Les Scorpions du désert

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)

Il s'agit de l'histoire d'un groupe de mercenaires pendant la seconde guerre mondiale, en Afrique. (noir et blanc ou couleurs)


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Afrique Noire Auteurs italiens Journal Tintin Pratt [Seconde Guerre mondiale] Les Campagnes d'Afrique et de Moyen-Orient

Les Scorpions du désert appartiennent à une unité de combat qui deviendra plus tard les SAS, ici l'action se déroule en Afrique saharienne pendant la seconde guerre mondiale. Section spéciale de l'unité britannique "Long Range Desert Group", les Scorpions du Désert ont réellement existé. Créée au début de la seconde guerre mondiale, formée uniquement de volontaires, cette unité a pour mission principale de mener des reconnaissances derrière les fronts situés en Afrique afin d'informer des mouvements et positions de l'ennemi. Pratt met donc en scène cette unité dont il a personnellement connu quelques membres : "s'il choisit de raconter ce morceau d'histoire, c'est parce que celui-ci est d'abord une manifestation flagrante du colonialisme. (..) Hugo Pratt est également attiré par les hommes du Long Range Desert Group parce qu'ils sont les acteurs de la dernière guerre romantique." (Didier Platteau, dans une introduction à l'édition noir et blanc de Casterman). Le personnage principal de cette série est le lieutenant Koinsky, polonais s'étant engagé dans l'armée anglaise après la capitulation de son pays. On le suit dans différentes aventures, au fil de rencontres (Judittah Canaan, Cush, Stella, ..) dans lesquelles on reconnaît le style de Pratt et qui n'est pas sans rappeler les aventures de "Corto Maltese". Koinsky, cependant, "est beaucoup plus dur, plus moderne, moins anarchiste que Corto, ce qui le rend, d'une certaine manière, plus proche de nous." (Didier Platteau, Introduction à l'édition noir et blanc de Casterman). Les aventures du lieutenant Koinsky nous montrent ce que peut être l'aventure au coeur de la guerre.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1977
Statut histoire Série terminée 6 tomes parus

Couverture de la série Les Scorpions du désert © Casterman 1977
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)
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23/05/2003 | paradis
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette longue série de courts récits débute en 1969 dans le magazine Sergent Kirk (crée pour accueillir les Bd de Pratt, dont bien sûr Corto Maltese), puis se poursuivit dans d'autres magazines italiens comme Linus et Corto. Je l'ai découverte lors de sa traduction française dans la formule Hebdoptimiste du journal Tintin en 1973, en maxi-chapitres et en version colorisée. Je me suis replongé dans 2 albums Casterman en bibli, sans grand enthousiasme, juste pour vérifier si mon impression première était restée inchangée. J'ai constaté que j'avais à peine varié. J'étais très jeune en 1973 et je n'étais pas tellement séduit à l'époque, le dessin de Pratt me rebutait, j'avais du mal à accepter ces cases dépouillées de décors et ce style épuré, c'était à la même période où Corto Maltese faisait son apparition dans les pages de Pif-Gadget, j'ai eu beaucoup de mal à me faire à ce type de graphisme. C'est sans doute dommage parce que j'aimais les films de guerre qui se déroulaient en Afrique du Nord lorsque Anglais et Italiens se retrouvaient face à face dans les sables des déserts lybiens ou éthiopiens. En BD, ça passe moins bien. Avec le temps et en grandissant, j'ai appris à accepter plus ou moins ce style graphique, j'en ai lu ensuite quelques épisodes lorsque la série fut diffusée dans A Suivre ; c'est une réflexion intéressante sur la guerre, avec une petite dose de romanesque, d'autant plus que Pratt mêle des personnages réels et fictifs, et la psychologie est assez poussée, mais je n'éprouve aucune empathie pour le personnage principal, et l'ensemble reste très bavard, ça n'est donc clairement pas dans mes préférences... je reconnais juste que c'est du beau travail mais c'est tout.

