Le premier cycle de "Balade au bout du monde" était vraiment excellent. Le héros se retrouve au Moyen Age sans remonter le temps: le scénario est très réussi. Bonne ou mauvaise nouvelle (c'est selon), la magie débarque dans le tome 4, et la série bascule franchement dans le fantastique. Pour ma part, je trouve que la transition est très bien réussie.
Les dessins de Vicomte laissent par contre un peu à désirer.
Le deuxième cycle est quand même moins bon que le premier. Ne pas réutiliser l'histoire du royaume perdu était peut-être une erreur... Et puis cette histoire de transfert de conscience... un peu étrange et pas forcément dans le positif.
Rien à dire par contre sur les dessins d'Herenguel. C'est magnifique! On voit que le dessinateur maîtrise parfaitement son art.
Le troisième cycle... rien ne va plus! Les deux premiers tomes de ce cycle sont vraiment pas terribles. On est au temps moderne et puis, ces histoires de sectes, de cathares... ça lasse vite! Heureusement, les tomes suivants rattrapent le niveau. On retourne au royaume quitté depuis six albums, et ça fait du bien!
Catastrophe pour les dessins! C'est un avis personnel, mais je n'aime pas du tout les dessins de Faure. La représentation d'Arthis (le héros) est très différente par rapport aux cycles précédents. Je préférais celles d'avant...
J'ai quand même acheté le quatrième cycle. Le niveau de la série remonte d'un coup: les histoires de pierres magiques sont pas grandioses, mais pour un univers magique, ç'est pas mal... La confrontation avec Joachim est très réussie, comme les rapports avec Aline, Rabal et Athanase. Et puis cette histoire de nouveau messie, j'adore; mais je comprends que ça plaise pas à tout le monde...
Les dessins sont très réussis. Laval n'est pas très connu, et c'est dommage, parce qu'il illustre parfaitement bien...
En gros, les cycles de "Balade au bout du monde" sont très inégaux. Le premier et le quatrième sont selon moi au-dessus du lot.
Une très bonne bd de Loisel ! Le personnage de Peter Pan est attachant, ses relations avec les autres personnages intéressantes. On découvre au fil des tomes une énorme fracture entre le monde réel rempli d'"adultes pourris" et le monde de Peter plein de chimères et de bonne humeur... le monde idéal quoi !
Les dessins sont magnifiques, les couleurs très belles aussi. On voit que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet.
Une super bd à lire absolument !
Encore un très bon album de Gotlib. Les histoires sont toujours aussi salaces (mais aussi marrantes!) que dans Rhââ Lovely. L'auteur ne suit aucune règle, il ne connaît pas les tabous.
Les scénarii sont tout bonnement géniaux : Saint-Denis qui cherche sa tête au ciel, le père Noël qu'on prend pour le satyre du 7ème étage, etc...
Les dessins sont bons, les couleurs correspondent parfaitement (attention, dans l'intégrale, c'est en noir et blanc). Pour moi, de la grande bd!!
Au fait, pour les personnes qui n'aiment pas trop les bds salaces, achetez seulement le tome 2, c'est beaucoup moins trash.
Les premiers tomes du cycle de XIII étaient vraiment excellents. Le héros cherche son identité et c'est ce qui faisait le charme de ces bds.
Les tomes suivants ne sont pas mauvais, loin de là, mais les aventures se banalisent un peu. Chaque album est encore riche en rebondissements et en suspense malgré tout.
Le scénario de départ étant génial, il ne pouvait en découler que de bonnes bds. Les dessins de Vance sont très soignés et correspondent très bien à l'histoire.
Dommage par contre qu'il y ait un tel écart entre chaque sortie d'album.
Un des meilleurs albums de Margerin, bien qu'il ne soit pas très connu. On rigole à chaque page, et pas seulement en fin de gags comme dans beaucoup d'autres bds. Les clins d'oeil et les détails sont partout: en un mot, génial!
Bien qu'il soit assez âgé, l'album n'a pas trop vieilli.
