Les derniers avis (9353 avis)

Par ArzaK
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Pluie
La Pluie

On entre dans cet album comme on entre dans l’eau, en douceur, sans brusquerie. Une voix intime nous parle, raconte, c’est celle d’un homme calme, dont l’apparente sérénité cache une mélancolie profonde, marquée par la relation devenue difficile entre lui et celle qu’il aime. Le couple va mal : un jour, elle partira, il le sait, parce qu’elle veut un enfant et que cela lui est impossible. Dehors, la pluie tombe et ne s’arrête plus. Les météorologues s’interrogent. Elle partira, il le sait. L’eau s’infiltre partout, paralysant la société, la violence s’installe, le monde se noie... Lui n’en a cure, il n’a d’yeux que pour elle et son couple qui se noie... Les Bruxellois Lambé et De Pierpont prouvent qu’en matière de récit intimiste, la BD n’a rien à envier au cinéma et à la littérature. Magnifiquement utilisé, un texte-off peut procurer, dans son jeu de distanciation avec l’image, des sensations d’une rare intensité. Judicieusement mis en scène, les lieux et les objets peuvent, au travers des cases d’une BD, imposer leur force ontologique. Le dessin tout en rondeur et cette mise en couleur pastel qui fond entre elles couleurs chaudes et froides sont admirables, on ne lit pas les cases de Lambé, on s’y plonge. Le coup de génie de cet album est aussi d’avoir articulé l’intime et la tragédie planétaire au sein d’une gigantesque allégorie poétique et surréaliste. Un couple se noie et c’est un monde qui disparaît... Inutile de chercher un véritable lien logique entre les deux événements, il est psychologique et poétique, il s’impose surtout comme un dispositif narratif extrêmement efficace qui s’achève sur un final lumineux et transcendant, beau comme un poème.

04/01/2007 (modifier)
Par nix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Petits Riens
Les Petits Riens

Formidable !! Ca fait longtemps que je n'ai plus eu un coup de coeur de la sorte. Après avoir lu "Lapinot"* et ses fameuses carottes il y a quelques mois, je me demandais comment ce cher Lewis pourrait me surprendre. A présent je le sais : avec de l'aquarelle et des scènes de la vie quotidienne. Les petites histoires qui tiennent en quelques cases (si je puis m'exprimer ainsi puisque les dessins sont en fait délimités par de la couleur) sur une petite page sont savoureuses, émouvantes. Personnellement, je résumerais ma lecture de cette oeuvre par une citation indienne qui dit : "Il est aisé de rendre la vie difficile, mais compliqué de la rendre aisée !". *NdlC : Lapinot et les Carottes de Patagonie ;)

04/01/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Foufi
Foufi

Foufi ?...C'est... mignon tout plein ! Il fait ses premiers pas dans l'hebdo Spirou dès 1968. J'ai 14 ans et j'apprécie de suite : un dessin méticuleux, très fouillé, décors luxuriants, histoires drôles au pays des mille et une nuits en font rapidement un de mes personnages vedettes. Il aura l'honneur de deux albums cartonnés (rares et très recherchés). Il faudra pourtant attendre 28 ans pour voir la suite des aventures de notre ami. MAIS : terminé les couleurs vives, fraîches, pétantes dans des décors "de là-bas". Ses aventures seront éditées en noir et blanc. Encrage trop onéreux ?... Manque de rentabilité ?... Je ne sais. N'empêche, c'est avec un réel plaisir que j'ai redécouvert ce garnement qui était resté caché dans un coin de ma mémoire. Si un jour, ami lecteur, vous "tombez" sur un Foufi, prenez une loupe : vous en aurez besoin pour décrypter l'exubérance des "dessins dans le dessin" que Kiko avait l'art de faire s'entremêler. J'écris "avait" car ce créateur -affable, disponible, d'une très grande gentillesse- que j'ai rencontré à diverses reprises, s'est hélas éteint le 23 Mai 2006, la veille de son 70ème anniversaire. Du beau travail d'un vrai artiste.... "oublié" avant l'heure à cause de cette putain de rentabilité. Et c'est grand dommage !...

04/01/2007 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mobile Suit Gundam - The Origin
Mobile Suit Gundam - The Origin

