Eh bien franchement je viens de lire cet album. Etant fan de la série d'origine, j'étais un peu inquiet. Mais alors là, je me suis éclaté comme un fou ! Vraiment c'est super réussi !
Les dessins sont très cartoons et servent très bien l'univers de Krän en gag.
J'ai adoré le gag où Kunu se prend une claque par une grosse dame dans une taverne ! Et les répliques sont du pur Hérenguel ! "J'vais t'optimiser le coefficient de pénétration dans ta face !"
Vraiment vivement le tome deux !
"Pourquoi j'ai tué Pierre", c'est tout simplement la BD de l'année. Rien de moins.
Olivier Ka relate ici une histoire très humaine, faisant place respectivement au bonheur, à la joie mais aussi à la peur et la détresse. On vit avec force l'histoire d'Olivier, par le biais d'une narration impeccable qui nous emmène dans les méandres de la vie d'un homme à qui l'on a volé une partie de son enfance, et dont le traumatisme ne ressurgira que bien plus tard pour être plus dur et inacceptable encore.
Le sujet (la pédophilie, donc) est traité sans sentimentalisme forcé ni sans tomber dans le pathos larmoyant. "Pourquoi j'ai tué Pierre" est un témoignage bouleversant par sa justesse et son recul, par la maturité de cet enfant qui va bien trop tôt et malgré lui grandir pour faire face à un monde adulte qui sait être sombre et injuste.
Le dessin d'Alfred est superbe. Nous retrouvons son style si personnel (et donc si parfait pour illustrer la lourde histoire d'Olivier), allié à une mise en couleur réalisée à base d'aplats et dont le rendu est très fort. Les teintes du coloriste ont d'ailleurs un grand rôle dans cette narration si particulière et si belle...
Il est très difficile d'écrire un avis objectif sur cette perle, tant le sujet, personnel, saura toucher à différents degrés son lectorat. Ne retenez qu'une chose : cet album est indispensable, au même titre qu'un Pilules bleues ou qu'un Maus. Il est des albums dont on ne peut se défaire, et qui resteront sur notre table de chevet à jamais : "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie.
Olivier Ka, Alfred, je vous remercie.
Un des meilleurs "Batman" tout simplement !
Tout d'abord le dessin ; c'est parfois trop sombre mais quel travail, quel souci du détail dans cette technique difficile. Personnellement je trouve ça magnifique, et comme dans les bd que j'adore le style du dessin rejoint la ligne scénaristique.
Je m'explique, on a affaire a une histoire compliquée, touchant un sujet qui n'a jamais été abordé dans une bd, alors oui il faut "lutter" pour tout comprendre, et même parfois pour bien saisir qui parle ; on est pas dans un "Tintin" où tout est simple, on est dans une lecture au couteau...
L'histoire ensuite : le thème est sombre, ça vous l'aurez compris. La progression est très bien faite, on a plein de rebondissements.
Enfin bref, une excellente bd adulte qui fait réfléchir... Ca fait du bien.
Adorant les histoires concernant les pirates, les chasses au trésor, etc., je me suis lancé sans hésiter dans "Ratafia".
Et bien honnêtement, j'ai adoré cette bd. Les dessins sont simples mais plaisants, le scénario aussi mais que dire des dialogues... L'humour est omniprésent, bourré de jeux de mots (je trouve celui sur les pirates de l'Eire excellent et hilarant).
Les personnages sont complètement loufoques et attachants (j'adore Romuald).
J'ai déjà hâte de lire le deuxième tome de cette série dont je conseille évidemment l'achat.
Raaah, tout ce que je vais dire sera déjà dit dans les autres avis, mais ce n’est pas grave.
Alors Gaston c'est le culte du culte : à chaque fois que je peux (re)lire un nouvel album (ou un ancien) je le fais.
Alors les gags sont (presque) à chaque fois tordants, les dessins sont sublimes, ils se rapprochent plus d’Idées Noires, que de Spirou et Fantasio (le dessin est moins beau que Spirou, mais ça le rend encore plus drôle). De toute manière, c'est du Franquin, et les couleurs plutôt sombres, le rendent encore mieux.
Dans Gaston, il y a des expressions cultes comme :
« M’enfin ! », et le fameux « ROGNTUDJUU !!!! ».