Les dessins ne sont pas magnifiques (c'est ce qui prive cette bd du 5/5), mais c'est amplement rattrapé. Du grand Margerin!
Certaines planches proposées par Gotlib sont parmi les plus drôles de l'histoire de la BD. Le running gag d'Isaac Newton est sans doute l'un des plus réussis. Mais les travaux sur les plans et angles de vue sont très intéressants aussi car ils permettent à Gotlib de faire un travail très approfondi de "déconstruction" de la planche bd.
L'idée de base de cet album est assez originale. Oui, concevoir une histoire de meurtre en plein coeur des tranchées, là où les corps s'accumulent à perdre de vue, c'est assez culotté. Pourtant, le résultat est tout à fait à la hauteur du défi.
Et c'est donc avec beaucoup d'intérêt que l'on suit l'enquête du lieutenant Sauveur Albertini, un gratte-papier de la police militaire.
Eric Adam et Vincent Cady, les scénaristes, nous proposent un récit tout à fait réussi qui nous plonge en pleine guerre 14-18. Dès les premières pages, les auteurs nous font partager leur vision de cette période assez sombre du 20ième siècle.
A travers ce récit, les scénaristes parviennent parfaitement à nous faire ressentir toute la haine et la solitude qui pouvaient se lire sur les visages de ces soldats.
L'immersion est totale et même si certaines planches sont parfois muettes, les images parlent d'elles-mêmes.
Adan et Cady s'attardent également sur le caractère des présumés coupables, ce qui donne de la densité au récit.
Au niveau du dessin, celui de Marchetti est efficace. Les plans serrés, dessinés par l'auteur, accentuent la tension pourtant déjà bien présente tout au long du récit. Grâce à cela, les expressions des personnages sont, également, bien mise en valeur.
J'ai remarqué que certains visages me faisaient penser au graphisme de Mathieu Bonhomme (Le Marquis d'Anaon), coïncidence ou influences ?
La Tranchée est un album à lire sans hésiter. Suite et fin dans le prochain tome.
A conseiller !
Quand il s'agit de nous faire ressentir des émotions, Etienne Davodeau est un maître en la matière. « Ceux qui t'aiment » n'a rien à envier aux autres séries de l'auteur. On retrouve, ici, sa marque de fabrique, pour notre plus grand plaisir.
Le scénario nous plonge dans le monde du football. En résumé, on suit les mésaventures d'une vedette du ballon rond qui est victime d'un enlèvement. La densité des personnages est superbement bien rendue et c'est vrai que ceux-ci brûlent de vérité. A travers ce fait divers, on va vite comprendre que l'auteur veut surtout montrer du doigt la manipulation médiatique. Les déboires de notre vedette sont le reflet d'une réalité journalière. On comprend très vite que la notoriété ne tient qu'à un fil et que se sentir comme un objet dans les mains du public, ne doit pas toujours être facile à gérer.
Le dessin de Davodeau n'évolue pas vraiment. Celui-ci reste toujours aussi attachant.
« Ceux qui t'aiment » est un one-shot à posséder pour les fans et à conseiller pour les autres.
Avouons-le : la couverture et le sujet (le récit des luttes ouvrières dans les Mauges) peuvent en rebuter plus d'un... Mais voilà, comme pour Rural !, Davodeau fait encore mouche avec ce nouvel album documentaire. Car l'originalité de Davodeau est là : un style peu commun (faire du documentaire en BD), un récit précis (l'auteur fait un vrai travail de recherche historique) avec une vraie proximité et tendresse pour les destins qu'il évoque.
Alors voici donc Davodeau enquêtant sur la culture militante des habitants de la région des Mauges (sud du Maine et Loire) de 1945 à 1981 à travers deux personnes communes mais aussi un peu spéciales : ses parents.
On va y découvrir les conditions particulières de travail dans des usines de production où le taylorisme fait encore des siennes ainsi que les mouvements militants qui vont petit à petit s'intensifier pour lutter efficacement pour les droits des travailleurs.
