Une lecture vraiment...étonnante. C'est vraiment quelque chose de nouveau et de très imaginatif. On croit souvent deviner la suite des évènements, mais chaque fois, on est encore (agréablement) surpris par un rebondissement du scénario. Et tout cela sans jamais tomber dans une trame trop compliquée, travers de beaucoup d'oeuvres fantastiques.
Quelques bémols tout des même: le dessin, même s'il est propre et pas désagréable, n'est pas au niveau d'excellence du scénario, et d'autre part un album est très vite "avalé".
Mais ne pinaillons pas, c'est vraiment un must de la bd fantastique, à mon avis.
Comme Don Lope, j'ai de loin préféré le second cycle au premier. La naïveté fatigante de Garulfo en prince n'y est plus présente et c'est tant mieux pour l'histoire.
Car ce deuxième cycle est un véritable bijou pour moi, à tel point que je m'en veux d'avoir repoussé sa lecture à cause de la mauvaise impression que m'avait fait le premier cycle. C'est bourré de tendresse et d'humour, et les nombreuses références aux contes de Perrault sont exploitées de manière génialement drôlissime. Le dessin, bien que moins bon (d'après moi) que celui de Masbou dans l'inévitable De Cape et de Crocs, bénéficie d'une colorisation que je trouve excellente, surtout quand elle tire dans les tons chauds ce qui fait qu'on a droit à quelques planches somptueuses (ce qui était déjà le cas avec les pages pleines du premier cycle).
Un premier cycle que je dirais donc dispensable, au risque de me faire taper sur les doigts, mais un formidable second cycle, pour lequel je recommande chaudement l'intégrale, qui, en plus d'être superbe, évite d'avoir à lâcher son livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui serait une vraie torture tant elle (l'histoire) est délectable.
L'unique défaut de cette BD est son trop faible nombre de pages : franchement, on en redemande.
Le dessin de Migelanxo Prado est superbe ! Superbe ! Quand je dis dessin, je devrais plutôt dire peinture puisque c'est strictement de cela qu'il s'agit, sans encrage, juste des couleurs fantastiques et des angles de vue excellents. Franchement, je ne saurais que dire car toutes les planches, tous les sujets, des décors aux personnages, sont aussi réussis les uns que les autres. La beauté visuelle de cet album se suffit à elle-même.
Le conte est très bien raconté également. Il se lit relativement vite mais on ne peut pas le lui reprocher puisqu'il suit assez scrupuleusement l'histoire populaire original. La narration est bonne, la mise en page excellente.
Je ne suis pas persuadé que cette BD soit destinée uniquement à la jeunesse car le conte y est raconté de manière adulte, d'une manière à même de captiver un lectorat presque plus adulte qu'enfantin. La fin du récit me semble en outre avoir été un petit peu modifiée, ajoutant une profondeur et même un peu de cynisme. Je n'avais jamais lu ou écouté le conte avec une telle fin jusqu'à présent mais sait-on jamais avec les contes souvent adaptés de différentes manières. S'il s'agit vraiment d'une modification, je la trouve excellente et relevant encore le niveau de ce scénario tout simple qui ne pêche que par sa brièveté.
Une très belle BD, un conte joliment et intelligemment raconté.
J'avais bien aimé le film de Kitano (j'avoue n'avoir vu aucun des Zatoïchi originaux, en revanche) ; aussi, quand j'ai vu ce manga dont le dessin me paraissait plutôt sympa et qui, miracle, n'était pas le premier d'une série de 287 tomes, mais un recueil avec deux histoires complètes, je me suis laissé tenter.
Bien m'en a pris car moi qui n'aime généralement pas les mangas, j'ai tout de suite accroché à celui-ci et je l'ai lu d'une traite. Evidemment, on est en droit de tiquer face à l'idée d'un personnage aveugle et pourtant capable de sabrer les plus fines lames du Japon même lorsqu'il se bat à un contre dix, mais si vous êtes prêt à accepter l'invraisemblable habileté du héros, vous vous laisserez embarquer avec plaisir dans ses aventures.