Les personnages sont attachants (aussi bien Fantasio que Prunelle, Lebrac, Mr. De Mesmaeker, Jules-de-chez-Smith-en-face, le chat fou, Mademoiselle Jeanne, la Mouette, et enfin, Longtarin).
Le problème des répétitions est presque évité (mais bon c’est tellement bon que quand il y a une répétition, on se fait bien un deuxième gags).
J’aime bien aussi (ce qui est propre à Franquin et en particulier à "Gaston") ce que j’appelle des gags à périodes, j’explique : c’est une idée qui dure sur plusieurs gags comme le Gaston latex, les parcmètres, les noix, les cactus, l’orangeade pied-bœuf, etc, etc…
Voila en résumé : j’adore.
Ah ! Enfin une série de SF qui tient ses promesses !
Enfin, disons plutôt que j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir. De prime abord, on a l'impression de se retrouver dans un énième ersatz de Star Wars, une sorte de récit à part racontant les aventures du petit-cousin de Greedo. Il est vrai que le style graphique de Sean Wang fait curieusement penser à certaines bandes dérivées de l'univers "créé" par George Lucas.
Et pourtant "Runners" n'y ressemble pas beaucoup. Ca se situe dans un univers assez proche, avec des personnages ayant d'étranges pouvoirs, à peine entrevus dans ce tome 1... Mais point d'embrouillamini politico-commercial dans cet univers, point de discours philosophique, juste l'histoire d'un équipage de convoyeurs qui se retrouve -probablement- au coeur d'un gigantesque et surprenant trafic. Enfin, surprenant si comme moi, vous êtes un peu rouillé(e) côté SF, car il est fort probable que Wang ait piqué des trucs à droite et à gauche.
"Runners" ne brille pas par son originalité, donc, mais plutôt par son traitement. C'est frais, enlevé, c'est plein d'humour (mais pas trop non plus), et le dessin est vraiment joli, dans une marge semi-réaliste assez traditionnelle du comics américain. Mais curieusement, ainsi qu'il l'avoue lui-même en postface, Sean Wang a essayé d'intégrer des caractéristiques manga et franco-belges à ses bandes. Dans quel but ? Une meilleure lisibilité hors du public anglo-saxon ? Si c'est ça, le pari est réussi, car son dessin est très agréable, et ses designs plus que corrects.
Ma note se situe plutôt vers 3,5/5, mais comme cette série a l'air de passer inaperçue malgré l'excellent travail fait par Kymera, je donne un coup de pouce. Achat conseillé si vous aimez le style.
Pour les curieux, à noter que les élèves de la Dave School ont réalisé un petit film d'animation qui reprend une partie du premier chapitre. Il est visible ici.
Je ne connaissais pas Boiscommun. Je viens de tomber amoureux de son dessin.
J'ai lu la version aux éditions le cycliste.
En fait, dans cet album qui se lit en 10 minutes maxi, dans cette BD qui tient plus de la fable que d'une aventure, il est vraiment difficile de dissocier le dessin de l'histoire.
Personnellement, en lisant cet album, le contenu m'est allé droit au cœur. Je ne connaissais pas le sujet de cette BD, choisie comme tant d'autre au hasard, principalement guidé par la qualité graphique en feuilletant les pages, et par le titre qui va bien avec ce mois d'octobre. Mon contexte actuel m'a aidé à m'ouvrir facilement au message.
J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur nous livrait le fond de son âme, il ressort de cette lecture une pure expression de vérité et de vécu. Une sorte d'exorcisme de ces propres doutes et craintes.
De ces 26 courtes pages j'ai eu une impression étrange d'une puissance triste émanant de la narration, de la mise en page, des couleurs, du trait de dessin.
Il y a une mélancolie qui happe notre âme et on a l'impression qu'il se met à pleuvoir dans notre intérieur.
Bref, je suis conquis par cette historiette Un vrai bout de rêve qui fait tout afin de nous aider à voir le bout du tunnel et à prendre la vie du bon coté.