(Pour le moment : 1er tome 3/5, 2e tome 4/5, 3e tome 3,5/5, 4e tome 4,5/5, 5ème tome 4/5) Gundam, beaucoup de gens en ont entendu parler, même à des milliers de kilomètres du Japon où on voue un culte à cette série depuis près de 30 ans maintenant. Mais finalement, peu de gens connaissent vraiment et savent séparer le bon grain de l'ivraie, entre les dizaines de films, séries, mangas et autres produits dérivés que cette série a généré. Ce manga peut être une bonne occasion de s'initier à l'univers fascinant du Gundam original (pas des succédanés qui ont suivi), puisqu'il reprend la trame générale de la première série, celle qui est à l'origine du culte et qui date de 1978. Et c'est le character designer original de la série qui s'y colle, Yoshikazu Yasuhiko, avec une réelle intelligence. Il a su garder l'esprit de la série tout en réadaptant les situations et les dialogues au format BD. Le tout avec un graphisme de tout premier ordre, très élégant et riche, qui garde l'authenticité désuète de la série tout en le rendant beaucoup plus esthétique (les expressions sont cependant un peu trop caricaturale à mon goût, dommage). Quelques mots sur le scénario : Gundam a été la toute première série de robot réaliste au Japon. Au moment ou en France passait Goldorak, les Japonais avaient droit à une série racontant une guerre de décolonisation entre une dictature à la cause juste et une démocratie corrompue, très inspirée de l'histoire du XXeme siècle (en vrac : 2e guerre mondiale, décolonisation, guerre du Vietnam, pour les allusions les plus évidentes) Ici, point d'envahisseurs extra-terrestres, mais des hommes, tout simplement, qui ont chacun leur propre agenda. Ici, les robots sont de simples armes, comme de nos jours les avions ou des chars d'assaut : d'ailleurs le scénariste aurait préféré utiliser des avions plus traditionnels mais c'était Bandai qui finançait... Certains personnages sont particulièrement charismatiques, comme le très ambigu Char Aznable (nom inspiré de Charles Aznavour hélas) qui a marqué les japonais à jamais, et Amuro, le premier héros immature et dépassé par les évènements des dessins animés de méchas japonais (bien avant Evangelion notamment). Le premier tome est un peu creux (note : 3/5) : les scènes d'action y sont trop présentes et les dialogues s'enchaînent mal. De plus, dans la série télé on ressent vraiment le traumatisme du héros quand il voit la guerre arriver à sa porte. C’est moins bien rendu dans le manga. Le deuxième tome est superbe (note 4/5) : Char Aznable y fait une entrée fracassante. On commence à percevoir le commencement de la complexité du contexte et des relations entre les personnages, c'est du tout bon. Le troisième tome est plus calme que les précédents (3,5/5) : nos héros peuvent enfin souffler, ce qui permet de s'attarder un peu sur le sort des civils et de l'état-major de Zion en temps de paix. Un bon tome, avec quelques scènes kitsch assez drôles Le quatrième marque un tournant de l'histoire (4,5/5) : c'est la fin de la première partie, introductive de l'intrigue, et elle est haletante. Le portrait psychologique d'Amuro s'affine au détour de retrouvailles amères avec sa mère, et on découvre que Char n'est pas forcément dans le camp qu'on croit... Le cinquième tome commence à creuser les personnalités coté Zion (4/5), et le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont disparates... Le Hitler en puissance y cotoie le valeureux chef de guerre, l'intrigante le vétéran amer, le tout chapeauté par un despote apathique... autant de figures de l'"ennemi", qui vont du plus sympathique au plus antipathique. A la lecture de ce tome, on ne s'étonne plus que 95% des fans de Gundam se réclame des "méchants" Zion plutot que des "gentils" fédérés... Les tomes 6 à 8 m'ont globalement moins intéressés. Les scènes d'actions sont trop nombreuses à mon gout et brouillonnes, mais le développement des personnages y est intéressant. Les tomes 9 et 10 racontent un pan de l'histoire de gundam complètement inédit : le passé de Char et Saila. Et c'est absolument passionnant. Char est décidément le personnage le plus intéressant de la saga, et Yasuhiko parvient bien à montrer le pourquoi de son caractère et des buts qu'il poursuit. De plus, le contexte géopolitique, qui est il faut bien dire assez complexe, s'éclaire à la lecture de ces deux tomes. Moralité : espérons que la suite sera de la même qualité !

03/01/2007 (modifier)
Couverture de la série Quartier lointain
Quartier lointain

Je viens de lire mon 3° manga. C'est vraiment extraordinaire ! J'ai longtemps hésité à l'acheter car j'avais peur des clichés et/ou de voir un film du genre "Peggy Sue got married". Et bien, non. Et en plus, il n'y a pas de nostalgie facile. Les personnages ne sont que dévoilés, ce qui me semble les rendre plus réels. Je ne sais pas comment mais on sent vraiment la différence de perception entre un adulte et un adolescent. Est-ce qu'il y a d'autres mangas aussi bien ?

03/01/2007 (modifier)
Par malaurie
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série K (Kana)
K (Kana)

Très bon manga sur la montagne et l'alpinisme. Les passionnés d'aventures retrouveront toutes les sensations grâce au dessin de Jiro Taniguchi. Le suspens est, bien sûr, au rendez-vous de chacune des cinq histoires qui composent ce recueil. L'ensemble nous offre le portrait d'un homme hors du commun et un peu hors de l'espace social : un solitaire comme on en rencontre souvent en montagne. Cet ouvrage précède Le sommet des dieux du même dessinateur et l'annonce en partie, on y retrouve plusieurs thèmes développés dans le suivant. Une mention toute particulière pour la façon de dessiner la montagne que Jiro Taniguchi développe : elle est superbe.

