J'étais curieux de découvrir cette BD jeunesse portant sur un enfant sourd-muet. Quel en serait le traitement ? Quelle serait son histoire ?
Le résultat n'est pas mal mais à réserver à un lectorat jeunesse.
Avec un dessin fraîchement coloré et typé manga, Des mots dans les mains raconte la petite vie de cet enfant sourd avec ses parents et à l'école, avec ses copains et la maîtresse. Les personnages ont toujours un énorme sourire aux lèvres, tout est joyeux et lumineux, sauf quand Arthur est triste du fait de son handicap mais ça ne dure jamais longtemps.
Il se passe assez peu de choses dans cet album. Arthur mène une vie joyeuse comme tous les enfants autour de lui, il a un meilleur copain avec qui il joue au foot. Mais bien sûr, sa différence apparaît par-ci par-là, comme un handicap qu'il surmonte avec le sourire, quand il ne comprend pas ce que la maîtresse veut qu'il fasse en cours, quand il n'entend pas la passe que lui fait son copain au foot, etc. Mais à chaque fois, après un petit embêtement ou un petit chagrin, tout s'arrange. Et le mignon Arthur peut ainsi expliquer à sa classe à quel point ses mains sont pour lui comme sa bouche et ses yeux, son moyen de communiquer vers l'extérieur.
C'est une gentille histoire, peut-être un peu trop gentille ou légèrement trop éducative : elle manque en effet d'une histoire à même de captiver le lectorat qu'il soit jeune ou adulte.
Cette BD se retrouvera probablement dans les CDI des écoles primaires de France car la différence de la surdité y est décrite avec un certain bonheur. Elle plaira probablement aussi à certains parents qui voudront l'acheter à leurs enfants pour qu'il comprenne le handicap d'autres enfants ou bien justement parce que leurs enfants sont sourds et qu'ils verront avec plaisir un garçon comme eux vivre sa vie avec le sourire.
J'ai entamé cette BD sur une impression mitigée.
Je n'apprécie en effet que très peu le dessin de Louis-Bertrand Devaud que je trouve relativement médiocre, du moins dans son impression d'ensemble même si je lui reconnais un style reconnaissable, une certaine vie qui apparaît sur ses personnages et animaux, et une bonne efficacité dans sa mise en page.
J'étais également déçu par la rapidité avec laquelle ces pages se lisent, souvent muettes, composées de 2 grosses cases peu remplies par planche.
Et il m'a fallu une ou deux histoires pour entrer dans le trip absurde et alimentaire de ces histoires courtes.
Et finalement, je dois dire que j'ai bien apprécié ma lecture. L'humour absurde fonctionne souvent bien, me faisant rire par-ci par-là. C'est déjanté et assez drôle.
Sympathique lecture.
Alors comme ça ne coûte pas cher, pourquoi ne pas en conseiller si ce n'est l'achat du moins la lecture ?
PS : à noter que le gag des aliments immobiles qui tentent de bouger en faisant "gniii" est un gag très largement utilisé auparavant dans le Lapin de phiip. Est-ce un petit hommage ou une influence ignorée ?
Un petit album souple et de bonne qualité physique, une belle couverture, des planches claires et plutôt bien dessinées... Autant de raisons qui m'ont donné envie de lire cette BD au contenu mystérieux.
Les histoires courtes de ce recueil sont étonnantes. Leurs sujets sont pour le moins originaux et variés, mais tous suintent une impression de bizarre, de dérangeant. Ils abordent des thématiques difficiles à appréhender, ce qui est également le cas de leurs messages, si message il y a. C'est parfois glauque, parfois mélancolique, parfois douloureux, mais presque toujours vraiment... bizarre.
La majorité de ces histoires se termine en outre de manière assez abrupte, laissant le lecteur que je suis sur un sentiment d'incompréhension bien souvent.
C'est une BD que j'ai lue sans déplaisir grâce au bon dessin et à une narration fluide, avec intérêt également du fait de l'étonnement que m'apportaient ces récits, mais ce n'est pas le genre de BD dont je conseille l'achat. Trop underground pour moi, même si je suis persuadé que d'autres que moi pourraient vraiment aimer ce style.