La fête des morts, prend alors son sens initial où il est hors de question de louer les morts en se lamentant, mais où l'on se rend compte justement que la vie est trop courte, trop insignifiante, trop aléatoire pour continuer à pleurer. Cela va à l'encontre de notre éducation, c'est dur à accepter, mais c'est ça aussi, la magie de la vie, la magie de la lune et des étoiles. Cette fois ci, la nuit est notre amie et notre alliée et finalement, la pluie s'arrête et derrière les nuages, la lumière de la lune vient illuminer ce monde qui paraissait si sombre.
L'idée géniale de cette BD : et si l'imaginaire était la réalité et la normalité dans un autre monde.
Il m’est impossible ici d’énumérer tous les contes et toutes les légendes populaires intégrés dans ce monde sans gâcher votre plaisir. Je peux juste voir dire que c’est intelligemment mis en scène avec beaucoup de poésie, de tendresse, de douce naïveté et relevé d’une pointe d’humour.
Le dessin, un brin désuet mais parfait pour le sujet, est plein de charme. On est happé par les quelques dessins pleine page.
Une petite déception m’empêche de mettre 5/5 : j’ai fini ma lecture en me disant « oh non ! déjà fini ! ». J’aurai facilement lu 2 ou 3 tomes de plus sur ce sujet tellement bien maîtrisé.
"La guerre éternelle" ou la guerre absurde…
J’ai souvent entendu des lecteurs confronter Universal War One à cette série, alors en bon fan de l’œuvre de Bajram, j’ai lu et apprécié cette excellente série qu’est La guerre éternelle. Et je ne comprends pas pourquoi s’attacher à vouloir comparer ces deux monuments. Alors oui, c’est de la SF et ça parle de la guerre mais bon c’est un peu maigre. C’est vrai que les auteurs jouent tous les deux avec l’espace-temps mais pas du tout de la même manière. Enfin passons et revenons à nos moutons…
Adapté de son propre roman, Haldeman raconte la guerre entre les hommes et les Taurans. A des années-lumière de la Terre, une fusée terrienne est abattue par des extraterrestres. La guerre est déclarée. L'Armée d'Exploration des Nations Unies recrute et forme un corps d'élite surdoués composé de 50 hommes et de 50 femmes qui seront ensuite envoyés dans l'espace pour combattre un ennemi dont ils ne connaissent absolument rien. Pour se déplacer sur le lieu du conflit, les soldats utilisent des vaisseaux se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière, ce qui provoque des décalages temporels induits par l'accélération. Et à chaque retour de mission qui pour eux n’a duré que quelques mois alors qu’il s’est écoulé plusieurs années sur Terre, entraîne des changements énormes. Vous imaginez les situations tragiques que ça peut entraîner pour les deux héros que sont Marygay Potter et William Mandella. Et pour tout ce qui concerne les évolutions techniques et scientifiques, ils sont en retard sur leur temps.
Outre tous ces aspects très intéressants du côté scénaristique, l’auteur dénonce les horreurs et l’absurdité de la guerre qu’il a lui même connues au Vietnam. Quitter son pays pour combattre sans savoir pourquoi, en milieu inconnu, des gens qu’on ne connaît pas, et puis rentrer à la maison, quand on a cette chance, pour ne plus rien reconnaître. Cette histoire en trois tomes est intelligente, intéressante et bien tournée. La voix off prend le temps de bien tout détailler, alors certains reprocheront peut-être une certaine lenteur. C’est sombre et désespéré mais ça finit tout de même sur une note d’optimisme.
Je trouve les dessins de Marvano, disons, moyens, dans un style réaliste mais épuré. Les vaisseaux sont chouettes et les scènes spatiales rendent bien. Le découpage et le cadrage de la série sont parfaits. Mais les quelques paysages "terrestres" ne sont pas terribles et très approximatifs. Les visages des personnages sont trop vides et l’encrage en général me paraît trop fin et discontinu.
Selon moi, les couleurs de Marchand sont trop pâlotes et ne donnent pas assez de vie aux dessins.
Pour résumer, un scénar béton et des illustrations pas vraiment à la hauteur mais pas au point de gâcher la lecture. Tout amateur de SF se doit de lire cette série.
"Luxley" quand l’histoire prend un virage inattendu…
Le scénario de Mangin est une uchronie, un détournement de l’Histoire (ou une histoire alternative). Ce genre mêlant Histoire et fiction est vraiment très intéressant, on part d’une date historique et de faits avérés et à un moment donné on fait entrer de nouveaux protagonistes qui changent le cours de l’histoire tel qu’on la connaît.