22/11/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai ressenti une émotion bizarre pendant ma lecture de 'Les Scorpions du désert'. Les personnages sont intéressants, certains ont même une psychologie très intéressante, les histoires sont pour la plupart captivantes et Hugo Pratt a bien reconstitué l'époque. Bref, la logique voudrait que je mette 4 étoiles, mais je ne peux pas. En effet, pendant la lecture de chacun des récits, je finis par m'ennuyer malgré les qualités que je viens de nommer ! Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Il doit y avoir quelque chose dans l'écriture ou le dessin de Pratt qui me fait cet effet-là. Sinon, la reprise de Wazem est sympathique, mais reste bien en dessous de ce qu'à fait Pratt.

18/04/2009 (modifier)

Quel plaisir de retrouver Cush ! Pour qui aime Pratt et Corto Maltese, vous serez ici servi. Si Koinsky est moins idéaliste et plus pragmatique que Corto, il n’en est pas moins énigmatique. D’autant que les fresques de ces zones en période de conflit sont toujours aussi bien transcrites par Pratt. Les choix d’alliance des peuples, la diplomatie des alliances temporaires, l’écart entre une situation de terrain et un état officiel perçu comme tel par les décideurs… tout ceci est admirablement présenté dans cette fresque ou tous les courants et guerriers possibles de cette région d’Afrique vont se croiser tantôt en alliés tantôt en combattant. Le dessin est évidemment noir et blanc, il est précis et travaillé, ce qui le rend beaucoup plus lisible que les derniers ouvrages de Pratt. De plus contrairement à Corto il n’y a pratiquement pas d’onirisme, de mysticisme ou tout autre élément de croyance. Ici les hommes sont les jouets d’une guerre en ayant leur destinée entre leurs mains à leurs risques et périls. C’est troublant, on suit les péripéties du groupe, les trahisons, les amitiés naissent, on voit aussi les rêves derrière chaque individu. Divers personnages vont être très prenants tout au long du récit outre koinsky qui reste insaisissable nous seront touchés par La motte soldat français, le commandant fanfulla et bien sur cush que nous prendrons plaisir à retrouver et qui nous donnera même des nouvelles de Corto ! Plus violent que Corto, Koinsky joue avec la mort des autres quand corto jouait avec la sienne, certains disent qu’il est plus proche de nous que corto, parce qu’il est plus brutal, plus individualiste, plus calculateur ? Pour ma part je préfère milles fois Corto et ses rêveries, mais ce personnage dur me plait également pour son froid rationalisme en terres hostiles. Pratt achèvera son travail avec brise de Mer, je ne me prononcerai donc pas sur les épisodes suivants que je n’ai pas lu (tomes 6 et 7), tout comme je ne me prononcerai pas sur les versions couleurs que je trouve moins percutantes que la version noir et blanc. Les tomes 1, 2 et 5 sont pour moi de petits bijoux (4) les 3 et 4 moins bons (3). Au final dans un univers d’une richesse inouïe, au cœur d’un conflit historique dont des épisodes souvent considérés mineurs sont représentés avec justesse, vous vivrez avec ces mercenaires une très agréable aventure de survivants en quêtes de chimères différentes. A lire et relire !

08/04/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est intéressant de suivre un épisode de la Seconde Guerre Mondiale dans le désert éthiopien entre les forces navales allemandes qui longent les côtes, les garnisons françaises de Djibouti restées sous le régime de Pétain, les italiens maîtres de l'Ethiopie et enfin les anglais qui tentent de reprendre le contrôle de la région. La Mer Rouge n'est pas loin avec le Canal de Suez, véritable point stratégique. Nous suivons là la mission de soldats de l'armée britannique qu'on surnomme les scorpions du désert. Le héros, le lieutenant Koinsky, d'origine juive polonaise ou devrais-je dire plutôt l'anti-héros est un homme dur, cruel et cynique qui n'attire pas beaucoup la sympathie. Il n'hésite pas à tuer pour ne laisser aucun survivant privilégiant la réussite de sa mission... Quant à l'amour, ce n'est que du survol. Graphiquement, les planches en noir et blanc sont réellement magnifiques. Du grand Pratt, assurément au meilleur de sa forme ! Cette lecture est chaudement réservée aux fans d'histoire de guerre et accessoirement d'aventures. Attention toutefois à ne pas vous laisser piquer par ces scorpions !