L'autobiographie, en Bande dessinée est un thème assez couru de nos jours, un peu moins en 1984 quand était paru en Angleterre le premier volume d'Alec.
Dans Alec, Eddie Campbell se met donc en scène sous le nom d'Alec Mac Garry, un jeune homme de vingt ans, travaillant dans une aciérie et passant le plus clair de son temps libre dans un pub perdu en pleine campagne, le King Kanute. On le voit souvent en compagnie de Danny Grey, un homme plus vieux de quelques années et de ses autres amis. On suit cette bande de jeunes dans leur quotidien ordinaire, composé d'aventures, de beuveries et de toutes sortes de tribulations.
Ce qui risque de heurter dans cette BD, est sa forme, cela paraît souvent décousu, pas forcément raconté de manières structuré, ce sont plusieurs histoires, d'une ou quelques pages, n'ayant pas forcément un lien direct évident, mises simplement l'une derrière l'autre. Des scènes sans forcément un début ni une fin, simplement retranscrites sur le papier. Même si l'ensemble parait assemblé de façon anarchique (surtout au début), les dialogues sont tout de même construits avec beaucoup de soin, ce qui apporte un plus non négligeable au plaisir de lecture, le ton employé est très moderne.
Les aventures sont très "anglaises", ce qui implique qu'il n'est pas facile de tout cerner pour le lecteur français, ces histoires se déroulent à la fin des années 1970, dans un contexte politique et culturel différent de ce qu'il est aujourd'hui, mais c'est aussi l'un des avantages de cette BD, d'être un témoin d'une certaine façon de vivre du monde ouvrier à une période qui n'est pas loin d'appartenir à l'Histoire.
Cependant en restant très premier degré, cette lecture peut aussi s'avérer plaisante, quel que soit l'endroit où l'on se trouve, pas mal d'entre nous peuvent avoir l'impression légitime d'avoir connu des moments similaires de ceux d'Alec et ses potes.
A noter dans ce premier volume, un passage au Touquet pour nos valeureux piliers de pub, qu'Alec n'a pas oublié à ce jour, en raison de sa mésaventure...
Ceux qui ont lu From Hell savent que les dessins d'Eddie Campbell ne sont pas forcément accessibles d'emblée, c'est du noir et blanc plutôt "brut", fortement encré, même si ici le style est à la fois moins travaillé et moins sombre que dans From Hell.
Eddie Campbell est surtout connu en France aujourd'hui comme étant "le dessinateur de From Hell, la BD d'Alan Moore". Avec la publication d'Alec il va peut-être pouvoir être reconnu comme étant un auteur complet, même si je doute qu'Alec, malgré ses qualités emporte totalement l'adhésion.
Quoi qu'il en soit, J'ai apprécié le premier tome. Je lirai la suite avec intérêt. En attendant, je conseille la lecture de ce premier Alec.
JJJ
Ralf König nous entraîne dans une histoire passant des délices orientaux des Milles et Une Nuit à un univers contemporain... en prenant bien soin au passage d'écorcher gentiment intégristes et autres fondamentalistes de tous poils...
Les thèmes qu'aborde l'auteur ne lui sont pas inconnus, les principaux sont l'homosexualité et la sexualité, le tout emballé dans un humour que ne peux pas vraiment qualifier de conventionnel. L'ensemble peut sembler sulfureux, pourtant on est tout de même plus dans la légèreté que la provocation.
L'aspect érotique de l'histoire se ressent plus dans la crudité des propos que par l'utilisation de scènes de sexe, qui ne sont finalement pas très nombreuses.
Les dessins de Ralf König sont simples, nez et visages ronds, les expressions des personnages sont assez fendardes. Les dessins sont au service de l'histoire, on lit plus qu'on ne contemple.
Djinn Djinn n'est clairement pas le chef-d’œuvre de l'année, mais c'est une BD que j'aurai presque classé en humour tant elle sait parfois faire rire. Un moment de lecture sympathique.
