Magnifique ! Cela a frôlé le 5/5 mais j'attends la suite...graphismes, scénario, créativité, poésie etc... tout y est. Cela m'a fait penser à un savoureux mélange d' Aldebaran et du cycle de Cyan. (Je découvre à l'instant un autre avis qui vise les mêmes références...). Alors à mon tour : vite la suite !!!
J'avais loupé les deux premiers tomes de cette série lors de leur sortie, alors que j'aime beaucoup le boulot de Thomas Priou.
Une fois encore son trait rond si expressif fait merveille dans cette nouvelle série jeunesse qui allie aventure et humour. Il essaye d'ailleurs de diversifier ses essais, en faisant des pleines pages, des paysages enneigés, ou des ambiances nocturnes assez denses. Le résultat est ma foi fort sympathique, idéalement accompagné par les couleurs informatiques de Johann Corgié.
Les histoires, elles, sont assez simples, mais pas cucul, vraiment adaptées à un public de primo-lecteurs. Elles permettent d'apprécier la vie dans le grand Nord, les grands espaces, et présente des valeurs positives : l'amitié, l'entraide, l'accueil, l'empathie envers les animaux...
A l'occasion de la recherche de Coco, leur ami perroquet, dans le tome 3, Croquette a l'occasion de révéler à ses deux amis l'origine de sa réputation de meilleur trappeur de tous les temps. Une anecdote mignonne.
Déjà un classique pour les primo-lecteurs.
Je ne suis pas chat mais chien ... elveen vous le dira !
Mais putain, ce chat qu'est ce qu'il m'a bien fait marrer. Moustique pique là où il faut avec une pointe (bien aiguisée) de sarcasme et d'ironie. Le décalage entre lui, futur Dark Vador de la terre (il est noir, c'est déjà ça), et son maître, lui étant entièrement dévoué, fait tout le sel de ces gags. De plus, c'est pas trop long et Lapuss' évite de tourner en rond. Le dessin est dépouillé mais l'auteur arrive a bien croquer le chat en deux temps trois mouvements.
Petit moment de détente en perspective ...
Voilà une série relativement atypique, mais pleine de qualités.
C’est un mélange de plusieurs styles. Des passages éloignés de la bande dessinée, plus conte pour enfant traditionnel (et des sortes de fiches), des passages BD au style indirect, et du plus classique.
Pour le dessin, c’est parfois un travail de découpage, jouant sur les ombres, entre du Burton et du Blanquet (en moins cruel et érotique, bien sûr), et parfois plus classique là aussi.
Ce sont en tout cas de beaux albums de curiosité, dans tous les sens du terme ! L’alternance des genres, le travail éditorial (c’est vraiment une des collections les plus intéressantes de Soleil) et l’imaginaire déployé par Guillaume Bianco, tout concourt à captiver le lecteur (car les histoires sont à la hauteur de leur écrin !).
C’est une chouette réussite que je vous encourage à découvrir.
Voilà de l’humour potache, parfois pince sans rire, qui fonctionne encore, plus de quarante ans après la publication de ces histoires courtes. La seule chose qui ait peut-être un peu vieilli, ce sont les références ici parodiées (surtout lorsque ce sont des séries ou des films). Mais les mécanismes des gags sont encore très efficaces.
C’est que les deux zigottos qui ont commis ces parodies sont bourrés de talent ! Et qu’ils sont habitués à naviguer de concert sur les eaux de l’humour (ils se retrouveront sur Superdupont ou Dans la joie jusqu'au cou).
Comme bien souvent, Gotlib part d’un morceau de la culture populaire (film, série, œuvre littéraire, etc.) pour se lancer dans une parodie plus ou moins délirante : c’est toujours un humour qui nécessite une « culture » de base pour qu’il puisse fonctionner à plein.
Et ici, c’est vraiment réussi, poilant. Et, comme d’habitude aussi, le dessin d’Alexis est bon, et raccord avec le texte de son compère en déconne, avec des cases parfois remplies de détails loufoques (accessoires anachroniques et/ou hors contexte), des personnages au visage impassible débitant le plus sérieusement du monde les absurdités de Gotlib, etc.
A lire sans modération.
J’avais découvert ce duo talentueux avec leur album Aristide broie du noir, et j’ai retrouvé dans ce « Cœur de pierre » une grande part de ce qui faisait le charme d’Aristide.