Ici, nous sommes en Angleterre en 1191, Robin des bois lutte contre le prince Jean, jusqu’ici tout va bien, mais c’est là que débarque une gigantesque armée d’Aztèques et de Mayas venus des Amériques pour conquérir l’Europe, tout ça trois siècles avant que Christophe Colomb ne découvre le nouveau monde. Finies les petites querelles de royaume et les croisades, Robin de Luxley doit maintenant combattre contre un envahisseur sanglant, tyrannique et organisé. De plus leurs chefs, les Apus, sont capables de lire l’avenir, ce qui est un avantage tactique de taille. C’est d’ailleurs à cause et grâce à ce pouvoir, qu’ils sont venus sur le vieux continent, pour faire un genre de frappe préventive. Je trouve cette idée de départ vraiment géniale mais un peu lente à se mettre en place.
Le tome 1 pose les bases mais s’attarde trop sur l’emprisonnement de Robin. Le second n’est pas inintéressant mais le fait de confronter Luxley à l’Inquisition ralentit encore l’avancement de l’intrigue. Je lirai la suite en espérant qu’il y ait plus de rythme, car ces deux mises en bouche ont vraiment éveillé ma curiosité. Valérie Mangin est vraiment une scénariste très douée.
Les dessins de Ruizgé sont tout ce qu’il y a de plus classique dans le genre réaliste franco-belge, rien d’exceptionnel mais très lisible. Une mention tout de même pour les Aztèques et les Mayas qui rendent très bien.
Les couleurs de Chagnaud sont justes, elles collent remarquablement bien à l’histoire en utilisant des tons et une palette de couleurs en harmonie parfaite avec l’ambiance de la série.
A noter que la réédition du tome 1 chez Quadrant Solaire s’est vue changer de couverture (je préférais l’autre) mais elle s’est surtout vue compléter d’une introduction de 6 planches qui met encore plus l’uchronie en évidence.
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Krän Univers
Eh bien franchement je viens de lire cet album. Etant fan de la série d'origine, j'étais un peu inquiet. Mais alors là, je me suis éclaté comme un fou ! Vraiment c'est super réussi ! Les dessins sont très cartoons et servent très bien l'univers de Krän en gag. J'ai adoré le gag où Kunu se prend une claque par une grosse dame dans une taverne ! Et les répliques sont du pur Hérenguel ! "J'vais t'optimiser le coefficient de pénétration dans ta face !" Vraiment vivement le tome deux !
Pourquoi j'ai tué Pierre
"Pourquoi j'ai tué Pierre", c'est tout simplement la BD de l'année. Rien de moins. Olivier Ka relate ici une histoire très humaine, faisant place respectivement au bonheur, à la joie mais aussi à la peur et la détresse. On vit avec force l'histoire d'Olivier, par le biais d'une narration impeccable qui nous emmène dans les méandres de la vie d'un homme à qui l'on a volé une partie de son enfance, et dont le traumatisme ne ressurgira que bien plus tard pour être plus dur et inacceptable encore. Le sujet (la pédophilie, donc) est traité sans sentimentalisme forcé ni sans tomber dans le pathos larmoyant. "Pourquoi j'ai tué Pierre" est un témoignage bouleversant par sa justesse et son recul, par la maturité de cet enfant qui va bien trop tôt et malgré lui grandir pour faire face à un monde adulte qui sait être sombre et injuste. Le dessin d'Alfred est superbe. Nous retrouvons son style si personnel (et donc si parfait pour illustrer la lourde histoire d'Olivier), allié à une mise en couleur réalisée à base d'aplats et dont le rendu est très fort. Les teintes du coloriste ont d'ailleurs un grand rôle dans cette narration si particulière et si belle... Il est très difficile d'écrire un avis objectif sur cette perle, tant le sujet, personnel, saura toucher à différents degrés son lectorat. Ne retenez qu'une chose : cet album est indispensable, au même titre qu'un Pilules bleues ou qu'un Maus. Il est des albums dont on ne peut se défaire, et qui resteront sur notre table de chevet à jamais : "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie. Olivier Ka, Alfred, je vous remercie.