Le dessin est réussi (et c'est rare que je dise ça pour un manga) si l'on excepte le fait que les enfants soient dessinés dans un style différent des autres personnages et proches du style "Astro le petit Robot", que personnellement je n'aime pas. Les scènes d'action sont pour une fois lisible, et alternent avec des séquences plus paisibles où le dialogue a le grand mérite de ne pas sombrer dans la philosophie à 2 sous sur ces thèmes aussi puissants et variés que sont le sabre, le combat, les combattants au sabre, le duel, la vie, la mort, le sabre, les sabreurs, la mort, les duellistes, la vie, les gens qui découpent leur contemporains avec un sabre, la vie et la mort, les instruments tranchants populaires du Japon et les duels au sabre.
Enfin le personnage lui-même, d'apparence débonnaire, pas forcément disposé à sauver la veuve et l'orphelin à la base mais qui s'y retrouve généralement contraint pour éviter de finir lui-même découpé en rondelles, est attachant.
Bref, une petite BD très sympa, à recommander à ceux qui se lassent des histoires en 50 tomes dont l'intrigue est trop saucissonnée de duels pour réellement progresser.
Difficile de faire plus simple et explicite comme titre. Il est bien question de la guerre 14-18. Un dessin absolument magnifique sert une histoire qui repose sur un postulat absurde : une enquête sur un meurtre commis dans une tranchée. Vous me direz… UN meurtre dans les tranchées ? Oui, mais celui-là, il n’est pas mort pour la « grandeur de la nation », il a été assassiné par un de ses congénères. Un petit jeune fringant mène l’enquête, les gars ont beau lui dire que son enquête n’est qu’une perte de temps inutile… Il n’en démord pas. Il va vite découvrir la vie des tranchées, là où tout ce qui vit encore est déjà un peu mort… Très beau dessin, très beau scénario, un rendu crédible et effrayant des combats des tranchées. Un très très bel album. Vivement la suite.
Aucun d’entre vous n’a-t-il jamais rêvé d’un « là-bas » idéal ? Le monde que l’on cherche partout mais que l’on ne trouve pas ? Que se passe-t-il quand on découvre une carte qui y mène… on s’y précipite mais y entre-t-on ? On reste longtemps à se demander ce que l’on va découvrir, si ce « là bas » vaut vraiment le coup, si il faut franchir le cap et découvrir autre chose ?
Tous ses points de repères disparaissent lorsque l’on atteint son là bas…
Pourquoi n’ai-je pas découvert « là bas » plus tôt, peut-être n’étais-je pas prêt mais maintenant je suis enchanté d’avoir lu ce livre… ma note 9,5/10 car rien n’est parfait.
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit.
Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné.
Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit.
Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.
Quand un brillant scénariste rencontre un brillant dessinateur, cela ne peut donner qu’un tome 1 qui aiguise mon appétit. Côté technique, le rendu des couleurs est parfaitement adapté au côté sombre du scénario et le dessin d’Alfred est toujours aussi maîtrisé et splendide.
Sur fond de dictature et de problèmes écologiques, Jean-Philippe Peyraud (auteur de très bons albums chez Treize Etrange) nous raconte les péripéties de Josef, presque marié mais qui succombe au charme d’une charmante révolutionnaire. Avec maestria il nous monte une société qui pourrait presque ressembler à la notre et dénonce l’exploitation outrancière que nous faisons de notre planète. Il mêle à cette histoire une couche romantique et nous plonge dans une histoire d’amour impossible et qui ne peut durer.
Un très bon album dont j’attends la suite avec impatience !
Deux hommes se regardent, assis de chaque côté d’une table, face à face leurs regards pourraient s’embraser mais pour le moment ils conversent. Paul Klarheit d’un côté est persuadé d’avoir retrouvé la trace de son ami le plus intime dans cet hôpital. Un homme sans nom lui fait face, ses pensées se sont évanouies … il est amnésique. Il est disposé à écouter l’histoire de Paul qui peut être le sortira du brouillard.
Progressivement, Paul va lui raconter comment il croit l’avoir rencontré… Pour commencer Paul nous parle de son enfance, partagée avec son meilleur ami David, et cette terrible journée où lors d’une promenade à cheval, le feu s’est déclaré en forêt. Il chuta lourdement et se réveilla dans les bras d’un inconnu Julien Solédango et sa vie bascula.
Julien, un candélabres, était un être fantastique issu du feu, et en ce jour lui donna le plus mystérieux des cadeaux. Une source de feu qui semblait éternelle et qui lui redonna notamment l’usage de ses jambes. Cette source était si forte qu’elle permis à Paul de maîtriser le plus improbable des arts vu son état originel, la danse.
