La Famille Illico (Bringing up father)

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Les (més)aventures humoristiques d'un maçon devenu milliardaire et de sa famille.


Aventuriers milliardaires King Features Syndicate Les Pionniers de la BD

Jiggs, un ancien maçon, est devenu milliardaire (on ne sait pas trop comment !). Maggie -son épouse- s'est très vite habituée à cette soudaine fortune. Ancienne blanchisseuse, elle joue maintenant les parvenues. Ses journées ?... Elle les passe à jouer au bridge, à s'acheter des tenues excentriques, à donner des réceptions... Jiggs, lui, a gardé son bon coeur d'ouvrier ; malgré son costume, son haut de forme et son éternel gros cigare cloué au bec. Son plaisir ?... Continuer à goûter aux choses simples de la vie. Il essaie, par toutes sortes de moyens, d'essayer d'échapper à son épouse pour pouvoir jouer des parties de cartes avec ses vieux potes au café de Dinty Moore. Ils ont des enfants : Sonny, un grand bêta qui a épousé une pimbêche ; et Nora, une sorte de pin-up qui ne pense qu'à renouveler ses vêtements "déjà usés d'un jour". Tout ce petit monde vit, s'active, s'énerve, râle, se dispute dans une énorme bâtisse où oeuvre de nombreux domestiques inefficaces... le tout sous le regard de Pom-Pom, le chien.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1973
Statut histoire Série terminée 9 tomes parus

Couverture de la série La Famille Illico © Hachette/Glénat/Futuropolis/Vents d'Ouest 1973
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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29/10/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai été tenté de ne mettre que 2 étoiles, mais je me suis finalement ravisé. En effet, je pense qu’il faut tenir compte de l’âge de cette série (dont les premiers strips datent d’un siècle !). C’est un ancêtre, qui a de plus connu une longévité importante, même s’il a été brutalement interrompu au début des années 1950 par la mort de son créateur. J’ai lu le premier tome de la belle intégrale à l’italienne publiée par Futuropolis (qui reprend des strips des années 1930). McManus y développe de bonnes idées, avec certains ressorts comiques qui passent bien le temps (même si ce n’est pas le cas de tous hélas !). Mais, la construction des gags n’est évidemment pas comparable à ce qui se fait aujourd’hui : ils sont parfois trop délayé, cela leur ôte un peu de tranchant. De plus, la chute aurait gagné à être plus brutale, mais McManus ajoute parfois une case ou un dialogue de trop, qui « explique », mais aussi dilue le gag. Alors, ça se laisse lire, c’est sûr. Et ce couple d’immigrés irlandais dépareillé est un bon point de départ. Nouveaux riches, ils ne réagissent pas de la même manière : madame voudrait s’intégrer aux mondanités, se pince de prétentions ridicules, tandis que monsieur s’en fout, préfère les copains (c’est sans doute ces ressorts : riches/pauvres ; immigrés récents/moins récents, qui ont permis à cette série de s’imposer dans la durée : la société américaine pouvait rire de ses travers, et presque tout le monde pouvait y trouver son compte). Bref, les engueulades sont légions entre monsieur et madame. Au milieu de ces batailles de mauvaise foi (Andy Capp ou Les Bidochon joueront aussi parfois un peu sur ce registre, même si l’humour et les situations sont différentes), tandis que leur fille, que McManus représente de manière beaucoup plus réaliste, calme, est une jeune beauté assez superficielle. En résumé, c’est vraiment pas mal pour l’époque. Mais c’est poussif pour la nôtre (et ce d’autant plus que le dessin n’est pas franchement de ceux qui attirent aujourd’hui – et les reproductions ne sont pas toujours de qualité). C’est quand même à lire si vous en avez l’occasion, « pour voir ».

