Capitaine Apache

Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)

Une bonne série western, centrée principalement sur les exactions dont étaient victimes les Indiens.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Indiens d'amérique du nord Pif Gadget

L'action débute aux Etats-Unis, à la fin du 19ème siècle... A cette époque, le colonialisme blanc atteint une violence très souvent dramatique... Okada est un jeune métis. Il est né d'Iowa, une Indienne, et de Johnny O'Wilburd -un Irlandais qui a choisi le camp des "peaux-rouges"-. Okada va rapidement devenir un symbole de la révolte des siens, qui lui donneront le surnom de "Capitaine Apache"

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1980
Statut histoire Histoires courtes 8 tomes parus

Couverture de la série Capitaine Apache © Editions du Taupinambour 1980
Les notes
Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)
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02/10/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur bamiléké

Voici une série beaucoup plus intéressante qu'il n'y paraît après une première lecture rapide. Elle me renvoie immanquablement à l'album de Duhamel Fausses pistes. La série appartient à un mouvement anticolonialiste et anti-raciste des années 70. Je ne vais surtout pas m'en plaindre ; Elle visait un public jeune donc à l'esprit très malléable et très réceptif à ce type de récit. Mais voilà combattre des représentations simplistes à la Hollywood par d'autres représentations simplistes ne me convient guère. Sur des sujets historiques aussi sérieux et pas encore refermés c'est la porte ouverte à des critiques destructives. L'ouvrage traite sous forme de courtes histoires anecdotiques souvent dramatiques des guerres indiennes Apaches Chiricahua en Arizona et Nouveau Mexique. Le scénariste monsieur Lécureux nous présente un nouveau héros Blanc qui prend parti pour la cause Indienne. Il y eut une véritable éclosion de ces héros à cette époque le plus célèbre étant Blueberry mais mon préféré reste Buddy Longway. Ici notre Irlandais rouquin épouse une indienne puis parcours le pays avec son fils pour redresser les torts infligés aux Indiens. Son fils devenant par la suite un leader de la seconde guerre Apache. C'est la fin des Guerres Indiennes qui ont commencé près de 100 ans plus tôt. Les auteurs mettent l'accent sur les massacres, les injustices et les violations de traités bien réels subits par les Indiens de la part des gouvernements et des pionniers. Mais la première contradiction insurmontable à mon avis pour les scénaristes, est que ces héros sont eux-mêmes des colonisateurs ou issus de la vague colonisatrice. Or avant les fusils, c'est la venue des Européens avec leurs virus pathogènes pour les Indiens qui a été la grande source de la mortalité des millions de morts Amérindiens. Tous ces héros sont donc vecteurs de mort rien que par leurs présences. La seconde contradiction est de présenter Buffalo Bill comme un héros du Pony Express alors qu'il a été la source de l'autre grande cause de la mortalité des Indiens, la tuerie insensée des bisons. Cela a provoqué famines, malnutritions et maladies comme l'explique très bien Derib dans Celui qui est né deux fois et d'autres historiens Lécureux est parti de l'affaire Bascom pour établir son récit. Mais là aussi les historiens modernes montrent que son récit est pour le moins biaisé au-delà de la partie romanesque indispensable à sa création. En effet Cochise ne peut pas être présenté comme un ange innocent. Ni les Indiens tous gentils à part quelques incontrôlables. Les Guerres Indiennes ont fait quelques 40000 morts Indiens en 110 ans mais aussi 20000 Blancs. On est loin d'un ratio comme l'invasion de l'armée soviétique en Afghanistan. Après sa fuite Cochise prend en otage des Blancs pour les échanger contre les prisonniers ( dont le frère de Cochise et ses neveux). Devant le refus de Bascom, Cochise s'enfuit en laissant ses prisonniers morts. C'est alors que Bascom fit pendre le frère de Cochise, d'où la guerre. (Once They Moved Like The Wind de David Roberts 1993) Ce long développement pour montrer que l'Histoire se plie mal au manichéisme sauf à vouloir la travestir. Je trouve les dessins très dynamiques pour les actions et les corps mais quelconques pour les paysages et les ambiances. Quant aux couleurs je n'aime pas du tout.

22/11/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Déjà, à l'époque où je lisais ces aventures dans Pif Gadget, j'étais passionné par l'univers amérindien. C'était donc une des séries que j'attendais avec le plus d'impatience, je l'aimais bien. Comme souvent dans les séries "Vaillant", il s'agissait de mettre en avant certaines valeurs humanistes. Et ici, le rapport entre certains Indiens et les colonisateurs blancs donne l'occasion de faire ressortir ces valeurs - ou leur négation. Même si l'arrière plan m'échappait, le plaisir que je prenais à lire ces aventures me fait attribuer à la série trois étoiles. La nostalgie joue beaucoup (j'ai eu un peu plus de mal il y a quelques temps lorsqu'un album m'est tombé sous la main). Et c'est clairement à réserver aux plus jeunes pour envisager un achat. Une curiosité, à redécouvrir éventuellement.

