J'aurais presque envie de mettre deux étoiles, mais bon... Je n 'ai déjà pas été tendre avec le premier tome de Le Temps des loups et je dois reconnaître qu'ici, on est nettement un cran au-dessus.
J'aime l'idée de base du scénario, le décor, l'atmosphère qui se dégage de cette bd, mais je l'ai trouvée un brin verbeuse. Quelques passages s'avèrent laborieux, mais j'imagine que leur nécessité se fera pleinement sentir à la lecture des tomes suivants.
Ce qui me gène un peu plus, en revanche, c'est les similitudes entre "Bunker" et Sanctuaire, la série de Bec la plus réussie à ce jour... J'ai un peu la sensation que "Bunker" n'est que la transposition de Sanctuaire dans la montagne. Du coup, j’ai ressenti une étrange petite sensation de réchauffé et je n ‘ai pu éviter la comparaison, ce qui n'est pas à l'avantage de "Bunker", le premier tome de Sanctuaire étant plus accrocheur. Je lirai tout de même la suite, car il est vrai, le talent de mise en scène de Bec est manifeste.
L'histoire de "Lucy" se déroule au milieu du 19ème siècle pendant la période de la ruée vers l'or.
Clyde Morgan au départ peu intéressé par les mines de l'ouest part de Boston pour y retrouver un ami d'enfance en perdition. Une fois là-bas, Clyde va devoir trouver de quoi payer son billet retour...
Le scénario est on ne peut plus classique pour l'instant... Pour l'instant car ceci est un premier tome et beaucoup de questions restent en suspens. Notamment, qui est cette fameuse "Lucy"?
J'ai apprécié le dessin de Malès, dans un style totalement différent que L'Autre Laideur l'Autre Folie, qui se prête assez bien à l'ambiance western de cet album.
Concernant le scénario j'attends le tome 2 pour me faire une idée plus précise.
Ce recueil de gags en une image se moque gentiment (ou pas ?) des caillera, des racailles de banlieue en jogging-casquette qui foutent le bordel partout où ils vont et draguent les pétasses à grand coups de "Eh vas-y t'es trop bonne, y a trop moyen là, tu suces ? Allez, fais pas ta chienne... Enculé...". Car Poungi est une racaille, une de la pire espèce, une qui accumule les clichés et les étale à toutes les sauces. Oui mais Poungi est aussi un pingouin sur sa banquise...
Avec un dessin clair, maîtrisé et très sympa à lire, l'auteur nous offre une suite de gags où tout l'humour repose dans les dialogues et la façon dont Poungi et sa bande sont à la fois irritants, déplorables et ridicules. Cette BD, parue initialement à partir de 2002 sur le Net, se fout de la gueule de ces racailles (mais aussi un peu des Gothiques ou des fans de Star Wars) mais leur garde malgré tout une petite part d'affection.
Quand on découvre ça, c'est plaisant à lire et souvent drôle. Par contre, tout au long de l'album, les gags peuvent devenir un peu répétitifs et les éclats de rire du début se tasser à la longue. C'est peut-être pour ça, et aussi parce que malgré sa jolie qualité physique l'album papier n'apporte pas grand chose de plus que le site web gratuit, que je ne sais pas trop si je dois en conseiller l'achat, sauf si vous êtes amateurs ou que vous avez un ami racaille à qui ça vous ferait plaisir de l'offrir à ses dépends.
Le dessin de cette BD m'a fait très vite penser à celui de Blutch, même s'il est un peu plus soigné, d'un trait plus fin et plus réaliste mais du coup moins typé. Il est joli et très plaisant à lire et à regarder.
L'histoire est un peu confuse en première lecture. La narration évolue en effet dans le temps et l'espace à la manière de tranches de souvenirs, passant d'une scénette à une autre sans lien direct avec le récit du temps "présent", celui de la vieille dame qui repense à son passé. C'est l'histoire d'une vieille dame qui ne voyage jamais qui se souvient de son petit frère qui était malade dans sa jeunesse et ne pouvait pas bouger. On peut rapidement deviner qu'au fil des pages et des tomes, les reflets qu'ils forment tous deux vont s'inverser.
