Les derniers avis (9354 avis)

Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Capote in Kansas
Capote in Kansas

Superbe ! Première chose à dire : si vous n'avez pas lu le roman de Truman capote De Sang-froid, lâchez tout, même la lecture du présent avis, pour en trouver un exemplaire et le dévorer ! Ce roman raconte l'assassinat d'une famille (presque) entière à Holcomb, au Kansas, en 1959. Une histoire horrible, qui a fortement défrayé la chronique à l'époque. Capote, auteur déjà assez connu, cherche le sujet d'un nouveau roman. Il a vent des événements à Holcomb, et décide de raconter ce qui s'y est passé. Procédant minutieusement, il parviendra à inventer un nouveau genre littéraire, le roman de non-fiction. Mais son immersion dans son sujet est telle qu'il ne s'en remettra quasiment jamais, et qu'il mettra tout de même 6 ans à réaliser le bouquin. L'actualité de Truman Capote est forte en France, puisqu'un film retraçant la même période, et intitulé sobrement Truman Capote, sort le lendemain du jour de ce post sur nos écrans. La BD qui nous occupe ici nous brosse le portrait d'un auteur au talent énorme, mais aussi un homme, avec ses faiblesses, ses interrogations, son trouble même face aux assassins de la famille Clutter. Son implication particulière, puisque Capote, homosexuel notoire, fera des rencontres sans lendemain ou inoubliables au cours de son séjour au Kansas. Son amitié pour Nancy, la gamine seule rescapée (!) du massacre, son attirance pour Perry Smith, l'un des deux tueurs... Tout est retranscrit avec pudeur, sérieux et beauté. Car le scénariste Ande Parks, qui lui-même fait une mise en abyme fort bienvenue en romançant à peine le périple de Truman, est aidé au dessin par Chris Samnee, dans un contraste noir et blanc d'une maîtrise saisissante. Un bijou.

07/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Scorpions du désert
Les Scorpions du désert

A propos de l'épisode "Le chemin de Fièvre" par Pierre Wazem :
Donner une suite à une série d'un des monstres sacrés de la bande dessinée, voilà un pari osé! S'attaquer, parmi ces géants, à une oeuvre d'Hugo Pratt, pourrait facilement être qualifiée au minimum de "casse-geule", voire de "suicide artistique" ! Pourtant, Pierre Wazem a osé. Bon d'accord, il n'a pas choisi la plus lue des oeuvres de Pratt (cad Corto Maltese), mais "Les scorpions du désert" n'est certainement pas beaucoup plus facile à reprendre. Les premières pages de cet album, nous ramène dans l'atmosphère de Bretagne du même auteur, le traitement étant similaire. Puis, au fil des pages et de l'aventure qui s'embraye, on commence, petit à petit, à rentrer dans l'ambiance, à retrouver certaines caractéristiques du maître. Pourtant, à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire du Pratt. Non, j'ai toujours lu du Wazem. Mais l'atmosphère si particulière des albums de Pratt ne fut jamais très loin. Maintenant, on pourrait gloser longtemps sur les qualités et les défauts du scénario, du dessin, de la narration et tutti quanti (car il y en a). Mais, cela fait très longtemps que j'attendais une reprise de cette qualité pour une série "classique" et ce quel que soit la série reprise. Alors, un chef d'oeuvre ? mon Dieu non, certainement pas. Un raté ? en tout cas pas. Alors quoi ? une oeuvre intéressante par ces défauts comme par ces qualités qui décevra le pinailleur et enchantera celui qui choisira de se laisser emporter. Personnellement je fais partie de la seconde catégorie. Mais de toute façon, cela reste à vous de voir!

06/03/2006 (modifier)
Par Wolfen
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Perdita Queen
Perdita Queen

Un très bon mélange entre polar et fantastique. Même si c'est une série abandonnée je trouve que ce tome se suffit à lui-même. Il y a pas de frustration quand on arrive à la fin (à l'inverse des Feux d'Askell ><). J'adore du début à la fin le dessin de Crisse, j'adore les héroïnes même si, pour citer des remarques largement fondées issues d'autres avis, elles ont des "corps de mannequins, des grosses lèvres et des coiffures géantes". C'est ça qui est bien ! Quant a l'univers crée j'ai pas de reproche à faire, les dessins me font complètement basculer dans le monde imaginé par Crisse. Comblé ! Le scénario est captivant, quand Crisse alterne passé et présent c'est fait avec brio, ça tache pas c'est du bon boulot. Perdita Queen est donc une très bonne Bd avec une ambiance mystérieuse et des filles sublimes, c'est baroque, décadent. 4 étoiles donc, on va pas en mettre 5 pour une série abandonnée surtout quand on sait que l'auteur préfère se consacrer à Atalante (passe encore), Ishanti (la catastrophe...), faut pas pousser mémé dans les orties. Dommage Crisse tu tenais peut-être là ton chef-d’oeuvre ! Ps: (l'avis porte uniquement sur Perdita Queen, j'ai pas lu Griffin Dark qui parait-il serait une "suite")

