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Couverture de la série Giant
Giant

La première chose qui frappe lorsque l’on ouvre cet album, c’est la qualité du dessin. Je l’ai trouvé très beau – et le cahier graphique qui clôt l’album, regroupant des crayonnés, des essais pour les principaux personnages – confirme le chouette coup de crayon de Mikaël. De plus, j’ai vraiment bien aimé la colorisation, très sombre, parfois brumeuse (beaucoup de scènes se déroulent au sommet des échafaudages de construction de gratte-ciel), avec des tons de rouille plutôt réussis. L’histoire se déroule en 1932, à New-York, en plein dans grande crise qui frappe le pays (et le reste du monde) depuis 1929, l’année où Hoover va laisser la place à Roosevelt. Nous suivons des ouvriers irlandais, qui construisent un gratte-ciel, le Rockefeller center. Parmi ces ouvriers, « Giant » est un taiseux, un gros costaud que ses camarades peinent à connaître. Un homme que les circonstances vont transformer en coucou (on découvre cela petit à petit, et un beau parallèle est fait avec le film de Chaplin « Les lumières de la ville »). On découvre en parallèle, vers la fin de l’album, quelques pans du passé de Giant, en Irlande, au moment de la guerre d’indépendance contre les Anglais. Et l’on découvre aussi en dernière page les complications qui vont arriver pour Giant, qui va être confronté à la famille qu’il s’est inventé. Très bel album je trouve, simple, avec une narration assez fine, peu de dialogues, une belle reconstitution du cadre social de la crise et de la grosse pomme en pleine expansion, avec les Italiens et les Irlandais qui essayent de se faire une place au soleil. Un second tome doit conclure ce qui est annoncé comme un diptyque, et je l’attends avec impatience. Mais, en l’état, c’est déjà un album que je vous recommande.

09/09/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chenal
Le Chenal

Comment à travers un clavier faire partager au plus grand nombre une passion, une découverte majeure sur un sujet, la BD, que tous connaissent. Faut il écrire trois ou quatre avis de suite, inonder les forums adjacents de propos dithyrambiques? Et puis ce posteur on le connait ce n'est pas son style ou son genre habituel, lui c'est plutôt SF et Fantasy. Comment faire pour être cru ? Mais bon allons au fait " Le chenal" est une BD envoûtante au sens premier du terme, à savoir qu'elle vous prend et ne vous lâche plus, je sais que cela ne se fait pas mais je suis en complet désaccord avec Erik quand il parle de narration pesante; chacun étant cependant libre de penser ce qu'il veut je passe donc mais l'invite et vous par la même occasion à lire avec attention le contenu de ces bulles. Car au fait de quoi s’agit il ? Alors qu'un vieux marin se meurt d'un cancer un tout jeune garçon sait lui que ce n'est pas le principal car dans le même temps une bête a remonté le chenal de la Charente. Hop là qui dit cancer dit récit plombant plein de pathos ou que sais je ? Rien de cela nous sommes ici à la limite du conte entendu à la veillée et du roman graphique L'auteur Thierry Boulanger connait son sujet et le lieu ou se passe son récit. Le pertuis d'Antioche. Même pour un breton qui a du mal a passer au sud de la Loire ce nom d'un phare situé à la pointe nord de l'île d'Oléron possède une puissance d'évocation évidente. Antioche, ville de croisade (1098) nom entendu dans l'adolescence et qui faisait rêver, synonyme de voyage exotiques donc paré de toutes les vertus de l'aventure et du dépaysement. Ce qui m'amène d'évidence à évoquer le dessin de cet auteur. Alors un mot un seul Wouaw!!, la claque les gars et filles, forcément vu le sujet des ambiances maritimes à tomber, des pontons, des bateaux, des vasières, ceux qui connaissent la région apprécieront, les autres découvrirons un lieu assez magique. Un bestiaire fantastique mais ô combien crédible, des visages de marins burinés, les détails mais les détails! non c'est véritablement l'ensemble dont se dégage une impression, un sentiment diffus de mystère, de poésie. Et puis le texte, il est rare en BD de lire quelque chose d'aussi bien écrit, oui il faut prendre son temps car au travers de ce texte c'est toute une chronique de la vie rude et difficile de ces mareyeurs charentais vivant presque à l'écart du monde. Que dire de plus, les mots sont surfait, coup de cœur forcément, j'attends avec impatience vos retours.