JJJ
Je n'ai pas lu le roman original d'Adolfo Bioy Casares, une oeuvre fameuse si l'on croit ce qu'en dit Michel Lafon dans la préface du présent album. Je ne suis pas capable de dire si cette adaptation en est fidèle, mais qu'importe après tout, Jean Pierre Mourey nous offre ici sa vision personnelle de cette oeuvre, et, c'est bien évidemment de cette BD que je vais parler en quelques lignes.
Le thème central de cette histoire est l'amour démesuré qu'éprouve un homme pour une femme qui hélas ne semble pas le remarquer. Pour servir ce thème, lui donner une dimension supplémentaire et une originalité certaine, l'auteur se sert d'une incroyable machine, élément capital de l'histoire, dont je ne dirai rien sur le fonctionnement.
Le scénario est aussi complexe que l'architecture de la machinerie, lors de la première lecture, j'ai bien ressenti l'ambiance particulière qui se détache du récit, mais je n'ai pas réussi à comprendre complètement l'histoire. Une deuxième lecture m'a été nécessaire pour bien la cerner. Un point qui s'avère rebutant à mes yeux. Je n'ai rien contre le fait de relire par plaisir, mais je n'aime pas du tout le faire en ayant l'impression de chercher une pièce manquante.
Le style très littéraire de Jean Pierre Mourey, associé au ton que l'on sent très monocorde, employé par les personnages, sont des facteurs qui n'aident pas à l'immersion immédiate, un autre point qui me semble gênant.
Quand on est enfin éclairé sur tous les points -un petit cahier en fin de volume, revenant sur certains évènements clés, apporte une aide supplémentaire en ce sens- la passion que l'on pourrait ressentir pour les personnages, semble bien secondaire en regard de la complexité de l'ensemble...
Bien sûr quand l'on sait quelle est la fonction exacte de la machine, les zones d'ombres disparaissent, mais quand on est confronté à une énigme dans laquelle, ni passion, ni action, ni suspense ne viennent relancer l'intérêt il est difficile de s'accrocher et d'attendre la révélation finale.
Au risque de passer pour un schizophrène, je vais dire que ce scénario est à la fois intelligent et fort peu passionnant.
Les dessins sont agréables, très détaillés pour ce qui est de l'environnement et des décors. Les visages semblent un peu figés, mais c'est l'histoire qui veut ça. Cette BD est entièrement réalisée en bichromie, en variant les couleurs selon les chapitres afin de bien souligner la segmentation de l'histoire.
L'Invention de Morel est une BD qui ne manque pas de qualités sans parvenir pour autant à pleinement séduire. Ceux qui affectionnent le roman original trouveront peut-être du plaisir à la lire... pour les autres, je suis moins sûr.
JJJ
J'ai lu d'une traite les deux volumes composant cette série.
Autant j'ai été fortement impressionné par le talent de Marini (mais, il est vrai, c'est une valeur sûre), autant le scénario m'a laissé sur ma fin. Il n'est pas franchement original, reposant sur tous les grands clichés du western, même si je reconnais que je n'avais pas vu venir la révélation finale.
L'ensemble reste néanmoins fascinant et très agréable à lire, mais c'est pour moi l'une de ces rares BD où le dessin l'emporte sur le scénario, et constitue l'intérêt presque unique de l'œuvre.
Une série qui démarre en Afrique du Sud en 1992, et qui traite de "l'après Apartheid" (une ségrégation raciale abolie en Juin 1991).
Madam ?... c'est Gwen Anderson, une blanche d'origine anglaise d'une cinquantaine d'années.
Eve ?... C'est Eve Sisulu. Elle est noire. Et domestique.
Et les rapports entre ces deux personnes vont s'avérer assez tumultueux.
MAIS : cette série est vitaminée à l'humour. Bien que ce dernier soit très pertinent, je n'y ai jamais trouvé ni haine, ni violence ; mais plutôt un profond travail de dérision de ce qui a trait au racisme.
Les histoires ?... des strips bien construits où les "chutes" sont bien mises en valeur par le comportement des personnages et leur textuel.
