville". Heureusement sortie de l'oubli, l'histoire originelle sera éditée, sous forme brochée, en 1982. En résumé : une bien bonne série d'aventures, aux déjà excellents effets graphiques dus à la technique du noir et blanc chère à Hugo Pratt, et qui décrit une période peu "utilisée" en BD. Du beau travail qui, déjà, date d'une cinquantaine d'années...
L'Ane d'or (La Métamorphose de Lucius)
Cet album est à découvrir rien que pour les graffiti de Manara. C'est l'album de la maturité ! Hommes, femmes, bêtes, murs, pierres, maisons... sont imprégnés de sa sensibilité et sont le reflet du plaisir de Milo à transposer l'oeuvre d'Apulée en BD. Cet album est un plaisir pour nous aussi, plaisir visuel comme je viens de le décrire, et plaisir de l'esprit bien que le côté philosophico-mystique de la représentation de l'âne ésotérique ne soit pas très présent. Milo s'est contenté de retranscrire le texte en images sans en retirer la substantifique mœlle. Le tout reste intéressant, à lire (chez un copain, pas à la fnac :)) mais pas forcément à acheter.
Infinite Crisis
Note approximative :2.5/5 Si j'ai acheté ces albums, c'est par curiosité, par envie de savoir que ce devenait l'univers DC de nos jours. En effet, je ne suis pas les périodiques et je connais surtout l'univers DC par les classiques parus chez Delcourt et Semic. J'étais alors curieux de savoir ce que devenaient ces héros que j'avais aimé suivre : Batman, Superman, et accessoirement la JLA. Et comme, après Crisis on Infinite Earth et autres Identity Crisis, j'entendais beaucoup parler du nouveau grand "évènement important" DC à venir en France (car déjà terminé aux USA) : Infinite Crisis, je me demandais vraiment à quoi ça ressemblait. Avec ces préludes, je voulais voir si cela me mettait en appétit. Et... Bof... Les albums Big Book prélude à Infinite Crisis sont des intégrales contenant chacune 2 mini-séries (de 4 à 6 épisodes chacune). Ce sont donc ni plus ni moins des albums recueils de périodiques. Ces mini-séries sont complètement indépendantes l'une de l'autre, et portant sur des héros ou des vilains très différents. Héros spatiaux et extra-terrestres pour la première, Spectre et autre Captain Marvel pour la seconde, Super-méchants réunis autour ou contre Lex Luthor dans la troisième, Powergirl et ses proches dans la quatrième. Un bon moyen de faire un tour d'horizon de la situation actuelle de l'univers DC, mais un mauvais moyen quand on est habitué à suivre un ou deux personnages principaux pas plus. Après lecture, je réalise que je décroche vraiment de l'univers DC des dernières années. Je trouve qu'il se rapproche maintenant trop des défauts que je trouve à l'univers Marvel : beaucoup trop de personnages, des héros en collants partout avec tous les pouvoirs imaginables, tous ensemble dans un maelstrom d'action, de combats, de complots super-secrets, de bouleversements titanesques à l'échelle de l'univers ou du multivers entier. Finie la finesse des enquêtes solitaires d'un sombre Batman, finis les combats un contre un de Superman contre Lex Luthor, bonjour les dizaines de personnages nouveaux totalement inconnus du lecteur occasionnel, bonjour les super combats rangés entre légions de super-gentils contre légions de super-méchants, le tout bien sûr toujours orchestré par un super-super-vilain quelconque qui agit dans l'ombre. Trop puéril, trop de recherche du toujours plus puissant, toujours plus cool. Pourtant ces histoires se laissent lire. Ce sont des moments de détente pas désagréables. J'ai fini par exemple par m'attacher à ces six super-vilains qui ont décidé de s'opposer à la nouvelle Ligue des Vilains qu'un certain Luthor tente de créer contre la JSA. Mais cela manque véritablement de profondeur. Le seul intérêt autre que l'action, c'est de faire évoluer le monde de DC et puis surtout de plaire aux lecteurs qui ont tout suivi depuis des années et qui savent bien que tel personnage est en fait en lien avec tel autre et que ceci et que cela. Le fait que ces histoires s'adressent à un jeune public m'est apparu assez flagrant dans la dernière histoire sur Power Girl : dessin de comics pour jeunes, héroïne super sexy qui s'exhibe autant que possible, héros rajeunis (superman a l'air d'un gamin dans cette histoire), réactions puériles. Ca se laisse lire pour un moment de détente, mais ça n'en vaut pas l'achat à mes yeux. D'autant plus que vue la qualité de ces albums (couverture souple très fragile et aspect très mou de l'album) et quand on pense que ce n'est qu'un recueil de périodiques vendus en kiosque, le prix est vraiment abusé à mes yeux. A ce prix là, on a au moins droit à une couverture cartonnée et à du papier de meilleure qualité.