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Couverture de la série La Grippe Coloniale
La Grippe Coloniale

Je n’ai pas eu à subir les désagréments de la longue attente entre les deux tomes de ce diptyque, que j’ai découverts il n’y a pas très longtemps. Et c’est plutôt une agréable découverte. En effet, sans que ce soit hyper original, j’ai beaucoup aimé cette histoire, qui brasse un certain nombre de thèmes avec bonheur. Le retour des anciens combattants de la Grande guerre d’abord, avec les désillusions qui l’accompagnent. Le racisme, les préventions de classes des élites européennes à l’égard des populations autochtones (nous sommes dans les dernières années de l’âge d’or de l’époque coloniale) se mêlent au brassage des populations (venues d’Asie et d’Afrique). La grippe espagnole, qui frappe ici (l’histoire se déroule à La Réunion) comme en Europe, est un élément révélant les antagonistes, faisant monter la tension, tout en offrant quelques rares moments d’humour noir (lors de l’exode des populations vers l’intérieur des terres par exemple). Beaucoup d’amertume, de grands élans du cœur, des personnages à la fois ordinaires et aux trajectoires atypiques, voilà une histoire dont je vous recommande la lecture, car c’est vraiment une chouette réussite. Et ce d’autant plus que le dessin – très moderne – est lui aussi très bon.

19/04/2017 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5
Couverture de la série Antarès
Antarès

Troisième cycle des Mondes d’Aldébaran, Antarès est dans la lignée directe de ses prédécesseurs : une nouvelle planète à coloniser avec une faune et une flore toujours aussi riches et originales, une nouvelle thématique de société (l’extrémisme religieux), le développement de la trame principale et des personnages historiques de la série. La lecture d’Antarès fut très agréable (à l’image de la série) mais il est vrai que j’ai trouvé ce cycle moins bon qu’ Aldébaran et Bételgeuse. Peut-être à cause d’une certaine redondance scénaristique d’une série qui surprend moins ou des multiples histoires d’amour qui empiètent sans doute trop sur une intrigue générale un peu moins fluide. Mais ne boudons pas notre plaisir car Léo, en plus d’inventer une nouvelle planète digne de son imagination, fait beaucoup évoluer ses personnages tout en développant encore le formidable univers de space opera que constituent les Mondes d’Aldébaran. Ce nouveau cycle est riche en révélations et surtout en nouveaux mystères. Le cycle 4 (s’il arrive un jour) semble d’ores et déjà très prometteur. Lecture et achat évidemment conseillés pour les amateurs d’Aldébaran. Vivement la suite ! 3,5 / 5

19/04/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Le Crépuscule des Dieux
Le Crépuscule des Dieux

J'ai toujours voulu lire cette série que j'ai enfin trouvée. Il m'a fallu des années pour y parvenir. L'attente a été comblée par la qualité supposée de celle-ci. Non seulement les dessins sont magnifiques mais le récit se suit à merveille. J'ai également toujours aimé les légendes qui tournent autour des Nibelungen. Et dire que tout est parti d'un opéra de Wagner. Bien entendu, on sent l'influence du Seigneur des Anneaux de Tolkien autour de cet anneau maudit qui attire également bien des convoitises. La transposition dans un univers d'héroïc fantasy est réussie à merveille. Il faut dire qu'Istin a toujours su y faire dans un monde peuplé de légendes nordiques. Bref, un dessin et des couleurs magnifiques pour une épopée très intéressante. On peut affirmer sans trop se tromper que l'adaptation est plus que réussie. Qui a fait mieux ? Sans aucun doute Alex Alice avec son fameux Siegfried.

19/04/2017 (modifier)
Couverture de la série Shangri-La
Shangri-La

Shangri-La est un récit d'anticipation fort bien troussé. À force de tirer sur la corde, l'humanité a réussi à rendre sa planète inhabitable. Les survivants vivent dans une énorme station orbitale, sous la coupe d'une multinationale. Tous sont heureux, puisqu'ils consomment comme des forcenés, et libres puisqu'ils sont libres de désirer ce qu'ils consomment… À part ça leur cadre de vie est étriqué, sale, un peu délabré, déprimant… L'humanité, ou ce qu'il en reste, est peu reluisante : moutonnière, égoïste, mesquine, raciste, on se demande pourquoi elle s'échine à survivre. L'histoire tourne autour de la remise en cause de cet univers par un spationaute zélé, ses amis tentés par la “résistance” et quelques “animoïdes”. Même si on peut reprocher à Mathieu Bablet d'avoir puisé son inspiration dans les classiques de la Science-Fiction, sa narration est plutôt habile. Malgré quelques longueurs et des passages confus (les scènes d'action en particulier), le récit se lit d'une traite et retombe bien sur ses pattes. L'appréciation que je porte sur le dessin est plus mitigée. D'une part, Bablet est vraiment doué pour les décors. Ses paysages spatiaux sont magnifiques et vertigineux, dignes du film Gravity. Les planètes extraterrestres sont remarquablement dépeintes. Et les intérieurs de la station, tour à tour confinés et immenses, présentés sous tous les angles, sont très crédibles. J'ajoute que la mise en couleur sublime ces différents espaces narratifs. Mais là où ça coince, c'est pour les personnages, tout raides, anguleux, avec des visages tous ressemblants, taillés à la serpe. On peut clamer que c'est un style, personnellement, je trouve cela très laid, et ça a gâché une partie de ma lecture. Je crois que Bablet devra travailler ce dernier point s'il veut devenir un auteur grand public un jour (et compte-tenu des autres qualités de l'album, il en a le potentiel).