Si l’histoire d’amour peut paraître un peu simpliste, elle ne l’est finalement pas tant que ça – et c’est à relativiser, car s’adressant à un lectorat plutôt jeune. Mais c’est que les auteurs en ont fait un album qui attire aussi les regards des « vieux » comme moi, et qu’on risque d’être tenté de ne les juger qu’en occultant ce caractère « jeunesse ».
Alors qu’il m’avait étonnamment fallu quelques pages pour comprendre dans Aristide que les textes étaient en vers, je n’ai pas été surpris ici. Cette narration, en style indirect et en vers, amène un petit côté ritournelle, désuet, une chanson enfantine aux accents d’intemporalité.
Là encore, la trentaine de page peut être frustrante, on aurait espéré une intrigue plus longue, plus fouillée, mais il faudra s’en contenter.
Reste le côté graphique, encore une fois franchement réussi. Dessin et colorisation sont très chouettes !
Une nouvelle fois les deux auteurs ont réussi un bien bel album, que les parents peuvent emprunter à leur progéniture, ou avec qui ils peuvent partager le plaisir d’une lecture en commun.
Voilà un album assez déroutant, mais qui justifie son titre. Et mérite qu’on s’y attarde.
En effet, c’est l’histoire d’un homme, qui, du jour au lendemain, plaque femme et enfant, pour partir dans un « voyage », autant intérieur que tourné vers l’extérieur, qui le verra rencontrer des personnes attachantes – mais auxquelles il ne s’attache pas forcément.
Je ne suis pas persuadé que Baudoin savait toujours où il allait, et je subodore une bonne dose d’improvisation dans ce scénario, qui fait la part belle à la rêverie, à la dérive, voire au surréalisme. En particulier, pour ce dernier point, l’idée du crâne du héros, « à ciel ouvert », dont les idées ou l’imagination se voient prolongées comme des mots lancés au vol : images poétiques et verbales se rejoignent ici, même si j’ai eu au départ un peu de mal à m’y faire. Mais le procédé est intéressant.
Il faut clairement être réceptif à cette histoire où l’ambiance, la poésie, la fuite de la réalité, sont essentielles. Etre « embarqué », en faisant toute confiance aux images de Baudoin, et le suivre sur une voie qui s’invente au fur et à mesure que se développe l’histoire, entre liberté sans contrainte et réalité du moment.
Relativement épais, cet album se lit assez rapidement – les textes étant peu nombreux. Pour ce qui est du dessin, c’est du Baudoin assez classique, avec une utilisation du Noir et Blanc, et un trait très gras.
Note réelle 3,5/5.
Atypique, surprenant, c’est un album que j’ai apprécié, et que je vous recommande.
C'est vrai que je suis sans concession dans ma notation des mangas. Il y a en a de très mauvais qui plairont à un public peu exigeant. Cependant, il existe également des perles à savoir des mangas qui surpassent les autres en terme de qualité. Golden Kamui en fait incontestablement partie. Je vois également que je ne suis pas le seul à le penser.
J'ai aimé le style, le déroulement de l'histoire ainsi que le graphisme. Il y a un tout qui se marie très bien. C'est assez intelligent dans la mise en scène. L'intrigue est savamment bien pensée. Et puis, on apprend des choses sur l'histoire du Japon peu après son conflit avec la Russie en 1905. Le lieu de l'intrigue est l'île la plus au nord du Japon. Hokkaido est encore une terre sauvage peuplée d'autochtones qui ne sont pas encore Japonais. C'est assez intéressant de découvrir la culture des Ainous qui ont un grand rapport avec la nature.
Ce manga a été maintes fois primé au Japon. Je comprends aisément les raisons. Ce titre est une réussite dans la même veine que Bride Stories.
Il y a un peu de Cycle de Cyann et d' Aldébaran dans cette nouvelle série de science-fiction. Mais si ces références nous sautent littéralement aux yeux, elles ne sont pas embarrassantes car TER a bien des qualités. Il y a l’élégance du dessin de Dubois et la capacité de ce scénario à nous dépayser, à nous faire découvrir progressivement un monde sans nous assommer d'encombrantes descriptions. L'accent est même plutôt porté sur les liens énigmatiques que celui-ci entretient avec le nôtre. Efficace et enchanteur. La suite, vite !!!
Après l'avoir trouvée simplement plaisante en début de lecture, je finis par trouver cette série de plus en plus sympa et prenante au fil des tomes.