Il faut dire également que d'autres intervenants pittoresques en émaillent aussi les pages ; Mémé Anderson -l'ultraconservatrice mère de Gwen-, Eric -le fils de cette dernière- et sa copine de classe Zoulou.
Une bien bonne série humoristique, attachante ; éditée en albums -en France- dès 1997.
"Le roi des ronces" est un manga tout en couleur, fait assez rare pour être mentionné.
Les personnages sont très typés : le costaud qui n'a peur de rien, la pleurnicheuse de service, le vieux grincheux, l'intello...
Un premier tome qui fait la part belle à l'action, et ne laisse que peu de répit à notre petit groupe.
Comment les gens ont-ils été contaminés par Médusa ?
Que s'est-il passé entre l'endormissement des malades et leur réveil brutal ?
A suivre...
Tiens, voici d’étranges petites bêtes poilues ressemblant au lapin Nanabozo mais avec le corps massif d’un ours. Derib créa ces petits personnages au début des années 70, en marge des planches de Yakari et de Buddy Longway dans un but purement récréatif. Mais les Ahlalaaas attirent bien vite la sympathie du public et égaiera les pages du journal Pilote.
Leurs aventures feront même l’objet d’une publication sous forme d’album avec le personnage fétiche de Greg en vedette : Achille Talon. Il y est en effet question pour deux Ahlalaaas de gravir le "Mont Talon". S’en suivent de nombreuses petites péripéties pas bien méchantes pour atteindre leur Everest. C’est sympathique mais comme beaucoup d’albums de Derib, ça se lit vite, bien trop vite, ce qui laisse un goût de trop peu. On y retrouve Achille Talon sous toutes ses coutures et avec sa verve intacte. Heureusement, l’album se referme sur une touche humoristique bien vue pour qui connaît Chichille et son voisin à lui. A noter qu’on retrouvera aussi les Ahlalaaas pour illustrer L'aventure d'une BD (Derib).
Pas exceptionnel donc mais je ferai preuve d’indulgences car Derib est un de mes auteurs préférés et l’ensemble se révèle sympathique.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Des mots dans les mains
J'étais curieux de découvrir cette BD jeunesse portant sur un enfant sourd-muet. Quel en serait le traitement ? Quelle serait son histoire ? Le résultat n'est pas mal mais à réserver à un lectorat jeunesse. Avec un dessin fraîchement coloré et typé manga, Des mots dans les mains raconte la petite vie de cet enfant sourd avec ses parents et à l'école, avec ses copains et la maîtresse. Les personnages ont toujours un énorme sourire aux lèvres, tout est joyeux et lumineux, sauf quand Arthur est triste du fait de son handicap mais ça ne dure jamais longtemps. Il se passe assez peu de choses dans cet album. Arthur mène une vie joyeuse comme tous les enfants autour de lui, il a un meilleur copain avec qui il joue au foot. Mais bien sûr, sa différence apparaît par-ci par-là, comme un handicap qu'il surmonte avec le sourire, quand il ne comprend pas ce que la maîtresse veut qu'il fasse en cours, quand il n'entend pas la passe que lui fait son copain au foot, etc. Mais à chaque fois, après un petit embêtement ou un petit chagrin, tout s'arrange. Et le mignon Arthur peut ainsi expliquer à sa classe à quel point ses mains sont pour lui comme sa bouche et ses yeux, son moyen de communiquer vers l'extérieur. C'est une gentille histoire, peut-être un peu trop gentille ou légèrement trop éducative : elle manque en effet d'une histoire à même de captiver le lectorat qu'il soit jeune ou adulte. Cette BD se retrouvera probablement dans les CDI des écoles primaires de France car la différence de la surdité y est décrite avec un certain bonheur. Elle plaira probablement aussi à certains parents qui voudront l'acheter à leurs enfants pour qu'il comprenne le handicap d'autres enfants ou bien justement parce que leurs enfants sont sourds et qu'ils verront avec plaisir un garçon comme eux vivre sa vie avec le sourire.