08/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Hitler=SS
Hitler=SS

Moi qui n’ai jamais rien lu sur tablette et ne jure que par la version « papier », voilà bien la première fois que je lis une BD en version PDF. Il faut dire que cela fait des années que je recherche cette œuvre poétique, et que je me suis toujours refusé à l’acheter au prix (plus que prohibitif et spéculatif) auquel certains libraires ou vendeurs occasionnels le proposent, sur le net ou ailleurs – en plus faut-il le trouver ! Bref, renonçant – momentanément ? – à ma quête, je me suis rabattu sur l’une des versions disponibles en lecture en libre accès sur internet, pour découvrir enfin cet album. Alors voilà, je l’ai lu, et peut donc en tirer un bilan. D’abord, fidèle à Desproges, qui affirmait que « l’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », je trouve dommage qu’un sujet – fut-il aussi horrible que la shoah – soit présenté comme « intouchable », tout rire à ses dépens étant assimilé à de la complaisance, voire de l’anti-sémitisme. Ici comme ailleurs, la liberté d’expression doit prévaloir, même si je ne rirais évidemment pas avec ça et de ça avec un nazillon ! Il est certain et dommage que notre époque politiquement correcte ne verra plus ce genre de chose publiée (ou alors, j’imagine le tollé, et les gros titres des journaux, pourtant plus complaisants, par leur silence, avec des horreurs bien plus grandes et réelles). Des gens comme le professeur Choron, à l’initiative de ce délire, manquent à notre époque d’autocensure. Ceci étant dit, est-ce vraiment drôle ? La partie roman-photo du début est dispensable, et c’est très inégal. Mais globalement, c’est quand même drôle : humour TRES noir et donc franchement trash bien sûr, mais un certain nombre de trucs sont franchement réussis (« encore en pyjama à cette heure-là ? » ; l’histoire « bonnes résolutions » ; le supplément jeux, atroce, etc.). Pas mal d’horreurs, mais qui arrachent sourire voire rire. Quelques ratages, certes, mais dans ces petites histoires (plusieurs pages chacune), il y a souvent du trash drôle. Le dessin de Vuillemin – crado comme souvent, est plutôt raccord avec le sujet et le ton. A noter, que de Porteere a, plus récemment – et de manière un peu moins frontale, mais franchement très réussie ! – fait quelque chose sur le même sujet avec son Dickie « Le fils d’ Hitler ». Mon conseil de lecture est donc de principe (mais aussi parce que j’ai plutôt aimé ma lecture). Le conseil d’achat, étant donné le contexte, est purement virtuel : refusez en tout état de cause d’encourager la spéculation. En cela une bonne réédition calmerait certains spéculateurs, même si cela exciterait les censeurs. Elle trouverait en tout cas en moi un acheteur. Note réelle 3,5/5.

08/09/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Ile errante
L'Ile errante

Je ne connaissais pas ce mangaka et il semble que durant des années ses seuls séries traduites en France étaient deux recueils d'histoires courtes. Ici, on a droit à une longue série qui dure plusieurs tomes (enfin, pour le moment il n'y a que deux tomes sortis au Japon et j'espère que cela ne va pas durer des dizaines de tomes). C'est l'histoire d'une jeune femme pilote qui s'occupe des livraisons sur des îles et qui un jour reçoit un colis pour une mystérieuse île qui n'est pas sur les cartes et qui apparaît et disparaît rapidement selon les témoignages de ceux qui l'ont vue. Notre héroïne se donne donc pour mission de trouver cette île et d'y amener le colis. Pour l'instant le scénario est prenant avec un bon mystère (quoique j'ai rapidement eu une idée sur qui est Mme Amélia) et un personnage principal assez charismatique et attachant. J'aime bien le style de dessin réaliste de l'auteur et je trouve qu'il sait comment mettre une ambiance dans son histoire. J'ai aussi eu l'impression que le rythme était parfait, ni trop rapide et ni trop lent. Donc j'aime bien pour le moment.