Alors bien sûr, le récit ne fait pas beaucoup d'éloges pour le patronat, ce qui pourra déplaire à certains. Cependant, il faut bien situer le récit dans son contexte historique et puis l'auteur donne la parole à ses parents sans pour autant donner son avis personnel (à chacun de se faire son opinion en toute connaissance de causes).
Ne soyez donc pas rebuté par le sujet, l'histoire des Mauges peut paraître trop locale, mais elle est à l'image de ce qui s'est passé dans bon nombre de régions françaises avec une particularité : le rôle important de la religion dans cette région ultra-catholique dans la défense des ouvriers (une nouveauté à l'époque alors que l'église était plus proche de la noblesse qu'autre chose). Là encore, Davodeau ne tombe pas dans le piège de la propagande gratuite pour l'église catholique : il décrit purement et simplement les faits.
Un dernier mot sur les dessins noir et blanc de l'auteur : il sont sublimes. Ce n'est pas que Davodeau va révolutionner le monde de la BD par son coup de crayon, mais le dessinateur maîtrise parfaitement l'exercice difficile du documentaire-BD, avec des allers-retours dans passé. Là encore, les "Les mauvaises Gens" est une réussite.
Bref, tout comme Rural !, c'est un album incontournable par sa qualité et son originalité.
Voilà une bien belle histoire de vengeance, en effet...
Le scénario d'Yves Sente est bien maîtrisé, classique, réservant son lot de chausses-trapes, de pièges, de fausses pistes, un lot qui sied à toute bonne histoire de ce genre. Bien sûr, la référence à l'oeuvre d'Alexandre Dumas n'est pas un hasard, puisque Sente s'inscrit dans cette veine d'intrigues et de faux-semblants. Un scénario magnifié par le dessin, que dis-je, la peinture de Gregorz Rosinski, de toute beauté la plupart du temps, même si certaines cases me semblent juste esquissées. Un très beau diptyque, à conseiller au grand public.
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Balade au bout du monde
Le premier cycle de "Balade au bout du monde" était vraiment excellent. Le héros se retrouve au Moyen Age sans remonter le temps: le scénario est très réussi. Bonne ou mauvaise nouvelle (c'est selon), la magie débarque dans le tome 4, et la série bascule franchement dans le fantastique. Pour ma part, je trouve que la transition est très bien réussie. Les dessins de Vicomte laissent par contre un peu à désirer. Le deuxième cycle est quand même moins bon que le premier. Ne pas réutiliser l'histoire du royaume perdu était peut-être une erreur... Et puis cette histoire de transfert de conscience... un peu étrange et pas forcément dans le positif. Rien à dire par contre sur les dessins d'Herenguel. C'est magnifique! On voit que le dessinateur maîtrise parfaitement son art. Le troisième cycle... rien ne va plus! Les deux premiers tomes de ce cycle sont vraiment pas terribles. On est au temps moderne et puis, ces histoires de sectes, de cathares... ça lasse vite! Heureusement, les tomes suivants rattrapent le niveau. On retourne au royaume quitté depuis six albums, et ça fait du bien! Catastrophe pour les dessins! C'est un avis personnel, mais je n'aime pas du tout les dessins de Faure. La représentation d'Arthis (le héros) est très différente par rapport aux cycles précédents. Je préférais celles d'avant... J'ai quand même acheté le quatrième cycle. Le niveau de la série remonte d'un coup: les histoires de pierres magiques sont pas grandioses, mais pour un univers magique, ç'est pas mal... La confrontation avec Joachim est très réussie, comme les rapports avec Aline, Rabal et Athanase. Et puis cette histoire de nouveau messie, j'adore; mais je comprends que ça plaise pas à tout le monde... Les dessins sont très réussis. Laval n'est pas très connu, et c'est dommage, parce qu'il illustre parfaitement bien... En gros, les cycles de "Balade au bout du monde" sont très inégaux. Le premier et le quatrième sont selon moi au-dessus du lot.