06/03/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Bulle De Bertold
La Bulle De Bertold

Mon coup de coeur du moment. Sous une couverture plutôt laide, mais éminemment évocatrice, se cache un vrai petit bijou de brulôt politique. Ce titre est une critique de tous les systèmes totalitaires, pour une sauvegarde de l'être humain en tant qu'individu et pas comme un numéro... La parenté avec l'oeuvre de Bilal est évidente : déshumanisation, critique sociale... ainsi qu'un fond assez fantastique avec un dessin superbe, très soigné et réaliste, réhaussé de couleurs sombres. Très proche de Bilal. Un seul regret, ça se lit vite, trop vite. Les auteurs font sciemment l'impasse sur la description de cet univers à la fois totalitaire et fasciste (des uniformes très particuliers renforçant cette dernière impression), pour se concentrer sur leurs personnages, ce qui est, bien évidemment, le propos de l'album. Quand la forme rejoint le fond, c'est du grand art !

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Baobab
Baobab

A propos du Tome 1 :
Voilà donc le second volume de la collection "Ignatz" de chez Coconino... pourtant le 4ème est paru il y a quelques mois déjà ("Interiorae"), sans compter Les innocents de Gipi... Etrange ordre de publication... Enfin bref! Ces errements de publications sont juste dommageables pour nous, au vu de la qualité de la collection jusque là. Et cet opus ne déroge pas à la règle qualitative! Igort nous livre ici une histoire dont on a, une fois le livre fini, une irrépressible envie de connaître la suite. Comme quoi, certains auteurs européens ont un sacré talent de feuilletoniste, l'auteur en fait partie! Dans ce premier chapitre, nous faisons simplement connaissance avec les différents protagonistes, et nous ne pouvons que supposer les imbrications de l'histoire. Le scénario global est soigné, bien construit, et nous laisse sur une série de "cliffhanger" à la fin... mais des cliffhanger à la Igort ! Les mystères pour lesquels nous (comprendre "je) attendons des réponses ne sont que des péripéties de la vie de tous les jours, et pourtant... Question dessin, il est toujours aussi magnifique, l'impression soignée en bichromie (dans des teintes proches de "5 est le numéro parfait") permet de mettre en valeur l'impeccable travail en lavis. Les ambiances sont convaincantes, prenantes. Lorsqu'il pleut, nous sommes mouillés, en Afrique le ciel est bleu et en Amérique du Sud la chaleur tellement écrasante qu'elle nous fait transpirer... Donc voilà un livre que je vous recommande chaudement, mais de toute façon... c'est à vous de voir!

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Billie Holiday
Billie Holiday

"Southern trees bear strange fruit Blood on the leaves and blood on the root Black bodies swinging in the southern breeze Strange fruit hanging from poplar trees"
Lorsque quelqu'un évoque Lady Day, c'est invariablement ces quelques vers qui me viennent spontanément à l'esprit. Lorsque j'ai vu qu'une bande dessinée existait sur sa vie, ma première réaction a été de l'inquiétude. En effet, comment retranscrire une vie pareille sans faire trop de concessions à l'ambiance ou trop de sentimentalisme... C'était compter sans le génie de Carlos Sampayo au scénario et de José Munoz au dessin! Ces deux argentins, complices de longues dates, sont au panthéon de mes auteurs préférés. Et dans cet album, ils justifient sans peine toute l'estime que je leur porte. Tout est là, tout ce qui est nécessaire du moins. L'action se déroulant le jour anniversaire de la mort de Billie Holiday, suivant l'itinéraire de deux personnes autour de la personnalité de l'héroïne de ce livre. Cette journée se déroule tout en flash-back sur la vie de la star, de son enfance miséreuse à sa mort misérable, arrêtée par la police sur son lit d'hôpital, en passant par ses trop rares heures de bonheur. Pour faire court, il s'agit d'une oeuvre (la dessinée) qui ne vous laisse pas intact à la sortie, de la même manière que son oeuvre (la chantée) parle au plus profond de l'âme humaine... Même si cela reste à vous de voir, n'oubliez pas :
"Southern trees bear strange fruit Blood on the leaves and blood on the root Black bodies swinging in the southern breeze Strange fruit hanging from poplar trees"

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Conquistador (Van Linthout)
Conquistador (Van Linthout)