01/01/2007 (modifier)
Couverture de la série Lily Love Peacock
Lily Love Peacock

C’est avec Une Aventure de Jeanne Picquigny que j’ai découvert le coup de crayon de Fred Bernard, ainsi que ses talents de scénariste. Je ne peux pas dire que je raffole de son style graphique, assez brouillon en effet, au premier abord. Cependant, malgré cette première impression, malgré, aussi, le fait que les personnages ne se ressemblent pas toujours, loin s’en faut, d’une case à l’autre, je ne peux pas dire que je n’aime pas le dessin. Peut-être tout simplement parce que la vraie richesse de ce one-shot est ailleurs. Je n’ai lu que "La Tendresse des crocodiles", mais c’est suffisant j’imagine, pour se faire une idée du caractère bien trempé et de l’indépendance d’esprit de l’aïeule de Lily, et de l’attirance d’une partie de la famille pour l’Afrique. Lily est donc une jeune femme à la forte personnalité, mais un peu paumée, qui vit sa vie à 100 à l’heure tout en sentant confusément qu’elle passe à côté d’elle-même. C’est son histoire, ses tâtonnements sentimentaux, ses tribulations de mannequin à travers le monde, la quête de son identité, ses écrits –poèmes et textes de chansons diffusés ça et là dans l’album- qui nous sont contés par Fred Bernard, avec un rare sens du rythme. Mais plus que cela, c’est une merveilleuse rencontre amicale entre deux jeunes femmes dont la liberté à l’égard des conventions n’a d’égale que le féroce appétit de vivre. En ce sens, c’est vraiment un hymne à l’amitié et à la vie. On est transporté dans un tourbillon sauvage et sensuel, exubérant et frivole, poétique et teinté d’érotisme, dans lequel la musique tient une place qui va crescendo au fil des pages. C’est un album singulier, qui ne peut laisser indifférent, mais qui ne plaira pas à tout le monde. C’est mon coup de cœur de cette fin d’année :)

31/12/2006 (modifier)
Couverture de la série Yuyu Hakusho
Yuyu Hakusho

Franchement j'aime beaucoup ce manga !! Les dessins sont beaux et les personnages attachants (Shishiwakamaru, Suzuki, Yohko Kurama, Yusuke, Hiei, Itsuki...) même les méchants sont très attachants! C'est le meilleur manga que j'ai lu !

30/12/2006 (modifier)
Par picado
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Cinq Conteurs de Bagdad
Les Cinq Conteurs de Bagdad

Merci BDthèque de cette découverte ! Un très beau dessin à mon sens, d'une grande finesse, servi par des couleurs superbes. Ceci fait un ensemble haut en couleurs, permettant de développer des ambiances magnifiques, qui servent de support à un superbe voyage. Autant d'ambiances que de destinations... Le conte est en lui-même magifique et le fait qu'il soit basé sur des contes lui-même lui donne une impression de "récits dans le récit", que j'apprécie, et qui est maîtrisé, alors que ce genre de procédé narratif est parfois bancal. L'idée de la prophétie est bien utilisée et nourrit le suspens, qui fait que l'on glisse très bien jusqu'à la fin. Les personnages sont admirablement bien construits, et leurs discussions sur l'art et sur l'apport des contes à la société ont une certaine contemporanéité, qui me touche totalement, puisque ce sont des questions que je me pose très fréquemment : quel est l’apport de l’art à la société ? On est loin cependant du conte philosophique un peu gonflant. Un très bel ensemble donc qui m’a transporté loin de la grisaille et du froid actuel !!

30/12/2006 (modifier)
Par picado
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Little Star
Little Star

Une très jolie bd, très touchante, à la fois dans son propos et dans sa forme graphique. Je suis généralement amateur des dessins simples, celui d’Andi Watson me plaît bien, et je trouve qu’il a une certaine puissance, et qu’il sert admirablement bien le propos. L’histoire en elle-même peut sembler banale et universelle. En même temps elle m’a apporté beaucoup puisque n’étant pas (encore) père, ceci m’a donné l’exemple d’un père, et d’un couple qui se bat pour vivre correctement : un autre combat ordinaire en quelque sorte. Ceci m’a permis de comprendre à nouveau certaines choses selon un nouvel angle. Ce qui est dit dans cette bd n’est pas une révolution et est connu par la plupart d’entre nous, mais cela a un côté enrichissant de le lire à nouveau, raconté par une autre personne. De plus, Andi Watson est réellement émouvant dans son combat : combat contre les représentations du père qu’il s’est fait, celles du père qu’il voudrait être, contre les journées trop courtes entre son travail, sa femme, son déménagement, sa fille et ses loisirs… On se pose sûrement tous la question de comment gérer son temps et sa vie, et Andi Watson ne nous apportera pas « la solution miracle » mais partager son expérience est un réel plaisir.

30/12/2006 (modifier)