Batman - Des cris dans la nuit
Un des meilleurs "Batman" tout simplement ! Tout d'abord le dessin ; c'est parfois trop sombre mais quel travail, quel souci du détail dans cette technique difficile. Personnellement je trouve ça magnifique, et comme dans les bd que j'adore le style du dessin rejoint la ligne scénaristique. Je m'explique, on a affaire a une histoire compliquée, touchant un sujet qui n'a jamais été abordé dans une bd, alors oui il faut "lutter" pour tout comprendre, et même parfois pour bien saisir qui parle ; on est pas dans un "Tintin" où tout est simple, on est dans une lecture au couteau... L'histoire ensuite : le thème est sombre, ça vous l'aurez compris. La progression est très bien faite, on a plein de rebondissements. Enfin bref, une excellente bd adulte qui fait réfléchir... Ca fait du bien.
Ratafia
Adorant les histoires concernant les pirates, les chasses au trésor, etc., je me suis lancé sans hésiter dans "Ratafia". Et bien honnêtement, j'ai adoré cette bd. Les dessins sont simples mais plaisants, le scénario aussi mais que dire des dialogues... L'humour est omniprésent, bourré de jeux de mots (je trouve celui sur les pirates de l'Eire excellent et hilarant). Les personnages sont complètement loufoques et attachants (j'adore Romuald). J'ai déjà hâte de lire le deuxième tome de cette série dont je conseille évidemment l'achat.
Gaston Lagaffe
Raaah, tout ce que je vais dire sera déjà dit dans les autres avis, mais ce n’est pas grave. Alors Gaston c'est le culte du culte : à chaque fois que je peux (re)lire un nouvel album (ou un ancien) je le fais. Alors les gags sont (presque) à chaque fois tordants, les dessins sont sublimes, ils se rapprochent plus d’Idées Noires, que de Spirou et Fantasio (le dessin est moins beau que Spirou, mais ça le rend encore plus drôle). De toute manière, c'est du Franquin, et les couleurs plutôt sombres, le rendent encore mieux. Dans Gaston, il y a des expressions cultes comme : « M’enfin ! », et le fameux « ROGNTUDJUU !!!! ». Les personnages sont attachants (aussi bien Fantasio que Prunelle, Lebrac, Mr. De Mesmaeker, Jules-de-chez-Smith-en-face, le chat fou, Mademoiselle Jeanne, la Mouette, et enfin, Longtarin). Le problème des répétitions est presque évité (mais bon c’est tellement bon que quand il y a une répétition, on se fait bien un deuxième gags). J’aime bien aussi (ce qui est propre à Franquin et en particulier à "Gaston") ce que j’appelle des gags à périodes, j’explique : c’est une idée qui dure sur plusieurs gags comme le Gaston latex, les parcmètres, les noix, les cactus, l’orangeade pied-bœuf, etc, etc… Voila en résumé : j’adore.
Runners
Ah ! Enfin une série de SF qui tient ses promesses ! Enfin, disons plutôt que j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir. De prime abord, on a l'impression de se retrouver dans un énième ersatz de Star Wars, une sorte de récit à part racontant les aventures du petit-cousin de Greedo. Il est vrai que le style graphique de Sean Wang fait curieusement penser à certaines bandes dérivées de l'univers "créé" par George Lucas. Et pourtant "Runners" n'y ressemble pas beaucoup. Ca se situe dans un univers assez proche, avec des personnages ayant d'étranges pouvoirs, à peine entrevus dans ce tome 1... Mais point d'embrouillamini politico-commercial dans cet univers, point de discours philosophique, juste l'histoire d'un équipage de convoyeurs qui se retrouve -probablement- au coeur d'un gigantesque et surprenant trafic. Enfin, surprenant si comme moi, vous êtes un peu rouillé(e) côté SF, car il est fort probable que Wang ait piqué des trucs à droite et à gauche. "Runners" ne brille pas par son originalité, donc, mais plutôt par son traitement. C'est frais, enlevé, c'est plein d'humour (mais pas trop non plus), et le dessin est vraiment joli, dans une marge semi-réaliste assez traditionnelle du comics américain. Mais curieusement, ainsi qu'il l'avoue lui-même en postface, Sean Wang a essayé d'intégrer des caractéristiques manga et franco-belges à ses bandes. Dans quel but ? Une meilleure lisibilité hors du public anglo-saxon ? Si c'est ça, le pari est réussi, car son dessin est très agréable, et ses designs plus que corrects. Ma note se situe plutôt vers 3,5/5, mais comme cette série a l'air de passer inaperçue malgré l'excellent travail fait par Kymera, je donne un coup de pouce. Achat conseillé si vous aimez le style. Pour les curieux, à noter que les élèves de la Dave School ont réalisé un petit film d'animation qui reprend une partie du premier chapitre. Il est visible ici.