05/04/2009 (modifier)
Par nounours
Note: 4/5

J’ai découvert "Les Scorpions du désert" bien avant Corto Maltese et cette série demeure, au sein de l’œuvre d’Hugo Pratt, l’une de mes préférées (étant précisé que Pratt est l’un de mes dessinateurs préférés). Elle mêle tout ce qu’affectionnait l’auteur et qui a fait le succès du célèbre marin des Cornouailles : Bien plus qu’un simple récit de guerre (comme l’est Ernie Pike), c’est avant tout une histoire d’hommes, d’aventure romantique et… de désert africain où Pratt a passé une partie de sa jeunesse et où il a d’ailleurs appris à dessiner. Et cela se ressent. Tout comme les océans, Hugo Pratt sait mieux que personne retranscrire l’ambiance des déserts en quelques lignes de pinceau. La reprise des aventures du Capitaine Koinsky par Pierre Wazem, dix ans après la mort du maître, ne m’a pas totalement convaincu. Son album hommage – Bretagne (fabuleux) – laissait présager le meilleur. Certes on retrouve les paysages magnifiques de Pratt ; Certes on retrouve les personnages charismatiques de Pratt ; Certes on retrouve un peu de l’esprit de Pratt. Oui. Oui, mais voilà, à trop vouloir coller au créateur (le rêve, la référence à Conrad, les « Haw Haw » et les « Bang, Crack »…), Wazem n’est pas parvenu à m’envoûter et l’histoire, pas mauvaise pour autant, tient finalement plus de l’exercice de style. Le passage du passé au présent avec des styles graphiques différents se veut bien être la marque de Wazem sur l'histoire, mais l'effet a déjà été utilisé pour ses autres albums (Bretagne et Le Chant des Pavots notamment) et perd donc de son intérêt. J’attendais donc un nouvel album du dessinateur suisse pour me forger un avis définitif sur cette reprise, mais ce sont finalement les italiens Camuncoli et Casali qui poursuivront (pour l’instant) "Les Scorpions du désert". Ne connaissant ni l’un ni l’autre, c’est sans aucun a priori que j’ai appréhendé ce nouveau tome intitulé « Quatre cailloux dans le feu ». Sans rien dévoiler de l’histoire, je trouve que Camuncoli et Casali s’en sortent plutôt bien en replaçant Koinsky dans le feu de l’action dont il s’était éloigné dernièrement pour vivre des aventures plus contemplatives. On n’échappe pas bien sûr à certains clichés prattiens (les « bang » et les « crack » justement) mais dans l’ensemble ce tome est plus qu’honorable (il est même plutôt bon). Seul bémol : Alors que le dessin de Wazem collait parfaitement à Pratt, le trait de Casali est très marqué par les comics US, les décors (le désert) sont nettement en retrait, ce qui rompt un peu la magie. Cela se ressent également dans le scénario qui est traité un peu comme un polar. Mais bon, après tout, Hugo Pratt ne se reconnaissait-il pas lui-même comme principales influences Bob Kane et Milton Caniff ? Et puis, je ne peux pas à la fois reprocher à Wazem de trop copier Pratt et à Casali de vouloir s’en détacher… Pour en revenir à la série en général, elle a évolué comme toutes les autres créations de Pratt. D’histoires assez classiques dans la pure tradition des fumetti, elle s’oriente vers plus d’onirisme au fur et à mesure que le dessin de Pratt se relâche (sans toutefois atteindre le style de "Mû", le dernier épisode de Corto). C’est pour moi la meilleure période de Pratt. Celle de "La Maison dorée de Samarkand", "Tango" ou encore "Svend". A ne pas manquer parmi les « Scorpions… » : - « L’ange de la mort » (2ème partie du 1er tome) qui voit Koinsky s’associer avec un lieutenant italien fasciste dans une chasse au trésor au milieu de l’Ethiopie sur fond de Joséphine Baker, et leur rencontre avec Cush, le guerrier Beni Amer, qui nous apprendra la fin de Corto Maltese. - « Conversation mondaine à Moululhe » où le commandant Fanfulla, rongé par la lèpre, nous apprendra à préparer de délicieux Martinis. - « Brise de mer » (dernier album dessiné par Pratt) où l’on découvrira les astuces de Koinsky pour ressembler à un parfait officier italien… Un regret pour terminer. "Les Scorpions du désert" était au départ une série sur un commando entier de l’armée britannique mais se résume vite au seul personnage de Koinsky, entouré de quelques autres récurrents comme le lieutenant français de La Motte ou Modena, le soldat poule, et de quelques belles danakils. [SPOILER] Kord, le traître, meurt dès la fin du premier épisode. Hassan, un autre scorpion (musulman, il combat pourtant sous le même drapeau que Koinsky le juif), est quant à lui parti chercher du secours près du Fortin en Dancalie… et n’a jamais réapparu. Dommage ! [FIN SPOILER]