Un récit pas désagréable, notamment du fait du dessin sympathique, mais pas assez original pour me convaincre pour le moment.
Un conte étrange et original bénéficiant d'un dessin joli et tout aussi original.
Ce dessin, manifestement réalisé à la carte à gratter et à l'encre rouge, apparaît comme une bichromie finement hachurée. Le trait, assez épuré et géométrique, est simple et plaisant. Des planches à l'aspect visuel assez étonnant mais esthétiques.
Le récit est difficile à appréhender en première lecture. La créature féminine et larvaire qui sert de personnage principal est surprenante : on ne sait d'où elle vient, ce qu'elle est, ce qu'elle veut. Son comportement est instinctif et réfléchi à la fois.
Autour d'elle va se former une assemblée d'oiseaux protecteurs. Ceux-ci semblent faire partie d'un groupe d'entités intelligentes composé de ces oiseaux, d'une drôle de créature à gros nez et avec de fausses ailes, d'un arbre parlant et... de la main de Fatima à même de prononcer des Fatwa. Etrange, non ? Mais aussi parfois burlesque. Les dialogues entre les membres de cette assemblée sont assez amusants par exemple.
Par contre, la narration est parfois un peu confuse, notamment quand on s'attache à la Créature puisqu'on suit ses petites aventures sans tout le temps les comprendre aisément, notamment du fait de sa façon de penser assez dispersée et spéciale.
Un premier tome étonnant mais assez joli. Je ne peux pas encore en conseiller l'achat mais tout dépendra de la suite, je pense.
"Jason" fait son apparition dans l'hebdo Pilote n° 537 du 19 Février 1970. Il y disparaît dans le n° 649 du 13 Avril 1972.
Au scénario : Gir (Jean Giraud) et Linus (Pierre Christin). Les auteurs de Blueberry et de Valérian ! La belle équipe !...
Au dessin : Claude Auclair, qui réalise ici sa première série de bande dessinée.
Nous sommes au début des années 70, des années qui voient se développer le "concept" de l'écologie. Avec -déjà- le trait qui va le caractériser, Auclair va dessiner 4 épisodes d'une saga apocalyptique. Il travaille surtout sur la psychologie des personnages, leur situation de "revenants". A l'époque, je m'amusais -si l'on peut dire- à penser moi aussi à ce fait : si j'étais un rescapé "post-apocalypse", que ferais-je ?.. où, comment, dans quoi vivrais-je ?.. comment m'organiser, survivre ?... (posez-vous la question, ça peut être un "petit jeu" marrant...).
Pourtant -et étonnant pour cet hebdo- la direction de Pilote jugera cette série trop "pessimiste" et décide d'interrompre la série en 1972. Auclair passera alors à l'hebdo Tintin, créera -seul- Simon du fleuve en y développant les mêmes thèmes. Et ça marchera.
"Jason Muller". Un one-shot bien "agréable" à lire, en noir et blanc ; texture graphique qui permet d'apprécier le trait personnel d'Auclair.
A noter : Simon rencontrera Jason -vieilli et mourant- dans l'album "Cité NW n°3" édité en 1979. La boucle était bouclée...
Rock Derby fait son apparition dans l'hebdo Tintin n° 591 du 18 Février 1960. Il y balance un dernier coup de poing dans le n° 782 du 17 Octobre 1963.
Rock Derby ?... Un grand "baraqué" à la large carrure qui ne s'en laisse pas compter.
Une série pas trop connue mais qui, pourtant, va révéler Greg.
Tous les poncifs de la bonne BD d'aventure sont ici réunis : le grand héros sympa, ses "faire-valoir", des bandits plus bêtes que méchants, de l'action bondissante, du dépaysement, des scénarios toniques...
Aux commandes de tout cela : Michel GREG, qui signe ici une intéressante série. A la (re)lecture de ces opus j'ai reconnu et apprécié le futur grand talent dont Greg fera preuve plus tard. Comme personne, il sait passer du registre comique à un certain réalisme, imposant déjà des dialogues mordants.
Malheureusement pour Rock, il sera délaissé par son Papa ; Greg allant "travailler" sur Zig et Puce avant de s'occuper -quasi à temps plein- de SON Achille Talon.