Je connaissais son concept, assez original pour une publication japonaise puisqu'il s'agit d'histoires de super-héros mais au sens parodique du terme. Le héros est en effet un chauve maigrichon qui ne paie pas de mine mais il a comme occupation d'être accessoirement le super-héros le plus puissant de l'univers. Tellement puissant que quelque soit l'ennemi aussi monstrueux ou titanesque qui l'affronte, il le massacre d'un unique coup de poing à chaque fois. A tel point qu'il en est complètement blasé et frustré.
Le récit tord donc les concepts habituels du genre et des mangas d'action et de fantastique. Les méchants impressionnants, représentés de manière majestueuse et effrayante, n'ont souvent même pas le temps de donner leur nom qu'ils sont expédiés. Les autres super-héros, avec leur sens de l'honneur et de la majesté, sont tournés en ridicule par ce gringalet qui achève leurs Némésis comme on se cure une crotte de nez.
Les auteurs jouent la carte de l'humour et c'est vrai que ça marche assez bien, avec régulièrement des passages ou gags qui amènent le rire. Ce n'est pas foncièrement hilarant pour autant car trop couillon ou prévisible pour être vraiment drôle, mais la lecture de chaque tome est un bon moment de détente et d'amusement.
Il manque aussi un peu une véritable intrigue d'ensemble en fil rouge. Il faut dire qu'avec un héros capable de battre n'importe qui en une pichenette donc il est difficile d'imaginer ce que les scénaristes peuvent mettre en place pour donner vraiment du piquant et du captivant au scénario. Mais l'intégration d'un Saitama complètement décalé dans un véritable société de super-héros amène quelques moments bien sympathiques et finalement on accroche simplement pour le plaisir de la lecture.
D'autant que le dessin, qui se contentait de tenir très bien la route en début de série, devient de plus en plus impressionnant au fil des tomes. Il rend la lecture aussi épatante graphiquement que fluide et agréable à lire.
C'est donc une série très sympa, qui sort des sentiers battus surtout en matière de manga, et dont je lirai la suite avec plaisir.
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TER
Magnifique ! Cela a frôlé le 5/5 mais j'attends la suite...graphismes, scénario, créativité, poésie etc... tout y est. Cela m'a fait penser à un savoureux mélange d' Aldebaran et du cycle de Cyan. (Je découvre à l'instant un autre avis qui vise les mêmes références...). Alors à mon tour : vite la suite !!!
Trappeurs de rien
J'avais loupé les deux premiers tomes de cette série lors de leur sortie, alors que j'aime beaucoup le boulot de Thomas Priou. Une fois encore son trait rond si expressif fait merveille dans cette nouvelle série jeunesse qui allie aventure et humour. Il essaye d'ailleurs de diversifier ses essais, en faisant des pleines pages, des paysages enneigés, ou des ambiances nocturnes assez denses. Le résultat est ma foi fort sympathique, idéalement accompagné par les couleurs informatiques de Johann Corgié. Les histoires, elles, sont assez simples, mais pas cucul, vraiment adaptées à un public de primo-lecteurs. Elles permettent d'apprécier la vie dans le grand Nord, les grands espaces, et présente des valeurs positives : l'amitié, l'entraide, l'accueil, l'empathie envers les animaux... A l'occasion de la recherche de Coco, leur ami perroquet, dans le tome 3, Croquette a l'occasion de révéler à ses deux amis l'origine de sa réputation de meilleur trappeur de tous les temps. Une anecdote mignonne. Déjà un classique pour les primo-lecteurs.
Putain de chat
Je ne suis pas chat mais chien ... elveen vous le dira ! Mais putain, ce chat qu'est ce qu'il m'a bien fait marrer. Moustique pique là où il faut avec une pointe (bien aiguisée) de sarcasme et d'ironie. Le décalage entre lui, futur Dark Vador de la terre (il est noir, c'est déjà ça), et son maître, lui étant entièrement dévoué, fait tout le sel de ces gags. De plus, c'est pas trop long et Lapuss' évite de tourner en rond. Le dessin est dépouillé mais l'auteur arrive a bien croquer le chat en deux temps trois mouvements. Petit moment de détente en perspective ...