08/01/2008 (MAJ le 28/02/2008) (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Les "Scorpions" ?... c'est l'histoire authentique d'une unité irrégulière de l'armée britannique qui a opéré au Moyen Orient pendant la seconde guerre mondiale. Histoire de guerre, oui, mais surtout réflexion sur celle-ci. Elle débute, sous la houlette de Pratt, dans l'hebdo italien "Sgt Kirk" n° 28 d'Octobre 1969. Elle mêle adroitement des personnages et événements historiques à des aventures romanesques. Pratt a ici construit une oeuvre forte, très sensible, qui pose au lecteur de multiples questions sur la gent humaine plongée bien involontairement dans ces années de guerre. Si Pratt est un grand conteur, j'avoue parfois ressentir des réticences quant à son graphisme "colorisé". J'aime quand il travaille en noir et blanc, quand il me surprend par des mises en pages au ton nouveau, spectaculaires. Mais j'apprécie moins ses mises en couleurs bien que je reconnais en lui un formidable aquarelliste. Très bon donc (avis perso) pour les éditions en noir et blanc ; un peu moins pour les tomes colorisés. Néanmoins c'est du Pratt ! C'est à dire du très bon. Cote personnelle : 3,5/5.

17/12/2006 (modifier)
Par Gillix
Note: 3/5 Coups de coeur expiré

A propos de l'épisode "Le chemin de Fièvre" par Pierre Wazem :
Donner une suite à une série d'un des monstres sacrés de la bande dessinée, voilà un pari osé! S'attaquer, parmi ces géants, à une oeuvre d'Hugo Pratt, pourrait facilement être qualifiée au minimum de "casse-geule", voire de "suicide artistique" ! Pourtant, Pierre Wazem a osé. Bon d'accord, il n'a pas choisi la plus lue des oeuvres de Pratt (cad Corto Maltese), mais "Les scorpions du désert" n'est certainement pas beaucoup plus facile à reprendre. Les premières pages de cet album, nous ramène dans l'atmosphère de Bretagne du même auteur, le traitement étant similaire. Puis, au fil des pages et de l'aventure qui s'embraye, on commence, petit à petit, à rentrer dans l'ambiance, à retrouver certaines caractéristiques du maître. Pourtant, à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire du Pratt. Non, j'ai toujours lu du Wazem. Mais l'atmosphère si particulière des albums de Pratt ne fut jamais très loin. Maintenant, on pourrait gloser longtemps sur les qualités et les défauts du scénario, du dessin, de la narration et tutti quanti (car il y en a). Mais, cela fait très longtemps que j'attendais une reprise de cette qualité pour une série "classique" et ce quel que soit la série reprise. Alors, un chef d'oeuvre ? mon Dieu non, certainement pas. Un raté ? en tout cas pas. Alors quoi ? une oeuvre intéressante par ces défauts comme par ces qualités qui décevra le pinailleur et enchantera celui qui choisira de se laisser emporter. Personnellement je fais partie de la seconde catégorie. Mais de toute façon, cela reste à vous de voir!

06/03/2006 (modifier)
Par paradis
Note: 4/5

En plus d'être bien dessinée, en plus d'avoir une histoire accrocheuse, cette BD nous raconte l'Histoire, l'histoire de ces hommes perdus dans le désert à qui on doit encore beaucoup. Le monde du désert est magnifiquement rendu et franchement comme toujours dans les bd de Pratt, après l’avoir lu, on veut voir les paysages réels, on veut rencontrer ces héros, on s'identifie… C'est aussi simple que ça. A lire ! (N.B.: moi je préfère la version noir et blanc)

23/05/2003 (modifier)