07/09/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Extases
Extases

Allez hop!, suite à l'avis dithyrambique de Mac Arthur, homme de goût s'il en est, je ne pouvais passer à côté de ce pavé de J.L. Tripp auteur dont j'avais beaucoup apprécié le trait sur Magasin général. Sans exhibitionnisme, sans voyeurisme aucun, l'auteur se met à nu et en traversant les décennies 60, 70 et 80 il explore sans caricature excessive et avec humour sa vie affective et sexuelle de la période des premiers émois jusqu'à nos jours alors qu'il est un adulte fait, tant sexuellement,( quoique!!), que sur le plan social. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié dans ce récit à la première personne les allusions à son travail d'auteur de BD, les premiers pas dans Métal Hurlant, ( désolé aucun souvenir de cet auteur alors que je dévorais ce magazine étant ado ), jusqu’à sa collaboration avec Régis Loisel. Notons que cet album semble être un premier tome et qu'une suite est à prévoir. Cela m'amène au point que J.L. Tripp vit et nous montre une sexualité d'ado, de jeune adulte et d'homme dans une période ou le sida n'existait pas. Un sexe pratiquement sans entrave, libéré, ouvert aux expériences en tous genres. Gageons que ce fléau sera évoqué dans une deuxième partie, ceci pour dire que ces années sans sida sont aujourd'hui difficilement appréhendées par les nouvelles générations. Quel que soit l'âge auquel on lit cette BD il me semble que le propos est intergénérationnel, dans la somme d'anecdotes relatées, les situations présentées il parle à chacun et chacune d'entre nous, en ce sens je suis bien d'accord avec l'avis précédent qui en fait sans doute un ouvrage de références tout aussi salvateur et bien plus digeste que moult théories fumeuses que l'on nous assène depuis trop longtemps, au rang desquels je place la religion, la psychanalyse et quelques fumisteries sectaires. Alors oui le sexe c'est bien il faut en user et en abuser, ça ne rend pas sourd!!. Même conseil pour cet ouvrage à lire d'urgence.

06/09/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Enfants loups
Les Enfants loups

Note : 3.5/5 Ce manga est l'adaptation en 3 tomes du film d'animation Ame et Yuki, les Enfants Loups. Le scénario, les dialogues et le déroulé du film y sont rigoureusement respectés. Et à part une très petite histoire courte et un rapide épilogue, le manga n'apporte rien de nouveau. En fait, l'histoire y est même un peu moins dense, avec quelques passages coupés ou raccourcis. Donc ceux qui connaissent le film ne découvriront concrètement rien de bien neuf par rapport à lui. Mais l'adaptation est très bien réalisée, avec une lecture fluide et rythmée. Le dessin est de belle qualité, même si forcément, comme il est en noir et blanc et en style manga, il ne peut pas être aussi beau que les fresques joliment peintes du film qui est globalement superbe. Mais si l'ambiance est moins touchante du fait de l'absence de musique, c'est quand même l'occasion de retrouver et apprécier ce scénario plein de sensibilité et intelligemment mené. Et du coup, pour ceux qui n'ont pas vu le film, c'est un bon moyen de pouvoir savourer cette histoire en 3 tomes dont la lecture vous occupera une bonne soirée. Il y a peu d'action, davantage de dialogues et de moments de silence, et beaucoup d'affection entre une mère et ses enfants. C'est un récit qui parle avant tout aux parents et comme pour le film, j'ai eu du mal à ne pas laisser l'émotion me submerger vers la fin.

06/09/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5
Couverture de la série La Nef des fous
La Nef des fous

Réécriture complète de mon avis suite à la sortie (un peu inattendue en ce qui me concerne) du 8eme tome, et à une relecture de l’ensemble de la série. Je suis ravi de constater que tant d’années après la parution du tome 1, et tant d’années après ma première lecture, la magie fonctionne toujours. J’adore le monde mystérieux mis en place, les personnages loufoques, les dialogues truculents, l’humour fin, le dessin détaillé et coloré, et de manière générale, la créativité dont fait preuve l’auteur. Certains passages sont mis en scène avec brio, j’allais citer le passage du grille-pain, mais ça a déjà été fait plus bas ! Le dénouement de l’histoire en fin de tome 7 est satisfaisant et bien amené, même si l’ensemble aurait finalement pu être bouclé en 4 ou 5 tomes (il y a quand même quelques longueurs). Quant au 8eme opus, il relance un deuxième cycle pour le moment « juste bien ». L’écriture est toujours aussi bonne, le dessin toujours aussi magistral, et on retrouve avec plaisir les personnages auxquels on s’était tant attachés (même si le grand coordinateur semble sonner « faux » dans ce volume). Mais il ne s’agit que d’un tome d’introduction qui pose les bases d’une nouvelle intrigue… reste à voir comment Turf va maintenir notre intérêt, maintenant que le mystère de la Nef est révélé… A suivre !