Il nous laisse néanmoins une belle série d'aventures exotiques, pétante de santé, fort appréciée -à l'époque- d'une grande partie du lectorat. En serait-il encore de même à l'heure actuelle ?... Je ne pense pas.
Il faudra même attendre quasi 15 ans pour voir "Rock Derby" édité. Ses aventures feront l'objet de 7 albums, tous brochés ; les 3 premiers (couleurs) au Lombard de 1974 à 1976, les 4 suivants (noir et blanc) chez Magic-Strip -tous en 1980-.
Une bonne série d'aventures pour nostalgiques... et grands enfants...
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Cette phrase culte ouvrant chaque épisode de la fameuse saga Star Wars, est gravée à jamais dans bien des mémoires...
Star Wars ce grand drame costumé tenant du péplum, de la fantaisie, et de la science-fiction. Star wars cette saga épique, cette histoire magnifique qui m'a tant fait rêver depuis que j'ai découvert le film "Le Retour du Jedi" sur grand écran en 1983...
Cette trilogie que j'ai découverte peu après qui m'a tant marqué, combien de fois ensuite l'ai-je regardé?
Combien de romans à deux sous explorant "l'univers étendu" ai-je lu ensuite?
Le mythe est resté intact à mes yeux jusqu'en 1997...
Une édition "retouchée" de la saga par son propre créateur a sévèrement ébranlé la légende, mais une légende égratignée, blessée et dénaturée reste tout de même une légende... jusqu'à la fameuse sortie de la prélogie...
Je me réveille, c'est douloureux, le rêve est mort à jamais. Difficile d'excuser les Lucasseries fadasses et les délires cloniques. Comme si le mythe avait besoin d'une mythologie creuse pour exister!
Où est passé le talent de conteur de Lucas?
Je m'égare... Je fait partie des fans de la trilogie dite "classique", à mon sens, la vraie, l'originelle originale. J'ai beaucoup de mal aujourd'hui à fournir de colossaux efforts d'imagination pour oublier la désastreuse préquelle et l'apprécier, cette fameuse trilogie...
Etant fortement déçu par les films, je me tourne désormais vers d'autres supports présentant cet univers, ce qui m'amène logiquement vers la BD, compte tenu de la profusion de titres Star Wars actuellement disponibles.
Finalement, contrairement à ce que l'on aurait pu penser à la fin du sixième chapitre, "Le Retour du Jedi", l'empire n'est pas mort. On a eu la période Thrawn, puis la résurrection de l'Empereur, on pensait en avoir fini mais non, il y a eu aussi Carnor Jax et son "Empire Ecarlate".
Carnor Jax est un ancien membre de la garde impériale, la célèbre garde rouge. Il compte bien remplacer Palpatine sur le trône et mettre les rebelles et la galaxie au pas; son seul problème est un homme nommé Kir Kanos, un autre membre de la garde impériale, resté fidèle à l'Empereur, qui compte bien éliminer Jax et cet empire qu'il ne reconnaît pas.
L'histoire oppose deux hommes forts, forgés à la même école d'Yinchorr sous les yeux perfides de l'empereur, parfois même sous la cruelle tutelle de Vador en personne.
Quelques scènes de ce rude entraînement nous sont montrées au travers des souvenirs de Kanos.
Le scénario n'est pas des plus élaborés, deux factions ennemies s'affrontent, on parle beaucoup de loyauté et de trahison, ce n'est pas bien original mais distrayant. L'avantage de cette BD étant de bénéficier du si caractéristique univers Star Wars. Un univers d'ailleurs assez bien représenté.
Des choses m'ont cependant gêné: j'ai du mal à comprendre pourquoi les rebelles vivent dans une ambiance si rigide, si militaire, à l'opposé de leur idéal de paix et de liberté. Du moins c'est ce qu'il en est pour le groupe représenté ici, dans lequel règne une grande tension. Difficile aussi de croire qu'après tant de déconvenues, l'Empire soit resté si... puissant... Les rebelles obligés de se cacher dans une galaxie soit disant libérée ça me parait peu crédible.