Paul s’aperçoit rapidement qu’il est le seul à pouvoir apercevoir Julien, mais ce qui l’a amené à venir voir cet homme amnésique est sa persuasion que cet homme ressemble étrangement à un peintre, Liam Lindhosrt, qui fut le seul à pourvoir peindre les … candélabres.
Pour une première série, Algésiras est entrée directement parmi les grands noms de la BD, son dessin est en parfaite adéquation avec le rythme de son histoire et elle a un talent particulier pour nous présenter les pensées les plus profondes de ses personnages. Nadine Thomas l’accompagne pour la mise en couleur en utilisant tout son talent pour nous faire partager le plus justement toutes les situations où la série nous compte l’histoire des candélabres, ces fantastiques être issus du feu.
*** T4 ***
4 ans que nous attendions ce tome …
Certes pendant ce temps, les fans de la série l’ont mise en avant sur les principaux forums du net dédiés aux BD, et ainsi nous n’avons pas vu le temps passer. Après tant de spéculations, de trouvailles sur les origines supposées de la série, n’allions nous pas être déçus par l’arrivée de ce nouveau tome ? Algésiras avait-elle surmonté la pression que nous lui avions infligée ?
Le tome 4 était enfin entre mes mains … Dès que je vis la couverture, je sentis que ce tome allait enfin nous donner des réponses. Aribal qui joue avec le feu, Paul effondré à ces pieds, la série semblait basculer … mais je n’étais pas au bout de mes surprises …
La première scène est magnifique, telle que j’imagine l’univers des candélabres fait d’ombres et de lumières tamisée. Nadine Thomas éclaire magnifiquement cette scène et ses couleurs seront à la hauteur de l’album tout au long de ce tome 4.
Le dessin d’Algésiras s’est encore amélioré dans ce tome, elle maîtrise de mieux en mieux son sujet et découpe très habillement son récit.
Sur ces deux aspects, le tome 4 est le meilleur de la série.
Concernant le scénario … là le lecteur n’est pas déçu ! Il manquait une touche intimiste au récit, et Algésiras nous la livre enfin dans ce quatrième opus. La scène des planches 14 à 16 est déjà entrée dans la légende de la série mais ce n’est pas là seule … toutes les scènes font brûler les personnages et mettent à nu leurs sentiments.
Certes il reste énormément de questions en attente, mais le tome 5 arrivera bientôt.
Pour conclure (provisoirement), le tome 4 est à mon avis le meilleur de la série (mais j’avais déjà dit cela des tomes précédents ;) ) et Algésiras nous démontre une nouvelle fois qu’elle n’avait aucune raison de douter de son talent.
Parfois il est de ces heureux hasards. En fouinant dans les bacs d’une bouquinerie (le Boulinier pour ne pas le citer), je tombe sur cette bd dont le sujet m’interpelle "oh, de la mythologie ? – tiens, mais c’est du Vanoli ? - et le prix est dérisoire ? - je prends !". C’est ainsi que, sans trop savoir à quoi m’attendre, j’ai acheté cette bd. Revenu de Paris dans mon cher pays qui est le mien, je me mis à le lire sans tarder (chose rare, comme peuvent en témoigner ceux qui me connaissent un peu). Eh bien, Vanoli a réussi à m’enthousiasmer comme rarement je ne l’ai été !
En préambule, voici brièvement décrite la genèse de ce petit album ô combien plaisant à lire : Vanoli est parti de personnages puisés dans un dico de mythologie, les faisant se succéder les uns aux autres à la manière d’un relais qui passe de main en main. Cela donne une certaine spontanéité au récit, même si il déroute au début. Ainsi, cet exercice de style peut en rebuter plus d’un car Vanoli ne s’attarde pas sur le devenir de ces demi-dieux et déesses, ne faisant que de les effleurer en une succession d’instantanés. Bizarrement, j’ai été conquis par les choix narratifs de l’auteur qui ne m’ont nullement frustré.
Concernant les dessins, ça reste du Vanoli même si, il est vrai, on l’a déjà connu plus appliqué. Enfin, un détail amusant réside dans la construction particulière des phrases où Vanoli alterne caractères imprimés et manuscrits (parfois même dans le même mot !), chose qui m’avait échappé en première lecture.