22/06/2002 (MAJ le 04/09/2017) (modifier)
Couverture de la série Shelton & Felter
Shelton & Felter

On pourra reprocher à cette série son classicisme. De fait nous nous retrouvons devant un récit de type policier utilisant à titre de héros deux personnages antinomiques (l’un grand et costaud, l’autre petit et futé) et se déroulant durant la période de la prohibition aux USA. Si cela ne vous donne pas comme un goût de déjà-vu dans la bouche, c’est que vous n’avez vraiment pas lu beaucoup de récits policiers dans votre existence. On pourrait encore ajouter à cela que l’album se conclut sur la traditionnelle séquence des révélations dans laquelle le coupable se voit démasqué face aux subtiles conclusions de nos héros et appréhendé par la police. Donc voilà, rien de neuf a priori… mais que c’est bon ! Premier atout : une enquête policière complexe juste ce qu’il faut pour captiver un large public. Nous avons droit aux fausses pistes, aux déductions futées (que l’on peut plus ou moins anticiper selon que l’on est plus ou moins expérimenté ou habitué de ce type d’univers), aux raisonnements logiques et à une conclusion bien amenée. Jacques Lamontagne illustre très bien son récit, nous montrant quand et comment chaque personnage va découvrir tel ou tel élément, tout en restant très fluide dans sa narration. Deuxième atout : l’anecdote dramatique et véridique qui sert de support à cette intrigue. Un tsunami meurtrier de mélasse, voilà qui n’est pas courant. Troisième atout : le dessin de Jacques Lamontagne. Un trait net et rond, bien mis en valeur par une coloration soignée. L’ensemble est bien lisible, détaillé, expressif, dynamique, vraiment très agréable à suivre. J’ai pris autant de plaisir à m’attarder sur certaines cases qu’à reprendre un rythme plus soutenu de lecture (que la netteté et la précision du dessin permettaient) lorsque la conclusion approchait. Quatrième atout : le ton. Humoristique grâce aux caractères opposés des personnages mais pas bêtifiant. L’enquête est très bien construite et ne prend pas les lecteurs pour des simplets, c’est clair, mais le ton léger et humoristique garantit une lecture avant tout divertissante. Bien foutu, donc. Classique mais bien foutu. J’espère que les enquêtes suivantes resteront de cette qualité (je prie pour me tromper mais il s'agira d'une vraie gageure à mes yeux). Pour les personnages, je ne m’inquiète pas trop, cette formule a déjà fait ses preuves. A suivre (de très près).