Ces quelques incohérences de fond permettent sans doutes au scénario de se dérouler sans anicroches, on passera donc la dessus.
Les dessins de Gulacy sont bons, le spectacle visuel est assuré, graphiquement c'est du Star Wars pur jus, immédiatement identifiable.
"L'Empire Ecarlate" est un vrai diptyque, il offre deux parties bien distinctes d'une même histoire. S'il vaut mieux, je pense, lire la suite pour connaître tous les tenants et aboutissant de cette histoire, ce premier tome, "Trahison", offre un récit complet indépendant. C'est la deuxième édition de cette BD en France, cet album regroupe les trois volumes parus chez Dark Horse sous le même titre en 1998, le deuxième album à venir, "Héritage", est lui, totalement inédit.
Cet album n'est pas mauvais, il offre son lot de combats, d'action et de séquences spatiales propres à la galaxie de Georges Lucas; cependant si vous êtes toujours sous le charme des films, cette histoire peut sembler un peu trop révélatrice en ce qui concerne la garde impériale, cette fameuse garde qui tire justement son prestige de l'aura de mystère qui l'entoure.
"L'Empire Ecarlate" est une série Star Wars dans la moyenne, pas forcément à acheter, mais à lire pour patienter en attendant de pouvoir enfin découvrir la série "Star Wars Legacy", qui se déroule 140 ans après les évènements de "Un nouvel Espoir" et qui nous promet enfin une vraie innovation. IL n'y a plus qu'à espérer...
JJJ
Ma note est plus proche du 3,5/5 que du 4.
En effet, voilà une jolie petite satire relative à notre société.
Cette histoire de petite île, société "parfaite", dégénère bien vite en enfer irrespirable. Quand on se dit que notre société aspire à ce genre de situation, ça fait assez froid dans le dos.
Je n'aime pas trop le dessin de Matthias Lehmann, que je trouve à la fois agressif et trop sombre. Mais cela ne dessert pas le propos, au contraire, ça l'accompagne, en l'habillant d'un voile de férocité.
Corrosif et ravageur.
Tiens tiens tiens...
Je croyais qu'il avait arrêté le dessin en BD, Trondheim ?
Comment ? "C'est pas de la BD, c'est un essai."
Ah ok. Bon, et les petits personnages dessinés qui se déplacent et agissent dans l'album, c'est juste pour illustrer alors ?
Bon eh bien, moi je suis quand même content de revoir du dessin de Trondheim en album. Même si celui-ci ne ressemble pas trop à ce qu'il avait fait auparavant (quoique l'autobiographie en BD, c'est un peu lui qui l'a remise au goût du jour). Clairement, ce cher vieux Lewis fait sa crise de la quarantaine. Il pense que ça y est, qu'il est passé de l'autre côté, sur la pente descendante. Que tout va aller en déclinant, et l'inspiration, accompagnant le talent, sombrer irrémédiablement dans le gouffre de la vieillesse, de la sénilité et de la maladie d'Alzheimer.
Alors voilà notre dessinateur-essayiste tentant de grappiller des indices sur la véracité ou non de cette crainte. Et que je t'emmerde des septuagénaires encore verts, et que je te fous le cafard aux autres quadras... Il a dû passer pour un (jeune) emmerdeur, le Lewis...
Bon, disons-le clairement, ça m'a un peu saoulé, cette quête un peu vaine. Bien sûr que certains sont atteints par la vieillesse ; bien sûr que d'autres continueront bien longtemps à dessiner (comme Eddy Paape ou Albert Weinberg, honteusement oubliés par Trondheim !). Mas c'est la même chose un peu partout.
Enfin bref, j'ai bien aimé quand même les scènes où Trondheim se fait botter le cul (gentiment) par ses personnages. Ca prouve qu'il a quand même un peu d'humour et de recul sur son personnage public, ce côté bourge un peu neuneu pas satisfait de son sort, que beaucoup envieraient.
Au final, "Désoeuvré" est plus un jalon dans l'oeuvre de Trondheim qui est, n'ayons pas peur de le dire, l'un des auteurs les plus importants des dix dernières années. C'est sympa à lire, mais un peu vain sur le fond.