Peter Pan
Une très bonne bd de Loisel ! Le personnage de Peter Pan est attachant, ses relations avec les autres personnages intéressantes. On découvre au fil des tomes une énorme fracture entre le monde réel rempli d'"adultes pourris" et le monde de Peter plein de chimères et de bonne humeur... le monde idéal quoi ! Les dessins sont magnifiques, les couleurs très belles aussi. On voit que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet. Une super bd à lire absolument !
Rhâ-Gnagna
Encore un très bon album de Gotlib. Les histoires sont toujours aussi salaces (mais aussi marrantes!) que dans Rhââ Lovely. L'auteur ne suit aucune règle, il ne connaît pas les tabous. Les scénarii sont tout bonnement géniaux : Saint-Denis qui cherche sa tête au ciel, le père Noël qu'on prend pour le satyre du 7ème étage, etc... Les dessins sont bons, les couleurs correspondent parfaitement (attention, dans l'intégrale, c'est en noir et blanc). Pour moi, de la grande bd!! Au fait, pour les personnes qui n'aiment pas trop les bds salaces, achetez seulement le tome 2, c'est beaucoup moins trash.
XIII
Les premiers tomes du cycle de XIII étaient vraiment excellents. Le héros cherche son identité et c'est ce qui faisait le charme de ces bds. Les tomes suivants ne sont pas mauvais, loin de là, mais les aventures se banalisent un peu. Chaque album est encore riche en rebondissements et en suspense malgré tout. Le scénario de départ étant génial, il ne pouvait en découler que de bonnes bds. Les dessins de Vance sont très soignés et correspondent très bien à l'histoire. Dommage par contre qu'il y ait un tel écart entre chaque sortie d'album.
Y'a plus de jeunesse
Un des meilleurs albums de Margerin, bien qu'il ne soit pas très connu. On rigole à chaque page, et pas seulement en fin de gags comme dans beaucoup d'autres bds. Les clins d'oeil et les détails sont partout: en un mot, génial! Bien qu'il soit assez âgé, l'album n'a pas trop vieilli. Les dessins ne sont pas magnifiques (c'est ce qui prive cette bd du 5/5), mais c'est amplement rattrapé. Du grand Margerin!
Rubrique-à-Brac
Certaines planches proposées par Gotlib sont parmi les plus drôles de l'histoire de la BD. Le running gag d'Isaac Newton est sans doute l'un des plus réussis. Mais les travaux sur les plans et angles de vue sont très intéressants aussi car ils permettent à Gotlib de faire un travail très approfondi de "déconstruction" de la planche bd.
La Tranchée
L'idée de base de cet album est assez originale. Oui, concevoir une histoire de meurtre en plein coeur des tranchées, là où les corps s'accumulent à perdre de vue, c'est assez culotté. Pourtant, le résultat est tout à fait à la hauteur du défi. Et c'est donc avec beaucoup d'intérêt que l'on suit l'enquête du lieutenant Sauveur Albertini, un gratte-papier de la police militaire. Eric Adam et Vincent Cady, les scénaristes, nous proposent un récit tout à fait réussi qui nous plonge en pleine guerre 14-18. Dès les premières pages, les auteurs nous font partager leur vision de cette période assez sombre du 20ième siècle. A travers ce récit, les scénaristes parviennent parfaitement à nous faire ressentir toute la haine et la solitude qui pouvaient se lire sur les visages de ces soldats. L'immersion est totale et même si certaines planches sont parfois muettes, les images parlent d'elles-mêmes. Adan et Cady s'attardent également sur le caractère des présumés coupables, ce qui donne de la densité au récit. Au niveau du dessin, celui de Marchetti est efficace. Les plans serrés, dessinés par l'auteur, accentuent la tension pourtant déjà bien présente tout au long du récit. Grâce à cela, les expressions des personnages sont, également, bien mise en valeur. J'ai remarqué que certains visages me faisaient penser au graphisme de Mathieu Bonhomme (Le Marquis d'Anaon), coïncidence ou influences ? La Tranchée est un album à lire sans hésiter. Suite et fin dans le prochain tome. A conseiller !
