Zig et Puce

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)

Zig et Puce sont deux adolescents qui rêvent d'aller faire fortune aux Etats-Unis. Mais leurs aventures les détourneront perpétuellement de leur but.


Albums jeunesse : 10 à 13 ans Greg Journal Tintin Le Premier Futuropolis (1972-1994) Les Pionniers de la BD

Zig et Puce, deux adolescents, partent faire fortune aux Etats-Unis. Ils s'embarquent donc sur le premier bateau en partance. Mais beaucoup d'obstacles imprévus se dressent sur leur passage : jeunes filles à sauver, pingouin à récupérer, animaux hargneux, indigènes hostiles... Riches, célèbres, adulés du monde entier, les deux jeunes gens feront le tour du monde... Sans pouvoir rester aux States...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1927
Statut histoire Une histoire par tome 24 tomes parus

Couverture de la série Zig et Puce © Hachette/Glénat/Futuropolis 1927
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)
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14/08/2003 | Spooky
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L'avatar du posteur Agecanonix

Pour la génération de jeunes qui a grandi avec le journal Tintin dans les années 60, "Zig et Puce" est une Bd de Greg. Mais pour les anciens ou les historiens de la BD, on sait que c'est une création d'Alain Saint-Ogan en 1925, sollicitée par le Dimanche Illustré. Aussi, attention, ma note ne concerne ici que la reprise de Greg. J'ai un grand respect pour les bandes pionnières comme Les Pieds Nickelés ou Pim Pam Poum, celles qui marquent les débuts de la bande dessinée, sans elles, rien n'existerait aujourd'hui. Mais le plus souvent, c'est un peu comme pour le cinéma muet, ces bandes m'ennuient, je les trouve dépassées et obsolètes, plus du tout adaptées au public actuel ; c'est ce que j'ai ressenti un peu en découvrant (en adulte) des rééditions d'albums d'origine en bibliothèque. Mais savoir que des gamins de 2013 ou même des trentenaires vont s'y intéresser, me réjouira quand même à notre époque où le manga a envahit notre culture. Ce fut certainement encore plus extraordinaire pour les gosses de 1925, quelle évasion ça a dû être pour eux, à une époque où la bande dessinée était balbutiante. Malgré un graphisme pas toujours très joli, Saint-Ogan conçoit une Bd moderne par ses scénarios pleins de fantaisie, ses recherches graphiques, les trouvailles de mise en page et surtout l'emploi du cadrage et de la bulle (finis le dessin en forme d'image d'Epinal et le texte placé dessous). C'est aussi une bande purement française, affranchie de toute belgitude, qui sera la première à être exploitée en France commercialement en dehors du secteur de la presse, notamment avec le pingouin Alfred utilisé par la publicité et comme mascotte. Avec ce pingouin ramené du Pôle Nord, les 2 gamins voyageurs émerveillés crées par Saint-Ogan, rencontreront des personnages pittoresques et connaîtront auprès du public enfantin des années 20 et 30 qui rêvait d'évasion et de rire, un formidable succès jusqu'en 1955. De mon côté, je préfère la version Greg, dont une planche est présentée ici en galerie, parce que c'est l'une des premières bandes que je découvre dans les vieux Tintin de mon père, et que j'ai toujours aimé l'humour et le trait de Greg. En 1963, à la demande de leur créateur, Greg relève donc le défi dans le journal Tintin, et reprend les personnages dans un récit plein de mystère et d'action, avec le Voleur Fantôme, qui sera suivi par 5 autres épisodes et 2 récits complets jusqu'en 1970. Par la douceur de son trait, Greg rajeunit la bande et la modernise en donnant aux jeunes héros une apparence graphique moins enfantine, et avec toujours son humour enjoué et subtil encore loin des facéties taloniennes, mais proche de ses autres créations humoristiques comme Rock Derby, Babiole et Zou ou Les As. Voici une Bd à découvrir pour les plus jeunes en sachant bien qu'ils ne s'attendent pas à trouver du dessin d'aujourd'hui, mais qu'ils pourront peut-être approcher d'abord par la version Greg, plus accessible.