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Bunker
J'aurais presque envie de mettre deux étoiles, mais bon... Je n 'ai déjà pas été tendre avec le premier tome de Le Temps des loups et je dois reconnaître qu'ici, on est nettement un cran au-dessus. J'aime l'idée de base du scénario, le décor, l'atmosphère qui se dégage de cette bd, mais je l'ai trouvée un brin verbeuse. Quelques passages s'avèrent laborieux, mais j'imagine que leur nécessité se fera pleinement sentir à la lecture des tomes suivants. Ce qui me gène un peu plus, en revanche, c'est les similitudes entre "Bunker" et Sanctuaire, la série de Bec la plus réussie à ce jour... J'ai un peu la sensation que "Bunker" n'est que la transposition de Sanctuaire dans la montagne. Du coup, j’ai ressenti une étrange petite sensation de réchauffé et je n ‘ai pu éviter la comparaison, ce qui n'est pas à l'avantage de "Bunker", le premier tome de Sanctuaire étant plus accrocheur. Je lirai tout de même la suite, car il est vrai, le talent de mise en scène de Bec est manifeste.
Lucy
L'histoire de "Lucy" se déroule au milieu du 19ème siècle pendant la période de la ruée vers l'or. Clyde Morgan au départ peu intéressé par les mines de l'ouest part de Boston pour y retrouver un ami d'enfance en perdition. Une fois là-bas, Clyde va devoir trouver de quoi payer son billet retour... Le scénario est on ne peut plus classique pour l'instant... Pour l'instant car ceci est un premier tome et beaucoup de questions restent en suspens. Notamment, qui est cette fameuse "Lucy"? J'ai apprécié le dessin de Malès, dans un style totalement différent que L'Autre Laideur l'Autre Folie, qui se prête assez bien à l'ambiance western de cet album. Concernant le scénario j'attends le tome 2 pour me faire une idée plus précise.
Poungi
Ce recueil de gags en une image se moque gentiment (ou pas ?) des caillera, des racailles de banlieue en jogging-casquette qui foutent le bordel partout où ils vont et draguent les pétasses à grand coups de "Eh vas-y t'es trop bonne, y a trop moyen là, tu suces ? Allez, fais pas ta chienne... Enculé...". Car Poungi est une racaille, une de la pire espèce, une qui accumule les clichés et les étale à toutes les sauces. Oui mais Poungi est aussi un pingouin sur sa banquise... Avec un dessin clair, maîtrisé et très sympa à lire, l'auteur nous offre une suite de gags où tout l'humour repose dans les dialogues et la façon dont Poungi et sa bande sont à la fois irritants, déplorables et ridicules. Cette BD, parue initialement à partir de 2002 sur le Net, se fout de la gueule de ces racailles (mais aussi un peu des Gothiques ou des fans de Star Wars) mais leur garde malgré tout une petite part d'affection. Quand on découvre ça, c'est plaisant à lire et souvent drôle. Par contre, tout au long de l'album, les gags peuvent devenir un peu répétitifs et les éclats de rire du début se tasser à la longue. C'est peut-être pour ça, et aussi parce que malgré sa jolie qualité physique l'album papier n'apporte pas grand chose de plus que le site web gratuit, que je ne sais pas trop si je dois en conseiller l'achat, sauf si vous êtes amateurs ou que vous avez un ami racaille à qui ça vous ferait plaisir de l'offrir à ses dépends.
Reflets
Le dessin de cette BD m'a fait très vite penser à celui de Blutch, même s'il est un peu plus soigné, d'un trait plus fin et plus réaliste mais du coup moins typé. Il est joli et très plaisant à lire et à regarder. L'histoire est un peu confuse en première lecture. La narration évolue en effet dans le temps et l'espace à la manière de tranches de souvenirs, passant d'une scénette à une autre sans lien direct avec le récit du temps "présent", celui de la vieille dame qui repense à son passé. C'est l'histoire d'une vieille dame qui ne voyage jamais qui se souvient de son petit frère qui était malade dans sa jeunesse et ne pouvait pas bouger. On peut rapidement deviner qu'au fil des pages et des tomes, les reflets qu'ils forment tous deux vont s'inverser. Un récit pas désagréable, notamment du fait du dessin sympathique, mais pas assez original pour me convaincre pour le moment.
