Dracula, le prince valaque Vlad Tepes

Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)

Qui était vraiment Vlad Tepes, le prince valaque qui inspira le mythe de Dracula ? Bram Stoker mène l'enquête...


Emmanuel Proust Éditions Europe centrale et orientale La BD au féminin Une histoire de famille Vampires

Londres, 1888. Bram Stoker se documente sur la vie du prince Vlad Tepes de Valachie, un seigneur à la cruauté légendaire. Un archiviste du British Museum lui parle d'une mystérieuse créature androgyne que des témoins ont aperçue dans un cimetière à Munich, créature qui aurait côtoyé le terrible prince 4 siècles plus tôt. Ce personnage énigmatique est en effet mentionné dans le testament de la princesse Cneajna, l'épouse de Vlad Tepes, décédée en 1462. Le récit de Cneajna parle des horreurs commises par Vlad, qui empalait ses ennemis pour un oui ou pour un non, et faisait brûler des pauvres pour réduire la misère sur son territoire. Alors qu'elle tentait de le ramener à la raison, un étrange personnage s'est immiscé dans leur vie, se présentant comme un artiste venu réaliser le portrait du prince. Homme ou femme, la créature fascine Vlad qui est en quête de vie éternelle...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2005
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Dracula, le prince valaque Vlad Tepes © Emmanuel Proust Éditions 2005
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

10/02/2006 | Cassidy
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Je me retrouve totalement dans l’avis de Mac Arthur. Le deuxième tome ne m’a pas intéressé. Il s’apparente plus à une suite d’extraits illustrés, un « digest » justement indigeste. Le premier tome est plus une BD, mais là aussi il y a des défauts. En particulier des personnages qui je trouvent se ressemblent trop, des dialogues et pensées qu’on peine parfois à attribuer au bon personnage, tout ceci embrouillant quelque peu le lecteur. Reste le dessin de Croci, comme souvent le point fort de ses séries, et c’est encore franchement le cas ici. Nombreuses sont les planches superbes. Ça ne compense pas le reste (ça donne plutôt des regrets), mais ça m’a quand même permis de poursuivre une lecture laborieuse, pour le plaisir des yeux.

04/09/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Un volume qui reprend en intégrale aux éditions Paquet les deux volumes précédemment parus chez Emmanuel Proust à savoir le tome 1: "Le Prince Valaque Vlad Tépes" et le tome 2: "Le Mythe raconté par Bram Stoker". Disons le d’emblée c'est magnifique, graphiquement il n'y a pas grand-chose à dire tant Pascal Croci maîtrise ici parfaitement son art pour nous conter l'histoire du plus fameux vampire connu. Son trait est fait pour ce genre d'histoire. A plusieurs reprises déjà il avait abordé dans ses œuvres le fantastique parant ses albums d'une ambiance gothique à souhait où ses corps étirés, évanescents faisaient déjà merveilles. En s'attaquant au mythe de Dracula, Pascal Croci et Françoise-Sylvie Pauly ont choisi de scinder cette histoire, cette réinterprétation en deux parties. La première s'attache, en amont du roman de Stoker, à la véritable vie de Vlad Tépes, prince de Valachie au XVème siècle, bien connu pour ses actes de grande cruauté envers ses ennemis turcs. Dans un récit relatant ce qu'il faut bien appeler les exactions de Tépes, P. Croci laisse un peu de côté ses couleurs habituelles et nous donne à voir des cases plus chatoyantes (scènes de bal et dans l'église). La deuxième partie s'attache plus à la légende et au récit de Stoker qui conçut son roman à la manière épistolaire. Ici nous tombons plus dans une suite d'illustrations, toujours aussi maitrisées, plutôt qu'à une BD traditionnelle, bien que reprenant en grande partie les textes originaux. Ici ce sont moins les personnages que les décors qui ont la part belle. Des paysages d'une beauté à couper le souffle, des architectures qui semblent vouloir s'élever plus haut que le ciel, encore une fois P. Croci nous mystifie par son talent. Cette adaptation posera sans doute problème aux lecteurs de BD habituels, dans le sens où le récit n'est en rien linéaire et risque de perdre son lecteur. Il faut à mon sens savoir se laisser porter par le texte et la beauté de l'atmosphère gothique qui se dégage de l'ensemble. Il y a peu sortait un Dracula par G. Bess, dont j'ai dit le plus grand bien. Pas question pour moi de mettre les deux albums en compétition. Ils sont à mes yeux tous les deux sublimes mais, comme l'on dit, ils ne boxent pas dans la même catégorie. Les deux auteurs me laissent sans voix.