08/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette Bd apparue en 1913 dans un journal du magnat de la presse W.R. Hearst, sous le titre de "Bringing up father" fut plus connue en France sous celui de "Famille Illico", et ce dès 1936 ; mon père la lisait juste avant la guerre dans l'hebdo Robinson. Née sous le crayon de Géo McManus, la bande conte les démêlés conjugaux d'un couple de nouveaux riches, elle est devenue célèbre dans le monde entier ; pour ma part, je l'ai vraiment découverte à la fin des années 70 par les albums Hachette, puis en 1980 par l'album Glénat, lorsque je voulais découvrir les bandes américaines pionnières. Ce qui est intéressant, ce n'est pas trop l'humour développé qui pourra paraître très daté et peu adapté à notre époque, mais plutôt la critique sociale qui tourne au burlesque, car la bande est le reflet d'une époque où l'auteur insiste sur la vanité ostentatoire des riches ; pendant 40 ans, jusqu'à sa mort en 1954, McManus a disséqué avec un esprit frondeur et un humour moqueur le ridicule, les travers et les manies de la société américaine du début de siècle. Excellant dans les décors Art Déco, le mobilier modern'style, et surtout sur l'élégance des jeunes femmes, McManus frôlera parfois l'indécence dans sa façon de représenter les costumes féminins, en particulier les baigneuses. L'opposition de Jiggs (le père Illico), ancien maçon irlandais devenu milliardaire, et son épouse Maggie, ancienne blanchisseuse qui joue les parvenues, constituait souvent la trame des gags ; en effet, Jiggs a gardé son esprit de bon ouvrier qui aime les joies simples et utilise différents stratagèmes afin d' échapper à sa femme pour aller retrouver ses copains au café, tandis que Maggie tente de faire de lui un homme du monde, et ne rêve que de grandes réceptions et de dîners huppés, admettant difficilement son ancienne condition. Tout résidait là-dessus, mais les idées ne manquaient pas, notamment d'autres personnages comme Nora, fille du couple, très jolie mais qui mène une vie futile, apportant du piquant supplémentaire... un canevas qui servit à McManus pour décrire avec verve les 2 milieux de riches et d'ouvriers qui constituaient l'Amérique de l'époque, en les renvoyant sans cesse dos à dos. Pour ceux qui voudraient découvrir cette bande, il faut s'attendre à des valeurs et un graphisme bien différents d'aujourd'hui.

12/12/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je viens de lire l'album édité par Vent d'ouest et mon dieu que ça a mal vieilli ! Je n'aime pas le dessin que je trouve moche, en particulier la tête des personnages. Les scénarios tournent souvent sur des running gags pas drôles : la femme ne sait pas jouer du piano, faire la cuisine et chanter ou encore Illico va toujours au bistrot et sa femme n'est pas contente. Ça pourrait être drôle, mais c'est mal utilisé à mon goût et j'ai déjà vu ces thèmes dans plusieurs autres séries à gags. La plupart du temps, j'ai souri aux gags, mais il y en a beaucoup qui ne semblent pas contenir de chute marrante et je n'ai pas ri une seule fois. J'ai remarqué un truc bizarre : le frère un peu voleur de la femme d'Illico change de nom à chacune de ses apparitions !

07/01/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

La série débute dans le quotidien "New York American" du 12 Janvier 1913. Gros succès de presse auprès de la classe moyenne qui prend un vrai plaisir à voir les heurts et malheurs de la famille Illico. C'est vrai que l'on aime bien se moquer des (beaucoup) plus riches que soi. Il faut dire que c'est très bien réalisé graphiquement. Ancien dessinateur de mode, McManus varie à l'infini les toilettes de ses personnages féminins. Leur énorme maison est meublée en Arts déco mélangé à du "modern style". Les personnages ?... très bien typés de style, de caractère, de comportement. Chacun est une véritable pièce d'un magnifique échiquier social que l'auteur s'est amusé à décortiquer. Car, c'est vrai, McManus -sous des dehors forts humoristiques- effectue une analyse sociale subtile et légère de la société de l'époque. La série est un véritable document sur le mode de vie américain du début du 20ème siècle. La famille Illico ?... Je l'ai découverte, gamin, dans un quotidien belge. Elle paraissait sous forme de strips journaliers. Je m'amusais à les découper pour ensuite les coller dans un grand cahier pour en faire une histoire complète. Je l'ai retrouvée au milieu des années 80. J'avais reçu un gros paquet de Robinson, un périodique d'avant-guerre. Joie, "Illico" s'y trouvait -et en couleurs !- en grande pleine plage. Illico ?... Un véritable condensé d'humour, parfois acerbe, que je prend encore un vrai plaisir à relire. A noter : les yeux des personnages sont composés de deux petits cercles, ce qui leur donne à tous un effet légèrement globuleux... et en même temps expressifs (sauf Nora, laquelle bénéficie d'un trait "langoureux"). Les albums : Hachette : 3 E.O. de 1973 à 1974 Futuropolis : une intégrale de 3 albums, de 1980 à 1985, qui reprend les années 1936 à 1941. Ces années sont justement les plus représentatives de cette série. In fine : Illico ?... une magnifique série, au charme désuet, mais ô combien encore actuelle au vu du comportement de certains nantis, stars et "people" qui font les beaux jours d'une certaine presse.

29/10/2006 (modifier)