Pour sauver sa Petite Carpe, un jeune pécheur tentera tout, y comprit de laisser d’autres choisir sa vie et son destin. Si ce n’est pas un remake du vieil homme et la mer, Okko vous invite à voguer sur les étendues liquides. D’eaux saumâtres en marres de sang, notre petit frère, suivra les traces d’un poisson lumineux jusqu’aux frontières de l’innommable.
Le dessin soigné d’un Moyen-Orient médiéval fantastique, accompagne un récit entendu. Un jeune garçon doit sauver sa sœur et demande de l’aide à des sortes de mercenaires. Mais si on dit tout en quelques mots, on ne voit rien et c’est en cela qu’Okko est remarquable. D’une trame hyper classique, il en résulte une fabuleuse histoire.
Un samouraï déchu, mais qui garde les rudiments moraux de son éducation, dirige le groupe d’aventuriers. Un homme patibulaire, mais presque, domine la mêlée avec son arme et sa bestialité. Enfin, un Prêtre, sacré alcoolique, entame les rites de la chance et parle aux éléments liquides.
Ce trio de choc, plus que de charme, ravivera notre soleil levant et continuera, je l’espère, à éclairer le second opus.
---
Je viens de terminer le second volet du cycle de l'eau. Il est indéniable que nous avons entre les mains une série de qualité et qu'il faudra suivre avec attention les dates de parutions. Le surnatuel donne le ton à la poursuite des évènements. Le cycle de la terre sera sans doute encore une fabuleuse aventure.
Je voudrais d’abord parler du dessin, et surtout des couleurs : c’est superbe ! Le style graphique employé par Prado est vraiment magnifique, poétique, envoûtant, et vraiment différent de ce que l’on a l’habitude de voir en BD. C’est un vrai plaisir d’admirer les différentes cases, et je passais parfois plusieurs minutes à explorer une page pourtant démunie de texte.
L’histoire est en parfait accord avec le dessin : rythme lent, atmosphère onirique, ambiance tranquille… jusqu’à la fin qui fait basculer le tout dans le fantastique. Enfin rien n’est sûr, et chacun ira de son interprétation (rêve, boucle temporelle…) Cette fin ouverte et poétique m’a vraiment plu.
Bref, un excellent one-shot, plein de poésie, et superbement dessiné. A lire !
Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne.
Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
A quelques semaines de la sortie ciné, qui sera forcément décevante (déjà, par refus du Maître, elle n'est que "from the graphic novel illustrated by David Lloyd"), quelques pistes pour trouver "V pour Vendetta", la merveilleuse-grandiose-majestueuse-fantastique-inégalable oeuvre du grand Alan Moore, géniale et s'y replonger une 25e fois :
1 - c'est Alan Moore qui l'a écrit
2 - c'est Alan Moore qui l'a écrit (t'écoutes un peu ?)
3 - l'Oeuvre aborde un des thèmes fondamentaux de la BD : la lutte contre l'oppression (Tintin, Spirou, ...)
4 - l'histoire mis en place par Moore tient formidablement bien la route : cette Angleterre néo-fasciste, ses camps, son Destin, tout est crédible
5 - c'est le meilleur hommage qu'on puisse trouver à l'un des livres les plus importants du monde : 1984
6 - le système fasciste inventé par Moore est absolument jubilatoire dans son fonctionnement : la main, l’œil, le nez, l'oreille, la voix... C'est aussi une façon géniale de placer le lecteur devant un système politique complexe, mais finalement facile d'accès pour lui.
7 - Les réflexions sur l'âme humaine, les modes de pensée sont très profondes et à plusieurs degrés. Ce qui renforce complètement et de manière très forte l'ensemble.