Voilà un album qui tranche dans les dernières sorties de son auteur... (mais oui, vous savez... Caméra café...) qualitativement! Tout au crayon, Van Linthout nous livre un travail graphique splendide. Allez, j'ose : et même à se taper le cul par terre tellement c'est bon... Mais de quoi cela parle-t-il, me demanderez-vous avec raison ? De la conquête du Mexique par les Espagnols ? De la chute de l'empire inca ? De la colonisation portugaise du Brésil ? Eh bien non ! Cela parle de musique... et de musique afro-américaine encore... En fait, cela nous parle du blues. Vous savez, cette musique des chanteurs blacks à la voix rauque, grattant sur des guitares pour exprimer leur mélancolie, leur vague à l'âme. Cet album nous parle de cette musique à la fois triste et puissante. Il nous parle d'un aspect de l'âme d'un peuple qui refuse de se laisser abattre. Il nous raconte par petites touches une partie infime de la grande histoire de cette musique. Enfin, il nous raconte la vie telle qu'elle a pu être dans les bayous du "deep south". Cette partie du monde où la vie d'un homme peut, selon la couleur de sa peau, valoir tout ou, plus souvent, ne rien valoir du tout. Alors je vous invite à vous choisir un album de cette musique, peut importe l'interprète, le compositeur, le chanteur, faites le tourner, et en écoutant cette musique si particulière, savourez ce livre ! Bien sûr que cela reste à vous de voir, mais quand même, ne passez pas à côté !

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Naüja
Naüja

Voici donc la fin d'un cycle, mais probablement pas la fin des histoires de ces héros tragiques (Gorb surtout) et comiques (Raspa surtout). Nous les avions laissé dans une situation difficile à la fin du deuxième tome et la situation ne s'améliore pas... L'histoire continue sur le mode du conte Termens et Elias prenant le temps de raconter, de développer leur univers. Ils réalisent avec maestria une histoire à la croisée des contes, des mythes, des poèmes et des légendes, en tachant (et en réussissant) à ne pas tomber dans l'héroic-fantasy. Au final, une histoire pour laquelle il faut prendre le temps, ne pas la lire trop vite surtout car ainsi vous ne pourriez pas profiter pleinement de cette fable... Le dénouement de ce triptyque n'est pas d'une originalité folle, il n'est pas surprenant non plus, et pourtant... De toute façon, cela restera à vous de voir... mais là vous auriez tort de passez à côté...

06/03/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Eeeh ouais bonhomme
Eeeh ouais bonhomme

Un petit coup de coeur pour une petite BD, cela ne fait de mal à personne. En ouvrant ce livre, vous tenez la première production de l'auteur (Macchia) et de l'éditeur (Hécatombes, mais c'est macchia qui est dérrière eux). Le premier contact (tactile) avec l'objet est agréable, une couverture en bichromie jaune-brun agréable et l'intérieur en brun-blanc pour les pages. Le premier contact (visuel) commence par rappeler des auteurs déjà bien connus du paysage, Blutch et F. Peeters. Car c'est bien de ce côté là qu'il faut chercher les influences graphiques de Macchia. Le découpage des planches bien qu'imparfait est néanmoins très intéressant. Le scénario nous raconte l'histoire d'un homme que la vie n'a pas gâté. Abandonné encore nourrisson devant un orphelinat, nous commençons l'histoire au moment où il en sort. Il travaille d'abord comme vendeur de journaux à la criée, puis tombera amoureux d'une fille. Son (futur) beau-père possédant une imprimerie, c'est là qu'il va continuer sa carrière professionnelle jusqu'à reprendre l'imprimerie. Et les ennuis continuent (ben oui, c'est pas parce que je n'en parle pas qu'il n'y en a pas...). Bon je vais m'arrêter là pour l'histoire. Sachez tout de même que (d'après le 4ème de couverture) cette histoire serait un conte autobiographique sur les problèmes d'argent de l'auteur, présenté comme un biographe à 2 sous, un philosophe à 4 sous et poète à 5 sous. En résumé, nous avons là un album délicieusement immoral qui se contente de nous rappeler que personne ne choisit les conditions dans lesquelles se déroulera sa vie, eeeh ouais bonhomme! Donc libre à vous de passer à côté, mais vous allez le regretter. même si cela reste à vous de voir...

06/03/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Floréal
Floréal

Petit coup de coeur pour cet album, une sorte d'OVNI surgi de nulle part. Jérôme Blanc (dont c'est le seul album, à ma connaissance), utilise un dessin très "comics" pour mettre en scène cette histoire d'amour qui tente de tenir bon envers et contre tout. En fait, nous suivons l'évolution de Lizbeth, en route vers la gloire et les paillettes, mais aussi celle de Jackie, sa meilleure amie, qui a une vie plus modeste, mais qui essaie tant bien que mal de construire une vie de famille, ce que Lizbeth n'arrive pas à faire. Tout n'est pas toujours très linéaire, ni très logique, mais en amour, est-ce un défaut ? Bref, un album assez sympa, pas encore touchant, mais à découvrir...

05/03/2006 (modifier)