Ceux qui t'aiment
Quand il s'agit de nous faire ressentir des émotions, Etienne Davodeau est un maître en la matière. « Ceux qui t'aiment » n'a rien à envier aux autres séries de l'auteur. On retrouve, ici, sa marque de fabrique, pour notre plus grand plaisir. Le scénario nous plonge dans le monde du football. En résumé, on suit les mésaventures d'une vedette du ballon rond qui est victime d'un enlèvement. La densité des personnages est superbement bien rendue et c'est vrai que ceux-ci brûlent de vérité. A travers ce fait divers, on va vite comprendre que l'auteur veut surtout montrer du doigt la manipulation médiatique. Les déboires de notre vedette sont le reflet d'une réalité journalière. On comprend très vite que la notoriété ne tient qu'à un fil et que se sentir comme un objet dans les mains du public, ne doit pas toujours être facile à gérer. Le dessin de Davodeau n'évolue pas vraiment. Celui-ci reste toujours aussi attachant. « Ceux qui t'aiment » est un one-shot à posséder pour les fans et à conseiller pour les autres.
Les Mauvaises Gens
Avouons-le : la couverture et le sujet (le récit des luttes ouvrières dans les Mauges) peuvent en rebuter plus d'un... Mais voilà, comme pour Rural !, Davodeau fait encore mouche avec ce nouvel album documentaire. Car l'originalité de Davodeau est là : un style peu commun (faire du documentaire en BD), un récit précis (l'auteur fait un vrai travail de recherche historique) avec une vraie proximité et tendresse pour les destins qu'il évoque. Alors voici donc Davodeau enquêtant sur la culture militante des habitants de la région des Mauges (sud du Maine et Loire) de 1945 à 1981 à travers deux personnes communes mais aussi un peu spéciales : ses parents. On va y découvrir les conditions particulières de travail dans des usines de production où le taylorisme fait encore des siennes ainsi que les mouvements militants qui vont petit à petit s'intensifier pour lutter efficacement pour les droits des travailleurs. Alors bien sûr, le récit ne fait pas beaucoup d'éloges pour le patronat, ce qui pourra déplaire à certains. Cependant, il faut bien situer le récit dans son contexte historique et puis l'auteur donne la parole à ses parents sans pour autant donner son avis personnel (à chacun de se faire son opinion en toute connaissance de causes). Ne soyez donc pas rebuté par le sujet, l'histoire des Mauges peut paraître trop locale, mais elle est à l'image de ce qui s'est passé dans bon nombre de régions françaises avec une particularité : le rôle important de la religion dans cette région ultra-catholique dans la défense des ouvriers (une nouveauté à l'époque alors que l'église était plus proche de la noblesse qu'autre chose). Là encore, Davodeau ne tombe pas dans le piège de la propagande gratuite pour l'église catholique : il décrit purement et simplement les faits. Un dernier mot sur les dessins noir et blanc de l'auteur : il sont sublimes. Ce n'est pas que Davodeau va révolutionner le monde de la BD par son coup de crayon, mais le dessinateur maîtrise parfaitement l'exercice difficile du documentaire-BD, avec des allers-retours dans passé. Là encore, les "Les mauvaises Gens" est une réussite. Bref, tout comme Rural !, c'est un album incontournable par sa qualité et son originalité.
La Vengeance du Comte Skarbek
Voilà une bien belle histoire de vengeance, en effet... Le scénario d'Yves Sente est bien maîtrisé, classique, réservant son lot de chausses-trapes, de pièges, de fausses pistes, un lot qui sied à toute bonne histoire de ce genre. Bien sûr, la référence à l'oeuvre d'Alexandre Dumas n'est pas un hasard, puisque Sente s'inscrit dans cette veine d'intrigues et de faux-semblants. Un scénario magnifié par le dessin, que dis-je, la peinture de Gregorz Rosinski, de toute beauté la plupart du temps, même si certaines cases me semblent juste esquissées. Un très beau diptyque, à conseiller au grand public.