19/04/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série SHI
SHI

Holà braves gens, il semble que vous découvriez avec cette BD, et si j'en juge par vos précédents commentaires, le principe du flashback. D'ailleurs ici ce n'est pas ce terme qui est approprié mais plutôt celui de l'analepse. C'est un truc qui permet d'introduire au sein d'une continuité narrative une action ou des événements qui se sont déroulés chronologiquement avant l'action en cours. Nulle intervention divine, des extraterrestres ou un problème d'édition quelconque, le seul coupable ici est donc notre scénariste Mr Zidrou himself. Ah le bougre, il sait nous embobiner et de première encore, les quatre fameuses premières pages sur le principe de l'arroseur arrosé, moi j'aime bien, (au fait d'habitude c'est à la fin que le petit chien meurt, non ?). Passé ce premier épisode une plongée directe dans l'univers du XIXème siècle britannique et là messieurs dames c'est du Chabrol, du Dickens une étude de mœurs comme on aimerait en voir plus souvent, serait ce le début de la déliquescence pour le bel empire ? Nul doute si l'on se fie au destin de notre héroïne Jennifer, en révolte contre l'ordre établi, les conventions de ce siècle. Mine de rien là encore Zidrou nous glisse quelques vérités et sans être un féministe absolu je trouve que c'est pas mal venu du tout. Et le dessin ? Ben tous s'accordent à dire que c'est du tout bon. José Homs s'était distingué sur la série Millenium que j'avais beaucoup appréciée mais là c'est carrément un cran au dessus. J'ai été scotché par certaines planches, la découverte du tatouage de Kita dans la scène du bain est tout bonnement parfaite. Donc pour se résumer nous avons là un scénario foisonnant qui nous emmène de notre époque à l'exposition universelle anglaise de 1851 avec visite obligatoire de ce monde plein de morgue de la haute société sure d'elle et de ses convictions, un détour par les pubs mal famés de Londres, un asile digne de Bram Stoker. Bon il y a sans doute quelques ficelles mais je m'y suis accroché avec plaisir, bref pour moi nous ne sommes pas loin du culte mais sachant être patient j'attendrai la suite pour me prononcer en ce sens. En attendant à consommer sans modération et à faire tourner.

19/04/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Les Aurores de North Pole
Les Aurores de North Pole

Pour une fois, je mets 4 étoiles à cet excellent polar qui se passe exclusivement en Alaska dans la ville du Père Noël à savoir North Pole où il se commet des meurtres assez horribles. Il faut compter sur Arsenio, un nouveau shérif dépressif et violent qui débarque et qui a la particularité de souffrir de zoopsies. Ce terme issu du grec ancien signifie que c'est un type d'hallucination qui consiste à voir des animaux terrifiants dans un délire imaginaire. C'est lié à un mécanisme du delirium tremens associé à un sérieux manque d'alcool. Pour autant, chez certains patients, ces hallucinations visuelles peuvent être prémonitoires. J'avoue avoir bien aimé la construction de ce récit qui promet quelques bonnes surprises ainsi que des personnages assez charismatiques. Ce sont deux nouveaux auteurs qui ont réalisé ce qui se présente comme un one-shot. Cependant, à la fin, il y a une page pour "à paraître prochainement, une nouvelle enquête... Les lignes de Nazca". On aimerait bien continuer l'aventure avec eux, c'est certain. Cependant, ce n'est pas dit car c'est une petite maison d'édition d'Aix en Provence assez récente. Les ventes ne suivront probablement pas et c'est bien regrettable. Il y a à la fois une belle maîtrise graphique avec un trait anguleux qui nous fait vivre un récit polaire de toute beauté. Il y a également du rythme dans ce polar qui nous tient en haleine entre réalité et cauchemar. Pour moi, cela constitue une belle réussite comme une pépite qui se dégage du lot. Et pourtant, cela passe un peu inaperçu au milieu de tant de bd. Il faut venir à North Pole car les aurores sont magnifiques.