20/06/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Dernière grande série réaliste du journal Pif-Gadget, "Capitaine Apache" raconte l'apprentissage d'un jeune métis, Okada, à la dure vie de l'Ouest, tout en résistant au désir de conquête des Blancs. Pour un amoureux de la nation Indienne comme moi, j'ai bien accueilli cette série à l'époque, même si elle n'abordait pas tous les problèmes liés au racisme, à l'incompréhension, et aux massacres perpétrés par les Blancs sur ce peuple magnifique, mais la série livrée en récits complets de 20 planches dans Pif, pour un public plutôt jeune, ne permettait pas cette analyse. Pourtant, la série décrit la période difficile où les Blancs colonisent le Colorado et l'Ouest sauvage, commettant toutes sortes d'exactions, rudoyant bien souvent l'homme rouge, un peu comme on le verra dans le beau film de Kevin Costner Danse avec les loups. Lécureux signe une série franchement humaniste qui incite à la réflexion, beaucoup plus affirmée que dans Loup Noir, autre héros du journal Pif, et avec une méthode analogue à celle qu'il emploie dans Rahan. Le trait de Norma est ici plus rugueux que dans d'autres de ses créations, inspiré d'un combiné entre les styles de Chéret et Giraud. Une bande attachante qui renoue avec les grandes bandes d'aventure du journal Vaillant des débuts, à une époque où les bandes classiques sont abandonnées dans Pif pour faire place aux adaptations dessinées de séries TV.

28/06/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai lu deux albums parus chez les éditions Soleil. C'est du western pour les jeunes qui se laisse lire, mais il y a rien de vraiment mémorable. Il faut dire que dans ces albums il y a 3 histoires de 12 pages donc Lécureux n'a pas beaucoup de pages pour raconter une histoire, donc elles sont simplistes avec des rebondissements faciles et des personnages sans saveur. J'avoue toutefois que la narration est assez bonne. Quant au dessin, c'est du dessin réaliste comme on voyait dans les publications de l'époque et je l'aime bien. J'aurais bien aimé voir les planches en noir et blanc.

25/06/2013 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Western tout à fait sympathique. Le jeune métis Okada, né d'une mère apache et d'un père blanc se trouve témoin de bon nombre de petites situations qui ont fait la grande histoire de l'Ouest. Récit de vingt planches en moyenne, ces aventures possèdent une belle documentation, conjuguée au solide sens de l'aventure de Roger Lécureux. Sa narration s'appuie beaucoup de textes descriptifs qui, contrairement à ce que l'on pourrait pense, donnent beaucoup de dynamisme à son travail. Les scénarios sont des démonstrations d'humanisme et de générosité. Le dessin de Norma est complexe, faisant preuve d'une vision très détaillée, mais qui souffre d'une certaine raideur. Il vaut beaucoup mieux en tout cas que le style sous-Giraud dont on l'a trop souvent qualifié. Son western est moderne, ses personnages sont hirsutes et poussiéreux même si la violence est quelque peu gommée. Les couleurs sont souvent "expressives (personnages peints d'une seule couleur, rouge par exemple) ce qui ne rend pas forcément hommage au sérieux de son travail. Un western classique tout public, fait avec métier et talent, qui mérite mieux que l'oubli où il a sombré.

31/05/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Okada fait sont apparition dans Pif Gadget n° 347 du 20 Octobre 1975. Il tire une dernière flèche dans "Pif" n°880 du 6 Mars 1986. Pas mal, effet, mais -bon- on a vu beaucoup mieux en 30 ans... BIEN QUE : Lécureux sert ici divers scénarios étoffés qui relatent les révoltes indiennes face à cette colonisation blanche pour qui "Un bon indien est un indien mort..." Bien documenté, j'ai été agréablement surpris lors de la parution hebdomadaire de ces 106 épisodes (si, si !). Lire et suivre "Okada" c'était entrer dans ce monde des "indiens et des cow-boys", mais vu de l'autre côté de la lorgnette. Les scénarios sont bien servi par le graphisme de Norma dont le trait réaliste, souple et nerveux est "dirigé" vers un public "populaire" (dans le bon sens du terme). C'est peut-être cela -malheureusement- qui fait que l'ensemble de la série me paraît -encore actuellement- un peu fade. Belle série humaniste néanmoins, mais déjà oubliée de beaucoup alors qu'elle a disparu il y a "seulement" 20 ans. Vous aimez les belles histoires d'indiens ?... Laissez-vous tenter par ce "Capitaine Apache"... mais ne vous attendez pas à voir gicler le sang ! Un série "politiquement correcte" pour le lectorat de "Pif". "Capitaine Apache" aura l'honneur de 5 albums : les 4 premiers chez "Vaillant" de 1980 à 1981, le dernier chez "Messidor-La Farandole" en 1986. Les tomes 1 et 2 ont été réédités chez "Soleil" en 1995. Le dessinateur : NORMA : une femme ?.. Ben non, il s'agit de Nobert MORANDIERE, dit Norma, dessinateur-scénariste de nationalité française, né à Alger le 20 Février 1946. Inconnu ?... Ben non... plusieurs de ses séries ont été avisées sur ce site : Pieter Hoorn, Les Souvenirs de la pendule, Le Bossu.

02/10/2006 (modifier)