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Une lecture vraiment...étonnante. C'est vraiment quelque chose de nouveau et de très imaginatif. On croit souvent deviner la suite des évènements, mais chaque fois, on est encore (agréablement) surpris par un rebondissement du scénario. Et tout cela sans jamais tomber dans une trame trop compliquée, travers de beaucoup d'oeuvres fantastiques. Quelques bémols tout des même: le dessin, même s'il est propre et pas désagréable, n'est pas au niveau d'excellence du scénario, et d'autre part un album est très vite "avalé". Mais ne pinaillons pas, c'est vraiment un must de la bd fantastique, à mon avis.
Garulfo
Comme Don Lope, j'ai de loin préféré le second cycle au premier. La naïveté fatigante de Garulfo en prince n'y est plus présente et c'est tant mieux pour l'histoire. Car ce deuxième cycle est un véritable bijou pour moi, à tel point que je m'en veux d'avoir repoussé sa lecture à cause de la mauvaise impression que m'avait fait le premier cycle. C'est bourré de tendresse et d'humour, et les nombreuses références aux contes de Perrault sont exploitées de manière génialement drôlissime. Le dessin, bien que moins bon (d'après moi) que celui de Masbou dans l'inévitable De Cape et de Crocs, bénéficie d'une colorisation que je trouve excellente, surtout quand elle tire dans les tons chauds ce qui fait qu'on a droit à quelques planches somptueuses (ce qui était déjà le cas avec les pages pleines du premier cycle). Un premier cycle que je dirais donc dispensable, au risque de me faire taper sur les doigts, mais un formidable second cycle, pour lequel je recommande chaudement l'intégrale, qui, en plus d'être superbe, évite d'avoir à lâcher son livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui serait une vraie torture tant elle (l'histoire) est délectable.
Pierre et le Loup
L'unique défaut de cette BD est son trop faible nombre de pages : franchement, on en redemande. Le dessin de Migelanxo Prado est superbe ! Superbe ! Quand je dis dessin, je devrais plutôt dire peinture puisque c'est strictement de cela qu'il s'agit, sans encrage, juste des couleurs fantastiques et des angles de vue excellents. Franchement, je ne saurais que dire car toutes les planches, tous les sujets, des décors aux personnages, sont aussi réussis les uns que les autres. La beauté visuelle de cet album se suffit à elle-même. Le conte est très bien raconté également. Il se lit relativement vite mais on ne peut pas le lui reprocher puisqu'il suit assez scrupuleusement l'histoire populaire original. La narration est bonne, la mise en page excellente. Je ne suis pas persuadé que cette BD soit destinée uniquement à la jeunesse car le conte y est raconté de manière adulte, d'une manière à même de captiver un lectorat presque plus adulte qu'enfantin. La fin du récit me semble en outre avoir été un petit peu modifiée, ajoutant une profondeur et même un peu de cynisme. Je n'avais jamais lu ou écouté le conte avec une telle fin jusqu'à présent mais sait-on jamais avec les contes souvent adaptés de différentes manières. S'il s'agit vraiment d'une modification, je la trouve excellente et relevant encore le niveau de ce scénario tout simple qui ne pêche que par sa brièveté. Une très belle BD, un conte joliment et intelligemment raconté.
Zatoïchi
J'avais bien aimé le film de Kitano (j'avoue n'avoir vu aucun des Zatoïchi originaux, en revanche) ; aussi, quand j'ai vu ce manga dont le dessin me paraissait plutôt sympa et qui, miracle, n'était pas le premier d'une série de 287 tomes, mais un recueil avec deux histoires complètes, je me suis laissé tenter. Bien m'en a pris car moi qui n'aime généralement pas les mangas, j'ai tout de suite accroché à celui-ci et je l'ai lu d'une traite. Evidemment, on est en droit de tiquer face à l'idée d'un personnage aveugle et pourtant capable de sabrer les plus fines lames du Japon même lorsqu'il se bat à un contre dix, mais si vous êtes prêt à accepter l'invraisemblable habileté du héros, vous vous laisserez embarquer avec plaisir dans ses aventures. Le dessin est réussi (et c'est rare que je dise ça pour un manga) si l'on excepte le fait que les enfants soient dessinés dans un style différent des autres personnages et proches du style "Astro le petit Robot", que personnellement je n'aime pas. Les scènes d'action sont pour une fois lisible, et alternent avec des séquences plus paisibles où le dialogue a le grand mérite de ne pas sombrer dans la philosophie à 2 sous sur ces thèmes aussi puissants et variés que sont le sabre, le combat, les combattants au sabre, le duel, la vie, la mort, le sabre, les sabreurs, la mort, les duellistes, la vie, les gens qui découpent leur contemporains avec un sabre, la vie et la mort, les instruments tranchants populaires du Japon et les duels au sabre. Enfin le personnage lui-même, d'apparence débonnaire, pas forcément disposé à sauver la veuve et l'orphelin à la base mais qui s'y retrouve généralement contraint pour éviter de finir lui-même découpé en rondelles, est attachant. Bref, une petite BD très sympa, à recommander à ceux qui se lassent des histoires en 50 tomes dont l'intrigue est trop saucissonnée de duels pour réellement progresser.