Halloween
Je ne connaissais pas Boiscommun. Je viens de tomber amoureux de son dessin. J'ai lu la version aux éditions le cycliste. En fait, dans cet album qui se lit en 10 minutes maxi, dans cette BD qui tient plus de la fable que d'une aventure, il est vraiment difficile de dissocier le dessin de l'histoire. Personnellement, en lisant cet album, le contenu m'est allé droit au cœur. Je ne connaissais pas le sujet de cette BD, choisie comme tant d'autre au hasard, principalement guidé par la qualité graphique en feuilletant les pages, et par le titre qui va bien avec ce mois d'octobre. Mon contexte actuel m'a aidé à m'ouvrir facilement au message. J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur nous livrait le fond de son âme, il ressort de cette lecture une pure expression de vérité et de vécu. Une sorte d'exorcisme de ces propres doutes et craintes. De ces 26 courtes pages j'ai eu une impression étrange d'une puissance triste émanant de la narration, de la mise en page, des couleurs, du trait de dessin. Il y a une mélancolie qui happe notre âme et on a l'impression qu'il se met à pleuvoir dans notre intérieur. Bref, je suis conquis par cette historiette Un vrai bout de rêve qui fait tout afin de nous aider à voir le bout du tunnel et à prendre la vie du bon coté. La fête des morts, prend alors son sens initial où il est hors de question de louer les morts en se lamentant, mais où l'on se rend compte justement que la vie est trop courte, trop insignifiante, trop aléatoire pour continuer à pleurer. Cela va à l'encontre de notre éducation, c'est dur à accepter, mais c'est ça aussi, la magie de la vie, la magie de la lune et des étoiles. Cette fois ci, la nuit est notre amie et notre alliée et finalement, la pluie s'arrête et derrière les nuages, la lumière de la lune vient illuminer ce monde qui paraissait si sombre.
L'Autre Monde
L'idée géniale de cette BD : et si l'imaginaire était la réalité et la normalité dans un autre monde. Il m’est impossible ici d’énumérer tous les contes et toutes les légendes populaires intégrés dans ce monde sans gâcher votre plaisir. Je peux juste voir dire que c’est intelligemment mis en scène avec beaucoup de poésie, de tendresse, de douce naïveté et relevé d’une pointe d’humour. Le dessin, un brin désuet mais parfait pour le sujet, est plein de charme. On est happé par les quelques dessins pleine page. Une petite déception m’empêche de mettre 5/5 : j’ai fini ma lecture en me disant « oh non ! déjà fini ! ». J’aurai facilement lu 2 ou 3 tomes de plus sur ce sujet tellement bien maîtrisé.