14/11/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'ai jamais lu un album d'Alain Saint-Ogan car j'ai peur de tomber sur une série désuète. En revanche, je ne pouvais pas passer à coté de la reprise de Greg qui est un auteur que j'aime beaucoup. Je ne fus pas du tout déçu. Il y a tout ce que j'aime chez Greg : le dessin est énergique, les différentes péripéties m'ont captivé et les personnages que croisent Zig et Puce sont très intéressants. Il ne faut pas oublier les dialogues ! C'était vraiment le point fort de Greg. C'est vraiment une très bonne reprise. Ça me donne d'ailleurs envie de lire les albums de Saint-Ogan.

13/09/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

1925... A la demande de Henry de Weindel et Camille Ducray, responsables d'éditions, Alain Saint-Ogan crée deux petits personnages chargés d'illustrer la dernière page du Dimanche-Illustré, supplément dominical au journal "Excelsior". Ainsi naissent Zig et Puce... Ils y font leurs débuts dans le n° 11 du 3 Mai 1925. Dans le n° 148 du 27 Décembre 1925, ces deux amis font la connaissance du pingouin Alfred ; lequel va leur devenir inséparable. Enorme succès : les lecteurs écrivent en masse et réclament leur présence plus régulière ; ce qui sera fait dès le n° 202 du 9 Janvier 1927. "Zig et Puce" ?... Au départ une succession de gags qui, au fur et à mesure, vont se transformer en récits plus denses, plus structurés. Le graphisme ?... Simple, clair, lisible. Révolution dans la lecture : Saint-Ogan va introduire ce que l'on appellera le "phylactère" de manière plus constante. La "BD" d'alors était plutôt "narrative", avec le textuel sous l'image. Le succès ?... La Grande Guerre est encore dans tous les esprits. Lire "Zig et Puce", s'est s'évader, rêver, vivre des aventures "exotiques" et -un peu- oublier la dure réalité de la vie d'alors. C'est aussi le début de ce qu'on nommera "les années folles". Des stars de l'époque vont "s'approprier" les personnages : Alfred deviendra la mascotte de Mistinguett, du président de la République, de Charles Lindbergh, ... Une véritable "explosion" avec -pour l'époque- un énorme merchandising. Zig et Puce, malgré leur retraite prise en 1956, sont encore dans beaucoup de mémoires -dont la mienne-. D'une certaine manière, je les ai retrouvés -d'une certaine façon- dans Quick et Flupke de Hergé. C'est tout simple, l'humour bon enfant, les situations cocasses ne tireraient même plus un sourire au lectorat actuel ; mais cela a un charme fou. Et c'est pour cela que je les apprécie franchement bien.

06/12/2006 (modifier)
Par Sagera
Note: 4/5

Cette bd est la toute première que j'ai lue dans ma vie. Publiée à l'époque dans un hebdomadaire tv, elle m'enchantait littéralement. Des années aprés, en la relisant j'ai retrouvé les mêmes sensations du tout jeune gamin que j'étais. Ceci dit, mon avis sur cette bd n'est forcément pas objectif. Car les aventures de zig et puce appartiennent à une autre époque, un autre temps. Elles font partie de l'histoire de la bd. A découvrir donc avec un peu de recul et beaucoup de respect pour l'un des premiers grands auteurs de l'histoire du neuvième art.