La Tranchée
Difficile de faire plus simple et explicite comme titre. Il est bien question de la guerre 14-18. Un dessin absolument magnifique sert une histoire qui repose sur un postulat absurde : une enquête sur un meurtre commis dans une tranchée. Vous me direz… UN meurtre dans les tranchées ? Oui, mais celui-là, il n’est pas mort pour la « grandeur de la nation », il a été assassiné par un de ses congénères. Un petit jeune fringant mène l’enquête, les gars ont beau lui dire que son enquête n’est qu’une perte de temps inutile… Il n’en démord pas. Il va vite découvrir la vie des tranchées, là où tout ce qui vit encore est déjà un peu mort… Très beau dessin, très beau scénario, un rendu crédible et effrayant des combats des tranchées. Un très très bel album. Vivement la suite.
Là-Bas (Fontaine)
Aucun d’entre vous n’a-t-il jamais rêvé d’un « là-bas » idéal ? Le monde que l’on cherche partout mais que l’on ne trouve pas ? Que se passe-t-il quand on découvre une carte qui y mène… on s’y précipite mais y entre-t-on ? On reste longtemps à se demander ce que l’on va découvrir, si ce « là bas » vaut vraiment le coup, si il faut franchir le cap et découvrir autre chose ? Tous ses points de repères disparaissent lorsque l’on atteint son là bas… Pourquoi n’ai-je pas découvert « là bas » plus tôt, peut-être n’étais-je pas prêt mais maintenant je suis enchanté d’avoir lu ce livre… ma note 9,5/10 car rien n’est parfait.
Le Roi des bourdons
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit. Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné. Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit. Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.
Le Désespoir du Singe
Quand un brillant scénariste rencontre un brillant dessinateur, cela ne peut donner qu’un tome 1 qui aiguise mon appétit. Côté technique, le rendu des couleurs est parfaitement adapté au côté sombre du scénario et le dessin d’Alfred est toujours aussi maîtrisé et splendide. Sur fond de dictature et de problèmes écologiques, Jean-Philippe Peyraud (auteur de très bons albums chez Treize Etrange) nous raconte les péripéties de Josef, presque marié mais qui succombe au charme d’une charmante révolutionnaire. Avec maestria il nous monte une société qui pourrait presque ressembler à la notre et dénonce l’exploitation outrancière que nous faisons de notre planète. Il mêle à cette histoire une couche romantique et nous plonge dans une histoire d’amour impossible et qui ne peut durer. Un très bon album dont j’attends la suite avec impatience !