Niger
Un conte étrange et original bénéficiant d'un dessin joli et tout aussi original. Ce dessin, manifestement réalisé à la carte à gratter et à l'encre rouge, apparaît comme une bichromie finement hachurée. Le trait, assez épuré et géométrique, est simple et plaisant. Des planches à l'aspect visuel assez étonnant mais esthétiques. Le récit est difficile à appréhender en première lecture. La créature féminine et larvaire qui sert de personnage principal est surprenante : on ne sait d'où elle vient, ce qu'elle est, ce qu'elle veut. Son comportement est instinctif et réfléchi à la fois. Autour d'elle va se former une assemblée d'oiseaux protecteurs. Ceux-ci semblent faire partie d'un groupe d'entités intelligentes composé de ces oiseaux, d'une drôle de créature à gros nez et avec de fausses ailes, d'un arbre parlant et... de la main de Fatima à même de prononcer des Fatwa. Etrange, non ? Mais aussi parfois burlesque. Les dialogues entre les membres de cette assemblée sont assez amusants par exemple. Par contre, la narration est parfois un peu confuse, notamment quand on s'attache à la Créature puisqu'on suit ses petites aventures sans tout le temps les comprendre aisément, notamment du fait de sa façon de penser assez dispersée et spéciale. Un premier tome étonnant mais assez joli. Je ne peux pas encore en conseiller l'achat mais tout dépendra de la suite, je pense.
Jason Muller
"Jason" fait son apparition dans l'hebdo Pilote n° 537 du 19 Février 1970. Il y disparaît dans le n° 649 du 13 Avril 1972. Au scénario : Gir (Jean Giraud) et Linus (Pierre Christin). Les auteurs de Blueberry et de Valérian ! La belle équipe !... Au dessin : Claude Auclair, qui réalise ici sa première série de bande dessinée. Nous sommes au début des années 70, des années qui voient se développer le "concept" de l'écologie. Avec -déjà- le trait qui va le caractériser, Auclair va dessiner 4 épisodes d'une saga apocalyptique. Il travaille surtout sur la psychologie des personnages, leur situation de "revenants". A l'époque, je m'amusais -si l'on peut dire- à penser moi aussi à ce fait : si j'étais un rescapé "post-apocalypse", que ferais-je ?.. où, comment, dans quoi vivrais-je ?.. comment m'organiser, survivre ?... (posez-vous la question, ça peut être un "petit jeu" marrant...). Pourtant -et étonnant pour cet hebdo- la direction de Pilote jugera cette série trop "pessimiste" et décide d'interrompre la série en 1972. Auclair passera alors à l'hebdo Tintin, créera -seul- Simon du fleuve en y développant les mêmes thèmes. Et ça marchera. "Jason Muller". Un one-shot bien "agréable" à lire, en noir et blanc ; texture graphique qui permet d'apprécier le trait personnel d'Auclair. A noter : Simon rencontrera Jason -vieilli et mourant- dans l'album "Cité NW n°3" édité en 1979. La boucle était bouclée...
Rock Derby
Rock Derby fait son apparition dans l'hebdo Tintin n° 591 du 18 Février 1960. Il y balance un dernier coup de poing dans le n° 782 du 17 Octobre 1963. Rock Derby ?... Un grand "baraqué" à la large carrure qui ne s'en laisse pas compter. Une série pas trop connue mais qui, pourtant, va révéler Greg. Tous les poncifs de la bonne BD d'aventure sont ici réunis : le grand héros sympa, ses "faire-valoir", des bandits plus bêtes que méchants, de l'action bondissante, du dépaysement, des scénarios toniques... Aux commandes de tout cela : Michel GREG, qui signe ici une intéressante série. A la (re)lecture de ces opus j'ai reconnu et apprécié le futur grand talent dont Greg fera preuve plus tard. Comme personne, il sait passer du registre comique à un certain réalisme, imposant déjà des dialogues mordants. Malheureusement pour Rock, il sera délaissé par son Papa ; Greg allant "travailler" sur Zig et Puce avant de s'occuper -quasi à temps plein- de SON Achille Talon. Il nous laisse néanmoins une belle série d'aventures exotiques, pétante de santé, fort appréciée -à l'époque- d'une grande partie du lectorat. En serait-il encore de même à l'heure actuelle ?... Je ne pense pas. Il faudra même attendre quasi 15 ans pour voir "Rock Derby" édité. Ses aventures feront l'objet de 7 albums, tous brochés ; les 3 premiers (couleurs) au Lombard de 1974 à 1976, les 4 suivants (noir et blanc) chez Magic-Strip -tous en 1980-. Une bonne série d'aventures pour nostalgiques... et grands enfants...