Un exemple : lorsque le Dr (l'ex-copine de Finch) raconte dans son journal sa vie au camp, on découvre peu à peu, mais à travers ses yeux l'horreur de ses actes. Elle lâche une petite phrase anodine au début, mais lourde de sens en y prenant du recul, lorsqu'elle commence à administrer ses "traitements" aux prisonniers. Ca donne quelque chose comme : "Bizarrement l'appartenance aux races n'a pas l'air d'avoir d'influence sur les effets secondaire du traitement". Boom ! En une toute petite sentence placée dans la bouche du bon personnage, Moore nous démontre très simplement toute l'horreur idéologique que peu faire naître un régime fasciste et raciste, même chez les "intellectuels", en nous présentant des êtres touchés par la cause fondamentale du mal, la perte totale d'ampathie...
8 - La narration est exemplaire.
Au global, avec cette théâtralité dans la construction de l'histoire, qui est une mise en abîme superbe avec le goût pour le théâtre du personnage principal. L'unité de lieu, Londres, donne d'ailleurs l'impression d'une scène de théâtre.
Dans chaque case et chaque dialogue toutes et tous formidablement bien écrit.
L'épisode "Valérie" est à ce titre exemplaire. C'est le plus dur à lire, mais aussi le plus riche, vraiment. Je me demande encore comment Moore peu aussi bien faire ressentir au lecteur la "libération" d'Evey à ce point. Comme si lui aussi il l'avait vécu.
9 - Moore prend toujours garde à ne pas se laisser emporter par son propos. Exemple, même si V est un "terroriste", il n'utilise jamais les méthodes d'oppression de ce contre quoi il lutte. Ainsi il ne pratique pas l'assassinat politique : [spoiler] le commandeur meurt sous les balles d'un(e) autre...
10 - C'est culturellement bourré de références très pointues (la plupart sur la culture anglaise), et j'ai pas encore tout vu.
11 - Le dessin et les couleurs qui me peinaient un peu au début, sont très en phases avec la noirceur du propos, comme par exemple avec l'arrivée des couleurs chaudes dans l'épisode de la "liberté retrouvée" (de dire des gros mots) de la petite fille.
12 - Moore (c'est aussi pour ça que je l'aime) a le don pour placer de grande phrase qui relève tout l'ensemble. Quelque chose comme ça à un moment : "Il est très dangereux de bâtir son pouvoir sur le silence des masses. C'est très fragile le silence : ça se brise au premier cri."
13 - j'ai dit que c'est saint-Alan qui l'avait écrit ?
L'Empire Des Hauts Murs est un livre vraiment épatant.
Une ambiance extraordinaire, dont seul Simon Hureau sait rendre présent. Nous nous promenons dans le dédale des hauts murs avec autant d'émerveillement que les personnages du livre, et découvrons tout un univers voué à disparaître...
Je n'avais pas été pris dans une livre comme celui-ci (je veux parler des formats classiques du 46 pages couleurs, qui actuellement se lisent de plus en plus vite) avec autant de force depuis au moins 10 ans...
Ça me rappelle les grands moments de Fred, mais avec une touche très contemporaine, tant dans la mise en scène que dans le propos.
Épatant.
Le Procès est une parabole de l’existence humaine : on est tous coupables car, dès la naissance, nous sommes tous condamnés. L’issue est fatale, quelle que soit notre lutte ! Alors pourquoi lutter contre la mort ? Si on essayait de vivre, tout simplement ?
Voilà l'une des interprétations que l'on peut faire du texte de Kafka. Mais son texte laisse quand même pas mal d'incertitudes, de latitude, et les adaptateurs peuvent s'en donner à coeur joie, comme dans cette BD où c'est Céka qui écrit le scénario. On a donc droit à une nouvelle pièce, toujours aussi absurde, mais joyeuse, débridée, tragique.
Le dessin du "débutant" Clod (il a une longue carrière de fanzineux et de dessinateur de presse derrière lui) magnifie les abîmes, le surréalisme inhérents au récit kafkaïen. D'apparence simple, il est allié à une prise de risque calculée en termes de cadrages, ce qui rend le récit passionnant à lire. Seul (gros) bémol : ça se lit vite, trop vite. Mais nul doute que les amateurs de Franz Kafka seront intéressés par cette variation.
Quel plaisir!