27/06/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Graphiquement, cet album est tout simplement superbe ! Croci officie exactement dans le style qui convient pour illustrer ce genre d’histoire. Ses décors gothiques sont séduisants et ses personnages aux traits allongés dégagent un charme maléfique des plus adéquats. La colorisation dans des teintes froides, où le noir et le bleu métallique disposent d’un espace important, frise elle aussi la perfection. Objectivement, s’il s’était agi de coter un livre d’images, nous aurions été proches du 5/5. Malheureusement, pour Croci autant que pour moi d’ailleurs, puisque j’ai acheté le dit album, et même si l’artiste m’a gratifié d’une jolie dédicace, il s’agit d’une bande dessinée. Et donc, je suis en droit d’attendre une histoire… et celle-ci est, selon moi, mal contée. L’intégrale se scinde en deux parties. La première nous offre une histoire plutôt centrée sur le personnage historique de Vlad Tepes. Si l’idée est bonne, la narration est maladroite, au point que, bien souvent, je ne sais pas qui parle. Des séquences, longuement développées, me semblent inutiles tandis que certains personnages qui auraient mérité un plus grand développement nous sont trop sommairement présentés. L’intromission d’un élément fantastique est intéressante mais mal exploitée. Elle me déroute plus qu’elle ne me convainc, au point qu’à un moment, je me disais « Ah, Dracula n’est pas Dracula mais une victime de Dracula ?!? » Avec une narration moins elliptique, plus précise, plus immédiate, ce genre de problème aurait été évité. La seconde partie est un collage de passages choisis du roman de Bram Stoker. Un collage, oui. On a donc droit à quelques passages marquants du roman mis côte à côte sans aucune transition entre eux. Bonjour les ellipses et bonne chance au lecteur qui ne connaîtrait pas le roman original ! Car quand on arrive à un passage où le dr Van Helsing, surgi de nulle part, enfonce un pieu dans le cœur d’une jeune femme qui, la page précédente dormait sur une pierre tombale souffrant d’un mal mystérieux, on peut trouver qu’il va vite en besogne ! Cette façon de faire donne un récit décousu et, par moment, tout simplement incompréhensible. Encore heureux pour moi que je connais bien le roman ! Mais je ne sais que faire de cette bande dessinée. A la rigueur, je pourrais la regarder en lisant en parallèle le roman… mais la lire en tant que telle, non ! Elle ne se suffit pas à elle-même. Dernier détail, assez gênant : les ombres et les reflets. Esthétiquement, c’est réussi, mais lorsque la narration nous parle de l’absence d’ombre des vampires et que l’artiste nous gratifie au contraire d’ombres effrayantes engendrée par les mêmes vampires, il y a comme qui dirait un petit problème. Idem lorsque le visage d’un vampire apparaît dans le reflet d’un miroir alors qu’il n’est pas censé s’y refléter. C’est désolant de voir un tel dessinateur gaspiller son talent en voulant assurer le scénario de son œuvre alors que manifestement il ne maîtrise pas cet aspect de la bande dessinée. S’il acceptait de travailler avec un scénariste (tout en conservant son style et même le côté grandiloquent de sa narration), il deviendrait rapidement une référence dans ce genre de récit gothique. Pour le présent album, je ne peux dire que « bof »… mais quel dessinateur !