Aliments domestiques
J'ai entamé cette BD sur une impression mitigée. Je n'apprécie en effet que très peu le dessin de Louis-Bertrand Devaud que je trouve relativement médiocre, du moins dans son impression d'ensemble même si je lui reconnais un style reconnaissable, une certaine vie qui apparaît sur ses personnages et animaux, et une bonne efficacité dans sa mise en page. J'étais également déçu par la rapidité avec laquelle ces pages se lisent, souvent muettes, composées de 2 grosses cases peu remplies par planche. Et il m'a fallu une ou deux histoires pour entrer dans le trip absurde et alimentaire de ces histoires courtes. Et finalement, je dois dire que j'ai bien apprécié ma lecture. L'humour absurde fonctionne souvent bien, me faisant rire par-ci par-là. C'est déjanté et assez drôle. Sympathique lecture. Alors comme ça ne coûte pas cher, pourquoi ne pas en conseiller si ce n'est l'achat du moins la lecture ? PS : à noter que le gag des aliments immobiles qui tentent de bouger en faisant "gniii" est un gag très largement utilisé auparavant dans le Lapin de phiip. Est-ce un petit hommage ou une influence ignorée ?
Dissymétries
Un petit album souple et de bonne qualité physique, une belle couverture, des planches claires et plutôt bien dessinées... Autant de raisons qui m'ont donné envie de lire cette BD au contenu mystérieux. Les histoires courtes de ce recueil sont étonnantes. Leurs sujets sont pour le moins originaux et variés, mais tous suintent une impression de bizarre, de dérangeant. Ils abordent des thématiques difficiles à appréhender, ce qui est également le cas de leurs messages, si message il y a. C'est parfois glauque, parfois mélancolique, parfois douloureux, mais presque toujours vraiment... bizarre. La majorité de ces histoires se termine en outre de manière assez abrupte, laissant le lecteur que je suis sur un sentiment d'incompréhension bien souvent. C'est une BD que j'ai lue sans déplaisir grâce au bon dessin et à une narration fluide, avec intérêt également du fait de l'étonnement que m'apportaient ces récits, mais ce n'est pas le genre de BD dont je conseille l'achat. Trop underground pour moi, même si je suis persuadé que d'autres que moi pourraient vraiment aimer ce style.
Alec
L'autobiographie, en Bande dessinée est un thème assez couru de nos jours, un peu moins en 1984 quand était paru en Angleterre le premier volume d'Alec. Dans Alec, Eddie Campbell se met donc en scène sous le nom d'Alec Mac Garry, un jeune homme de vingt ans, travaillant dans une aciérie et passant le plus clair de son temps libre dans un pub perdu en pleine campagne, le King Kanute. On le voit souvent en compagnie de Danny Grey, un homme plus vieux de quelques années et de ses autres amis. On suit cette bande de jeunes dans leur quotidien ordinaire, composé d'aventures, de beuveries et de toutes sortes de tribulations. Ce qui risque de heurter dans cette BD, est sa forme, cela paraît souvent décousu, pas forcément raconté de manières structuré, ce sont plusieurs histoires, d'une ou quelques pages, n'ayant pas forcément un lien direct évident, mises simplement l'une derrière l'autre. Des scènes sans forcément un début ni une fin, simplement retranscrites sur le papier. Même si l'ensemble parait assemblé de façon anarchique (surtout au début), les dialogues sont tout de même construits avec beaucoup de soin, ce qui apporte un plus non négligeable au plaisir de lecture, le ton employé est très moderne. Les aventures sont très "anglaises", ce qui implique qu'il n'est pas facile de tout cerner pour le lecteur français, ces histoires se déroulent à la fin des années 1970, dans un contexte politique et culturel différent de ce qu'il est aujourd'hui, mais c'est aussi l'un des avantages de cette BD, d'être un témoin d'une certaine façon de vivre du monde ouvrier à une période qui n'est pas loin d'appartenir à l'Histoire. Cependant en restant très premier degré, cette lecture peut aussi s'avérer plaisante, quel que soit l'endroit où l'on se trouve, pas mal d'entre nous peuvent avoir l'impression légitime d'avoir connu des moments similaires de ceux d'Alec et ses potes. A noter dans ce premier volume, un passage au Touquet pour nos valeureux piliers de pub, qu'Alec n'a pas oublié à ce jour, en raison de sa mésaventure... Ceux qui ont lu From Hell savent que les dessins d'Eddie Campbell ne sont pas forcément accessibles d'emblée, c'est du noir et blanc plutôt "brut", fortement encré, même si ici le style est à la fois moins travaillé et moins sombre que dans From Hell. Eddie Campbell est surtout connu en France aujourd'hui comme étant "le dessinateur de From Hell, la BD d'Alan Moore". Avec la publication d'Alec il va peut-être pouvoir être reconnu comme étant un auteur complet, même si je doute qu'Alec, malgré ses qualités emporte totalement l'adhésion. Quoi qu'il en soit, J'ai apprécié le premier tome. Je lirai la suite avec intérêt. En attendant, je conseille la lecture de ce premier Alec. JJJ