Star Wars - L'Empire Ecarlate
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... Cette phrase culte ouvrant chaque épisode de la fameuse saga Star Wars, est gravée à jamais dans bien des mémoires... Star Wars ce grand drame costumé tenant du péplum, de la fantaisie, et de la science-fiction. Star wars cette saga épique, cette histoire magnifique qui m'a tant fait rêver depuis que j'ai découvert le film "Le Retour du Jedi" sur grand écran en 1983... Cette trilogie que j'ai découverte peu après qui m'a tant marqué, combien de fois ensuite l'ai-je regardé? Combien de romans à deux sous explorant "l'univers étendu" ai-je lu ensuite? Le mythe est resté intact à mes yeux jusqu'en 1997... Une édition "retouchée" de la saga par son propre créateur a sévèrement ébranlé la légende, mais une légende égratignée, blessée et dénaturée reste tout de même une légende... jusqu'à la fameuse sortie de la prélogie... Je me réveille, c'est douloureux, le rêve est mort à jamais. Difficile d'excuser les Lucasseries fadasses et les délires cloniques. Comme si le mythe avait besoin d'une mythologie creuse pour exister! Où est passé le talent de conteur de Lucas? Je m'égare... Je fait partie des fans de la trilogie dite "classique", à mon sens, la vraie, l'originelle originale. J'ai beaucoup de mal aujourd'hui à fournir de colossaux efforts d'imagination pour oublier la désastreuse préquelle et l'apprécier, cette fameuse trilogie... Etant fortement déçu par les films, je me tourne désormais vers d'autres supports présentant cet univers, ce qui m'amène logiquement vers la BD, compte tenu de la profusion de titres Star Wars actuellement disponibles. Finalement, contrairement à ce que l'on aurait pu penser à la fin du sixième chapitre, "Le Retour du Jedi", l'empire n'est pas mort. On a eu la période Thrawn, puis la résurrection de l'Empereur, on pensait en avoir fini mais non, il y a eu aussi Carnor Jax et son "Empire Ecarlate". Carnor Jax est un ancien membre de la garde impériale, la célèbre garde rouge. Il compte bien remplacer Palpatine sur le trône et mettre les rebelles et la galaxie au pas; son seul problème est un homme nommé Kir Kanos, un autre membre de la garde impériale, resté fidèle à l'Empereur, qui compte bien éliminer Jax et cet empire qu'il ne reconnaît pas. L'histoire oppose deux hommes forts, forgés à la même école d'Yinchorr sous les yeux perfides de l'empereur, parfois même sous la cruelle tutelle de Vador en personne. Quelques scènes de ce rude entraînement nous sont montrées au travers des souvenirs de Kanos. Le scénario n'est pas des plus élaborés, deux factions ennemies s'affrontent, on parle beaucoup de loyauté et de trahison, ce n'est pas bien original mais distrayant. L'avantage de cette BD étant de bénéficier du si caractéristique univers Star Wars. Un univers d'ailleurs assez bien représenté. Des choses m'ont cependant gêné: j'ai du mal à comprendre pourquoi les rebelles vivent dans une ambiance si rigide, si militaire, à l'opposé de leur idéal de paix et de liberté. Du moins c'est ce qu'il en est pour le groupe représenté ici, dans lequel règne une grande tension. Difficile aussi de croire qu'après tant de déconvenues, l'Empire soit resté si... puissant... Les rebelles obligés de se cacher dans une galaxie soit disant libérée ça me parait peu crédible. Ces quelques incohérences de fond permettent sans doutes au scénario de se dérouler sans anicroches, on passera donc la dessus. Les dessins de Gulacy sont bons, le spectacle visuel est assuré, graphiquement c'est du Star Wars pur jus, immédiatement identifiable. "L'Empire Ecarlate" est