Une histoire toute en simplicité... une semaine en Italie avec la femme la plus sexy du DCverse, voilà un album qui mérite d'être lu.
Je n'apprendrai rien à personne en disant que Loeb est un conteur doué, qu'il sait ponctuer ses scénarios de mystère et de noirceur, ici on a en plus de l'humour et de la légèreté, et, cela fonctionne croyez-moi! Cet album est vraiment divertissant!
Mais mais mais, il y a encore mieux, aux pinceaux Tim Sale s'est littéralement surpassé, quel festival!
Chaque page est un régal pour les yeux, que ce soit pour la représentation des décors, pour l'expressivité donnée aux différents personnages ou pour la plastique à se damner de la sublime Selina, tout est parfait.
Un album qui m'a vraiment plus, et qui mérite franchement que l'on s'y attarde, même si l'intrigue parait moins alambiquée que dans Batman - Un long Halloween des mêmes auteurs, cela ne manque pas de subtilités.
Amateur d'exotisme, d'aventure et d'action, lis cet album, il ne te décevra pas!
Pour moi ça frise le culte.
Encore une BD Culte.
Bien entendu, ce sont les premiers albums qui sont les meilleurs car scénarisés par Goscinny. Mais à la mort de ce dernier, Tabary a su reprendre le flambeau sans perte de qualité (pas comme Uderzo !).
Talon c'est une BD culte.
Si on n'aime pas les dialogues à rallonge, on ne l'achète pas. Bon et si on n'aime pas les petits dessins, on n'achète pas de BD non plus !
La marque de Greg, sa patte, c'est justement ses dialogues et ce petit monde !
En plus, les premiers albums sont composés des meilleures planches, condensant en une page ou deux un gag imparable ! Impossible de passer à côté.
Les histoires en 48 pages sont moins intéressantes, moins denses et les derniers albums sont parfois de la recup' de ce qu'on ne voulait pas diffuser, mais baste, ne boudons pas notre plaisir.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Okko
Pour sauver sa Petite Carpe, un jeune pécheur tentera tout, y comprit de laisser d’autres choisir sa vie et son destin. Si ce n’est pas un remake du vieil homme et la mer, Okko vous invite à voguer sur les étendues liquides. D’eaux saumâtres en marres de sang, notre petit frère, suivra les traces d’un poisson lumineux jusqu’aux frontières de l’innommable. Le dessin soigné d’un Moyen-Orient médiéval fantastique, accompagne un récit entendu. Un jeune garçon doit sauver sa sœur et demande de l’aide à des sortes de mercenaires. Mais si on dit tout en quelques mots, on ne voit rien et c’est en cela qu’Okko est remarquable. D’une trame hyper classique, il en résulte une fabuleuse histoire. Un samouraï déchu, mais qui garde les rudiments moraux de son éducation, dirige le groupe d’aventuriers. Un homme patibulaire, mais presque, domine la mêlée avec son arme et sa bestialité. Enfin, un Prêtre, sacré alcoolique, entame les rites de la chance et parle aux éléments liquides. Ce trio de choc, plus que de charme, ravivera notre soleil levant et continuera, je l’espère, à éclairer le second opus. --- Je viens de terminer le second volet du cycle de l'eau. Il est indéniable que nous avons entre les mains une série de qualité et qu'il faudra suivre avec attention les dates de parutions. Le surnatuel donne le ton à la poursuite des évènements. Le cycle de la terre sera sans doute encore une fabuleuse aventure.
Trait de craie
Je voudrais d’abord parler du dessin, et surtout des couleurs : c’est superbe ! Le style graphique employé par Prado est vraiment magnifique, poétique, envoûtant, et vraiment différent de ce que l’on a l’habitude de voir en BD. C’est un vrai plaisir d’admirer les différentes cases, et je passais parfois plusieurs minutes à explorer une page pourtant démunie de texte. L’histoire est en parfait accord avec le dessin : rythme lent, atmosphère onirique, ambiance tranquille… jusqu’à la fin qui fait basculer le tout dans le fantastique. Enfin rien n’est sûr, et chacun ira de son interprétation (rêve, boucle temporelle…) Cette fin ouverte et poétique m’a vraiment plu. Bref, un excellent one-shot, plein de poésie, et superbement dessiné. A lire !