La Guerre Eternelle
"La guerre éternelle" ou la guerre absurde… J’ai souvent entendu des lecteurs confronter Universal War One à cette série, alors en bon fan de l’œuvre de Bajram, j’ai lu et apprécié cette excellente série qu’est La guerre éternelle. Et je ne comprends pas pourquoi s’attacher à vouloir comparer ces deux monuments. Alors oui, c’est de la SF et ça parle de la guerre mais bon c’est un peu maigre. C’est vrai que les auteurs jouent tous les deux avec l’espace-temps mais pas du tout de la même manière. Enfin passons et revenons à nos moutons… Adapté de son propre roman, Haldeman raconte la guerre entre les hommes et les Taurans. A des années-lumière de la Terre, une fusée terrienne est abattue par des extraterrestres. La guerre est déclarée. L'Armée d'Exploration des Nations Unies recrute et forme un corps d'élite surdoués composé de 50 hommes et de 50 femmes qui seront ensuite envoyés dans l'espace pour combattre un ennemi dont ils ne connaissent absolument rien. Pour se déplacer sur le lieu du conflit, les soldats utilisent des vaisseaux se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière, ce qui provoque des décalages temporels induits par l'accélération. Et à chaque retour de mission qui pour eux n’a duré que quelques mois alors qu’il s’est écoulé plusieurs années sur Terre, entraîne des changements énormes. Vous imaginez les situations tragiques que ça peut entraîner pour les deux héros que sont Marygay Potter et William Mandella. Et pour tout ce qui concerne les évolutions techniques et scientifiques, ils sont en retard sur leur temps. Outre tous ces aspects très intéressants du côté scénaristique, l’auteur dénonce les horreurs et l’absurdité de la guerre qu’il a lui même connues au Vietnam. Quitter son pays pour combattre sans savoir pourquoi, en milieu inconnu, des gens qu’on ne connaît pas, et puis rentrer à la maison, quand on a cette chance, pour ne plus rien reconnaître. Cette histoire en trois tomes est intelligente, intéressante et bien tournée. La voix off prend le temps de bien tout détailler, alors certains reprocheront peut-être une certaine lenteur. C’est sombre et désespéré mais ça finit tout de même sur une note d’optimisme. Je trouve les dessins de Marvano, disons, moyens, dans un style réaliste mais épuré. Les vaisseaux sont chouettes et les scènes spatiales rendent bien. Le découpage et le cadrage de la série sont parfaits. Mais les quelques paysages "terrestres" ne sont pas terribles et très approximatifs. Les visages des personnages sont trop vides et l’encrage en général me paraît trop fin et discontinu. Selon moi, les couleurs de Marchand sont trop pâlotes et ne donnent pas assez de vie aux dessins. Pour résumer, un scénar béton et des illustrations pas vraiment à la hauteur mais pas au point de gâcher la lecture. Tout amateur de SF se doit de lire cette série.
Luxley
"Luxley" quand l’histoire prend un virage inattendu… Le scénario de Mangin est une uchronie, un détournement de l’Histoire (ou une histoire alternative). Ce genre mêlant Histoire et fiction est vraiment très intéressant, on part d’une date historique et de faits avérés et à un moment donné on fait entrer de nouveaux protagonistes qui changent le cours de l’histoire tel qu’on la connaît. Ici, nous sommes en Angleterre en 1191, Robin des bois lutte contre le prince Jean, jusqu’ici tout va bien, mais c’est là que débarque une gigantesque armée d’Aztèques et de Mayas venus des Amériques pour conquérir l’Europe, tout ça trois siècles avant que Christophe Colomb ne découvre le nouveau monde. Finies les petites querelles de royaume et les croisades, Robin de Luxley doit maintenant combattre contre un envahisseur sanglant, tyrannique et organisé. De plus leurs chefs, les Apus, sont capables de lire l’avenir, ce qui est un avantage tactique de taille. C’est d’ailleurs à cause et grâce à ce pouvoir, qu’ils sont venus sur le vieux continent, pour faire un genre de frappe préventive. Je trouve cette idée de départ vraiment géniale mais un peu lente à se mettre en place. Le tome 1 pose les bases mais s’attarde trop sur l’emprisonnement de Robin. Le second n’est pas inintéressant mais le fait de confronter Luxley à l’Inquisition ralentit encore l’avancement de l’intrigue. Je lirai la suite en espérant qu’il y ait plus de rythme, car ces deux mises en bouche ont vraiment éveillé ma curiosité. Valérie Mangin est vraiment une scénariste très douée. Les dessins de Ruizgé sont tout ce qu’il y a de plus classique dans le genre réaliste franco-belge, rien d’exceptionnel mais très lisible. Une mention tout de même pour les Aztèques et les Mayas qui rendent très bien. Les couleurs de Chagnaud sont justes, elles collent remarquablement bien à l’histoire en utilisant des tons et une palette de couleurs en harmonie parfaite avec l’ambiance de la série. A noter que la réédition du tome 1 chez Quadrant Solaire s’est vue changer de couverture (je préférais l’autre) mais elle s’est surtout vue compléter d’une introduction de 6 planches qui met encore plus l’uchronie en évidence.