un vrai diptyque, il offre deux parties bien distinctes d'une même histoire. S'il vaut mieux, je pense, lire la suite pour connaître tous les tenants et aboutissant de cette histoire, ce premier tome, "Trahison", offre un récit complet indépendant. C'est la deuxième édition de cette BD en France, cet album regroupe les trois volumes parus chez Dark Horse sous le même titre en 1998, le deuxième album à venir, "Héritage", est lui, totalement inédit. Cet album n'est pas mauvais, il offre son lot de combats, d'action et de séquences spatiales propres à la galaxie de Georges Lucas; cependant si vous êtes toujours sous le charme des films, cette histoire peut sembler un peu trop révélatrice en ce qui concerne la garde impériale, cette fameuse garde qui tire justement son prestige de l'aura de mystère qui l'entoure. "L'Empire Ecarlate" est une série Star Wars dans la moyenne, pas forcément à acheter, mais à lire pour patienter en attendant de pouvoir enfin découvrir la série "Star Wars Legacy", qui se déroule 140 ans après les évènements de "Un nouvel Espoir" et qui nous promet enfin une vraie innovation. IL n'y a plus qu'à espérer... JJJ
Isolacity
Ma note est plus proche du 3,5/5 que du 4. En effet, voilà une jolie petite satire relative à notre société. Cette histoire de petite île, société "parfaite", dégénère bien vite en enfer irrespirable. Quand on se dit que notre société aspire à ce genre de situation, ça fait assez froid dans le dos. Je n'aime pas trop le dessin de Matthias Lehmann, que je trouve à la fois agressif et trop sombre. Mais cela ne dessert pas le propos, au contraire, ça l'accompagne, en l'habillant d'un voile de férocité. Corrosif et ravageur.
Désoeuvré
Tiens tiens tiens... Je croyais qu'il avait arrêté le dessin en BD, Trondheim ? Comment ? "C'est pas de la BD, c'est un essai." Ah ok. Bon, et les petits personnages dessinés qui se déplacent et agissent dans l'album, c'est juste pour illustrer alors ? Bon eh bien, moi je suis quand même content de revoir du dessin de Trondheim en album. Même si celui-ci ne ressemble pas trop à ce qu'il avait fait auparavant (quoique l'autobiographie en BD, c'est un peu lui qui l'a remise au goût du jour). Clairement, ce cher vieux Lewis fait sa crise de la quarantaine. Il pense que ça y est, qu'il est passé de l'autre côté, sur la pente descendante. Que tout va aller en déclinant, et l'inspiration, accompagnant le talent, sombrer irrémédiablement dans le gouffre de la vieillesse, de la sénilité et de la maladie d'Alzheimer. Alors voilà notre dessinateur-essayiste tentant de grappiller des indices sur la véracité ou non de cette crainte. Et que je t'emmerde des septuagénaires encore verts, et que je te fous le cafard aux autres quadras... Il a dû passer pour un (jeune) emmerdeur, le Lewis... Bon, disons-le clairement, ça m'a un peu saoulé, cette quête un peu vaine. Bien sûr que certains sont atteints par la vieillesse ; bien sûr que d'autres continueront bien longtemps à dessiner (comme Eddy Paape ou Albert Weinberg, honteusement oubliés par Trondheim !). Mas c'est la même chose un peu partout. Enfin bref, j'ai bien aimé quand même les scènes où Trondheim se fait botter le cul (gentiment) par ses personnages. Ca prouve qu'il a quand même un peu d'humour et de recul sur son personnage public, ce côté bourge un peu neuneu pas satisfait de son sort, que beaucoup envieraient. Au final, "Désoeuvré" est plus un jalon dans l'oeuvre de Trondheim qui est, n'ayons pas peur de le dire, l'un des auteurs les plus importants des dix dernières années. C'est sympa à lire, mais un peu vain sur le fond.