Djinn Djinn
Ralf König nous entraîne dans une histoire passant des délices orientaux des Milles et Une Nuit à un univers contemporain... en prenant bien soin au passage d'écorcher gentiment intégristes et autres fondamentalistes de tous poils... Les thèmes qu'aborde l'auteur ne lui sont pas inconnus, les principaux sont l'homosexualité et la sexualité, le tout emballé dans un humour que ne peux pas vraiment qualifier de conventionnel. L'ensemble peut sembler sulfureux, pourtant on est tout de même plus dans la légèreté que la provocation. L'aspect érotique de l'histoire se ressent plus dans la crudité des propos que par l'utilisation de scènes de sexe, qui ne sont finalement pas très nombreuses. Les dessins de Ralf König sont simples, nez et visages ronds, les expressions des personnages sont assez fendardes. Les dessins sont au service de l'histoire, on lit plus qu'on ne contemple. Djinn Djinn n'est clairement pas le chef-d’œuvre de l'année, mais c'est une BD que j'aurai presque classé en humour tant elle sait parfois faire rire. Un moment de lecture sympathique. JJJ
L'Invention de Morel
Je n'ai pas lu le roman original d'Adolfo Bioy Casares, une oeuvre fameuse si l'on croit ce qu'en dit Michel Lafon dans la préface du présent album. Je ne suis pas capable de dire si cette adaptation en est fidèle, mais qu'importe après tout, Jean Pierre Mourey nous offre ici sa vision personnelle de cette oeuvre, et, c'est bien évidemment de cette BD que je vais parler en quelques lignes. Le thème central de cette histoire est l'amour démesuré qu'éprouve un homme pour une femme qui hélas ne semble pas le remarquer. Pour servir ce thème, lui donner une dimension supplémentaire et une originalité certaine, l'auteur se sert d'une incroyable machine, élément capital de l'histoire, dont je ne dirai rien sur le fonctionnement. Le scénario est aussi complexe que l'architecture de la machinerie, lors de la première lecture, j'ai bien ressenti l'ambiance particulière qui se détache du récit, mais je n'ai pas réussi à comprendre complètement l'histoire. Une deuxième lecture m'a été nécessaire pour bien la cerner. Un point qui s'avère rebutant à mes yeux. Je n'ai rien contre le fait de relire par plaisir, mais je n'aime pas du tout le faire en ayant l'impression de chercher une pièce manquante. Le style très littéraire de Jean Pierre Mourey, associé au ton que l'on sent très monocorde, employé par les personnages, sont des facteurs qui n'aident pas à l'immersion immédiate, un autre point qui me semble gênant. Quand on est enfin éclairé sur tous les points -un petit cahier en fin de volume, revenant sur certains évènements clés, apporte une aide supplémentaire en ce sens- la passion que l'on pourrait ressentir pour les personnages, semble bien secondaire en regard de la complexité de l'ensemble... Bien sûr quand l'on sait quelle est la fonction exacte de la machine, les zones d'ombres disparaissent, mais quand on est confronté à une énigme dans laquelle, ni passion, ni action, ni suspense ne viennent relancer l'intérêt il est difficile de s'accrocher et d'attendre la révélation finale. Au risque de passer pour un schizophrène, je vais dire que ce scénario est à la fois intelligent et fort peu passionnant. Les dessins sont agréables, très détaillés pour ce qui est de l'environnement et des décors. Les visages semblent un peu figés, mais c'est l'histoire qui veut ça. Cette BD est entièrement réalisée en bichromie, en variant les couleurs selon les chapitres afin de bien souligner la segmentation de l'histoire. L'Invention de Morel est une BD qui ne manque pas de qualités sans parvenir pour autant à pleinement séduire. Ceux qui affectionnent le roman original trouveront peut-être du plaisir à la lire... pour les autres, je suis moins sûr. JJJ
L'Etoile du Désert
J'ai lu d'une traite les deux volumes composant cette série. Autant j'ai été fortement impressionné par le talent de Marini (mais, il est vrai, c'est une valeur sûre), autant le scénario m'a laissé sur ma fin. Il n'est pas franchement original, reposant sur tous les grands clichés du western, même si je reconnais que je n'avais pas vu venir la révélation finale. L'ensemble reste néanmoins fascinant et très agréable à lire, mais c'est pour moi l'une de ces rares BD où le dessin l'emporte sur le scénario, et constitue l'intérêt presque unique de l'œuvre.