04/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Extases
Extases

Bravo ! Bravo et chapeau. Parce que ce n’est pas du tout évident de réussir un album pareil. De le réussir en faisant montre de sincérité, d’honnêteté, en développant des propos intelligents, en se débarrassant des freins subconscients nés d’années d’éducation religieuse. Se livrer aux yeux de tous sur un sujet aussi tabou que la sexualité demeure à notre époque un véritable exploit, une sorte de coming-out de la normalité. Parce que, merde ! Avoir des rapports sexuels est quelque chose de normal. Eprouver du plaisir pendant ces rapports l’est tout autant. Et à partir du moment où les partenaires sont des adultes consentant (désirant, comme il le dit peut-être encore plus justement), je ne vois pas ce qui devrait absolument être tu là-dedans sous peine de rejet par la société. Ce livre est salvateur dans le sens où il remet le sexe à sa juste place. Car depuis que l’homme parvient à dissocier plaisir sexuel et procréation, des pressions sociales se sont faites jour (via principalement les religions monothéistes qui hurlent à tout va « croissez et multipliez » comme si la surpopulation mondiale pouvait rendre un quelconque être suprême heureux… Bon, à l’époque où l’être humain est apparu, je veux bien qu’en multipliant les enfants, on multipliait les chances de survie de l’espèce, mais là, maintenant, faudrait peut-être arrêter les conneries, non ?) pour nous dire que le sexe, c’est mal ou pire encore, c’est sale. Alors que le sexe, c’est quoi ? C’est du plaisir, du fun, un instant de partage dans lequel les partenaires peuvent dévoiler des facettes de leur personnalité qu’ils préfèrent garder pour un cercle d’intimes. Bon, d’accord, pour le coup, Jean-Louis Tripp les dévoile à tout le monde. Mais il le fait avec tellement d’humour et de franchise que ce qui est exposé dans cet album n’a, à mes yeux, rien de choquant. Et pourtant, il aime expérimenter, le bougre ! Et puis, il y a son dessin. Ce style semi-réaliste qui se fait caricatural dès que le besoin se fait sentir convient parfaitement au propos. Il ne bêtifie pas les corps mais ne les glorifie pas non plus. Les plastiques sont simplement humaines dans les passages réalistes et se font sujet d’amusement lorsque l’auteur illustre un fantasme ou un complexe. Ces pages accueillent le noir et blanc avec bonheur tant l’étalage de chair aurait pu déboucher sur une orgie écœurante de teintes roses. Cette sobriété des couleurs fait donc office de contre-point à l’exubérance des propos et du trait. J’ai vraiment beaucoup aimé. Je me suis retrouvé dans plusieurs passages, j’ai apprécié la franchise d’autres, j’ai ri par moments, ressenti une agréable excitation à d’autres instants, j’ai aimé l’intelligence de certains propos. Et comble de tout, je n’ai jamais trouvé que cet album faisait montre d’un exhibitionnisme malsain. Ce récit est situé à l’opposé de la pornographie banalisée actuelle car plutôt que de simplement montrer des corps, il parle avant tout de sentiments et de sensations, d'amour et de partage,... de respect surtout. Jean-Louis Tripp a beau y dessiner plus de sexes en érection dans un seul chapitre qu’il n’y en a dans l’ensemble des albums de Manara, c’est avant tout à notre cerveau qu’il s’adresse. Et ça, ça fait du bien. Donc chapeau pour ces Extases (très beau titre, au passage) qui dédramatisent le désir et qui remet en avant cette évidence : entre adultes désirant, le sexe représente un vaste champ d’expérimentation. Et les plus tordus d’entre nous ne manqueront pas de faire le lien entre Jean-Louis et la petite Marie du Magasin général : deux personnages qui vont s’affranchir des pressions sociales pour vivre leur sexualité comme ils l’entendent tout en respectant les autres (oui, je sais, c’est tordu mais plus j’y pense, plus je trouve que le personnage de Marie ressemble finalement beaucoup à son créateur, Jean-Louis Tripp). Culte ? Oui, culte car dans ce registre, je pense que cet album va rapidement servir de référence et, qui sait (on peut toujours rêver), être le point de départ d’une nouvelle révolution sexuelle et sociétale. C’est la raison pour laquelle j’espère que beaucoup de jeunes lecteurs auront l’occasion de lire cette série tant il me semble évident que découvrir la sexualité via Extases est beaucoup plus sain, amusant et constructif qu’en surfant sur les sites pornos qui pullulent sur le web ou en allant servir d'enfant de cœur au curé du village.

04/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Amazonie
Amazonie

Après Kenya et Namibia, voilà Amazonie où l'on retrouve avec plaisir notre belle et pétulante héroïne Kathy Austin. On est loin de l'Afrique mais toujours en milieu hostile dans la moiteur d'une pleine jungle encore assez mystérieuse. A noter que ce titre à éviter de s'intituler Amazonia ce qui aurait été plus cohérent avec l'ensemble mais visiblement, la place est déjà prise par une autre série. Je suis toujours aussi fan de cette série exotique qui se place à la fin des années 40 alors que les stigmates de la Seconde Guerre Mondiale sont encore présents. Les méchants sont toujours les affreux nazis qui sévissent encore en Amérique du Sud. Là encore, les extraterrestres demeurent l'élément central de cette aventure ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ce premier tome démarre un peu lentement mais suffisamment pour installer progressivement tous les ingrédients. On retrouve de vieux personnages rencontrés sur Kenya mais il y a également des nouveaux qui sont plutôt bien travaillés. Namibia avait étonné en prenant une direction tout autre que celle emprunté par Kenya. Il faut voir avec ce nouveau cycle de 5 tomes prévus où tout cela va nous mener. Moi, je suis partant en tous les cas. Le second tome confirme toutes les promesses du premier. On ne pouvait pas s'attendre à mieux. On vit l'aventure au sein de la forêt amazonienne. Il y a cependant une incursion temporelle de deux années auparavant avec des protagonistes qui se rendent dans les Carpates où une pluie de météorites aurait eu des conséquences assez néfastes sur les habitants de la région. Le mystère s'épaissit avec ce nouvel arc narratif. Pour le reste, on pourra être choqué par l'attitude assez volage du curé local mais cela donne une touche d'exotisme et surtout d'humour. Je suis encore preneur. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

26/09/2016 (MAJ le 03/09/2017) (modifier)