29/04/2011 (modifier)
Par AqME
Note: 3/5

Dracula est un mythe qui aujourd'hui s'est vu décliné en plusieurs supports comme la littérature, le cinéma ou ici la bande dessinée. Ce diptyque est assez intéressant surtout dans la narration. En effet, le premier livre conte comment le prince Vlad Tepes est devenu par la suite le vampire originel Dracula. Mais ici, l'histoire n'est pas fantastique mais historique avec les us et coutumes de cet être sanguinaire et de son règne pour le moins totalitaire. On peut ainsi voir une montée dans la cruauté, et le sadisme de cet homme. Ce tome est assez réussi avec des zones d'ombres éclaircies par le récit ainsi qu'un dessin gothique à souhait qui sied parfaitement à l'ambiance roumaine. On se sent oppressé dans ces décors froids et isolés, et cela est aussi du aux choix des couleurs qui sont parfaites. Le deuxième livre m'a un peu passionné, même s'il reste sympathique en soi. Le choix de ne pas montrer réellement de personnage lorsque Van Hellsing raconte l'histoire, mais plutôt des décors enneigés et perdus m'a semblé un peu facile. Par contre, mention spéciale au choix de ne pas montrer Dracula mais d'en faire un être immatériel ou du moins qui ne rentre pas dans le champ, ce qui en fait un être encore plus magique et monstrueux. Du coup l'angoisse est beaucoup mieux ressentie. Petit note au niveau du dessin, car j'avais l'impression que tous les personnages avec un strabisme. Il n'en reste pas moins une série sympathique sur un mythe effrayant, qui change de ce que l'on en fait habituellement.

24/01/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'était plutôt intéressant de revenir à l'origine de Dracula ou plus précisément au Prince valaque Vlad Tepes qui faisait empaler ses ennemis pour faire fuir les troupes turques qui menaçaient son royaume. Sa cruauté fut si légendaire qu'elle donna lieu à l'inspiration nécessaire à Bram Stoker. Encore fallait-il que cette énième adaptation soit à la hauteur de nos espérances ... J'ai bien aimé le début de cette histoire mais la suite n'est guère très satisfaisante. Plutôt que d'axer son récit sur les aspects géopolitiques, on entre dans une espèce d'intimité touchant le frère et l'épouse du Prince. Cette direction prise n'a pas franchement eu l'effet escompté car je n'ai pas accroché. Reste que le dessin quasi-hypnotique souligne parfaitement le caractère gothique de l'oeuvre.

24/01/2010 (modifier)
Par scuineld
Note: 4/5

Ce diptyque est assez déconcertant, du point de vue de la narration. Le premier tome nous raconte comment Vlad Tepes est devenu Dracula. Le deuxième tome est une mise en image de certains passages du livre de Bram Stoker. Dans les deux cas, l'auteur a pris le parti de ne pas faire une narration linéaire, mais plutôt (et surtout dans le deuxième) d'illustrer des périodes de la vie des personnages. Ce qui fait qu'on obtient une histoire parfois décousue et, il est vrai, pas toujours facile à suivre et à digérer. De plus, il est important (de nouveau, surtout pour le deuxième tome) de connaître l'histoire (savoir qui est Van Helsing, par exemple). Mais n'empêche, cette lecture m'a donné envie de redécouvrir le roman... Et au niveau du graphisme, c'est une pure merveille : une ambiance gothique à souhait, des paysages grandioses, des couleurs adéquatement choisies. De vrai bonheur quoi... Mais, il est vrai que rentrer dans cette BD n'est pas des plus simple. C'est pourquoi je n'ai mis "que 4 étoiles"...

17/11/2009 (modifier)

Une vraie petite merveille graphique et scénaristique ! L'histoire que nous propose Françoise-Sylvie Pauly nous plonge avec délectation dans l'histoire du personnage qui inspira Dracula à Bram Stoker. Les bases du scénario, avant tout historique, sont un habile remaniement des textes existants sur le prince valaque, le tout vu par le biais de son épouse. La liaison avec le phénomène de vampirisme est digne d'un roman gothique fin 19e, épaulée par un habile mélange entre des oeuvres phares du genre (Dracula, bien sûr, mais aussi Carmilla de Le Fanu). Avis aux amateurs : aucun humour ne transpire de cet album, mais bien un habile mélange de cruauté, de folie et de fantastique. Au niveau du dessin, je dois avouer que le travail de Croci se bonifie d'albums en albums. Encore hésitant à l'époque de Sècle de Sang, plus maîtrisé à partir d'Auschwitz, son trait torturé et incisif (qui peut parfois rappeler celui de Sorel) arrive aisément à plonger le lecteur en ces heures de ténèbres. La couleur rehausse par ailleurs avec brio ce dessin si particulier. On sent par ailleurs la présence d'un grand travail de recherche en amont. Tous les lieux évoqués et ayant un lien avec la vie de Vlad Tepes sont d'un réalisme exceptionnel pour qui les a visité (Poïenari, mais aussi Snagov sont exactement tel que les dessine Croci, que ce soit au niveau des proportions, de l'emplacement et de l'aspect visuel). En bref : avis aux amateurs de fantastique (et de Dracula), vous ne serez pas déçu par ce petit bijou!