Billy Brouillard
Voilà une série relativement atypique, mais pleine de qualités. C’est un mélange de plusieurs styles. Des passages éloignés de la bande dessinée, plus conte pour enfant traditionnel (et des sortes de fiches), des passages BD au style indirect, et du plus classique. Pour le dessin, c’est parfois un travail de découpage, jouant sur les ombres, entre du Burton et du Blanquet (en moins cruel et érotique, bien sûr), et parfois plus classique là aussi. Ce sont en tout cas de beaux albums de curiosité, dans tous les sens du terme ! L’alternance des genres, le travail éditorial (c’est vraiment une des collections les plus intéressantes de Soleil) et l’imaginaire déployé par Guillaume Bianco, tout concourt à captiver le lecteur (car les histoires sont à la hauteur de leur écrin !). C’est une chouette réussite que je vous encourage à découvrir.
Cinémastock
Voilà de l’humour potache, parfois pince sans rire, qui fonctionne encore, plus de quarante ans après la publication de ces histoires courtes. La seule chose qui ait peut-être un peu vieilli, ce sont les références ici parodiées (surtout lorsque ce sont des séries ou des films). Mais les mécanismes des gags sont encore très efficaces. C’est que les deux zigottos qui ont commis ces parodies sont bourrés de talent ! Et qu’ils sont habitués à naviguer de concert sur les eaux de l’humour (ils se retrouveront sur Superdupont ou Dans la joie jusqu'au cou). Comme bien souvent, Gotlib part d’un morceau de la culture populaire (film, série, œuvre littéraire, etc.) pour se lancer dans une parodie plus ou moins délirante : c’est toujours un humour qui nécessite une « culture » de base pour qu’il puisse fonctionner à plein. Et ici, c’est vraiment réussi, poilant. Et, comme d’habitude aussi, le dessin d’Alexis est bon, et raccord avec le texte de son compère en déconne, avec des cases parfois remplies de détails loufoques (accessoires anachroniques et/ou hors contexte), des personnages au visage impassible débitant le plus sérieusement du monde les absurdités de Gotlib, etc. A lire sans modération.
Coeur de pierre
J’avais découvert ce duo talentueux avec leur album Aristide broie du noir, et j’ai retrouvé dans ce « Cœur de pierre » une grande part de ce qui faisait le charme d’Aristide. Si l’histoire d’amour peut paraître un peu simpliste, elle ne l’est finalement pas tant que ça – et c’est à relativiser, car s’adressant à un lectorat plutôt jeune. Mais c’est que les auteurs en ont fait un album qui attire aussi les regards des « vieux » comme moi, et qu’on risque d’être tenté de ne les juger qu’en occultant ce caractère « jeunesse ». Alors qu’il m’avait étonnamment fallu quelques pages pour comprendre dans Aristide que les textes étaient en vers, je n’ai pas été surpris ici. Cette narration, en style indirect et en vers, amène un petit côté ritournelle, désuet, une chanson enfantine aux accents d’intemporalité. Là encore, la trentaine de page peut être frustrante, on aurait espéré une intrigue plus longue, plus fouillée, mais il faudra s’en contenter. Reste le côté graphique, encore une fois franchement réussi. Dessin et colorisation sont très chouettes ! Une nouvelle fois les deux auteurs ont réussi un bien bel album, que les parents peuvent emprunter à leur progéniture, ou avec qui ils peuvent partager le plaisir d’une lecture en commun.
Le Voyage (Baudoin)
Voilà un album assez déroutant, mais qui justifie son titre. Et mérite qu’on s’y attarde. En effet, c’est l’histoire d’un homme, qui, du jour au lendemain, plaque femme et enfant, pour partir dans un « voyage », autant intérieur que tourné vers l’extérieur, qui le verra rencontrer des personnes attachantes – mais auxquelles il ne s’attache pas forcément. Je ne suis pas persuadé que Baudoin savait toujours où il allait, et je subodore une bonne dose d’improvisation dans ce scénario, qui fait la part belle à la rêverie, à la dérive, voire au surréalisme. En particulier, pour ce dernier point, l’idée du crâne du héros, « à ciel ouvert », dont les idées ou l’imagination se voient prolongées comme des mots lancés au vol : images poétiques et verbales se rejoignent ici, même si j’ai eu au départ un peu de mal à m’y faire. Mais le procédé est intéressant. Il faut clairement être réceptif à cette histoire où l’ambiance, la poésie, la fuite de la réalité, sont essentielles. Etre « embarqué », en faisant toute confiance aux images de Baudoin, et le suivre sur une voie qui s’invente au fur et à mesure que se développe l’histoire, entre liberté sans contrainte et réalité du moment. Relativement épais, cet album se lit assez rapidement – les textes étant peu nombreux. Pour ce qui est du dessin, c’est du Baudoin assez classique, avec une utilisation du Noir et Blanc, et un trait très gras. Note réelle 3,5/5. Atypique, surprenant, c’est un album que j’ai apprécié, et que je vous recommande.