Candélabres
Deux hommes se regardent, assis de chaque côté d’une table, face à face leurs regards pourraient s’embraser mais pour le moment ils conversent. Paul Klarheit d’un côté est persuadé d’avoir retrouvé la trace de son ami le plus intime dans cet hôpital. Un homme sans nom lui fait face, ses pensées se sont évanouies … il est amnésique. Il est disposé à écouter l’histoire de Paul qui peut être le sortira du brouillard. Progressivement, Paul va lui raconter comment il croit l’avoir rencontré… Pour commencer Paul nous parle de son enfance, partagée avec son meilleur ami David, et cette terrible journée où lors d’une promenade à cheval, le feu s’est déclaré en forêt. Il chuta lourdement et se réveilla dans les bras d’un inconnu Julien Solédango et sa vie bascula. Julien, un candélabres, était un être fantastique issu du feu, et en ce jour lui donna le plus mystérieux des cadeaux. Une source de feu qui semblait éternelle et qui lui redonna notamment l’usage de ses jambes. Cette source était si forte qu’elle permis à Paul de maîtriser le plus improbable des arts vu son état originel, la danse. Paul s’aperçoit rapidement qu’il est le seul à pouvoir apercevoir Julien, mais ce qui l’a amené à venir voir cet homme amnésique est sa persuasion que cet homme ressemble étrangement à un peintre, Liam Lindhosrt, qui fut le seul à pourvoir peindre les … candélabres. Pour une première série, Algésiras est entrée directement parmi les grands noms de la BD, son dessin est en parfaite adéquation avec le rythme de son histoire et elle a un talent particulier pour nous présenter les pensées les plus profondes de ses personnages. Nadine Thomas l’accompagne pour la mise en couleur en utilisant tout son talent pour nous faire partager le plus justement toutes les situations où la série nous compte l’histoire des candélabres, ces fantastiques être issus du feu. *** T4 *** 4 ans que nous attendions ce tome … Certes pendant ce temps, les fans de la série l’ont mise en avant sur les principaux forums du net dédiés aux BD, et ainsi nous n’avons pas vu le temps passer. Après tant de spéculations, de trouvailles sur les origines supposées de la série, n’allions nous pas être déçus par l’arrivée de ce nouveau tome ? Algésiras avait-elle surmonté la pression que nous lui avions infligée ? Le tome 4 était enfin entre mes mains … Dès que je vis la couverture, je sentis que ce tome allait enfin nous donner des réponses. Aribal qui joue avec le feu, Paul effondré à ces pieds, la série semblait basculer … mais je n’étais pas au bout de mes surprises … La première scène est magnifique, telle que j’imagine l’univers des candélabres fait d’ombres et de lumières tamisée. Nadine Thomas éclaire magnifiquement cette scène et ses couleurs seront à la hauteur de l’album tout au long de ce tome 4. Le dessin d’Algésiras s’est encore amélioré dans ce tome, elle maîtrise de mieux en mieux son sujet et découpe très habillement son récit. Sur ces deux aspects, le tome 4 est le meilleur de la série. Concernant le scénario … là le lecteur n’est pas déçu ! Il manquait une touche intimiste au récit, et Algésiras nous la livre enfin dans ce quatrième opus. La scène des planches 14 à 16 est déjà entrée dans la légende de la série mais ce n’est pas là seule … toutes les scènes font brûler les personnages et mettent à nu leurs sentiments. Certes il reste énormément de questions en attente, mais le tome 5 arrivera bientôt. Pour conclure (provisoirement), le tome 4 est à mon avis le meilleur de la série (mais j’avais déjà dit cela des tomes précédents ;) ) et Algésiras nous démontre une nouvelle fois qu’elle n’avait aucune raison de douter de son talent.
Ballade du Peloponnese
Parfois il est de ces heureux hasards. En fouinant dans les bacs d’une bouquinerie (le Boulinier pour ne pas le citer), je tombe sur cette bd dont le sujet m’interpelle "oh, de la mythologie ? – tiens, mais c’est du Vanoli ? - et le prix est dérisoire ? - je prends !". C’est ainsi que, sans trop savoir à quoi m’attendre, j’ai acheté cette bd. Revenu de Paris dans mon cher pays qui est le mien, je me mis à le lire sans tarder (chose rare, comme peuvent en témoigner ceux qui me connaissent un peu). Eh bien, Vanoli a réussi à m’enthousiasmer comme rarement je ne l’ai été ! En préambule, voici brièvement décrite la genèse de ce petit album ô combien plaisant à lire : Vanoli est parti de personnages puisés dans un dico de mythologie, les faisant se succéder les uns aux autres à la manière d’un relais qui passe de main en main. Cela donne une certaine spontanéité au récit, même si il déroute au début. Ainsi, cet exercice de style peut en rebuter plus d’un car Vanoli ne s’attarde pas sur le devenir de ces demi-dieux et déesses, ne faisant que de les effleurer en une succession d’instantanés. Bizarrement, j’ai été conquis par les choix narratifs de l’auteur qui ne m’ont nullement frustré. Concernant les dessins, ça reste du Vanoli même si, il est vrai, on l’a déjà connu plus appliqué. Enfin, un détail amusant réside dans la construction particulière des phrases où Vanoli alterne caractères imprimés et manuscrits (parfois même dans le même mot !), chose qui m’avait échappé en première lecture. A découvrir !