Carne Argentina
Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Carne Argentina
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne. Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
V pour Vendetta
A quelques semaines de la sortie ciné, qui sera forcément décevante (déjà, par refus du Maître, elle n'est que "from the graphic novel illustrated by David Lloyd"), quelques pistes pour trouver "V pour Vendetta", la merveilleuse-grandiose-majestueuse-fantastique-inégalable oeuvre du grand Alan Moore, géniale et s'y replonger une 25e fois : 1 - c'est Alan Moore qui l'a écrit 2 - c'est Alan Moore qui l'a écrit (t'écoutes un peu ?) 3 - l'Oeuvre aborde un des thèmes fondamentaux de la BD : la lutte contre l'oppression (Tintin, Spirou, ...) 4 - l'histoire mis en place par Moore tient formidablement bien la route : cette Angleterre néo-fasciste, ses camps, son Destin, tout est crédible 5 - c'est le meilleur hommage qu'on puisse trouver à l'un des livres les plus importants du monde : 1984 6 - le système fasciste inventé par Moore est absolument jubilatoire dans son fonctionnement : la main, l’œil, le nez, l'oreille, la voix... C'est aussi une façon géniale de placer le lecteur devant un système politique complexe, mais finalement facile d'accès pour lui. 7 - Les réflexions sur l'âme humaine, les modes de pensée sont très profondes et à plusieurs degrés. Ce qui renforce complètement et de manière très forte l'ensemble. Un exemple : lorsque le Dr (l'ex-copine de Finch) raconte dans son journal sa vie au camp, on découvre peu à peu, mais à travers ses yeux l'horreur de ses actes. Elle lâche une petite phrase anodine au début, mais lourde de sens en y prenant du recul, lorsqu'elle commence à administrer ses "traitements" aux prisonniers. Ca donne quelque chose comme : "Bizarrement l'appartenance aux races n'a pas l'air d'avoir d'influence sur les effets secondaire du traitement". Boom ! En une toute petite sentence placée dans la bouche du bon personnage, Moore nous démontre très simplement toute l'horreur idéologique que peu faire naître un régime fasciste et raciste, même chez les "intellectuels", en nous présentant des êtres touchés par la cause fondamentale du mal, la perte totale d'ampathie... 8 - La narration est exemplaire. Au global, avec cette théâtralité dans la construction de l'histoire, qui est une mise en abîme superbe avec le goût pour le théâtre du personnage principal. L'unité de lieu, Londres, donne d'ailleurs l'impression d'une scène de théâtre. Dans chaque case et chaque dialogue toutes et tous formidablement bien écrit. L'épisode "Valérie" est à ce titre exemplaire. C'est le plus dur à lire, mais aussi le plus riche, vraiment. Je me demande encore comment Moore peu aussi bien faire ressentir au lecteur la "libération" d'Evey à ce point. Comme si lui aussi il l'avait vécu. 9 - Moore prend toujours garde à ne pas se laisser emporter par son propos. Exemple, même si V est un "terroriste", il n'utilise jamais les méthodes d'oppression de ce contre quoi il lutte. Ainsi il ne pratique pas l'assassinat politique : [spoiler] le commandeur meurt sous les balles d'un(e) autre... 10 - C'est culturellement bourré de références très pointues (la plupart sur la culture anglaise), et j'ai pas encore tout vu. 11 - Le dessin et les couleurs qui me peinaient un peu au début, sont très en phases avec la noirceur du propos, comme par exemple avec l'arrivée des couleurs chaudes dans l'épisode de la "liberté retrouvée" (de dire des gros mots) de la petite fille. 12 - Moore (c'est aussi pour ça que je l'aime) a le don pour placer de grande phrase qui relève tout l'ensemble. Quelque chose comme ça à un moment : "Il est très dangereux de bâtir son pouvoir sur le silence des masses. C'est très fragile le silence : ça se brise au premier cri." 13 - j'ai dit que c'est saint-Alan qui l'avait écrit ?