Madame et Eve
Une série qui démarre en Afrique du Sud en 1992, et qui traite de "l'après Apartheid" (une ségrégation raciale abolie en Juin 1991). Madam ?... c'est Gwen Anderson, une blanche d'origine anglaise d'une cinquantaine d'années. Eve ?... C'est Eve Sisulu. Elle est noire. Et domestique. Et les rapports entre ces deux personnes vont s'avérer assez tumultueux. MAIS : cette série est vitaminée à l'humour. Bien que ce dernier soit très pertinent, je n'y ai jamais trouvé ni haine, ni violence ; mais plutôt un profond travail de dérision de ce qui a trait au racisme. Les histoires ?... des strips bien construits où les "chutes" sont bien mises en valeur par le comportement des personnages et leur textuel. Il faut dire également que d'autres intervenants pittoresques en émaillent aussi les pages ; Mémé Anderson -l'ultraconservatrice mère de Gwen-, Eric -le fils de cette dernière- et sa copine de classe Zoulou. Une bien bonne série humoristique, attachante ; éditée en albums -en France- dès 1997.
Le Roi des Ronces
"Le roi des ronces" est un manga tout en couleur, fait assez rare pour être mentionné. Les personnages sont très typés : le costaud qui n'a peur de rien, la pleurnicheuse de service, le vieux grincheux, l'intello... Un premier tome qui fait la part belle à l'action, et ne laisse que peu de répit à notre petit groupe. Comment les gens ont-ils été contaminés par Médusa ? Que s'est-il passé entre l'endormissement des malades et leur réveil brutal ? A suivre...
Les Ahlalaaas
Tiens, voici d’étranges petites bêtes poilues ressemblant au lapin Nanabozo mais avec le corps massif d’un ours. Derib créa ces petits personnages au début des années 70, en marge des planches de Yakari et de Buddy Longway dans un but purement récréatif. Mais les Ahlalaaas attirent bien vite la sympathie du public et égaiera les pages du journal Pilote. Leurs aventures feront même l’objet d’une publication sous forme d’album avec le personnage fétiche de Greg en vedette : Achille Talon. Il y est en effet question pour deux Ahlalaaas de gravir le "Mont Talon". S’en suivent de nombreuses petites péripéties pas bien méchantes pour atteindre leur Everest. C’est sympathique mais comme beaucoup d’albums de Derib, ça se lit vite, bien trop vite, ce qui laisse un goût de trop peu. On y retrouve Achille Talon sous toutes ses coutures et avec sa verve intacte. Heureusement, l’album se referme sur une touche humoristique bien vue pour qui connaît Chichille et son voisin à lui. A noter qu’on retrouvera aussi les Ahlalaaas pour illustrer L'aventure d'une BD (Derib). Pas exceptionnel donc mais je ferai preuve d’indulgences car Derib est un de mes auteurs préférés et l’ensemble se révèle sympathique.