19/04/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série La Geste de Gilles de Chin et du dragon de Mons
La Geste de Gilles de Chin et du dragon de Mons

3.5 Je n'ai lu que quelques albums de Ptiluc. Je trouve que c'est un auteur intéressant, notamment au niveau de la réflexion, mais jusqu'à présent aucun de ses albums ne m'avaient vraiment captivé. Cela change avec cette série en deux albums qui met en vedette des humains et non des animaux comme c'est souvent le cas avec cet auteur. Le scénario est rempli de questions philosophiques et on a droit à une critique féroce de la religion avec ce Gilles de Chin qui est aveuglé par sa foi et qui ne comprend pas souvent ce qui lui arrive. L'histoire est assez complexe et il faut aimer les histoires où il y a peu d’action et où les personnages parlent beaucoup. J'ai trouvé que c'était un récit intéressant et prenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. Le dessin est excellent et j'aime surtout le choix des couleurs. Une très bonne BD un peu différente de ce que l'on voit habituellement.

18/04/2017 (modifier)
Couverture de la série Le Guide Mondial des Records
Le Guide Mondial des Records

Une belle réussite ! C'est l'alliance réussie entre Tonino Benacquista romancier à l'humour caustique, auteur des remarquables Malavita et La Commedia des ratés, tôt venu à la bande dessinée, avec L'Outremangeur, et Nicolas Barral, illustrateur des non moins remarquables Baker Street et Philip et Francis (Les aventures de). Les deux compères ne sont pas des débutants et ils ont déjà collaboré sur Dieu n'a pas réponse à tout (mais Il est bien entouré) et Les Cobayes ; autant dire que c'est un couple qui fonctionne bien. Pour Le Guide Mondial des Records, ils mettent en scène la vie ordinaire d'un type ordinaire, qui travaille quotidiennement avec l'extraordinaire variété de la connerie humaine. Comme il fait partie du comité de sélection du Guide Mondial des Records, tous les blaireaux en mal de célébrité éphémère lui envoient leur petite proposition de record insignifiant. C'est drôle et pathétique à la fois, mais comme notre héros est un type bien, il essaie de valoriser ses interlocuteurs en veillant à ne pas détruire leur vie même s'il est obligé de renvoyer leurs rêves minables à leur vacuité. Benacquista greffe une histoire policière dans ce contexte ridicule, mais ce n'est finalement qu'une façon brillante de donner un fil directeur, une orientation à un récit fait de petits riens, prétextes à ironiser sur la société du spectacle. On ne lâche pas l'album avant son terme, étonné d'être arrivé au bout de l'album sans avoir vu passer le temps, et empli de regrets à l'idée du quitter aussi vite ce petit monde si attachant. Comme à l'accoutumée, Barral met son trait réaliste-caricatural relativement dépouillé au service de cette galerie de portraits. En somme, je n'irai pas jusqu'à qualifier cet album de « culte », mais il est indéniablement enthousiasmant, et il dégage une bonne humeur contagieuse.

18/04/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Kuklos
Kuklos

J'ai lu la réédition paru chez Futuropolis et je dois dire que je préfère la nouvelle couverture à l'ancienne qui est un peu moche. Le sujet est donc le racisme à l'époque où le KKK était à son apogée et ce qui est génial c'est que le personnage principal est lui-même un membre du KKK et qu'on suit donc la vie de cette organisation, notamment les luttes internes entre des membres plus pragmatiques et d'autres encore plus fanatiques ! Il n'y a point de manichéisme et si le 'héros' est moins cruel que d'autres, il reste tout de même une belle ordure à sa façon. Il y a beaucoup de violence (sans que cela tombe dans le ridicule) et les auteurs ne font pas dans la dentelle. Ils montrent la bêtise et la violence du racisme. J'ai tellement été enthousiaste dans ma lecture que j'ai relus cet album le jour même où je l'ai lu pour la première fois, chose rare de ma part et je passe ma note au maximum. C'est vraiment du grand art. J'adore surtout le personnage de Thomas sont la psychologie est bien maîtrisée. Tout est tellement bien maîtrisé dans ce scénario que j'ai l'impression que tout ce qui se passe dans cet album aurait pu se passer dans la réalité Une oeuvre marquante.

17/04/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Un faux boulot
Un faux boulot

C'est le genre de témoignage que j'aime bien lire. Il s'agit pour un jeune homme de raconter son expérience dans le domaine de l'aide aux handicapés. Le sujet semble pourtant sérieux. Pour autant, le ton sera léger et presque sarcastique tant il y a de choses à dire sur ce qui ne va pas bien. Bien entendu, le titre ne reflète pas la réalité car il s'agit bien d'un vrai boulot mais souvent déconsidérée par la population de manière générale. L'auteur signe cette oeuvre sous le pseudo de Cil Vert. On pourrait croire que c'est autobiographique. Les situations seront parfois simples, parfois complexes mais toujours variées. Cela m'a touché surtout la fin où l'on apprend le secret de Jean qui semble réellement heureux à aider les handicapés malgré l'absence de diplômes. Il y a plein de remarques qui sont pleines de bon sens malgré les apparences comme par exemple le fait qu'il ne faut pas toujours se fier aux médicaments. C'est un sujet qui est rarement abordé dans la bd ce qui constitue une raison de plus pour lire cette oeuvre singulière. Un récit d'apprentissage sur l'handicap mais également sur la vie en générale.

17/04/2017 (modifier)