Je m'appelle Jean Cyriaque

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Fantastique post-soixante-huitard.


Péchés de jeunesse Pilote

Qui est Jean Cyriaque ? Un type ordinaire mais affabulateur ? Un élu touché par la grâce par sa rencontre avec le Peuple des Légendes ? Menez l'enquête avec lui, dans une atmosphère psychédélique !

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1976
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Je m'appelle Jean Cyriaque © Les Humanoïdes Associés 1976
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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22/04/2022 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Agecanonix

Voila une oeuvre intéressante que j'avais découverte en noir & blanc dans l'édition d'origine aux Humanoïdes, celle de 1976, et que j'ai retrouvée dans d'anciens numéros de Pilote puisque ces 4 récits composant l'album sont parus dans ce journal autour de 1971 ou 72. Intéressant mais rasoir parce que je ne comprend pas grand chose dans tout ça et que surtout ça ne m'attire pas des masses. Mais pour Solé qui venait de rentrer au journal Pilote en 1970, c'est intéressant de découvrir sa première grande Bd (il n'avait avant ça réalisé que des figures imposées chez Pilote : les pages d'actualités et quelques Grandes Gueules). Pour Dionnet aussi, c'est un peu un baptême du feu comme scénariste, activité qu'il va ensuite amplifier lorsqu'il sera directeur de Métal Hurlant. Oeuvre de jeunesse donc, c'est inclassable et impossible à résumer tant c'est assez barré par endroits, il s'agit d'un voyage aux confins de l'étrange qui peut passer pour une petite merveille d'inventivité bizarroïde. Ce Jean Cyriaque fait toute sorte de rencontres, on est littéralement transporté dans un autre monde et baladé entre rêve éveillé et délires psychédéliques par les 2 auteurs que l'on sent libres de s'être complètement lâchés, en abordant plusieurs thèmes universels. Il faut être prêt à sortir vraiment des sentiers battus avec cette bande, c'est un voyage initiatique où l'on suit le héros à travers des errements très zarb. A l'époque, c'était peut-être en phase, le psychédélisme et tout ça, mais c'était quand même déjà audacieux et perché comme trip, aujourd'hui on voit tellement de trucs bizarres en BD que ça peut peut-être mieux passer, je sais pas trop... Le dessin de Solé qui n'est pas encore tout à fait stabilisé, mais dont on sent le potentiel et la naissance de son style, accentue ce sentiment de bizarrerie et de psychédélisme ; alors en noir & blanc, l'effet est sans doute moindre, j'imagine qu'en quadrichromie dans l'édition de 1982, ça doit en foutre plein la vue, on a des planches très remplies , très fouillis dans le style de ce que faisait Druillet à la même époque, c'est donc assez space. Bon moi ça ne me botte pas autant que je le voudrais, mais je reconnais que c'est une oeuvre intéressante à connaitre et qu'elle constitue une sorte de jalon dans la bande dessinée de cette période des débuts des années 70 qui voulait s'affranchir totalement des séries classiques linéaires avec un héros conventionnel.

27/04/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Comme le rappellent les auteurs dans un texte de présentation en fin de la réédition de 1982 (celle que j’ai lue), cet album reprend des chapitres publiés en revue (surtout Pilote) sur plusieurs années au début des années 1970. Ce sont quasiment les premiers travaux des deux auteurs et, comme ils le disent, le dessin de Solé au début est encore brouillon, moins ferme que ce qu’il va rapidement devenir. A noter d’ailleurs que si la première édition était en Noir et Blanc (voir galerie), cette réédition est en couleur, comme l’étaient les planches d’origine. Dessin brouillon, daté, mais déjà on sent que Solé a du talent, et qu’il est capable d’user de différents styles, avec un semi-réalisme plus ou moins caricatural. La version couleur vaut son pesant de cacahuètes, avec ses couleurs pétantes, très psychédéliques (raccord avec les images qui le sont tout autant – voir là aussi la galerie). En tout cas dans le dernier tiers de l’album le dessin de Solé a gagné en maturité, est clairement moins statique. Le texte de Dionnet est parfois trop abondant – en off ou dans des phylactères. Il est en tout cas lui aussi marqué par son époque, jouant sur de la SF et du fantastique (qui fera les beaux jours des Humanos et de Métal hurlant). L’histoire en elle-même est presque anecdotique : un type, Jean Cyriaque donc, est entré en communication avec un peuple d’invisibles des humains aux capacités surdéveloppées (le Peuple des Légendes), mais peine à les retrouver et à le faire accepter par ses proches, jusqu’à ce que, finalement, suite à diverses épreuves, il soit accepté par cet univers parallèle. La fin m’est apparue brutale, et on reste clairement sur sa faim, frustré. Mais cela se laisse lire, autant par ses quelques qualités que pour le témoignage d’une époque, et pour découvrir les débuts de ces deux auteurs. Note réelle 2,5/5.

22/04/2022 (modifier)