15/06/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Note approximative : 2.5/5 Le bon point de cet album, à mes yeux, c'est la beauté de ses planches. Et pourtant, je n'aime pas les visages des personnages dessinés par Croci : je ne supporte pas leurs yeux énormes et exorbités qui m'avaient déjà exaspéré dans Auschwitz. Mais à côté de cela, les décors sont superbes, les drapés des vêtements en jettent, les compositions des planches sont belles. Certaines pages sont vraiment très belles. Concernant l'histoire, j'y ai largement plus vu de fantastique que Cassidy (cf. son avis ci-dessous), puisqu'il s'agit vraiment pour moi d'une vision des évènements et de la rencontre particulière amenant Vlad Tepes à devenir un vampire. L'ennui, c'est que d'une part je l'ai trouvée assez ennuyeuse, mais surtout très mal racontée. La narration est confuse, hachée, les dialogues paraissent artificiels et leur suivi difficile. Je n'ai pas réussi à entrer dans le récit tant j'ai eu du mal à comprendre certains passages qui n'avaient pourtant pas l'air bien compliqués. Bref, une BD intéressante pour la beauté de ses planches mais pas vraiment pour le scénario.

14/06/2006 (modifier)
Par hervé
Note: 3/5
L'avatar du posteur hervé

Comme dans leur précédente collaboration, Lady Tara Cornwall, l’ambiance est toujours aussi gothique (décors, costumes, visages). Même certains dialogues de cette bande dessinée se retrouvent ici, comme « de quoi sommes-nous certains » formule qui résumait cet opus. Un très beau dessin où les pleines pages, souvent pour décrire les ignominies perpétrées par le comte Vlad Tepes, ponctuent le récit d’un Dracula, sous un angle intimiste. L’aspect chef guerrier de Vlad Dracula n’est guère traitée ici, seuls ses crimes sont visibles. C’est en outre une double narration qui s’offre à nous : en 1888 un archiviste confie au romancier Bram Stocker, (qui fera l’objet prochainement d’ une bd d’Yves H et de Sera chez Casterman), auteur de « Dracula »,les mémoires de la princesse, Cneajna ,l’épouse du comte Vlad. Cette approche presque intime, et passionnelle, le tout dans une ambiance paradoxalement glaciale, du comte sanguinaire, est originale et mérité d’être lue. J’ai retrouvé dans cette atmosphère glacée le climat et la folie du film « l’Impératrice rouge », de Joseph Van Sternberg, avec Marlène Dietrich (d’ailleurs, Cneajna, est toujours vêtue de cette couleur tout au long de l’album), car c’est plus autour de l’épouse du comte Vlad que repose le scénario. A découvrir.

12/03/2006 (modifier)
Par Cassidy
Note: 2/5

Encore une BD tendance "gothique" pour le ténébreux Pascal Croci qui donne ici sa version (et celle de sa dialoguiste et co-scénariste Françoise-Sylvie Pauly) du mythe de Dracula. Plutôt qu'une énième adaptation du roman de Bram Stoker, les auteurs s'intéressent au personnage historique, le prince Vlad III Dracul de Valachie. Cela dit, le bouquin n'est pas pour autant une biographie, puisqu'il se contente de nous montrer le bestiau qu'au travers du récit très très très romancé des derniers jours de la vie de son épouse, la princesse Cneajna, et fait intervenir du fantastique avec ce personnage androgyne qui serait la créature qui a changé Dracula en vampire. L'un des problèmes du bouquin (en dehors de ses dialogues soporifiques) c'est qu'il reste constamment le cul entre deux chaises, entre historique et fantastique, et échoue sur les deux tableaux. C'est trop romancé, maniéré et superficiel (car au fond on n'apprend à peu près rien de concret sur la vraie vie du voïvode roumain) pour faire un bon récit historique, et tout en jouant la carte du mystère en permanence ça n'ose pas verser carrément dans le surnaturel non plus (ainsi je ne me souviens même pas avoir lu le mot "vampire" une seule fois dans tout le bouquin). Reste le dessin de Croci, toujours classe, à l'exception des yeux des personnages, souvent vides, et souvent atteints du "syndrôme Marty Feldman", et du coup ça fait un peu con. Bref, un ouvrage décevant qui n'apporte rien de bien intéressant au personnage de Dracula.

10/02/2006 (modifier)