20/09/2003 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Attention, Monument ! Créés en 1925 par Saint-Ogan, Zig et Puce ont connu un succès foudroyant jusqu'en 1956, date de publication de leur dernière aventure. A l'instar de Babar, Bécassine, ou des Pieds Nickelés, Zig et Puce sont d'incontestables piliers du patrimoine littéraire français. Pour la première fois un personnage de bande dessinée, Alfred le pingouin, suscita un véritable phénomène de mode : photographié en compagnie des plus grandes stars de l'époque, il devint même la mascotte d'aviateurs français. Pour l'une des toutes premières fois, des personnages de BD européens sortent de leurs albums. Ils envahissent tous les médias : cinéma, théâtre, disques. Bref ils travaillent leur image. Ils se montrent avec des stars des années 30 et Alfred arrive même par un coup de maître à devenir la mascotte de nombreux aviateurs français et du président de la République française de l'époque: Gaston Doumergue. Ils font aussi du marketing avec des jeux et des figurines à leurs effigies. Tout ça une bonne cinquantaine d’années avant Lara, sa Seat et ses barres au chocolat. Seul, Alfred le Pingouin continuera une carrière solo à partir de 1974 comme mascotte du salon de la bédé d'Angoulême en hommage à son créateur. Malheureusement, la gloire ne dure qu'un temps et le gentil pingouin se fera moucher la chandelle par un petit reporter belge et son chien, quand l'Alphart remplacera l'Alfred pour célébrer les lauréats du festival. Prévu à l'origine pour combler un manque publicitaire dans l’hebdomadaire «Dimanche illustré», Zig et Puce voient le jour sous la plume de Alain St Ogan en 1925. Les deux petits garnements connaissent rapidement un succès phénoménal. La recette est fort simple: trois personnages simples et attachants. Zig est grand, Puce est un petit gros aux cheveux roux et pour parfaire le tableau, nos deux lascars sont perpétuellement accompagnés par un pingouin nommé Alfred. Ils sont également suivis par une cohorte de seconds rôles qu'ils rencontrent au fur et à mesure de leurs aventures. Les cases sont claires et lisibles, et surtout des bulles viennent prendre la place des encarts textes habituellement utilisés dans les bédés de l'époque. Vedettes de la bande dessinée française d'avant-guerre, Zig, Puce et le pingouin Alfred furent dépassés par le succès de Tintin après 1946. Leur créateur Alain Saint-Ogan les avait abandonnés pour se consacrer au dessin de presse lorsque Michel Greg lui proposa, en 1962, de les reprendre pour de nouvelles aventures. Lorsque le premier épisode des nouvelles aventures de Zig et Puce, Le Voleur fantôme, commença à paraître le 26 mars 1963 dans Tintin, Saint-Ogan s’exclama par lettre interposée : « Parfait ! Superbe… Merci. » Le trait d'Alain Saint-Ogan dans Zig et Puce est remarquable. C'est un tracé flexible, à la fois précis et maladroit, mais d'un contour lisible qui préfigure l'esthétique de la " ligne claire " dont Hergé sera le grand maître. On y sent tout le bouillonnement des lignes plurielles à l'image des projets de Zig et Puce, continuellement perturbés par d'aventureuses errances. En ce qui concerne les histoires elles-mêmes, il s'agit d'une suite de péripéties improbables et "drôles" (ça ne m'a pas arraché réellement de sourire, mais j'imagine que si j'avais vécu 75 ou 80 ans plus tôt, ç'aurait pu être le cas). Elles mélangent aventure à la Tintin (hergé puisera largement dans Zig et Puce par la suite), fantastique et même SF dans certains cas (les titres sont transparents). Lorsque Greg reprend le collier, en 1962, il force son dessin pour en faire un hommage au créateur. mais cela ne le satisfait pas plus que les fans, il reprend donc son naturel, inspirant plus de cohérence et de sérieux à ces aventures qui se présentaient originellement comme des gags en une page. Sa gouaille et son intelligence de scénariste permettent au dessinateur alors jeune qu'il était à l'époque de littéralement "s'éclater" : «J'ai rajouté de l'action rigolote, puis j'ai mêlé l'humour et l'aventure et ça a marché un peu mieux. Je me suis vraiment défoncé sur cette série, mais le succès a toujours été moyen.» Si la série Zig et Puce se caractérisent par une suite échevelée de péripéties toutes plus improbables les unes que les autres, il n'en est pas moins vrai en ce qui concerne sa publication. Originellement éditée par la librairie Hachette, pionnière en matière de Bd et d'édition tout court, cela se poursuit en 1962, au moment de la reprise par greg aux Editions Dargaud. Entretemps, Futuropolis a réédité la série des Saint-Ogan sous la forme de 4 recueils, avant que dans les années 1990, Glénat réédite l'ancienne série en fac-similés de toute beauté. Ma note semblera certainement surévaluée pour des lecteurs de BD lambda du début du XXIème siècle. Mais il faut recadrer le cadre historique. La France se relève enfin du marasme économique et social généré par la première guerre mondiale. Les explorations de la planète se poursuivent, et les enfants ont besoin de rêver. Lorsque Zig et Puce se retrouvent face à des peuplades exotiques aux moeurs franchement différentes, il n'y a rien de tel pour faire voyager les esprits de la jeunesse de l'époque... Précision : la numérotation que j'adopterai pour recenser les albums sera globale. La série reprise par Greg s'est vue affubler des numéros 1, 2, 3, etc... à sa sortie...

14/08/2003 (modifier)