L'Empire des hauts murs
L'Empire Des Hauts Murs est un livre vraiment épatant. Une ambiance extraordinaire, dont seul Simon Hureau sait rendre présent. Nous nous promenons dans le dédale des hauts murs avec autant d'émerveillement que les personnages du livre, et découvrons tout un univers voué à disparaître... Je n'avais pas été pris dans une livre comme celui-ci (je veux parler des formats classiques du 46 pages couleurs, qui actuellement se lisent de plus en plus vite) avec autant de force depuis au moins 10 ans... Ça me rappelle les grands moments de Fred, mais avec une touche très contemporaine, tant dans la mise en scène que dans le propos. Épatant.
Le Procès
Le Procès est une parabole de l’existence humaine : on est tous coupables car, dès la naissance, nous sommes tous condamnés. L’issue est fatale, quelle que soit notre lutte ! Alors pourquoi lutter contre la mort ? Si on essayait de vivre, tout simplement ? Voilà l'une des interprétations que l'on peut faire du texte de Kafka. Mais son texte laisse quand même pas mal d'incertitudes, de latitude, et les adaptateurs peuvent s'en donner à coeur joie, comme dans cette BD où c'est Céka qui écrit le scénario. On a donc droit à une nouvelle pièce, toujours aussi absurde, mais joyeuse, débridée, tragique. Le dessin du "débutant" Clod (il a une longue carrière de fanzineux et de dessinateur de presse derrière lui) magnifie les abîmes, le surréalisme inhérents au récit kafkaïen. D'apparence simple, il est allié à une prise de risque calculée en termes de cadrages, ce qui rend le récit passionnant à lire. Seul (gros) bémol : ça se lit vite, trop vite. Mais nul doute que les amateurs de Franz Kafka seront intéressés par cette variation.
Catwoman - A Rome
Quel plaisir! Une histoire toute en simplicité... une semaine en Italie avec la femme la plus sexy du DCverse, voilà un album qui mérite d'être lu. Je n'apprendrai rien à personne en disant que Loeb est un conteur doué, qu'il sait ponctuer ses scénarios de mystère et de noirceur, ici on a en plus de l'humour et de la légèreté, et, cela fonctionne croyez-moi! Cet album est vraiment divertissant! Mais mais mais, il y a encore mieux, aux pinceaux Tim Sale s'est littéralement surpassé, quel festival! Chaque page est un régal pour les yeux, que ce soit pour la représentation des décors, pour l'expressivité donnée aux différents personnages ou pour la plastique à se damner de la sublime Selina, tout est parfait. Un album qui m'a vraiment plus, et qui mérite franchement que l'on s'y attarde, même si l'intrigue parait moins alambiquée que dans Batman - Un long Halloween des mêmes auteurs, cela ne manque pas de subtilités. Amateur d'exotisme, d'aventure et d'action, lis cet album, il ne te décevra pas! Pour moi ça frise le culte.
Iznogoud
Encore une BD Culte. Bien entendu, ce sont les premiers albums qui sont les meilleurs car scénarisés par Goscinny. Mais à la mort de ce dernier, Tabary a su reprendre le flambeau sans perte de qualité (pas comme Uderzo !).
Achille Talon
Talon c'est une BD culte. Si on n'aime pas les dialogues à rallonge, on ne l'achète pas. Bon et si on n'aime pas les petits dessins, on n'achète pas de BD non plus ! La marque de Greg, sa patte, c'est justement ses dialogues et ce petit monde ! En plus, les premiers albums sont composés des meilleures planches, condensant en une page ou deux un gag imparable ! Impossible de passer à côté. Les histoires en 48 pages sont moins intéressantes, moins denses et les derniers albums sont parfois de la recup' de ce qu'on ne voulait pas diffuser, mais baste, ne boudons pas notre plaisir.