Golden Kamui
C'est vrai que je suis sans concession dans ma notation des mangas. Il y a en a de très mauvais qui plairont à un public peu exigeant. Cependant, il existe également des perles à savoir des mangas qui surpassent les autres en terme de qualité. Golden Kamui en fait incontestablement partie. Je vois également que je ne suis pas le seul à le penser. J'ai aimé le style, le déroulement de l'histoire ainsi que le graphisme. Il y a un tout qui se marie très bien. C'est assez intelligent dans la mise en scène. L'intrigue est savamment bien pensée. Et puis, on apprend des choses sur l'histoire du Japon peu après son conflit avec la Russie en 1905. Le lieu de l'intrigue est l'île la plus au nord du Japon. Hokkaido est encore une terre sauvage peuplée d'autochtones qui ne sont pas encore Japonais. C'est assez intéressant de découvrir la culture des Ainous qui ont un grand rapport avec la nature. Ce manga a été maintes fois primé au Japon. Je comprends aisément les raisons. Ce titre est une réussite dans la même veine que Bride Stories.
TER
Il y a un peu de Cycle de Cyann et d' Aldébaran dans cette nouvelle série de science-fiction. Mais si ces références nous sautent littéralement aux yeux, elles ne sont pas embarrassantes car TER a bien des qualités. Il y a l’élégance du dessin de Dubois et la capacité de ce scénario à nous dépayser, à nous faire découvrir progressivement un monde sans nous assommer d'encombrantes descriptions. L'accent est même plutôt porté sur les liens énigmatiques que celui-ci entretient avec le nôtre. Efficace et enchanteur. La suite, vite !!!
One-Punch Man
Après l'avoir trouvée simplement plaisante en début de lecture, je finis par trouver cette série de plus en plus sympa et prenante au fil des tomes. Je connaissais son concept, assez original pour une publication japonaise puisqu'il s'agit d'histoires de super-héros mais au sens parodique du terme. Le héros est en effet un chauve maigrichon qui ne paie pas de mine mais il a comme occupation d'être accessoirement le super-héros le plus puissant de l'univers. Tellement puissant que quelque soit l'ennemi aussi monstrueux ou titanesque qui l'affronte, il le massacre d'un unique coup de poing à chaque fois. A tel point qu'il en est complètement blasé et frustré. Le récit tord donc les concepts habituels du genre et des mangas d'action et de fantastique. Les méchants impressionnants, représentés de manière majestueuse et effrayante, n'ont souvent même pas le temps de donner leur nom qu'ils sont expédiés. Les autres super-héros, avec leur sens de l'honneur et de la majesté, sont tournés en ridicule par ce gringalet qui achève leurs Némésis comme on se cure une crotte de nez. Les auteurs jouent la carte de l'humour et c'est vrai que ça marche assez bien, avec régulièrement des passages ou gags qui amènent le rire. Ce n'est pas foncièrement hilarant pour autant car trop couillon ou prévisible pour être vraiment drôle, mais la lecture de chaque tome est un bon moment de détente et d'amusement. Il manque aussi un peu une véritable intrigue d'ensemble en fil rouge. Il faut dire qu'avec un héros capable de battre n'importe qui en une pichenette donc il est difficile d'imaginer ce que les scénaristes peuvent mettre en place pour donner vraiment du piquant et du captivant au scénario. Mais l'intégration d'un Saitama complètement décalé dans un véritable société de super-héros amène quelques moments bien sympathiques et finalement on accroche simplement pour le plaisir de la lecture. D'autant que le dessin, qui se contentait de tenir très bien la route en début de série, devient de plus en plus impressionnant au fil des tomes. Il rend la lecture aussi épatante graphiquement que fluide et agréable à lire. C'est donc une série très sympa, qui sort des sentiers battus surtout en matière de manga, et dont je lirai la suite avec plaisir.